White Power _ Au cœur de l'extrême droite européenne _ ARTE
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00:00:00Nous sommes en 2024, en Europe, sur fond de crises migratoires aiguës et d'abstentions
00:00:13électorales, les partis de droite extrême se sont incrustés durablement dans le paysage
00:00:17politique.
00:00:18Au pouvoir, comme en Italie ou en Hongrie, au sein d'une coalition gouvernementale
00:00:43comme en Suède ou positionnée dans les sommets électoraux comme en France, aux Pays-Bas
00:00:48et désormais en Allemagne.
00:00:50Des droites extrêmes du XXIe siècle, relouquées, souriantes et même courtoises.
00:00:56C'est peut-être les années les plus terribles qu'on est en train de vivre en termes de normalisation
00:01:01de l'extrême droite politique.
00:01:02En revanche, sous les images colorées, les idées n'ont rien perdu de leur brutalité.
00:01:12Le musulman et le migrant subsaharien ont juste remplacé le juif dans la hiérarchie
00:01:17peu enviable des ennemis intérieurs.
00:01:19Dans le sillage de la parole xénophobe que ces droites extrêmes libèrent, un white
00:01:37power prolonge le combat politique par la violence, verbale toujours, physique souvent.
00:01:41Des violences en constante augmentation ces dix dernières années dans le monde.
00:01:48Groupuscules violents et extrême droite politique partagent un même combat, lutter contre un
00:01:56grand remplacement supposé de la population blanche et un projet à l'échelle européenne,
00:02:01la remigration hors d'Europe des hommes, femmes et enfants d'origine étrangère.
00:02:07Aujourd'hui, l'extrême droite, c'est d'abord un rejet de la société multiethnique et multiculturelle.
00:02:12Nous sommes en 2024 et cette famille politique poursuit sa progression jusqu'à bouleverser
00:02:24les fondements même d'une Europe aux démocraties fragilisées.
00:02:28Nous sommes en 2024 et je n'aurais pas envisagé ce film si nous n'étions sous la menace d'une
00:02:54vague brune, d'une nuit noire pour les démocraties libérales.
00:02:58Notre époque n'est pas contaminée par les droites extrêmes, elle est submergée.
00:03:02Cette réalité, je vais la confronter à travers un voyage dans trois pays, en Allemagne, en Belgique,
00:03:07en France, trois pays où ces droites extrêmes s'approchent des portes du pouvoir.
00:03:14Mon voyage s'amorce en Allemagne, où 35 000 extrémistes de droite, dont près de 15 000 violents,
00:03:20sont recensés par le renseignement inquiétant record d'Europe.
00:03:28Dans les locaux du ministère de l'Intérieur allemand, l'ancien procureur puis directeur du
00:03:32contre-terrorisme, Hans-Jörg Engelke, secrétaire d'État à l'Intérieur depuis 2015, dresse un
00:03:38portrait préoccupant de l'extrême droite et de son évolution.
00:03:44Le développement historique de l'extrémisme de droite en Allemagne après la guerre a été marqué
00:03:49par le fait que jusqu'aux années 60, d'anciens nazis, des néonazis, ont tenté de transposer les
00:03:55idées du fascisme, du national-socialisme, dans une ère nouvelle.
00:04:01En ce qui concerne les actes de violence, on peut dire qu'il y a eu un pic en 2015 et 2016,
00:04:08puis ensuite une stagnation de la violence d'extrême droite, mais à un niveau beaucoup trop élevé,
00:04:14environ 1100 cas par an.
00:04:15Il y a également une augmentation de la violence verbale sous forme de propagande,
00:04:25de provocation à la haine.
00:04:37Dans l'ensemble, nous observons une désinhibition du discours. Les limites de ce qui peut être dit
00:04:44sont repoussées. C'est une évolution très menaçante et au fond hostile à la démocratie.
00:04:57L'extrême droite, c'est d'abord une affaire de discours racial.
00:05:02Afin de pénétrer les entrailles de cette xénophobie, je me rends au banlieu de Cologne,
00:05:06faire la connaissance d'Axel Reitz, aujourd'hui repenti, surnommé dans les années 2000 le Hitler
00:05:11de Cologne et qui fut pendant une décennie une des principales figures du néonazisme en Allemagne.
00:05:23Un extrémiste ne devient pas extrémiste à cause d'un pamphlet ou d'un discours politique génial,
00:05:29mais parce qu'il lui manque quelque chose dans sa vie.
00:05:33Il peut s'agir d'une envie de pouvoir sur les autres, un besoin d'appartenance,
00:05:38ou tout simplement se sentir utile.
00:05:41C'est ce que j'ai fait en Allemagne.
00:05:44A Cologne, c'est moi qui ai organisé la première manifestation nationaliste depuis 1945.
00:05:50Cette lutte contre mon sentiment d'injustice m'a conduit à occuper une position importante au sein de cette sphère.
00:06:05A l'époque où j'étais néonazi, j'étais moi-même partisan de la violence.
00:06:08J'invoquais le recours à la violence extrême.
00:06:13Je disais, l'ennemi doit être combattu, l'ennemi doit être éliminé, le système doit être détruit, et ainsi de suite.
00:06:20Et cela a un impact sur vous, en tant qu'individu.
00:06:23Cela vous désensibilise, cela vous rend plus dur.
00:06:27Lorsque l'on défend notre vérité et que les gens refusent de l'entendre ou s'y opposent,
00:06:32on en arrive à un point où l'on se dit, si elles ne comprennent pas, nous les forcerons à comprendre.
00:06:36C'est là que le recours à la force commence.
00:06:39La violence devient un moyen nécessaire pour imposer son opinion, sa vérité, sa conception de la justice.
00:06:55Je vous ai ramené beaucoup de photos provenant de ma période sombre.
00:07:06Voyons voir ce qu'on a ici.
00:07:09Cette manifestation était dans un quartier de Cologne qui est très multiculturel.
00:07:17La mairie se vantait d'accueillir 180 nationalités.
00:07:24Et nous disions que cela faisait 179 de trop.
00:07:29On criait, l'Allemagne aux Allemands, les étrangers dehors.
00:07:35C'était ce genre de manifestation. C'est toujours illégal en Allemagne.
00:07:49L'antisémitisme faisait partie de la théorie du complot.
00:07:53Le juif était l'ennemi ultime.
00:07:56Cela n'était pas un problème si tu détestais les démocrates, les capitalistes, les communistes,
00:08:01ou si tu dis que tu n'aimes pas l'Église ou que tu n'aimes pas le multiculturalisme.
00:08:05Derrière tout ça, selon moi, il y avait les Juifs.
00:08:10Les Juifs représentaient le pouvoir ultime, le mal absolu.
00:08:15S'il se mettait à pleuvoir, c'était de la faute des Juifs.
00:08:19C'était mon état d'esprit à l'époque.
00:08:23Le holocauste avait existé et je le savais.
00:08:27Et je me suis demandé comment j'ai pu penser comme ça.
00:08:30A l'intérieur de moi, je savais qu'il y avait eu des discussions là-dessus,
00:08:33que Hitler avait dit qu'on allait exterminer les Juifs.
00:08:37Là, je le savais.
00:08:43Antisémitisme, suprémacisme racial.
00:08:47Jusqu'où remonter pour trouver l'origine d'un white power ?
00:08:53En Allemagne, en 1879, lorsque l'allemand Wilhelm Marr invente le mot antisémitisme,
00:08:58s'aspirant du concept d'une race aryenne qui a vocation à diriger le monde,
00:09:03aux États-Unis, où le mariage interracial est anticonstitutionnel jusqu'en 1967
00:09:08et qui a vu naître le premier mouvement fasciste de l'histoire,
00:09:12le Ku Klux Klan et ses millions d'adhérents.
00:09:19En 1916, alors que l'auteur du déclin de la grande race,
00:09:23Madison Grant, affirme qu'une seule goutte de sang noir
00:09:27suffit à ce qu'un individu soit noir,
00:09:30il suffit à ce qu'une seule goutte de sang soit une race.
00:09:40Alfred Rosenberg, théoricien du nazisme pendu 30 ans plus tard à Nuremberg,
00:09:45voit dans le suprémacisme américain une première étape positive pour le nazisme.
00:09:5220 ans plus tard, dans les années 1960, le néonazi américain George Rockwell
00:09:56prenant le « white power » face aux luttes pour l'égalité
00:09:59incarnées par Martin Luther King et Malcolm X.
00:10:06Comme l'écrit un des meilleurs historiens de l'extrême droite,
00:10:08Nicolas Lebourg,
00:10:09les Américains n'ont pas seulement donné un élan,
00:10:11mais aussi un style au néonazisme.
00:10:15Le slogan « white power »,
00:10:16aujourd'hui connu dans le monde entier,
00:10:18il a une origine très précise.
00:10:19Ça vient d'un groupe de néonazis américains
00:10:22qui évidemment veut répondre au « black power »,
00:10:24au thème de la fierté noire,
00:10:26en disant qu'il y a aussi une fierté blanche.
00:10:28On est sur l'idée qu'il y a une unité du monde blanc
00:10:31et qu'il y a une fierté ethnique,
00:10:33raciale et culturelle de la blanchité.
00:10:38Et c'est ça qu'il faut préserver.
00:10:41En 1966,
00:10:43Rockwell accorde une interview à la revue Playboy,
00:10:45à condition que le journaliste ne soit pas juif.
00:10:48Le journal accepte,
00:10:50et par provocation lui envoie le célèbre journaliste noir Alex Hallé,
00:10:53connu pour ses interviews de Malcolm X,
00:10:55et qui réalise l'interview la plus étrange de sa carrière.
00:10:59Rockwell pose un revolver sur la table.
00:11:01« Ici vous serez en sécurité,
00:11:03mais vous êtes un journaliste noir,
00:11:05ça n'a rien de personnel,
00:11:06mais comprenez que je ne me mélange pas à votre race,
00:11:09celle que l'on appelle nègre. »
00:11:11Hallé lui rétorque,
00:11:12« Ce n'est pas la première fois que l'on m'appelle nègre,
00:11:15mais c'est la première fois que je suis payé pour.
00:11:18Qu'avez-vous contre nous ? »
00:11:20Rockwell lui répond,
00:11:21« Je n'ai rien contre vous,
00:11:22je veux juste que vous soyez heureux en Afrique d'où vous venez. »
00:11:28Deux générations plus tard,
00:11:30le white power américain a largement influencé l'Europe.
00:11:35Dans la vision du monde global des extrêmes droites,
00:11:37dans tous les courants des extrêmes droites,
00:11:38même les plus modérés, même les plus légalistes,
00:11:41ce à quoi on assiste depuis plus d'une quinzaine d'années,
00:11:43c'est la montée forte des préoccupations ethniques.
