• il y a 3 mois
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen va présenter, mercredi 11 septembre, son collège de commissaires au Parlement européen. Mais les noms proposés par les Etats-membres ne lui permettent pas pour le moment de tenir sa promesse d'une Commission paritaire.

Invités

Pascale Joannin, directrice générale de la fondation Robert Schuman
Théo Verdier, codirecteur de l'Observatoire Europe de la fondation Jean Jaurès
Christophe Préault, directeur de la rédaction du site Toute l'Europe Année de Production :

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Transcription
00:00...
00:01-"Public Sénat", France 24 et RFI présentent...
00:05...
00:24Bonjour à tous. Merci de nous rejoindre
00:27pour ICI l'Europe en cette rentrée européenne.
00:30Rentrée aussi pour notre émission proposée par France 24
00:33et Radio France Internationale.
00:36Alors, l'Union européenne est en ébullition
00:38alors que se dessinent les contours
00:41de la nouvelle commission van der Leyen 2.
00:43Et en France, pays fondateur du club européen,
00:46Emmanuel Macron vient de nommer pour Premier ministre
00:49un homme qui a passé beaucoup de temps à Bruxelles,
00:52Michel Barnier. Avec quelles conséquences
00:54a-t-il sur sa trajectoire française ?
00:57Nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui
00:59l'économiste Jean Pisani-Ferry.
01:01Je rappelle qu'il est l'inspirateur
01:03du programme économique d'Emmanuel Macron en 2017
01:06et a depuis pris ses distances avec l'Elysée.
01:09Alors, bonjour, monsieur Pisani-Ferry.
01:11Vous êtes aujourd'hui professeur d'économie
01:14à Sciences Po Paris,
01:15à l'Institut Bruegel à Bruxelles, qui est un think tank aussi,
01:19et puis au Peterson Institute for International Economics
01:23de Washington.
01:24Première question, Michel Barnier,
01:26vous le connaissez bien, un grand Européen.
01:28Une vraie bonne idée ?
01:29En tout cas, je pense que c'est un grand soulagement
01:32dans les capitales européennes,
01:34parce que c'est quelqu'un qu'on connaît,
01:37c'est quelqu'un qui est pondéré,
01:39c'est quelqu'un qui ne cherchera pas, du coup,
01:42à créer des provocations par rapport à l'Union européenne.
01:46Ça ne veut pas dire que les choses sont faciles.
01:49On sait que c'est un négociateur obstiné.
01:53Et...
01:54Du Brexit, notamment.
01:56Du Brexit, bien sûr.
01:57Et que là, il hérite d'une situation difficile.
02:00D'ailleurs, regardons ce tweet de la présidente
02:04de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur X.
02:08Félicitations à Michel Barnier
02:10pour sa nomination au poste de Premier ministre.
02:13Je sais que Michel Barnier a les intérêts de l'Europe
02:16et de la France à cœur,
02:17comme le démontre sa longue expérience.
02:19En effet, elle est du même parti que lui,
02:22le Parti populaire européen, les Républicains, etc.
02:25Est-ce qu'elle est dans son rôle, d'ailleurs, en le félicitant ?
02:28Oui, il n'y a pas de...
02:30Ça fait partie des usages.
02:32Ils s'entendent bien, c'est plus,
02:35avec le moment de Juncker.
02:37C'est Juncker qui aimait beaucoup Barnier
02:40et qui l'avait nommé négociateur pour le Brexit.
02:43Mais bon, ça s'est bien passé avec Ursula von der Leyen aussi.
02:46Alors, vous dites un grand européen, Michel Barnier.
02:49Rappelons quand même que lors des primaires des Républicains,
02:52il avait plaidé pour un moratoire de 3 à 5 ans sur l'immigration
02:56et sortir la France de la Cour de justice de l'UE
02:59et de la Cour européenne des droits de l'homme.
03:01Ça avait été mal perçu à Bruxelles.
03:03Ça a été mal perçu à Bruxelles
03:05parce que c'était vraiment un pas de côté.
03:08Un pas de côté sur la droite, extrême, non ?
03:10Un pas de côté, oui, oui, vers la droite.
03:13Et d'ailleurs, Marion Maréchal n'a pas tardé à lui rappeler.
03:19Ses déclarations.
03:21Ça ne lui a pas été d'un grand secours dans la primaire
03:25en 2021, pour les élections de 2022.
03:30Et ça n'a pas été d'un grand secours
03:36pour sa réputation internationale.
03:39C'est aligné sur ce que demandaient les Brexiteurs.
03:43Boris Johnson, etc., c'était aussi...
03:46C'était exactement le même thème.
03:48Parce que le Brexit, au départ,
03:50c'était sur la question du contrôle de l'immigration.
03:52Du coup, vous-même, vous estimez indispensable
03:56la mise en place d'une coalition stable
03:58dans laquelle le nouveau Front populaire
04:00renoncerait à appliquer tout son programme
04:02et les macronistes augmenteraient les impôts.
04:04Ce n'est pas l'hypothèse qui a été retenue, en fait.
04:07Ce n'est pas l'hypothèse qui a été retenue sur le plan politique.
