• il y a 4 mois
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Chaque matin de l'été, à 8h15, Lionel Gougelot reçoit une personnalité au centre de l'actualité. Ce mardi, Rémi Cardon, sénateur socialiste de la Somme et porte-parole du PS.

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00:008h13 sur Europe 1, l'invité politique de la matinale, Rémi Cardon, porte-parole du Parti Socialiste, sénateur de la Somme.
00:05Bonjour Rémi Cardon.
00:06Bonjour.
00:07Bienvenue dans les studios d'Europe 1.
00:09Est-ce que vous pensez, comme Jean-Luc Mélenchon, qu'ils font engager une procédure de destitution d'Emmanuel Macron
00:14pour sanctionner son refus de nommer Lucie Castex à Matignon, et sa prétendue dérive autoritaire ?
00:20Non, je pense pas que ça soit une proposition nécessaire dans le contexte politique, je pense que c'est déjà assez compliqué.
00:27Je pense que maintenant, il faut plutôt s'organiser sur comment on va entamer les discussions le 23 août avec le président de la République,
00:34puisqu'on va être les quatre formations plus Lucie Castex, et puis préparer la suite.
00:41Vous savez, dans la tradition républicaine, le moyen de, je dirais, de sanctionner une politique ou un gouvernement
00:48qui n'est pas adapté aux attentes des Français par rapport aux derniers résultats électoraux, ça s'appelle une motion de censure.
00:53Pas besoin d'appartir dans un article 68 pour destituer un président de la République.
00:57En tout cas, je pense que rajouter du bordel, excusez-moi du terme, au bordel, je pense pas que ce soit nécessaire aujourd'hui.
01:03Justement, c'est la question que j'allais vous poser, parce que c'est quand même pas, pardon, c'est pas quand même un sujet qu'on balaye d'un revers de manche.
01:09Une procédure de destitution, en tout cas envisagez cette procédure.
01:13C'est pas anodin, quand même, c'est grave ce qui est proposé par Jean-Luc Mélenchon.
01:19Oui, alors après, il faut rappeler aussi que des députés républicains en 2016 avaient fait le même coup au président de la République, François Hollande.
01:27Donc moi, je pense que c'est un coup de com', un coup politique avant le 23, il parle de coup de pression au président de la République.
01:35Bon, sachez que je pense que le président de la République dort sur ses deux oreilles, puisqu'il faut 610 députés et sénateurs pour destituer le président de la République.
01:47Sincèrement, je pense que c'est plutôt un coup d'épée dans l'eau.
01:51Maintenant, c'est comment on prépare la rentrée politique.
01:55Mais ça crée quand même pas mal de troubles dans votre famille politique, le Parti Socialiste, parce que certains estiment que, d'une certaine façon, dans sa proposition, Jean-Luc Mélenchon est allé trop loin, finalement, dans sa volonté de conflictualiser de façon permanente le climat politique français.
02:11Oui, mais enfin, je veux dire, qu'est-ce qui change ? Rien de nouveau sous le soleil, puisque Jean-Luc Mélenchon a toujours fonctionné un peu comme ça.
02:19Donc voilà, maintenant, nous, on reste concentrés, je dis bien concentrés, sur un programme politique qui est le programme du NFP.
02:28Je pense que, d'ailleurs, si on regarde l'échiquier politique d'aujourd'hui, on est les seuls à être prêts à avoir une personne pour Matignon et un programme.
02:38Maintenant, c'est comment on construit les choses de manière plus apaisée.
02:43Et là, en l'occurrence, effectivement, la France Insoumise a décidé par le biais d'une tribune de mettre un coup de pression ou un coup de communication avant le 23 août.
02:54Ce n'était pas forcément nécessaire.
02:55Justement, Emmanuel Macron reçoit vendredi les groupes et les responsables politiques pour les consultations, donc la formation de ce gouvernement.
03:02Est-ce que c'est bien pertinent d'aller à la rencontre d'un président de la République dont on réclame la destitution ?
03:06Oui, oui, parce que je pense qu'il est l'heure qu'Emmanuel Macron, le président de la République, sorte du déni démocratique qu'il est en train de vivre depuis plusieurs semaines.
03:17Il a utilisé la trêve des Jeux Olympiques.
03:19Moi, ce que je remarque, c'est qu'il a été très rapide pour appuyer sur le bouton de l'article 12 pour la dissolution.
