• il y a 3 mois
Jean-Christophe Gallien, politologue, sur la relation entre la police et la justice : «On peut diriger la police, mais on ne peut pas diriger les juges».

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Transcription
00:00La difficulté, c'est qu'on peut diriger la police, mais on ne peut pas diriger les juges.
00:04C'est un système où, finalement, en France et dans une démocratie de ce type,
00:07on ne peut pas imposer aux juges leur manière de décider, de choisir,
00:12de dire ce qu'est le droit dans un cas de figure particulier.
00:15Ce qui se passe, par contre, ce qui est très important, c'est qu'on a…
00:17Alors, il faut reconnaître un truc chez Dupond-Moretti, c'est qu'il y a…
00:20Emmanuel Macron, c'est l'augmentation régulière du budget de la justice.
00:23Ça, c'est un fait qui est factuel, qui est tellement important.
00:26Mais est-ce que ça fonctionne ?
00:27Ça ne s'est pas traduit.
00:28Par exemple, vous allez à Bobigny aujourd'hui, je passe votre contrôle, tribunal d'instance.
00:3215 places ou 17, je crois, de comparution immédiate en réalité,
00:35alors que tous les jours, dans la géographie, on va dire, correspondante,
00:40il y a 150 affaires qui pourraient être à peu près entre 135 et 150 affaires
00:45qui pourraient être jugées immédiatement.
00:47Quand on n'est pas jugé immédiatement, c'est-à-dire qu'en gros,
00:49il y a eu des violences, quelque chose de grave,
00:51entre 135 et 150, vous avez donc un différentiel entre 15 et 135,
00:55on peut compter vite, c'est 120 qui ne seront pas immédiatement jugées,
00:58qui seront jugées un an et demi, deux ans, voire pas du tout,
01:01parce que ça arrive parfois qu'après, derrière, on laisse partir.
01:03C'est-à-dire que vous avez des gens qui ont commis des délits,
01:06pour dire ça en tout cas en particulier,
01:08voire quand on est dans ce rapport, quelque chose qui est plus grave encore,
01:11qui vont rester dans la nature.
01:12Donc de toute manière, votre signe, on n'augmente pas les moyens de traiter
01:16dans les zones où on a besoin de traiter ces affaires-là immédiatement
01:19parce que la réalité, c'est qu'aujourd'hui, il faut très vite trouver des solutions.
01:22Ce n'est pas une justice expéditive dont je parle,
01:24c'est une justice qui fonctionne dans la vitesse quand on a besoin de la traiter.
01:27Si on laisse partir un an et demi, deux ans, pour l'enquête,
01:30parce qu'on ne sait pas traiter, vous n'avez même pas de problème de prison derrière
01:33parce qu'elle n'existera pas, donc ce n'est même plus un problème.
01:35Donc dans un premier temps, il faut régler les problèmes de la vitesse du travail
01:39parce que le travail est fait par les policiers,
01:41le travail est fait ensuite par la justice d'enquête et ainsi de suite,
01:43et après derrière, vous allez vers ce qui est immédiat.
01:45Dans l'immédiateté, il faut traiter.
01:47Aujourd'hui, vous ne pouvez pas traiter l'immédiateté.
01:48Si, dans la creuse, deux places de comparaison immédiate pour une affaire par jour.
01:55Donc si vous voulez, là, ça ne va pas.
01:57Donc si vous êtes en voiture et que vous commettez une infraction avec votre voiture
02:00parce qu'il y a quelque chose, vous êtes en comparaison immédiate.
02:02Si vous allez à la Bobigny, ça ne marchera pas comme ça.
02:04Donc la réalité, c'est que c'est un problème de moyens,
02:07un problème de volonté politique, encore une fois,
02:09de volonté politique, le droit existe, les règles existent,
02:12et surtout d'organisation.
02:15Ça fonctionne plutôt bien, souvent, les relations entre la police et la justice.
02:18On va en parler dans...

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