00:11:48Ça fait partie des transformations fondamentales de toutes les extrêmes droites.
00:11:53Je me dirige ensuite vers Lübeck,
00:11:55dans le nord de l'Allemagne, sur la mer Baltique,
00:11:57rencontrer Philippe Schleffer,
00:11:59ancienne figure de l'asset Skinhead,
00:12:01aujourd'hui repenti.
00:12:04C'était en 1992 ou en 1993,
00:12:08le mouvement white power arrivait des États-Unis.
00:12:12En Allemagne de l'Est,
00:12:13l'extrême droite a commencé à prendre de l'importance,
00:12:16par exemple avec les Skinheads.
00:12:20C'était une façon simpliste de voir le monde,
00:12:22tous les blancs sont bons et tous les non-blancs sont mauvais.
00:12:27Et j'ai vu ces Skinheads, costauds et tatoués,
00:12:29portant leur chemise Fred Perry,
00:12:34leur crâne rasée,
00:12:35ils marchaient à dix dans la rue,
00:12:37et ils pouvaient en provoquer cinquante autres.
00:12:41Et là je me suis dit,
00:12:42ces mecs, on ne leur impose rien.
00:12:47J'ai créé un groupe,
00:12:48on était genre 20,
00:12:50camarades Shaft ou Werewolves.
00:12:56Je me suis réveillé avec la haine chaque matin
00:12:58pendant 15 ou 20 ans.
00:13:00Quand tu avales ton premier café le matin,
00:13:02tu penses sur qui reportait ta haine.
00:13:08Et tu te demandes pourquoi le gouvernement
00:13:09et les politiciens te déçoivent.
00:13:12Quand tu commences ta journée comme ça,
00:13:14agressif,
00:13:15tu as juste besoin d'une étincelle.
00:13:18Et ça déclenche ta violence.
00:13:20Tout le monde savait qu'ils peuvent être victimes de nous.
00:13:27Chaque extrémiste sait qu'il peut être surveillé.
00:13:31Ils sont tous paranoïaques.
00:13:34Je n'ai jamais rencontré un extrémiste
00:13:36qui n'était pas paranoïaque.
00:13:42Et j'ai été le chef de cette bande pendant plusieurs années.
00:13:45Tu m'étais toujours dit que j'étais comme un directeur de crèche.
00:13:54La plupart d'entre eux ne sont pas autonomes.
00:13:56Ils n'ont pas de travail.
00:13:58Ils sont désocialisés.
00:14:00Certains ne sont pas capables de lasser leurs propres chaussures.
00:14:06Donc, il y avait de la violence avec nos ennemis.
00:14:10Il y avait de la haine.
00:14:11Il y avait de la violence avec nos ennemis.
00:14:14Il y avait de la violence entre nous.
00:14:17Il y avait la police.
00:14:18J'étais paranoïaque.
00:14:19Je n'arrivais plus à dormir.
00:14:20Mon cerveau était en train d'exploser.
00:14:29À l'extrême droite, on ne nous dit pas que nous sommes les bons.
00:14:31Ils ne nous disent pas, vous êtes les mauvais.
00:14:33Rejoignez-nous et ta vie va devenir merdique.
00:14:36Ils nous répètent que nous sommes les bons.
00:14:38Nous n'étions pas les bons.
00:14:39Nous étions les mauvais.
00:14:42Ce white power suprémaciste d'un Axel Reitz ou d'un Philippe Schleffer
00:14:46reste dans les années 90 et 2000
00:14:48confiné au sein des groupuscules radicaux.
00:14:51Mais les années 2010 se trouvent percutées
00:14:53par l'atrocité de la guerre civile syrienne
00:14:55et la crise migratoire qui s'en suit.
00:15:00En 2015, la chancelière Angela Merkel
00:15:03accueille un million de ses réfugiés sur le sol allemand.
00:15:06Chacun qui entre dans l'Europe
00:15:08a le droit d'être traité comme un être humain.
00:15:14Ceux qui doivent rester.
00:15:16Et ce sont ceux qui doivent rester
00:15:18qui sont venus à la Convention des réfugiés de Genève.
00:15:20Nous avons tous signé ça.
00:15:22Les réfugiés devant la guerre, devant le terrorisme.
00:15:25Nous devons les intégrer.
00:15:27Quand ils restent plus longtemps, nous devons les aider
00:15:29à trouver une nouvelle maison.
00:15:32La solidarité ne fait pas consensus.
00:15:34Et les discours xénophobes
00:15:36se légitiment à plus grande échelle
00:15:38aux yeux d'une partie de l'opinion.
00:15:40C'est d'abord dans les landeurs de l'Est
00:15:42que la droite extrême retrouve sa vigueur électorale.
00:15:45Une droite extrême
00:15:47libérant une parole xénophobe
00:15:49débarrassée, en surface du moins,
00:15:51de son obsession antisémite.
00:15:53Cette nuit-là, Björn Höcke
00:15:56va prendre la parole devant le mouvement anti-immigration.
00:15:59Björn Höcke va prendre la parole
00:16:01devant le mouvement anti-immigration radical Pegida,
00:16:03autrefois qualifié de raciste
00:16:05par la chancelière Angela Merkel.
00:16:12Face à lui, de l'autre côté du cordon policier,
00:16:15le froid intense ne décourage pas
00:16:17la jeunesse antifasciste de Dresde
00:16:19venue protester.
00:16:30Björn Höcke
00:16:32incarne la ligne la plus radicale
00:16:34du parti d'extrême-droite allemand
00:16:36Alternative für Deutschland, ou AFD,
00:16:38une ligne appelée Der Flügel,
00:16:40ou l'aile, en français.
00:16:42Sous l'influence de Björn Höcke
00:16:44et de sa ligne Der Flügel,
00:16:46l'extrême-droite allemande fait une percée historique
00:16:48depuis 2023, en se hissant au deuxième rang
00:16:50des intentions de vote
00:16:52et en martelant son projet
00:16:54Remigration.
00:16:59L'ouverture des frontières
00:17:01ou la non-closure des frontières,
00:17:03la flotte systématique de notre pays
00:17:05avec des migrants illégaux,
00:17:07des centaines de milliers,
00:17:09des dizaines de millions
00:17:11ont emigré dans notre pays
00:17:13depuis 2015.
00:17:15Depuis 2015, nous vivons
00:17:17dans une permanence
00:17:19d'un peu en haut
00:17:21en ce qui concerne l'immigration politique.
00:17:2510 millions.
00:17:27Ce chiffre englobe en réalité,
00:17:29d'après l'institut de statistiques allemand,
00:17:31toute l'immigration légale
00:17:33et pour deux tiers d'entre elles,
00:17:35intra-européenne.
00:17:37Cette confusion des chiffres n'est pas un hasard.
00:17:39La remigration
00:17:41ou, en appelant les choses par leur nom,
00:17:43la déportation massive des étrangers
00:17:45extra-européens,
00:17:47est aujourd'hui défendue par Björn Höcke
00:17:49comme par la totalité des extrêmes-droites européennes,
00:17:51des groupuscules violents,
00:17:53jusqu'aux partis politiques.
00:17:57Doit-on donner la parole
00:17:59aux droites extrêmes ?
00:18:01Une parole discriminatoire toujours,
00:18:03glaçante par la violence qu'elle dissimule
00:18:05à peine. La question divise.
00:18:07Pour ma part, je souhaite
00:18:09comprendre comment notre époque recycle,
00:18:11sous forme de séparation ethnique,
00:18:13les vieilles idées du white power.
00:18:17Sur le plan du contenu,
00:18:19en tant que Flügel,
00:18:21nous avons influencé de manière significative le parti.
00:18:23Aujourd'hui,
00:18:25on peut affirmer que le Flügel a laissé son empreinte
00:18:27sur le parti.
00:18:29C'est une guerre culturelle
00:18:31que nous menons.
00:18:33C'est avant tout un combat pour la culture allemande
00:18:35et européenne.
00:18:37Je pense que
00:18:39ce que nous apprécions de la culture européenne
00:18:41et dans la culture allemande
00:18:43est en danger imminent.
00:18:45Nous avons engendré
00:18:47une grande culture, nous, européens.
00:18:49Et la FD est le seul parti
00:18:51pertinent en Allemagne qui dit sans équivoque
00:18:53que cette grande culture ne devrait pas disparaître
00:18:55mais doit avoir un avenir.
00:18:59Si un gouvernement de la FD existe,
00:19:01au niveau fédéral, alors l'Allemagne
00:19:03sera le moteur pour repousser l'immigration illégale
00:19:05et pour la remigration.
00:19:09Nous allons construire l'Europe comme une forteresse.
00:19:11Regardons la Hongrie.
00:19:15Viktor Orban a récemment prononcé un discours remarquable
00:19:17à Zurich.
00:19:19Il a souligné que la Hongrie
00:19:21a attaqué 270 000 immigrants illégaux
00:19:23dans le pays cette année.
00:19:25Cela a été possible
00:19:27grâce à l'utilisation de troupes frontalières
00:19:29et à la construction d'installations
00:19:31de sécurité, des clôtures.
00:19:33C'est possible
00:19:35de construire des installations de sécurité
00:19:37autour de l'Allemagne.
00:19:39Cela coûte certes quelques milliards,
00:19:41mais l'immigration, des dix dernières années,
00:19:43nous a coûté au total, si nous calculons
00:19:45les effets secondaires, des milliards.
00:19:47Et nous coûtera encore des milliards.
00:19:49Un argent bien investi, donc.
00:19:57Des clôtures de barbelés et des déportations
00:19:59comme projet d'avenir pour l'Allemagne, donc.
00:20:03Le Verfassungsschutz,
00:20:05le renseignement intérieur allemand,
00:20:07pointe le danger que cette vision raciale de l'Allemagne
00:20:09portée par Der Flügel
00:20:11fait peser sur la Constitution.
00:20:19Les objectifs de Der Flügel
00:20:21Pour mieux comprendre les objectifs de Der Flügel,
00:20:23je rencontre la journaliste Anne-Catherine Müller,
00:20:25spécialiste du microcosme
00:20:27de l'extrême droite allemande
00:20:29pour l'hebdomadaire de référence
00:20:31Der Spiegel.
00:20:35Le Flügel est un groupe interne
00:20:37au parti qui est officiellement dissous.
00:20:39Mais qui existe toujours,
00:20:41car ses membres sont toujours dans le parti.
00:20:43Donc,
00:20:45il est un groupe qui se déplace
00:20:47toujours dans le parti.
