• il y a 3 mois

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:0013h20 sur Europe 1, vous écoutez Céline Giraud, du lundi au vendredi de 13h à 14h et Céline aujourd'hui pour décrypter l'actualité avec vous,
00:09Gabrielle Cluzel, rédactrice en chef du site d'actualité Boulevard Voltaire et l'avocate Sarah Salman.
00:14Et je les salue, bienvenue à bord.
00:16Bonjour Céline.
00:17Plateau 100% féminin.
00:18Incroyable.
00:19C'est assez incroyable.
00:20A priori nous sommes toutes des femmes.
00:23Et l'actualité évidemment très riche aujourd'hui.
00:25Alors on va parler de ce gouvernement qu'on attend et les gens aussi, la population qui attend beaucoup de ce gouvernement en matière de sécurité.
00:33Selon un sondage CSA pour Europe 1, CNews et le journal du dimanche, 84% des Français estiment que la sécurité doit être la priorité.
00:40C'est vrai que la France est confrontée à des événements dramatiques ces derniers jours.
00:44Alors avant d'en parler avec vous, on va écouter Thibault de Montbréal, l'avocat.
00:48Il était l'invité d'Europe 1 ce matin et de CNews dans la grande interview de Sonia Mabrouk.
00:54Nous sommes dans une période de crise politique avec une assemblée qui est très fracturée, chacun l'a à l'esprit.
00:59Et la question c'est de savoir quelles sont les possibilités d'action pour éviter que les trois ans qui viennent ne soient des années d'enquistement
01:06où les difficultés, et les difficultés en matière de sécurité, de justice et d'autorité en général sont nombreuses, viendraient se cumuler à celles déjà existantes.
01:15Donc je pense que c'est un moment qui est crucial.
01:18C'est un des défis du gouvernement de Michel Barnier, mais il ne faut pas s'attendre à des ruptures absolues.
01:23Et moi j'ai toujours dit que dans des périodes où c'était politiquement difficile,
01:27il valait mieux une politique de petits pas dans la bonne direction qu'une abstention en se disant que ce n'est pas assez bien, ça ne peut pas aller assez loin.
01:34L'avocat Thibault de Montbréal sur Europe 1 et CNews ce matin.
01:37C'est un sujet transpartisan on peut le dire, mais que traduit pour vous cette attente très forte ?
01:42On le rappelle, 84% des Français estiment que la sécurité doit être la priorité.
01:46Est-ce que c'est la droitisation de notre pays ?
01:49Ce n'est pas la droitisation de notre pays, c'est objectif.
01:52Quand vous allez dans la rue, hors période de JO, il y a une insécurité manifeste.
01:55Je regardais les chiffres par exemple sur les transports en commun.
01:58En 2023, les services de police et de gendarmerie ont enregistré près de 118 440 victimes de vols et de violences.
02:05Et on nous dit que c'est encourageant parce que c'est moins que 2022.
02:08Vous voyez quand même que ce n'est pas un sentiment d'insécurité comme ce qu'on veut bien nous faire croire.
02:12L'insécurité est réelle et on a vu aussi la différence avec les JO.
02:16Moi jamais de ma vie, je me suis sentie autant en sécurité pendant les JO.
02:20Donc on a vu une chose, c'est que la peur du gendarme et la peur de l'uniforme, ça marche.
02:24Il y en avait 45 000 qui étaient déployés, on a bien compris qu'on ne pouvait pas le faire sur le long terme.
02:29Mais on pourrait quand même en mettre beaucoup plus.
02:31On a vu que ça marchait.
02:33Si l'État doit quelque chose à s'administrer, c'est bien la sécurité au premier chef.
02:39Je vous renvoie au livre de Norbert Elias sur la dynamique de l'Occident.
02:42Il explique qu'il y a eu une délégation de la violence légitime.
02:45C'est-à-dire que le citoyen accepte de ne plus être violent lui-même, de ne pas se faire justice lui-même.
02:49Parce que l'État va rendre la justice et assurer sa sécurité.
02:52Et donc il pourra vaquer à ses propres occupations.
02:54Aujourd'hui ce n'est plus le cas.
02:56C'est éminemment dangereux parce que le citoyen se dit que si l'État ne fait rien,
03:00je vais récupérer cette faculté de rendre justice moi-même.
03:03Et puis il se dit aussi que je paie des impôts et quitte du retour.
03:08Ce qui me frappe dans ces chiffres, je ne sais pas si vous avez regardé en détail le sondage,
03:11les femmes sont plus nombreuses que les hommes.
03:13Vous parlez de droitisation de la société.
03:15On disait à un moment que les femmes votent plus à gauche que les hommes.
03:18Je vous assure qu'en matière de sécurité, les femmes sont les plus nombreuses.
03:2186% pour les femmes, 81% pour les hommes.
03:23Exactement. Et c'est très frappant.
03:25Ce n'est pas le premier sondage dans ce sens.
03:26A chaque fois je remarque ce petit déséquilibre.
03:28Et c'est normal.
03:29Les femmes sont au premier chef, touchées par cette insécurité dans la rue par exemple.
03:33Isabelle justement nous appelle Europe 1 13h qui nous écoute dans le Maine-et-Loire.
03:37Bonjour Isabelle.
03:38Oui bonjour.
03:39On parlait des femmes, c'est un sujet, vous faites partie des 84%.
03:43Totalement.
03:45Je suis pour une sécurité à 100% mais il faut donner les moyens.
