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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 jusqu'à 9h30, jusqu'à 10h30 sur CNews.
00:00:06Je suis éberleué, comme beaucoup j'imagine, par la frénésie qui a saisi la presse française
00:00:10depuis 48 heures après l'annonce d'une ouverture d'enquête pour viol et agression sexuelle
00:00:15qui viserait Kylian Mbappé selon le quotidien Expressen.
00:00:19De cette affaire, on ne sait rien.
00:00:21La procureure de Stockholm ne cite même pas le nom de Kylian Mbappé.
00:00:26Malgré cela, je vois des envoyés spéciaux partir pour la capitale suédoise, ils sont
00:00:31devant un hôtel et lisent la presse du pays pour expliquer qu'ils ne savent rien et qu'il
00:00:36faut être prudent.
00:00:37J'entends et je lis un peu partout des commentaires qui vont de l'exégèse du droit pénal suédois
00:00:43jusqu'à l'implication du Paris Saint-Germain qui orchestrerait de près ou de loin la déstabilisation
00:00:48de Mbappé.
00:00:49Tout ça est grotesque, tout ça montre aussi combien les réseaux sociaux ont changé l'information,
00:00:55le Moyen-Orient est à feu et à sang, la France croule sous les dettes et les journalistes
00:01:00braquent les projecteurs sur une rumeur tout en répétant en boucle que la présomption
00:01:04d'innocence s'impose.
00:01:05Mbappé est une star mondiale pour le meilleur et pour le pire, il y a cette phrase que chacun
00:01:11connaît, la gloire et le deuil éclatant du bonheur, la gloire, la vraie, pas la petite
00:01:18notoriété d'un comédien ou d'un journaliste, la gloire, elle est un deuil du bonheur.
00:01:24Il est heureux, bien sûr, il est éclatant ce deuil, mais cette gloire enterre le bonheur.
00:01:30J'imagine ce matin qu'Mbappé ne pense pas autrement.
00:01:34Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:49Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:50Coup d'envoi des débats aujourd'hui sur le budget 2025, le texte arrive en commission
00:01:56des finances à l'Assemblée nationale et les échanges s'annoncent sous long et compliqué.
00:02:00Plus de 1700 amendements ont été déposés et l'usage du 49.3 semble inévitable.
00:02:06Aujourd'hui, cela fait 4 ans, jour pour jour, que Samuel Paty a été sauvagement assassiné
00:02:11par un terroriste islamiste.
00:02:13Depuis, sa sœur, Michaëlle, se bat pour faire vivre la mémoire de son frère.
00:02:18Toutes ces années, elle a dénoncé la responsabilité de l'Etat dans sa mort.
00:02:214 ans de combat racontés dans un documentaire événement diffusé ce soir sur C8.
00:02:26On écoute un extrait.
00:02:28Quand je l'ai vu sur cette table en métal froid, avec cet halo lumineux au-dessus de lui,
00:02:35et des détails que je ne savais pas avant de pénétrer dans cette pièce,
00:02:40c'est qu'il a été aussi massacré avec des plaies délabrantes au niveau du visage,
00:02:44ce qui fait que je ne l'ai pas reconnu.
00:02:47Michaëlle Paty qui sera votre invitée, Pascal, à 9h30 dans leur dépôt.
00:02:51Pour la première fois, l'Italie a envoyé des migrants vers l'Albanie.
00:02:55Les 16 hommes originaires d'Egypte et du Bangladesh viennent d'arriver.
00:02:58Après plus de 36 heures de voyage en mer, ils avaient été interceptés au large de l'Italie.
00:03:03En Albanie, ils pourront déposer leur demande d'asile et attendre la réponse des autorités italiennes.
00:03:08Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:03:10Merci, Shana Lustow.
00:03:14Je salue Sabrina Medjaber qui est avec nous, à côté d'elle, Vincent Hervouet,
00:03:19Gautier Lebret est là, Philippe Guibert est là,
00:03:22et puis notre ami Éric Nole est là, journaliste, écrivain, et puis rédacteur en chef de Playboy.
00:03:26Franchement, vous n'arrangez pas votre cas.
00:03:29Je n'irai pas plus haut.
00:03:30Franchement, vous n'arrangez pas votre cas.
00:03:32Déjà, rédacteur en chef de Playboy, avec une femme nue, très belle d'ailleurs,
00:03:38qui s'appelle Frédérique Belle.
00:03:39Comme son nom l'indique.
00:03:40Exactement, et une très belle interview que j'ai eue.
00:03:43J'ai décidé d'assumer mon cas.
00:03:44Oui, mais alors vraiment, ça, parce que ça, vous êtes un civile.
00:03:47Il y a des textes, moi je suis plus responsable.
00:03:48Je suis d'accord, les textes de Playboy, c'est pour ça qu'on achète Playboy, chacun le sait.
00:03:53Il y a une interview de journal, il y a votre ami Gilles-William Golnadet.
00:03:56Bien sûr, mais je l'ai lue, l'interview de Perrier, qui dit des choses sur le sexe.
00:04:01Il dit qu'il trouve dégueulasse, après 70 ans, les gens qui ont une relation...
00:04:06Le sexe est dégueu pour lui, ça divorte.
00:04:08Il dit des choses sur la jeunesse, sur la vieillesse, qu'on n'entend pas ailleurs, quand même.
00:04:11En fait, je vous taquine, parce que c'est extrêmement intéressant,
00:04:14comme toujours, à vous lire ou à vous voir ou à vous écouter.
00:04:17L'affaire Mbappé, si j'ose dire, moi je n'ai pas envie d'en parler.
00:04:19Il n'y a pas rien à faire.
00:04:20Je trouve ça...
00:04:22Alors vraiment, l'influence des réseaux sociaux sur cette affaire, il n'y a rien.
00:04:27On ne sait rien.
00:04:30Écoutons Mbappé, le plus intéressant, c'est ce qu'il disait de sa propre vie.
00:04:34Et c'est ce qu'il avait donné une interview, d'ailleurs, à TF1 et à France 2,
00:04:38où il parlait, justement, de sa vie qui n'est aujourd'hui si compliquée.
00:04:42Écoutez, je trouve que c'est ce qu'il y a de plus intéressant à écouter.
00:04:46J'ai perdu la spontanéité.
00:04:48La spontanéité de l'être humain.
00:04:50Moi, je veux sortir, aller faire ça, je le fais.
00:04:52Non, tout est question d'organisation.
00:04:54Tout s'organise.
00:04:55Un déplacement à moi, ça s'organise.
00:04:57J'ai zappé ma jeunesse.
00:04:59Par passion, j'ai zappé ma jeunesse.
00:05:01Aller avec des amis, vraiment, faire la fête incognito, tranquille, personne ne vient vous voir.
00:05:06Le lendemain matin, un bon brunch au soleil, sur une terrasse.
00:05:10C'est super.
00:05:10– Et c'est ce qui vous manque le plus.
00:05:12– Ouais.
00:05:13– Bon, c'est une star mondiale.
00:05:15Il faut bien comprendre ce qu'est la gloire.
00:05:16Je le disais tout à l'heure, ce n'est pas la gloire d'un petit journaliste
00:05:19ou d'un petit comédien.
00:05:20C'est une gloire mondiale.
00:05:22Le monde entier connaît Mbappé.
00:05:23– Plusieurs choses.
00:05:24D'abord, il y a la jurisprudence de l'affaire avec les deux réguliers français
00:05:27qui nous invite à une extrême prudence.
00:05:29Parce qu'entre ce qui a été dit de cette affaire ou pseudo-affaire au début
00:05:33et des conclusions de la justice argentine, il y a un monde.
00:05:36Ensuite, ça ne vient pas par hasard, l'image de Mbappé s'est un peu dégradée.
00:05:40Les requins ont senti le sang il y a quelques années.
00:05:43Je pense qu'il n'y aurait pas eu cet emballement.
00:05:44On sent qu'il y a une fragilité, à la fois sur le terrain et hors du terrain.
00:05:47Non, l'affaire avec le Paris Saint-Germain a abîmé son image.
00:05:50Et pas seulement au Paris Saint-Germain.
00:05:51Avec l'équipe de France, le fait que…
00:05:53– Oui, mais parce qu'il est moins bon, voilà.
00:05:56– Il est moins bon.
00:05:56– Il est moins bon, il est moins rapide, il est moins décisif.
00:05:59Et ça change la perception que tu as de lui.
00:06:02– Mais pas seulement sportif.
00:06:03Rappelez-vous, au début, on était éberlué parce que c'était…
00:06:05– Parce qu'il était bon.
00:06:06– Pas seulement un joueur, un homme, avec une valeur, un discours et tout.
00:06:09On sent qu'il y a quelque chose qui s'est dégradé
00:06:10et les requins ont senti le sang et ce qui s'épite sur lui.
00:06:13– Bon, moi je trouve que ça révèle la société d'aujourd'hui.
00:06:16– Oui, tout à fait.
00:06:17– La société médiatique aussi.
00:06:18– Oui, les réseaux sociaux qui ont changé l'information.
00:06:22– Enfin, on n'est pas obligé d'embrayer derrière.
00:06:24– Mais c'est pour ça, hier on en a très peu parlé,
00:06:27aujourd'hui on va en très peu en parler.
00:06:28– Les autres en ont fait leur journée.
00:06:29– C'est ce qui est…
00:06:30– Laissons nos amis.
00:06:31– On va aller dans l'autre sens.
00:06:32C'est des tabloïds suédois qui sont de mauvaise réputation
00:06:36qui ont sorti cette info.
00:06:38Les deux tabloïds suédois qui sortent l'info…
00:06:41– Il en restera toujours quelque chose.
00:06:43– … sont le pire du tabloïd.
00:06:44– Mais mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose.
00:06:46Je suis d'accord avec vous.
00:06:47Il m'est arrivé d'être difficile, dur sur Mbappé
00:06:49lorsqu'il fait un tweet sur Nahel par exemple
00:06:51et qu'il ne fait pas de tweet sur Philippine.
00:06:53Je peux contester cette attitude,
00:06:55je peux contester aussi le joueur qu'il est aujourd'hui.
00:06:57Il est moins fort qu'il n'était.
00:06:59– Parce qu'il donnait consigne de vote aussi
00:07:00alors qu'il est capitaine de l'équipe de France.
00:07:02– Mais j'entends bien tout ça, mais là en l'espèce,
00:07:05j'ai plutôt envie quand même de le, entre guillemets,
00:07:08de le défendre parce qu'il n'y a rien.
00:07:11Écoutez ce que disait son avocat.
00:07:13– On ne peut pas l'accuser en tout cas puisqu'il n'y a rien.
00:07:15Ça c'est la base de la chose.
00:07:17– Ça me paraît. Écoutez son avocat.
00:07:21– On nous parle d'une plainte, d'un dépôt de plainte,
00:07:26mais à cette heure, on ne sait même pas à l'encontre de qui.
00:07:30Il est particulièrement serein, mais en revanche,
00:07:35il est totalement éberlué de voir cette espèce d'emballement médiatique.
00:07:40Il ne comprend pas du tout ce qui peut lui être reproché de près ou de loin.
00:07:45Il n'est jamais exposé à se retrouver dans une situation
00:07:49où il y aurait pour lui une prise de risque.
00:07:52– Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
00:07:55Rappelez le tweet d'Mbappé, fake news, et puis parlez d'autre chose.
00:07:59– Puisqu'il n'y a rien.
00:08:01– Soyons cohérents avec nous-mêmes.
00:08:03Je voulais vous parler de la Martinique par exemple,
00:08:05parce qu'on a été mis en garde sur la présentation de ce qui se passe en Martinique.
00:08:10C'est vrai que là aussi, la presse en métropole a un parti pris,
00:08:15sans doute depuis le départ,
00:08:18que la Martinique ne serait qu'une colonie,
00:08:21historiquement colonisée par les Blancs, pour faire court,
00:08:25et que beaucoup de gens en Martinique nous ont demandé quand même,
00:08:30nous ont appelé même, pour dire attention,
00:08:33comme toujours, les choses sont un peu plus compliquées.
00:08:36Et notamment ce monsieur qui se fait surnommer R.
00:08:41Qui est cet homme ? Rodrigo Petito.
00:08:45Il est le leader des manifestations en Martinique.
00:08:48Mais derrière son combat pour la lutte contre la vie chère,
00:08:51qui est un prétexte bien sûr,
00:08:53qui est-il vraiment derrière l'image de l'enfant du peuple ?
00:08:57Il y a des menaces, il y a des appels au kidnapping,
00:09:00il y a des condamnations pour trafic de drogue.
00:09:03Et il est très important, me semble-t-il, de dire qui est ce monsieur Rodrigo Petito.
00:09:08Alors je vous propose de l'écouter à travers deux ou trois de ses déclarations.
00:09:13Et la première, lorsqu'il égrène ce qui se passe lorsque un peuple se révolte.
00:09:22Sur les réseaux sociaux appelant à kidnapper les patrons de la grande distribution,
00:09:27vous sentez-vous responsable de ce qu'il se passe en ce moment ?
00:09:30En général, quand il y a des soulèvements populaires, il y a trois étapes.
00:09:34La première étape, c'est le pillage.
00:09:36La deuxième, c'est la destruction.
00:09:38Et la troisième, c'est la traque de ce qu'on estime être nos ennemis.
00:09:42Au contraire, on a essayé de tout faire pour que ça n'arrive pas là.
00:09:45On ne voulait même pas arriver à l'étape pillage.
00:09:47Donc imaginez les étapes suivantes.
00:09:49Malheureusement, vous m'avez demandé si je me sens responsable.
00:09:51Bien sûr que je me sens responsable.
00:09:53C'est important de dire que ce monsieur a été condamné pour trafic de drogue.
00:09:56Il a été condamné à dix ans de prison.
00:09:57Il a été incarcéré un peu plus de quatre ans.
00:09:59Il parle souvent avec fierté.
00:10:00J'ai pu quand même bouquiner beaucoup, apprendre des textes de l'Oued Star.
