• il y a 6 mois

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00:00France Le Roussillon, l'invité du 6-9
00:03Et à 11 jours maintenant du premier tour des élections législatives, notre invité ce matin c'est donc le maire de Perpignan,
00:09vice-président du Rassemblement National, Suzanne Chaudjahy.
00:12Bonjour Louis Alliot.
00:13Bonjour.
00:13Alors Jordan Bardella, on l'a dit ce matin, a dit qu'il n'accepterait pas de devenir Premier ministre si jamais le RN n'obtenait pas la majorité absolue à l'Assemblée Nationale.
00:23L'actuel Premier ministre Gabriel Attal parle d'un refus d'obstacle, un prétexte pour ne pas y aller.
00:28C'est ça en fait, le RN n'est pas prêt ?
00:30Non, vous savez nos institutions, elles sont claires depuis le départ et le général De Gaulle les avait mises pour une stabilité.
00:37Donc pour avoir la stabilité, il y a ce qu'on appelle le fait majoritaire, il faut être majoritaire.
00:42Et si vous n'êtes pas majoritaire, vous ne pouvez pas gouverner.
00:44Exemple, aujourd'hui, M. Macron, tout ce qui lui arrive c'est parce qu'il n'a pas de majorité à l'Assemblée essentiellement.
00:49Et donc on ne peut pas imaginer une cohabitation avec une majorité relative.
00:54C'était d'ailleurs l'opinion de Chirac en 1986 au moment de la première cohabitation.
00:58S'il n'avait pas eu de majorité claire, il n'aurait jamais accepté la cohabitation.
01:02Et ce n'est pas ce qu'attendent vos électeurs pourtant, Jordan Bardella, Premier ministre ?
01:05Oui, mais il y a des institutions.
01:07Donc ce sera au Président à choisir un cabinet technique pour gérer les affaires de la France.
01:14Mais il faut pouvoir avoir les coudées franches pour prendre des mesures immédiates.
01:19La baisse de la TVA, si vous n'avez pas de majorité absolue, vous ne la passez pas.
01:23Donc ce qu'on veut, nous, c'est précisément peser sur le pouvoir d'achat immédiat.
01:28Et donc il faut avoir une majorité.
01:29Justement, vous parlez de vos promesses.
01:31Depuis quelques jours, il y a eu quelques revirements sur les promesses de votre campagne.
01:37Par exemple, le retour à la retraite à 60 ans, finalement, ce ne sera pas une priorité.
01:41Jordan Bardella l'a annoncé.
01:42Pareil, vous le disiez pour la baisse de la TVA.
01:45Il n'a pas tout à fait dit ça.
01:46Il a dit « reporté », enfin pas « mis en premier ».
01:49Qu'est-ce qu'il a dit alors ?
01:50Il a dit que ça se ferait en deux temps.
01:51Le premier temps, c'est les temps immédiats, c'est les trois premiers mois.
01:54C'est le pouvoir d'achat, c'est les mesures sur la sécurité et sur le contrôle de l'immigration.
01:59Deuxième temps, évidemment, l'abrogation de la loi de M. Macron
02:04et s'occuper d'abord des carrières longues pour ceux qui ont commencé leur vie professionnelle avant 20 ans,
02:10qui ont souvent des métiers pénibles.
02:12Et au bout de 40 ans d'annuité, il n'est pas anormal que ces personnes-là partent à la retraite
02:17et ceux-là seront prioritaires.
02:19Il a bien dit que ce ne serait pas une priorité dans l'immédiat au moment de l'accession au pouvoir,
02:23si jamais vous aviez la majorité absolue.
02:25Il a dit aussi que la baisse de la TVA, vous en parliez tout à l'heure,
02:28sur les produits de première nécessité, pareil, ce n'était pas finalement une priorité.
02:32Idem pour l'exonération de l'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, finalement, c'est « reporté ».
02:38Le problème, c'est que les médias ont pris le catalogue de la présidentielle 2022,
02:42c'est-à-dire sur une quinquennat,
02:44et ne réfléchissent pas au fait que quand vous prenez le pouvoir, c'est dans la cohabitation,
02:48c'est deux ans. Dans ces deux ans, il faut aller à l'essentiel.
02:51L'essentiel, c'est un, le pouvoir d'achat, le prix à la pompe pour l'essence,
02:54et je répète, l'immigration et l'insécurité,
02:56et deuxième temps, la retraite et des mesures économiques
03:00qui seront prises, j'allais dire, au fur et à mesure,
03:03avec un Parlement qui vote des lois, quand même.
03:05Ce n'est pas le Premier ministre qui décide tout seul, il y a aussi le temps législatif.
03:08– Est-ce que ce n'est pas plutôt parce que vous vous êtes rendu compte
03:10que ce n'était pas faisable, pas finançable ?