03:49C'est-à-dire les moyens, il faut donner de l'argent pour que la police puisse avoir des personnes, du personnel,
03:56qu'il soit efficace, bien formé.
03:59Et puis il faut aussi que la magistrature suive derrière le pénal.
04:03Il faut arrêter de faire des lois et de tomber des lois.
04:05Il faut les appliquer, point barre.
04:07C'est la seule chose qu'on a besoin.
04:09Et en effet, je vois Mme l'avocate.
04:11C'est rien n'est fait.
04:13Oui, excusez-moi.
04:15C'est rien n'est fait.
04:16Les gens vont se dire, c'est l'État qui nous lâche.
04:19C'est pas la police.
04:20La police elle nous lâche pas.
04:21C'est pas vrai.
04:22On sait qu'elle est là.
04:23On va se dire, c'est l'État qui nous lâche.
04:24Qu'est-ce qu'on fait ?
04:25Non, c'est une ministre.
04:26Et on va droit dans le mur.
04:28Voilà pour vous, la justice est trop latisse.
04:31Il faut arrêter les paroles, il faut des actes concrets.
04:34Il y a un biais idéologique certain.
04:36Par exemple, quand on regarde à Grenoble,
04:38M. Piolle qui enlève les caméras de surveillance,
04:40c'est bien par idéologie, c'est par manque de moyens.
04:42Il les enlève.
04:43Elles sont là, il les enlève.
04:44La magistrature, on ne peut pas dire le contraire.
04:46Il y a aussi, pas tous les magistrats,
04:48mais une partie qui sont gangrénés par l'idéologie
04:50où la sanction, c'est le mal et l'excuse, c'est le bien.
04:53Donc ça, il faut aussi le savoir à partir du moment...
04:55Le maire écologiste qui refuse aussi d'armer sa police municipale.
04:57Oui, mais c'est idéologique.
04:58Là, c'est par manque de moyens.
04:59Il se dit, la sécurité...
05:01Pourtant, on a entendu une femme, par exemple,
05:03nous parler en direct de Grenoble
05:05et nous dire à quel point elle avait même peur
05:06d'aller au restaurant le soir.
05:08Donc si on n'est même pas d'accord sur le bilan,
05:10on va avoir des difficultés.
05:11Mais c'est idéologique, encore une fois.
05:13Vous habitez où, Isabelle ?
05:14Vous êtes en Manéloir.
05:15Est-ce que vous avez un sentiment d'insécurité,
05:17y compris chez vous ?
05:18Moi, j'habite en Gé.
05:20J'ai déjà affaire à du trafic.
05:22Voilà, des choses vraiment...
05:24Il faut stopper tout de suite,
05:25sinon ça se gangrène dans les quartiers.
05:27C'est clair, c'est bête.
05:29Les gens...
05:30Non-assistance à personnes en danger,
05:31pour moi, ça a du sens.
05:32Il faut que les gens réagissent aussi.
05:35Je suis très là-dessus, très carrée.
05:38Si c'est aux citoyens de réagir
05:39face à des délinquants armés,
05:40ça va être un peu compliqué.
05:42Non, oui, mais dans une personne
05:43qui se fait agresser dans un but,
05:44je regrette.
05:45Vous regardez les autres,
05:46vous les interpellez,
05:47vous leur dites,
05:48vous venez avec moi.
05:49Si vous êtes dix,
05:50devant une personne qui va agresser
05:51une jeune femme...
05:52Oui, mais les gens sont extrêmement lâches.
05:54Si vous commencez à compter sur les gens...
05:57Il n'y a pas que de la lâcheté.
05:59Ça peut se retourner contre eux.
06:03Non seulement ils peuvent y laisser leur vie,
06:06mais aussi s'ils blessaient le délinquant,
06:08c'est eux qui vont se retrouver en prison.
06:10Il y a quand même une vraie interrogation
06:14sur ces sujets-là.
06:15Il faut voir comment se passent
06:18les événements dans ces cas-là.
06:20Je ne dirais pas que tous les gens sont lâches.
06:22Je ne pense pas.
06:24Oui, allez-y Isabelle.
06:26Moi, je suis une citoyenne.
06:28J'ai une certaine éducation.
06:30Moi, j'interviens.
06:31Et oui, en effet, ma mère a la peur.
06:32Elle me dit un jour,
06:33tu vas prendre un coup de couteau.
06:34Je lui dis, ça t'appelle.
06:35Ça fait partie de la loi.
06:36Mon assistance à personne en danger.
06:38Et quand les gens me disent,
06:39vous avez bien fait,
06:40je dis, oui, mais vous, vous n'avez pas bougé.
06:42Et ceux qui sont en face,
06:44qui ne nous voient pas bouger,
06:45ils continuent.
06:46Qu'est-ce qu'on leur donne comme signal ?
06:47Vous pouvez y aller.
06:48Normalement, ce n'est pas aux citoyens
06:49de se faire la loi,
06:50mais vous avez entendu.
06:51Non, je ne dis pas...
06:52Non, madame, vous m'avez mal compris.
06:54Non, non, j'ai très bien compris
06:55ce que vous voulez dire.
06:56C'est de porter assistance
06:57à personne en danger,
06:58mais ce serait aussi à l'État
07:00de faire en sorte
07:01qu'il n'y ait pas de délinquants.
07:02C'est ça que je voulais dire.
07:03En tout cas, on va remercier
07:04évidemment Isabelle
07:05qui nous écoute dans le Maine-et-Loire
07:06pour son témoignage.
07:07Et on va continuer à parler
07:08de cette sécurité,
07:09de cette insécurité même.

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