• il y a 3 mois
Si Tokyo lui a laissé un goût amer, Nathan Petit n’est assurément plus le même combattant depuis 2021. Descendu des -81kg vers les -73kg, voici un combattant qui ne cesse pourtant de prendre du volume et n’aspire qu’à l’or après trois médailles mondiales et deux podiums européens. À vingt-six ans, c’est sans doute son moment !

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Transcription
00:00Professeur, entraîneur, expert, champion d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi judoka
00:09anonyme, le podcast de l'esprit du judo, c'est maintenant. Hajime.
00:14Si Tokyo lui a laissé un goût amer, Nathan Petit n'est assurément plus le même combattant
00:21depuis 2021. Descendu des moins de 81kg vers les moins de 73kg, voici un combattant qui
00:26ne cesse pourtant de prendre du volume et n'aspire qu'alors après 3 médailles mondiales
00:32et 2 podiums européens. A 26 ans, c'est sans doute son moment.
00:35Honnêtement, je me sens plus fort sur tous les aspects par rapport à Tokyo. C'était mon
00:40premier jeu paralympique, je ne maîtrisais pas encore beaucoup d'éléments. La préparation
00:49pour les Jeux de Tokyo a vraiment été difficile. Pour autant, l'arrivée au village à Tokyo et
01:00puis le jour J, je me sentais prêt. Je me suis servi de cette expérience pour essayer de retrouver
01:09des repères. Je m'attendais à une préparation difficile et elle l'est. Mais je sais que grâce
01:14à cette préparation difficile, je serai prêt le jour J, donc je n'ai pas trop d'inquiétude par
01:19rapport à ça. Mais effectivement, j'ai appris sur plein d'autres paramètres. J'étais déjà bien
01:26concentré sur le judo et la préparation physique, mais sur tout ce qui est à côté, la récupération
01:31notamment, j'ai beaucoup fait de travail là-dessus, sur l'alimentation, sur le sommeil, sur l'hydratation
01:39et puis aussi sur l'aspect mental. Depuis 4-5 mois, je travaille avec un préparateur mental,
01:46ce qui n'était pas le cas avant Tokyo. Je pense que ça a permis de faire des déclics et d'arriver
01:52avec plus de confiance et de sérénité aussi. Des atouts qui ne seront pas de trop sur ces
01:57Jeux de Paris, forcément dans une autre dimension pour un athlète français.
02:02Ces Jeux de Paris sont un peu particuliers puisqu'il y a plus de pression sur
02:09les autres Jeux paralympiques. J'en ai connu qu'un, c'était les Jeux de Tokyo,
02:13mais on sent beaucoup plus de pression de la part des proches, des amis, des médias.
02:20Cette pression, j'essaye de la gérer, de la canaliser et de faire le transfert sur l'entraînement
02:27en restant hyper concentré et en essayant vraiment sur chaque période d'entraînement,
02:33sur le tapis, en préparation physique, de donner le maximum et aussi de donner le maximum en dehors
02:40des séances sur la récupération. Essayer de récupérer le mieux possible pour être vraiment
02:46le plus en forme sur chacun des entraînements. J'essaie vraiment de rester concentré sur cette
02:50logique-là. Il y a les Jeux olympiques qui sont passés par là. Ça a remis un coup de pression
02:58où il y avait beaucoup d'excitation. On avait envie d'y être, nous, aux Jeux paralympiques,
03:05mais la préparation n'était pas terminée. On avait aussi envie de finir la préparation. Mon
03:10objectif, c'est vraiment de faire une préparation au top, d'arriver au village en étant prêt,
03:17en ayant fait tout ce que j'avais à faire pour pouvoir lâcher les chevaux sur le jour J.
03:22Les Jeux, la préparation est un peu différente parce qu'il y a plus d'énergie dans notre
03:28environnement. Il faut savoir prendre tout ce soutien et tous ces encouragements,
03:36mais en même temps garder les pieds sur terre et rester concentré sur l'entraînement.
03:41Ce qui change aussi des autres compétitions comme les championnats d'Europe et les
03:44championnats du monde, c'est le temps de préparation. L'été dernier, on préparait
03:50un championnat d'Europe et dans la foulée un championnat du monde. Ça se passait début août
03:56et mi-août et on a débarré la préparation. C'était début juillet, donc une préparation
04:01qui était un peu plus courte. Cet été, pour les Jeux, on a plus de temps, on a deux gros mois.
04:08C'est aussi un temps de préparation plus long. On a eu des blocs de préparation avant cet été
04:15qui servaient à cette préparation-là. Chaque moment correspondait à une brique
04:25pour essayer de construire quelque chose de solide pour les Jeux. On a fait beaucoup de volume avant
04:32cet été. On a refait un peu de volume sur le premier stage et on affine, on fait du plus court,
04:38du plus intense. Ce temps de préparation long va nous permettre d'arriver sur les Jeux au top
04:46niveau. Le jour des Jeux, l'objectif, c'est qu'on soit au pic de notre forme sur cette année,
04:52voire même sur cette Olympiade. Je pense que c'est plutôt bien parti pour l'instant.
04:56Avec une donnée nouvelle à gérer cette fois, celle du poids, car sa catégorie des moins de
05:0281 kilos, fut l'une de celles qui ont disparu pour permettre aux non-voyants de combattre
05:07séparément des malvoyants. Beaucoup des moins de 81 sont montés en moins de 90. Je suis d'ailleurs
05:14le seul ancien moins de 80 qui est descendu en moins de 113 kilos.
05:21Ça me coûte, mais pas trop. J'arrive à gérer ces régimes-là. Par contre, il y a beaucoup de
05:26moins de 66 qui sont montés aussi en moins de 113, ce qui fait que les catégories sont beaucoup
05:31plus denses. On retrouve certains favoris des moins de 113 d'avant, mais il y en a aussi des
05:36nouveaux. Dans ma catégorie, la particularité d'avoir deux champions paralympiques de Tokyo,
05:42le moins de 106 et le moins de 113, deux Ouzbeks. La particularité aussi sur les Jeux de Paris,
05:50c'est que récemment, il y a deux ou trois favoris qui ont été sortis de la ranking et qui ne
05:57participeront pas aux Jeux paralympiques pour des causes de classification visuelle. C'est
06:04un paramètre qui rebat aussi un petit peu les cartes. Comme c'était une catégorie dense,
06:09il reste pas mal de favoris et tous les sélectionnés pour les Jeux seront forts,
06:15mais ça rebat quand même un petit peu les cartes. Moi, je passe du coup maintenant
06:21numéro 2 de la ranking. Sur les précédents Jeux de Tokyo où on combattait tous ensemble,
06:26quel que soit le handicap, qu'on soit non-voyant ou malvoyant, on s'est retrouvé avec un seul
06:31non-voyant médaillé de bronze en moins de 60 kilos. Partant de ce constat, c'est évident
06:40qu'il y a une différence entre le judo malvoyant et non-voyant. On a fait un pas vers un système
06:47plus juste, je trouve, et c'est une bonne chose. On s'est retrouvé avec des écarts de poids assez
06:57conséquents et je pense qu'il y a un travail à faire pour trouver des écarts entre les différentes
07:02catégories un peu plus justes. Mais en tout cas, du point de vue du handicap, on a fait un gros pas,
07:08même si ça reste compliqué de trouver le système le plus juste possible parce qu'on ne peut pas
07:13diviser les catégories à l'infini pour qu'il y ait la même équité entre chaque athlète.

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