04:11C'est l'hypothèse logique qui se serait imposée
04:14si nous étions un pays normal, un pays européen normal,
04:18dans lequel on fait les élections.
04:20Et puis, après, on voit quelle majorité peut se constituer.
04:25Et autour de ça, on négocie un accord de coalition
04:29avec des concessions de part et d'autre.
04:33Chacun définit ses lignes rouges, chacun définit ses priorités.
04:38Et sur cette base, on constitue un accord de coalition.
04:40Alors ça marche ou ça ne marche pas.
04:42L'Allemagne nous montre que ça peut ne pas marcher.
04:45Et là, qu'est-ce qui va se passer ?
04:46Alors Michel Barnier va gouverner
04:48avec l'aval du Rassemblement national ?
04:50On dirait, oui,
04:52puisque les déclarations étaient assez explicites.
04:55Pas de censure tout de suite, pas de censure a priori.
04:59Donc la gauche va certainement déposer une motion de censure.
05:03Elle ne sera pas votée.
05:04Donc, d'une certaine manière, oui,
05:08Michel Barnier est l'otage du Rassemblement national.
05:11Alors, Jean-Pyzani-Ferry, en parlant de mauvaise nouvelle pour la France,
05:14la trajectoire économique de la France est assez catastrophique.
05:195,6 % de déficit en prévision.
05:24C'est évidemment bien au-dessus de la fameuse barre des 3 %.
05:27On a déjà été sanctionné par Bruxelles.
05:29Est-ce que, j'ai envie de dire,
05:30la France est devenue l'homme malade de l'Europe ?
05:33La France, en tout cas, s'est écartée fortement
05:38des indirectrices européennes,
05:44qui, en espèce, sont des indirectrices
05:46qui correspondent assez à notre propre intérêt national.
05:48C'est-à-dire qu'on voit bien que, dans ce genre de situation,
05:51avec une dette qui dérive,
05:53il va bien falloir, à un moment, qu'on l'arrête,
05:55qu'on arrête cette dérive.
05:57Et donc, ça va demander un effort soutenu.
06:00C'est un effort d'ajustement de l'ordre de 120 milliards
06:05sur, évidemment, plusieurs années.
06:08Mais il faut qu'il soit, justement, maintenu sur plusieurs années
06:12pour arriver à une situation
06:13dans laquelle on reprend la maîtrise de nos finances publiques.
06:16Mais comment on l'a perdu, d'abord ?
06:18Et à qui la faute, j'ai envie de dire ?
06:19Alors, on l'a perdu, conjoncturellement,
06:22pour des raisons de perte de recettes,
06:27qui s'expliquent par des questions de composition de la croissance,
06:34donc qui étaient moins riches en recettes qu'autrement,
06:37parce que, par exemple, il y avait une consommation assez affaiblie,
06:40donc la TVA n'en entrait pas.
06:44Mais, structurellement, ça s'explique par le fait
06:47qu'Emmanuel Macron ne croyait pas beaucoup,
06:50ne s'intéressait pas beaucoup aux questions de finances publiques.
06:54Et il a cru que l'équilibre pourrait se rétablir.
07:00C'était sa doctrine.
07:01C'était une doctrine, d'ailleurs, que je comprenais,
07:04non pas par l'ajustement, non pas par la hausse d'impôts,
07:07la baisse des dépenses,
07:08mais par le simple fait d'augmenter le taux d'activité.
07:12Donc, plus de personnes en emploi, ça faisait plus de recettes.
07:15Et donc, c'était la manière par laquelle il envisageait
07:19de regagner l'équilibre.
07:24Donc, c'était, en principe, une bonne idée,
07:27sauf que ça n'a pas marché pour des raisons qui tiennent,
07:30comme je le disais, à la composition de la croissance,
07:33et puis aussi parce que ça ne pouvait pas suffire
07:37à compenser les dépenses considérables
07:40qui ont été faites au moment de la crise Covid,
07:42au moment de la crise énergétique.
07:44Donc, là-dessus, il fallait bien, à un moment,
07:49qu'on reprenne les choses en main.
07:52Et je pense que c'est ça que va devoir faire
07:55le gouvernement Barnier.
07:57Plus d'impôts.
07:59Oui, on passera nécessairement par plus d'impôts.
08:02Alors, on ne peut pas tout faire par les impôts.
08:04Je vous rappelle, 120 milliards, c'est quand même beaucoup.
08:08On fera peut-être un tiers par les impôts
08:10et deux tiers par les dépenses.
08:13Les coûts budgétaires.
08:14Mais c'est important parce que ça va marquer la fin d'un tabou,
08:20le tabou sur la hausse des prélèvements,
08:22et en particulier le tabou sur la hausse des prélèvements
08:24sur les plus fortunés.
08:26Parlons de la fin d'un autre tabou qui marque cette semaine.
08:32En Allemagne aussi, l'extrême droite sort victorieuse
08:36de certains scrutins régionaux.
08:38En Thuringe, par exemple,
08:41l'AFD, Alternative für Deutschland,
08:44dispose d'une minorité de blocage.
08:46C'est le retour, finalement, d'un tabou,
08:49l'extrême droite, en Allemagne.