00:10:03Mais les gens ne le connaissent pas forcément.
00:10:05Il parle également de l'autonomie de la Martinique.
00:10:08Écoutons-le.
00:10:10Je l'ai dit.
00:10:11Je déclare l'autonomie de la Martinique.
00:10:13Ils sont entrés en guerre avec nous.
00:10:15Il n'y a pas de problème.
00:10:16On va tout faire.
00:10:17On va se battre bec et ongle.
00:10:19On va arracher l'autonomie de la Martinique.
00:10:21Il habitait en France.
00:10:22Il est arrivé en Martinique il y a un peu plus d'un an seulement.
00:10:26C'est important de le dire quand même.
00:10:27Du jour au lendemain, il est devenu la représentation du peuple, selon lui.
00:10:31En un mois, le R est devenu le symbole des mobilisations.
00:10:33Certains le comparent à Che Guevara.
00:10:35Le leader du mouvement utilise parfaitement les médias et les réseaux sociaux.
00:10:38Live TikTok au moindre événement, pendant les manifestations chez lui
00:10:41et même pendant des tables rondes de négociations.
00:10:43Un discours victimaire, haineux.
00:10:45Il est invité sur les chaînes locales.
00:10:47Il cumule 72 000 abonnés sur TikTok.
00:10:50Et je vous propose justement ce passage sur les réseaux sociaux.
00:11:09Je n'ai pas pitié d'eux.
00:11:13Parce qu'on a un fondemental là.
00:11:15C'est sûr qu'il y a un côté où il y a des gars.
00:11:22Mais à la seconde où il y a des gars en ce sens, nous.
00:11:26Nous ne pouvons pas payer ça car il est là au centuple.
00:11:29Si nous perdons un, nous perdons dix.
00:11:31Si nous perdons dix, nous perdons cent.
00:11:33Si nous perdons cent, là nous perdons cent.
00:11:35Nous pouvons les éliminer.
00:11:38Il représenterait le rassemblement pour la protection des peuples
00:11:41et des ressources afro-caribéennes.
00:11:46Il y a beaucoup de menaces sur les béquets.
00:11:48Dans de nombreuses vidéos, le R appelle à la violence,
00:11:50à brûler des maisons de chaises d'entreprise,
00:11:52béquets, des magasins.
00:11:53Si vous touchez à l'un d'entre nous, nous allons vous éliminer.
00:11:55Je pense qu'il faut le dire.
00:11:57Je pense qu'il faut le dire.
00:11:59C'est vire surtout.
00:12:00Comment une interview peut commencer par
00:12:02« Bonjour monsieur, vous appelez à kidnapper
00:12:04les patrons des grandes enseignes
00:12:06pour que la personne à laquelle on s'adresse soit en prison ? »
00:12:08Il appelle au kidnapping, il appelle au pillage,
00:12:10il appelle à la violence physique
00:12:12et il n'en répond pas devant la justice.
00:12:14Non seulement il faut expliquer qui est ce monsieur,
00:12:16mais il faut sévir immédiatement.
00:12:17Il me semble.
00:12:18Tout est dit.
00:12:19Je crois.
00:12:20Ce qui est intéressant, là encore,
00:12:22c'est le traitement qui est proposé en métropole
00:12:25sur ce sujet.
00:12:27Il faut, avec l'honnêteté intellectuelle du journaliste,
00:12:30donner les...
00:12:32Moi, ce que je voudrais savoir, c'est qu'est-ce que pèse
00:12:34le RPP-RAC, là ?
00:12:36Ce rassemblement dont il est le tribun.
00:12:39Et puis, je voudrais savoir les liens qu'il a
00:12:41avec ce grand pays démocratique
00:12:43qui est l'Azerbaïdjan,
00:12:45qui réunit régulièrement les représentants
00:12:47de tous les insulaires
00:12:49qui réclament l'indépendance.
00:12:51À ma connaissance, il y a des élections en Martinique
00:12:53comme en Nouvelle-Calédonie.
00:12:55Il y a des majorités qui sont dégagées par le vote des...
00:12:58Bon, tout ça, c'est un furieux
00:13:00instrumentalisé par une puissance
00:13:02qui mène contre la France
00:13:05toutes sortes d'actions souterraines.
00:13:09Il y a des messages d'entre eux
00:13:11qu'il a transmis sur les réseaux sociaux.
00:13:14Les hôtels, loueurs de véhicules, restauration
00:13:16et tout ce qui est utile à l'accueil des CRS
00:13:18pour s'épanouir chez nous.
00:13:20Sachez que c'est grâce à la petite action de chacun d'entre vous
00:13:22que les CRS peuvent venir en Martinique, se loger,
00:13:24se nourrir, se déplacer.
00:13:26Vous participez ainsi à l'expression exercée sur le peuple.
00:13:28Chacun à votre niveau.
00:13:30La réquisition n'existe pas.
00:13:32Vous êtes libre de choisir.
00:13:34Renseignez-vous sur vos droits au lieu de céder à la patte du gain.
00:13:36C'est important de le dire.
00:13:38Il y a beaucoup de béquets qui nous écoutent.
00:13:40Les choses méritent d'être un peu plus nuancées
00:13:42qu'elles ne le sont parfois rapportées.
00:13:44Sauf si vous avez un commentaire à ajouter,
00:13:46on peut changer de sujet.
00:13:48Philippe Guibert.
00:13:50Je pense que c'est un furieux, effectivement,
00:13:52mais qui joue sur une situation.
00:13:54Une fragilité de l'outre-mer
00:13:56en Martinique et de la Guadeloupe en particulier.
00:13:58Tous ceux qui y sont passés disent qu'il y a un terreau
00:14:00qui permet peut-être à des furieux
00:14:02de prospérer.
00:14:04Vous pouvez difficilement avoir une voie
00:14:06à l'étranger, par exemple pour la France,
00:14:08en ayant autant de problèmes
00:14:10dans votre arrière-cour.
00:14:12Si vous n'arrivez pas à tenir vos frontières,
00:14:16il y a une perte de crédibilité qui est invraisemblable.
00:14:18Avec la Nouvelle-Calédonie,
00:14:20c'est d'autant plus marquant.
00:14:22La France prétend avoir comme priorité
00:14:24la République en Asie-Pacifique.
00:14:28La terre qui permet justement
00:14:30de se déployer dans cet espace
00:14:32indo-pacifique,
00:14:34c'est la Nouvelle-Calédonie.
00:14:36La Nouvelle-Calédonie est abandonnée
00:14:38à une espèce de saccage depuis des mois.
00:14:40Vraiment abandonnée.
00:14:42Comme Mayotte l'a été, d'ailleurs.
00:14:44Ce n'est plus la République.
00:14:46C'est extravagant.
00:14:48Dans le même temps, vous continuez
00:14:50à perorer dans les tribunes
00:14:52et ici, les Chinois
00:14:54rient de nous.
00:14:56Et les Chinois nous remplaceront
00:14:58si on n'y fait pas gaffe,
00:15:00si on n'y fait pas attention.
00:15:02La Nouvelle-Calédonie, comme le reste de la nature,
00:15:04a horreur du vide.
00:15:06La Chine est là.
00:15:08Dans l'actualité également,
00:15:10cette image bouleversante hier de Gilbert Boucher,
00:15:12affaibli et sous-respirateur.
00:15:14Le sénateur Gilbert Boucher,
00:15:16atteint de la maladie de Charcot,
00:15:18a défendu hier en personne une réforme
00:15:20des patients touchés.
00:15:22On avait reçu Olivier Bois, ici,
00:15:2448 heures. C'était lundi.
00:15:26Évidemment,
00:15:28cette prise en charge des patients touchés,
00:15:30ça va être adopté dans l'émotion
00:15:32à l'unanimité par la Chambre haute.
00:15:34Lorsque la maladie vous tombe dessus,
00:15:36il faut la combattre. C'est ce que j'essaie de faire.
00:15:38D'où cette loi d'aller beaucoup plus vite.
00:15:40Encore une fois, président Larcher,
00:15:42merci de l'avoir soutenue complètement.
00:15:44J'en suis très heureux.
00:15:46Je vous propose d'écouter Gilbert Boucher.
00:15:48Lorsque la maladie
00:15:50vous tombe dessus,
00:15:52il faut la combattre.
00:15:54C'est ce que j'essaie de faire.
00:15:56D'où cette loi
00:15:58d'aller beaucoup plus vite.
00:16:00Encore une fois, président Larcher,
00:16:02merci
00:16:04de l'avoir soutenue complètement.
00:16:06J'en suis très heureux.
00:16:08Je sais aussi
00:16:10que je me combat pour cette maladie
00:16:12qui, de plus en plus,
00:16:14on en parle,
00:16:16mais qu'il ne faut absolument pas.
00:16:18Quand il y a plus de moyens,
00:16:20plus de complications,
00:16:22c'est une maladie qui peut tomber sur tout le monde.
00:16:24Voilà, encore une fois, merci.
00:16:26Olivier Bouin disait hier
00:16:28qu'il a fallu, lui,
00:16:30qu'il paye son propre fauteuil
00:16:32pour se déplacer.
00:16:34Il y a deux choses qui sont marquantes là-dedans.
00:16:36Évidemment, le courage du sénateur,
00:16:38puis vous avez un hémicycle vide.
00:16:40Quasiment complètement vide.
00:16:42On dit, adopté à l'unanimité,
00:16:44combien de sénateurs étaient dans l'hémicycle ?
00:16:46On peut les compter là ?
00:16:48Vous avez évidemment
00:16:50raison.
00:16:52Le budget, alors ça,
00:16:54ça m'a sidéré
00:16:56hier.
00:16:58J'ai vu, l'Elysée a refusé
00:17:00la dotation
00:17:02d'augmentation de 3 millions.
00:17:04Et c'est traduit comment ?
00:17:06L'Elysée se serre la ceinture.
00:17:08Mais on nous prend pour des imbéciles.
00:17:10C'est-à-dire qu'il n'y a aucune économie
00:17:12dans le budget de l'Elysée,
00:17:14ni celui de l'Assemblée nationale,
00:17:16ni le Sénat, d'ailleurs.
00:17:18Simplement, comme il y avait un peu
00:17:20de tumultes médiatiques,
00:17:22ils ont refusé
00:17:24la dotation.
00:17:26Ils ont renoncé, mais en fait, tu fais ce que tu veux
00:17:28derrière, parce que si tu dépasses les comptes,
00:17:30tu doutes bien que c'est l'Elysée, donc on s'en fiche.
00:17:32Mais surtout, il n'y a pas d'économie.
00:17:34Et je vois des éditorialistes,
00:17:36l'exemple à suivre, l'Elysée donne le bon exemple.
00:17:38Mais enfin, on est chez les...
00:17:40De 3 millions pour l'Elysée, de 10 millions
00:17:42pour l'Assemblée nationale et de 6 millions pour le Sénat.
00:17:44Et si les journalistes n'avaient pas
00:17:46mis le nez dans le budget et n'en avaient
00:17:48pas parlé, les 3 millions étaient envoyés
00:17:50à l'Elysée, les 10 à l'Assemblée et les 6 au Sénat.
00:17:52Et d'ailleurs, autre chose
00:17:54où finalement ils vont geler,
00:17:56il n'y aura pas d'augmentation, c'est l'aide médicale d'Etat.
00:17:58Il devait y avoir une augmentation
00:18:00de 100 millions d'euros et puisque Marine Le Pen
00:18:02a dit que c'est hors de question, rétro-pédalage
00:18:04du ministre du Budget hier, il n'y aura pas d'augmentation
00:18:06de 100 millions. Alors, je ne veux pas faire de démago
00:18:08ni de populos, bien sûr, l'Etat
00:18:10c'est important. Je suis frappé quand même
00:18:12que les gens aujourd'hui... Alors, moi je ne suis pas
00:18:14sur cette position-là. Mais par exemple, le grand dé,
00:18:16le grand dîner l'autre soir
00:18:18avec le roi de Belgique,
00:18:20nous avions des auditeurs
00:18:22sur Europe 1, les gens
00:18:24ne comprennent pas en fait. Ils ne comprennent pas
00:18:26qu'on invite 200 ou 300 personnes
00:18:28à se goberger avec
00:18:30l'argent de l'Etat et des vins à
00:18:32pas de prix, ils ne comprennent pas.
00:18:34Les JO, ils comprennent.
00:18:36Non mais, je vous dis,
00:18:38c'était les réactions que j'avais.
00:18:40Bien sûr qu'il faut des grands dîners, bien sûr
00:18:42que la magnificence de la France existe.
00:18:44Mais aujourd'hui, je crois que ce
00:18:46genre de soirée ne passe plus.
00:18:48Il y a surtout une violence symbolique.
00:18:50Vous ne faites pas de soirée en fait.
00:18:52Vous ne faites pas de grand dîner.
00:18:54Vous ne faites pas de grand dîner avec
00:18:56l'argent de la France. On a avec le roi des Belges
00:18:58et on fait un sandwich jambon-bonbon.
00:19:00Non, on ne fait pas de dîner, on le reçoit dans son bureau
00:19:02et on ne fait pas de dîner. On parle de
00:19:04la perception de ces augmentations
00:19:06qui sont diffusées dans la presse.
00:19:08Il y a une violence symbolique entre
00:19:10un Etat qui refuse justement de se
00:19:12serrer la ceinture et qui demande en permanence
00:19:14aux Français d'abaisser leurs dépenses
00:19:16au regard du contexte inflationniste, de la
00:19:18guerre en Ukraine, de la hausse des taxes, bientôt de la
00:19:20hausse des impôts, etc. Et on nous annonce
00:19:22là, peu ou prou, avant le
00:19:24vote sur la loi qui concerne le budget,
00:19:26qu'ils ne dépenseront pas
00:19:28leurs dépenses. Alors que la
00:19:30première dépense qui est la plus
00:19:32conséquente, c'est celle de l'administration publique.
00:19:34Non mais c'est du symbole.