00:20:49Donc, tout ce qu'il représente sur le plan du contenu
00:20:51est toujours là,
00:20:53et très puissant au sein du parti.
00:20:55On le constate lors des congrès du parti.
00:20:57Des gens portent cette idéologie.
00:20:59Ces réseaux fonctionnent toujours
00:21:01et ont un rôle très important
00:21:03et finalement possèdent la majorité.
00:21:05C'est pourquoi on peut dire que Björn Höcke
00:21:07est le véritable dirigeant du parti.
00:21:09Car sans lui,
00:21:11cela ne fonctionnerait pas.
00:21:13Je pense que
00:21:15l'un des plus grands manquements
00:21:17de la société allemande
00:21:19est de n'avoir pas compris
00:21:21que les néonazis n'ont pas besoin
00:21:23de porter des crânes rasés,
00:21:25des bottes de combat
00:21:27et des blousons bombardiers.
00:21:29Mais que l'idéologie d'extrême droite
00:21:31peut également être présente
00:21:33chez des individus en beaux vêtements
00:21:35et costumes élégants.
00:21:37Et que cela a effectivement changé,
00:21:39que les personnes d'extrême droite
00:21:41ne sont pas dans ces vêtements
00:21:43et présentent plutôt un visage bourgeois.
00:21:45Et c'est en partie
00:21:47le succès de l'AfD.
00:21:57Dans l'ombre de Björn Höcke
00:21:59et de Der Flügel
00:22:01se trouve une personnalité influente
00:22:03des extrêmes droites européennes,
00:22:05l'essayiste Götz Kubitschek,
00:22:07surnommé par le New York Times
00:22:09un ancien militaire,
00:22:11principal éditeur d'ouvrages
00:22:13d'extrême droite en Allemagne.
00:22:15Götz Kubitschek connaît Björn Höcke
00:22:17depuis 30 ans.
00:22:19Le projet de Götz Kubitschek
00:22:21et de cette nouvelle droite
00:22:23est d'empêcher tout mélange culturel
00:22:25et ethnique de l'Europe.
00:22:27Le nom de ce concept,
00:22:29l'ethnodifférentialisme.
00:22:31C'est notre série.
00:22:33Nous l'avons commencée
00:22:35il y a 16 ou 17 ans.
00:22:37C'est un livre de 89 volumes.
00:22:39Voici un auteur français,
00:22:41Jean Raspail,
00:22:43Le camp des Saints.
00:22:45Parmi ses plus vendus,
00:22:47deux ouvrages français de référence
00:22:49pour les droites extrêmes,
00:22:51Le camp des Saints de Jean Raspail,
00:22:53roman dystopique imaginant
00:22:55l'extermination des populations
00:22:57européennes par un débarquement
00:22:59de migrants venus d'Asie
00:23:01ou encore le grand emplacement
00:23:03de Renaud Camus que Kubitschek
00:23:05Il y a une interview avec lui
00:23:07dans le livre.
00:23:09C'est très important pour nous.
00:23:13C'est un terme
00:23:15qui s'est aussi imposé en Allemagne.
00:23:21Bien sûr, l'année 2015
00:23:23a été une année décisive
00:23:25pour la montée des partis de droite
00:23:27en Europe, en particulier
00:23:29pour le parti de droite en Allemagne,
00:23:31l'AFD.
00:23:33C'est un puissance
00:23:35à regarder l'immigration de masse,
00:23:37prétendument des familles de réfugiés,
00:23:39toutes bien éduquées, qui nous enrichissent.
00:23:43Mais tout le monde a vu
00:23:45que c'était le contraire.
00:23:49Qu'il s'agit surtout
00:23:51de jeunes hommes qui s'incrustent ici
00:23:53pour transformer ce pays.
00:23:57Il est tout à fait clair que l'Allemagne
00:23:59est l'Allemagne parce que les Allemands
00:24:01y vivent et ont construit la culture.
00:24:05Et cette particularité
00:24:07est détruite
00:24:09dans tous les domaines
00:24:11par l'immigration de masse.
00:24:13Et plus la distance culturelle
00:24:15mais aussi ethnique et religieuse
00:24:17est grande, plus cela devient difficile.
00:24:23Pour réaliser ce projet en Europe,
00:24:25la remigration s'impose alors
00:24:27comme leur objectif.
00:24:31Dans cette vidéo,
00:24:33postée sur le site de Götz Kubitschek,
00:24:35à l'esthétique d'avant-guerre
00:24:37rappelant les années les plus sombres
00:24:39de l'histoire allemande,
00:24:41Höcke et Kubitschek
00:24:43débattent du projet de remigration
00:24:45en évoquant une figure proche
00:24:47de Der Flügel,
00:24:49l'Autrichien Martin Zenner.
00:25:01Zenner, le changement de régime de droite,
00:25:03je le trouvais très bien.
00:25:05C'est un livre de main pour l'opposition.
00:25:31C'est un livre de main pour l'opposition.
00:25:33C'est un livre de main pour l'opposition.
00:25:35C'est un livre de main pour l'opposition.
00:25:37C'est un livre de main pour l'opposition.
00:25:39C'est un livre de main pour l'opposition.
00:25:41C'est un livre de main pour l'opposition.
00:25:43C'est un livre de main pour l'opposition.
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00:25:49C'est un livre de main pour l'opposition.
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00:25:55C'est un livre de main pour l'opposition.
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00:25:59C'est un livre de main pour l'opposition.
00:26:01C'est un livre de main pour l'opposition.
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00:27:01C'est un livre de main pour l'opposition.
00:27:03C'est un livre de main pour l'opposition.
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00:27:19C'est un livre de main pour l'opposition.
00:27:21C'est un livre de main pour l'opposition.
00:27:23La remigration telle qu'on la comprend généralement
00:27:25est un ensemble de mesures.
00:27:29Une réforme du droit d'asile,
00:27:31une politique des frontières fermes
00:27:33à l'échelle européenne,
00:27:35le refoulement aux frontières de l'Europe,
00:27:41la création de camps de migrants
00:27:43en dehors de l'Europe.
00:27:45J'avais bien compris.
00:27:49Le rejet de la société multiculturelle
00:27:51et multi-ethnique n'est pas un phénomène nouveau.
00:27:53Ce qui est nouveau en revanche,
00:27:55c'est qu'il convainc aujourd'hui un électeur allemand
00:27:57sur cinq et un sur trois
00:27:59dans les landeurs de l'ex-Allemagne de l'Est.
00:28:05La première victoire électorale
00:28:07de la tendance d'Herr Flügel
00:28:09a eu lieu à Sonberg,
00:28:11dans les petites montagnes au cœur de Thuringe.
00:28:13Une victoire que la crise migratoire
00:28:15n'explique pas elle seule.
00:28:21Au niveau de leurs idées,
00:28:23c'est bien sûr la politique migratoire
00:28:25qui m'a incité à m'engager en politique.
00:28:33Je commencerai par la remigration.
00:28:35Cela représente essentiellement
00:28:37ce que l'AFD et la Young Alternative
00:28:39demandent depuis des années.
00:28:45Comme l'Allemagne est l'un des pays,
00:28:47voire le pays offrant le meilleur système social
00:28:49à une personne demandant l'asile
00:28:51ou un réfugié,
00:28:53elle est comme un aimant.
00:28:59D'après une enquête menée
00:29:01par l'université de Leipzig,
00:29:0370% des électeurs en ex-Allemagne de l'Est
00:29:05pensent que les immigrés
00:29:07ne viennent que pour les aides sociales.
00:29:09Que répondre ?
00:29:11Dire qu'on ne fuit pas des massacres en Syrie,
00:29:13en Afghanistan, au Soudan,
00:29:15pour des aides sociales ?
00:29:17Que les immigrés font de l'Allemagne
00:29:19la troisième puissance économique au monde ?
00:29:21Des mots qui ne suffisent plus
00:29:23dans ce Dunkeldeutschland,
00:29:25littéralement Allemagne sombre,
00:29:27comme l'appelle la presse allemande,
00:29:29dans lequel 20% de pauvreté et des disparités
00:29:31contribuent au vote radical.
00:29:33Une situation où compte bien exploiter l'AFD.
00:29:43Nous tenons un stand d'information
00:29:45une fois par mois ici à Ordruf.
00:29:49Nous sommes ici pour informer
00:29:51quelles seraient nos premières mesures
00:29:53et nous sommes également ici
00:29:55pour écouter les préoccupations
00:29:57et les problèmes des citoyens
00:29:59et les transmettre à nos députés quotidiennement.
00:30:09Ordruf est l'une de nos zones
00:30:11les plus fortes.
00:30:13Nous sommes à environ 35% des voix.
00:30:43Et que penser de la réponse de ces militants
00:30:45lorsque j'évoque le rapport de renseignement allemand
00:30:47concernant l'extrémisme de leur parti ?
00:30:51Personnellement,
00:30:53je ne connais aucun nazi ou extrémiste
00:30:55de droite radicale dans notre parti.
00:30:57Si c'était le cas,
00:30:59je ne serais pas membre de ce parti,
00:31:01je vous le dis honnêtement.
00:31:03Nous sommes tous issus de la classe moyenne.
00:31:05Nous avons tous grandi ici
00:31:07et nous sommes tous attachés à notre patrie.
00:31:09C'est pour ça que je n'ai pas peur
00:31:11de moi-même ou de qui que ce soit d'autre.
00:31:13Je n'ai rien à cacher.
00:31:15Nous sommes des gens normaux.
00:31:17Nous sommes des gens normaux
00:31:19qui se battent pour leur patrie et leur pays.
00:31:25Des gens si normaux
00:31:27et qui soutiennent un projet de déportation
00:31:29sur des bases ethniques et culturelles.
00:31:33Je quitte maintenant l'Allemagne pour la Belgique,
00:31:35pays singulier face à l'extrême droite.
00:31:37Sa partie francophone applique
00:31:39un système militaire politique et médiatique efficace
00:31:41interdisant depuis 1992
00:31:43la présence,
00:31:45en direct sur les plateaux TV,
00:31:47de l'extrême droite dans les médias publics.
00:31:51Conséquence,
00:31:53le Front national belge s'est auto-dissous
00:31:55à 1% de l'électorat.
00:31:57Cette réussite belge-francophone
00:31:59pourrait servir d'inspiration.
00:32:01Ce n'est pas le cas.
00:32:03A l'inverse même,
00:32:05dans la partie flamande de la Belgique,
00:32:07le Front national belge tutoie les sommets électoraux.
00:32:37C'est bon, numéro 2, le dimanche.
00:32:39Merci.
00:32:43Merci.
00:32:45C'est bon, c'est bon, c'est bon.