08:52Oui, bien sûr, c'est un tabou particulièrement lourd en Allemagne
08:55compte tenu du passé nazi de l'Allemagne
08:59et compte tenu du fait que le parti AFD
09:01n'est pas un parti de droite,
09:04c'est pas un parti comme celui de Giorgio Meloni
09:07ou même du Rassemblement national.
09:09C'est un parti qui a clairement des...
09:14Enfin, n'a pas rompu avec ce passé nazi.
09:18Oui, avec des dérapages sur les SS de son président.
09:21Il y a eu des dérapages pendant toute la campagne.
09:24Il y a eu cet aperçu
09:27qu'effectivement, les cadres de l'AFD
09:31étaient pour partie des gens qui croyaient encore
09:34à l'idéologie nazie.
09:37Et pourtant, il a gagné.
09:40Et d'ailleurs, il y a eu un autre effet important.
09:44À gauche, c'est Sarah Wagenknecht,
09:49qui est une transfuge du parti de gauche.
09:54Mais sur une ligne très anti-immigration
09:58et très pro-russe,
10:02qui est arrivée en numéro 2.
10:06Pourquoi de tels chamboulements ?
10:08En partie pour des raisons locales.
10:10C'est-à-dire que le Thurin, c'est quand même un tout petit État.
10:13Un État qui s'est vidé de sa substance économique,
10:16qui s'est vidé de sa jeunesse.
10:18Donc c'est un électorat vieux.
10:20Et c'est un électorat qui souffre des mêmes maux
10:24que l'on connaît ici.
10:26C'est-à-dire le sentiment d'abandon,
10:30la distance de service public.
10:32Tous ces ingrédients qui nourrissent le vote
10:37pour l'extrême droite sont très présents dans ces États.
10:40Alors le président français Emmanuel Macron
10:42et le chancelier allemand Olaf Scholz
10:45sont politiquement affaiblis.
10:46On le sent bien sur la scène européenne.
10:49Ils ne sont peut-être pas d'ailleurs en mesure
10:51d'avoir un leadership important sur l'Europe.
10:54Vous vous espérez, dans une tribune,
10:57qu'Ursula von der Leyen en tirera les conséquences
10:59et sera substituée à eux ? Vous y croyez ?
11:02En tout cas, je pense que c'est nécessaire.
11:05On va avoir la publication du rapport Draghi.
11:07On a déjà la publication du rapport d'État.
11:10Donc deux anciens premiers ministres italiens
11:13dont les constats sont assez proches.
11:16Les deux alertent sur le fait qu'il ne se passe rien
11:20du point de vue du marché unique.
11:22Le marché unique est largement une fiction,
11:25que certains secteurs qui étaient supposés rester,
11:29enfin, dont les États avaient voulu garder le contrôle,
11:33ne sont pas rentrés dans la logique du marché unique,
11:37que du coup, les entreprises ont du mal à se financer,
11:42les entreprises ont du mal à grandir,
11:44les entreprises ont du mal à prendre la taille
11:47qui correspond à la taille du marché.
11:51Et donc, tout ça, il faut y porter remède,
11:53parce qu'aujourd'hui, nous avons un retard considérable
11:56sur la productivité par rapport aux États-Unis.
12:00Le retard s'est creusé de manière importante
12:03au cours des dernières années.
12:05Nous avons une situation dans laquelle,
12:08sur des industries comme les industries d'armement,
12:12on n'a pas de système intégré.
12:17Et lié au sujet productivité,
12:22sur tout ce qui est innovation, technologie,
12:26on est aussi en retard.
12:27D'ailleurs, le rapport Bruegel,
12:28du 4 septembre qui vient de sortir, effectivement,
12:31préconise d'approfondir ce marché unique
12:34dans des domaines où l'impact sur la croissance est élevé,
12:37donc dans des domaines spécifiques.
12:39Vous parliez de la défense, ça en fait partie ?
12:41Oui, ou du marché des capitaux, ou de l'énergie.
12:44Donc, s'il ne s'agit pas de reprendre le vieux thème
12:49de l'intégration tous azimuts,
12:51il s'agit d'être sélectif et de dire,
12:53dans certains secteurs où on sait que l'absence d'intégration
12:58est un handicap économique, c'est là qu'il faut mettre l'accent.
13:00Il y a beaucoup de résistance, vous le soulignez vous-même,
13:03notamment à l'est de l'Europe, le marché fracturé.
13:08Il y a de la résistance, effectivement,
13:10sur cette idée de plus d'Europe, finalement.
13:13On voit bien qu'on n'est pas dans ce sentiment-là,
13:16que Viktor Orban, qui a d'ailleurs pris la présidence tournante
13:18de l'Union européenne pour six mois,
13:21n'est pas du tout dans cette rhétorique de plus d'Europe.
13:24Il y a eu quand même une bonne nouvelle,
13:25c'est Donald Tusk qui a gagné les élections.
13:28En Pologne.
13:30C'est quand même le plus gros pays des nouveaux États membres.
13:34Et là, il développe, il met en place une politique
13:39très pro-européenne, et il a du leadership.
13:42Donc tout n'est pas noir.