03:12– Non, non, c'est faisable et finançable sur la longue durée,
03:17mais c'est l'urgence, il faut bien traiter l'urgence,
03:19et cette urgence-là, je le répète, elle est dans les trois premiers mois,
03:22et puis derrière, les grandes réformes que nous allons mettre en place,
03:26et un certain nombre de mesures, moi je pense par exemple
03:29à l'assouplissement du ZAN qui perturbe beaucoup de mairies en France, etc.
03:34La loi SRU pour les communes du littoral, il y a des petites choses comme ça
03:39dont il va falloir s'occuper, le programme agricole,
03:42les agriculteurs attendent un assouplissement d'un certain nombre de règles draconiennes,
03:46tout ça sera mis en place, et ça c'est beaucoup plus important
03:49que des mesures de fonds qu'il faudra prendre, mais pas immédiatement.
03:53– Il y a quand même des entreprises qui s'inquiètent de votre programme,
03:56par exemple la Confédération des petites et moyennes entreprises,
03:59son président dit que ce serait un risque pour la France de crise de financement,
04:04est-ce que vous les entendez ces inquiétudes ou pas ?
04:07– On entend les inquiétudes mais on y répond,
04:09mais ces inquiétudes ne sont rien à côté du programme soviétique
04:13de M. Mélenchon et de ses amis.
04:15– C'est vrai, c'est le moins pire en fait.
04:17– Mais c'est pas ça, les Français vont choisir en fonction de ceux
04:20qui nous conduiront à la guerre civile ou au pire,
04:23alors nous on nous reproche, si vous voulez, notre programme économique,
04:26mais enfin, celles et ceux qui nous reprochent ça sont aux affaires depuis 30 ans,
04:29ont-ils prouvé qu'ils étaient aptes et qu'ils avaient des résultats ?
04:33Moi je dis non, ils ont échoué, c'est maintenant à nous de prouver
04:36que nous sommes aptes à exercer le pouvoir.
04:39– Il est 7h50 sur France Bleu Roussillon,
04:41Suzanne Chaudjahi est notre invitée, Louis Alliot,
04:43maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement National.
04:46– Hier, le parc édentaire a réclamé une amende de 10 000 euros
04:49contre votre adjointe à l'éducation, Marie-Thérèse Costa-Fezenbeck.
04:52Elle était jugée, on le rappelle, pour incitation à la discrimination
04:55parce qu'en 2014, elle a publié sur internet un guide de l'élu RN.
05:00Ce guide encourageait à prioriser les Français dans l'accès aux logements sociaux.
05:05Est-ce que vous estimez aujourd'hui qu'elle a eu tort de diffuser ce document ?
05:08– Pas du tout, d'abord c'était un document du parti politique,
05:11ensuite c'est notre mesure, la priorité nationale
05:14que nous mettons dans tous nos programmes, etc.
05:17C'est incroyable qu'en France aujourd'hui,
05:19on puisse condamner quelqu'un pour une telle mesure sur du papier.
05:23– Parce que ce n'est pas légal ?
05:25– Le but du pouvoir, quand vous prenez le pouvoir,
05:27c'est de changer des règles qui le seront demain.
05:29Et je regrette, dans toute l'histoire des républiques,
05:33il y a beaucoup de choses qui n'étaient pas légales et qui le sont devenues.
05:36Et particulièrement, j'allais dire, cette mesure-là,
05:38qui n'est quand même pas extraordinaire.
05:40Elle donne la priorité à celui qui a la carte d'identité nationale française,
05:45qui soit de toute couleur, de toute religion,
05:47plutôt pour le même logement, pour le même emploi,
05:51que de le donner à quelqu'un qui arrive de nulle part,
05:53qui n'a jamais cotisé et qui vient profiter des prestations sociales.
05:56– Mais alors qu'il l'est, ce n'est pas dans la loi.
05:58– Mais vous n'êtes pas obligé, mais vous vous rendez compte de ce que vous dites,
06:02on est obligé de mettre sur des documents électoraux ce qui est conforme à la loi.
06:05– Non mais la justice…
06:07– Attendez, alors François Mitterrand, quand il abolit la peine de mort,
06:11il ne va pas en contre de ce qui est dans la loi ?
06:14– Si la justice réclame une amende.
06:17– La justice réclame, c'est un procès politique, je peux vous dire.
06:20Et d'ailleurs, moi je pense qu'ils seront relaxés,
06:23parce que c'est absolument incroyable.
06:25Sinon tous les programmes politiques vont être criminalisés ou judiciarisés.
06:29Et là, ce n'est pas un état de droit,
06:31c'est vraiment, comment on appelle ça, une république bananière.
06:34– On a compris votre avis.