00:32:51On commence par les illégaux
00:32:53et les criminels qui retournent en Allemagne.
00:32:55Et puis on commence par les travailleurs.
00:32:57Tous ceux qui ne travaillent pas,
00:32:59ils vont à l'extérieur.
00:33:01Qu'allez-vous faire avec ces enfants ?
00:33:03Vous les mettrez en train
00:33:05ou vous les mettez à l'intérieur ?
00:33:07Non, nous les mettons à l'intérieur.
00:33:35Ah, vous les mettez à l'intérieur.
00:33:37Cela a tellement du sens.
00:33:39Vous ne pouvez pas les mettre à l'intérieur.
00:33:41Vous pouvez les mettre à l'extérieur.
00:33:43Tous ceux qui ne travaillent pas,
00:33:45et tous ceux qui ne travaillent pas.
00:33:47et tous ceux qui ne travaillent pas,
00:33:49ils vont à l'extérieur.
00:33:51Vous ne le faites pas.
00:33:53Vous ne le faites pas.
00:33:57C'est tout.
00:33:59C'est tout.
00:34:01fédérant les droites extrêmes, le Grand Remplacement.
00:34:04Visant à l'origine les Juifs à la fin du XIXe siècle,
00:34:08le Grand Remplacement est remis au goût du jour dans les années 2010
00:34:11par le Français Renaud Camus, un Renaud Camus,
00:34:14invité d'honneur du Vlaams Belang au Parlement flamand de Bruxelles.
00:34:18Monsieur Jamy, tout d'abord je voudrais remercier M. Renaud Camus
00:34:25d'être ici aujourd'hui parmi nous.
00:34:28Bienvenue à Bruxelles, la soi-disant capitale de l'Europe,
00:34:31la ville où le Grand Remplacement a déjà eu lieu.
00:34:37L'idée d'un Grand Remplacement, c'est l'idée profondément
00:34:40d'une vision raciale de la nation.
00:34:43C'est dire qu'un Français d'origine africaine
00:34:45est à jamais d'origine africaine.
00:34:48Dans le niveau électoral classique, c'est bien clairement
00:34:51quelque chose qui motive le vote.
00:34:55Je tiens tout d'abord à m'excuser, car le reste de mon discours
00:34:59est en irlandais. Soyez heureux, car lorsque vous reviendrez
00:35:0320 ans plus tard, le Président du Parlement
00:35:07vous parlera probablement à l'arabe.
00:35:14Je m'étonne que de tels propos, ainsi exposés au sein
00:35:17d'une institution belge, dont la capitale de l'Europe
00:35:20ne suscite par ailleurs pas la moindre protestation
00:35:23institutionnelle.
00:35:42J'ai choisi ce sujet en réaction à une déclaration
00:35:46de Donald Trump qui, il y a de ça quelque temps,
00:35:49lors de sa visite à Bruxelles, déclarait
00:35:52que Bruxelles, c'est un peu comme vivre dans un trou à rats,
00:35:56et ce, en pointant du doigt la situation migratoire à Bruxelles.
00:35:59Karim Douyeb, data analyste, a compilé les données
00:36:02de l'immigration à Bruxelles sous forme de graphique
00:36:05et s'est parlant.
00:36:07Bruxelles est parmi les villes avec le plus grand melting pot.
00:36:10Effectivement. Si on regarde une sélection, on est d'une vingtaine
00:36:13de villes internationales, qui comprend New York, Londres,
00:36:16Singapour, Melbourne et ce genre de choses.
00:36:20Bruxelles, parmi ces vingt villes, fait partie
00:36:23des endroits où on retrouve le plus d'immigrés.
00:36:27En fait, si on regarde la population bruxelloise,
00:36:30elle compte un million deux cent mille habitants à peu près.
00:36:33Donc si on prend dix habitants aléatoires,
00:36:36on se rend compte que six d'entre eux
00:36:39sont nés non-belges.
00:36:42Donc c'est beaucoup, on l'a vu.
00:36:45Deux d'entre eux ont acquis de la nationalité belge par la suite,
00:36:48donc il reste à l'heure actuelle à peu près 40% de la population bruxelloise
00:36:51qui est de nationalité étrangère.
00:36:54Et donc si on s'intéresse à cette population étrangère
00:36:57spécifiquement, on se rend compte qu'on est loin
00:37:00des discours d'extrême droite, justement, qu'on entend souvent
00:37:03où on est submergé par des étrangers
00:37:06d'Afrique du Nord, d'Afrique centrale et autres.
00:37:09La majorité des étrangers vivant à Bruxelles
00:37:12sont des Européens. La diaspora
00:37:15la plus représentée à Bruxelles, c'est la France.
00:37:18Si on regarde le top 10 des nationalités les plus représentées à Bruxelles,
00:37:21il y en a une seule qui est extra-européenne,
00:37:24qui sont les Marocains, en quatrième position à l'heure actuelle.
00:37:27D'accord, oui, donc c'est-à-dire que c'est encore plus déséquilibré
00:37:30en faveur de l'immigration européenne,
00:37:33contrairement à ce que défendent certaines théories.
00:37:36Oui, exactement. Et donc la mission, c'était
00:37:39vraiment de casser les a priori et les idées préconçues sur le sujet.
00:37:45Le Vlaams Belang dispose-t-il de preuves
00:37:48d'un grand remplacement ?
00:37:51Je me rends au congrès annuel du parti
00:37:54que des militants antifascistes tentent de dénoncer.
00:37:57Un congrès au thème sans ambiguïté.
00:38:00Ma invocation,
00:38:03qu'est-ce que c'est, en fait ?
00:38:06Est-ce que, comme on l'a dit,
00:38:09c'est un congrès sans ambiguïté ?
00:38:12Est-ce que, en fait, c'est comme on l'a souvent entendu
00:38:15dans les médias ces deux dernières années,
00:38:18une théorie de complot ?
00:38:21Est-ce que c'est un mythe ?
00:38:24Est-ce que c'est une politique d'idéologie ?
00:38:27Est-ce que c'est un programme politique ?
00:38:30Non, c'est une simple fixation empirique.
00:38:33Au moins, pour ceux qui n'ont pas été culturellement blindés
00:38:36ou qui n'ont pas été correctement castréés en politique.
00:38:39Pas de preuves, donc.
00:38:42Je dois me contenter de simples constatations empiriques de Philippe de Winter.
00:38:45En réalité, d'après la Commission européenne,
00:38:48la population étrangère non-européenne représente 20 millions de personnes,
00:38:51soit 5% seulement.
00:38:54Faudra régler ce problème-là,
00:38:57de manière humaine, bien sûr,
00:39:00mais ferme quand même.
00:39:03Curieux, je rencontre à la fin du meeting Girolf Hahnemans,
00:39:06ancien président du Vlaams Belang,
00:39:09qui dirige Identité et Démocratie,
00:39:12regroupant au Parlement européen le Vlaams Belang
00:39:15avec le Rassemblement national français,
00:39:18l'AFD allemande, la Liga italienne et le FPE autrichien.
00:39:21Je suis le Flamand, effectivement,
00:39:24au sein du groupe de Marine Le Pen au Parlement européen.
00:39:27Les liens d'amitié entre le Front national et mon parti national,
00:39:30le Vlaams Belang, sont forts et stables
00:39:33et je suis heureux d'y participer.
00:39:37Comme l'AFD allemande,
00:39:40Girolf Hahnemans imagine lui aussi une déportation à l'échelle européenne
00:39:43et il joue, lui aussi,
00:39:46de la confusion des chiffres entre immigration clandestine et immigration légale.
00:39:49Indépendamment des millions d'illégaux
00:39:52qui sont déjà ici
00:39:55et dont nous devrons promouvoir le retour d'une manière ou d'une autre
00:39:58au cours des 20 prochaines années,
00:40:01nous devrons contraindre les pays d'origine,
00:40:04négocier également le rapatriement des clandestins
00:40:07qui sont venus ici illégalement
00:40:10et qui, en dehors de la folie de l'asile de la Convention de Genève,
00:40:13n'auraient pas le droit d'être ici.
00:40:16Ce sera une négociation au cours des 20 ou 30 prochaines années
00:40:19pour réduire systématiquement ce nombre
00:40:22et après avoir fermé le robinet en premier.
00:40:26Le concept du grand remplacement
00:40:29ne se contente pas de discriminer.
00:40:32Il amène aussi directement la violence.
00:40:35À Bruxelles,
00:40:38le CRISP et le politologue Benjamin Biard
00:40:41observent minutieusement les évolutions des droites extrêmes
00:40:44jusqu'aux plus violentes.
00:40:47Voilà avec le grand remplacement ici, en l'occurrence,
00:40:50Bruxelles, capitale européenne du grand remplacement.
00:40:53Du Vlaams Belang et des formations antisystèmes.
00:40:56Très clairement, aujourd'hui, cette volonté de pointer du doigt
00:40:59ce changement de civilisation est très classique dans l'extrême droite,
00:41:02que ce soit la plus modérée ou la plus extrême, finalement.
00:41:05Je pense qu'on peut résumer l'extrême droite sur la base de cette idéologie
00:41:08en une sorte de galaxie, d'une certaine manière.
00:41:11Un premier sous-cercle, ce sont les formations qu'on qualifie
00:41:14de populistes de droite radicale.
00:41:17On retrouve en son sein des formations comme le Rassemblement national français,
00:41:20le Vlaams Belang flamand également, Vox en Espagne.
00:41:23Un autre cercle qu'on retrouve, c'est celui qui met
00:41:26beaucoup plus fondamentalement en cause la démocratie
00:41:29comme mode de gouvernement. Parce qu'ils sont, par exemple,
00:41:32de type néo-nazi. On peut citer Aube Dorée, particulièrement en Grèce,
00:41:35qui a même été reconnue comme organisation criminelle
00:41:38il y a quelques années par la justice.
00:41:41On peut citer également certains individus.
00:41:44Anders Breivik, en Norvège, qui a commis des attentats meurtriers
00:41:47en juillet 2011 sur l'île d'Otoya et à Oslo.
00:41:54Je cite.
00:42:07Cette phrase est tirée du testament de Brenton Tarrant,
00:42:10auteur de la tuerie de la mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande
00:42:13et qui a fait 51 morts.
00:42:16Le concept de grand remplacement amène aussi à une violence
00:42:19qui a engendré près de 70 attentats dans le monde depuis 10 ans.
00:42:22Une augmentation de 320% d'après l'ONU.
00:42:25Le nom de cette mouvance terroriste, l'accélérationnisme.
00:42:28Dans le manifeste accélérationniste,
00:42:31véritable mode d'emploi pour tueurs suprémacistes,
00:42:34on y trouve des hommages aux assassins et des appels au meurtre.