13:45Mais oui, effectivement, Viktor Orban,
13:47de faire qu'on a la présidence tournante
13:50et de voir qu'on a quelqu'un
13:54qui est détenteur de la présidence tournante,
13:55qui est aussi eurosceptique qu'Orban,
14:01c'est quand même... On n'avait jamais vu ça.
14:03Voir un peu pro-russe, quand même.
14:05Il est allé à Moscou, en Chine, etc.
14:07Son premier geste a été d'aller à Moscou.
14:10Alors, parlons de cette commission von der Leyen, quand même,
14:13parce que 27 commissaires, c'est bien.
14:15Mais quand il y a 10 femmes à peine,
14:16j'ai envie de dire qu'on est quand même
14:17en grande régression au niveau de la parité.
14:20Est-ce qu'elle va se passer bien, cette...
14:23Non, je pense que ça ne va pas bien se passer.
14:25Je pense que le Parlement ne laissera pas faire.
14:29Parce que la parité, ça faisait partie des acquis
14:34de la dernière commission von der Leyen.
14:38Elle n'est pas en cause,
14:39puisqu'elle avait demandé à tous les États
14:40de désigner un homme et une femme.
14:42Simplement, un certain nombre d'États ne l'ont pas fait.
14:45Et donc, elle s'est retrouvée...
14:47Il n'y a que la Bulgarie qui l'a fait, en fait, sur 27.
14:50On est tous des États machos, c'est ça ?
14:52Oui, enfin, il y en a qui ont désigné des femmes.
14:54C'est pas... Donc, il y a quand même...
14:56Il y a Teresa Ribeira, par exemple, pour l'Espagne,
14:58qui est une femme politique d'envergure.
15:03Mais beaucoup ne l'ont pas fait.
15:05Enfin, beaucoup n'ont pas donné le choix
15:08entre un homme et une femme,
15:09ou ont d'emblée désigné un homme.
15:13Et ça, ça ne va pas.
15:16Ce n'est pas acceptable.
15:17Dans la France, avec Pétiré-Bourton.
15:18Dans la France, avec Pétiré-Bourton, bien sûr.
15:20Et ça, c'est pas acceptable.
15:22Et donc, le Parlement va nécessairement,
15:27en tout cas, mettre sur le grill
15:29un certain nombre de commissaires,
15:32de commissaires potentiels.
15:34Et ça ne m'étonnerait pas qu'il crée des difficultés.
15:38Et d'ailleurs, difficultés aussi programmatiques
15:40pour la commission Ursula von der Leyen 2.
15:44L'Union européenne aux défis de combiner compétitivité,
15:47vous l'avez souligné, climat, sécurité,
15:49avec un budget toujours aussi contraint.
15:52Mission impossible, on a envie de dire.
15:54Mission assez impossible, oui.
15:56Mission, en tout cas, très, très difficile,
15:59avec...
16:00Sur la question du budget,
16:03il y a eu une révision à mi-parcours,
16:04mais enfin, on n'a pas...
16:07Le budget a été décidé.
16:09Le budget est décidé pour 7 ans.
16:12Entre-temps, il s'est passé des choses essentielles.
16:14Il s'est passé la guerre en Ukraine.
16:16Il s'est passé la crise énergétique.
16:19Il s'est passé la nécessité
16:23de répondre à ces défis de compétitivité
16:27et avec toujours le même budget.
16:29Toujours 1 % à peu près du PIB de la richesse des 27.
16:32Et surtout la même composition.
16:34Il n'y a pas de réallocation.
16:36Donc, ça, ça ne va pas.
16:38Donc, il me semble qu'il faut absolument
16:43introduire plus de flexibilité dans le budget européen.
16:46Merci, Jean-Pyzani-Ferry, d'avoir été notre invité.
16:49Restez en notre compagnie tout de suite.
16:51Le débat, c'est avec Javier Semiseur
16:54et Alexandre Poussard de Public Sénat.
16:57Et c'est justement sur cette commission vendéenne
17:00à venir et les défis de cette nouvelle mandature.
17:34Alors que la présidente de la commission
17:36doit présenter ses 26 commissaires au Parlement,
17:39jusqu'ici, tout va bien, mais le problème,
17:41c'est qu'on est loin d'un collège idéal.
17:43Saisue, en tout cas, telle qu'elle l'avait rêvée,
17:46l'Allemande s'était engagée à former un collège
17:49qui respecte l'équilibre des genres.
17:51On parle de parité hommes et femmes.
17:53En 2019, la première commission européenne
17:56que présidait Ursula von der Leyen
17:58comptait 13 femmes commissaires sur 27.
18:01Mais cette fois, le compte n'y est pas,
18:03ce qui crée un malaise au sein des institutions européennes.
18:06Ursula von der Leyen est prête à lancer
18:08une sorte de bras de fer avec les États membres
18:10pour obtenir cette parité. On l'écoute.
18:13Tout au long de ma vie politique,
18:17je me suis battue pour que les femmes accèdent
18:19à des postes de décision et de direction.
18:26Et mon expérience m'a appris que si vous ne le demandez pas,
18:28vous ne l'obtiendrez pas. Cela ne vient pas naturellement.
