• il y a 4 mois

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Transcription
00:00C'est OK de vouloir perdre du poids, c'est OK de ne pas vouloir perdre du poids.
00:03Pour autant, j'ai compris à un moment donné que courir après cette perte de poids chaque jour,
00:07chaque instant, comme étant un objectif du bonheur,
00:10ça allait simplement me détruire comme ça a toujours fait.
00:12J'ai toujours été une petite fille avec des petites joues et un petit ventre,
00:16et ça s'est évidemment transformé en quelque chose de plus complexe,
00:19et évidemment en obésité avec le temps.
00:21Mon premier régime, j'avais 8 ans.
00:24C'était un moment assez particulier parce que j'étais amoureuse d'un garçon qui ne voulait pas de moi,
00:29j'en parle dans mon livre, et ma mère, pensant bien faire à l'époque,
00:33aujourd'hui elle le sait que ce n'est pas le mieux,
00:35mais elle a fait comme elle a pu à ce moment-là, elle m'a mis au régime
00:37parce qu'il ne voulait pas être avec moi parce que j'étais grosse.
00:39Et ça a été le début finalement de ce rapport au corps qui est que si je veux être aimée,
00:44il faut que je sois mince.
00:45Parce que mince égale belle égale désirable, égale être aimée.
00:49Ensuite plus tard, ça a été très compliqué pour moi parce que j'étais dans un hyper contrôle,
00:53donc je mangeais 700 calories par jour à l'âge de 13 ans,
00:58donc évidemment on perd du poids, mais les mois qui suivent on en reprend 20,
01:02et c'est la descente aux enfers, parce qu'on perd totalement l'estime que l'on a de soi,
01:06on se sent incapable de pouvoir contrôler et prendre soin de soi,
01:09on se sent coupable, on ne comprend pas ce qui nous arrive,
01:12et malheureusement c'est des comportements qui perdurent à l'âge adulte,
01:15puisque la société ne fait que nous rappeler que si on est gros c'est de notre faute,
01:19alors qu'aujourd'hui la NSES a prouvé que 95% des régimes sont soumis à échec,
01:24et donc à reprise de poids, voire plus, et que c'est totalement normal et scientifique,
01:29donc moi j'ai vécu ces périodes-là comme des grandes périodes de torture,
01:33des victoires quand je perdais du poids,
01:35qui étaient évidemment après des punitions quand j'en reprenais,
01:38et des grandes culpabilités.
01:39Moi, ma personne, par rapport à mon métabolisme, mon histoire, mes traumatismes,
01:43mon corps a encaissé beaucoup de choses,
01:45et j'ai bien compris que je n'allais pas perdre du poids en claquant des doigts demain.
01:48J'ai eu un peu le déclic on va dire, je dis déclic entre guillemets,
01:51que peut-être que dans mon histoire, mon corps a quelque chose à m'apprendre.
01:55Le fait de prendre autant de place,
01:57le fait de ne pas réussir finalement à rentrer dans des cases,
02:01ça m'a permis la résilience,
02:03ça m'a appris la résilience à me dire que je ne suis pas que mon corps.
02:06Donc je me suis focalisée sur d'autres choses,
02:08j'ai développé mes compétences, ma carrière, mes valeurs, mes objectifs,
02:11j'ai assaini mes relations, j'ai fait beaucoup de thérapie,
02:14et c'est ce qui m'a permis de ne pas rester focalisée que sur ça.
02:17Ça n'empêche que, d'un point de vue sanitaire évidemment, que j'ai envie de perdre du poids,
02:20mais je ne veux pas miser tout mon bonheur sur la perte de poids.
02:23Dès qu'on voit une femme en surpoids qui va s'afficher sur les réseaux,
02:25on se dit elle est pour le moment body positive, il faut s'aimer,
02:28tu es heureux quand tu es gros.
02:30Non, pour moi c'est dénaturer le propos.
02:33Le propos c'était juste de rendre les femmes en surpoids visibles.
02:35Ce n'est pas une injonction à devoir s'aimer en étant gros.
02:39Encore une fois, une injonction c'est trop clivant, c'est trop violent,
02:43et que du coup des femmes qui n'arrivent pas à s'aimer
02:45se sentent coupables de ne pas réussir à s'aimer en surpoids,
02:47et on fait finalement la même chose qu'il faut être mince pour être belle,
02:51il ne faut rien du tout.
02:54On va juste inviter les femmes à être plus libres, à s'émanciper,
02:57et à apprendre à se connaître dans la globalité,
02:59et à être ok par les moments de down et de up.
03:01Non, je ne suis pas anti-body positive, et je ne suis pas pro-body positive,
03:05je suis juste un être humain avec plein de choses autour de moi qui font ma richesse.
03:08Et on ne pourra jamais être 100% libre comme on ne pourra jamais 100% s'aimer,
03:12et ce n'est pas grave.
03:13En réalité, ce qui est beau, c'est de voir le chemin qu'on a parcouru.
03:16Que ce soit dans notre état de santé émotionnel, physique,
03:19on peut toujours rendre les choses plus belles
03:21quand on s'invite soit à se libérer de ce qui ne nous appartient pas.
03:25Donc mon message, c'est vraiment, bordel, soyons libres !

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