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Télématin reçoit Sandrine Bonnaire, actrice, réalisatrice et scénariste, à l'occasion de la première de "L'Amante Anglaise" écrit par Marguerite Duras, au Théâtre de l'Atelier à Paris.
Télématin reçoit Sandrine Bonnaire, actrice, réalisatrice et scénariste, à l'occasion de la première de "L'Amante Anglaise" écrit par Marguerite Duras, au Théâtre de l'Atelier à Paris.
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00:00Bonjour Sondrine Bonner, merci d'être avec nous.
00:03Tic-tac, tic-tac, on est à trois jours de la première de L'Amante Anglaise,
00:08ce sera au théâtre de l'Atelier à Paris, c'est un texte de Marguerite Duras.
00:12Alors, je vais planter le décor, écoutez-moi bien si vous êtes au petit-déj.
00:14Vous êtes Claire Lanne, vous êtes accusée d'avoir assassiné votre cousine sourde et muette,
00:19de l'avoir découpée en morceaux et d'avoir éparpillé tous ces petits morceaux dans des trains.
00:2357 morceaux précisément.
00:2457 morceaux, elle connaît bien.
00:26C'est beaucoup de travail, je vous le garantis.
00:28C'est un fait réel ?
00:29Absolument, c'est parti d'un fait réel.
00:31Un fait divers de 1949 que Marguerite Duras avait légèrement modifié.
00:36Voilà, donc tranquille en fait, en sérielle, enfin pas en sérielle killeuse, mais en véritable killeuse.
00:41C'est quoi ? Qu'est-ce qui vous a inspiré ?
00:43Qu'est-ce qui a rendu ce projet irrésistible à vos yeux ?
00:45Le rôle est assez incroyable.
00:48Bien sûr, il y a une enquête, donc c'est construit, ce sont deux interrogatoires.
00:53La première partie, on interroge le mari, qui est joué par Grégoire Osterman,
00:58interrogé par Frédéric Lengens, mes deux partenaires.
01:03Et on ne fait que parler d'elle.
01:05Et la seconde partie, c'est moi qui suis interrogée.
01:09Et en fait, c'est surtout une pièce sur la folie, sur l'amour aussi.
01:15C'est une femme qui a eu une grande déception amoureuse et qui ne s'en est jamais remise.
01:21Et c'est très intéressant aussi, ça fait écho à la parole des femmes aujourd'hui.
01:27Oui, bien sûr.
01:28Puisque son mari, dans cette première partie, parle d'elle d'une manière...
01:31Et je ne suis pas sûre que Duras ait pensé à ça à l'époque.
01:34Il y a ce côté comme ça, très patriarcal.
01:37Et le mari, il a non seulement honte d'elle,
01:42mais aussi parce qu'elle ne tient pas bien sa maison, elle ne fait pas bien à manger.
01:47Donc il est très déçu de tout ça.
01:49Et c'est une femme qui, malgré tout, est sous emprise.
01:52C'est vrai que dans ce texte, il n'y a pas de jugement.
01:54C'est ça qui est intéressant.
01:56Et ce personnage clair que vous jouez,
01:59ils sont interrogés par un personnage un peu mystérieux qui s'appelle l'interrogateur.
02:02Et ce n'est pas un procès.
02:04On essaie de comprendre ce qui s'est passé.
02:05Il y a un acte qui manifestement est fou.
02:07Et on essaie de comprendre ce qu'il y a derrière cet acte de folie apparente.
02:11Absolument.
02:13Où est la folie ? Qui la détermine ?
02:15Et jusqu'où elle va ?
02:19Et à partir du moment où elle a commis cet acte,
02:21qui n'est pas un acte prémédité,
02:23c'est un coup de folie qui lui...
02:25Une éruption de violence, comme ça.
02:27Voilà, tout à fait.
02:28Mais liée à cette chape de plomb qu'elle a depuis très longtemps,
02:31du contexte familial dans lequel elle est.
02:34Alors, la mise en scène est signée Jacques Osinski.
02:36On va regarder tout de suite un petit extrait.
02:39Une fois, j'ai rencontré Alfonso.
02:42C'est un homme qui coupe du bois à Viorne.
02:44Je sais.
02:47Il était sur la route, assis sur une pierre, à fumer.
02:52On s'est dit bonsoir.
02:54Quelle heure était-il ?
02:57Entre 2h et 2h30 du matin, je crois.
03:02Alors, c'est donc au théâtre de l'atelier et c'est dans 3 jours.
03:06C'est un peu sombre, évidemment, comme ça,
03:09mais surtout, c'est un thriller.
03:10Il y a ce côté un peu enquête et tout.
03:12Il y a un enjeu, il y a un suspect.
03:14Comment tu l'amènes bien, là ?
03:15On s'est dit qu'on allait essayer de traduire cette ambiance
03:18avec un exercice un peu particulier ce matin
03:21parce que comme c'est un intégratoire de police,
03:23on s'est dit qu'on allait vous placer en garde à vue.
03:26Je fais accessoiriste.
03:28Ça vous fait sourire, tant mieux.
03:30J'allume la lumière.
03:32Alors, on va vous poser des questions, version interrogatoire.
03:35Vous voyez, nous, on est dans la pénombre
03:37et vous, vous êtes dans la lumière,
03:38un peu comme ce qu'on vient de voir, d'ailleurs.
03:40On va vous poser plusieurs questions.