18:34Une équipe de la Commission européenne
18:36qui pourrait être largement renouvelée,
18:38mais pour quelle politique ?
18:40De nombreux commissaires proposés par les États membres
18:42sont issus de la droite, du Parti populaire européen,
18:45ce qui pourrait remettre en cause certaines promesses écologiques
18:48d'Ursula von der Leyen.
18:51Pour évoquer cette nouvelle Commission européenne,
18:54trois invités. Pascal Johannin, directrice générale
18:57de la Fondation Robert Schuman. Bienvenue à vous.
19:00Bonjour.
19:01Christophe Préau, directeur de la rédaction
19:03du site d'information Toute l'Europe.
19:05Bonjour.
19:06Théo Verdier, co-directeur de l'Observatoire Europe
19:09à la Fondation Jean Jaurès.
19:11Alors, on l'évoquait en début d'émission,
19:15la parité de la Commission européenne
19:17était un engagement d'Ursula von der Leyen.
19:21Elle voulait un collège de commissaires
19:23parfaitement équilibré.
19:26Visiblement, ça ne sera pas le cas.
19:28Est-ce que ça va poser problème dans la prise de fonction
19:30de cette Commission européenne ?
19:33Je me tourne pour en parler vers vous, Pascal Johannin.
19:37Oui, c'est un très mauvais signal.
19:38Non seulement la Commission sortante,
19:41Ursula von der Leyen 1, était paritaire,
19:44mais c'était déjà le cas de la Commission Juncker
19:46et de la Commission Barroso.
19:47A chaque fois, les présidents de la Commission
19:50ont dû tordre le bras des chefs d'Etat et de gouvernement,
19:53sauf Mme von der Leyen, mais Barroso et Juncker
19:55étaient des Premiers ministres.
19:57Ce n'est pas un choix naturel.
19:59Là, on ne voit pas comment, à un moment,
20:0120 ans après la 1re Commission Barroso,
20:03où il y a eu une parité régulière sur la Commission,
20:0620 ans après, on aurait un mauvais signal.
20:08Au moment où la Commission est présidée par une femme,
20:11von der Leyen est la 1re femme présidente de la Commission,
20:14où le Parlement européen est présidé par une femme,
20:17c'est la 3e,
20:18femme de l'histoire du Parlement européen,
20:20et où la BCE est présidée par une femme.
20:23Je crois que si les chefs d'Etat et de gouvernement
20:25n'ont pas compris qu'il fallait désigner
20:28dans le choix qu'ils font, un homme et une femme,
20:31pour donner à la présidente de la Commission
20:33le choix pour faire un équilibre du genre le plus égalitaire possible,
20:37il y a 27 Etats membres, donc on ne va pas faire 13 et demi,
20:40ça sera plutôt 13-14, il en manque 3 à ce jour.
20:42Il y a des auditions au Parlement européen.
20:45Il est à craindre que certains candidats masculins
20:48soient peut-être retoqués par les députés européens
20:52parce qu'ils sont d'un genre masculin
20:55et que le Parlement européen souhaiterait
20:58que la Commission von der Leyen 2 soit strictement paritaire
21:01dans les équilibres, comme l'assortante.
21:03Christophe Réau, ça va être aussi le rôle des eurodéputés
21:06d'essayer de tordre le bras des Etats membres
21:10pour obtenir cette parité au sein de la Commission européenne.
21:13En fait, aujourd'hui, le mercredi, le 11 septembre...
21:17Le 11 septembre.
21:18Le 11 septembre, ce n'est pas une date très joyeuse,
21:21mais le 11 septembre, R. von der Leyen présente
21:23son collège de commissaires dans la conférence des présidents,
21:26celle qui réunit Roberta Mezzola, présidente,
21:28et aussi les chefs de groupe au Parlement européen.
21:31Dans cette présentation, il ne se passera rien,
21:33si ce n'est évidemment des réserves d'usage,
21:36mais c'est une fois que ce collège sera présenté
21:39et aussi, vraisemblablement validé par le Conseil européen,
21:43les chefs des Etats de gouvernement,
21:45que les commissaires potentiels passeront en audition
21:48auprès de chaque commission au sein du Parlement européen.
21:50Et c'est vraisemblablement là
21:52qu'effectivement les parlementaires rappelleront à l'ordre
21:55l'ensemble du collège des commissaires
21:57pour pouvoir dire effectivement, on veut cette parité,
22:01tout au moins à 13-14,
22:02comme c'était dans la première commission
22:07d'Ursula von der Leyen.
22:09Théo Verdier, Ursula von der Leyen avait demandé
22:12à chaque Etat membre, deux noms, un homme, une femme de commissaire
22:17pour respecter cette parité,
22:19pour pouvoir elle-même composer son équipe idéale.
22:22Elle n'a pas vraiment été suivie dans un premier temps,
22:23sauf par la Bulgarie avec Yulian Popov et Ekaterina Zahaye-Rieva.
22:29Est-ce que finalement, ça signifie une perte de leadership,
22:33d'autorité vis-à-vis des Etats pour Ursula von der Leyen ?
22:37Je ne pense pas, c'est plutôt le naturel institutionnel
22:40de l'Union européenne qui revient au galop.