06:35Dans les Pyrénées-Orientales, les quatre députés sortantes,
06:38les quatre députés du Rassemblement National,
06:40se représentent pour les élections législatives le 30 juin.
06:43Comment est-ce que vous jugez leur bilan ?
06:46– Écoutez, les quatre députés ont œuvré dans tout leur domaine
06:50et dans leur circonscription aussi, d'une manière très efficace.
06:54Et encore, au moment de la dissolution, Mme Sandrine de Gorsuch
06:59était aux avant-postes du débat sur la fin de vie.
07:04Mais malheureusement, je dois le dire,
07:06mis à part France Bleu qui fait son travail d'information,
07:10je le dis de toute manière,
07:11on ne trouve jamais dans le journal l'indépendant local
07:15le travail que font nos députés.
07:17C'est absolument incroyable.
07:18Partout en France, vous avez la restitution.
07:20– C'est un peu injuste quand même.
07:22– Écoutez, je sais bien qu'il y a une corporation entre journalistes,
07:24mais moi je vous le dis.
07:25– Il n'y a pas de corporation.
07:26– Il faut leur travail comme nous.
07:27– Non, oui, il faut leur travail, mais plutôt à gauche.
07:29Je veux dire, à la veille du scrutin européen,
07:31j'ai vu un article de l'indépendant qui faisait la parbelle à la liste socialiste.
07:35On sait très bien d'où ça vient, mais on voit le résultat aussi.
07:38Plus l'indépendant parle mal de nous, et plus nous faisons des voix.
07:43Je les incite donc à parler mal de nous, parce que comme ça on fera des voix.
07:46– Là encore, c'est votre avis.
07:47Qu'est-ce qu'elles ont fait les députés pour le département ?
07:49– Elles se sont battues sur tous les sujets.
07:51L'agriculture, sur l'eau, sur la sécheresse,
07:55elles se sont battues pour enlever le blocage de la frontière,
08:00par exemple à Banyuls, ça c'est Mme Martinez.
08:03Anaïs sur la prostitution, Anaïs Sabatini sur la prostitution.
08:07Sophie Blanc sur l'éducation nationale et sur d'autres sujets.
08:11Elles ont fait leur boulot en deux ans.
08:13Elles ont fait beaucoup pour des députés qui étaient novices
08:16et qui sont dans l'apprentissage des règles parlementaires.
08:19Et leur bilan est bon.
08:21Et maintenant elles vont pouvoir s'exprimer plus durablement
08:24dans une seconde mandature.
08:26– Dernière question rapidement s'il vous plaît Louis Alliot.
08:28Votre parti, le Rassemblement National,
08:30prévoit dans ses toutes premières mesures de privatiser l'audiovisuel public.
08:35France Bleu Roussillon en fait partie.
08:37Qu'est-ce que vous dites ce matin aux 60 000 auditeurs
08:39qui nous écoutent chaque jour et qui sont attachés à cette radio ?
08:42– Je dis que c'est notre député Chenu qui est peut-être allé vite en besogne
08:46et que ce ne sera pas la priorité du début de mandat évidemment.
08:48– Ce sera pour quand alors ?
08:50– C'est un débat qu'on doit avoir en France.
08:54– Et c'est votre projet ?
08:55– Oui il est dans le projet.
08:57Aujourd'hui l'audiovisuel est globalement privatisé.
09:02Il y a un audiovisuel public.
09:04Je pense qu'il faut garder quand même une petite part de l'audiovisuel public
09:07et qu'il ne faut pas tout laisser aux entreprises privées.
09:09C'est mon opinion.
09:10– Donc garder c'est-à-dire ? Une petite part c'est-à-dire ?
09:13– Garder des médias qui sont directement liés à l'État tels qu'ils sont.
09:18Maintenant il y a des problèmes de représentativité.
09:20Si vous prenez France Inter qui, selon une étude,
09:23a invité sur ses antennes que 90% des gens de gauche,
09:27ça pose quand même un problème de représentativité.
09:30– France Bleu-Roussillon dans ce projet-là aurait les mêmes moyens pour travailler ?
09:35C'est étonnant quand même dans une privatisation.
09:38– D'abord je ne suis pas un spécialiste.
09:41Deux, je ne sais pas comment ça marche.
09:42Mais trois, il y a d'autres médias en France qui fonctionnent.
09:45Je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas.
09:46Maintenant je pense qu'effectivement c'est important de maintenir
09:49notamment des médias comme le vôtre localement.
09:52Parce que je considère que c'est, d'ailleurs l'audience le prouve,
09:56que ce sont des médias qui apportent tous les jours
09:59à nos concitoyens sur tout le territoire une information locale importante.
10:03– Merci beaucoup Louis Haliot d'avoir été avec nous ce matin.
10:05Bonne journée.

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