03:27Et puis, par contre, il est très long pour appuyer sur le bouton pour l'article 8, pour justement nommer un premier ministre ou une première ministre.
03:35Ce que j'attends d'un président de la République, c'est de sortir de ce déni démocratique et surtout de sortir de cette crise institutionnelle qui est en train de s'installer progressivement.
03:44Parce que la grosse difficulté qu'on va avoir dans les jours qui arrivent, c'est de construire un budget.
03:50Le futur gouvernement va construire un budget qui sera présenté au Parlement au mois d'octobre.
03:56Le fameux projet de loi de finances, le PLF.
03:59Ce projet de loi de finances, il va être très important sur la suite des événements, sur le fonctionnement de nos services publics, etc.
04:07Et aujourd'hui, on a l'impression qu'un président de la République retarde les choses pour avoir la main encore et toujours sur Matignon.
04:16En fait, aujourd'hui, il faut qu'ils comprennent qu'il a les clés de l'Élysée, ok, mais il n'a plus les clés de Matignon, c'est fini.
04:22Il ne peut plus être premier ministre encore.
04:24Franchement, Rémi Cardon, vous croyez vraiment à l'annulation de l'Élysée Castex ?
04:27Oui, bien sûr, mais je pense que...
04:30Ce n'est pas un peu la méthode Coué, là, vous n'êtes pas en train d'imaginer que ce scénario improbable pourrait finalement se s'imposer dans l'esprit du président de la République ?
04:40Il a dit non, ce n'est pas possible.
04:42Il n'a pas dit non, puisqu'il accepte de la recevoir le 23, aussi, avec les quatre formations.
04:47Mais à quel titre ? Tiens, justement, à quel titre ? Elle n'est pas élue, elle n'est pas parlementaire, elle n'a aucun mandat.
04:52Pardon, elle sort, entre guillemets, vous me pardonnerez l'expression, elle sort de nulle part, Lucie Castex.
04:57Écoutez, c'est un peu dur de dire qu'elle sort de nulle part, elle a quand même un CV, avec une certaine expérience, et puis surtout...
05:05Mais quelle légitimité politique ?
05:07La légitimité politique d'être reconnue par les quatre formations politiques pour être la candidate au poste à Matignon.
05:16Voilà, je pense que c'est déjà pas mal, vu que vous nous avez pressé, justement, sur le fait de trouver un nom rapidement,
05:22maintenant qu'il est trouvé, on trouve encore un moyen de la mettre un peu en porte-à-faux.
05:30Très bien, Lucie Castex est nommée à Matignon, elle forme un gouvernement 48 heures après, c'est une motion de censure, qu'est-ce qu'on fait après ?
05:35Motion de censure, attendez, laissons faire le Parlement...
05:38Vous savez très bien qu'elle n'aurait aucune majorité.
05:40Mais justement, on a tous appris en tant que parlementaires qu'il y a le programme, nos propositions, et ensuite il y a le débat démocratique au Parlement.
05:50Faisons de la richesse, dans cette cinquième République, il y a une richesse, c'est le Parlement.
05:57Le Parlement, il sert à trouver des amendements, des consensus, et donc effectivement, on aura certainement des propositions qui seront amendées, qui ne seront pas exactement...
06:06Non, vous aurez une motion de censure dans les 48 heures, Rémi Cardan.
06:08Écoutez, j'attends de voir, j'attends de voir.
06:12Quand on va voir qu'on va broger la réforme des retraites, on verra qui va faire la motion de censure là-dessus.
06:16Oui, chacun prendra ses responsabilités.
06:18A mon avis, je prends Macroniste.
06:20Vous pensez vraiment que Lucie Castex à la tête d'un gouvernement, avec des membres de la France Insoumise, pourrait recueillir comme ça une majorité à l'Assemblée Nationale ?
06:29Je pense qu'en tout cas, dans ce qu'on va proposer, il faudra que chacun prenne ses responsabilités, et je pense qu'il faut sortir des querelles politiques.
06:37Les Français ne veulent plus de ces querelles politiques, ils veulent des solutions pour changer leur quotidien.
06:42Et leur quotidien, c'est quoi ? C'est du service public, dans les territoires, sur les questions de santé, c'est renforcer le système éducatif, c'est ça leur quotidien aussi.
06:52Et c'est aussi surtout de la justice fiscale, remettre de la justice fiscale.
06:56Moi, ce que j'entends, deux mots, dans les discussions que je peux avoir avec les Samariens et les Samariennes dans mon département, mais là, même avec les Françaises et les Français, c'est stabilité et justice.