22:42Il faut imaginer qu'on essaye d'inculquer une discipline collective
22:45à une série de choix individuels.
22:46Comment est-ce qu'on nomme un commissaire européen
22:48quand on est un chef d'Etat ?
22:49On le fait d'abord pour un objectif politique national,
22:52on a une coalition qu'il faut manager,
22:54on a un objectif qui est quel portefeuille on veut aller chercher,
22:57peut-être la défense pour la France, l'économie pour l'Italie.
23:00Donc, on a une série d'objectifs nationaux
23:02et on choisit le profil en fonction.
23:03Et en même temps, Ursula von der Leyen,
23:05elle, elle doit composer un exécutif
23:06et c'est la seule, en fait, chef de gouvernement de l'Union
23:09qui n'a pas la main sur qui elle peut nommer.
23:11Et donc, elle se retrouve avec cette équation.
23:13Maintenant, effectivement, on a un processus qui est assez timé
23:16et dans le sens où on va avoir d'abord cette présentation,
23:18puis les auditions.
23:20On a eu en 2019 des commissaires ou des propositions de commissaires
23:23qui ont été repoussées ou un veto du Parlement européen.
23:25Donc, le jeu n'est pas fait.
23:27Néanmoins, je trouve effectivement qu'on part un peu de loin
23:29et je ne suis pas extrêmement optimiste
23:31qu'on arrive à une parité parfaite,
23:33mais il va encore y avoir des bougées.
23:35Néanmoins, effectivement, Ursula von der Leyen,
23:36elle est face à des chefs d'Etat
23:38qui ont d'abord des priorités politiques nationales
23:40et de la défense d'intérêts nationaux
23:41avant l'intérêt collectif de la Commission à l'esprit.
23:44Oui, c'est ça. Il y a aussi un équilibre politique
23:46à trouver dans la composition de cette Commission européenne.
23:50Pascal Johannin, un équilibre entre les souhaits des Etats,
23:53les rapports de force politique au sein du Parlement européen,
23:55puis les engagements qu'Ursula von der Leyen a pris
23:58pour être réélue.
24:00Là encore, c'est un vrai casse-tête.
24:01Ce qui va être très important, c'est en effet la répartition
24:04des portefeuilles qui vont être donnés.
24:06Là, on parle d'hommes-femmes, mais enfin,
24:07il va y avoir quand même des commissaires
24:09plus importants que d'autres, puisqu'on sait très bien
24:11qu'il y a des politiques qui sont réellement européennes.
24:14Qui va détenir quoi ?
24:16Quels sont ceux qui vont être vice-présidents ?
24:18Alors, on avait inventé vice-président exécutif,
24:21vice-président...
24:22En France, on avait un commissaire, la dernière fois,
24:25Thierry Breton, qui n'avait aucune qualité de vice-président,
24:28mais qui avait un super portefeuille, donc voilà.
24:31C'est ça qui va être important,
24:33pour satisfaire les engagements des uns et des autres,
24:36et voir en effet si, dans les quelques femmes qu'il y a,
24:39on va mettre en avant un certain nombre de femmes
24:42à des postes de responsabilité
24:44dans ces vice-présidents ou vice-présidents exécutifs,
24:45pour ne pas laisser la main.
24:47Il faut un équilibre, bien entendu.
24:49Nouveaux Etats, anciens Etats.
24:52J'allais dire, Est-Ouest, Nord-Sud, voilà.
24:56Donc, tout ça, c'est une trigonométrie
24:59qui est très sensible, et donc c'est un exercice.
25:02Mais elle l'a déjà fait la dernière fois,
25:03donc elle va réussir,
25:05mais c'est vrai qu'elle risque de peut-être décevoir
25:08certains Etats qui souhaitaient un certain nombre de postes
25:11et qui ne les auront pas,
25:13parce que, bien entendu, il faut faire la place
25:14un peu à tout le monde dans cette triple objective
25:18de nationalité, géographie et parité.
25:23Alors, les prochaines étapes
25:25pour cette commission européenne,
25:26avant sa prise de fonction vont s'avérer importantes.
25:29On l'a un petit peu évoqué avec Théo Verdier à l'instant.
25:32Je vais me tourner vers vous, Christophe Préau.
25:34Attention, c'est question synthèse, question pédagogie.
25:38On pense forcément aux auditions à venir des commissaires.
25:41On pense à celle de 2019, notamment,
25:43qui ne s'était pas forcément à bien passer
25:45devant le Parlement européen.
25:46C'est jamais une partie de plaisir.
25:47Concrètement, comment ça se passe ?
25:48Il y a plusieurs étapes, en fait.
25:50Donc, dès l'instant où Ursula von der Leyen
25:52aura défini son collège de commissaires,
25:54effectivement, ensuite, elle va adresser, en fait,
25:58une proposition officielle au Parlement européen
26:01avec les CV, les lettres de mission,
26:04les lettres d'intention, les portefeuilles.
26:06Et puis aussi, chaque commissaire
26:07présentera aussi sa déclaration d'intérêt financier.
26:10Oui, les conflits d'intérêt.
