• il y a 3 mois
Le debrief de la table ronde Doc en Stock à l’AFC 2024 sur les Réseaux Sociaux et le Secret Professionnel

De plus en plus de médecins inondent les réseaux sociaux de publications mais comment ne pas dépasser la frontière entre Réseaux sociaux et Secret professionnel ?
Pour répondre à cette (vaste question), Dr Gabriel Saiydoun, président du Conseil national des jeunes chirurgiens (CNJC), chirurgien cardiaque et représentant ordinal nous explique quels sont les cadres juridiques et ordinal. Le professeur de chirurgie digestive à l’Hôpital Paul Brousse et créateur de la Chaire innovation BOpA, Éric Vibert, nous parle de son usage des réseaux sociaux et de comment il sensibilise ses équipes sur la question.
Pour savoir comment poster sans risque quand on est chirurgien, nous avons solliciter l’expertise de Dr Mélanie Autran, directrice du Marché des Professionnels de Santé chez l’assureur Relyens. Enfin, les chirurgiens qui postent sur les réseaux sociaux aident-ils (vraiment) les patients ? Anne-Sophie Joly, présidente du Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO) nous répond !

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Transcription
00:00C'est possible à partir du moment où on ne sait pas de la publicité et qu'on dit par exemple qu'on
00:15n'a pas d'activité privée pour que ce soit très clair, c'est possible à partir du moment où vous
00:22êtes capable à travers vos postes de partager de l'information médicale qui est référencée d'un
00:30point de vue biographique et puis de travailler sur en effet la prévention. Et je pense qu'il y a
00:36un sujet c'est aussi d'être capable d'informer les malades de l'existence d'essais cliniques,
00:43aux syndicats ils peuvent rentrer parce qu'il y a plein d'essais cliniques qui existent et
00:47malheureusement des fois les gens sont un peu en errance. Donc oui je pense qu'on peut poster à
00:50partir du moment où les malades sont d'accord et si on est déontologiquement raisonnable.
00:56Alors non on ne peut pas poster sans risque, un réseau social c'est la rue, c'est une zone
01:03publique et on ne peut pas agir sur un réseau social de la même façon, au même titre qu'on
01:08n'agit pas n'importe comment dans la rue. Donc la seule façon d'arriver à poster quelque chose
01:13de très particulier sur un patient c'est de lui demander le consentement, de consentir à ça mais
01:18en fait il est dans une situation de fragilité qui fait qu'il faut prendre des précautions très
01:23particulières et bien montrer à quel point pour lui qu'il accepte ou qu'il n'accepte pas, les soins
01:28qu'il va suivre ensuite ne vont pas varier. C'est un point qui est important, c'est une
01:33réglementation européenne et à ce titre là il faut être vigilant parce qu'il y a des décisions
01:39juridiques ou judiciaires qui peuvent être prises dans d'autres pays qui vont nous affecter. Le
01:44deuxième point c'est qu'en fait du coup comme ça expose le patient à beaucoup de fragilité et que
01:48le consentement c'est complexe à montrer, à prouver, le plus simple c'est quand même d'éviter
01:53de parler d'une situation particulière plutôt que de présenter une pathologie ou une prise en charge
01:59d'un point de vue médical et technique mais en vulgarisant pour le rendre accessible au public
02:06qu'on a ciblé. Ça évite de se retrouver face à une exposition de patients. C'est tout à fait
02:11possible de poster sur les réseaux sociaux quand on est chirurgien si c'est dans le cadre de
02:18l'information et de l'éducation avec des données qui sont bien codifiées, des données avec une
02:25expertise derrière, c'est-à-dire des données vérifiées. Ça c'est un premier point puisque
02:30tout à l'heure on parlait aussi de la responsabilité du médecin. Il y a deux cadres de responsabilité.
02:35Le premier cadre c'est le cadre juridique dans lequel il faut respecter les lois relatives à
02:42la protection des données donc la RGPD en Europe et le secret médical. Bien évidemment quand il
02:48faut poster quelque chose par rapport à un patient il faut avoir le consentement du patient et derrière
02:55bien évidemment il faut respecter l'anonymat du patient. Donc ça c'est un premier point. Deuxième
03:01point c'est concernant les conflits d'intérêts. Si on doit poster quelque chose en rapport avec une