00:42:41C'est un courant qui est apparu à partir de 2015,
00:42:44c'est-à-dire que la guerre raciale a commencé
00:42:47et qu'il y aura de toute façon un génocide.
00:42:50La question pour eux, c'est que les Blancs gagnent cette course au génocide.
00:42:56Ils sont négationnistes.
00:42:59Hitler n'a pas fait l'extermination des Juifs d'Europe et c'est ce qu'on lui reproche.
00:43:02C'est ce qu'on lui reproche parce que ça a été payé par des décennies
00:43:05de génocide blanc, parce qu'il pense que les Juifs génocident
00:43:08les Blancs par la mondialisation, par l'immigration,
00:43:11en faisant venir des Noirs, des Arabes, des Hispanos, etc.,
00:43:14qui viennent métisser les Blancs.
00:43:18Avec ce concept de génocide contre les Blancs,
00:43:21les accélérationnistes recyclent les idées suprémacistes du white power,
00:43:24des idées anciennes pour justifier une violence d'aujourd'hui.
00:43:34Je quitte la Belgique pour la France.
00:43:37Si l'Allemagne comprend le plus grand nombre de militants violents,
00:43:40l'Europole recense à elle seule près de la moitié des actes terroristes
00:43:43d'extrême droite commis ou déjoués en Europe.
00:43:51Et selon les services de renseignement français,
00:43:54le pays compte 3000 extrémistes de droite violents.
00:43:57Parmi eux, 1500 font l'objet d'affichages de ces services.
00:44:01Sur le réseau social Telegram, la violence de l'extrême droite
00:44:04s'exprime aujourd'hui sans revenu.
00:44:07Sébastien Bourdon, journaliste indépendant, observe ces groupes
00:44:10qui comprennent aussi des membres de forces de l'ordre.
00:44:13Alors, est-ce que vous pourriez m'expliquer un petit peu ce qu'est FR Detter ?
00:44:16C'est un canal de diffusion qui était assez important
00:44:19pour regrouper les potentiels militants en fonction de leur département.
00:44:24Et on a, a priori, à en croire les photos de profils
00:44:27de différentes personnes qui posent, soit en uniforme de l'armée française,
00:44:31comme ici ou bien ici.
00:44:34Ici, on lit le texte police, on devine à priori ce qui serait un gilet tactique.
00:44:39Là, on a des patchs de la Légion étrangère.
00:44:41Bref, tout ça nous laisse penser qu'on est très clairement sur des appels au meurtre,
00:44:44puisqu'ils parlent, à priori, de cibler un centre d'accueil pour migrants,
00:44:48de le brûler.
00:44:50Et il y a un utilisateur de cette conversation qui donne, grosso modo,
00:44:53des conseils sur comment se débarrasser des corps en toute discrétion,
00:44:57qui parle de potentiellement jeter les corps à l'eau
00:45:00en les attachant à des poids pour que les corps ne flottent pas
00:45:03et ne puissent pas être retrouvés trop facilement.
00:45:06Le groupe FR des terres est aujourd'hui interdit,
00:45:09et les appels au meurtre ont fait l'objet de poursuites judiciaires.
00:45:12Certains policiers ont été, depuis, condamnés.
00:45:19Parmi les tendances radicales, une mouvance ultra-violente réémerge,
00:45:23puis s'impose au début des années 2020,
00:45:26celle des nationalistes révolutionnaires.
00:45:29Cette mouvance se décline en de très nombreux groupuscules en France
00:45:32et dans toute l'Europe.
00:45:34En France, elle est notamment incarnée à Paris par le groupe Union Défense,
00:45:37connu sous l'acronyme GUD,
00:45:40mais aussi par une nébuleuse de groupuscules reconnaissables à leur croix celtique,
00:45:43signe de ralliement des groupes néofascistes.
00:45:46Très clairement, c'est le référent nationaliste révolutionnaire qui revient.
00:45:50Leur mentor, leur maître à penser, c'est François Duprat.
00:45:53François Duprat considère clairement
00:45:56que le nationalisme révolutionnaire est un néofascisme.
00:46:01La croix celtique est devenue l'emblème du plus récent
00:46:04et du plus violent des mouvements d'extrême-droite français, Ordre Nouveau.
00:46:09Avec Ordre Nouveau, François Duprat et les nationalistes révolutionnaires
00:46:12fondent leur vitrine politique.
00:46:19Les analyses ont tablé que l'extrême-droite en France représentait
00:46:22directement, c'est-à-dire sans aucun travail politique,
00:46:258 à 10 % de la population.
00:46:29Mais il est évident que des problèmes comme
00:46:32« Les Français regrettent-ils leur perte de leur empire ? »
00:46:35a donné, je crois, si je me rappelle bien, 58 % de regrets.
00:46:41« Les Français refusent-ils le marxisme ? »
00:46:44s'est donné à environ 54 % et ainsi de suite.
00:46:47C'est-à-dire que chacun de nos grands thèmes est approuvé
00:46:50soit par la majorité de la population, soit par une très forte minorité.
00:46:53Pour allier beaucoup plus de gens que ce que nous avons pu faire jusqu'à présent,
00:46:56ce qui nous manquait, c'était un outil politique, c'est-à-dire un parti.
00:47:00En 1973, Ordre Nouveau sert de base à la fondation
00:47:03de ce qui devient le premier grand parti d'extrême-droite
00:47:06d'après-guerre en Europe, le Front National,
00:47:09dirigé par Jean-Marie Le Pen.
00:47:12Au niveau partisan, Duprat, c'est la cheville ouvrière
00:47:15de la création du Front National, dont il sera le numéro 2.
00:47:18Le Front National, entre 1972 et 1978, s'intéresse peu à la migration.
00:47:21C'est d'abord un mouvement anticommuniste.
00:47:24Duprat comprend, il y a Valéry Giscard d'Estaing, il y a Jacques Chirac,
00:47:27il y a des gens qui sont bien plus installés dans l'anticommunisme et qui sont plus honorables.
00:47:30Que donc, ça ne peut pas marcher.
00:47:33Il dit qu'on peut aller sur le thème de l'immigration et sur la question sociale.
00:47:36Cette stratégie-là, il la rédige, il l'écrit, il l'explique noir sur blanc
00:47:39dans les années 1970 et en 1978, pour la première fois,
00:47:42le Front National fait campagne sur l'affiche
00:47:45« Un million de chômeurs, c'est un million d'immigrants en trop ».
00:47:48Les militants comprennent que c'est le bon slogan parce que, d'un coup d'un seul,
00:47:51les militants de gauche, qui jusque-là se fichaient des affiches du Front National
00:47:54qui n'étaient rien, se mettent à les arracher.
00:47:59Le renseignement français considérait Duprat comme la seule personnalité
00:48:02d'extrême droite d'envergure.
00:48:05Il est assassiné en 1978 dans des circonstances troubles.
00:48:08Son assassinat est classé sans suite, mais ses idées lui survivent
00:48:11au Front National de Jean-Marie Le Pen et dans de nombreux groupuscules.
00:48:15Les skinheads attaquent et le sang coule.
00:48:18Ceux que nous avons rencontrés appartiennent aux jeunesses nationalistes révolutionnaires,
00:48:21la branche la plus musclée du mouvement skin.
00:48:24Nous sommes contre l'immigration qui métisse notre culture.
00:48:27Quitte à taper sur les immigrés.
00:48:30Quitte à les taper s'il le faut pour se faire connaître et pour se faire comprendre et entendre.
00:48:36Entre 1980 et 1983, les violences contre les Maghrébins progressent de 225%,
00:48:42selon les archives de police.
00:48:452001, bien évidemment, provoque une accélération.
00:48:48Et c'est le cas dans le nombre de violences.
00:48:512015 triple le nombre de violences contre les Maghrébins.
00:48:54Cette volonté de représailles, c'est nous tous.
00:48:57Il y a bien une demande sociale, une opposition forte
00:49:00contre la présence des gens d'origine immigrée et contre l'islam.
00:49:03Et là-dessus, les radicaux de droite en ont été une avant-garde.
00:49:0650 ans après sa fondation, la mouvance nationaliste révolutionnaire
00:49:09continue d'entretenir des liens étroits avec le FN,
00:49:12devenu rassemblement national.
00:49:20Pour comprendre ce rapport entre radicaux et vitrines politiques,
00:49:23je décide de rencontrer Christian Boucher,
00:49:26figure historique du nationalisme révolutionnaire français.
00:49:29Courtois, Christian Boucher l'est indéniablement.
00:49:32Radical, il l'est encore plus sûrement pour avoir fondé
00:49:35les groupuscules les plus extrémistes des 30 dernières années,
00:49:38avant de soutenir Marine Le Pen dans les années 2010.
00:49:41On le voit ici avec Alexandre Douguin,
00:49:44proche de Vladimir Poutine,
00:49:47et artisan du soutien russe aux extrêmes-droites.
00:49:50Il a fait partie de l'équipe d'exécutifs du FN,
00:49:53et de l'équipe d'exécutifs du FN.
00:49:57Duprat a eu l'idée, lui le premier,
00:50:00c'est le premier vraisemblablement,
00:50:03à dire qu'on n'arriverait à rien en tant que groupuscule.
00:50:09Il faut être lucide.
00:50:12On n'a pas d'exemple, d'ailleurs, de groupes radicaux
00:50:15qui soient devenus autre chose que des groupes radicaux.
00:50:18On va atteindre des groupes qui vont faire 300, 400,
00:50:21peut-être 1000 membres.
00:50:25C'est vrai que ça prend le pouvoir.
00:50:28Ça reste du niveau de l'agitation de rue.
00:50:33Par contre, un groupe radical
00:50:36va véhiculer des idées nouvelles,
00:50:39et va jouer un peu un rôle de lobby
00:50:42vis-à-vis des grands partis,
00:50:45en influant leur base,
00:50:48et donc en faisant progresser des idées.
00:50:51Et d'un autre côté, il va avoir une influence
00:50:54auprès de la jeunesse et des personnes les plus éveillées
00:50:57qui vont suivre ce qu'il fait.
00:51:00Il va vaporiser des idées.
00:51:04Après les dissolutions successives des groupes qu'il fonde,
00:51:07Christian Boucher finit par s'introduire au FN de Marine Le Pen
00:51:10pour se présenter aux élections législatives en 2012.
00:51:15L'avantage que j'avais, c'est que j'avais un savoir-faire immense
00:51:18par rapport à un cadre local du front.
00:51:21Je savais tout faire.
00:51:24Donc on monte très vite dans la hiérarchie,
00:51:27parce qu'on est hyper efficace.
