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Chaque matin, Carl Meeus, rédacteur en chef au Figaro Magazine revient sur l'actualité politique du jour.
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NewsTranscription
00:00Lors de l'édito politique de Carl Mills du Figaro Magazine, bonjour Carl !
00:03Bonjour Lionel !
00:04Alors ce matin vous nous parlez d'Emmanuel Macron et vous nous dites Carl que le Président de la République risque à force de prendre son temps dans la nomination de son Premier Ministre,
00:12il risque fort de se retrouver dans une impasse politique, pourquoi vous dites ça ?
00:15Jacques Chirac, cité par François-Olivier Gisbert dans le dernier tome de son excellente histoire intime de la 5ème République, disait
00:22« Quand il y a un problème, il faut le régler tout de suite, ne jamais remettre au lendemain ce qu'on ne fera pas le surlendemain. »
00:28Or, c'est un peu l'impression que donne Emmanuel Macron aujourd'hui, on pensait qu'il était l'heure des choix, en réalité on découvre qu'il est le choix des leurs.
00:35Alors, l'heure des choix, le choix des leurs, qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
00:38Depuis 2017, à chaque changement de Premier Ministre, Emmanuel Macron prend son temps.
00:42Et ce temps est mis à profit pour laisser fuiter des noms qui sont au temps de l'heure, manière de les tester ou d'égarer les journalistes.
00:48Dans tous les cas, les noms précités ne sont jamais entrés rue de Varennes, on peut donc en déduire,
00:53à moins d'un changement majeur de comportement du Président, que ni Xavier Bertrand ni Bernard Cazeneuve ne seront les prochains locataires de Matignon.
01:00Il y a quand même quelque chose de baroque, d'ailleurs, à chercher quelqu'un de gauche pour Matignon.
01:04D'accord, mais enfin, s'il veut élargir sa majorité à la gauche, il doit quand même faire appel à des personnalités venues de la gauche, non ?
01:11Vous avez raison, on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre.
01:14Mais rien ne dit que la nomination d'une personnalité de gauche à Matignon aboutisse à l'élargissement de la majorité à l'Assemblée nationale.
01:20Prenons l'exemple de Bernard Cazeneuve. Le 11 juin dernier, pendant la campagne des législatives, il fustigeait l'alliance des socialistes avec la Zinsoumi.
01:28Il disait « le rassemblement de la gauche de gouvernement ne peut pas se faire avec le LFI, sauf à tout trahir de l'héritage de Blum ».
01:36On imagine mal les députés socialistes, tous élus grâce à l'accord électoral passé avec LFI, accepter sa nomination à Matignon.
01:42On voit bien l'impasse politique qui se dessine et on voit également d'ailleurs les tentatives pour tenter de la contourner avec le retour du serpent de mer de la Ve République.
01:50Vous voulez parler du retour de la représentation proportionnelle aux législatives à la place du scrutin majoritaire à deux tours ?
01:56Exactement. Pour amadouer des socialistes rétifs, certains commencent à dire qu'il faudrait changer le mode de scrutin, vieille revendication à gauche.
02:03C'est évidemment une mauvaise idée pour au moins deux raisons.
02:06D'une part parce que les calculs établis par le Figaro dans son édition d'hier montrent que ça n'aurait rien changé à la situation actuelle.
02:12Pire, le RN aurait une cinquantaine d'élus en plus et le Nouveau Front Populaire une vingtaine en moins, tout comme les macronistes.
02:18On ne voit pas en quoi ça réglerait la crise actuelle.
02:21Enfin, si la priorité du nouveau gouvernement est de procéder à un changement de mode de scrutin, autant vous dire que les Français vont être très mécontents.
02:28Non, ça ne rentre pas du tout dans leurs priorités.
02:31Croire que le bon climat actuel en France lié aux Jeux Olympiques va se poursuivre et permettre aux politiques de faire passer tranquillement ce type de réformes serait une erreur majeure.
02:40Dans les séquences précédentes qui vont des élections européennes aux JO de Paris, la parenthèse, ce sont les quinze jours d'épreuve olympique,
02:47pas les trois scrutins où les Français ont placé le RN en tête avec entre 31 et 37% des voix.
02:53Oublier ça, c'est oublier les priorités des Français sur le pouvoir d'achat, l'immigration et les services publics.
02:59C'est donc conduire le pays dans une impasse.
03:01Davantage que de rechercher des noms et imaginer des tripatouillages, il faudrait peut-être d'abord définir ce que le prochain locataire de Matignon devra ou pourra faire pour le pays.
03:10Signature européen, Karl Meus du Figaro Magazine. Merci infiniment Karl.