03:07structure ou un laboratoire il faut déclarer ses liens d'intérêts, les conflits d'intérêts dans
03:14ce post sur les réseaux sociaux. Un point essentiel aussi c'est ne pas avoir de publicité ou de
03:21l'autopromotion dans le cadre de son exercice personnel en dehors de l'information et de
03:26l'éducation. Et dans le côté cadre ordinal, donc on a le code de la déontologie derrière le code
03:33de santé publique et bien évidemment les recommandations du conseil national de l'ordre
03:38des médecins. Concernant cette image qu'on peut véhiculer et bien évidemment cette image reste
03:43dans le cadre de l'information et de l'éducation bien vérifiée pour pouvoir la réaliser.
03:51Tous les chirurgiens font des erreurs en bloc opératoire. Ce que je trouve particulièrement
03:55intéressant c'est de capter les petites séquences vidéo au cours de laquelle il y a une erreur qui
04:01est faite de manière à pouvoir justement diffuser ce moment qui est souvent un moment très inédit,
04:07qui va permettre comme ça d'éviter à d'autres de le faire. Donc dans un monde idéal j'aimerais
04:12que par exemple l'AFC puisse avoir une bibliothèque de conneries qui puisse être diffusée que avant
04:19d'aller faire l'opération X, Y ou Z vous ayez la possibilité de regarder toutes les conneries
04:24qui ont déjà été faites pour éviter de faire la même.
04:29Les réseaux sociaux en fait c'est à double tranchant. C'est qu'est-ce qui est posté, que le professionnel de santé va-t-il poster,
04:39quel est l'intérêt, est-ce que c'est de l'information, est-ce que c'est effectivement des techniques, des chemins cliniques
04:48ou est-ce que c'est sa pratique. Moi j'ai tendance à dire attention parce qu'on peut avoir des professionnels de santé qui sont
04:55excessivement bons en communication mais pour autant peut-être un peu moins bon qu'un autre
05:01professionnel de santé qui sera un petit peu plus taiseux, qui parlera un peu moins mais qui sera
05:06peut-être un peu plus concentré sur son sur sa pratique ou pas du tout. Enfin je veux dire, il faut pas se baser que sur la
05:13notoriété d'un professionnel de santé sur les réseaux sociaux parce qu'il passe bien, il est charismatique, il a la
05:21belle coupe de cheveux qui va bien, avec le beau flouard qui va bien, ça va bien au-delà de ça. Là on parle de l'état de santé des gens,
05:27on parle de la qualité et de la pertinence des soins et on parle aussi du service après-vente.
05:31Et ça, ça doit être à mes yeux réglementé et très cadré.
05:35Exactement, exactement, c'était le message de tout à l'heure. En plus de l'information et de l'éducation, il faut pas oublier qu'on peut faire de la prévention, que ce soit primaire ou secondaire, à travers ces réseaux sociaux.
05:50Et en communication d'une manière directe ou indirecte avec les autres professionnels de santé, et là je cite Liquidine, mais aussi avec les différents patients qui peuvent avoir ces informations et les appliquer si elles sont bien vérifiées
06:03et elles sont bien données par un avis d'expert.
06:10Moi je suis beaucoup travail d'équipe, c'est-à-dire que s'il veut poster des choses, j'aurais tendance à lui dire qu'il prenne quelqu'un qui fasse partie du ministère de la Santé, de l'ANSM, des autorités comme la Haute Autorité de Santé.
06:25C'est valider la pertinence et la qualité de son propos et de savoir exactement ce qu'il veut transmettre comme information, en sachant qu'une fois qu'effectivement c'est diffusé sur les réseaux sociaux, ça ne vous appartient plus et vous ne savez pas comment ça peut être assimilé de l'autre côté.
06:42Et ça, il faut faire excessivement attention, ce qui est vrai pendant un temps ne peut très bien ne plus l'être le temps d'après. Donc c'est bretel et ceinture.
06:51Seul conseil, le malade doit être d'accord.
06:54S'il veut poster, il faut qu'il évite de parler d'un patient en particulier, ça c'est le conseil clé, ne jamais parler d'une situation particulière.
07:03Le plus important, c'est d'avoir cette acculturation concernant les responsabilités sur les réseaux sociaux, ce qu'il faudrait poster, continuer à faire de l'information et de l'éducation sans faire de la publicité et bien évidemment continuer à faire de la prévention à travers ces réseaux sociaux.

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