• il y a 4 mois
Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bonjour à toutes. Ravie de vous retrouver pour notre rendez-vous face à Michel Onfray.
00:05Bonjour Michel !
00:06Bonjour Laurence.
00:07Quel bonheur de reprendre le fil de nos échanges qui se sont interrompus un petit mois pendant l'été.
00:12Un été studio, j'imagine, vous avez beaucoup travaillé ?
00:14Oui, je ne fais que ça.
00:15Écrit des livres, des livres ?
00:17Au moins un.
00:18Au moins un pendant l'été ?
00:19Oui, oui. Et puis quelques opéras de Wagner, Bayreuth.
00:23Oh, formidable. Beau programme.
00:25En tout cas, c'est reparti pour une saison de débats, de discussions autour de l'actualité avec votre point de vue philosophique.
00:30Évidemment, on essaie toujours de mettre de la philosophie dans nos émissions.
00:34Au menu aujourd'hui, la vacance du pouvoir, Michel. Et non pas les vacances du pouvoir.
00:39Nous avons battu le record de la 4ème République en matière de gouvernement démissionnaire.
00:43Et oui, impossible n'est pas français.
00:45Le gouvernement de Gabriel Attal a démissionné le 16 juillet et le président de la République continue de consulter.
00:52Certains diront de procrastiner.
00:53Qu'est-ce que cela symbolise à vos yeux ?
00:55Une façon de ne pas prendre en compte le résultat difficilement lisible des élections ?
01:00Ou de jouer la montre pour prouver qu'il reste le maître des horloges ?
01:04On va voir ce que vous en pensez.
01:05La gauche, ou encore le nouveau front populaire, se divise après un été où la dénommée Lucie Castet
01:11s'est rêvée en première ministre imaginaire de notre pays.
01:14Les appels à la grève se multiplient pour le 7 septembre et l'horloge tourne, encore elle,
01:18alors qu'il faudra présenter et voter rapidement le budget avant qu'il ne soit trop tard.
01:23La droite juge pour l'instant en décevant de les discussions avec le président Macron.
01:26Alors à quoi jouent nos politiques ?
01:28Encore une question que je vais vous poser.
01:30Parce que pendant ce temps, les Français voient leurs problèmes du quotidien perdurer.
01:34Pouvoir d'achat toujours au centre des préoccupations.
01:37Insécurité qui repart après la trêve olympique.
01:40La mort d'un gendarme fauché par un délinquant multirécidiviste à Mougins
01:44lors d'un refus d'obtempérer a provoqué une onde de tristesse et de colère dans le pays.
01:49On entendra les mots douloureux de sa veuve qui s'est exprimée mercredi.
01:53Elle a accusé la France d'avoir tué son mari en raison de son laxisme.
01:57Des mots chocs qui font grincer des dents le pouvoir et les haut-gradés.
02:01On va analyser cette grande colère française face à ce qui est ressenti comme une impuissance de l'État.
02:07Voilà pour le sommaire de notre face à Michel Onfray.
02:09On commence peut-être par cette drôle de pièce.
02:12Je ne sais pas si le mot drôle est le mot qui convient, Michel.
02:15Ce vaudeville qui se joue depuis la dissolution et les élections législatives anticipées de juillet dernier.
02:20Nous avons donc, je vous le disais, battu le record de la quatrième république
02:23en termes de vacances du gouvernement. 38 jours sous la quatrième, on est au-delà.
02:27Aujourd'hui, tous les ministres qui sont en poste sont démissionnaires,
02:31donc condamnés à expédier les affaires courantes.
02:33C'est un vrai problème à vos yeux ou est-ce qu'on peut continuer comme ça indéfiniment ?
02:37Non, pas du tout. C'est le vrai problème.
02:38Je crois vraiment que le général de Gaulle avait fabriqué la cinquième république
02:42parce qu'il disait des élections qu'elles étaient la rencontre d'un homme et d'un peuple
02:46et l'homme ne se servait pas du peuple pour le général de Gaulle.
02:50L'esprit des lois du général de Gaulle, c'était ça, c'est-à-dire l'homme sert le peuple.
02:54Avec Emmanuel Macron, c'est très exactement l'inverse.
02:56L'homme se sert du peuple, voire méprise le peuple.
02:59Il y a effectivement la lettre de la loi, mais il y a aussi l'esprit des lois
03:02et la lettre de la loi dit un certain nombre de choses.
03:04Par exemple, elle ne dit pas, les silences font sens aussi,
03:07elle ne dit pas que la cohabitation soit possible ou pensable,
03:09simplement parce que le général de Gaulle n'imaginait pas une seule seconde
03:12qu'un chef de l'État puisse rester accroché comme une bernique à son rocher
03:16en disant « je suis là, je ne quitterai pas ».
03:18Le général de Gaulle dit « le peuple ne veut plus de moi, je m'en vais ».
03:20Il a donné l'exemple en 1969, comme chacun sait, avec le référendum.
03:23Emmanuel Macron détruit la cinquième république et donc il restaure la quatrième république.
03:27Il y a deux personnages qui veulent la quatrième république.
03:29C'est Jean-Luc Mélenchon, sa sixième république.
03:32Oui, il veut sa sixième république, voilà.
03:33La sixième, c'est la quatrième, elle a déjà eu lieu, sa sixième république.
03:36C'est le pouvoir des partis, ce que le général de Gaulle appelait les politiciens.
03:39On va l'écouter tout à l'heure.
03:40Formidable.
03:41Vous savez qu'on ne peut pas faire une émission sans de Gaulle.
03:43Absolument.
03:44Et donc c'est le pouvoir des gens qui font de la politique et qui font de leur métier la politique.
03:48On voit bien que Mélenchon n'a rien à faire de la France,
03:51que Emmanuel Macron n'a rien à faire de la France, encore moins des Français.
03:55Depuis 2005, les Français qui parlent...
03:57C'est votre avis, on imagine quand même que le président de la République
03:59est concerné par le sort de ses compatriotes.
04:01Non, parce que si on est concerné par le sort des compatriotes,
04:03on fait ce que les compatriotes demandent quand on leur demande leur avis.
04:07C'est-à-dire qu'à chaque fois...
04:08En 2005, on leur a demandé leur avis sur le traité constitutionnel.
04:10En 2008, on a dit vous avez mal voté, on recommence.
04:13Et c'est même pas on recommence, on va vous le faire avaler ce traité européen.
04:16Et à chaque fois que le Rassemblement National gagne,
04:19on le laisse exister ce Rassemblement National.
04:21Alors s'il est fasciste, s'il est nazi, s'il est d'extrême droite,
04:23qu'on le montre, qu'on porte plainte, qu'on aille au tribunal,
04:26qu'on fasse un Nuremberg contre Marine Le Pen et qu'elle n'existe plus.
04:29Si ça n'est pas le cas, qu'on arrête avec ça.
04:30Parce qu'effectivement, on se sert du Rassemblement National depuis des années
04:34pour criminaliser une partie du peuple français.
04:3810 millions, quand même, qui ont voté.
04:40J'ajouterais même, pour faire bonne mesure,
04:41qu'il y a aussi tous les électeurs de la France insoumise qu'on criminalise.
04:46On les laisse faire, ils existent, il n'y a pas de problème,
04:48ils peuvent déblatérer toute leur sottise antisioniste.
04:50Et puis à un moment donné, on dira
04:52mais ils ne font pas partie de l'arc républicain.
04:54Donc je consulte, mais ceux-là, je ne les consulte plus.
04:56Ceux-là, je ne veux plus les voir.
04:57Donc on détruit la Ve République, son esprit, sa lettre,
05:01et c'est une psychopathologie.
05:02Mais Michel, le résultat de ces élections législatives anticipées
05:06n'était pas si lisible que ça.
05:07Sans doute pour le premier tour.
05:08Pour le second tour, il n'était pas très clair.
05:11Vous en retirez quoi des résultats, vous ?
05:14Mais cette idée que Jean-Luc Mélenchon arrive à l'écran en disant
05:18c'est moi qui parle, je suis le premier, je dis nous avons gagné
05:20et que toute la presse dit ils ont gagné.
05:22Mais ils n'ont pas gagné.
05:24Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
05:25C'est un coup d'État médiatique, c'est un coup d'État verbal
05:29de Jean-Luc Mélenchon qui dit une chose,
05:31c'est ce qu'on appelle le performatif.
05:32Vous savez, je vous déclare marié-femme.
05:33Donc d'un seul coup, vous êtes devenu marié-femme.
05:35Lui, il dit j'ai gagné.
05:36Mais comment ça il a gagné ?
05:378h à 20h, d'un seul coup, il nous dit j'ai gagné.
05:3920h02.
05:4020h02, oui.
