• il y a 3 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, l'avocat de l'enseignante qui a frappé une fillette de 3 ans, prend la parole sur Europe 1.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00Nous allons parler maintenant de cette vidéo-choc de cette petite fille de trois ans frappée dans le dos par sa maîtresse le lendemain de la rentrée à Paris.
00:09Elle a été aspergée d'eau également, l'enseignante était à l'école depuis près de vingt ans, elle a une cinquantaine d'années, n'y a jamais eu de problème.
00:16Mais la petite fille a aujourd'hui un préjudice psychologique sévère, elle ne regarde plus les autres dans les yeux.
00:22Nous sommes avec Laurent Hazan qui est l'avocate de l'enseignante et hier nous étions avec Vanessa Edberg qui est l'avocate de la famille.
00:31Elle était en ligne avec nous dans l'émission sur Europe 1 et elle parlait de l'état de cette petite fille.
00:37Alors bonjour monsieur Hazan.
00:39Bonjour Pascal Praud.
00:40Merci d'être avec nous, c'est bien d'entendre une voix différente forcément sur ce sujet puisque cette institutrice, il faut le dire bien sûr, on ne frappe jamais un enfant,
00:55quel que soit son âge, ces images ont choqué, mais c'est vrai que dans nos sociétés aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, il y a un acharnement parfois.
01:07Une vidéo qui sans doute n'aurait jamais dû se retrouver non plus sur les réseaux sociaux qui fait que cette affaire prend une autre tournure.
01:17Intervention du ministre, intervention de la procureure, intervention du recteur.
01:21Donc je vous propose d'abord d'écouter Vanessa Edberg avant de donner la parole à Laurent Hazan.
01:25Son état, qu'elle était en état de choc sévère, comme je l'expliquais, elle ne veut plus regarder les adultes dans les yeux,
01:32elle ne veut rester qu'avec sa maman, même avec les très proches de sa famille.
01:36Elle ne souhaite plus être regardée.
01:40Non, elle est vraiment très choquée.
01:43Il s'agit là d'une première rentrée scolaire.
01:45C'est un bébé de 36 mois.
01:47Vous savez quand on habite les enfants, il y a jusqu'à la taille 36 mois.
01:51C'est un bébé.
01:52Alors évidemment monsieur Hazan, c'est très compliqué pour vous d'être l'avocat sans doute de cette institutrice
01:59parce que les paroles qu'on entend dans la classe et puis les gestes qu'on voit dans cette classe
02:05donnent une image de cette maîtresse qui ne fait pas ce qu'elle devrait faire avec un enfant qui crie dans la classe.
02:13Oui bien sûr, mais ce n'est pas compliqué.
02:16Vous savez pendant plus de 15 ans j'ai défendu des enseignants qui étaient accusés de faits beaucoup plus graves
02:21d'agressions sexuelles, d'attouchements sexuels, de violences également.
02:25Eh bien là effectivement c'est filmé.
02:27Alors oui les images sont choquantes et vous avez parfaitement raison de rappeler qu'on ne doit pas frapper un enfant.
02:35Les faits sont terribles.
02:37Ils sont fautifs et là-dessus il n'y a pas de débat.
02:41Ma cliente a immédiatement reconnu les faits et elle a immédiatement présenté ses excuses.
02:47Elle ne peut pas faire autrement d'un autre côté puisqu'on s'est divisé de ne pas reconnaître les faits puisqu'ils sont filmés.
02:52Non mais bien sûr, bien sûr. La question est de savoir si maintenant on se contente de la lyncher ou si on lui...
03:52Abonnez-vous !
07:02Europe 1, Pascal Praud.
07:04De 11h à 13h sur Europe 1, on vous retrouve Pascal avec Maître Laurent Hazan.
07:08Exactement, qui est donc l'avocat de l'institutrice qui a frappé cette petite fille.
07:15Est-ce qu'elle retrouvera une classe avant son procès, Maître Hazan ?
07:21Non, puisqu'elle a été suspendue à titre conservatoire pendant une durée de 4 mois.