26:10C'est la commission à faire juridique
26:12qui va s'en emparer et qui verra déjà
26:14si juridiquement, effectivement,
26:15il n'y a pas de conflit d'intérêt financier
26:17pour chaque commissaire.
26:18Et ensuite, ce sont les auditions.
26:19En fonction du portefeuille,
26:20le commissaire passe devant là
26:22où les commissions dédiées de son portefeuille,
26:26pour l'environnement, évidemment,
26:27la commission environnement,
26:28mais sans doute aussi l'énergie
26:29et peut-être aussi les transports.
26:31Et ensuite, à l'issue de ces auditions,
26:33les parlementaires votent pour savoir
26:35si le commissaire est adoubé
26:38et peut rentrer dans le collège ou pas.
26:40Et c'est vraisemblablement à ce moment-là
26:41où il y a des discussions un peu fortes,
26:43à la fois sur les compétences,
26:44à la fois sur la dimension du portefeuille
26:46et puis sans doute, peut-être cette fois-ci,
26:48sur des questions de genre.
26:49Les auditions se feront en septembre, octobre.
26:52Novembre, décembre.
26:53Novembre, on espère.
26:55Soit si ça se passe très bien,
26:57une installation de commission au 1er novembre,
26:59sinon ce sera au 1er décembre,
27:02comme ça a été le cas en 2019.
27:03Et puis, dans ces auditions au Parlement européen,
27:06les eurodéputés vont forcément parler de politique,
27:08du programme à appliquer pour la Commission européenne
27:10et puis de cette promesse d'Ursula von der Leyen,
27:12avant d'être réélue,
27:13de continuer à appliquer le pacte vert,
27:15cet ensemble de lois européennes
27:17qui permet d'atteindre la neutralité carbone en 2050.
27:20Théo Verdier, quand on voit les commissaires européens proposés,
27:24c'est-à-dire beaucoup de commissaires de droite
27:25issus du Parti populaire européen,
27:28et puis aussi l'évolution politique du Parlement européen
27:30après les élections,
27:32un Parlement qui penche plus à droite,
27:34est-ce que ces promesses écologiques,
27:35elles vont être tenables ?
27:37Le premier mandat d'Ursula von der Leyen,
27:39c'était un mandat de redéfinition de nos priorités.
27:41C'était la fin de l'ère d'Angela Merkel,
27:43c'était le post-discours de la Sorbonne,
27:44c'était après les mouvements de jeunesse de 2018-2019 sur le climat.
27:47Et donc, ça nous a amenés à ce mandat
27:49où on a défini des objectifs sur le numérique, sur l'IA,
27:52et surtout sur le climat, c'est le Green Deal.
27:54Et donc, c'est définir un certain nombre d'objectifs.
27:56Maintenant, c'est le mandat de la mise en œuvre
27:59de ces objectifs, très concrètement.
28:01Et aussi, on voit bien, le fond de l'air,
28:02il n'est plus tellement uniquement sur le climat,
28:04mais il est sur la compétitivité.
28:05On a eu le rapport Enrico Letta l'année dernière
28:07et le rapport Draghi, qui va certainement arriver
28:09dans les semaines à venir, qui, tous les deux, insistent sur le fait...
28:12Mario Draghi, l'ancien président de l'Union centrale européenne.
28:14Exactement, qui, tous les deux, insistent sur le fait
28:16que s'il doit y avoir transition,
28:18elle doit être au service de l'industrie européenne
28:20et d'une transition qui soit aussi sociale,
28:22notamment dans les filières industrielles et dans les emplois.
28:24Et donc, sur la question de quel est le montant
28:27qu'on va investir pour financer cette transition,
28:29comme le font nos amis américains,
28:31qui financent à la fois une transition et leur industrie,
28:34et cette reconversion industrielle.
28:36Et donc, ça, c'est la première question qui est posée,
28:38finalement, à la Commission, ou que la Commission se pose,
28:40notamment avec aussi ce shift un peu vers la droite
28:42du Parlement européen, c'est comment est-ce qu'on passe
28:44des objectifs de réduction de gaz à effet de serre
28:46à une compétitivité économique ?
28:47Et autre chose qui peut paraître un peu accessoire,
28:50mais qui est une nouveauté qu'a annoncée Ursula von der Leyen
28:52aussi en termes de priorité politique dans son discours de juillet,
28:55c'est qu'on aura un commissaire européen au logement.
28:57Et ça, c'est une crise sociale qui traverse l'ensemble de l'Union.
29:00Un exemple, juste pour finir, c'est qu'on a gagné en 10 ans,
29:04on a gagné ou perdu deux ans dans l'âge moyen
29:06dans lequel les jeunes quittent le domicile des parents,
29:09et ce, à travers toute l'Union.
29:10Dans certains pays, les spas et une garante,
29:11c'est quasiment 5 à 10 % de jeunes qui sont chez leurs parents.
29:14Donc, on a aussi des crises sociales qui traversent l'Union
29:16et qui vont impacter le mandat en cours.
29:18Pascal Johannin.
29:21On parle d'investissement, on parle de réussite,
29:24de transition climatique, numérique, sociale.
29:29C'est au cœur des propositions d'Ursula von der Leyen
29:32et à venir de Mario Draghi, l'ancien président de la BCE.