05:41Il aurait même pu le dire une heure avant
05:43parce que de toute façon, c'était sa stratégie.
05:45Il dit on préompte la victoire.
05:47La victoire, non, il y en a un qui a vraiment perdu,
05:49c'est Emmanuel Macron.
05:50Et deux qui ont d'une certaine manière gagné,
05:52mais un qui a gagné, c'est le Rassemblement National tout seul.
05:55Et puis les autres qui ont gagné,
05:57mais qui n'ont pas gagné avec un programme.
05:59Le Rassemblement National a un programme.
06:01Le Nouveau Front Populaire a un programme,
06:02c'est la haine du Rassemblement National
06:04et de ceux qui votent pour le Rassemblement National.
06:05Ça ne fait pas une politique.
06:07Au point que Gérald Darmanin se trouve élu
06:10par des gens de la France Insoumise
06:12qui nous disent récemment, enfin qui le disent tout le temps,
06:14la police tue.
06:15Les gens qui nous disent la police tue
06:17vont voter pour Gérald Darmanin
06:19qui accepte les voix.
06:20Le maire du Havre s'en vient nous dire
06:22que jamais le Rassemblement National,
06:24mais qu'il veut bien accepter les communistes,
06:26les communistes qui défendent le Hamas.
06:28Moi je pensais que sur cette question du Hamas,
06:30les gens rebattraient les cartes
06:32en disant est-ce que vous voulez voter pour ou contre le Hamas ?
06:34Il y a des gens qui ont voté pour, franchement, clairement.
06:36Alors qu'on le dit, à ce moment-là,
06:38que ceux-là sont dangereux pour la République
06:39et qu'ils sont dangereux pour la France.
06:41Mais ce n'est pas du tout ce qui est dit
06:42parce que c'est toujours la petite tamboucle
06:44des politiques politiciennes,
06:45ce qui me fait dire qu'effectivement,
06:46il n'y a pas grand souci,
06:47ni de la France, ni des Français, ni du peuple.
06:48Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
06:51Qu'est-ce que cela dit au fond de la psychologie d'Emmanuel Macron ?
06:53On disait qui a gagné, qui a perdu.
06:54Vous dites Emmanuel Macron a perdu.
06:56Un, est-ce qu'il l'a réalisé ?
06:58Et deux, est-ce qu'il ne joue pas la montre,
07:00comme je le disais tout à l'heure,
07:01pour montrer justement qu'il est le maître des horloges ?
07:04Non, c'est un transgresseur
07:06et c'est quelqu'un qui se ment à lui-même.
07:08Donc, il est dans la logique de la post-vérité.
07:11Il dit une chose, si dix minutes après,
07:12il faut dire le contraire parce qu'il a changé d'interlocuteur.
07:14On l'a vu avec Philippe de Villiers,
07:16quand il était allé au Puy-du-Fou,
07:17il parle des deux corps du roi,
07:19il parle du monarque qui manque.
07:20On dit, tiens, il est devenu monarchiste, cet homme.
07:23Et puis après, il s'en va en voir un autre,
07:24il dit, en Algérie, je crois me souvenir,
07:27il n'y a pas de culture en France.
07:28Il n'y a pas de culture française, pardon.
07:30Et puis, une autre fois, il dit l'inverse.
07:32Enfin, on se dit, mais que dit-il, cet individu ?
07:35Il est dans un miroir en permanence.
07:36Donc, il est transgressif, c'est ça ?
07:38Alors, il est transgressif,
07:39c'est-à-dire, si vous dites oui, il dira non,
07:41si vous dites non, il dira oui, il veut qu'on l'aime.
07:43Et ce n'est pas avec ça qu'on fait un chef d'État.
07:46Le chef d'État, c'est l'homme qui a le sens du service,
07:48c'est quelqu'un qui sert le peuple français.
07:50Lui, il se sert du peuple français.
07:51Je vous rappelle que pour l'avant-dernière élection européenne,
07:54il avait dit, il ne faut surtout pas
07:55que le Rassemblement National gagne.
07:56Et souvenez-vous, la logique, c'est,
07:58on laisse Marine Le Pen exister pendant des années,
08:01et puis, quelques temps avant les élections,
08:02souvent entre le premier et le deuxième tour,
08:05on dit, oh là là, attention, Das Reich,
08:07etc., c'est les nazis.
08:08D'un seul coup, on se découvre que c'est les nazis.
08:10Et puis, il dit, il ne faut surtout pas qu'elle soit la première.
08:13Elle a été la première.
08:14Qu'est-ce qu'il dit ?
08:15Elle a gagné de si peu que gagner de si peu,
08:17ça s'appelle perdre, donc nous avons gagné.
08:19Et les gens disent, oh ben oui, c'est formidable.
08:21Il y a cette espèce de bêtise, je dirais,
08:23de ce qui est devenu la populace.
08:24C'est-à-dire, la populace, c'est un peuple qui n'est pas éduqué,
08:27qui n'a pas gardé son esprit critique,
08:29et qui entend Mélenchon qui dit, à 20h, nous avons gagné.
08:32Ah ben là, ils ont gagné.
08:33Et qui dit, Marine Le Pen a perdu, a gagné,
08:35mais elle a gagné de tellement peu que finalement, ça s'appelle perdre.
08:37Ah ben, elle a perdu.
08:38Non, et à un moment donné, il faut garder un peu son esprit critique
08:41et se dire qu'il y a des gens qui gagnent et des gens qui perdent.
08:43Et puis, il y a surtout des idées qui gagnent.
08:45On le sait très bien qu'il y a des sondages qui sont donnés
08:48et les gens ont envie de sécurité, de tranquillité, de propriété.
08:51Ils ont envie que leurs femmes, leurs filles, leurs soeurs
08:55puissent sortir le soir sans se faire agresser, sans se faire insulter, etc.
08:58Que les gens qui écrasent des gendarmes parce qu'ils refusent le contrôle
09:03ne soient pas laissés dans la nature.
09:05Que des gens qui ont des OQTF ne puissent pas bénéficier de tout le système français, etc.
09:09Les gens veulent ça très précisément.
09:10Un chef d'État, quand il entend ça, il fait en fonction de ça.
09:14Vous voyez que le désir de la peine de mort remonte.
09:17Moi, je serais chef de l'État, je vais me dire, c'est terrible.
09:19Je suis abolitionniste, je ne défends pas la peine de mort.
09:21Si on veut vraiment qu'elle ne remonte pas,
09:23on fait le nécessaire pour que les gens ne recourent pas à ça.
09:25Les gens disent, mais vous ne nous protégez plus.
09:27Coupez donc la tête de ces gens-là.
09:28Je ne suis pas pour ça, entendons-nous bien.
09:30Mais je dis simplement qu'un chef d'État qui est abolitionniste
09:33dirait qu'il faut tout faire pour qu'on n'en arrive pas à revenir à cette idée-là.
09:37Michel Onfray, j'aimerais juste vous faire écouter l'ironie mordante
09:40d'un sénateur, elle s'appelle Claude Maluret, vous devez le connaître.
09:43Indépendant, sénateur de l'Allier,
09:45qui décrit avec des mots choisis la situation politique actuelle.
09:48Écoutez.
09:49La majorité est toujours relative.
09:51Chaque projet de loi continuera de faire l'objet de discussions épuisantes
09:55avec suspense sur le 49-3 et la motion de censure.
09:58L'ultra-gauche va continuer de transformer l'Assemblée en ZAD, zone à délirer.
10:02La présidente du groupe RN va continuer de vérifier tous les jours
10:06que ses députés n'ont pas oublié leur cravate ou leur col clodine,
10:09indispensable au déguisement du loup en grand-mère.
10:12La majorité cherchera des alliés texte par texte.
10:15Le président du Sénat continuera de se frotter les mains
10:17puisque le blocage de l'Assemblée en fait l'interlocuteur obligé du gouvernement.
10:21Dans ce contexte, le défi du président de la République
10:24restera le même que depuis 2017.
10:27Comment réformer un pays champion du monde de la grève,
10:30de la dépense publique et de la consommation d'antidépresseurs
10:34dont les habitants sont persuadés qu'on les mène vers le gouffre
10:37au moment même où les deux plus grands journaux allemands et anglais,
10:40le Spiegel et The Economist,
10:42expliquent que la France est le pays d'Europe
10:44qui a de loin le mieux répondu aux crises sanitaires, économiques et énergétiques.
10:49Voilà, on est en face à Michel Onfray sur CNews et Europe 1.
10:52On va en entendre le sénateur Claude Malheur.
10:54Et vous adhérez à ce qu'il dit, à cette peinture de cette époque politique ?
10:57– Oui, moi je suis un peu hypermésique, j'ai de la mémoire, puis j'ai mon âge.