07:27Donc a priori, effectivement, elle ne retrouvera pas de classe.
07:32Et dans ces cas-là, elle est payée quand même ?
07:34Ce sera difficile. Alors en l'espèce, oui.
07:37Il a été décidé que son traitement était maintenu.
07:41Et vous pensez qu'elle ne retrouvera jamais une classe ?
07:44Ça me paraît très difficile.
07:46Très difficile parce qu'il y a la procédure judiciaire,
07:49mais il y aura également la procédure disciplinaire.
07:53Elle sera jugée par une commission disciplinaire composée de ses pairs et de sa hiérarchie.
07:59Et je pense que, vu la réaction de la ministre, il y a peu d'espoir.
08:05Mais bon, sans préjugé de cette commission, parce que là encore, nous allons nous battre.
08:09Mais ça me paraît difficile.
08:11Et puis ce qui est important de dire, c'est que cette institutrice n'avait pas eu maille à partir
08:16avec la discipline ou avec le ministère depuis qu'elle enseignait.
08:24C'est aussi important de le dire.
08:26C'est très important, effectivement.
08:28Si vous le voulez, Maître Hazan, nous sommes avec Elisabeth, qui est une mère au foyer.
08:36Et le principe de notre émission, c'est parfois de mettre les uns et les autres en dialogue.
08:42Et peut-être cette mère de famille est-elle surprise ou même choquée par ce que vous dites ?
08:48Et j'avais envie de lui donner la parole.
08:50Bonjour Elisabeth.
08:51Bonjour Pascal, bonjour Maître.
08:53Vous vouliez peut-être intervenir et interroger Maître Hazan.
08:58C'est vrai que moi j'ai été surprise ce matin, je suis en train de me laver les dents,
09:03j'ai entendu Maître parler pour défendre l'enseignante.
09:08Et j'avais presque l'impression qu'il donnait une explication au fait que l'enseignante avait tapé l'enfant.
09:22Moi j'estime qu'une enseignante, ça ne doit jamais lever la main sur un enfant,
09:27qui plus est des enfants qui sont en maternelle.
09:30Et j'ai pas compris quand il a dit, avec la pression qu'il y avait sur les enseignants,
09:36les enseignants ils ont repris de quelques jours, c'était deux jours après le lendemain de la rentrée,
09:41quelle pression il peut y avoir sur un enseignant, je comprends pas la défense qu'il y a.
09:46Maître Hazan vous répond.
09:48Mais chère madame, il n'est pas question pour moi de dire que ma cliente n'est pas coupable.
09:57Elle a reconnu les faits immédiatement, elle a présenté ses excuses,
10:01et elle est en état de choc à cause notamment de ce qu'elle a fait.
10:06Maintenant, encore une fois, il faut expliquer son geste, et elle le fera devant la justice.
10:14Et il y a parmi les causes des problèmes personnels, des problèmes de santé,
10:18et la pression et l'effervescence d'une rentrée qui ne commence pas, encore une fois je le répète,
10:24uniquement le premier jour de la rentrée qui se prépare en amont, c'est ce qu'on appelle la pré-rentrée,
10:31et donc c'est un espèce de tsunami, surtout dans des établissements qui peuvent être compliqués,
10:37parce que les effectifs changent tous les jours, parce que les parents, c'est l'effervescence,
10:43surtout avec deux jeunes enfants qui ne connaissent pas la maîtresse, et que la maîtresse ne connaît pas,
10:50avec des familles qui, pour la plupart dans ces établissements, sont issues de l'immigration,
10:55donc il y a aussi des codes très particuliers.
10:58Tout ça fait qu'elle a craqué.
11:02Il n'est pas question pour elle de se défausser sur l'éducation nationale
11:05ou de chercher des responsabilités qui ne sont pas les siennes,
11:09mais ce que je veux dire, c'est que c'est un peu plus complexe, d'autant plus que c'est une enseignante aguerrie.
11:16Il faut quand même se poser la question de savoir pourquoi c'est arrivé à une enseignante aguerrie.