00:51:30Nous, on est des marines,
00:51:33on pensait qu'il fallait que ça soit une marine qui monte.
00:51:36Pourquoi ?
00:51:39On pensait qu'à cette époque-là,
00:51:42elle représentait à peu près ce qu'on pensait,
00:51:45à cette époque-là, le front n'était quand même pas un danger
00:51:48pour le système si important.
00:51:51Donc ce qu'on avait fait dans le passé n'avait pas tellement d'importance.
00:51:54Maintenant, je suis certain qu'on ressortirait tout mon passé.
00:51:59L'exemple de Christian Boucher montre cette habitude du FN,
00:52:02devenu Rassemblement National,
00:52:05de recycler les militants radicaux parmi ses cadres.
00:52:08À Paris, la mouvance nationaliste révolutionnaire est incarnée par le GUD,
00:52:11fondé dans l'après-mai 68 pour contrer par la violence
00:52:14la gauche dans les universités.
00:52:17En 2013, le GUD s'auto-dissout suite à l'assassinat
00:52:20par un de ses membres, d'un jeune militant de gauche, Clément Méric,
00:52:23et prend le nom de Zouave Paris.
00:52:26Une décennie plus tard, en novembre 2022,
00:52:29les nationalistes révolutionnaires des Zouaves Paris finissent par reprendre
00:52:32le nom historique GUD, sous l'impulsion d'une figure ultra-violente
00:52:35marque de Cacré-Valmenier.
00:52:40L'opinion publique redécouvre cette mouvance dans les rues de Paris
00:52:44où 600 militants défilent sans quasi aucune présence policière
00:52:47et où la présence de caméras, elles, dérange.
00:52:52Ce défilé figurerait au rayon du folklore néofasciste
00:52:55si les idées que portent ces militants ne trouvaient pas un écho
00:52:58dans des partis politiques aux portes du pouvoir.
00:53:02Marine Turchy, qui travaille sur l'extrême droite depuis 15 ans
00:53:05pour Mediapart, fait le lien entre Rassemblement National
00:53:08et le GUD, appelé GUD Connexion.
00:53:12Ce qui est certain, c'est que ce rassemblement,
00:53:15il est clairement impulsé par la mouvance du GUD.
00:53:18On est sur la mouvance nationaliste-révolutionnaire.
00:53:21À Mediapart, on va révéler la présence d'Axel Lousteau
00:53:24et d'Olivier Duguay. Ce sont deux proches de Marine Le Pen
00:53:27au sens où ils ont été les trésoriers de son micro-parti Jeanne.
00:53:30On a révélé à Mediapart, enquête après enquête,
00:53:33combien ces deux personnages, et plus largement
00:53:36ce qu'on a appelé la GUD Connexion,
00:53:39étaient adeptes de soirées au folklore
00:53:42vraiment douteux.
00:53:49Axel Lousteau a été conseiller régional
00:53:52et même président de la Fédération des Hauts-de-Seine.
00:53:55Il a été à la tête de la cellule financière de sa campagne
00:53:58à Marine Le Pen en 2017.
00:54:02Là, on le voit poster une assiette de riz
00:54:05dans laquelle est dessinée une croix gammée,
00:54:08une assiette de riz toute simple.
00:54:11Là, on a un autre qui est assez intéressant,
00:54:14qui date de janvier 2013, dans un échange ponctué
00:54:17de références implicites à la Shoah.
00:54:20On est dans un moment où le prix du gaz vient d'augmenter
00:54:23et il y est question de 6 millions de Franciliens
00:54:26inquiétés par du gaz. Dans les commentaires,
00:54:29on parle de four, de fabrication de savon.
00:54:33Cette manifestation du 6 mai,
00:54:36tout à coup, il y a tout ça qui remonte à la surface
00:54:39et Marine Le Pen, qui pensait s'être un peu débarrassée
00:54:42de ce sujet, se trouve à répondre
00:54:45de leur présence là.
00:54:48Encore aujourd'hui, certains jeunes
00:54:51du GUD ou autres vont être embauchés
00:54:54dans leur société. C'est le cas de Logan Jean,
00:54:57c'est le cas de Marc de Quecret-Valmenier.
00:55:00Ce sont des liens qui perdurent à travers aussi
00:55:03les assistants parlementaires ou les stagiaires
00:55:06qui peuvent travailler auprès de députés ou de redéputés
00:55:09du Rassemblement national. On a vu la trace
00:55:12de certains de ces assistants dans des actions violentes.
00:55:15On a vu dans des réunions du RNJ
00:55:18la présence de membres d'anciens, de génération identitaire
00:55:21du GUD ou de la cocarde.
00:55:25La cocarde, syndicat étudiant
00:55:28proche du RN, marque parallèlement
00:55:31le retour de l'extrême droite politique
00:55:34au sein des universités françaises.
00:55:37Vianney Van Der Scheur, son président en 2023,
00:55:40est aussi attaché parlementaire d'un neurodéputé RN.
00:55:43Le premier but de la cocarde était
00:55:46de rassembler en dehors des partis.
00:55:49Le deuxième but, c'était d'aller mener un combat
00:55:52culturel dans les universités.
00:55:55Beaucoup d'étudiants voient bien
00:55:58que dans leur amphithéâtre, parfois ils sont les seuls
00:56:01à penser ce qu'ils pensent. Ils voient l'importance
00:56:04d'aller mener ce combat dans les universités
00:56:07qui ne sont pas en intégrité en totalité
00:56:10mais qui sont en bonne partie souvent
00:56:13acquises aux idées de gauche.
00:56:16Après, l'éducation nationale,
00:56:19qui va dans ces idées-là,
00:56:22l'audiovisuel, Netflix, etc.,
00:56:25toutes les références qu'un jeune peut avoir
00:56:28sont à mon sens assez orientées politiquement,
00:56:31souvent idéologiquement. Vous arrivez à l'université
00:56:34et c'est un peu le dernier sas avant de rentrer dans la vie active.
00:56:37Pour nous, c'est le moment d'aller s'emparer des jeunes
00:56:40et d'essayer de les convaincre avec nos idées.
00:56:43Est-ce que vous avez des proximités
00:56:46avec le groupe Union Défense ?
00:56:49Sur le GUD, on n'a pas de lien structurel avec eux
00:56:52ou avec d'autres groupes. On est la cocarde et on fait ce qu'on a à faire
00:56:55et ça se passe très bien comme ça.
00:56:58Officiellement, pas de lien structurel
00:57:01avec des groupes ultra-violents comme le GUD
00:57:04qui s'illustre à la faculté d'Assas sous un nom à la référence nazie
00:57:07de Waffen-Assas.
00:57:11Safia Haïtouarabi, militante antiraciste
00:57:14et ancienne vice-présidente de SOS Racisme,
00:57:17constate au contraire les liens qui unissent les différentes
00:57:20mouvances sur le terrain.
00:57:23Il y a clairement des porosités extrêmement fortes
00:57:26entre l'extrême-droite syndicale, l'extrême-droite politique
00:57:29et l'extrême-droite des nations comme le GUD.
00:57:32Donc là, ils sont en train de s'installer pour commencer à tracter.
00:57:35Marc de Cacré, c'est le chef, là.
00:57:39Il est là, à côté de la veste beige.
00:57:42Premièrement, le fait qu'il y ait un service d'ordre, c'est extrêmement préoccupant.
00:57:45Ça montre cette volonté de passer à l'acte aux besoins.
00:57:48C'est des services d'ordre qui souvent sont armés,
00:57:51points américains, parapluies, casques de moto
00:57:54et ça montre aussi qu'il y a une porosité entre les membres.
00:57:57C'est comme si les gros nazions
00:58:00viennent protéger les idées politiques.
00:58:04C'est peut-être les années les plus terribles
00:58:07qu'on est en train de vivre en termes de normalisation de l'extrême-droite politique
00:58:10et particulièrement du rassemblement national.
00:58:13Moi, je suis de cette école qui ne parle pas
00:58:16de dédiabolisation concernant l'extrême-droite, je parle de normalisation
00:58:19parce que ça supposerait qu'à un moment, ils étaient diabolisés.
00:58:23La campagne présidentielle de 2022
00:58:26a accéléré la normalisation de l'extrême-droite politique de Marine Le Pen.
00:58:29Pourquoi ? L'arrivée d'Éric Zemmour,
00:58:32ce n'est absolument pas une dynamique concurrentielle
00:58:35à Marine Le Pen. Les médias mainstream
00:58:38qui se sont renforcés dans cette brèche ont tort.
00:58:41Mettre en scène la concurrence entre Éric Zemmour et Marine Le Pen,
00:58:44c'est ne rien comprendre à l'écosystème d'extrême-droite.
00:58:47Parce qu'au contraire, l'arrivée d'Éric Zemmour
00:58:50permet l'accélération de la respectabilité de Marine Le Pen
00:58:53faisant croire que Marine Le Pen n'aimerait que les chats.
00:58:56Parce que Marine Le Pen, c'est aussi l'abolition du droit du sol,
00:58:59c'est la préférence nationale, c'est beaucoup de choses.
00:59:10Octobre, novembre, décembre 2021,
00:59:13on constate à SOS Racisme une montée drastique
00:59:16d'Éric Zemmour dans les sondages.
00:59:19On se dit qu'il faut agir.
00:59:22On arrive à ce fameux jour, début décembre 2021,
00:59:25c'est le meeting, c'était un dimanche matin.
00:59:29On est chez nous ! On est chez nous !
00:59:32On est chez nous ! On est chez nous !
00:59:35Vous savez, depuis des mois, je sillonne la France.
00:59:38Mes camarades se sont levés.
00:59:41Ils ont crié non au racisme
00:59:44et le choix du slogan aussi n'a pas été anodin.
00:59:47On a choisi ce slogan en amont pour prouver
00:59:50qu'un slogan bête comme mes pieds, simple,
00:59:53allait susciter des réactions hostiles.
00:59:57Nous n'avions pas prévu qu'une centaine de personnes,
01:00:00dont faisaient partie les Zouaves,
01:00:03de Marc Decacred, mais aussi des militants
01:00:06de Reconquête de Base, il n'y avait pas que des nervis fascistes
01:00:09qui s'en sont pris à mes camarades.
01:00:12C'est une première dans le débat public français
01:00:15qu'on parle de la porosité existante
01:00:18entre l'extrême droite fascisante et l'extrême droite politique.
01:00:21Et là, il est acté que les Zouaves Paris, groupe fasciste,
01:00:24ne soient pas les victimes d'Éric Zemmour.