10:59Je me souviens de l'époque où il avait une belle bacante
11:01et où il était chez Jacques Chirac.
11:03Donc il était moins fringant à cette époque-là.
11:05Aujourd'hui il a des traits, je ne sais pas s'il écrit lui-même ses textes,
11:07s'il les écrit pour d'autres. – J'imagine que si.
11:09– Oui, vous imaginez.
11:10Mais moi je n'imagine rien, tant que je n'ai rien vu.
11:12Mais c'est une belle vue. – Cartésien, cartésien.
11:14– Oui, je ne crois que ce que je vois.
11:16Mais c'est formidable, le texte est formidable.
11:18Simplement on se dit, je crois que ce monsieur s'occupe aujourd'hui des Ehpad.
11:21C'est son métier maintenant, dehors d'être sénateur.
11:23Et qu'il y a eu un moment donné où avec les Ehpad, c'était quand même pas terrible.
11:26Donc j'aime bien les gens qui effectivement ont une belle plume,
11:28une belle parole, une belle voix.
11:30Il y a juste un moment donné, quand on a été ministre de Jacques Chirac,
11:33je pourrais bien me souvenir des droits de l'homme,
11:35si je me souviens bien de l'époque de la bacante.
11:37Et quand on a été aussi l'homme qui était plus ou moins responsable
11:40de ce que sont aujourd'hui les Ehpad, bon.
11:42– Mais sur le pays ingouvernable, sur cette façon de…
11:45– Qui peut dire le contraire ?
11:47Là je veux dire que ce n'est quand même pas un scoop.
11:49Qu'ils nous disent que c'est ingouvernable, je pense que n'importe qui,
11:52même les gens les plus simples, les plus modestes intellectuellement,
11:54ont bien compris que c'était la chienlit
11:56et qu'elle était organisée par le chef de l'État qui ne sait pas quoi faire.
11:59Il dit, je dégoupille une grenade et je la remets dans les pattes.
12:02C'est une formule d'Emmanuel Macron.
12:04Et puis après il se dit, oh là là, je ne savais pas du tout que c'était ça, une grenade.
12:07Je ne savais pas du tout que ça pouvait produire ce genre d'effet.
12:09J'ai dit, moi je fais ceci et puis la gauche ne va pas savoir s'entendre
12:12et puis je vais retrouver une majorité qu'il n'avait déjà pas.
12:15C'est pourquoi un chef d'État qui n'a pas de majorité devrait,
12:18dans l'esprit à la lettre de la Ve République, se dire,
12:22je n'ai pas de majorité, je m'en vais.
12:24On sait bien que le problème c'est lui.
12:26C'est lui personnellement, Emmanuel Macron, c'est un problème.
12:28– Ce n'est pas le système.
12:30– Le système, il est en train de le détruire.
12:32Donc évidemment, d'ailleurs tout le monde le détruit.
12:34Quand on est passé au quinquennat, quand on a supprimé…
12:36– Le cumul des mandats.
12:37– Le référendum, toutes ces choses-là font que, et même Maastricht,
12:41excusez-moi, je reviens toujours là-dessus.
12:43– C'est le fondement, bien sûr.
12:44– Dans la Ve République, c'est quand même la souveraineté qui prie.
12:46Mais en 1992, on ne dit plus de souveraineté nationale, donc c'est fini.
12:49C'est un torchon, c'est un chiffon aujourd'hui.
12:51Mais même le chiffon, ils sont encore en train de le découper, de le tailler, etc.
12:55Il veut résoudre le problème, c'est extrêmement simple.
12:57Il dit, je m'en vais, élection présidentielle et puis…
13:00– Oui, mais on ne change pas d'Assemblée pour autant.
13:02– Non, ben oui, mais il y a peut-être une Assemblée
13:04qui serait capable d'entendre autrement un nouveau chef d'État
13:06qui, lui, aurait le souci de la France, des Français, du peuple.
13:09Et peut-être des problèmes qui se posent et qu'il faudrait résoudre.
13:11Parce que pour l'instant, les problèmes qui se sont posés
13:13alors qu'il n'y a pas de gouvernement, ils ne sont pas résolus.
13:15Qu'est-ce qui se passe ?
13:16On s'aperçoit qu'on n'a pas besoin de gouvernement, finalement.
13:18À chaque fois, on voit un ministre démissionnaire.
13:20– C'est dangereux, oui.
13:21– Mais c'est dangereux de sa part, de laisser croire ce genre de choses.
13:23On dit, mais alors, ça tourne très bien sans ministre.
13:25On voit bien qu'il y a une espèce d'État profond,
13:27qu'il y a une mécanique mastrichienne,
13:29et que tout fonctionne avec des fonctionnaires.
13:31Finalement, ce sont des fonctionnaires, les ministres,
13:33qui sont juste faits pour venir à la télé
13:35ou pour faire des discours, comme M. Maluret,
13:37en tâchant d'être meilleur que le voisin.
13:39Mais ceci dit, la France, elle est gouvernée.
13:41Comment, s'il y a un problème, on donne un coup de fil ?
13:43À Bruxelles, qui donne le coup de fil ? Le chef de l'État.
13:45Ce n'est pas le Premier ministre, qui aujourd'hui est devenu rien du tout.
13:48Et ce n'est même pas la fonction.
13:50Il y a une époque où le Premier ministre,
13:52vous connaissez la phrase du général de Gaulle,
13:54le Président préside, le gouvernement gouverne.
13:56Aujourd'hui, c'est le Président préside et gouverne,
13:58décide, nomme, on voit bien qu'on nomme machin,
14:00Bidule, Intel, on s'occupe des fréquences télévision,
14:02on s'occupe des nominations de machin, de Bidule.
14:04On se dit, mais j'ai écrit un livre qui s'appelle
14:06Théorie de la dictature, il y a plusieurs années.
14:08– On y est ? – Bien sûr, je disais déjà qu'on y était.
14:10Mais c'est une dictature cool.
14:12C'est-à-dire que ce n'est pas du tout
14:14casqué, armé, botté.
14:16– 2.0.
14:18– Simplement, vous disparaissez.
14:20D'un seul coup, il y a, je veux dire,
14:22disparu du service public.
14:24– Du service public, voilà.
14:26Michel Onfray n'existe plus.
14:28– Dans une autre dictature, je serais en prison.
14:30C'est quand même beaucoup mieux aujourd'hui.
14:32On serait baillonnés.
14:34Il y a une époque où on vous coupait la tête.
14:36Il y a une époque où on vous mettait en prison.
14:38Il y a une époque où on vous torturait.
14:40Il y a une époque où on terrorisait votre famille.
14:42Aujourd'hui, on vous invisibilise.
14:44Et puis, on fait fonctionner les médias.
14:46Il y a des gens dont le métier consiste à pourrir
14:48la vie des gens sur les médias.
14:50Et vous avez un effet de groupe impressionnant.
14:52Il y a des usines à clics.
14:54Les gens dont le métier consiste à cliquer, cliquer, cliquer.
14:56Et laisser croire qu'il y a 15 000 personnes
14:58qui pensent qu'il y a peut-être 13 personnes
15:00derrière ces 15 000.
15:02– On les appelle les trolls d'ailleurs,
15:04ceux qui font ça sur les réseaux sociaux.
15:06On parlait à l'instant du général De Gaulle.
15:08On va juste l'écouter en 1965 sur le fameux régime des partis.
15:10Écoutez, il pense que ce serait une catastrophe.
15:12C'est une catastrophe nationale.
15:14– À la place de ce chef d'État qui est fait
15:16pour empêcher que la République ne retombe
15:18à la discrétion des partis,
15:20on met un chef d'État
15:22qui n'est que l'émanation des partis.
15:24Alors, je vous le répète,
15:26on n'aura rien fait du tout.
15:28Et tout ce qu'on aura écrit dans la Constitution
15:30ne changera rien à rien.
15:32On en reviendra à ce qu'il était avant,
15:34avec peut-être quelques formes légèrement différentes.
15:38Mais on en reviendra au gouvernement,
15:42si tant est qu'on puisse l'appeler comme ça,
15:44des partis.
15:46Et ce serait, j'en suis sûr,
15:48comme j'en ai toujours été sûr,
15:50une catastrophe nationale.
15:52– Catastrophe nationale, Michel Enfray.
15:54– Il n'y a pas mieux de dire.
15:56Ce personnage a tout vu,
15:58l'avant, le pendant, l'après.
16:00Donc effectivement, il fait une description.
16:02Je ne vais pas dire qu'il n'avait pas de mérite,
16:04mais on voit comment fonctionnent les partis.
16:06C'est une question de boutique.
16:08Donc on parle de la France, on parle de la République,
16:10on utilise des grands mots,
16:12liberté, égalité, fraternité.
16:14Mais en gros, c'est la soupe.