11:21C'est bien qu'il y a quand même des soucis qui ne sont pas que personnels.
11:26Si vous me permettez, Elisabeth, ce que moi je peux regretter dans cette affaire,
11:32mais bien au-delà de cette affaire, c'est dans la société d'aujourd'hui.
11:35C'est que tout est mis au même plan.
11:37Alors évidemment, l'acte de cette institutrice est impardonnable, c'est entendu.
11:45Elle doit être sanctionnée, c'est entendu.
11:47On ne frappe pas un enfant, c'est entendu.
11:50Mais il y a une hiérarchie dans les faits.
11:54Et c'est ça qui m'ennuie, c'est-à-dire que frapper un enfant,
11:57je ne vais pas prendre un autre exemple de quelque chose qui serait plus grave
12:00parce que ce serait inconvenant sans doute dans notre discussion,
12:03mais il faut mettre quand même une hiérarchie sur ce qui a été fait.
12:06Et j'ai parfois l'impression que dans ce monde horizontal qui est devenu notamment les réseaux sociaux,
12:11tout se vaut, tout est mis sur le même plan.
12:15Et il me semble que c'est ça qu'on peut souligner dans cette séquence.
12:20Est-ce que vous êtes d'accord, Elisabeth ?
12:23Ah oui, je suis d'accord.
12:24Et puis moi ce qui m'a aussi, en plus du geste de l'enseignante,
12:28ce qui m'a le plus interloqué, c'est le fait de voir la personne qui filmait.
12:32Dans ce cas-là, quand on est en train de filmer, si on est dans la scène,
12:35même si on n'est pas là, on peut intervenir.
12:38Alors ça c'est encore autre chose.
12:40Oui, mais j'ai entendu l'explication comme quoi c'était une personne justement
12:43qui n'était pas culturellement, qui n'avait pas la même culture que nous, etc.
12:46Mais moi, j'ai beau être dans n'importe quel pays,
12:49si je vois qu'on fait du mal à quelqu'un, j'interviens.
12:51Et qui plus est, un enfant.
12:53Oui, alors ça c'est encore autre chose.
12:56Et j'entends ce que vous dites,
12:59mais là où je peux comprendre Maitrasan,
13:03et je ne parle pas de cette institutrice,
13:05c'est que quand vous prenez un flot comme ça
13:10d'insultes et de lâchages en direct sur les réseaux sociaux,
13:14vous pouvez vous demander est-ce que c'est proportionné à l'acte ?
13:19Et simplement poser cette question,
13:21et parfois interpréter comme vous justifiez ce qu'a fait cette maîtresse.
13:25Non ! Personne ne justifie ce qu'a fait cette maîtresse.
13:30Elle sera évidemment sanctionnée.
13:34Elle va être sanctionnée,
13:35mais le problème c'est qu'avec la soi-disant justice des réseaux sociaux,
13:39ben c'est mort quoi.
13:40Alors là où vous avez raison,
13:43c'est que sans doute Mme Belloubet a-t-elle réagi
13:46parce que cette affaire a été publique et extrêmement vide.
13:49C'est-à-dire que tout le monde aujourd'hui,
13:50l'emballement est devenu la règle.
13:52Voilà, l'emballement est devenu la règle.
13:54C'est sûr que le geste, comme je l'ai dit, n'est pas excusable,
13:58mais je veux dire après, si on réagit tout de suite sur l'émotion,
14:01des fois on a aussi des erreurs, des mauvais jugements.
14:04Je suis content d'entendre dire ça,
14:06mais simplement mettre dans le débat cette nuance-là
14:10vous fait passer pour, parfois,
14:13quelqu'un qui justifierait cette frappe.
14:16Je ne pense pas.
14:17Oui, exactement.
14:18Bonjour, merci en tout cas Elisabeth.
14:19Je remercie également Laurent Hazan.
14:20C'était intéressant de vous écouter, Maître Hazan.
14:23Merci à vous.
14:25Merci à vous.
14:26Et puis j'entends que cette femme ne prendra pas la parole.