00:19:36Les gens, qu'est-ce que
00:19:38disaient les auditeurs d'Europe 1 hier,
00:19:40entre 11h et 13h ? Ils disaient
00:19:42mais à quoi ça sert ce dîner ?
00:19:44Ah ouais, mais c'est tout le cœur de la diplomatie.
00:19:46Non, c'est pas le cœur de la diplomatie le dîner.
00:19:48Arrêtez, c'est pas
00:19:50le cœur de la dîner.
00:19:52Le vrai débat c'est où faire les économies, ça doit pas être
00:19:54sur les dîners d'Etat. Mais je suis d'accord avec vous.
00:19:56Je pense que si on examine
00:19:58l'Elysée, l'Assemblée,
00:20:00le Sénat, on va trouver des choses
00:20:02pour économiser à l'Elysée d'Etat.
00:20:04On n'écoute pas, franchement, la France quoi.
00:20:06Je suis d'accord avec vous.
00:20:08On dirait un cornet de frites, surtout à un belge.
00:20:10Il n'empêche que je vois
00:20:12des gens qui voient sur un
00:20:14tabi rouge des gens en smoking
00:20:16et en robe du soir pendant qu'eux ne peuvent pas
00:20:18bouffer. Voilà. Et que c'est
00:20:20insupportable pour les gens. Ceux que j'avais en tout cas.
00:20:22Pas tous les gens.
00:20:24Mais ce sentiment existe.
00:20:26Est-ce que c'est un bon sentiment ?
00:20:28Est-ce que c'est...
00:20:30C'est un sentiment légitime. Je veux dire que
00:20:32des Français, une partie des Français aient des difficultés.
00:20:34Tout le monde en convient.
00:20:36Mais est-ce qu'on va pour autant
00:20:38renoncer à tout
00:20:40ce temps digne de l'Etat
00:20:42de la France ? Je pense que les gens qui devraient...
00:20:44Je vais vous dire, il y aurait une solution très simple.
00:20:46On parle de la perception, Philippe.
00:20:48Il y aurait une solution très simple. Les gens qui sont invités,
00:20:50ils payent. Voilà.
00:20:52Peut-être pas.
00:20:54Sauf le roi.
00:20:56C'est ça.
00:20:58Les autres, ils payent.
00:21:00Sauf le roi.
00:21:02Bah alors, monsieur le roi.
00:21:04On va vous faire une petite addition.
00:21:06N'oubliez pas le service.
00:21:08Avec une petite traduction.
00:21:10Sauf le roi. Le roi, il paye pas.
00:21:12Mais tous ceux qui sont invités,
00:21:14les autres...
00:21:16C'est comme un autre sentiment légitime.
00:21:18Et c'est pour ça qu'il y a eu...
00:21:20Vous demandez aux Français, vous leur dites, vous allez être moins remboursés.
00:21:22La Sécurité Sociale va moins vous rembourser
00:21:24vos soins. Et au même moment,
00:21:26vous annoncez 100 millions de plus pour l'aide médicale d'Etat
00:21:28pour les migrants sans papier.
00:21:30Bon bah là non plus...
00:21:32Écoutez, le budget de l'Elysée, il y a eu quelques réactions hier
00:21:34chez les politiques. Écoutez, écoutez.
00:21:36Le fait que la France
00:21:38en un an soit incapable
00:21:40de donner des bons chiffres,
00:21:42c'est évidemment un problème
00:21:44dans la perte de confiance
00:21:46dans la France, dans le CRE de la France.
00:21:48Il n'y a pas suffisamment de recettes qui sont rentrées.
00:21:50S'il n'y a pas suffisamment de recettes, ça veut dire qu'il n'y a pas suffisamment d'impôts.
00:21:52S'il n'y a pas suffisamment d'impôts,
00:21:54ça veut dire que les propositions faites par les parlementaires,
00:21:56dont moi, ou Stella Dupont notamment,
00:21:58sur le super profit, super dividende, n'avaient pas été adoptées.
00:22:00Et ça, c'est la responsabilité du gouvernement
00:22:02qui n'a pas voulu qu'elles soient adoptées.
00:22:04Comment le gouvernement oserait
00:22:06se présenter devant les Français
00:22:08avec des budgets en hausse pour les institutions
00:22:10de la République, alors même qu'on va demander
00:22:12aux malades, aux personnes handicapées,
00:22:14aux retraités, aux chômeurs,
00:22:16aux jeunes, de bien vouloir se sacrifier
00:22:18à quelque chose qui ne correspond,
00:22:20qui ne correspond même pas,
00:22:22ce qui est entendable par
00:22:24nous toutes et tous.
00:22:26Alors, vous avez compris qu'on a avancé,
00:22:28et que ce n'est pas que le budget de l'Elysée
00:22:30dont parlaient les uns et les autres, mais c'est aussi
00:22:32le budget de la France qui a explosé,
00:22:34avec des gens qui sont tellement brillants
00:22:36qu'ils se sont trompés de 50 milliards.
00:22:38Bruno Le Maire, parce que l'enquête parlementaire
00:22:40est finalement ouverte.
00:22:42C'est à la demande d'Éric Ciotti, ça doit être validé
00:22:44avant la fin de la semaine.
00:22:46Je croyais que c'était fait ?
00:22:48Éric Ciotti qui demande cette enquête.
00:22:50Il y aura aussi Éric Coquerel, le président
00:22:52de la commission des finances.
00:22:54C'est transpartisan.
00:22:56Michel Barnier a dit qu'il espérait que la commission d'enquête
00:22:58fasse la lumière sur l'état
00:23:00des dépenses publiques du déficit,
00:23:02parce que ce n'est pas le sien.
00:23:04Il l'a rappelé à Gabriel Attal l'autre semaine
00:23:06à l'Assemblée nationale.
00:23:08Vous avez dit de 50 milliards, de deux points de PIB.
00:23:10Et vous avez le texto de Bruno Le Maire qui envoie...
00:23:12On le voit, pas le texto, le tweet.
00:23:14D'abord, vous avez un texto.
00:23:16Cette affaire a éclaté en 5 jours.
00:23:18Le texto de Bruno Le Maire à un journaliste
00:23:20du service public.
00:23:22La vérité finira par apparaître.
00:23:24S'il y a vérité, c'est-à-dire qu'il y a eu mensonge.
00:23:26Et maintenant, il se tient à la disposition
00:23:28de la commission d'enquête qui va débuter ses travaux.
00:23:30C'est ce qu'il a dit, une commission d'enquête parlementaire
00:23:32sur les finances publiques a été mise en place.
00:23:34Je me tiens naturellement à sa totale disposition.
00:23:36Je répondrai à toutes les questions en toute transparence.
00:23:38Et on rappelle que l'homme qui était
00:23:40avec lui à Bercy,
00:23:42et aujourd'hui,
00:23:44le directeur de cabinet de M. Barnier.
00:23:46Il s'est juste trompé de 50 milliards, ce monsieur.
00:23:48Je ne suis pas sûr que ce soit.
00:23:50Il s'est trompé.
00:23:52Il s'est trompé de 50 milliards.
00:23:54La vérité, ce n'est pas qu'il s'est trompé,
00:23:56c'est qu'ils ont dissimulé. C'est ça, la question.
00:23:58C'est pire.
00:24:00C'est pire.
00:24:02Est-ce qu'ils ont dissimulé ?
00:24:04La petite musique que lance Bruno Le Maire,
00:24:06alors qu'il voulait un projet de loi
00:24:08de finances rectificatives,
00:24:10avant les européennes,
00:24:12c'est, en gros, l'Elysée,
00:24:14tout ça est au conditionnel, m'a demandé de
00:24:16dissimuler parce qu'il y avait les européennes
00:24:18et qu'il ne fallait pas que les Français
00:24:20soient mis au courant du dérapage
00:24:22budgétaire qu'on connaissait.
00:24:24C'est ça, la petite musique que lance dans Paris Bruno Le Maire.
00:24:26On ne peut pas geler l'AME, c'est un droit.
00:24:30L'augmentation est gelée.
00:24:32L'augmentation est gelée.
00:24:34On ne peut pas, c'est un droit.
00:24:36C'est l'annonce du ministre du Budget.
00:24:38C'est un droit.
00:24:40On ne verra pas Thomas Hill
00:24:42aujourd'hui parce qu'il est
00:24:46au salon de l'automobile.
00:24:52Je lui dis que c'est à lui
00:24:54et je marque un temps
00:24:56pour qu'il prenne l'antenne.
00:24:58On ne l'entend pas.
00:25:00On aurait pu mettre un petit coup de klaxon.
00:25:02Vous avez une voiture ?
00:25:04Trois.
00:25:06Très mal.
00:25:08C'est élégant.
00:25:10Elle est électrique ou thermique ?
00:25:12Pardon ?
00:25:14Pas du tout électrique.
00:25:16Vous n'êtes pas moderne.
00:25:18Mais non, je suis résolument peu moderne.
00:25:20Vous avez une traction, une panhard
00:25:22et puis une dogéne.
00:25:24Une hippomobile.
00:25:28Il est 9h24
00:25:30et nous allons recevoir Michael Paty
00:25:32pour un documentaire
00:25:34ce soir qui est diffusé sur C8
00:25:36et également pour son livre
00:25:38Le cours de M. Paty.
00:25:40Je vais remercier notre ami Gautier Lebray
00:25:42parce que nous serons
00:25:44avec Stéphane Simon
00:25:46qui a été le producteur
00:25:48et Michael Paty.
00:25:50Comme notre plateau
00:25:52est full,
00:25:54malheureusement je suis
00:25:56contraint de vous dire
00:25:58au revoir.
00:26:00A tout de suite.
00:26:02Michael Paty est avec nous.
00:26:04Bonjour Madame.
00:26:06Vous publiez avec Émilie Frèche
00:26:08Le cours de M. Paty.
00:26:10Si vous pensez être choqué,
00:26:12vous pouvez détourner le regard
00:26:14chez Albin Michel.
00:26:16Vous êtes venu ce matin avec Stéphane Simon
00:26:18parce que ce soir un documentaire
00:26:20est diffusé sur C8 à 21h20.
00:26:22C'est ça le documentaire
00:26:24que vous avez produit.
00:26:26Merci beaucoup Michael Paty
00:26:28d'être avec nous.
00:26:30Quand vous êtes arrivé
00:26:32sur ces plateaux,
00:26:34la première question
00:26:36que je vous ai posée c'est
00:26:38comment vont vos parents ?
00:26:40C'est des questions sur la famille.
00:26:42C'est toujours un petit peu intime.
00:26:44Je n'ai pas spécialement envie
00:26:46d'en parler à tout le monde.
00:26:48Donc,
00:26:50à mes yeux,
00:26:52ils attendent leur mort.
00:26:54C'est tout.
00:26:56Audrey Berto nous rappelle les titres.
00:27:01Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:27:03On débute avec cette nouvelle tentative
00:27:05de viol dans le bois de Boulogne,
00:27:07tout près de Paris.
00:27:09Une plainte a été déposée
00:27:11par une jeune femme de 19 ans
00:27:13lundi en fin d'après-midi
00:27:15au commissariat de Neuilly-sur-Seine.
00:27:17Elle dénonce avoir été agressée dans le bois
00:27:19et s'être physiquement débattue
00:27:21pour s'en échapper.
00:27:23Les dernières heures ont été calmes
00:27:25en Martinique.
00:27:27Le couvre-feu a été prolongé
00:27:30et une nouvelle table ronde de négociations
00:27:32autour de la vie chère doit avoir lieu
00:27:34ce matin.
00:27:36Washington a accueilli
00:27:38de nouveaux panda-sadeurs chinois.
00:27:40Un couple de pandas porteur d'un message
00:27:42diplomatique symbolique
00:27:44entre les deux premières puissances mondiales.
00:27:46La première paire de pandas avait été offerte
00:27:48par Pékin aux Etats-Unis en 1972.
00:27:50Les derniers jours de Samuel Paty.
00:27:52Le combat de sa soeur pour la vérité
00:27:54sera diffusé ce soir sur C8.
00:27:56Ce mercredi 15 octobre
00:27:59ce mercredi 16 octobre à 21h20
00:28:01et puis il y a ce livre
00:28:03Le cours de Monsieur Paty
00:28:05que vous avez écrit avec
00:28:07Émilie Frèche qui est un
00:28:09livre évidemment déchirant
00:28:11et ce que vous avez voulu faire c'est une enquête.
00:28:13Oui.
00:28:15Enfin à travers ce livre
00:28:17ce que j'ai voulu montrer c'est
00:28:19quelque part de partir de ma souffrance
00:28:21parce que c'est le début du livre
00:28:23et qu'à partir de là
00:28:25pour essayer de l'apaiser
00:28:27il a fallu que je retrace point par point
00:28:29tout ce qui avait pu arriver à Samuel
00:28:31dans les 11 jours d'engrenage
00:28:33précédant sa mort.
00:28:35Donc j'ai mené un travail d'enquête
00:28:37pour essayer de reconstituer au maximum
00:28:39toutes les failles
00:28:41qui ont conduit
00:28:43à ce qu'il se finisse seul
00:28:45décapité par un islamiste
00:28:47un peu avant 17h le 16 octobre 2020.
00:28:49Et c'est ça qui est sidérant
00:28:51lorsqu'on lit ce livre
00:28:53lorsque vous parlez de failles
00:28:55c'est bien au-delà
00:28:57c'est-à-dire qu'il est seul
00:28:59que personne ne l'aide
00:29:01que tous les signaux sont en place
00:29:03et que personne n'intervient.
00:29:05Oui il y a une forme d'attentisme
00:29:07qui est palpable
00:29:09c'est qu'ils ont conscience de la menace
00:29:11les informations sont remontées
00:29:13et pour autant
00:29:15les donneurs d'ordre
00:29:17ne donnent pas d'ordre à agir
00:29:19ni à le protéger
00:29:21ni à effectuer une surveillance
00:29:23c'est ce qu'a dit Abdullah Kanzaroff
00:29:25qui était déjà signalé depuis longtemps
00:29:27et qui déjà depuis le mois de septembre
00:29:29cherchait une cible.