16:16On a été élu à l'Assemblée nationale,
16:18avec des gens qui se détestent, mais qui se sont dit
16:20que si on trouve un ennemi commun,
16:22on oublierait qu'on se déteste véritablement.
16:24Il y en a un qui est là pour ça.
16:26Ça fait des années qu'il s'est rassemblé à l'Assemblée nationale.
16:28On s'est dit, allez hop, celui-ci, allons-y d'un seul coup.
16:30La droite, la gauche, tout ce monde l'a fini par dire
16:32il faut faire barrage au fascisme et on y va.
16:34Ça, si ce n'est pas le jeu des partis,
16:36si ce n'est pas la politique politicienne des partis,
16:38je ne comprends rien.
16:40Et le problème des Français là-dedans,
16:42où était la question du pouvoir d'achat ?
16:44De la sécurité. On va en parler tout à l'heure.
16:46Mais alors, comment est-ce que tout cela va se terminer ?
16:48Il va falloir voter le budget.
16:50Les échéances sont extrêmement précises.
16:52Mi-septembre, la France, je le rappelle,
16:54a été placée en procédure pour déficit
16:56excessif par la Commission européenne.
16:58Elle devrait économiser
17:00110 milliards d'euros ces prochaines années.
17:02Une fois de plus, on danse
17:04au bord du gouffre ?
17:06Ah oui. Mais là encore, la souveraineté,
17:08c'est normalement une souveraineté économique.
17:10On doit pouvoir décider de ce qu'on fait de notre argent.
17:12Et là, on ne décide pas de ce qu'on fait de notre argent.
17:14On a bien vu, avec les cérémonies des Jeux olympiques,
17:16l'espèce de manifeste
17:18pour la créolisation généralisée,
17:20pour toute l'idéologie. On dit, vous avez bien compris
17:22que c'est ce qu'il faut penser. C'est comme ça qu'il faut
17:24aujourd'hui réfléchir et penser.
17:26On se dit, on est obligé d'entrer
17:28dans cette logique-là, sinon on n'existe pas.
17:30Donc, je pense effectivement qu'il n'y a plus
17:32de souveraineté nationale, qu'il y a une espèce
17:34d'idéologie dominante et que
17:36il y a des gens dont le métier consiste
17:38à faire de la politique. C'est pas un métier,
17:40c'est normalement la politique. On a parfois des papiers
17:42nous disant, oh là là, ils étaient députés,
17:44la République En Marche, ils cherchent du travail,
17:46les pauvres, et alors, ça leur fait du bien
17:48de revenir à la réalité.
17:50Non, je crois qu'il y a un moment donné,
17:52jadis, à l'époque du général de Gaulle, les gens avaient
17:54une légitimité historique. Ils avaient été résistants,
17:56ils avaient peut-être été vichistes au départ,
17:58puis ils ont compris en 1942 qu'il valait mieux
18:00changer son fusil d'épaule et
18:02devenir résistants, comme Mitterrand,
18:04fin 1943.
18:06Mais au moins, ces gens avaient une espèce de légitimité
18:08historique, aujourd'hui, où sont les légitimités
18:10des hommes politiques ? Non, puis vous voyez bien,
18:12reprenez le passé,
18:14qui est souvent impassif, de tous ces gens
18:16de la République En Marche, ils viennent tous du socialisme.
18:18Il y a Gabriel Attal, Borne,
18:20M. Macron, tout le monde oublie qu'il était
18:22ministre de François Hollande. Enfin, c'est le socialisme
18:24qui continue. Et d'une certaine manière,
18:26quand la droite arrive au pouvoir, elle fait
18:28exactement la même politique. Depuis 1992,
18:30c'est la même politique, avec des gens qui nous
18:32laissent croire que parce qu'ils n'ont pas le même costume,
18:34c'est pas du tout la même chose.
18:36C'est pas du tout la même chose d'avoir machin
18:38plutôt que bitume. Si les gens
18:40veulent rester dans l'Europe, ne veulent pas le Frexit,
18:42pensent qu'effectivement, l'Europe
18:44de Maastricht est l'horizon indépassable, on ne pourra rien faire.
18:46J'aimerais juste qu'on écoute Jean-Luc Mélenchon,
18:48parce qu'il continue à jouer sa partition
18:50du chaos. On va l'écouter répondre,
18:52notamment à ceux qui l'accusent d'acquaintance
18:54avec l'antisémitisme, une réponse qui a été
18:56faite juste après l'attentat contre la synagogue
18:58de la Grande Motte, qui s'est déroulée
19:00le week-end dernier. Écoutez Jean-Luc Mélenchon.
19:02Ils ne sont pas capables d'en donner
19:04la moindre preuve. Qu'on ne gagne rien
19:06à fracturer
19:08sans cesse les gens.
19:10Y a-t-il trop
19:12de gens pour lutter contre l'antisémitisme
19:14qu'on puisse se passer des insoumis ?
19:16Et du premier d'entre eux, que je suis,
19:18c'est odieux. C'est odieux.
19:20Y a pas de mots pour montrer
19:22la lâcheté d'une telle attitude.
19:24Est-ce que j'accuse la droite ou Mme Le Pen
19:26de chaque attentat
19:28contre un noir ou un arabe ?
19:30Est-ce que je le fais ? Non. J'ai assez de bon sens
19:32pour comprendre que ce n'est pas
19:34à ça qu'elles appellent.
19:36Ou à ça qu'ils appellent. Il faut faire
19:38bloc en face du racisme
19:40et de l'antisémitisme.
19:42Il joue... Il ose tout, en fait, Jean-Luc Mélenchon.
19:44Ça, ça, on le reconnaît. Mais quand il s'en vient
19:46nous dire les attentats contre les noirs
19:48et les maghrébins, où et quand ?
19:50Et par qui ? Et est-ce que Mme Le Pen
19:52est responsable d'attentats qui n'existent pas ?
19:54C'est quand même assez drôle, ce monsieur
19:56qui nous dit que l'antisémitisme est résiduel.
19:58C'est-à-dire, en gros, il reste plus rien.
20:00S'il y a encore un peu d'antisémitisme dans l'extrême-droite,
20:02nous dit-il, mais elle est où, son extrême-droite ?
20:04C'est lui qui est odieux. Cette façon
20:06de considérer que le Hamas, c'est fort sympathique,
20:08c'est un parti résistant
20:10contre l'occupation israélienne.
20:12C'est quoi Israël, si ce n'est le pays des Juifs,
20:14si ce n'est l'État juif ou l'État des Juifs ?
20:16On peut discuter de longues heures, si on veut, sur ce sujet.
20:18Parce qu'il y a quand même un moment donné, moi, je veux bien lui faire la démonstration
20:20qu'il est antisémite. Ça ne pose aucun problème.
20:22C'est très facile à démontrer que quelques-uns
20:24chez lui le sont, madame Arcelia Soudé.
20:26Paradoxe extraordinaire. Cette dame est responsable
20:28de la lutte contre l'antisémitisme à l'Assemblée nationale.
20:30Mais c'est formidable. C'est formidable.
20:32C'est Goebbels qui s'occuperait
20:34des droits de l'homme, si vous voulez. Il y a un moment donné,
20:36on se dit qu'il y a un truc qui ne va pas.
20:38Effectivement, détruisez Israël.
20:40Détruisez le peuple juif.
20:42Interdisez aux Juifs de pouvoir
20:44disposer de cette terre. Faites de telle sorte
20:46que ce soit effectivement du Jour d'un
20:48jusqu'à la mer, la Palestine. C'est-à-dire,
20:50vous faites des Juifs, vous les collez sur un bateau,
20:52sur l'exodus, vous recommencez. Donc, il arrête
20:54de laisser croire qu'il n'est pas
20:56antisémite comme on était antisémite au 19e siècle.
20:58C'est-à-dire, en mesurant les crânes et en disant
21:00qu'il y a une espèce d'infériorité
21:02physiologique. On a vu la forme de leur nez
21:04ou je ne sais quoi. Plus personne n'est comme ça, fort heureusement.
21:06Mais l'antisémitisme, aujourd'hui,
21:08il a pris des formes. Il y a eu un antisémitisme qui était
21:10un anti-judaïsme, chez Voltaire, par exemple.
21:12Il y a eu un antisémitisme qui a été
21:14scientifique ou pseudo-scientifique, je dirais,
21:16avec des vachés de la Pouge, dont on a oublié un peu l'existence,
21:18mais tous ces faux scientifiques du 19e siècle.
21:20Aujourd'hui, il a pris la forme de l'antisionisme.
21:22Alors, on peut être contre la politique
21:24menée par Benjamin Netanyahou. Ça, c'est autre chose.
21:26La France, ce n'est pas
21:28Emmanuel Macron. Ce n'est pas celui qui
21:30gouverne la France qui est la France.
