• il y a 4 mois
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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Aujourd'hui, retour sur les propos du patron du MEDEF, Patrick Martin, vive critique du programme du NFP.
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Transcription
00:0019h, 21h, Pierre de Villeneuve.
00:03Toujours en compagnie de Gilles Boutin du Figaro et du camarade Olivier d'Artigol,
00:09je ne dis pas ça pour les raisons que vous savez.
00:12Je voudrais justement qu'on parle du président du MEDEF,
00:16qui lui aussi a taclé le programme du NFP ce matin dans le Figaro.
00:21Ce n'était pas un hasard du calendrier puisque le MEDEF tient chaque année une REF,
00:29une réunion des entrepreneurs de France sur l'Hippodrome de l'Enchant
00:33où arrivent tous les grands patrons du CAC 40, mais aussi les ministres.
00:38Tout à l'heure, il y a eu une ovation pour Bruno Le Maire.
00:42Écoutez ce que disait Patrick Martin à la REF, à l'Hippodrome de l'Enchant.
00:48Justement, c'était tout à l'heure.
00:50Face aux théories et propositions péremptoires si éloignées de nos réalités,
00:55musclons nos analyses et nos positions, il y a urgence.
01:00En effet, les derniers débats électoraux n'ont pas traité d'innovation, d'industrie,
01:08de formation, de concurrence internationale, d'investissement, de prix de l'énergie et j'en passe.
01:16Même l'emploi n'a pas été un sujet central.
01:21Patrick Martin qui, ce matin, était l'invité de nos confrères de France Inter
01:26et voilà ce qu'il dit du programme du Nouveau Front Populaire.
01:29S'il y a plus d'impôts, si on charge la barque en annulant la réforme des retraites,
01:34en augmentant le SMIC à la seule charge des entreprises,
01:38immanquablement ça va impacter les décisions des entreprises.
01:41Il y aura moins d'argent dans les entreprises pour embaucher,
01:43il y aura moins d'argent pour investir et il y aura moins d'argent pour augmenter les salaires.
01:47Ecoutez, je suis désolé, ça va précipiter des dépôts de bilan.
01:50Avec l'augmentation du SMIC, je peux vous dire que dans la restauration collective,
01:54la sécurité, la propreté, mais aussi le bâtiment, la grande distribution,
01:58ça ne sera pas économiquement supportable.
02:01On ne peut pas mettre tout le monde d'accord,
02:03mais comment est-ce qu'on ne peut pas dire qu'il a raison, Patrick Martin, Gilles Boutin ?
02:08Les patrons sont en guerre.
02:10Quand on l'écoute, on sent qu'il est déterminé et qu'il se présente comme la voix de la raison.
02:15Mais ce qui est extrêmement frappant, je trouve, dans sa rhétorique,
02:18c'est qu'il parle d'ordre de bataille pour faire face à une menace de gauche,
02:24un péril de gauche et c'est assez marquant.
02:26Il parle aussi de créer un collectif avec les autres fédérations patronales plus petites
02:31avec lesquelles ils ne sont pas toujours d'accord.
02:33Surtout qu'on sait que Patrick Martin a été très engagé dans les fédérations,
02:37justement dans le territoire français,
02:40ce qui n'a pas toujours été le cas de tous les présidents du MEDEF.
02:43Absolument, et de ce dialogue est censé naître un nouveau front
02:47qui s'ajoute à tous les fronts qui existent déjà.
02:49Donc le front républicain, le front anti-LFI, voire le front anti-gauche.
02:52Et maintenant, c'est le front anti-déraison, le front anti-démagogie économique.
02:59Et je trouve que c'est symptomatique de cette période
03:02où on est dans une polarisation extrêmement forte des discours politiques.
03:05Je pense par exemple à Ciotti qui, lui, a dit
03:08que c'est la gauche dans son ensemble qui est dangereuse.
03:10Alors qu'avant, le PS ne le qualifiait pas de dangereux quand il était au pouvoir.
03:14Désormais, il est dangereux parce qu'il est considéré sous la coupe de LFI.
03:17Et Patrick Martin, dans son discours, nous donne à voir un ordre de bataille
03:21qui a vocation à faire du lobbying,
03:23à rappeler à l'ordre les politiques qui partiraient dans des aventures
03:28un peu trop hasardeuses en termes de notion.