00:29:31Pour revenir précisément
00:29:33à l'enchaînement
00:29:35au déroulement
00:29:37tout part donc d'un cours
00:29:39et vous écrivez
00:29:41le moment de montrer les caricatures
00:29:43Samuel propose à ses élèves
00:29:45de visualiser trois dessins
00:29:47de Mahomet
00:29:49trois images
00:29:51mais au préalable
00:29:53parce que nous sommes dans une société laïque
00:29:55qui oblige la république à ne pas imposer elle-même une idéologie
00:29:57ce qui explique la neutralité
00:29:59et l'impartialité des institutions républicaines
00:30:01et des fonctionnaires
00:30:03mon frère autorise
00:30:05ceux qui pensent pouvoir être choqués
00:30:07à sortir quelques minutes
00:30:09dans le couloir
00:30:11accompagné de l'auxiliaire qui aide deux enfants
00:30:13en situation de handicap.
00:30:15En d'autres termes, après avoir garanti la liberté de la presse
00:30:17en proposant le visionnage des caricatures
00:30:19il s'assure en offrant
00:30:21la possibilité de sortir un instant à ses élèves
00:30:23que la liberté de conscience de chacun est respectée
00:30:25donc
00:30:27il est dans une démarche
00:30:29à la fois pédagogique, humaine
00:30:31sensible
00:30:33très réfléchie
00:30:35exemplaire
00:30:37c'était un travail qu'il avait réussi
00:30:39à construire
00:30:41pour vraiment être au plus juste
00:30:43dans une extrême neutralité
00:30:45qu'on lui demande
00:30:47il était obligé
00:30:49de faire cette proposition
00:30:51de façon concomitante
00:30:53tout en parlant de la liberté d'expression
00:30:55pour lui c'était l'équilibre parfait
00:30:57et c'est pourtant sur cela
00:30:59que l'éducation nationale va lui trouver
00:31:01que sa pédagogie n'était pas la bonne
00:31:03Et qu'est-ce qu'il se passe avec une élève ?
00:31:05Alors il y a eu deux cours
00:31:07parce qu'il y a deux
00:31:09classes de quatrième
00:31:11une où il fait cours le lundi
00:31:135 octobre
00:31:15et une autre classe où il fait cours le 6 octobre
00:31:17la fameuse élève qui va poser problème
00:31:19qui va mentir, qui va être la source
00:31:21de toute la cabale qui va être menée contre lui
00:31:23aurait dû assister au cours
00:31:25donc le mardi 6 octobre
00:31:27mais la veille elle avait déjà eu cours avec mon frère
00:31:29et mon frère avait annoncé que le lendemain
00:31:31il allait montrer des caricatures
00:31:33c'était entre guillemets pour leur proposer
00:31:35que le lendemain ils auraient un choix
00:31:37de voir ou de ne pas voir ces caricatures
00:31:39cette élève est absente le mardi 6
00:31:41et le mercredi suivant
00:31:43le 7 octobre, la principale
00:31:45décide de renvoyer cette élève
00:31:47qui est turbulente depuis le début de l'année
00:31:49pour deux jours
00:31:51et c'est le mercredi qu'elle va raconter à ses parents
00:31:53que son exclusion de l'établissement
00:31:55est en fait parce qu'elle a vu les caricatures
00:31:57et qu'elle s'était un petit peu opposée
00:31:59à ce que mon frère fasse un cours sur les caricatures
00:32:01alors que c'était pas un cours sur les caricatures
00:32:03c'était un cours sur la liberté d'expression
00:32:05elle a transformé
00:32:07tout depuis le départ, ce qui fait que même à un moment
00:32:09dans les vidéos qui vont être faites
00:32:11notamment celle qui a été produite par
00:32:13Abdelhakim Sifrioui
00:32:15on voit la jeune fille qui va carrément raconter
00:32:17que c'était un cours sur l'islam
00:32:19elle ment beaucoup
00:32:21et ce qui est intéressant
00:32:23lorsqu'il y a un fait
00:32:25dramatique, il y a une
00:32:27expression que j'utilise très souvent
00:32:29c'est ouvrir le capot
00:32:31c'est qu'on voit comment ça se passe au fond au quotidien
00:32:33alors même qu'il n'y a pas eu
00:32:35toujours un fait dramatique
00:32:37mais on le voit là comment ça se passe
00:32:39et on voit les réactions
00:32:41des choses qu'on ne connait pas forcément
00:32:43et vous écrivez le jeudi 8 octobre
00:32:45donc on est
00:32:47deux jours après
00:32:49le fameux cours
00:32:51un militant islamiste
00:32:53multifiché, monsieur Sifrioui
00:32:55je sais pas s'il est en prison toujours
00:32:57il est toujours incarcéré
00:32:59accompagne
00:33:01Brahim China, le père de Zed
00:33:03au collège du Bois d'Aulne
00:33:05pour rencontrer la principale
00:33:07alors qu'ils n'ont pas rendez-vous
00:33:09c'est ça ouvrir le capot, on voit les réactions des uns et des autres
00:33:11agressifs
00:33:13virulents, les deux hommes protestent
00:33:15contre l'éclusion de cette jeune femme
00:33:17dont vous nous parliez à l'instant
00:33:19qui aurait été décidée selon eux pour la punir
00:33:21d'avoir tenu tête
00:33:23à monsieur Paty en refusant de sortir
00:33:25dans le couloir alors qu'il voulait montrer à la classe
00:33:27une photo de Mahomet nue
00:33:29ils affirment
00:33:31qu'en obligeant les élèves musulmans à quitter sa classe
00:33:33monsieur Paty s'est rendu coupable d'un acte
00:33:35raciste et que ce voyou doit être viré de ce collège
00:33:37donc on voit les réactions
00:33:39comment les uns et les autres réagissent
00:33:41et on le voit uniquement parce qu'il y a un drame
00:33:43et c'est ça qui est saisissant
00:33:45de voir cette France là qui s'est mise en place
00:33:47et l'éducation nationale
00:33:49effectivement elle ne bronche pas
00:33:51elle ne bouge pas parce qu'elle a peur
00:33:53à l'heure actuelle c'est un peu systématique
00:33:55c'est pas que par rapport à mon frère
00:33:57c'est que tout problème de discipline
00:33:59à l'heure actuelle est transformé comme un problème
00:34:01de discrimination
00:34:03et à partir de ce moment là on ne peut plus
00:34:05réprimander aucun élève
00:34:07pour quoi que ce soit
00:34:09Alors là on est le 8 octobre
00:34:11et donc les menaces se précisent
00:34:13quand même
00:34:15et il ne se passe toujours rien
00:34:17et vous écrivez le vendredi 9 octobre
00:34:19tout le collège ne parle plus que du cours
00:34:21de monsieur Paty
00:34:23en raison de la vidéo de monsieur Tchina
00:34:25qui circule de façon virale
00:34:27parce qu'il a mis évidemment
00:34:29une vidéo pour l'accuser
00:34:31durant le week-end en réponse au message
00:34:33de la principale et malgré sa demande
00:34:35de solidarité autour de Samuel
00:34:37un des professeurs d'histoire géo
00:34:39qui a déjà pris ses distances avec mon frère
00:34:41lors de la réunion informelle
00:34:43ainsi qu'une professeure de lettres
00:34:45vont se désolidariser de lui
00:34:47publiquement sur la messagerie interne
00:34:49du collège en condamnant
00:34:51la manière dont il a conduit son cours
00:34:53sur la liberté d'expression
00:34:55Vraiment c'est effrayant
00:34:57ces gens là vont devoir répondre
00:34:59de ce qu'ils ont fait ?
00:35:01On espère qu'ils vont devoir répondre
00:35:03de leurs actes. Pour l'instant l'enquête
00:35:05est juste à ses prémices
00:35:07donc j'attends
00:35:09Ils réagissent par peur ou par idéologie ?
00:35:13Pour les mails qui ont été envoyés
00:35:15assurément il y en a un
00:35:17c'est par idéologie
00:35:19Donc là on est le week-end
00:35:21donc je rappelle que
00:35:23l'affaire
00:35:25si j'ose dire a commencé le lundi
00:35:275 octobre
00:35:29on est le week-end
00:35:31et là j'arrive au jeudi 15 octobre
00:35:33donc il s'est passé quasiment 10 jours
00:35:35le jeudi 15 octobre mon frère continue
00:35:37d'aller au collège et de dispenser
00:35:39ses cours alors qu'il est totalement isolé
00:35:41et que les menaces à son encombre
00:35:43se poursuivent
00:35:45il a de plus en plus peur
00:35:47en témoigne ces quelques mots griffonnés
00:35:49sur son cahier de notes
00:35:51demandager de m'escorter ainsi que le
00:35:53marteau retrouvé dans son sac à dos
00:35:55Pendant cette période il vous appelle ?
00:35:57Non, pendant cette période personne de notre famille
00:35:59était au courant de ce qui est en train de se tramer
00:36:01mon papa était très malade
00:36:03donc je pense qu'il ne voulait pas créer
00:36:05d'inquiétude supplémentaire mais surtout
00:36:09et ça on pourrait remonter au moins
00:36:11jusqu'au lundi 12
00:36:13avec la venue du référent laïcité
00:36:15qui a été mandaté pour venir apaiser
00:36:17la situation au sein du collège
00:36:19il a annoncé à tout le monde que le collège
00:36:21était sous surveillance, qu'il y avait des patrouilles
00:36:23de police, que les renseignements territoriaux
00:36:25étaient là en surveillance et qu'il a même
00:36:27précisé qu'il y avait des individus
00:36:29qui étaient sous écoute
00:36:31donc ses propos à l'heure actuelle
00:36:33sont complètement faux
00:36:35il n'y a jamais eu de surveillance du collège
00:36:37il n'y a jamais eu de patrouille d'organisé
00:36:39et vraisemblablement personne n'a été sous écoute
00:36:41on a vendu à mon frère l'idée
00:36:43qu'il était protégé
00:36:45et que
00:36:47de ce biais là il a continué d'aller au collège
00:36:49parce que s'il ne venait plus...
00:36:51il va être entendu ce référent laïcité
00:36:53j'imagine qu'il va devoir répondre
00:36:55aussi de ce qu'il a dit
00:36:57ils vont tous devoir répondre
00:36:59Stéphane Simon, je rappelle que vous êtes le producteur
00:37:01de ce documentaire qui passe ce soir
00:37:03sur C8
00:37:05et qui raconte le combat de Michael
00:37:07depuis 4 ans maintenant
00:37:09je voulais juste raconter aussi
00:37:11une anecdote qui est savoureuse et qui en dit long
00:37:13quand Samuel Paty
00:37:15va revenir la deuxième semaine au collège
00:37:17il va être accueilli à la salle des profs
00:37:19par des collègues
00:37:21très furieux
00:37:23contre lui, c'est à dire qu'il y en a une
00:37:25qui va l'accueillir même en lui disant
00:37:27Samuel tu as merdé
00:37:29et d'autres vont estimer
00:37:31que finalement il met en danger
00:37:33tout le collège
00:37:35à travers ce cours
00:37:37on croit rêver par moments parce qu'on se dit
00:37:39qu'un minimum de solidarité au sein du corps
00:37:41enseignant quand il y a un problème
00:37:43quand il y a une immixtion comme ça
00:37:45de l'islam politique qui rentre au collège
00:37:47et bien il va falloir qu'on se serre les coudes
00:37:49et bien pas du tout, c'est tout le contraire
00:37:51qui arrive, c'est une espèce de contraire
00:37:53de mise au banc de Samuel
00:37:55au prétexte qu'il a généré des problèmes
00:37:59donc on arrive évidemment
00:38:01vendredi 16 octobre, le terroriste
00:38:03Anzoroff âgé de 18 ans
00:38:05oui d'ailleurs je fais une parenthèse
00:38:07il est incroyablement courageux votre frère
00:38:09parce qu'il peut arrêter tout
00:38:11il peut ne pas venir à l'école
00:38:13au fond
00:38:15il est animé par son éthique
00:38:17de professeur
00:38:19par quelqu'un qui va
00:38:21quoi qu'il arrive
00:38:23faire son métier
00:38:25parce qu'il aurait pu dire
00:38:27j'y vais pas, j'ai peur
00:38:29je pense aussi
00:38:31c'est quelqu'un qui a toujours été très droit dans ses bottes
00:38:33mais je pense aussi qu'il a continué
00:38:35d'y aller jusqu'au bout
00:38:37parce que si de lui-même il se mettait en arrêt maladie
00:38:39c'était à montrer à tout le monde
00:38:41qu'effectivement c'est lui qui avait eu tort
00:38:43mais oui
00:38:45ça allait avoir un effet contre-productif
00:38:47par rapport à une situation qui pour lui
00:38:49était en train d'être traité
00:38:51alors que véritablement rien n'était en train d'être traité
00:38:53pour lui
00:38:55mais il y a une grande dignité, un grand courage
00:38:57il y a un honneur
00:38:59c'est ce que je veux lui rendre quelque part
00:39:01un homme droit dans un système mou dans ses bottes de A à Z
00:39:03à quel moment on décide
00:39:05qu'il y a un signal rouge
00:39:07c'est dès le début
00:39:09le parent d'élève est accompagné par un fichier S
00:39:11ça aurait dû suffire
00:39:13à mettre en branle tout un système de défense
00:39:15il y a quelque chose qui ne va pas
00:39:17donc c'est dès le début, c'est pas que la situation empire
00:39:19c'est que dès le début il y a quelque chose qui ne va pas
00:39:21alors moi je voudrais juste accentuer
00:39:23et c'est dans le livre
00:39:25c'est qu'Abdel Hakim Sifrioui est effectivement fichier S
00:39:27mais il est aussi également fichier au fichier FSPRT
00:39:29qui fait partie
00:39:31de 10 000 individus
00:39:33qui sont considérés comme les plus radicaux
00:39:35et susceptibles d'un passage à l'acte
00:39:37cette information est connue
00:39:39dès le départ des renseignements territoriaux
00:39:41donc ils ont quelqu'un
00:39:43qui fait partie de la mouvance islamiste radicale
00:39:45qui est considéré comme dangereux
00:39:47prêt à agir
00:39:49cette information ne semble pas avoir suffit
00:39:51alors que les renseignements territoriaux le savaient
00:39:53pour prendre au sérieux
00:39:55la situation
00:39:57Alors vous parlez évidemment de cette
00:39:59funeste journée du vendredi
00:40:0116 octobre, le terroriste Enzo Roff
00:40:03âgé de 18 ans se présente devant le collège du Bois d'Aulne
00:40:05il s'y est fait conduire
00:40:07par un ami, il a dans son sac deux couteaux
00:40:09achetés à Evreux quelques jours plus tôt
00:40:11ainsi qu'un pistolet type airsoft
00:40:13à billes métalliques, il demande à des élèves
00:40:15de lui indiquer Samuel Paty
00:40:17il dit vouloir lui infliger une correction physique
00:40:19et puis vous écrivez
00:40:21ces phrases sont évidemment
00:40:23les plus dures du livre
00:40:25Enzo Roff se jette
00:40:27sur Samuel, le poignarde dans le dos
00:40:29de plusieurs coups de couteau
00:40:31dont certains seront transfixés en 17 en tout
00:40:33il lui braque son pistolet
00:40:35le menton probablement pour exiger de lui
00:40:37des excuses
00:40:39et ceux qui souhaitent lire la suite
00:40:41pourront le lire
00:40:43dans votre livre
00:40:45comment avez-vous appris la mort de votre frère ?
