Alors qu'il présentait ce jeudi à Bruxelles son « plan de victoire », le président ukrainien Volodymyr Zelensky tente d'enrayer une possible chute de l'aide militaire qui pourrait baisser de moitié, selon le Kiel Institute.
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00:00Avant l'hiver, nous avons besoin de votre soutien.
00:08Le soutien des appuis de l'Ukraine à Kiev est crucial.
00:17Tout simplement parce qu'ils ont un besoin qui est constant
00:19en termes de matériel militaire, notamment de munitions.
00:22On est sur une guerre d'artillerie.
00:23Et puis parce qu'il y a des demandes autres qui sont faites
00:25pour pouvoir effectuer ce qu'on appelle des frappes dans la profondeur.
00:28Il y a des demandes qui sont faites concernant les fameux avions de chasse
00:31pour savoir combien sur les livrets et quand,
00:34et aussi pour avoir des missiles permettant d'aller taper
00:37à l'intérieur du territoire russe,
00:39notamment ce que l'on a pu voir à travers des dépôts de munitions, etc.
00:44Et pour aller travailler sur la Crimée.
00:46Or, pour ce matériel-là, il y a des réticences
00:49qui sont l'objet de plusieurs raisons.
00:51La première a été la cobelligérance qui est agitée par le président Poutine,
00:55même si on voit que jusque-là, ça n'a strictement pas été déclenché.
00:59Alors même qu'il y aurait, s'il suivait sa propre logique, pu le faire.
01:03Et la deuxième sont des questions notamment d'ITAR concernant la France,
01:07c'est-à-dire des règles qui empêchent l'export de matériel militaire
01:11s'il y a des composants d'autres pays, notamment des composants américains,
01:15ce qui peut être le cas sur certains matériels.
01:16Donc on est sur cette approche-là qui est absolument nécessaire
01:19pour que l'Ukraine puisse continuer à résister à l'invasion russe.
01:26La raison principale, c'est que c'est un conflit qui s'inscrit dans le temps,
01:30que ça a un coût et que beaucoup de pays commencent à dire
01:33que c'est un effort qui sera difficile de consentir sur le temps long.
01:36Le deuxième aussi est l'incertitude qui règne concernant les prochaines élections
01:41des présidents américains, donc à savoir est-ce que ce sera Mme Harris
01:44ou M. Trump qui repartiraient pour un autre mandat ?
01:47Si Mme Harris a dit qu'elle maintiendrait le soutien,
01:50dans quelle proportion, de quelle manière ?
01:51Et si on part sur une seconde mandature du président Trump,
01:55eh bien il a toujours été assez clair sur l'Ukraine.
01:59Donc on pourrait avoir ce repli extrêmement fort,
02:02ce qui voudrait dire dans quelle position seraient les alliés.
02:05Et surtout, il a une position concernant l'OTAN qui est extrêmement dure.
02:09Il parle de retrait, du partage du fardeau, etc.
02:13Et là, les Occidentaux se disent qu'ils devraient peut-être
02:16beaucoup plus compter sur leurs propres forces
02:18et plus tellement sur les États-Unis, sur des systèmes otaniens.
02:22Et à partir de là, eh bien il faudrait peut-être faire des choix.
02:25Donc on a tout ce genre d'incertitudes-là, tout en sachant que le président Trump
02:29n'a quasiment jamais eu de mots durs pour le président Poutine,
02:32faisant craindre à minimum une sympathie.
02:38Il est venu le présenter à différents États.
02:41On parle d'un plan compréhensif et inclusif,
02:44la finalité étant d'arriver à une fin de la guerre,
02:47mais qui ne serait pas la fin de la guerre, par exemple,
02:50qui est celle prônée par Donald Trump.
02:52Il dit qu'il mettrait fin à la guerre en 48 heures,
02:54ce qui permettait à Jen Stoltenberg de dire qu'on pouvait effectivement
02:57arrêter une guerre dans un temps aussi bref,
02:58mais certainement pas arriver à une paix juste.
03:01Donc là, on est dans cette approche-là,
03:02c'est-à-dire déjà d'expliquer qu'on n'est pas sur une Ukraine
03:05qui est systématiquement va-t-en-guerre et jusqu'au bout de liste.
03:08Ça s'inscrit dans les positions qui ont été prises en Suisse en été,
03:12où on était prêts à avoir des négociations avec des demandes
03:16effectivement fortes qui ne collaient pas avec ce que voulait la Russie.
03:20La Russie voulant une capitulation,
03:21évidemment c'est inacceptable pour l'Ukraine,
03:23mais on est dans très clairement cette approche-là
03:25de pouvoir présenter, de pouvoir co-construire
03:27et au moins d'arriver à voir ce qui devrait être mis en place
03:30pour arriver à cette paix juste et potentiellement à une victoire de l'Ukraine,
03:34tout en sachant que ce qui serait fortement à craindre,
03:36c'est que si jamais on arrivait à ce qui peut être pris par la Russie
03:39comme une victoire,
03:40eh bien cela ne fasse qu'encourager
03:42des velléités géopolitiques assez agressives,
03:45que ce soit cinétique ou simplement dans une approche diplomatique ou économique.