01:00:27Marc Decacred-Valménier est placé sous contrôle judiciaire
01:00:30pour les violences de ville peintre
01:00:33et Éric Zemmour amorce sa chute dans les intentions de vote.
01:00:36L'année suivante,
01:00:39la violence de la droite extrême ne cesse de s'accentuer
01:00:42et cette violence fait peur lorsqu'elle commence
01:00:45à s'en prendre de manière décomplexée aux institutions,
01:00:48aux journalistes, aux avocats, aux élus.
01:00:51Le journal violent Vandal Bessac parle de tuer des étrangers
01:00:54ou des LGBT sur les réseaux sociaux.
01:00:57Le 7 septembre, à Calwi, une tentative d'incendie
01:01:00et des tags racistes, les Arabes dehors,
01:01:03ont été faits sur un immeuble.
01:01:06Le 8 septembre, à Givor, Morobounioul tagué au sol
01:01:09à côté du lycée Aragon Picasso.
01:01:12Le 10 septembre, à Saint-Brieuc, des inscriptions nazis
01:01:15sont peintes à la bombe sur la devanture du siège
01:01:18et au sol.
01:01:21Le 10 septembre, à Saint-Germain,
01:01:24la police a été arrêtée.
01:01:27Les rapports de la police proviennent de la même semaine.
01:01:30Présent au colloque, Thomas Porte,
01:01:33député du parti de gauche La France Insoumise
01:01:36et fondateur de l'Observatoire des extrêmes droites,
01:01:39est régulièrement menacé de mort,
01:01:42comme plusieurs autres députés, tous bords politiques confondus.
01:01:45Il m'a écrit de manière très chaleureuse
01:01:48suite au fait que j'ai déposé une demande
01:01:51pour une commission d'enquête sur l'extrême droite.
01:01:54C'était en novembre 2022.
01:01:57Ils ne se sont pas arrêtés.
01:02:00Là, ils expliquent quand, comment et ma punition.
01:02:03C'est-à-dire avoir une surveillance,
01:02:06dire que je suis un homme public,
01:02:09que j'ai un domicile, un trajet, des heures de réunion.
01:02:12Ils détaillent les façons dont ils pourraient me tuer.
01:02:15Aujourd'hui, on a des groupuscules qui mènent des actions coup de poing,
01:02:18visibles, qui travaillent à l'échelle européenne,
01:02:21qui se structurent, qui s'organisent
01:02:24et qui sont opérationnelles.
01:02:27Le 29 avril 2023, la violence des groupuscules d'extrême droite
01:02:30monte d'un cran. Opposés à l'ouverture d'un centre d'accueil
01:02:33de migrants dans la petite ville de Saint-Brévin,
01:02:36des groupes ultra-violents s'y rendent, molestent des habitants
01:02:39et incendient le domicile du maire Renaissance de la ville,
01:02:42sans que ce dernier ne reçoive la moindre protection ni soutien institutionnel.
01:02:45Un sentiment d'impunité qui permet aux groupes
01:02:48de multiplier ce type d'actions dans les mois qui suivent.
01:02:51À Saint-Brévin, il y avait très peu de militants d'extrême droite locaux.
01:02:54C'est la nouvelle stratégie d'extrême droite, c'est-à-dire de prendre un fait divers
01:02:57ou en tout cas un fait politique pour lui donner une dimension nationale,
01:03:00aidée par des médias qui sont aux ordres. Parce que derrière, vous avez Valeurs Actuelles,
01:03:03Boulevard Voltaire, Livre Noir, tout ce qui vient derrière
01:03:06un récit médiatique à ce qui se passe. Et donc effectivement, ils choisissent
01:03:09des endroits et ils se disent, on va tous à tel endroit,
01:03:12à tel moment pour mettre la pression.
01:03:15Et ils font céder des gens.
01:03:18C'est aussi ça qui est peut-être nouveau.
01:03:21On ne peut pas continuer à faire comme si ça n'existait pas.
01:03:24Parce qu'il faudra attendre que quelqu'un soit tué,
01:03:27qu'un responsable politique, qu'un député, qu'un militant,
01:03:30qu'une militante, qu'un citoyen soit tué parce qu'il a un engagement à gauche,
01:03:34parce qu'il est progressiste, parce qu'il défend l'accueil des plus fragiles,
01:03:37parce qu'il défend la cause LGBT.
01:03:40Que sais-je ? Est-ce qu'il faut attendre que quelqu'un soit tué
01:03:43pour que ce gouvernement fasse quelque chose ?
01:03:55Près d'une quarantaine de groupuscules violents sont actifs en France.
01:03:58Très peu sont dissous. Pour comprendre cette tolérance,
01:04:01je me rends à Lyon, capitale des Gaules et la Mecque,
01:04:04si je puis dire, des droites extrêmes françaises, voire européennes.
01:04:09L'écosystème des droites extrêmes lyonnaises, particulièrement violentes,
01:04:12jouit d'une longue tradition.
01:04:25Ces gens-là, il faut les combattre !
01:04:28Il faut les combattre en nous organisant !
01:04:31Parce que Lyon, c'est la capitale de l'extrême droite !
01:04:34Et aujourd'hui, ils sont où ? Ils sont cachés dans leurs locaux !
01:04:39Dans le vieux Lyon historique, un groupuscule s'active particulièrement.
01:04:43Lyon populaire, issu du GUD,
01:04:46toujours dans la mouvance nationaliste révolutionnaire.
01:04:51À sa tête, Eliott Bertin est considéré comme volontier violent.
01:04:54Il tente aujourd'hui d'assagir son image pour élargir sa base militante.
01:05:00Nous, aujourd'hui, on se situe plutôt dans une démarche
01:05:03d'aller à notre peuple, de le comprendre,
01:05:06de l'accompagner.
01:05:09Et ça, c'est vraiment quelque chose qui caractérise notre époque,
01:05:12notre période, c'est le fait de sortir
01:05:15d'un ghetto politique dans lequel on nous avait enfermés.
01:05:18Aujourd'hui, on a une vraie diversité des profits que l'on rencontre,
01:05:21qui sont tirés par nos idées.
01:05:24Le but, c'est ça, c'est de se voir grandir,
01:05:27c'est de voir plusieurs personnes venir rejoindre le groupe,
01:05:30partager nos idées,
01:05:33essayer de faire en sorte qu'elles aient un impact.
01:05:36Pour l'instant, à notre échelle,
01:05:39sur le local, mais ça ne veut pas dire qu'on n'ait pas des visions
01:05:42plus nationales, plus internationales.
01:05:45La réalité, le remplacement qui existe, c'est un fait.
01:05:48Aujourd'hui, justement, notre objectif,
01:05:51c'est de dire qu'il n'est pas encore trop tard
01:05:54et arriver à endiguer le problème avant que ça devienne ingérable.
01:05:57Pour faire simple, on ne fait pas de distinction
01:06:00entre l'immigration légale et illégale, très honnêtement.
01:06:03On fait une distinction entre l'immigration européenne et extra-européenne
01:06:06où, effectivement, pour nous déjà,
01:06:09un Français, c'est un Européen de langue et de culture française.
01:06:12C'est-à-dire que, par exemple,
01:06:15on ne mettra pas sur le même plan l'assimilation
01:06:18d'un Italien, d'un Allemand, d'un Belge qui veut devenir Français
01:06:21qu'un Camerounais ou un Marocain.
01:06:27Nous, on ne se situe pas forcément dans le même
01:06:30champ idéologique, surtout de reconquête,
01:06:33mais aussi du rassemblement national.
01:06:36Il y a des éléments idéologiques
01:06:39sur lesquels on peut se rejoindre,
01:06:42notamment avec le rassemblement national,
01:06:45notamment sur les questions sociales, sur les questions d'écologie.
01:06:48Maintenant, nous, on ne se situe pas du tout
01:06:51dans le même champ d'action qu'il y a à partir politique.
01:06:54Nous, on se situe dans un champ d'action
01:06:57qui est celui du réel, du concret, du terrain.
01:07:00Officiellement, pas de lien entre le rassemblement national
01:07:03et Lyon populaire, mais l'écosystème
01:07:06qui lie extrême-droite politique et extrême-droite radicale apparaît.
01:07:09Thomas Migliotti, militant nationaliste révolutionnaire
01:07:12de Lyon populaire, est aussi un cadre local
01:07:15du rassemblement national et ancien candidat suppléant
01:07:18du parti de Marine Le Pen aux législatives.
01:07:21En première ligne face à ces groupuscules,
01:07:24Nadine Jorgel, maire écologiste du 5e arrondissement,
01:07:27s'interroge sur la tolérance dont il bénéficie jusqu'ici
01:07:30de la part du ministère de l'Intérieur.
01:07:33Il y a une stabilité, c'est la présence de l'extrême-droite
01:07:36en Lyon, donc dans le 5e arrondissement.
01:07:39Aujourd'hui, les lieux identifiés
01:07:42et emblématiques, c'est sur la montée du Champs,
01:07:45donc une salle de boxe et un bar associatif.
01:07:52C'est de là que partent
01:07:55et reviennent des équipées punitives.
01:07:58La force est pour nous ! La force est pour nous !
01:08:01La force est pour nous ! La force est pour nous !
01:08:04Parlez-vous ! Parlez-vous !
01:08:10Ils s'en prennent à différents types de personnes,
01:08:13dans différentes occasions, manifestations LGBT,
01:08:16pour Palestine, matchs de foot.
01:08:19Il y a un moment où se pose la question
01:08:22de comment ça se fait que quelques centaines de gens
01:08:25qui portent un message aussi délétère
01:08:28puissent continuer à être présents
01:08:31et à agir sur le territoire.
01:08:42Direction la préfecture du Rhône,
01:08:45où je reçois une explication officielle.
01:08:50Il faut pouvoir relier les agissements
01:08:53de ces individus à des lieux ou à des groupements.
01:08:56Ce sont des individus, évidemment,
01:08:59qui se protègent, qui sont habitués
01:09:02à travailler dans la discrétion.
01:09:05Et les mouvements ou les groupuscules
01:09:08ne revendiquent pas ces actions.
01:09:11Donc toute l'action des services de renseignement,
01:09:14en lien avec le procureur de la République,
01:09:17consiste à établir ces liens
01:09:20pour pouvoir documenter des procédures.
01:09:23En réalité, l'efficacité des dissolutions fait débat.
01:09:26Elle complique certes l'implantation des groupuscules,
01:09:29mais aussi le travail du renseignement et de la police,
01:09:32les groupuscules se reformant aussi rapidement qu'ils sont dissous.
01:09:44Pour élargir son mouvement,
01:09:47Lyon Populaire tente de se faire connaître
01:09:50par des actions de tractage autour de thématiques consensuelles
01:09:54Lyon Populaire, ça veut dire quoi exactement ?
