Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabannes et ses invités débattent des inondations en France.
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00:00qui ont touché la France de manière très violente et qui ont impacté un grand nombre de Français.
00:06On va prendre la direction de l'Ardèche, puisque nous sommes avec le colonel Vincent Honoré,
00:10directeur départemental du SDIS Ardèche.
00:12Bonsoir, colonel Vincent Honoré.
00:14Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:16Je voulais absolument vous avoir ce soir pour faire un point sur la situation dans votre beau département,
00:21mais qui a été fortement impacté.
00:22Racontez-nous où vous en êtes ce soir.
00:25Alors, ce soir, on peut dire que la situation est en train de redevenir à la normale,
00:31même si toute la journée, nous avons poursuivi les reconnaissances
00:34et également dégagé les gravats et des tonnes et des tonnes de boue.
00:40Hier, c'était plutôt une phase aiguë pour les secours avec de nombreux sauvetages,
00:44puisqu'on en a réalisé à peu près une cinquantaine sur le département et notamment appuyé par quatre hélicoptères.
00:5132 sauvetages par des sauveteurs hélicoptères dans des conditions périlleuses et dangereuses
00:57et un peu plus de 500 mises à l'abri sur tout notre département.
01:02Et la satisfaction au-delà, bien entendu, des dégâts matériels qui sont réels et qu'on constate.
01:09Notre satisfaction, c'est qu'au moment où je vous parle,
01:12nous ne déplorons aucune victime alors que nous étions dans des conditions météorologiques
01:18et un épisode sévénol que nous n'avions jamais connu sur notre territoire.
01:21Je ne sais pas si vous avez vu, mais ce qu'a déclaré Agnès Pannier-Ruinacher,
01:25la ministre de la Transition écologique, qui a carrément dit que ce type d'épisodes vont se répéter.
01:32Alors, en effet, si vous voulez, les épisodes sévénols, notamment dans notre région, on y est habitué.
01:40En revanche, ce qui interpelle et on doit faire le lien évidemment avec le dérèglement climatique,
01:47c'est l'intensité du phénomène.
01:49On n'avait jamais connu une intensité pareille.
01:51Pour illustrer mon propos, sur le plateau hors des choix,
01:54il est tombé en 24 heures plus de 700 millimètres de pluie
01:58pour une zone qui, annuellement en moyenne, reçoit 1500 millimètres de pluie.
02:02C'est-à-dire qu'en une journée, on a pris quasiment la moitié de ce qui tombe sur une année.
02:08Et la fréquence de ces phénomènes, en effet, qui ont tendance à se rapprocher, à se répéter.
02:14Et en fait, ce qui nous pose problème, c'est l'intensité et donc les impacts.
02:20Merci pour votre témoignage, colonel Vincent Honoré.
02:22Je rappelle que vous êtes directeur départemental du SDIS Ardèche.
02:25On va rester dans votre beau département avec cette histoire incroyable à Annonay.
02:31Je ne sais pas si vous avez vu les images, mais Annonay a été très touchée
02:36avec des images très impressionnantes de Toronto.
02:38Et puis, on a assisté à une scène incroyable.
02:40Voyons une dame âgée piégée par les eaux qui l'a carrément sauvée.
02:44On écoute Adrien Spiteri.
02:47La scène est surréaliste.
02:49Dans le godet d'une pêleteuse, un gendarme et une habitante d'Annonay
02:52avancent dans une rue submergée par les eaux.
02:56La dame avait été prise au piège quelques minutes plus tôt.
02:59Face à l'urgence, le chef Johan Maréchal des logis avait décidé de réagir.
03:04J'ai vu en fait une pêleteuse qui était au loin en train de travailler.
03:08L'eau commençait à monter et du coup, je suis allé voir le conducteur de la pêle
03:13pour faire en sorte qu'on trouve une solution pour pouvoir aider la dame.
03:18Donc, il m'a fait monter dans son godet, en fait, donc je lui ai dit que je montais dedans.
03:23Et il m'a emmené avec sa pêle directement pour pouvoir aller récupérer la dame dans le godet.
03:28Cette décision, prise en seulement quelques instants, a sauvé la vie de la riveraine.
03:33J'avais que ce choix-là, en fait.
03:36Vu la hauteur de l'eau qu'il y avait, vu la force du courant,
03:41la seule option que j'avais, c'était la pêleteuse, parce qu'elle est lourde,
03:45donc elle ne peut pas être emportée par le courant.
03:47Je pense que mon nom va changer pendant des années.
03:50Je pense que ça va être inscrit.
03:52Un acte héroïque largement salué sur les réseaux sociaux ces dernières heures.
03:57Vous comprenez pourquoi je voulais terminer notre émission Jean-Marie Le Gouen
04:00par cette belle histoire, parce que c'est dramatique.