00:40:47La mort de mon frère
00:40:49m'a été appris par un
00:40:51un sms
00:40:53cette journée là, moi je suis infirmière anesthésiste
00:40:55ça commence à se savoir, j'étais d'astreinte au bloc opératoire
00:40:57donc à 20h04
00:40:59je reçois un sms de ma mère
00:41:01pour m'annoncer que mon frère s'était peut-être
00:41:03fait tuer devant son collège
00:41:05donc je m'empresse de l'appeler
00:41:07pour l'écouter me dire
00:41:09que cette information lui a été
00:41:11apprise par la presse
00:41:13que l'ex-femme de mon frère lui avait conforté
00:41:15qu'elle avait vu un article dans Le Parisien
00:41:17qui écrit Samuel P
00:41:19professeur d'historiographie au confluent
00:41:21Saint-Honorin
00:41:23et qu'il avait été, elle a fini par me dire
00:41:25juste avant de raccrocher, qu'il avait été décapité
00:41:27Alors dans le documentaire
00:41:29euh
00:41:31vous revenez
00:41:33sur ce moment
00:41:35abominable
00:41:37et je vous propose de vous écouter dans le documentaire
00:41:39qu'on verra ce soir à 21h20
00:41:59Messieurs les présidents
00:42:01ainsi que l'ensemble des sénateurs
00:42:03vous qui avez condamné à l'unanimité
00:42:05l'assassinat de Samuel P
00:42:07délaissant votre traditionnel clivage
00:42:09j'espère que vous agirez aujourd'hui
00:42:11dans le même esprit d'unité
00:42:13Quand je l'ai vu
00:42:15sur cette table en métal froid
00:42:17avec cet halo lumineux au dessus de lui
00:42:19et des détails
00:42:21que je ne savais pas avant
00:42:23de pénétrer dans cette pièce
00:42:25c'est qu'il a été aussi massacré
00:42:27il a eu des abrantes au niveau du visage
00:42:29ce qui fait que je ne l'ai pas reconnu
00:42:31moi je suis restée fixée
00:42:33à le regarder
00:42:35et ma mère répétée en boucle
00:42:37ils me l'ont massacrée
00:42:39ils me l'ont massacrée
00:42:47Vous avez eu des échanges
00:42:49j'imagine avec Emmanuel Macron
00:42:51avec euh
00:42:53avec Monsieur le Président
00:42:55on a eu un échange
00:42:57quelques jours après l'attentat de mon frère
00:42:59on a été conviés à l'Elysée
00:43:01j'avoue que ce n'était peut-être pas le meilleur moment
00:43:03puisqu'on sortait juste de l'Institut Médico-Légal
00:43:07et on s'est retrouvé
00:43:11ma famille
00:43:13avec lui et son épouse
00:43:15la conversation a été
00:43:17particulièrement difficile à aborder
00:43:19il est vrai que
00:43:21avec le recul je pense qu'il nous a
00:43:23laissé un petit peu nous exprimer
00:43:25parce qu'il ne savait pas trop
00:43:27qui on pouvait être
00:43:29parce qu'on n'est pas à nous fichés
00:43:31par les renseignements territoriaux
00:43:33et
00:43:35c'est moi effectivement qui ai engagé la conversation
00:43:37ce n'était pas vraiment une conversation
00:43:39c'était plus lui annoncer
00:43:41ce que je pensais
00:43:43donc la phrase on la retrouvera
00:43:45dans le documentaire ce soir
00:43:47c'est
00:43:49Monsieur le Président, s'il y a bien quelqu'un de notre famille
00:43:51qui aurait dû être assis en face de vous
00:43:53c'était mon frère
00:43:55et vous auriez eu à apprendre de lui
00:44:01Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui
00:44:03les choses sont différentes ?
00:44:05Je ne pense absolument pas
00:44:07Il est évident
00:44:09que les faits quotidiens
00:44:11et je dis bien quotidiens
00:44:13d'agression envers les enseignants
00:44:15les personnels de direction
00:44:17prouvent
00:44:19qu'il n'y a rien de différent
00:44:21c'est factuel, on ne peut pas
00:44:23nous opposer à autre chose
00:44:25et je pense vraiment que
00:44:27s'ils avaient pris le temps
00:44:29de faire le travail d'enquête que j'ai pu faire
00:44:31par rapport à mon frère
00:44:33ils auraient compris
00:44:35qu'à chaque endroit il y a eu des erreurs de commise
00:44:37sans les voir en face
00:44:39on ne peut pas émettre
00:44:41de mesures correctives, c'est impossible
00:44:43et c'est pour cela que je demande la responsabilité
00:44:45que l'État reconnaisse
00:44:47sa part de responsabilité
00:44:49et regarde véritablement les choses en face
00:44:51On a eu l'exemple avec
00:44:53Tourcoing la semaine dernière
00:44:55où les mots ne sont pas dits par Mme Genette
00:44:57Les mots ne sont pas dits
00:44:59Non, les mots ne sont pas dits
00:45:01Ce n'est pas du déni
00:45:03c'est volontaire à bout d'un moment
00:45:05c'est-à-dire de ne pas vouloir nommer le mal
00:45:07qu'il y ait une mouvance islamiste
00:45:09qui essaye de pénétrer nos écoles
00:45:11de s'obstiner à ne pas le dire
00:45:13c'est une idéologie aussi
00:45:15Vous pensez
00:45:17que c'est une idéologie
00:45:19où vous pensez qu'ils ont
00:45:21tellement la trouille
00:45:23ils sont tellement impuissants
00:45:25qu'ils ne peuvent aujourd'hui
00:45:27ne pas nommer
00:45:29les choses. Mme Genette
00:45:31je ne lui fais pas le procès d'avoir une idéologie
00:45:33pro-islamiste
00:45:35Je pense d'abord qu'elle n'est absolument pas adaptée
00:45:37au poste qu'on lui a donné
00:45:39ça c'est ma conviction
00:45:41et que
00:45:43effectivement, elle a des éléments de langage
00:45:45qui ne permettent pas
00:45:47d'affronter la réalité
00:45:49Oui mais je pense qu'au bout d'un moment
00:45:51il faut peut-être avoir autre chose que la peur
00:45:53à opposer à tout ce qui nous arrive
00:45:55Bruno Retailleau a les mots
00:45:57À quel moment
00:45:59on peut demander à nos profs de ne pas avoir peur
00:46:01si ceux qui sont censés nous protéger
00:46:03ont peur ?
00:46:05Vous avez raison, mais c'est pour ça
00:46:07que Bruno Retailleau est différent
00:46:09et qu'il dit les choses
00:46:11qu'il ne les a pas dit, me semble-t-il
00:46:13Alors vous allez rester encore quelques secondes avec nous
00:46:15Marc Duguin va être là aussi tout à l'heure
00:46:17mais ce que vous dites est tellement poignant
00:46:19tellement fort que je voudrais qu'on continue
00:46:21encore quelques secondes
00:46:23quelques minutes
00:46:25cet entretien et puis les uns et les autres
00:46:27pourront peut-être vous interroger
00:46:29Il y a quelque chose qui est important aussi de dire
00:46:31c'est qu'au terme de deux années de travail, les juges d'instruction
00:46:33du pôle antiterroriste ont délivré leur ordonnance
00:46:35de mise en accusation, renvoyant 14 accusés
00:46:37suspectés d'être impliqués
00:46:39à des degrés divers
00:46:41dans l'assassinat de Samuel Paty
00:46:43Combien aujourd'hui sont en prison ?
00:46:45Il y a les complices
00:46:47qui sont allés chercher les couteaux
00:46:49les armures, acheter l'armurier
00:46:51etc. Il y a
00:46:53ceux qui ont propagé la rumeur
00:46:55là je vois déjà 5 personnes
00:46:57et puis il y en a d'autres qui vont être jugés
00:46:59comme par exemple ceux qui ont relayé
00:47:01les informations et avertis
00:47:03Abdoulaye Kanzeroff d'un certain nombre
00:47:05d'absences, de sanctions
00:47:07contre Samuel Paty
00:47:09qui ont donc déclenché quelque part
00:47:11Abdoulaye Kanzeroff, l'assassin de Samuel Paty
00:47:136 d'entre eux étaient mineurs au moment des faits
00:47:15et donc ont été jugés en décembre 2023
00:47:17à 8 clôts comme le veut la procédure par le tribunal
00:47:19pour enfants de Paris. Les 8 autres prévenus
00:47:21seront jugés en
00:47:23novembre prochain
00:47:25à partir du 4 novembre je crois
00:47:27devant la cour d'assises
00:47:29Vous restez avec nous, il est 9h53
00:47:31tout de suite
00:47:34Michael Paty est avec nous
00:47:36le cours de monsieur
00:47:38Paty, c'est écrit avec
00:47:40Émilie Frèche qui est une romancière
00:47:42que chacun connaît, qui avait écrit
00:47:44un livre sur
00:47:46Ilan Halimi et qui est
00:47:48très engagé, disons-le
00:47:50dans certains combats
00:47:52C'est publié chez Albin Michel
00:47:54C'est vrai qu'il y a une force
00:47:56et une puissance de votre témoignage madame
00:47:58Je rappelle que ce soir on pourra voir le documentaire
00:48:00que vous avez produit à 21h20
00:48:02sur C8, on va rester encore quelques secondes
00:48:04avec vous, mais avant cela
00:48:06Audrey Berto nous rappelle les titres
00:48:32...
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00:52:38...
00:52:40...
00:52:42...
00:52:44cette image est fixée, c'est là qu'on peut avancer
00:52:47et qu'on peut se dire, là, je ne peux pas laisser ça.
00:52:49Il faut que j'y aille.
00:52:51En tout cas, madame, après vous avoir écouté,
00:52:54on se dit que la force d'âme et la force de caractère,
00:52:57c'est une qualité familiale.
00:52:59Vous avez une manière de parler de ce drame
00:53:01qui est... qui force l'admiration.
00:53:09Je vous remercie.
00:53:10Je vous remercie grandement.
00:53:12Je remercie Stéphane Simon.
00:53:17Ce sera 21h20 ce soir.
00:53:19Les mots sont évidemment inutiles
00:53:22pour soulager ou pour apporter une compassion.
00:53:26On pense à vous, on pense à votre famille,
00:53:29on pense à vos parents.
00:53:31Et la seule chose positive qu'on pourrait dire,
00:53:34c'est d'espérer.
00:53:36Cette fameuse phrase que la mort est servie
00:53:40et auquel vous ne croyez pas aujourd'hui,
00:53:42que sa mort est servie,
00:53:44si tant est qu'on puisse l'utiliser.
00:53:46C'est la seule chose qu'on peut imaginer
00:53:51de plus positif dans cette affaire abominable.
00:53:56Je vous remercie vraiment grandement.
00:53:58Vraiment grandement.
00:53:59Je vous propose de voir, au moment,
00:54:03un dernier extrait qu'on n'a pas vu tout à l'heure
00:54:05sur le documentaire qu'on verra ce soir.
00:54:08Merci beaucoup, madame. Merci beaucoup.
00:54:11Je dédie ce texte à celui qu'on n'a pas sauvé,
00:54:14M. Dominique Bernard.
00:54:16Mon frère a été décapité le 16 octobre 2020,
00:54:193 ans après, il est temps de réaliser
00:54:21que la fameuse phrase lancée par M. Blanquer,
00:54:23il y aura un avant et un après Samuel Paty,
00:54:26n'a pas eu les effets attendus.
00:54:27J'en veux à ces éternels adeptes de l'idéologie du pas de vaguisme,
00:54:30ceux qui sont les premiers à se mettre à genoux
00:54:32et à regarder tomber ceux qui sont restés debout,
00:54:35se murmurer à l'oreille,
00:54:36ah, tu vois, on a bien fait de se coucher.
00:54:39Mon frère a été reconnu par certains et à tort coupable de déloyauté.
00:54:43Le coût de sa désobéissance sera qu'il finira seul
00:54:46et que l'Etat n'en aura pas sa part du contrat social
00:54:49en lui assurant protection.
00:54:51Combien de temps vous faudra-t-il pour comprendre
00:54:53que la culture de la Libye, soit religieuse, soit ethnique,
00:54:57est utilisée pour commettre les pires exactions ?
00:55:00Le dernier condamné à mort pour blasphème en France
00:55:02n'est plus François-Jean Lefebvre de Labarre,
00:55:04exécuté en 1766 à Abbeville.
00:55:08C'est désormais Samuel Paty,
00:55:09exécuté en 2020 à Conflans-Saint-Honorin.