03:31Et donc, ils sont partis pour nous faire du lobbying
03:33et nous refaire un cours à tous, national, des bonnes pratiques économiques.
03:37Mais peut-être que c'est salutaire.
03:39Parce que ce qu'il dit est nécessairement le reflet d'une extrême inquiétude.
03:43Et l'inquiétude, elle est d'autant plus nourrie
03:45qu'actuellement, la plupart des entreprises sont extrêmement attentistes.
03:48Elles regardent ce qui se passe.
03:49Déjà, je pense qu'elles sont soulagées de savoir
03:51que ce ne sera pas un gouvernement casté.
03:54Maintenant, elles attendent de voir dans quelle direction ça va aller.
03:58Et je pense que si Macron se tourne plutôt vers la droite,
04:01ce qui permettrait à Macron de préserver ses propres acquis
04:03en termes de réforme, notamment la réforme des retraites,
04:05et aussi de pouvoir enfin impliquer la réforme de l'assurance-chômage,
04:08ils seront extrêmement soulagés.
04:10Et ils n'attendent qu'une chose, c'est que ça aille dans cette direction-là.
04:12Il y a un paradoxe en France.
04:15C'est que, d'un côté, on n'aime pas les patrons.
04:19Il y a ce narratif, souvenez-vous,
04:25dans Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable,
04:27de Romain Garry.
04:29Il y a ce père qui raconte à son fils,
04:31qu'il regarde en France, aux Etats-Unis plutôt,
04:35quand il y a un type qui roule avec une Cadillac,
04:37il attend au feu rouge, il dit
04:39« Oh, aussi un jour j'aurai une Cadillac ! »
04:41Entrepreneuriat !
04:43En France, il y a un type qui arrive, qu'est-ce qu'il fait avec cette grosse bagnole ?
04:45Il ne peut pas rouler en deux chevaux comme tout le monde.
04:47Je cite souvent cette référence,
04:49mais c'est tellement fort.
04:51Et paradoxalement, il y a les start-uppers,
04:55et Elisabeth Assayag en fait la démonstration
04:57tous les soirs à 21h sur Europe 1,
04:59qui sont là, des gens qui montent leur boîte,
05:01qui sont aidés par des entreprises,
05:03par la BPI.
05:05Il y a aujourd'hui,
05:07et c'est une information qui est tombée,
05:09plus 18% de faillite d'entreprise,
05:11c'est-à-dire que ce sont des PME, des TPE,
05:13des ETI, des patrons qui sont là,
05:15qui n'arrivent pas à se payer,
05:17qu'est-ce qui se passe avec les patrons ?
05:19Est-ce qu'on écoute encore les patrons ?
05:21Je veux vous rassurer,
05:23je ne viens pas dans ce studio le couteau entre les dents,
05:25et pour moi l'univers patronal n'est pas
05:27uniquement un idiot à Paris,
05:29quand M. Dessertine convoque un peu
05:31ses ouvriers en grève, en leur disant
05:33finie la petite auto, finie
05:35tout ce qu'il dit, en disant
05:37aller au boulot,
05:39que reprenez l'activité.
05:41Je n'ai pas cette image-là,
05:43et que ça saute,
05:45mais j'aimerais quand même
05:47qu'on puisse demander à M.
05:49le patron des patrons, du MEDEF,
05:51est-ce que la politique
05:53de l'offre, qui est menée depuis 2017,
05:55qui pour résumer est une politique
05:57pro-business, avec la réforme
05:59de la fiscalité, qui a été très favorable,
06:01qui aurait dû amener du ruissellement.
06:03Aujourd'hui je vois qu'il y a 200 milliards
06:05par an d'aides aux entreprises.
06:07Est-ce que toutes ces aides aux entreprises ont leur
06:09efficacité ? Aujourd'hui je vois
06:11que la politique de l'offre
06:13soustrait à nos recettes
06:15fiscales 60 milliards par an.
06:17Est-ce que c'est véritablement raisonnable ?
06:19Alors il y a en effet
06:21des patrons, vous venez les citer, qui se
06:23battent, qui sont ce tissu de PME,
06:25PMI, qui est la majorité.
06:27C'est la grande majorité des patrons.
06:29Qui ne se reconnaissent pas toujours dans les discours
06:31tenus sur la pelouse de Longchamp.