07:06Voilà les deux mots qui ressortent dans les échanges que je peux avoir avec les gens.
07:10Stabilité politique, justice sociale, ça pourrait être le programme d'un Bernard Cazeneuve, qui viendrait de votre famille politique, le Parti Socialiste,
07:21et qui serait peut-être plus à même de recueillir une majorité à l'Assemblée Nationale ?
07:27Si Bernard Cazeneuve a l'aval de la coalition du Nouveau Front Populaire, pourquoi pas ?
07:34Mais attendez, il y a une coalition qui s'est mise d'accord sur un nom.
07:37Mais en l'occurrence, aujourd'hui, Bernard Cazeneuve, c'est une rumeur qui a été lancée par peut-être le camp Macroniste, j'en sais rien.
07:44Est-ce que ce n'est pas plus crédible que Lucie Castex ? Est-ce que ce n'est pas un homme d'État ?
07:48Je ne suis pas là.
07:49Est-ce que ce n'est pas la possibilité justement de parler aux autres, de parler par exemple au centre droit, à l'Assemblée Nationale ?
07:56Attendez, on n'est pas là sur un casting, on est là sur une personnalité qui va devoir incarner un programme et surtout des recherches de consensus.
08:04Donc moi, je préfère continuer sur un profil comme Lucie Castex qui a été validé par les quatre formations politiques, je le rappelle, la coalition.
08:14Nous au moins, c'est clair, nous on a une coalition, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, on a un nom, un programme et une méthode.
08:20C'est les écrits de madame Lucie Castex.
08:22Moi, je ne sais pas ce que veut faire Bernard Cazeneuve en réalité.
08:24Je lis quand même qu'à l'intérieur de votre formation politique, le parti socialiste Rémy Cardon, face aux excès de la France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon,
08:33certains commencent à peut-être envisager l'hypothèse Bernard Cazeneuve.
08:37Oui, c'est l'aile droite du parti socialiste qui veut faire parler d'aile, comme d'habitude.
08:43Je veux dire, là encore, rien n'a changé.
08:46Tout le monde est parti en vacances, mais rien n'a changé.
08:49Ce qu'on demande aujourd'hui, maintenant, c'est qu'on s'organise sur qu'est-ce qu'on va évoquer avec le président de la République le 23 août,
08:57et qu'est-ce qu'on va construire après.
08:59Et franchement, il y a urgence.
09:01Il y a une rentrée des classes qui arrive, il y a un centre de problématique qui existe depuis toujours,
09:07et qu'il faut réparer avec urgence et responsabilité.
09:12Et donc, aujourd'hui, je pense que les Français ne supportent plus les commentaires des uns et des autres sur les querelles.
09:19Lui, il est mieux qu'un autre, etc.
09:21Je pense qu'effectivement, ils veulent se retrouver quand même dans une incarnation, ça c'est OK.
09:24Mais ils attendent tout simplement des propositions pour changer leur vie.
09:29Le journal du dimanche évoquait ce week-end l'hypothèse Jean-Dominique Sénard,
09:34ancien patron de Michelin, patron de Renault,
09:37comme une candidature qui pourrait être celle du consensus,
09:40avec l'image de patron social, entre guillemets, qui lui est attachée.
09:45Ça ne pourrait pas être aussi une bonne solution, ça ?
09:48Encore une fois, pour établir un consensus,
09:51parce qu'on voit bien que la nomination de Lucie Castex derrière la France Insoumise
09:56va poser un problème de majorité à un moment ou à un autre.
10:00Écoutez, là encore, j'ai envie de vous dire, il y a un problème de méthode.
10:05On parle de nom, comme si c'était la Star Academy.
10:08Moi je veux qu'il y ait un nom, et surtout, qu'est-ce qu'il raconte derrière ?
10:12C'est quoi la fiche de mission ? C'est quoi les politiques publiques qui vont être construites ?
10:16C'est quoi les consensus, les lignes rouges ?
10:18En fait, avant de parler d'un nom, il faut tout ça derrière.
10:21Et c'est ce que Mme Castex a rédigé lors d'une lettre au parlementaire,
10:25où elle évoque la méthode, elle parle du fond et de la forme.
10:29Sortons un peu des effets manches sur la forme, sur tel nom ou pas tel nom,
10:34et concentrons-nous sur le fond.
10:36Cela dit, la rentrée arrive.