00:55:14Comment enchaîner ?
00:55:16Comment recevoir du gain ?
00:55:18Vous étiez avec nous en loge...
00:55:22Difficile.
00:55:23... en train d'écouter ce témoignage stupéfiant,
00:55:28émouvant, déchirant,
00:55:29et je trouve qu'Éric a bien résumé
00:55:32la situation de la force d'âme.
00:55:36Oui, moi, j'ai été...
00:55:38Alors, je vous mets Marc Duguin, bien sûr,
00:55:40et vous êtes venu pour parler de l'avion,
00:55:41Poutine, l'Amérique et moi, chez Albain Michel.
00:55:44On va en parler ensemble.
00:55:45Le public vous connaît, parce que désormais,
00:55:47vous publiez régulièrement beaucoup de livres.
00:55:48Vous avez également été cinéaste,
00:55:52mise en scène des films.
00:55:54Je sais toujours, enfin j'espère, jusqu'au prochain film.
00:55:59C'est vrai que j'ai le souvenir de Nicole Belloubet dans son...
00:56:02Il se trouve que j'étais dans un taxi
00:56:03et que j'ai entendu son discours de départ
00:56:06quand elle a cédé son poste.
00:56:09Et en fait, il n'y avait rien là-dessus.
00:56:11C'est extraordinaire.
00:56:14C'est comme si tout ça,
00:56:16c'est une sorte de fait divers.
00:56:19Et j'ai été extrêmement choqué,
00:56:22d'autant que je connais assez bien la situation,
00:56:25parce que ma femme a été très, très longtemps enseignante
00:56:28dans le 9-3, comme on dit,
00:56:32dans un lycée extrêmement compliqué,
00:56:35avec des situations terrifiantes,
00:56:39comme d'avoir une de ses élèves violée
00:56:42par 11 élèves du lycée,
00:56:46auxquels elle a été obligée d'aller donner des cours chez lui,
00:56:49chez elle, pardon,
00:56:51parce que plus personne ne pouvait assurer sa sécurité
00:56:54en attendant le procès.
00:56:56Donc c'est quand même des situations invraisemblables.
00:57:01Et voilà, on en est là.
00:57:04Et je ne vois pas vraiment les choses s'améliorer.
00:57:08On ne sent pas une prise de conscience
00:57:11de la menace de cette radicalité.
00:57:14On en est là et on en est toujours là.
00:57:16C'est ce sentiment, on en est là, on en est toujours là.
00:57:19Ça n'avance pas.
00:57:20Je ne vais pas m'acharner sur Mme Jeanneté.
00:57:22On a eu un événement la semaine dernière à Tourcoing.
00:57:27Elle n'a jamais dit les mots qu'il fallait sur cet événement.
00:57:32Jamais.
00:57:34Soit parce qu'elle ne veut pas, soit parce qu'elle ne comprend pas,
00:57:38soit parce qu'elle a peur, soit que sais-je,
00:57:40soit qu'elle ne comprend rien.
00:57:41Chacun...
00:57:43Ça s'appelle la soumission.
00:57:44Ce déni-là, ça s'appelle la soumission.
00:57:48Il y a beaucoup de com',
00:57:50il y a beaucoup de compassion,
00:57:51il y a beaucoup de démission de l'État.
00:57:54Et puis, il y a quand même ce fait majeur,
00:57:57cette espèce de...
00:57:58C'est les défenseurs de la pièce.
00:58:00Il y a la soumission des esprits,
00:58:02l'espèce de fatalité avec la peur.
00:58:05Et puis, moi, cette semaine...
00:58:07J'ai l'air d'en dire trop.
00:58:08Cette semaine, j'ai fait une chronique
00:58:10dans le journal du dimanche, quelqu'un que j'aime bien,
00:58:13qui m'a dit, tu en fais un fonds de commerce.
00:58:15Un fonds de commerce.
00:58:17La récupération.
00:58:18Tu en fais un fonds de commerce.
00:58:19La chronique, c'était Voile Islamique, 35 ans de combat.
00:58:22Vous en faites un fonds de commerce.
00:58:23Vous savez, tous les totalitarismes
00:58:25s'appuient sur les idiots utiles.
00:58:27Donc, l'islamisme ne fait pas exception.
00:58:29L'islamisme prospère à cause de tous les idiots utiles
00:58:32qui nous reprochent de trop parler, et voilà.
00:58:34Regardez ce matin, le tract Sud Solidaire,
00:58:39qui est un syndicat que vous connaissez de l'enseignement.
00:58:42Extrait du tract.
00:58:44D'abord, ça s'appelle
00:58:4420 ans d'instrumentalisation de la laïcité
00:58:46à des fins islamophobes, racistes et sexistes.
00:58:49Je ne sais pas si on le voit, d'ailleurs, ce tract.
00:58:51Voilà.
00:58:52Voilà, ça date du 5 mai, plus exactement.
00:58:552004-2024, 20 ans d'instrumentalisation
00:58:58de la laïcité à des fins islamophobes, racistes et sexistes.
00:59:01Poursuit d'éducation.
00:59:02C'est ce principe de laïcité et d'égalité
00:59:04qui doit sous-tendre toutes les réformes et décrets
00:59:06concernant la religion dans l'éducation nationale et ailleurs.
00:59:09Or, force est de constater que depuis plusieurs années,
00:59:12toutes les religions ne sont pas logées à la même enseigne.
00:59:14Alors que la stricte séparation entre le christianisme
00:59:17et les institutions publiques est loin d'être respectée,
00:59:20l'islam est aujourd'hui stigmatisé par l'institution scolaire
00:59:23dans un contexte monté en puissance du racisme.
00:59:25Bon, l'Union syndicale solidaire est une union syndicale française.
00:59:28Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
00:59:29C'est le même syndicat...
00:59:30Express-fauchisme et pathologie.
00:59:31C'est ce que vous voulez que je vous dise ?
00:59:33C'est le même syndicat qui, d'ailleurs, avait saisi le Conseil d'État
00:59:35lorsque le Conseil d'État s'était prononcé
00:59:36en faveur de l'interdiction du port de la baïa.
00:59:39On en est là.
00:59:39Tout ça est cohérent, bien sûr.
00:59:40Et puis, vous voulez que je vous montre
00:59:42ce que disait Madame Mitterrand, il y a 30 ans ?
00:59:44Monsieur Jospin, également.
00:59:45Madame Mitterrand, il y a 30 ans.
00:59:47Oui, mais c'est comme ça.
00:59:49Tous ces gens se sont trompés, donc il faut le dire.
00:59:51Oui, tout le monde s'est trompé, ça.
00:59:52Mais pas tout le monde.
00:59:53Non, pas tout le monde.
00:59:54Si, si.
00:59:55Non, pas tout le monde.
00:59:55Pas M. Ficoult-Croate, pas Mme de Fontenay.
00:59:57Pas Ahmed Badinter.
00:59:58Oui, mais c'est essentiel, quand même.
01:00:00Parait juste vrai.
01:00:01Pourquoi tout le monde ?
01:00:02Pourquoi vous mettez tout le monde ?
01:00:03C'est pas parce que vous êtes trompé, vous,
01:00:04que tout le monde s'est trompé.
01:00:05Pas tout le monde.
01:00:06Parce que vous vous êtes trompé dans la classe politique, là-dessus.
01:00:08Mais pas tout le monde.
01:00:09Si, si, je pense sur l'islamisme, vraiment.
01:00:11Mais peu importe, à la limite, il y a des polémiques
01:00:13qui ne sont pas intéressantes.
01:00:14C'est exactement le discours que tenait,
01:00:17devant les tribunaux de l'épuration,
01:00:20qui était particulièrement sectaire,
01:00:22il faut s'y le rappeler, les anciens collabos.
01:00:24Tout le monde s'est illusionné, tout le monde s'est trompé.
01:00:26On ne savait pas, on s'est trompé.
01:00:29On peut mal voir.
01:00:30Moi, je la trouve juste, en fait, cette comparaison.
01:00:32Je la trouve vraiment très juste.
01:00:34Pardonnez-moi, mais moi, je trouve qu'elle est pertinente.
01:00:35Elle est pertinente.
01:00:36Alors, écoutez ce que disait Mme Mitterrand.
01:00:38C'est une question de collaboration, pardon,
01:00:39mais ça n'a rien à voir.
01:00:40C'est que Jospin, à l'époque,
01:00:42pense que les choses vont s'apaiser avec du dialogue.
01:00:45Il se trompe, évidemment.
01:00:47Évidemment qu'il se trompe.
01:00:48Ecoutez ce que disait Mme Mitterrand.
01:00:50Elle n'a pas pris la mesure du phénomène.
01:00:51Écoutez ce que dit Mme Mitterrand au moment de Creil,
01:00:53et après, on parle du livre de M. Duguerre.
01:00:56La laïcité, après tout son essor à cette époque,
01:01:00ça a été vraiment une des grandes gloires de la Révolution.
01:01:03Si aujourd'hui, 200 ans après,
01:01:06la laïcité ne pouvait pas accueillir toutes les religions,
01:01:09toutes les expressions en France,
01:01:13alors il y aurait un recul terrible.
01:01:16Et si le voile est l'expression d'une religion,
01:01:21nous devons accepter les traditions telles qu'elles sont.
01:01:24Venez comme vous êtes. Tout est dit.
01:01:26C'est le bon narcissisme galvanisé par la tolérance
01:01:30et le relativisme culturel.
01:01:31On accueille les gens comme ils veulent.
01:01:33On fait intrusion, on accepte la norme intégriste
01:01:36de l'orthodoxie religieuse islamique,
01:01:38mais ce n'est pas grave, ce sont des petits foulards.
01:01:39Elles ne sont pas nombreuses.
01:01:42Il faut accepter les codes culturels, etc.
01:01:44Il y a même une étude qui montre, d'Éric Maupin,
01:01:45que grâce à la loi de 2004, les résultats sont meilleurs
01:01:48chez les jeunes familles issues de l'immigration maghrébine.
01:01:50Voilà pour tous ces faux soyeurs de la République
01:01:52dont fait partie Mme Mitterrand.
01:01:54– Toute la gauche était sur cette ligne-là.
01:01:55Venez comme vous êtes.
01:01:56– La gauche, d'une part, vous avez cité la tribune,
01:02:00et d'autre part, il n'y a pas que la gauche qui...
01:02:02– Le même argument, surtout pour des féministes,
01:02:04qui introduisent la norme la plus patriarcale.
01:02:06– De réduire ce débat à une polémique politique contre la gauche.
01:02:08Bien sûr qu'elle a, Jospin, assez responsabilité,
01:02:12mais ce qu'on ne voit pas,
01:02:14et là où on fait du rétrospectif un peu abusif,
01:02:17c'est parce que je pense que la portée de l'islamisme
01:02:19n'était pas mesurée, qu'on ne la connaissait pas,
01:02:21qu'on ne la comprenait pas, à la fin des années 80,
01:02:24début des années 40.
01:02:25– Vous vous polérez au nom de la tolérance.
01:02:27– Il y a eu un contact qu'il y a eu en France dans les années 80,
01:02:30avec le grand branle, et tous les jours,
01:02:33on en a eu un siège aux 20 heures sur nos otages au Liban,
01:02:36avec les tueries...
01:02:37Pardon, ce n'était pas au nom de l'islam que c'était commis ?
01:02:39Ce n'étaient pas des combattants de l'islam ?
01:02:41– Iran-Irak, c'était la guerre en Irak.
01:02:44– Oui, mais la rue de Rennes n'était pas très loin.
01:02:47Le point chaud de la gare des Champs-Elysées,
01:02:49ce n'était pas très loin.
01:02:50– Les attentats liés à la guerre civile algérienne,
01:02:52c'est plus tard, c'est dans les années 80.
01:02:54– La guerre civile algérienne, ce n'était pas un combat
01:02:57contre la bête immonde, contre l'islamisme ?
01:03:00– C'est pas un combat au couteau entre les dents ?
01:03:01– Ce n'est pas à moi que vous devez le dire,
01:03:03je suis en train de dire que vous faites une mauvaise polémique
01:03:05sur ce sujet, je pense qu'on passe à côté de l'essentiel.
01:03:08– Quand vous voyez des syndicalistes parler d'islamophobie,
01:03:12en exhivant ce tract, et en renvoyant,
01:03:16en faisant un parallèle complètement capsueux,
01:03:18complètement abusif avec la christianophobie,
01:03:21en fait ils n'ont pas remarqué qu'il y a une église qui est saccagée
01:03:23et où vous profanez pratiquement tous les jours en France ?
01:03:25– D'accord, en 2024 c'est totalement aberrant.
01:03:28– Marc Dugain, l'avion, Poutine, l'Amérique et moi,
01:03:32qu'est-ce que je lis là ? Romans ?
01:03:35– Bon, là vous n'êtes pas sérieux, là vous n'êtes pas sérieux,
01:03:40c'est tout sauf un roman.
01:03:42– Si, si c'est un roman quand même, c'est toujours difficile,
01:03:46au moment où on décide de raconter une histoire,
01:03:49évidemment il y a plusieurs solutions,
01:03:51on dit je vais faire une autobiographie,
01:03:54mais qui suis-je pour faire une autobiographie ?
01:03:56Est-ce que vraiment ma vie est si intéressante que ça
01:03:59pour en faire une autobiographie ?
01:04:01Même si c'est vrai qu'elle a été intéressante dans le fait que,
01:04:05bon maintenant ça fait, je repasse à peu près 40 ans de ma vie dans ce roman,
01:04:14c'est intéressant parce que j'ai commencé dans la finance,
01:04:17au moment où la finance est devenue, enfin a détrôné l'industrie on va dire,
01:04:22c'est-à-dire que les jeunes voulaient aller dans la finance
01:04:24parce qu'on gagnait de l'argent vite.
01:04:27– C'est Michael Douglas dans Wall Street.
