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Il y a 22 ans, l'actrice Marie Trintignant mourrait sous les coups de son compagnon, Bertrand Cantat, alors leader du groupe "Noir désir", dans un hôtel de Vilnius en Lituanie. Un documentaire Netflix retrace toute cette histoire. Longtemps qualifié de "crime passionnel", de mort accidentelle, en 2025, après le mouvement #metoo, ce n'est rien d'autre qu'un féminicide. 

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Transcription
00:00Lorraine, il y a 22 ans, l'actrice Marie Trintenian mourait sous les coups de son compagnon Bertrand Cantat dans un hôtel de Vilnius en Lituanie.
00:08Oui, et un documentaire retrace justement toute cette histoire. On l'a longtemps qualifiée de crime passionnel, de mort accidentelle dont la cause n'était que cet amour immense qui les unissait.
00:19En 2025, avec les lunettes de MeToo et de la lutte contre les violences faites aux femmes, ce n'est rien d'autre qu'un féminicide.
00:26Mais il y a 22 ans, c'était une autre époque. Retour sur le cas de Bertrand Cantat avec ce documentaire en trois épisodes. C'est édifiant, c'est un choc, mais un choc nécessaire.
00:35On alterne entre les témoignages et les archives d'époque, notamment son audition. On voit les images de son audition par la police lituanienne et c'est très choquant.
00:43Il dit ces mots « j'ai vu rouge ». Et c'est choquant aussi notamment quand il mime les coups portés à Marie Trintenian et aussi quand il essaye de faire porter la faute à l'actrice.
00:54Il est sur le chemin de la prison, si j'ose dire. Et à ce moment-là, Bertrand Cantat se dit « je vais peut-être avoir un procès, je vais être condamné ».
01:03Donc il est inquiet et il va essayer de s'en sortir en utilisant plusieurs tactiques de défense.
01:08Et c'est d'une intelligence redoutable un pervers narcissique. Il va tout mettre en place pour que tous les doutes aillent ailleurs.
01:17Disons que le ton a monté très vite de son côté. Je ne la reconnaissais pas. Et déjà, je ne reconnaissais pas Marie. C'était déjà autre chose. C'était vraiment monté déjà.
01:33Et il raconte les coups portés. Il raconte les coups. Il faut dire aussi que les réalisateurs ne voulaient pas d'un traitement militant.
01:41Il y a deux versions. Celle des proches de Bertrand Cantat. Il y a notamment l'ancien tourneur de Noir Désir, Pascal Nègre, le patron d'Universal.
01:49Et celle des proches de Marie Trintignant, Léo, que vous avez vu. Mais aussi son ancien compagnon, le père d'un de ses fils, Richard Colinka, ancien batteur de téléphone.
01:56C'est difficile, de toute façon, ce documentaire à faire. C'est ce qu'ils expliquaient. C'est qu'il y a toujours une omerta du côté des proches de Cantat et toujours beaucoup de douleur du côté des proches de Marie Trintignant.
02:06Par les thèmes, évidemment, qui sont abordés. C'est une histoire très actuelle.
02:10Oui, parce que c'est un regard post-MeToo pour décrypter le traitement médiatique, notamment de l'époque. Ça, c'est vraiment très choquant.
02:17Alors qu'il y a des faits irréfutables, des faits très violents, les titres des journaux sont hallucinants, notamment lors de la deuxième audition.
02:25Cantat reconnaît en pleurant de grosses baffes, je cite, les médiatitres sur la poignante confession du rockeur.
02:32Et pour Anne-Sophie Jeanne, la co-réalisatrice, on a refusé de voir les faits. Nous tous, en tant que société, c'était ce qu'elle expliquait à Jean-Marie Marchand.
02:39On a refusé de voir que cet homme qui était une rockstar idolâtrée avec une image extrêmement positive, c'était un chanteur engagé qui luttait pour des causes justes, l'écologie, les sans-papiers, etc.
02:51Donc, un homme bien était en réalité un tueur. Et finalement, ça a pris des décennies avant qu'on arrive à accepter ça.
02:59Quand il est sorti de prison, il a fait une tournée des énigmes complètes, disques du platine, etc. Donc, il est resté une idole malgré le fait qu'il ait tué une femme.
03:09Les gens se déchirent encore. Il suffit de regarder les commentaires sous la bande-annonce sur YouTube du documentaire. Et en fait, les gens parlent d'acharnement encore sur Bertrand Cantat.
03:18– Il y a eu d'ailleurs une autre affaire dans l'affaire, quand on découvre le documentaire, c'est dans le dernier épisode, c'est sur Christina Aradie, la première femme de Bertrand Cantat.
03:25– Oui, qui a témoigné en sa faveur, qui l'a protégée. Mais il y a un message vocal qui est laissé sur le portable de ses parents, notamment qui montre que Christina Aradie avait peur.
03:33Elle dit « Bertrand est fou ». Et elle s'est suicidée en 2010. À ce moment-là, d'ailleurs, les médias parlent du chagrin de Bertrand Cantat.

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