10:38La semaine dernière, quand Lucie Castex s'est un petit peu écartée
10:41du programme du nouveau Fonds populaire en évoquant l'hypothèse
10:44que, par exemple, le SMIC à 1600 euros ne serait peut-être pas forcément
10:48adopté dans les toutes prochaines heures de sa nomination,
10:51elle s'est fait rapidement rappeler à l'ordre par la France Insoumise
10:55et par les amis de Jean-Luc Mélenchon.
10:57Ça veut dire qu'il peut y avoir quand même des tiraillements,
10:59que ce n'est pas forcément la candidate idéale pour les élus de la France Insoumise.
11:03Pour les élus de la France Insoumise, vous venez de finir votre phrase.
11:06Ils font partie de votre coalition ! Avec qui vous êtes main dans la main ?
11:09Mais il y a toujours, dans une coalition, un parti qui tire le plus à gauche,
11:17de manière plus radicale, les autres.
11:19Mais à la fin, regardez, le consensus c'était, rappelez-vous,
11:24c'était Huguette Bellot ou rien du tout.
11:26Bon, on a vu que ça a beaucoup évolué depuis.
11:28Donc il faut juste que...
11:30Croyez-moi, quand on négocie avec la France Insoumise,
11:34ça prend du temps et ils savent évoluer aussi leurs positions avec le temps.
11:39Écoutez, on va voir.
11:40Une question d'actualité, si vous le permettez, Rémi Cardon.
11:43L'eurodéputé Rimas s'est affiché vendredi dernier à Amman, en Jordanie,
11:48dans une manifestation en hommage au chef politique du Hamas, Ismail Agné.
11:51Est-ce que vous y voyez comme certains, sinon, une apologie,
11:54au moins une forme de soutien au terrorisme islamiste ?
11:57C'est là encore du cinéma.
12:00Je veux dire, quel est l'intérêt de s'afficher, de médiatiser ça ?
12:06Je pense que... En quoi ça va changer la vie des Français ?
12:09C'est quand même important, pardonnez-moi,
12:11qu'une eurodéputée, qu'une élue de la République manifeste auprès des soutiens du Hamas,
12:16encore une fois, ça n'est pas anodin, pardonnez-moi.
12:18Ah oui, oui, non, mais c'est...
12:20Vous le condamnez ou pas ?
12:21Je trouve ça, ce n'est pas adapté au moment, au contexte politique.
12:26Quel est l'intérêt de faire ça ?
12:28Il n'y a aucun intérêt.
12:29Oui, donc vous le condamnez.
12:31Est-ce qu'on pourrait envisager une procédure de destitution ?
12:34Pardonnez-moi, pas de destitution, mais de retrait de l'immunité parlementaire,
12:37comme le suggère certains élus de la majorité présidentielle,
12:41enfin, de la Macronie, disons.
12:43Bon, écoutez, je pense que, vous savez,
12:46il faudrait qu'on se reconcentre sur les enjeux essentiels de notre pays.
12:51Je pense que ce fait divers n'est pas un enjeu essentiel de notre pays,
12:55l'enjeu essentiel de notre pays, c'est de préparer la rentrée,
12:58de renforcer notre service éducatif,
13:00d'avoir des solutions de soins.
13:02On voit qu'il y a des pénuries de soignants dans certains territoires.
13:07Enfin, voilà, concentrons-nous sur l'essentiel, la vie des gens.
13:12Pas la vie d'une eurodéputée...
13:14Ben oui, mais ça fait quand même partie de l'ambiance et du contexte politique
13:18que l'on observe actuellement.
13:22Qu'est-ce que vous attendez concrètement d'Emmanuel Macron, vendredi,
13:26au-delà d'une décision imminente concernant la nomination de Matignon ?
13:33Eh ben, un président de la République,
13:35s'il prend autant de temps pour l'article 8, donc la nomination du Premier ministre,
13:39c'est qu'il a perdu.
13:41C'est-à-dire qu'il sort du déni démocratique
13:43dans lequel il est installé depuis plusieurs semaines
13:45et qu'il accepte de donner les clés à la coalition qui arrivait en tête aux dernières élections.
13:51Tradition républicaine, basta !
13:54Merci, merci Rémi Cardon, merci d'avoir été l'invité d'Europe 1 ce matin,
13:58député de... euh, sénateur de la Somme, pardonnez-moi,
14:01et l'un des porte-parole du Parti Socialiste.
14:03Excellente journée à vous, à bientôt !

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