21:32Celui qui gouverne Israël, ce n'est pas
21:34Israël non plus. Il y a des gens mécontents de la politique
21:36de Netanyahou. Donc, on peut
21:38critiquer cette politique, mais critiquer
21:40l'État d'Israël en disant que c'est un État colonialiste,
21:42que c'est un État d'apartheid, etc.
21:44C'est très précisément dire que les Juifs,
21:46ils commencent à nous fatiguer. Le livre dont je vous parlais
21:48tout à l'heure concerne
21:50l'antisémitisme chez les philosophes français du 20e siècle.
21:52Je vous assure que,
21:54de Sartre à Alain Badiou,
21:56en passant par Jean-Luc Nancy, Simone de Beauvoir,
21:58Deleuze, Foucault, etc.
22:00C'est plus compliqué chez Foucault.
22:02Il y a un antisémitisme qui prend la forme de l'antisionisme
22:04et qu'il faudrait que Mélenchon
22:06soit vraiment de son siècle, c'est-à-dire pas du siècle
22:08dernier, et qu'il comprenne que
22:10l'antisémitisme s'est modifié et qu'il incarne
22:12je ne crois pas que ce soit son corps défendant.
22:14Il n'est pas antisémite à l'insu de son plein grime, Mélenchon.
22:16Il l'est de manière finaude.
22:18Il sait très bien qu'il y a un électorat à récupérer là.
22:20S'il y avait un électorat plus important
22:22du côté du philosémitisme, il serait philosémite, Mélenchon.
22:24Il joue une carte personnelle.
22:26La carte d'un septuagénaire qui se dit
22:28mon avenir est derrière moi et si vraiment
22:30je veux pouvoir exister, le chaos, le chaos.
22:32Il pense qu'en étant au second tour
22:34avec Marine Le Pen, il serait élu.
22:36Il se trompe.
22:38Je crois que les gens commencent à comprendre
22:40qu'il n'y a pas d'autre moyen de se méfier de ce personnage
22:42qui nous dit que son héros c'est Robespierre,
22:44Chavez, Castro, etc. On devrait se méfier tout de même.
22:46Michel Onfray, on va faire une toute petite pause
22:48sur CNews et sur Europe 1.
22:50On se retrouve dans une fraction de seconde.
22:52On va parler de la violence qui continue
22:54à prospérer dans notre société.
22:56On écoutera la veuve du gendarme Eric Comine
22:58qui a été tué lundi, renversé,
23:00brisé par un chauffard multirécidiviste.
23:02A tout de suite.
23:04Et on se retrouve pour la seconde partie
23:06de face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
23:08Michel, pendant ce temps-là, pendant que les portes
23:10claquent à droite et à gauche, que les politiques
23:12organisent des sorties de scènes à Cours
23:14ou à Jardin, la réalité s'impose aux Français.
23:16Implacable.
23:18La rentrée arrive, le pouvoir d'achat est toujours au centre
23:20des préoccupations, la sécurité toujours
23:22un problème criant au quotidien.
23:24La mort d'un gendarme de 54 ans,
23:26Eric Comine, fracassé lundi soir à Mougins
23:28par un multirécidiviste qui lui a foncé
23:30dessus lors d'un contrôle routier,
23:32a bouleversé les Français.
23:34Le prévenu avait dit condamnation à son actif,
23:36non seulement pour infraction routière, mais aussi violence
23:38sur personne. On va écouter la veuve
23:40de cet adjudant, elle s'appelle L'Harmonie Comine.
23:42Elle a pris la parole, mercredi,
23:44devant la hiérarchie de la gendarmerie,
23:46devant les élus. Son discours
23:48extrêmement fort, extrêmement bouleversant
23:50a vraiment
23:52marqué les esprits. Écoutez-la.
23:56Je l'affirme haut et fort.
23:58La France a tué mon mari.
24:00La France a tué
24:02mon mari, le père de mes enfants.
24:06La France a tué mon mari
24:08par son insuffisance,
24:10son racisme et son excès de tolérance.
24:12La France
24:14a tué mon mari.
24:16Comment ?
24:18Pourquoi ? Pourquoi cet
24:20homme multirécidiviste
24:22peut-il évoluer en toute liberté ?
24:24Quand est-ce que nos législatifs
24:26ouvriront réellement les yeux ?
24:28Faut-il qu'il soit touché
24:30directement pour agir ?
24:32Combien de morts avant que
24:34l'assassin soit vraiment puni ?
24:36Voilà pour les mots
24:38extrêmement forts de cette veuve
24:40à qui, évidemment, on adresse toutes nos pensées.
24:42Elle a deux enfants de 12 et 16 ans à qu'elle va devoir élever seule.
24:44Vous comprenez sa colère
24:46sourde ? Évidemment.
24:48En même temps,
24:50quand elle dit la France, c'est pas vraiment la France.
24:52C'est d'abord une partie de la France.
24:54Les Français sont
24:56avec elle, vous pensez ? Moi, je pense qu'une majorité de Français
24:58sont avec elle. Vraiment. Plein de gens
25:00sont d'accord avec elle. On partage
25:02l'émotion, sont d'accord avec elle, en ont assez, etc.
25:04Les coupables et les responsables
25:06sont ceux qui pensent, disent,
25:08crient, disent en permanence
25:10que la police tue. Je rappelle quand même
25:12qu'à l'époque du Covid, on avait interdiction de sortir.
25:14On était même verbalisés 135 euros
25:16si on rentrait
25:18avec trois minutes de retard quand on allait chercher
25:20son litre de lait. Et là, on avait
25:22criminalisé la France entière, sauf la famille Traoré
25:24qui descendait, qui faisait des manifestations
25:26dans la rue, qui disait « la police tue, la police tue ».
25:28Et nous avions même à l'époque un ministre de l'Intérieur,
25:30M. Castaner, qui faisait savoir
25:32qu'il était prêt à mettre un genou en terre
25:34pour faire savoir, effectivement, qu'il était
25:36solidaire de la famille Traoré.
25:38Donc, c'est une espèce de...
25:40Il y a deux France, je vous assure qu'il y a vraiment
25:42deux France. Il y a une France qui pense, effectivement,
25:44comme cette dame, qu'une partie
25:46de la France a tué son mari.
25:48Donc, tous ces gens qui laissent dire
25:50que la police tue, alors que ce sont les délinquants
25:52qui tuent. C'est pas la police qui tue. La police,
25:54quand elle tue, elle tue pour éviter de se faire
25:56tuer. Elle tue pour se protéger.
25:58A chaque fois, d'ailleurs, qu'il y a une balle tirée, vous vous retrouvez
26:00au tribunal et c'est vous qui êtes le salaud, etc.
26:02On vous pourrit la vie, vos enfants ne peuvent plus être en école,
26:04etc. Voire, vous passez du temps
26:06en prison, et un certain temps,
26:08parce que là, pour le coup, on ne veut pas bouger, on ne veut pas
26:10remettre les gens dans la rue, etc. Donc, tous ceux qui
26:12nous disent que la police tue sont ceux
26:14qui ont tué ce policier, ce gendarme.
26:16Et il y a plein de gens qui, eux...
26:18– Qui ont contribué à l'affaissement de l'autorité, c'est ça ?
26:20– Bien sûr. C'est-à-dire, si vous pensez
26:22qu'effectivement, on peut faire un délit de fuite,
26:24je rappelle quand même qu'une partie de la gauche
26:26estime que c'est tout à fait défendable.
26:28Mais si vous partez, moi, chaque fois que je me fais arrêter,
26:30j'arrête ma voiture. Si les gendarmes me demandent
26:32quelque chose, mes papiers, j'ai pas de problème, je suis assuré.
26:34J'ai mon permis de conduire, j'ai tous mes points,
26:36etc. Et puis, si j'ai bu un petit coup
26:38et qu'on me fait souffler dans le ballon, j'assume
26:40ce qu'il y aura à faire, mais je n'écrase pas un gendarme pour ça.
26:42Donc, si vous êtes dans
26:44un délit de fuite, c'est un délit
26:46et vous devriez déjà être coupable pour ça.
26:48Mais vous pouvez très bien être dans le délit,
26:50délit, pour le coup, et puis ne pas
26:52être poursuivi. On vous a même dit, il y a même
26:54des préfectures qui vous ont dit, oh là là, pas de chasse, pas de course
26:56de poursuite, c'est dangereux. Donc, laissez-les partir.
26:58Donc, évidemment, il y a une impunité
27:00qui est quasi totale sur ce sujet-là. Vous feriez-vous
27:02arrêter, juger, etc., que
27:04si votre peine est inférieure à un an, de toute façon,
27:06la peine est rien, c'est très exactement la même chose.