01:04:28– Et on pensait bien, mais c'était pas…
01:04:31Et puis c'est surtout d'avoir été dans les années 85,
01:04:37par la finance en contact avec la Russie,
01:04:40au moment où la Russie, l'URSS, l'Empire soviétique,
01:04:44commence à s'effondrer, et d'avoir vécu ça, c'est très intéressant.
01:04:48Et évidemment après, du coup, ayant un pied dans la porte,
01:04:52j'ai vécu la période transitoire, qui était ce bazar innommable
01:04:57qu'on a connu après la chute du mur, et puis ensuite l'arrivée de Poutine,
01:05:04et là évidemment ça a été pour moi la fin,
01:05:07parce que le livre que j'ai écrit à l'époque sur les marins du cours,
01:05:12qui m'a valu d'être accusé d'espionnage,
01:05:13et donc je n'ai jamais pu remettre les pieds en Russie depuis.
01:05:17Mais voilà, c'est un regard finalement d'une personne…
01:05:24En fait si on regarde tous les livres que j'ai écrits,
01:05:25c'est un peu toujours le même principe,
01:05:26c'est-à-dire que c'est un petit bonhomme
01:05:29qui est confronté plus ou moins à la grande histoire.
01:05:33C'était le cas avec mon grand-père pendant la chambre des officiers,
01:05:36qui a été défiguré en 14, c'est l'histoire de mon père
01:05:40qui attrape la pollue en 41,
01:05:41et qui fait quand même de la résistance à moitié paralysée.
01:05:46Et moi c'est le fait d'aller dans la finance plutôt aux États-Unis,
01:05:50à New York, mais de me retrouver finalement
01:05:52dans le courant de l'histoire en Russie.
01:05:56Et puis derrière il y a ce changement de vie à 40 ans
01:06:00qui a fait que j'ai absolument tout laissé pour écrire,
01:06:05et que j'ai continué des enquêtes,
01:06:07et en particulier celle sur la disparition des deux avions MH,
01:06:12qui a été une enquête que j'avais faite pour Paris Match à l'époque.
01:06:16Et qui a été très intéressante,
01:06:17qui m'a valu des menaces de mort, mais auxquelles je n'ai pas voulu croire.
01:06:22Je me dis, quand on menace quelqu'un de mort,
01:06:23c'est qu'on ne va pas forcément le tuer tout de suite.
01:06:27Donc ça laisse un peu de temps.
01:06:29Et c'est vrai que cette histoire...
01:06:32En fait, l'histoire de l'avion, de la disparition maintenant,
01:06:36c'était il y a dix ans,
01:06:38la disparition de ces deux avions de Malaysian Airlines.
01:06:41– Donc on a aucune nouvelle. – Comment ?
01:06:43– C'est rien. – Moi, rien.
01:06:45– Absolument incroyable. Toutes les théories sont...
01:06:47– Tout a été... Mais je n'ai jamais vu un cover-up pareil.
01:06:50C'est moi qui ai commencé aussi dans la littérature,
01:06:54avec ma passion pour les Kennedy et l'assassinat de Kennedy.
01:06:58Là, c'est rien à côté de ce qui s'est passé sur la disparition des deux avions.
01:07:02C'était en termes de... Tout était fermé.
01:07:05Tout était fermé à tous les niveaux.
01:07:06J'ai rarement vu ça.
01:07:08Malgré toutes mes relations avec les services de renseignement,
01:07:10c'est impossible de...
01:07:12Mais ce qui est intéressant, c'est quand même que,
01:07:16d'une certaine façon, j'étais le premier à dire...
01:07:19Moi, j'ai été éduqué par un père qui était physicien nucléaire
01:07:21et qui était spécialiste des probabilités.
01:07:24Et j'adore les probabilités.
01:07:27Je me suis beaucoup amusé avec les probabilités
01:07:28quand j'étais dans la finance.
01:07:31Et la probabilité que deux avions,
01:07:35deux Boeing 777, qui sont les meilleurs avions au monde,
01:07:41vous montez dans un 777, il n'y a pas mieux,
01:07:45que deux avions de ce type, de la même compagnie,
01:07:51sont abattus, entre guillemets, à quelques semaines d'intervalle,
01:07:55l'un dans l'océan Indien, l'autre en Russie,
01:07:59et personne ne s'est posé la question de dire
01:08:02est-ce qu'il n'y a pas un lien entre les deux ?
01:08:04Et c'est ce dont je parle dans le livre, évidemment.
01:08:06Alors, ce qui est intéressant, pour vous lire depuis longtemps,
01:08:11c'est qu'en fait, on peut prendre le livre à n'importe quel moment,
01:08:14parce que ce qui est intéressant chez vous,
01:08:16c'est votre intelligence et votre regard.
01:08:17Vous avez dit le regard tout à l'heure et c'est l'intelligence.
01:08:19En fait, c'est ce que vous dites qui est intéressant.
01:08:21C'est-à-dire qu'on a tous la même matière
01:08:23et puis tout le monde ne la regarde pas de la même façon.
01:08:25Et vous, vos analyses, votre justesse, votre regard,
01:08:28votre intelligence, c'est ça que je trouve très intéressant
01:08:32parce qu'on a l'impression d'être avec quelqu'un
01:08:34qui nous dit des choses et qui voit les choses de manière personnelle.
01:08:39Par exemple, l'Amérique ne serait pas parvenue à attirer
01:08:41et à fédérer autant d'individus de différentes origines
01:08:43et de différentes cultures si elle ne l'avait pas fait
01:08:46autour d'une seule valeur exclusive, incontestable
01:08:48et facile à comprendre, l'argent.
01:08:49Bon, ben, tout est dit.
01:08:51Donc, il n'y a pas besoin de parler pendant des heures.
01:08:54Alors, en fait, c'est ça, la haute intelligence.
01:08:58Alors, bien sûr, on peut dire oui, mais ça a été dit.
01:09:00Sans doute, bien sûr, mais c'est synthétique, c'est dit,
01:09:03et puis, on peut passer à autre chose parce que c'est vrai.
01:09:06Et je pourrais multiplier, par exemple, les exemples.
01:09:09Lorsque vous dites, par exemple, sur le couple, l'adultère,
01:09:12le pire, c'est qu'après ça, aucun de nous n'a changé.
01:09:16Notre couple a subi une longue descente aux enfers
01:09:18entraînée par la lâcheté.
01:09:19Et dans ces moments-là, tous les couples se ressemblent
01:09:22en invoquant la protection des enfants
01:09:24pour tolérer une médiocrité
01:09:25qui n'est pas plus tolérable pour eux que pour leurs parents.
01:09:28Je trouve ça d'abord très beau.
01:09:30Je trouve ça très intelligent.
01:09:32Et je trouve qu'il y a dans ce livre...
01:09:34Emmanuel Carrère est comme ça, d'ailleurs.
01:09:37Oui, c'est vrai. Le parallèle me paraît très pertinent.
01:09:39Parce qu'en fait, c'est pas tant des romans...
01:09:42En fait, c'est vous qu'on vient lire.
01:09:44Oui, c'est-à-dire que c'est à la fois incarné,
01:09:46parce qu'à chaque fois, on pense à Duguen,
01:09:48alors que le sujet des livres est très divers,
01:09:49et c'est en prise avec le réel.
01:09:51Voilà, c'est une personne très identifiée en prise avec le réel.
01:09:54Et ça fait un effet hypnotique, on ne peut pas s'arrêter de lire.
01:09:56Exactement, c'est-à-dire que c'est vous.
01:09:58On a envie de vous dire, tiens, qu'est-ce que vous pensez de tout ?
01:10:02D'Ain-Bapé, de Bidule, de trucs.
01:10:04Non, mais parce qu'on se dit...
01:10:05Alors, d'Ain-Bapé, je suis un peu court.
01:10:06On se dit, Duguen, il va nous dire un truc intéressant.
01:10:11Il y a des gens qui font du bruit avec leur bouche.
01:10:14Il dit jamais rien d'intéressant.
01:10:17Et puis, il y a des gens, ils parlent, hop !
01:10:21Et vous, c'est ça.
01:10:23C'est de faire en écrivant, oui.
01:10:24C'est vrai que...
01:10:26Moi, j'essaie de...
01:10:27C'est vrai que c'est toujours compliqué,
01:10:29parce qu'on demande un peu trop aux écrivains de parler, en fait.
01:10:33Et par chance, je ne parle pas tant que ça.
01:10:37Et ça laisse du champ, justement, pour l'écriture,
01:10:40la tranquillité de se retrouver face à sa feuille,
01:10:45et puis de réfléchir.
01:10:46En fait, il y a...
01:10:47Moi, je n'écrierais pas,
01:10:48et je pense que je m'arrêterais d'écrire
01:10:50si je n'avais pas constamment une sorte d'indignation
01:10:53par rapport aux choses qui m'obligent à réfléchir,
01:10:56non pas d'une façon dogmatique,
01:10:58mais d'essayer de comprendre qu'est-ce qui se passe.
01:11:01Et sur la Russie, ça a été intéressant,
01:11:03parce que je me souviens, quand je suis revenu de Russie,
01:11:07bon, j'avais des copains ambassadeurs,
01:11:10des gens qui étaient dans ces mondes-là.
01:11:11Je leur disais, là, il se prépare un truc
01:11:13qui est quand même assez extraordinaire,
01:11:15c'est que vous avez les Totorina,
01:11:18c'est-à-dire Poutine, c'est Totorina.
01:11:19C'est pour la première fois que vous avez les Totorina.
01:11:21– Totorina, il faut expliquer qui était, c'était le...
01:11:23– Totorina, qui était un mafieux...
01:11:25– Exactement, si, si.
01:11:26– ... absolument extraordinaire.
01:11:27Et je leur dis, vous avez Totorina ?
01:11:29Mais c'est la première fois que Totorina a la bombe atomique.
01:11:32C'est très, très nouveau.
01:11:33Il faut se souvenir de ce coordinateur adjoint
01:11:36des renseignements français qui avait dit,
01:11:39le terrorisme, c'est une vraie question,
01:11:41mais n'oubliez pas la question aussi de la pénétration
01:11:44des systèmes politiques par la mafia, par les mafias.
01:11:49Et c'est ce qu'on vit.
01:11:50Regardez ce qui est devenu la Hollande aujourd'hui.
01:11:53Regardez comment la Hollande est pénétrée par les narcosses.
01:11:56La Belgique, et nous, ça commence.
01:11:58– Et la France, bientôt.
01:11:59– Et nous, ça commence par le Sud et ça remonte.
01:12:03– Bien sûr, partez.
01:12:04– Et ça, c'est un problème absolument terrifiant.
01:12:07Mais bizarrement, ouais, on parle de Marseille,
01:12:11on parle des histoires de quartiers, machin,
01:12:13mais on ne parle pas au niveau national.
01:12:16– Mais parce qu'il y a une dimension culturelle
01:12:18que les artistes peuvent avoir, les écrivains ont,
01:12:20que peut-être les hommes politiques n'ont pas ou non plus.
01:12:23J'ai eu aussi envie d'écrire, et écrivez-vous,
01:12:26de témoigner, comme si la mise en perspective de ce drame
01:12:29pouvait me protéger de ses conséquences.
01:12:31On écrit pour soi, avant toute chose.
01:12:33Les autres ne peuvent venir qu'ensuite,
01:12:36quand on se sent assez fort pour partager nos secrets.
01:12:39Mais si on écrit préalablement avec cette intention,
01:12:42c'est qu'on a déjà perdu cet état de faiblesse
01:12:45qui conditionne la sincérité de la prose,
01:12:47ou alors qu'on revendique une position sociale
01:12:50qu'on croit généralement être au-dessus des autres,
01:12:52comme si écrire conférait la moindre supériorité.
01:12:56Quand je dis que c'est intelligent, c'est intéressant.
01:12:59– Pour prolonger ce que vous disiez,
01:13:00il y a des gens qui font du bruit avec leur bouche,
01:13:01et il y en a d'autres qui font du sens avec leur plume.
01:13:03Donc là, vous êtes vraiment dans le deuxième camp.
01:13:05C'est texté en une illustration.
01:13:07– C'est vraiment intéressant.
01:13:09Comme il nous reste cinq minutes,
01:13:10je voulais quand même qu'on parle de Trump.
01:13:12Quelques secondes, je ne sais pas, de Trump,
01:13:14parce que vous avez parlé d'Edgar Hoover.
01:13:15Il est magnifique, le livre d'Edgar Hoover.
01:13:17Il n'a jamais été adapté, le livre d'Edgar Hoover, au cinéma ?
01:13:19– Si, je l'ai fait.
01:13:20Je l'ai fait avec Brian Cox, l'acteur qui a joué Succession,
01:13:26cette série qui a été un carton mondial.
01:13:29Et donc, je l'ai tourné en anglais avec lui,
01:13:30mais c'était pour Canal, donc ça n'a pas été un film cinéma,
01:13:33ça a été un film pour Canal.
01:13:36– Mais le livre est formidable.
01:13:38– Le livre est génial.
01:13:39– Quoi, tous vos livres sont formidables.
01:13:42– C'est gentil.
01:13:42– Mais non, mais c'est vrai.
01:13:44– Il y en a un qui est assez mauvais.
01:13:46– Lequel ?
01:13:47– Campagne anglaise, c'était mon deuxième.
01:13:49C'est pour ça qu'il y a toujours la blague,
01:13:51qu'en fait, il faudrait sauter le deuxième livre.
01:13:56Le premier, ça crée quelque chose,
01:13:58mais le deuxième, il faudrait passer directement au troisième.
01:14:01– Mais alors, écoutez…
01:14:02– Campagne anglaise n'est vraiment pas bon,
01:14:03j'ai même fait des efforts pour qu'on l'enlève des librairies.
01:14:06Je le trouve terrifiant.
01:14:09Il sera peut-être collecteur, comme je le sais,
01:14:12mais pour l'instant, il est terrifiant.
01:14:14– Mais vous savez, dans Rive droite, Rive gauche,
01:14:15il y a un dialogue comme ça,
01:14:16il y a Gérard Depardieu qui arrive vers Nathalie Baye
01:14:19et qui lui dit, c'est la première phrase qui me fait peur.