01:09:57Nous, on est un mouvement
01:10:00nationaliste révolutionnaire,
01:10:03nous traitons une multiplicité de sujets
01:10:06qui va, comme vous pouvez le voir,
01:10:09de l'écologie, de la question bioéthique,
01:10:12de la question énergétique.
01:10:15Le volet bioéthique, c'est le fait qu'on défende
01:10:18l'homme de sa conception à sa mort naturelle.
01:10:21C'est-à-dire qu'on soit opposé à l'euthanasie,
01:10:24qu'on soit opposé aussi à l'IVG,
01:10:27parce qu'on considère qu'une vie humaine existe
01:10:30dès la conception, dès la fécondation.
01:10:41On va dire que la préfecture tente globalement
01:10:44de nous mettre des bâtons dans les roues au niveau de nos activités.
01:10:47Ils sont plutôt dans l'idée de chercher par tous les moyens
01:10:50d'interdire des événements, en empêchant qu'on
01:10:53n'occupe l'espace public via des manifestations,
01:10:56via des occupations comme aujourd'hui.
01:10:59Quand des événements sont interdits, le message que ça renvoie,
01:11:02c'est uniquement que seule la violence permet d'obtenir des choses.
01:11:05Et dans ce cadre-là, effectivement,
01:11:08on n'a plus forcément le contrôle sur
01:11:11la fougue de certains jeunes militants.
01:11:20On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'événements.
01:11:23On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'événements.
01:11:26On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'événements.
01:11:29On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'événements.
01:11:32On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'événements.
01:11:35On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'événements.
01:11:38On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'événements.
01:11:41On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'événements.
01:11:44On ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'événements.
01:11:48Chiffres de mobilisation,
01:11:51très grâce aux citoyens.
01:11:54Une campagne grâce aux millices visible du mouvement.
01:12:10Dans les dernières années
01:12:13la naissance civile de ces marches asícitas
01:12:16Un accueil en Rhône-Alpes que le président du parti d'extrême droite reconquête a très modérément apprécié.
01:12:24Il faut les appeler milices d'extrême gauche, casseurs pour les plus inoffensifs, connieurs, milices, racailles, voyous pour les plus agressifs.
01:12:33Raphaël Arnaud !
01:12:36Et Raphaël Arnaud ne jouit pas non plus d'une meilleure popularité auprès des groupuscules d'extrême droite lyonnais.
01:12:42On va tout casser chez toi !
01:12:45Ils sont venus à 40 en bas de chez moi pour m'agresser.
01:12:51Il y avait quand même 3 ou 4 véhicules qui tournaient autour de mon appartement pour vérifier.
01:12:55C'était plus d'une dizaine. Je ne sais pas ce qu'ils avaient comme matériel mais j'imagine qu'ils avaient des armes.
01:12:59Je ne sais pas dans quel état je serai aujourd'hui si on ne m'avait pas prévenu qu'ils étaient là.
01:13:04On a une véritable culture de l'autodéfense à la Jeune Garde et notamment à Lyon dès ses débuts.
01:13:09Parce qu'on ne pouvait pas faire de l'antifascisme sans prendre en compte le fait que les extrême droite allaient nous attaquer.
01:13:14Ça aurait été lunaire de dire on commence à travailler contre l'extrême droite sans prendre en compte le fait que systématiquement dès qu'on allait apparaître, on allait se faire attaquer.
01:13:22Le fait d'apparaître et de dire maintenant la partie est finie, nous aussi on va se défendre, ça ralentit ces attaques.
01:13:30Par ailleurs, quand il y a un militantisme actif sur la question de l'extrême droite, l'extrême droite en réalité elle recule.
01:13:36En tout cas l'extrême droite de terrain.
01:13:38C'est quelque chose qu'on a vraiment constaté à Lyon.
01:13:41C'est bon ?
01:13:42On aime bien coller quand il y a tout le monde dans la rue.
01:13:44Pour moi ça crée un peu de l'interaction.
01:13:46Et les gens ils nous voient en fait, ils ne disent pas qu'on est une espèce d'huberlu qui sort tombe à 5h du matin.
01:13:51Les antifas qui sortent des forêts.
01:13:53Allez.
01:14:05A l'appel de Raphaël Arnaud, de La Jeune Garde et de nombreuses associations,
01:14:09Lyon voit ses rues scander son rejet de l'extrême droite lors d'une manifestation d'ampleur.
01:14:14Chaque personne qui a un calico descendez pour représenter votre ville.
01:14:18Du coup il y a des militants pas seulement de Lyon qui sont venus un peu de…
01:14:22En renfort un peu de partout.
01:14:23Notamment là où les 5 villes de La Jeune Garde sont implantées.
01:14:26C'est à dire Paris, Strasbourg, Lille, Montpellier, puis Lyon.
01:14:30Donc les 5 villes ont été implantées.
01:14:32Donc aujourd'hui ça va être une belle démonstration de force.
01:14:34Normalement les faves vont se planquer.
01:14:36Et il va falloir faire résonner les rues de Lyon.
01:14:40C'est un mot tout petit antifascistique.
01:14:44C'est un mot tout petit antifascistique.
01:14:48Face aux attermoiements des pouvoirs publics,
01:14:50des milliers de personnes demandent cet après-midi-là
01:14:52l'interdiction des groupes ultra-violents de Lyon et la fermeture de leurs locaux.
01:15:00Aujourd'hui c'est une mobilisation massive.
01:15:03Et c'est pas pour rien.
01:15:04C'est parce que les fascistes se libèrent aujourd'hui dans notre pays.
01:15:08Ces gens-là, il faut les combattre.
01:15:10Il faut les combattre en nous organisant.
01:15:13Camarades, on n'est pas là pour rien aujourd'hui.
01:15:16C'est un message qu'on envoie à toute la France.
01:15:19Parce que Lyon, c'est la capitale de l'extrême droite.
01:15:22Et aujourd'hui ils sont où ?
01:15:24Ils sont cachés dans leurs locaux.
01:15:26Il faut fermer ces locaux-là pour qu'ils arrêtent de s'organiser.
01:15:31Durant la manifestation,
01:15:33les groupuscules d'extrême droite radicaux, cagoulés et armés,
01:15:36notamment du groupe Lyon populaire d'Eliott Bertin,
01:15:39tentent de s'en prendre à la manifestation,
01:15:41mais sont retenus par la police.
01:15:46À la nuit tombée,
01:15:47ils attaquent un débat sur la Palestine
01:15:49et sur l'extrême-droite.
01:15:51Leur objectif, c'est d'éliminer l'extrême-droite.
01:15:54Leur objectif, c'est d'éliminer l'extrême-droite.
01:15:57Leur objectif, c'est d'éliminer l'extrême-droite.
01:15:59Ils attaquent un débat sur la Palestine à la Maison du Passage,
01:16:02à côté de leurs locaux.
01:16:08L'action violente est revendiquée par le guignol squad,
01:16:11cachenés violents,
01:16:13qu'emploient les militants de différents groupuscules
01:16:15pour mener leurs agressions en commun.
01:16:21Ce sont toutes des formes de racisme
01:16:25contre lesquelles il nous faut lutter.
01:16:29Dans une manifestation du lendemain,
01:16:31en soutien à Israël,
01:16:33l'inquiétude gagne les élus,
01:16:35dont le maire de Lyon,
01:16:37qui pointe le manque de détermination de l'État
01:16:39face à ces groupuscules.
01:16:41Je pense qu'on les a, là.
01:16:43Mais il faut qu'on mette bien le rapprochement.
01:16:46Je pense qu'on les a.
01:16:48Je te rappelle que j'ai écrit, moi,
01:16:50au président Macron, il y a plus d'un an,
01:16:52avec des éléments documentés.
01:16:54Donc je pense qu'on peut considérer
01:16:56que les éléments, ils sont entre leurs mains.
01:16:58Moi, j'attends ta faction.
01:17:20Le même jour, la jeune garde invite
01:17:22sa fière Étoile Rabhi et le journaliste
01:17:24Édouide Plenel pour dresser
01:17:26un état de la menace.
01:17:36Est-ce qu'aujourd'hui, dans un temps
01:17:38si trouble et si réactionnaire,
01:17:40comment est-il possible
01:17:42de mobiliser ? Moi, je trouve que
01:17:44la question sous-jacente,
01:17:46c'est comment vaincre le défaitisme.
01:17:48Et alors là,
01:17:50messieurs, dames,
01:17:52il va falloir s'armer idéologiquement.
01:17:54Il va falloir faire preuve,
01:17:56je le dis littéralement,
01:17:58d'art militaire dans ses arguments
01:18:00et dans ses actions.
01:18:02Il faut qu'on regarde la réalité en face
01:18:04à trois ans et demi de la présidentielle.
01:18:06Les brèches sont là
01:18:10et nos lignes ont été
01:18:12très enfoncées,
01:18:14profondément enfoncées.
01:18:16Nous sommes en France, cela a été dit
01:18:18au débat précédent sur les médias.
01:18:20Raffler la présidentielle française,
01:18:22ce n'est pas être premier ministre en Italie.
01:18:24Ce n'est pas être premier ministre en Hongrie.
01:18:26Ce n'est même pas être
01:18:28président des États-Unis.
01:18:30C'est raffler tout le pouvoir,
01:18:32tous les leviers de pouvoir.
01:18:34Plusieurs mois plus tard,
01:18:36le ministère décide enfin de la dissolution
01:18:38des groupes ultra-violents lyonnais.
01:18:40Mais je quitte Lyon avec un sentiment glaçant.
01:18:42A l'origine de ce voyage,
01:18:44j'imaginais filmer l'ultra-droite.
01:18:46Mais il n'y a pas d'ultra-droite.
01:18:48Il n'y a qu'un écosystème de droites extrêmes
01:18:50solidaires entre elles.
01:18:52Plus qu'un écosystème,
01:18:54une famille qui partage un même projet illégalitaire.
01:18:58En 2002,
01:19:00plus d'un million de manifestants dans les rues de Paris
01:19:02criaient non à ce projet.
01:19:04En 2024,
01:19:06les Allemands descendaient par millions dans les rues
01:19:08pour dire non à ce projet.
01:19:10Des sursauts,
01:19:12face à des idées politiques qui ont déjà,
01:19:14hélas, porté leurs fruits dans la société européenne.
01:19:18Combien serions-nous
01:19:20face aux extrêmes droites
01:19:22si elle appliquait son programme à l'échelle européenne ?
01:19:24Nous sommes en 2024
01:19:26et l'Europe est à la croisée des chemins.
01:20:18Abonnez-vous !
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