27:08– Est-ce qu'il faut, d'ailleurs, appeler ça des refus d'obtempérer ?
27:10Moi, je trouve que le mot ne correspond pas
27:12à la réalité des faits. C'est bien plus grave
27:14quand on roule sur un
27:16membre des forces de l'ordre.
27:18– C'est un homicide, une tentative d'homicide avec un...
27:20– Oui, oui, là, la culpation est pour moi.
27:22– Oui, oui, vous avez raison, il faut avoir
27:24les mots pour cette action-là.
27:26Ce sont des gens qui tuent.
27:28Ce sont des gens qui tuent. Alors, après tu te dis,
27:30mais ce n'est pas moi, c'est à l'insu de mon plein gré.
27:32Et puis, éventuellement, il y a des gens qui vous diront que,
27:34après tout, il avait pris de la cocaïne et qu'il y a une excuse.
27:36– Oui, oui, son discernement est aboli.
27:38On a déjà eu ça dans le cas.
27:40– Avec une dame juive qui a été massacrée par quelqu'un.
27:42– C'est-à-dire qu'il y a eu une pandémie dont on disait que,
27:44finalement, le garçon n'était pas responsable, il avait trop fumé
27:46et que, bon, il faut un peu de compassion pour les fumeurs de la chiche.
27:48– Michel-André, ce que dit aussi Mme Comine,
27:50la veuve de cet adjudant,
27:52elle dénonce le laxisme, l'excès de tolérance.
27:54Parce que le profil du prévenu
27:56montre qu'il avait un passé judiciaire,
27:58qu'il avait eu 10 condamnations à son actif.
28:00C'était un ressortissant caberdien
28:02qui était en situation régulière
28:04sur le sol français.
28:06C'est ça aussi qu'elle pointe du doigt.
28:08C'est, d'abord, l'inefficacité de la réponse pénale
28:12sur le sol français.
28:14– D'abord, les hommes politiques ne travaillent pas.
28:16Ce sont des grands feignants qui veulent être élus et réélus
28:18mais qui ne travaillent pas.
28:20J'appelle travailler, avoir une pensée de la justice.
28:22Nous sommes restés branchés sur la pensée de la justice
28:24de Michel Foucault dans les années 70.
28:26Pensée d'un soixante-huitard qui nous dit
28:28la société n'est pas défendable,
28:30il faut détruire toute la société.
28:32Et le délinquant est un héros.
28:34On fait l'éloge de tous ces héros,
28:36de tous ces salauds qui sont transformés en héros.
28:38C'est un bas d'inter, dont tout le monde a dit
28:40qu'il était bien panthéonisé, etc.
28:42était à genoux, lui, devant Michel Foucault
28:44qui lui disait, il faut supprimer les prisons.
28:46Il faut en finir avec les prisons, etc.
28:48Non, il faut passer d'un État à un autre.
28:50Il est bien évident que les prisons du 19ème siècle,
28:52comme elles fonctionnaient dans les années 60,
28:54ne sont pas défendables.
28:56Mais que les prisons d'aujourd'hui
28:58ne sont pas plus défendables.
29:00D'abord, ne serait-ce que pour la dignité des gens.
29:02Je pense que les gens qui sont en prison,
29:04les priver de liberté, ça suffit bien.
29:06On n'est pas tenu de les priver de dignité,
29:08de faire de telle sorte qu'ils soient 4 ou 5
29:10avec des matelas par terre, dans une cellule, etc.
29:12Donc il faut penser la prison
29:14et se dire qu'il y a des gens qui la méritent,
29:16des gens qui la méritent moins, des gens qui la méritent pas.
29:18Vous avez un certain nombre de gens
29:20qui relèvent de la psychiatrie.
29:22Je rappelle, parce que ce n'est pas très politiquement correct de le dire,
29:24mais qu'un certain nombre d'individus qui fument
29:26beaucoup de hachiches ont des problèmes
29:28neuronaux, c'est-à-dire psychotiques
29:30et psychiatriques, qui deviennent effectivement
29:32des individus dont l'abolition,
29:34dont la distinction est abolie,
29:36la capacité à saisir ou à comprendre.
29:38Mais ça, ça ne se dit pas.
29:40C'est festif, c'est récréatif, etc.
29:42Il y a des gens que la drogue détruit.
29:44On en fait des malades mentaux.
29:46Ces malades mentaux, ils deviennent des délinquants.
29:48Comment pouvez-vous violer une dame ?
29:50Enfin, violer tout court, même pas besoin de donner des détails.
29:52Mais je veux dire, de 80 ans ou des choses comme ça,
29:54c'est sanglé.
29:56Donc qu'est-ce qui se passe avec des individus comme ça ?
29:58On les met en prison ? On les met pas en prison ?
30:00Si on les met en prison, qu'est-ce qu'on fait ?
30:02Tant est qu'encore faut-il qu'ils aillent en prison.
30:04C'est le cas de cet homme-là.
30:06Il y a plein de gens qui se trouvent en prison
30:08qui n'ont pas...
30:10Ce parcours de délinquance n'a pas été stoppé par la justice.
30:12Bien sûr.
30:14Même ces gens qui foncent sur les policiers,
30:16sur les gendarmes, quand on leur demande d'arrêter,
30:18il faut trouver quelque chose.
30:20C'est pour ça que je dis qu'il faut travailler,
30:22qu'il faut penser que la répression ne peut pas être la même
30:24entre des gens qui sont prêts à tuer,
30:26parce que ce sont des gens du grand banditisme,
30:28et puis des gens qui sont détruits par un usage de la drogue abondant, etc.
30:30Il faudrait aller au-delà de Michel Foucault
30:32en disant, mais est-ce qu'on ne peut pas aujourd'hui...
30:34Et il y a des gens qui sont prêts à réfléchir sur ces questions-là,
30:36sur la question de la prison, sans être dans la logique du
30:38fermons les prisons.
30:40C'est un délire, c'est...
30:42À 15 ans, quand on dit on arrête la prison,
30:44on arrête la police, on arrête l'armée...
30:46– Michel, j'aimerais qu'on écoute maintenant
30:48Thibaud de Montbrial, qui est avocat,
30:50président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
30:52Il était l'invité de Punchline cette semaine.
30:54Il dit qu'il faut un choc d'autorité.
30:56Il estime que c'est ça que les Français
30:58réclament aujourd'hui. On l'écoute.
31:00Et le cri de la veuve,
31:02de l'adjudant-chef commune,
31:04il faut l'entendre, parce que
31:06c'est le cri du peuple,
31:08c'est le cri de la dernière ligne de défense
31:10de la cohésion de notre pays.
31:12Et maintenant,
31:14il faut agir. Mais il ne faut pas agir
31:16en étant brutaux ou excessifs.
31:18Il faut agir en se souvenant
31:20que seule une action
31:22extrêmement ferme, policière
31:24mais surtout judiciaire,
31:26permettra peut-être
31:28d'éviter l'explosion
31:30de notre cohésion. Je dis peut-être,
31:32parce que je n'en suis même pas sûr.
31:34Vous partagez le pessimisme et le réalisme
31:36de Thibaud de Montbréal.
31:38Je pense qu'il est réaliste.
31:40Justement, ça rentre
31:42dans ce que je disais précédemment.
31:44Si on pense vraiment à nouveau
31:46la prison, la détention,
31:48la punition, le soin, qu'on distingue
31:50bien tout ça,
31:52qu'on ne laisse pas non plus
31:54des actes délictueux en l'air,
31:56c'est pas très grave. On vous a dit,
31:58il y a un rappel, il y a ceci, il y a cela.
32:00Non, il faut inventer des punitions.
32:02Et c'est à réfléchir avec des gens de métier,
32:04pas seulement avec des philosophes, des sociologues, des psychologues,
32:06mais aussi avec des gens
32:08qui sont sur le terrain, pour qu'on puisse dire
32:10le monsieur justice
32:12du Parti Socialiste,
32:14je ne veux pas parler de la France Insoumise,
32:16c'est M. Traoré, le monsieur justice de la France Insoumise.
32:18Mais si on veut vraiment un monsieur justice
32:20dont on puisse dire qu'il est l'équivalent
32:22de ce qu'était Badinter pour la pensée des années 70
32:24et du siècle dernier, il faut travailler.
32:26Et pas se dire, on y va pour un poste,
32:28est-ce que je peux être élu ici
32:30si on présente machin,
32:32au deuxième tour je m'en vais. C'est devenu ça la politique.