03:42D'abord, vous allez nous dire, s'il vous plaît,
03:44où est le bracelet qu'on vous a prêté ?
03:45On se met en mode un peu interrogatoire.
03:47On vous a prêté un bracelet pour les Césars en 84.
03:49Vous vous en souvenez ?
03:51Le voici.
03:52Vous avez reçu le prix du meilleur espoir féminin
03:54pour « À nos amours » de Pialat.
03:55Il y avait un bracelet.
03:56Il est où, ce bracelet, maintenant ?
03:57Eh bien, il est chez le voleur.
03:59Ou alors, il est tombé.
04:00Je ne sais pas ce qui s'est passé.
04:02En tout cas, j'ai dû le rembourser.
04:04Combien, à l'époque ?
04:06Il n'était pas assuré.
04:08J'ai dû faire un prêt sur les films d'après
04:10puisqu'à l'époque, je ne gagnais pas beaucoup de sous.
04:13Et j'ai dû le rembourser.
04:16Montant du bracelet, 100 000 francs, à l'époque.
04:20100 000 francs.
04:21Mon César m'a coûté très cher.
04:24Est-ce que vous avez déjà volé, Sandrine Boller ?
04:26Bien sûr.
04:27Un bracelet.
04:32Oui, j'ai déjà volé.
04:33L'histoire est drôle.
04:34J'ai volé des tic-tacs.
04:35J'avais 12 ans.
04:36À l'époque, c'était la mode des chaussettes Dim.
04:39J'avais mis les tic-tacs dans les chaussettes Dim.
04:41Et quand je marchais, ça faisait…
04:43Et du coup, je me suis fait attraper.
04:45Je suis une très mauvaise voleuse.
04:47Mais bien sûr, on s'est tous fait gauler sur des plaquettes de chocolat,
04:50ce genre de choses qu'on a…
04:51Qu'est-ce que vous avez fait, Sandrine Boller,
04:53de votre galet ?
04:54Un galet de 15 kilos qui trônait dans votre salon.
04:57Je l'ai toujours.
04:58J'en ai plusieurs.
04:59Pourquoi ça ?
05:00C'est quoi cette folie des galets ?
05:01J'adore les cailloux.
05:02Et ma passion des cailloux a commencé
05:05sur le film de Raymond Dépardon, Dans le désert,
05:08qui s'appelait La captive du désert.
05:10J'ai ramené une malle entière.
05:11À l'époque, on pouvait ramener plein de choses de partout.
05:14Et voilà, j'ai ramené des galets.
05:17Et j'en ai deux, dont un qui a été peint par ma fille,
05:23ma deuxième fille, ma cadette,
05:25qui a fait un petit visage, qui a fait deux yeux, une petite bouche.
05:27C'est un truc comme ça, qui est énorme comme ça.
05:30Et voilà, j'adore les cailloux, j'adore les galets.
05:33En pièce à conviction, nous avons un slip kangourou.
05:37Qu'est-ce que ça vous évoque, un slip kangourou ?
05:40Alors là, je ne vois pas le rapport avec mon histoire.
05:43Vous avez un fan avec un strabisme prononcé
05:46qui vous parle souvent dans ses messages.
05:48Il vous envoyait souvent des photos de lui
05:51sur un tabouret haut en slip kangourou.
05:54Tout à fait. J'ai un fan qui se présente toujours en slip.
05:57Il m'envoie des photos.
05:59Avec un slip comme ça ?
06:01Comme ça, oui, tout à fait.
06:03Pas la même couleur, mais oui, kangourou, c'est sûr.
06:06Et il est très sérieux sur les photos.
06:08Il pose sur des tabourets assez hauts.
06:10Il est comme ça.
06:12Il a un strabisme.
06:14Mais il est très touchant.
06:16Il m'envoie des lettres très gentilles.
06:19Très bien. On le salue.
06:21Je ne sais pas s'il nous écoute en slip kangourou.
06:23Non, mais je ne vous ai pas reconnus non plus.
06:25C'est vrai. On va sortir de l'interrogatoire petit à petit.
06:28Mais c'est vrai que...
06:30On va peut-être remettre un peu de lumière.
06:32Et puis c'est bon, il fallait bien répondre quand même.
06:35Vous êtes libres.
06:37Vous avez avoué.
06:39En parlant de fans,
06:41vous avez un fan hyper sexy, vous.
06:43En dehors du monsieur en slip kangourou.
06:45C'est Hugh Grant.
06:47C'est lui qui porte des slips kangourou.
06:49On le voit dans l'actualité.
06:51Il paraît que Hugh Grant est fou de vous.
06:53Oui, c'est ce que j'ai appris.
06:55Vous avez fait comment ?
06:57Je n'ai rien fait.
06:59Nous, on aimerait savoir comment ça se passe.
07:01Vous ne l'avez jamais rencontré ?
07:03Si, je l'ai rencontré.
07:05Il a été très déçu, paraît-il.
07:07C'était à Cannes.
07:09J'étais à côté de lui.
07:11Je l'ai à peine salué.
07:13Je ne savais pas qu'il était fan de vous.
07:15Comment dire...
07:17Il l'a dit dans une interview.
07:19Il a dit...
07:21Elle m'a à peine regardée.
07:23Il a été vexé.
07:25Hugh, si tu nous regardes.
07:27Je l'aime beaucoup.
07:29Il est beau.