Dans son édito du 27/08/2024,Gabrielle Cluzel revient sur la mort d'un gendarme, renversé lors d'un refus d'obtempérer lundi soir.
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00:00Gabrielle Cluzel, on disait que tout ça est normal, même nécessaire, on disait, les hommages qui seront évidemment rendus à Éric Comines, ce gendarme tué hier soir.
00:12Il est bon et bien que les élus de la nation rendent hommage quand même à ce gendarme, et au-delà de ça.
00:20Oui, vous avez raison, mais pour que ce soit vraiment bon, beau et bien, il faudrait que ces élus changent de logiciel, qu'ils reconnaissent cette trompée qu'ils fassent,
00:28amende honorable, parce que, soyons honnêtes, que serait-il passé si des collègues d'Éric Comines, si d'autres gendarmes, voyant le danger, avaient tiré sur le chauffeur avant qu'il ne tue Éric Comines ?
00:40Combien d'émeutes, d'indignations surjouées, de manifs antiflics, de témoignages jurant que feu le chauffeur était hidou comme un agneau,
00:50combien de déclarations politiques embarrassantes, soutenant les gendarmes comme la corde soutient le pendu,
00:58et qui peut être sûr que le batage opéré dans l'affaire Nahel ne fait pas hésiter une demi-seconde de trop les forces de l'ordre quand il s'agit d'agir ?
01:08Vous savez, il y a une phrase sinistre que taguent les antifas sur les murs, on la retrouve souvent, un bon flic est un flic mort.
01:14Mais en réalité, pour l'extrême-gauche, c'est ça, un bon flic, c'est un flic mort. Dans notre pays, on honore les forces de l'ordre que lorsqu'elles sont dans un cercueil.
01:28Et on sait exactement la suite aussi. Si au moins nos gouvernants se disaient « cette mort sera utile, elle va servir de leçon », mais que va-t-il se passer ?
01:36On va clouer le bec de tous ceux qui vont oser poser des questions, des questions naturelles pourtant, et notamment la question qui fâche.
01:44Que faisait en situation régulière ce Cap-Verdien multirécidiviste ?
01:50Attention, vous n'avez pas le droit de poser cette question.
01:52Ah ben non, je n'ai pas le droit. C'est pour ça que je ne la pose pas, mais je dis que...
01:55Si quelqu'un la posait.
01:57Si quelqu'un la posait, voilà. Ouh là là, je me méfie beaucoup.
02:02Selon une information d'Europe 1, de source policière, je rappelle, l'homme de 39 ans était détenteur d'une carte de séjour provisoire de 4 ans, valable jusqu'au moins de janvier 2026.
02:13Donc délivré en 2022.
02:15Alors que l'homme était déjà connu pour violences 2006, outrages 2009, violences 2010, délit de fuite 2010, 12 conduites sans permis 2014, violences et outrages sur personne dépositaire de l'ordre public 2016.
02:30Donc, on lui a renouvelé, il n'est même plus question de la faire des doubles peines, on lui a renouvelé, semble-t-il, sa carte de séjour, malgré ses ajustements et son statut de récidiviste.
02:44Et à l'instar du cas de la synagogue de la Grande-Motière, se pose le problème, au rescot référence, il ne faut vraiment pas en parler, le problème de l'immigration régulière et non plus seulement irrégulière.
02:55Vous savez qu'aujourd'hui, les politiques veulent bien parler, à la limite, très doucement, on ne va pas feutrer, de l'immigration irrégulière.
03:02Mais si une Marine Le Pen, un Éric Zemmour, un François-Xavier Bellamy soulèvent le sujet de l'immigration régulière, et c'est légitime dans ces deux cas, on l'accusera d'indécence et de récupération.
03:16Vous savez que les accusations d'indécence et de récupération, c'est les deux mamelles de la paralysie politique.
03:22On dira, mais c'est le temps de l'émotion, il faut se taire, vous comprenez, et vous n'avez pas honte.
03:29Le problème, c'est que le temps de l'émotion, c'est aussi le temps médiatique.
03:32Et si on ne parle pas à ce moment-là, une actualité chassant l'autre, eh bien, l'émotion retombera, l'intérêt des médias aussi, et l'on n'en parlera plus, il ne restera plus qu'une famille décimée,
03:45on pleure devant la photo d'un cercueil saint du drapeau tricolore, mais le véritable hommage, c'est de faire en sorte que ce sacrifice ne soit pas vain.