32:34Ça devrait être vraiment des réflexions sur les questions
32:36de misère, de chômage, de pauvreté,
32:38de statut de la famille. Toutes ces questions-là
32:40étaient pensées. Je ne suis pas de Mitterrandien,
32:42mais à l'époque de Mitterrand, il y avait un monsieur ceci
32:44ou un monsieur cela. Il y avait Hernu qui s'occupait
32:46de la défense,
32:48il y avait Jacques Lang, emblématique
32:50ministre de la Culture, etc. Où sont
32:52ces figures-là aujourd'hui ? On a machin, on a Bidule
32:54un tel, puis on nous sort de Mme Castex en disant
32:56premier ministre. Ah bon, elle est qui ?
32:58Elle est où ? Par qui a-t-elle été
33:00élue ? Bien sûr. Et c'est devenu ça.
33:02Alors on a dit non, on a fait un casting.
33:04Linge, la femme, les préférences sexuelles,
33:06etc. C'est comme ça. Mais non,
33:08on décide pour la France. Est-ce que la France
33:10veut une autre politique pénale ? Les Français
33:12ont répondu oui, massivement.
33:14Et si on les laisse faire ? Ce que dit Thibault Dombriel est très
33:16juste. Il y a un moment donné où les gens vont dire
33:18on va faire des milices, et puis on va s'organiser.
33:20Et puis il y a des gens qui s'arment. Moi j'entends.
33:22Vous aussi. On entend quand on sort
33:24des studios et qu'on voit les gens sur
33:26le terrain, ils nous disent mais...
33:28Et qui nous parlent beaucoup de notre émission. Bien sûr.
33:30Oui, c'est à quoi je faisais référence. Vous ne voulez pas
33:32nous cirer les ponts personnellement. Mais c'est vrai que
33:34moi j'ai rencontré plein de gens formidables
33:36qui nous écoutent et qui sont vraiment tellement pleins
33:38de bon sens. Tellement pleins de bon sens.
33:40Et il y a un moment donné où les gens disent
33:42mais si vous êtes incapables d'autre chose, rétablissez
33:44la peine de mort. Alors évidemment, je ne défends pas
33:46ça. Mais je dis si vous ne voulez pas
33:48qu'on en arrive à ces extrémités, à des milices,
33:50à des défenses de la peine de mort,
33:52à des gens qui s'arment personnellement, etc.
33:54Il faut que les politiciens travaillent.
33:56Que les hommes politiques travaillent. Pour le coup, ce ne sont pas des politiciens.
33:58Mais que ce soit des gens qui nous disent
34:00de quoi la France a-t-elle besoin
34:02sur le terrain de la justice. Mais il faudrait faire ça
34:04avec la culture. Il faudrait faire ça avec la santé.
34:06Il faudrait faire ça avec l'école. Bien sûr.
34:08On parlera de la rentrée
34:10évidemment dans nos prochaines émissions.
34:12On est sur CNews et sur Europe 1.
34:14Juste encore un mot sur ces refus octempérés.
34:1677% d'entre eux sont commis par des hommes.
34:1875% moins de 30 ans.
34:20Ça dit quoi pour vous de ces jeunes générations
34:22qui arrivent
34:24en méprisant l'autorité.
34:26Quelle qu'elle soit. Surtout celle des forces de l'ordre.
34:28Oui. Vous savez, l'autorité,
34:30ce n'est pas quelque chose de naturel par définition.
34:32Ce sont les parents
34:34qui transmettent. Ce sont les éducateurs
34:36qui transmettent. C'était jadis l'armée quand on la faisait.
34:38Tout ça s'est effondré.
34:40Vous avez des familles décomposées, recomposées
34:42où à un moment donné, l'autorité n'est pas fondée.
34:44Vous dites, mais t'es pas mon père, toi. T'es qui ?
34:46T'es pas ma mère, toi. T'es qui ? T'es mon beau-père,
34:48t'es ma belle-mère, t'as pas d'autorité pour, etc.
34:50Et puis éventuellement, quand on a la garde,
34:52qu'on est père ou mère et qu'on prend le train et qu'on voit
34:54les familles qui croisent les enfants pendant les vacances,
34:56on voit bien toute la souffrance
34:58qu'il y a dans cette perte
35:00des repères familiaux.
35:02Perte des repères à l'école. Si vous commencez
35:04par dire, vous allez vous taire,
35:06vous allez avoir dans une école, un instituteur
35:08qui demanderait ça, un professeur des écoles,
35:10eh bien il passerait pour un fasciste. Et d'un seul coup,
35:12il demanderait le silence. Mais qu'est-ce que c'est que cette autorité ?
35:14L'armée, il n'y en a plus, etc.
35:16Même éventuellement l'armée aujourd'hui,
35:18quand on la présente, elle est cool, elle est sympa,
35:20elle saute en parachute, etc.
35:22On ne touche pas à l'autorité, on ne touche pas à l'ordre,
35:24on ne veut surtout pas passer pour des fascistes.
35:26Et il y a la peur de nommer les choses.
35:28Nous avons besoin d'autorité.
35:30Les enfants ont besoin d'autorité.
35:32Quand vous voyagez dans un TGV pendant les vacances,
35:34ça hurle partout.
35:36Personne n'est capable d'apprendre à son enfant
35:38à parler tout bas, à respecter les autres
35:40ou même les gens eux-mêmes, etc.
35:42Donc évidemment, quand il n'y a pas de surmoi,
35:44pour utiliser le mot de Freud, c'est-à-dire quand il n'y a pas
35:46de raison d'obéir à un supérieur
35:48parce que tout supérieur est un fasciste,
35:50on n'obéit qu'à soi-même.
35:52Et donc à un moment donné, on dit un policier, je passe dessus.
35:54Un contrôle, j'en ai rien à faire.
35:56Ou j'insulte. Moi j'ai vu des gens,
35:58mais pas le délinquant tel qu'on l'imagine.
36:02Une bourgeoise d'une trentaine d'années, en première classe,
36:04dans le train, qui elle, refusait de payer son billet,
36:06qui a humilié
36:08le monsieur qui faisait son métier,
36:10qui faisait correctement son métier.
36:12Je vais être obligé d'appeler la police, j'en ai rien à foutre.
36:14Joli sac, etc.
36:16Et quand elle est arrivée en garde-camp,
36:18il n'y avait pas de policier,
36:20la dame est partie, elle n'a pas payé son truc.
36:22C'est-à-dire quand il y a un défaut d'autorité,
36:24quand vous savez très bien qu'il y a une impunité totale,
36:26quelle est l'instance morale
36:28qui va vous permettre de dire
36:30non, je ne fais pas ça, je me retiens, j'ai envie de lui mettre une gifle,
36:32mais je ne le fais pas.
36:34C'est la civilisation et l'éducation.
36:36Vous aviez peur de l'instituteur, vous aviez peur, etc.
36:38Aujourd'hui, de qui a-t-on peur ?
36:40Plus grand monde. Michel Onfray, un tout petit mot des Jeux Olympiques.
36:42Il y a eu cette parenthèse un peu enchantée
36:44pendant l'été pour les Jeux Olympiques,
36:46qui sont d'ailleurs bien déroulées sur le plan de la sécurité,
36:48il faut saluer le travail des forces de l'ordre,
36:50qui ont été très mobilisées sur le terrain,
36:52et qui le sont encore pour la séquence des Jeux Paralympiques
36:54qui ont démarré cette semaine.
36:56Elles sont placées sous le signe de l'inclusion
36:58pour les handicapés.
37:00Cette saison de Paralympiques,
37:02c'est une chose extrêmement importante.
37:04On va juste écouter Michel Gérémias,
37:06qui est venu cette semaine nous parler
37:08d'un punchline du défi que vivent au quotidien
37:10des personnes à mobilité réduite.
37:12Il était dans la délégation
37:14des Paralympiques français.
37:16Nous, le combat, il va bien au-delà,
37:18comme je vous le disais tout à l'heure,
37:20de la question des sportifs de haut niveau
37:22en situation de handicap. La question, c'est la question du droit.
37:24Moi, de mémoire, en 1948,
37:26l'ONU a décidé qu'on était égaux en droit.
37:28Moi, j'ai un accident le 7 février 2000.
37:30La veille, ou le jour même, je suis un citoyen de plein droit,
37:32et le lendemain, je perds ces droits.
37:34Donc, je deviens discriminé parce qu'handicapé,
37:36parce que je ne mets pas un pied devant l'autre comme vous.
37:38C'est que ça. La différence entre vous et moi,
37:40c'est que je ne me déplace pas de la même manière.
37:42On décide de me discriminer dans l'accès à la santé, au logement,
37:44à l'emploi, à la culture, à la sexualité, au sport,
37:46à tout ça. Moi, c'est quelque chose
37:48qui m'est devenu insupportable.
37:50Je me suis rendu compte que le sport était un outil formidable
37:52pour expliquer et faire ce travail de pédagogie.
37:54Pas le sport du niveau, le sport.
37:56Vivre ensemble, création de liens sociaux,
37:58les enjeux de santé publique.