14:30Ce qui est aussi pour des raisons qu'on peut comprendre,
14:33mais c'est vrai que dans l'espace public,
14:36cette parole, c'est bien que vous interveniez pour elle,
14:40si vous me permettez cette remarque.
14:43En tout cas dans l'espace public, ça fait du bien d'avoir un peu de nuance.
14:46Merci à vous.
14:47Merci Monsieur Hazan.
14:48Au revoir.
14:49Mais le paradoxe, c'est que j'ai l'impression que le public,
14:51les gens qui nous écoutent, sont un peu sur cette ligne-là.
14:54Oui, mais pas tous les médias.
14:56Mais oui, alors ça c'est un mystère mystérieux.
14:59C'est-à-dire que les médias sont aujourd'hui sur des positions parfois plus radicales.
15:03Exactement.
15:04Et que le plus grand nombre, je pense que si vous allez ce soir dans un dîner,
15:08que vous parlez avec des amis, ils diront ce que nous avons dit là au fond.
15:12Exactement.
15:13Et que c'est aussi peut-être pour ça que nos émissions,
15:16que ce soit sur CNews ou sur Europe 1,
15:18trouvent aussi un public qui est à l'écoute.
15:21C'est que nous nous disons au fond des choses,
15:24parfois que les uns et les autres partagent.
15:27Et ils sont peut-être contents d'entendre cette voix-là.
15:31Merci, merci M. Hazan.
15:33Il est 11h57, on va marquer une pause.
15:36Et ça va être la deuxième heure qui va nous emmener tranquillement sur la route des vacances.
15:41Parce que le week-end, c'est un peu de vacances.
15:45Ça passe vite quand même.
15:47Des vacances.
15:48Merci Gégé.
15:49Bravo.
15:50C'est des vacances qui passent vite.
15:52C'était poétique et Gégé a interdit.
15:55On a eu l'automne, il fait beau.
15:58Et les vacances, ça passe vite.
16:00Toutes ces maximes seront publiées en fin d'année.
16:02On parlait des vacances de Noël tout à l'heure.
16:05Vous pourrez offrir les bons mots de Mme Gégé le soir sous le sapin.
16:10Ça va se vendre comme des petits pains.
16:12Je vais le précommander.
16:16Bon, tu balances.
16:17On y va ?
16:20J'ai eu peur.
16:21Il n'y a plus de filtre ici.
16:22J'ai eu peur.
16:25C'est effrayant.
16:30Si on appelait Colette pour savoir ce qu'elle mange ?
16:32Elle mange quoi le vendredi ?
16:33Maman, du poisson je pense le vendredi.
16:35C'est le poisson le vendredi.
16:36Le poisson.
16:37Et c'est quoi le poisson ? Le merlu ?
16:38Un petit cabillaud.
16:39Un petit dos de cabillaud.
16:40Un dos de cabillaud ?
16:41Ouais, c'est bon.
16:42Elle a glissé 3 milles d'olive.
16:48Qu'est-ce que vous aimez comme poisson, M. Boubouk ?
16:50Le bar, monsieur.
16:51Vous, vous êtes au bar.
16:53Vous vous confondez.
16:54Vous vous confondez.
16:55Ce n'est pas le bar que vous aimez.
16:56Vous êtes au bar.
16:57Oui, tout à fait.
16:58C'est ça, c'est ça.
17:00Et vous, qui avez des goûts raffinés ?
17:02Moi, ce que j'aime, l'arrêt.
17:06Oh non !
17:08On peut regarder, on a entendu.
17:09Non !
17:10Non, on ne peut pas.
17:11Non, ça ne va pas.
17:12Reprenez-vous.
17:14Après, tu balances.
17:17Oh non !
17:18C'est pas vous, ça.
17:22C'est un peu fort, l'arrêt, quand même.
17:24Pardonnez-moi.
17:25Vous avez l'esprit mal placé, en plus.
17:28Voilà, tout de suite.
17:29Faites la pause.
17:30Faites la pause.
17:32Je vous laisse.

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