La géopoliticienne Lea Landman s'exprime au sujet de l'élimination du chef du Hezbollah : «Le Hezbollah est vraiment affaibli. C'est le genre d'organisation qui sait se régénérer»
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00:00Donc, le Hezbollah est vraiment affaibli, ça il n'y a aucun doute, mais comme on le disait quand on sait que l'arsenal du Hezbollah contient entre 150 000 et 200 000 missiles,
00:14même si l'armée israélienne a éliminé la moitié comme elle le dit, il reste encore un très gros arsenal et une grosse menace.
00:23Effectivement, elle l'a résumé très bien, c'est le dilemme aujourd'hui. Est-ce qu'Israël continue dans ses attaques à affaiblir le Hezbollah,
00:32à éliminer un maximum de missiles, d'arsenal et d'armes stratégiques ? Ou est-ce qu'Israël accepte un cessez-le-feu ?
00:41Parce qu'il faut bien être clair, elle l'a dit aussi, on ne parle pas de paix, on parle d'un cessez-le-feu.
00:47On n'est pas du tout à un point au Moyen-Orient où on peut parler de paix entre n'importe quel Etat.
00:55Donc vraiment, l'idée générale, c'est un cessez-le-feu. En ce qui concerne l'Iran, il y a quatre paramètres qui vont déterminer l'avenir de cette région.
01:07Est-ce que l'Iran est affaibli finalement ? Puisque le Hezbollah, on peut le rappeler, c'est une tentacule, si je puis dire, de la pieuvre iranienne.
01:13Alors disons que l'Iran est affaibli, le guide suprême a été mis à l'abri tout de suite.
01:19Ça montre quand même les craintes des Iraniens, mais surtout, très gros dilemme iranien.
01:25Parce qu'il y a quelques jours, quand Israël a commencé ses frappes, depuis dix jours en fait, l'Iran a dit non, nous on a confiance dans le Hezbollah,
01:34ils n'ont pas besoin de notre aide. Donc en fait, l'Iran a essayé de dire, on ne va pas du tout se mêler de cette histoire,
01:40on va laisser le Hezbollah gérer ce front et nous on peut rester en arrière, ce qui était un peu le but du Hezbollah.
01:45Le Hezbollah a été créé par l'Iran en cas d'attaque sur les structures nucléaires iraniennes, probablement de la part d'Israël.
01:54À aucun moment, l'Iran n'a pensé que tout son arsenal et tout le Hezbollah, c'est un peu le joyau dans la couronne, le Hezbollah, c'est le français le plus fort,
02:05vraiment c'est une vraie armée. Et à aucun moment, ils ont pensé qu'ils allaient détruire le Hezbollah pour les Palestiniens.
02:11Ça n'a pas de sens. Donc en fait, l'Iran a un grand dilemme, parce que d'un côté, ils veulent reprendre les pourparlers sur le nucléaire.
02:18D'un autre côté, maintenant, en même temps, l'Iran a annoncé qu'elle allait envoyer des troupes d'infanterie au Liban, au sud Liban et sur le plateau du Golan.
02:28Bon, ça reste à voir quand même. Pour l'instant, il n'y a pas d'avion qui passe. Les Israéliens ont interdit l'atterrissage d'avions en provenance d'Iran.
02:38Donc oui, l'Iran est affaibli dans le sens où son plus grand proxy est très affaibli. Est-ce qu'on parle de la fin du Hezbollah ?
02:46C'est le genre d'organisation qui sait se remplacer. Donc ça prend du temps, mais ils savent se remplacer. Ils savent remplacer en tout cas...
02:54Même si les chefs de cette organisation...
02:58Ce n'est pas le problème des chefs.
02:59Ce n'est pas le problème des chefs.
03:00Non, alors avec Nasrallah, c'est un peu différent. On va en parler, parce que Nasrallah, c'est une vraie figure. C'est un homme religieux.
03:05Il a un vrai impact quand même sur la vie religieuse chiite.
03:09Et une vraie emprise aussi.
03:11Et une vraie emprise, évidemment. Après, les Iraniens l'ont dit hier quand on ne savait même pas si Nasrallah était mort ou pas.
03:17Tout le monde est remplaçable. Et c'est un peu le principe des organisations comme le Hezbollah.
03:22Il n'empêche que le message aussi est compliqué.
03:25Parce que si aujourd'hui l'Iran ne défend pas le Hezbollah, c'est quoi le message pour les autres proxys ?
03:30Les Houthis, les militants chiites, la Syrie ?
03:33C'est-à-dire que vous, vous allez vous battre pour nous. Vous allez mourir pour nous.
03:38On ne sera plus là.
03:39On va vous laisser vous débrouiller.