06:33Je peux vous l'assurer, ça serait intéressant
06:35d'ailleurs. Le monde patronal, ça n'est pas que le MEDEF.
06:37En termes de représentativité...
06:39Vous avez la même chose du côté des agriculteurs, il y a la FNSEA
06:41et puis il y a les autres.
06:43Je le trouve sur certaines
06:45de ces interventions, si ce n'est dogmatique,
06:47en tout cas nous disant
06:49surtout ne touchez à rien.
06:51Il faut peut-être questionner
06:53l'efficacité de cette politique depuis 2017.
06:55Gilles Boutin ?
06:57Tout n'est pas parfait, effectivement.
06:59Par exemple, vous avez les fonds alloués
07:01à l'apprentissage qui sont
07:03réduits.
07:05Effectivement, les entreprises
07:07ne sont pas toujours soutenues.
07:09Après, maintenant, on a quand même les chiffres du chômage
07:11qui étaient en nette amélioration ces derniers temps.
07:13Et ce que je
07:15trouve qui est vraiment visible,
07:17c'est surtout cette dichotomie
07:19entre le dogme porté par
07:21le discours de gauche
07:23face au principe de réalité qui est présenté
07:25par le MEDEF.
07:27Parce que le libéralisme, dans certains
07:29de ses aspects, n'est pas un dogme.
07:31Il peut l'être, vous avez raison.
07:33On peut avoir une croyance extrêmement poussée là-dedans.
07:35Il y a y compris des économistes
07:37libéraux,
07:39qui ne sont pas des keynésiens,
07:41qui disent que sur répartition de travail
07:43capital, il va falloir un peu rééquilibrer,
07:45on va dans le mur.
07:47On est dans la confusion entre la quantité qui est proposée
07:49par la gauche, c'est-à-dire l'augmentation
07:51des impôts, l'augmentation du nombre de fonctionnaires
07:53et qui ne prend pas en compte le facteur humain en face.
07:55On est d'accord que ce n'est pas le nouveau Front Populaire
07:57qui va rétablir
07:59cet équilibre ?
08:01Absolument pas, on va le creuser de manière monumentale.
08:03Vous ne m'arracherez pas cette réponse.
08:05Je pense qu'il existait
08:07par le passé un compromis
08:09historique.
08:11Le père Dassault, par exemple, quand il convoquait le syndicat,
08:13il disait, vous allez me dire que c'est du paternalisme.
08:15Ça je peux, ça je ne peux pas.
08:17Et il y avait un intérêt,
08:19un conflit de classe, mais des fois
08:21ça atterrissait sur du compromis.
08:23Les choses étaient plus simples. Je suis désolé de dire ça, je joue au vieux combattant.
08:25Mais peut-être qu'on n'avait pas les fonds de pension.
08:27C'est pas que c'était mieux avant, c'est que c'était une autre époque.
08:29Oui, mais elle avait sa forme d'efficacité.
08:31Et puis il y avait un modèle unique
08:33dans l'entreprise. Aujourd'hui, les entreprises
08:35sont multiples.
08:37Ce n'est pas exactement les gens...
08:39Vous me parlez de Marcel Dassault,
08:41on a l'impression d'être dans un film de Claude Sautet
08:43avec les aciéris.
08:45C'est un autre monde.
08:47Le capitalisme dans sa forme actuelle...
08:49Aujourd'hui, il y a trois start-upers qui ont une idée,
08:51une sorte de politique technique, qui vont voir une banque,
08:53ils ont un ordinateur et un téléphone portable, c'est tout.
08:55Est-ce qu'aujourd'hui,
08:57un capitalisme dans sa forme financiarisée et
08:59court-termiste... Je connais des entreprises en Béarn
09:01qui ont été rachetées par des fonds de pension
09:03qui n'ont jamais vu le représentant
09:05de ce fonds de pension et qui se sont
09:07fait faire du mal
09:09par ce type d'investissement.
09:11Cependant, en face, la gauche ne propose
09:13pas de réflexion sur l'efficience
09:15de l'argent public.
09:17C'est ça, c'est l'angle mort absolu.
09:19C'est-à-dire qu'ils ne croient qu'à l'impôt-l'impôt
09:21et ils ne nous expliquent pas comment ils vont l'utiliser.

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