01:14:22Elle est terrible, la première phrase.
01:14:24Et Labrault a écrit dans le dialogue,
01:14:26passez tout de suite à la deuxième, lui dit Nathalie Baye.
01:14:31Vous irez peut-être d'ailleurs chez l'ami Philippe Labrault,
01:14:33qui va vous recevoir dans l'essentiel chez Labrault.
01:14:35Donc, un mot simplement de Trump, on dit qu'il a des absences.
01:14:39Alors, je voulais vous montrer cette petite séquence.
01:14:42– Ce qu'il a accusé de sénile,
01:14:44pendant 4 ans, elle a montré à quel point elle était clairvoyante.
01:14:47– Voyons cette séquence Trump et vous me dites…
01:14:50– Mais répondez sur Trump, monsieur le Président.
01:14:52– Voilà, vous me dites, voyez cette séquence.
01:14:55♪ Jingle ♪
01:15:14– Je crois qu'il y a un film d'ailleurs qui sort sur Trump.
01:15:16– Oui.
01:15:17– Il sort ce mercredi, non ?
01:15:19– Oui, je crois, oui.
01:15:21– Bon, pourquoi il est sénile, Trump ?
01:15:24– Ben, il a 78 ans, il n'est pas sénile,
01:15:26mais il fait une campagne qui est très dure.
01:15:27– Il est gentil avec les gens de 78 ans.
01:15:29On en a quelques-uns sur ses plateaux, ils ne sont pas séniles.
01:15:31– On parlait de Philippe Labrault, qui a 73 ans,
01:15:33et en 0, on recommence.
01:15:35– Je veux dire, vous n'êtes pas gentil avec nos chroniques.
01:15:37– C'est le candidat à la présidence le plus âgé
01:15:39qui se soit jamais présenté, première chose.
01:15:42La deuxième chose, c'est que l'Amérique est hantée
01:15:44par effectivement les défaillances, le caractère lacunaire
01:15:49depuis quelques années du Président Biden,
01:15:52qu'on n'a pas voulu voir.
01:15:53Et donc, il y a un sous-son sur Trump,
01:15:56parce qu'il fait une série de meetings,
01:15:58qui est d'ailleurs assez harassante,
01:15:59il a quand même une formidable nature pour tenir le rythme.
01:16:05Et l'autre soir, il est en Pennsylvanie, à Montière,
01:16:07et la climatisation ne marche pas.
01:16:10Et donc, il y a des gens qui s'évanouissent,
01:16:12et qui sont évacués de la salle.
01:16:14Et Trump, à ce moment-là, prend le micro et dit,
01:16:16bon, est-ce que quelqu'un d'autre veut tomber dans les pommes ?
01:16:19Non, ben écoutez, on va écouter un peu de musique.
01:16:20Et il fait jouer sa playlist,
01:16:21il a une playlist dans ses meetings.
01:16:23Ce ne sont pas vraiment des meetings,
01:16:25ce sont des questions-réponses sur la salle et leur intérêt.
01:16:27Et là, il écoute la playlist,
01:16:29et vous le voyez se dordiner sur la scène.
01:16:32C'est le showman, mais avec un show quand même rikiki.
01:16:35Et au bout du compte, après avoir écouté comme ça
01:16:39un certain nombre de tubes, il s'en va.
01:16:42Il ne reprend pas le dialogue avec la salle.
01:16:45Évidemment, c'est un peu bizarre
01:16:47quand vous le montez avec malignité,
01:16:49d'une manière venimeuse.
01:16:51L'ont fait les démocrates,
01:16:52il paraît complètement à côté de la plaque.
01:16:55Marc Dugain, l'avion, Poutine, l'Amérique et moi.
01:17:00Qu'est-ce qui est le mieux pour l'Amérique, à votre avis ?
01:17:03Trump ou... ?
01:17:04Pour l'Europe et pour la France.
01:17:06Moi, je suis assez...
01:17:08Alors, je vais répondre à votre question un peu différemment.
01:17:12C'est que je suis assez favorable et même militant
01:17:18à l'idée que l'Europe s'arme par elle-même.
01:17:21Et la France en particulier, étant assez gaulliste depuis toujours.
01:17:27Je crois à une forme de non-alignement
01:17:30mais qu'on peut accommoder avec l'Europe.
01:17:33Mais qu'est-ce qui est le mieux pour l'Amérique ?
01:17:36Pour l'Amérique ?
01:17:37Oui.
01:17:37Je pense que Kamala Harris est plus à même de gouverner
01:17:47que Trump, d'une façon.
01:17:49Je pense que Trump, ce n'est pas lui qui va gouverner.
01:17:52Donc, il faut savoir qui va...
01:17:54En même temps, ça va être lui parce qu'il a ce côté.
01:17:56Mais c'est tellement...
01:17:58Il est tellement déconcertant et je...
01:18:01Vous pensez que ce sera elle qui gouvernera ?
01:18:03Vous pensez que si elle est élue, c'est elle qui gouvernera ?
01:18:06C'est elle qui tiendra l'État profond ?
01:18:07Non, mais je pense qu'elle a plus de...
01:18:09Non, je ne suis pas persuadé de ça.
01:18:11Parce qu'on connaît le système américain.
01:18:13Mais je pense que ça sera un peu plus apaisé pour l'Amérique.
01:18:19En tout cas, moi, j'y retourne bientôt.
01:18:23Mais je vais essayer d'aller plutôt dans le Montana pour être tranquille.
01:18:26Pourquoi vous y retournez ?
01:18:28Pour les vacances.
01:18:29Mais c'est la première fois que j'y retourne
01:18:30après avoir fait cette enquête sur MH
01:18:34que les Américains n'avaient pas trop appréciée.
01:18:36Deux passages que je voulais lire, peut-être avant de nous quitter.
01:18:42Plus jeune, lycéen, j'avais été marxiste, un marxiste freudien.
01:18:45J'avais même créé un mouvement avec mon meilleur ami.
01:18:47Nous n'avons jamais eu qu'une seule adhérente,
01:18:49une fille juive qui était amoureuse de lui.
01:18:52Mais nous croyons dur comme fer que Marx et Freud,
01:18:54conjugués dans un mélange unique de lutte des classes
01:18:56et de névroses obsessionnelles, suffisait d'expliquer le monde.
01:19:00Et puis plus loin, vous écrivez, le communisme est un cauchemar.
01:19:02L'enfer est pavé de bonnes intentions.
01:19:05Le communisme en était une.
01:19:07L'enfer, c'était Staline et tous les psychotiques qui l'avaient imité.
01:19:10Mao, Pol Pot, Fidel Castro, les dirigeants de la Corée du Nord.
01:19:13Partout, cette expérience à priori louable a fini dans un cauchemar
01:19:17dont personne ne s'est jamais vraiment réveillé.
01:19:21C'est tellement vrai.
01:19:22C'est tellement vrai.
01:19:23C'est clair, oui.
01:19:25Audrey Berthoud à 10h31.
01:19:30Les débats sur le budget 2025
01:19:32débutent aujourd'hui à l'Assemblée en fin d'après-midi.
01:19:35Comment trouver 20 milliards de recettes supplémentaires
01:19:37pour abonder 60 milliards d'économies ?
01:19:39La question est à l'agenda jusqu'à samedi.
01:19:42Jordan Bardella est arrivé au salon de l'automobile.
01:19:45Vous voyez ces images.
01:19:46Le président du Rassemblement national
01:19:48doit s'exprimer dans environ une heure depuis le salon.
01:19:51Le Rassemblement national se tient aux côtés des automobilistes
01:19:54et des constructeurs automobiles,
01:19:56a rappelé Jordan Bardella dans un communiqué ce matin.
01:19:59Et puis, une nouvelle table ronde de négociations autour de la Vichère
01:20:03doit avoir lieu en Martinique.
01:20:05La nuit dernière a été calme sur l'ensemble du territoire,
01:20:08selon la préfecture.
01:20:09Je rappelle que le couvre-feu a été prolongé.
01:20:12Merci beaucoup, Audrey.
01:20:13Évidemment, vous avez eu aux fidèles,
01:20:15parce que c'est ça, avec un écrivain,
01:20:17on aime le retrouver, on aime son style.
01:20:21Et quand je dis son style, en l'occurrence, c'est son intelligence,
01:20:24son regard, ce qu'il pense au fond,
01:20:27ce qu'il pense et ce qu'il dit.
01:20:28Et par exemple, sur le capitalisme et sur les socialistes,
01:20:34vous écrivez, regarde en France,
01:20:36qu'est-ce que les socialistes ont fait en disant ?
01:20:38Deux ou trois choses spectaculaires,
01:20:39mais pour le reste, ils ont gommé
01:20:41quelques aspérités de l'économie de marché
01:20:43pour la rendre plus acceptable par le peuple,
01:20:46une façon de protéger la bourgeoisie en place.
01:20:49Il y a toujours cette dimension un peu...
01:20:52C'est pas entièrement faux.
01:20:53Mais c'est complètement vrai.
01:20:54Mais en fait, c'est complètement vrai.
01:20:56C'est pas...
01:20:57Qu'est-ce qu'il y a d'être lu ?
01:20:59Ça paraît correspondre à la réalité.
01:21:01C'est pour ça qu'il ne faut pas s'étonner
01:21:02qu'ils aient perdu tous les lectorats populaires.
01:21:05Oui, bien sûr.
01:21:07Ils ne s'en sont jamais occupés.
01:21:08Moi, je me souviens de la...
01:21:10Parce que j'étais dans les affaires à l'époque de Mitterrand
01:21:12et c'était extraordinaire.
01:21:13J'avais des grands bourgeois en face de moi
01:21:16qui se donnaient bonne conscience, qui disaient...
01:21:18Je suis à gauche.
01:21:19Ils me disaient, en quoi, vous êtes à gauche, en fait ?
01:21:21C'est quoi, là ?
01:21:23Et c'était cette espèce de supercherie
01:21:25qui a fini par tomber et qui, à mon avis...
01:21:29À mon avis, ils auront beaucoup de mal à s'en remettre.
01:21:31Oui, je suis d'accord.
01:21:32Parce qu'il y a un petit...
01:21:33Voilà, la vérité finit toujours par se dévoiler
01:21:38et aujourd'hui, la gauche est dans une impasse totale.
01:21:41Ils ont beau crier qu'ils sont en tête...
01:21:45Oui, on peut être en tête du peloton et finir dernier l'étape.
01:21:50Et puis...
01:21:51Ça n'a pas de sens, en fait.
01:21:53Et puis, il y a cette exigence, je ne sais pas si c'est de pureté,
01:21:56d'idéal que vous avez, pour dire les choses plus simplement.
01:21:58Je me sentais aspiré contre mon gré par un monde
01:22:00qui n'était pas le mien et qui, au nom d'intérêts supérieurs,
01:22:03pouvait rapidement me réduire en cendres.
01:22:06Oui, ça, c'est le rapport, en fait.
01:22:09Vous savez, c'est toujours pareil.
01:22:10Moi, je venais d'une famille...
01:22:12Ma mère avait fait HEC, dirigeait une boîte importante,
01:22:18signait des contrats avec Saddam Hussein, à l'époque.
01:22:20Dans les années 70, les femmes qui signaient des contrats
01:22:22avec Saddam Hussein n'avaient pas 5 ans.
01:22:24Mon père était dans le nucléaire,
01:22:27mais assez proche du patron du SDEC,
01:22:30qui était un vieil ami d'Afrique,
01:22:32avec qui il avait été en Afrique.
01:22:35Donc, il y avait tout ça, et je me suis senti obligé de réussir,
01:22:39mais au sens de la réussite habituelle,
01:22:41c'est-à-dire, j'ai fait des études de sciences politiques,
01:22:44de finance, j'ai donné des cours dans une grande école, tout ça.
01:22:47Puis, à un moment, je me suis dit...
01:22:49En fait, l'argent n'arrivait pas à être un moteur.
01:22:51C'est-à-dire que ce côté un peu gaulliste social que j'ai,
01:22:55et protestant, faisait que ça se bloquait,
01:22:59c'est-à-dire que ça ne m'amusait plus.
01:23:01Et refaire deux fois la même chose,
01:23:02même si ça gagnait de l'argent, ça ne m'intéressait pas.
01:23:04Et à un moment, c'est tombé.
01:23:06J'ai dit, bon, il faut que je quitte tout ça,
01:23:08et quoi faire ?
01:23:09Parce que ma mère disait de moi
01:23:11que je ne serais jamais mieux qu'un artiste.
01:23:15Bon, c'est un contrat, quand même, ça, au début.
01:23:19– C'est dégué, le patron du ZEC, c'était Alexandre de Marranches, peut-être, non ?
01:23:23– Non, c'était le général Guibault,
01:23:25qui a été le patron du ZEC sous de Gaulle,
01:23:29et qui a été remercié par Pompidou suite à l'affaire Markovitch.
01:23:35– L'affaire Markovitch.
01:23:36Bon, Marc Duguin, l'avion, Poutine, l'Amérique et moi,
01:23:40c'est chez Albin Michel, qui est votre éditeur ?
01:23:44– Mon seul éditeur.
01:23:46– Le seul éditeur que vous avez, Albin Michel.
01:23:48Il devrait être content, j'imagine, de vous avoir,
01:23:51avec une couverture intéressante, là aussi.
01:23:55C'était un plaisir, vraiment, d'être avec vous.
01:23:58Durant cette émission, qui a été, évidemment, marquée, j'imagine,
01:24:03par ce témoignage aussi, le cours de M. Pati,
01:24:07Michel Pati, que nous avons reçu tout à l'heure, avec Émilie Frèche.
01:24:12Merci grandement.
01:24:14Laurent Pratte était à la réalisation,
01:24:17Robin Dubois est de retour à la vision,
01:24:20Guillaume Marceau, Marine Lanson et Félix Pérola étaient là.
01:24:23Toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
01:24:25Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:24:27Et nous, on se retrouve ce soir.
01:24:29Bonne journée.

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