04:03On ne le répète jamais assez pour les gens qui sont confrontés à cela.
04:06C'est terrible.
04:07Tout à fait, il faut célébrer l'acte personnel de ce gendarme.
04:11Mais je voulais dire dans le même sens, d'ailleurs, on a quand même en France.
04:15On n'a pas l'habitude de se later très souvent, nous, les Français.
04:18Surtout en ce moment, si je puis me permettre.
04:20Voilà, on a des services de protection civile dans toute leur diversité.
04:27Les SDIS, les gendarmeries, les services de l'équipement, etc.
04:31qui sont tout à fait remarquables.
04:32Il n'y a quasiment pas de traumatisme humain dans cette affaire.
04:37Enfin, si, il y a des traumatismes psychologiques, bien sûr, et financiers.
04:40Mais physique, j'entends, c'est quand même assez exceptionnel.
04:45On a un système de protection globale qui pourrait être encore meilleur.
04:50Moi, j'ai présidé une association qui travaille sur ce type de sujet
04:54qui s'appelle Résilience France.
04:56Eh bien, c'est Pierre Lelouch aujourd'hui qui en est le président.
05:00On doit pouvoir encore continuer dans cette qualité.
05:03Et on voit bien qu'on a bien fait de travailler ça pendant des années
05:06parce qu'aujourd'hui, malheureusement, avec le réchauffement climatique,
05:09on va être soumis de plus en plus à des accidents de ce genre.
05:12Et donc, il faut à la fois prévenir, bien sûr, connaître, s'informer,
05:18mais aussi traiter les situations de crise telles que c'est fait en actuel.
05:22Petite fraction, Naïm Fadel.
05:24Moi, je souscris à ce que vient de dire monsieur le ministre, vraiment.
05:29Merci pour ces mots, parce que c'est vrai, c'est ça.
05:31Et après, il faut effectivement la question de l'amélioration de la météo,
05:35des alertes, d'anticiper, etc.
05:38Et ce qu'a dit tout à l'heure Nathan est important,
05:40c'est-à-dire que leur manière maintenant d'évaluer les risques a été changée.
05:47Donc, peut-être qu'il faut revenir à, en tout cas,
05:50quelque chose qui soit beaucoup plus efficace
05:52pour qu'on y gagne en anticipation.
05:55Vous savez, moi, j'ai couvert Xyntia et on savait qu'on était en alerte.
05:59Et on ne savait pas où Xyntia allait taper.
06:01Et pour avoir couvert, ça a été une surprise pour tout le monde.
06:05Et pourtant, il y avait des alertes, mais ce n'est pas toujours une chance exacte.
06:09Il vaut mieux, avec l'intelligence artificielle,
06:11la météo France est très haut niveau quand même.
06:14Et c'était un véritable traumatisme, sincèrement.
06:16Je vous souviens.
06:19Véronique, le mot de la fin.
06:21Oui, juste un mot pour dire que, bien entendu, il faut être en alerte,
06:24mais les paramètres climatiques ne sont pas toujours gérables.
06:27En revanche, on peut être en alerte sur ce qui a trait à l'urbanisme.
06:30Les maires peuvent être en alerte sur le fait de ne pas construire
06:33n'importe où et n'importe comment, notamment dans des zones inondables.
06:37Je vous assure que c'est encore à la mode par les temps qui courent.
06:41Pareil, chaque habitant doit être en alerte et ne pas bétonner son jardin.
06:45Voilà, donc il y a quand même aussi des réflexes à avoir
06:48qui sont de l'écologie de bon sens.
06:50Alors là, nous avons affaire à une situation exceptionnelle, évidemment,
06:53mais qui est amenée à se reproduire.
06:55Donc, si tout un chacun fait attention, ça ira mieux.
06:58Eh bien, vous avez lancé l'appel et ce sera le mot de la fin, ma chère Véronique.
07:01Merci, mes amis, de m'avoir accompagné pour ces deux heures.
07:04Merci à l'équipe qui m'a entouré pour préparer cette émission.
07:07David Boudet, Martin Mazur, Patrick Curban, Maxime Ferre, Alexie Prince et Mickaël Dorian.
07:12Merci à la promotion.
07:13Francisca Bamele, merci aux équipes en régionalisation.
07:16C'était Laurent Capra, la vidéo, c'était Philippe Gilbert.
07:19Au son, c'était Jean-François Couvelard.
07:21Vous pouvez revivre cette émission, bien sûr.
07:23Vous connaissez le refrain sur notre site cnews.fr.
07:26Tout de suite, la suite de nos programmes sur Europe.
07:29Pascal Delatour-Dupin, que je salue, est sur CNews.
07:31Philippe Devilliers et l'excellent Elliot Deval.
07:34A demain, 12h, pour Midi News Weekend.
07:37Bye bye, belle soirée.