29:35Et puis, on a un Parlement européen
29:39qui est sensiblement tourné vers la droite PPE,
29:43avec régulièrement, en tout cas, des questions de rigueur budgétaire.
29:47Est-ce que, finalement, tout cela s'avère compatible ?
29:49Est-ce qu'il va y avoir une marge de manœuvre ?
29:51Alors, l'objectif de l'Union, le vrai défi de l'Union européenne,
29:55c'est à la fois de remplir cette mission de réussir ses transitions,
29:59tout en ayant, en effet, une compétitivité.
30:02Et donc, le rapport de Mario Draghi,
30:04qui a été aussi Premier ministre,
30:06frère-président du Conseil italien,
30:08va être certainement un pavé dans la mare.
30:12Parce qu'on n'est pas tout seul.
30:14On peut se dire qu'il faut des objectifs,
30:16on va être plus vert que vert, plus neutre que neutre,
30:19mais si les autres ne le sont pas, on se tire une balle dans le pied.
30:21Donc, il faut bien qu'on soit tous d'accord sur les objectifs,
30:24ça a été quasiment le cas,
30:25tout le monde est d'accord pour réduire les choses,
30:28mais chacun y va à son rythme.
30:29Il ne faudrait pas que ça se fasse au détriment de l'économie européenne.
30:32Or, on a une croissance plus faible que les Etats-Unis,
30:35on a, en effet, des politiques de rigueur,
30:39mais qui ne sont pas forcément...
30:40qui s'appliquent... qui sont peut-être bonnes pour l'Allemagne,
30:42prenons ce cas,
30:43mais encore que l'Allemagne est en récession aujourd'hui,
30:45donc je ne suis pas sûre que ce soit un modèle à transposer.
30:47Donc, il faut aussi qu'on voie un peu plus loin
30:49que le seul horizon immédiat
30:51et qu'on se donne des moyens de donner aux Européens
30:54des moyens de croire que ça va être bien.
30:56Si ce n'est pas bien, on va avoir des crises.
30:58Vous parliez de l'industrie, mais moi, je parle des agriculteurs.
31:02Donc, on voit aujourd'hui Volkswagen,
31:04qui est dans une situation un petit peu tendue,
31:06parce que les choix qu'on impose aux constructeurs automobiles
31:09sont un peu rudes, et donc, ils ne suivent pas,
31:11alors qu'ils étaient les plus grands constructeurs.
31:14Donc, il ne faut pas que ça se fasse au détriment.
31:16Et donc, Mario Draghi va rappeler un certain nombre de choses.
31:19On voit aujourd'hui aussi un certain nombre de banquiers centraux
31:21qui disent qu'on ne peut pas continuer comme ça.
31:23Donc, la première réunion de la Banque centrale européenne,
31:25de la rentrée, Christine Lagarde va être très attendue
31:28sur les taux, un certain nombre d'orientations.
31:30Et pour Fonder Lions, c'est à la fois continuer ce qu'elle a fait,
31:35tout en changeant un peu de cap pour que ça puisse être accepté
31:38et que ça soit profitable à l'Union européenne et aux européens.
31:41Christophe Fréot, on a l'impression que le curseur, quand même,
31:43de cette commission européenne va être mis sur la compétitivité économique,
31:47et puis, après, on essaiera d'appliquer la transition écologique.
31:51Vraisemblablement, en tout cas, au mois de juillet,
31:54lors de son discours d'investiture, si je puis dire comme ça,
31:56devant les parlementaires européens,
31:58Ursula von der Leyen a bien dit que cette mandature
32:00sera celle de la mise en œuvre du pacte vert,
32:03mais aussi, à la portée des réserves, en disant,
32:05sous réserve de compétitivité
32:09et de renforcement de la dimension économique et industrielle.
32:13Donc, toute la difficulté sera, évidemment, cette articulation.
32:16Comment est-ce qu'on met en œuvre le pacte vert ?
32:17Parce qu'elle a donné quand même des garanties aux élus verts
32:19et ils ont voté, je pense aussi pour elle,
32:21si elle a eu une voix au Parlement européen,
32:25mais aussi comment est-ce qu'on gagne la guerre économique et industrielle,
32:31la compétitivité vis-à-vis de la Chine et de l'États-Unis.
32:33Ça sera sans doute difficile et on sait que le PPE,
32:35à l'approche des élections européennes, au début de l'année 2024,
32:38a quand même mis le frein sur beaucoup des actes législatifs.
32:43La politique alimentaire est encore à faire
32:46et tout ce qui concerne les lois sur la biodiversité
32:48sont encore à avancer.
32:50Donc, on présume qu'effectivement,
32:53ça ne sera pas aussi vite que ce que certains pourraient l'espérer.
32:57Merci beaucoup, Christophe Préau, Pascal Joannin et Théo Verdier.
33:01Merci, Alexandre, d'avoir participé à cette réflexion et à cette émission.
33:07Évidemment, l'avenir de l'Union européenne et de cette Commission,
33:10on la suivra avec beaucoup d'attention.
33:12Merci à vous.
33:13De votre fidélité, tout de suite, d'autres programmes sur nos antennes.

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