38:00Un moment, avoir ces outils-là,
38:02et juste pour expliquer que le combat,
38:04il n'est pas uniquement pendant les Jeux.
38:06C'est l'après, c'est l'héritage.
38:08Ce combat, il est permanent, en réalité.
38:10Oui, mais il y a un paradoxe qui est un peu problématique.
38:12Vous l'avez vu déjà de manière sémantique.
38:14Jadis, on disait les handicapés.
38:16Avec Giscard, on a dit les handicapés.
38:18Et puis maintenant, si vous dites les handicapés,
38:20attention, c'est personne en situation
38:22de handicap.
38:24A mobilité réduite.
38:26Et cette façon de dire
38:28qu'on est comme vous.
38:30On n'entend jamais que le contraire.
38:32On n'est pas comme vous.
38:34Je voudrais que les choses soient claires
38:36et qu'on arrête de dire qu'on est comme vous.
38:38On est même supérieur à vous.
38:40D'accord, je veux bien qu'on joue cette carte-là.
38:42Mais après, on ne peut pas non plus revendiquer
38:44en disant que nous voulons des droits
38:46parce que nous sommes différents.
38:48Oui, ils sont différents, bien sûr.
38:50Et bien sûr qu'on n'a pas envie d'être tétraplégique
38:52et qu'on regrette l'état dans lequel on se trouvait
38:54avant son propre accident.
38:56Mais c'est ça le problème.
38:58Il faut juste arrêter les espèces de violons
39:00qui sont joués en permanence.
39:02J'ai écouté l'ouverture de cette cérémonie
39:04où on nous parle d'une révolution.
39:06D'abord, cette référence à la Révolution française,
39:08à Marie-Antoinette décapitée en disant
39:10qu'il faut faire une révolution.
39:12Mais qui doit faire ces révolutions ?
39:14Ces gens qui étaient dans les tribunes.
39:16C'est M. Macron qui doit faire la révolution.
39:18C'est tous ces gens-là qui doivent faire cette révolution.
39:20C'est pas nous.
39:22Je ne connais pas un seul humain digne de ce nom
39:24parce qu'on a de la paix.
39:26On a de la compassion.
39:28On a de la pitié.
39:30C'est une belle vertu, la pitié.
39:32C'est de souffrir avec.
39:34On souffre avec quelqu'un
39:36quand on voit qu'il est embarrassé
39:38avec son fauteuil roulant
39:40sur un quai de TGV.
39:42On se dit que ça va être compliqué.
39:44On est avec ces gens.
39:46Le problème n'est pas là.
39:48Il n'y a pas à culpabiliser.
39:50Les Français, j'en connais pas un
39:52qui ne sont pas autorisés par les hommes politiques.
39:54Donc, attaquons les hommes politiques
39:56et pas le peuple français qui serait handiphobe.
39:58L'inclusion est importante.
40:00Il faut que notre société soit accessible
40:02à toutes les formes de handicap.
40:04Elle ne l'est pas aujourd'hui.
40:06C'est la discrimination que dénonce M. Jérémias.
40:08Il a évidemment raison.
40:10Je souscris à tout ce qu'il dit.
40:12Il faudrait qu'on voit qu'il se passe des choses
40:14dans les villes et qu'il ne s'en passe pas dans les campagnes.
40:16Si vous êtes handicapé,
40:18il vaut mieux être dans une grande ville
40:20que d'habiter dans la campagne
40:22où il n'y a pas forcément des maisons adéquates.
40:24D'un seul coup, vous habitez une maison
40:26puisque vous avez eu un accident
40:28et vous vous trouvez à l'étrapelégique.
40:30Vous ne pouvez plus monter à l'état de chez vous.
40:32Il faut aider au maximum
40:34tous ces gens qui ont des difficultés
40:36pour que ce soit le plus simple pour eux.
40:38Mais en arrêtant de culpabiliser le petit peuple
40:40en lui disant qu'il est handiphobe,
40:42on dit ce mot,
40:44je crois.
40:46Il y a des hommes politiques
40:48qui n'ont qu'à faire le nécessaire.
40:50C'est leur métier.
40:52Là encore, je disais tout à l'heure,
40:54penser la question de la justice,
40:56penser la question du handicap
40:58et voir avec les gens dont c'est le quotidien
41:00en leur disant, dites-nous vous,
41:02baguette magique, qu'est-ce que vous souhaitez faire ?
41:04Et là, il n'y aura aucun problème.
41:06Mais pas jouer du violon
41:08en prenant les gens
41:10comme ça par les sentiments.
41:12Je n'ai pas trouvé que,
41:14dès qu'on prend les gens par les sentiments,
41:16c'est l'économie de la raison, de l'intelligence et de la réflexion.
41:18Si on regarde un peu ces Jeux Olympiques
41:20qui se sont déroulés pendant cet été,
41:22on a eu l'impression de vivre une parenthèse enchantée.
41:24En tout cas, c'est le récit médiatique
41:26qui en a été fait.
41:28Qu'est-ce que vous en pensez, Michel ?
41:30C'est une trêve, évidemment.
41:32Et dans le combat politique.
41:34C'était une leçon que très peu ont tirée.
41:36J'ai vu Mme Hidalgo,
41:38toujours très élégante,
41:40qui disait fuck ceci, fuck cela, etc.
41:42Mais la leçon à tirer, c'est que quand même,
41:44quand on décide de mettre des policiers,
41:46de mettre des services secrets,
41:48de mettre des gens au boulot,
41:50dans la question de l'autorité,
41:52de la surveillance,
41:54des caméras, etc.
41:56On se dit, dans ce coup, ça marche, ça !
41:58C'est bien quand il s'agit de ne pas avoir d'attentat aux Jeux Olympiques,
42:00et tant mieux,
42:02mais pourquoi ce ne serait pas bien le reste du temps ?
42:04Pourquoi c'est bien pour Paris ?
42:06Paris, c'est formidable, c'est un droit à tout,
42:08il n'y a aucun problème.
42:10Mais la sécurité, quand il s'agit d'une province,
42:12ou de la Savoie,
42:14il n'y a plus du tout
42:16de projets autoritaires,
42:18de contrôles.
42:20Là, plus personne n'a dit quoi que ce soit sur ce sujet-là.
42:22Personne n'a parlé non plus de la police du Qatar.
42:24– Qui patrouillait, qui patrouille toujours dans les rues de Paris.
42:26– Oui, Paris !
42:28Tiens, étonnant, qu'est-ce qui s'est passé ?
42:30– Comme de nombreuses autres nations.
42:32– Oui, comme d'autres nations, mais le Qatar,
42:34ce n'est pas l'Espagne, ce n'est pas le Liechtenstein,
42:36le Qatar.
42:38Qu'est-ce qui fait que ce pays, où sont les gens du Hamas,
42:40où on négocie
42:42pour permettre à des otages,
42:44parlons des otages, on n'en parle pas,
42:46des otages français ou des otages israéliens
42:48qui sont toujours dans les geôles du Hamas,
42:50c'est drôle que l'endroit où,
42:52effectivement, se retrouvent tous les gens du Hamas
42:54ait pu faire partie de la police française
42:56pour assurer la sécurité.
42:58Peut-être que les services secrets ont pu dire
43:00bon, pendant ce temps-là, une petite trêve
43:02et puis, dans un autre endroit,
43:04on vous donnera ceci, on vous donnera cela.
43:06Je réfléchis tout en disant que, effectivement,
43:08les services secrets, ça sert à ça.
43:10Les coups fourrés, ça sert à ça.
43:12Et puis, si je te donne ceci, là, et puis ailleurs,
43:14tu me donnes ceci, c'est-à-dire, drôle que le Qatar,
43:16on n'ait pas eu de reportage qui nous permette de savoir
43:18qui ils étaient, d'où ils venaient, comment ça s'est passé.
43:20Tout de même.
43:22En tout cas, on leur souhaite plein de médailles d'or
43:24à nos athlètes paralympiques.
43:26Et une grande réussite au plan sportif.
43:28Parce qu'ils se surpassent tous les jours.
43:30Oui, alors ce serait bien aussi,
43:32on peut parler du dopage.
43:34Si vous voulez juste un mot de dopage.
43:36Pour tous les athlètes.
43:38Evidemment.
43:40Moi, déjà, je suis très étonné qu'il y ait deux Jeux Olympiques.
43:42Pour tous ces gens qui nous disent
43:44c'est la même chose, il faut que ce soit inclusif.
43:46On peut faire très exactement...
43:48En même temps.
43:50C'est la proposition de Michel Onfray.
43:52Merci beaucoup.
43:54Vous essayez de passer tellement vite cette première émission.
43:56On se retrouve, évidemment, sur CNews et sur Europe 1.

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