JO : Nos champions sont des précaires ?

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Avec Maguy Nestoret-Ontanon, ancienne athlète, désormais conseillère Haute Performance à l'Agence Nationale du Sport  --   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   Nous suivre sur les réseaux sociaux  ▪️ Facebook :   / sudradioofficiel    ▪️ Instagram :   / sudradioofficiel    ▪️ Twitter :   / sudradio    ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio :    •  Grand Matin Sud Radio     ##JO_VUS_D_AILLEURS-2024-08-05##

Transcript

00:00Maggie Nestoré-Otonadon, ancienne athlète, désormais conseillère haute performance à l'Agence Nationale du Sport

00:05pour un sujet qui devrait faire beaucoup plus parler puisque aux Jeux Olympiques de Rio,

00:1140% des athlètes français vivaient sous le seuil de Povodé, ce qui n'est visiblement plus le cas en 2024.

00:18Effectivement, il y a eu un gros boulot qui a été fait justement par l'Agence Nationale du Sport,

00:22mais on va demander directement à Maggie Nestoré-Otonadon qui était avec nous. Bonjour !

00:27Bonjour !

00:28Merci beaucoup d'être avec nous. Alors dites-nous, quel est exactement votre rôle au sein de l'Agence Nationale du Sport

00:33et c'est quoi exactement la haute performance dont fait aussi parler partie Claude Honesta ?

00:38Oui, alors bonjour, moi je suis effectivement conseillère haute performance à l'Agence Nationale du Sport

00:43qui est un groupement d'intérêts publics qui a été créé en 2019

00:46et notre rôle c'est d'accompagner les fédérations et les sportifs sur la préparation, sur les grands événements

00:52pour qu'ils soient dans les meilleures conditions possibles, aussi bien sur le point sportif

00:57que sur le point socio-professionnel.

00:59Donc on a effectivement travaillé en lien avec les fédérations sportives

01:04pour identifier les situations des sportifs qui sont aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris

01:09et faire en sorte que leur situation socio-professionnelle soit la plus stabilisée possible

01:14et faire en sorte qu'il n'y ait aucun athlète de la délégation olympique et paralympique

01:19qui vive sous le seuil de pauvreté.

01:21Mais ça c'est incroyable, 40% des athlètes français qui vivaient sous le seuil de pauvreté au JO de Rio

01:28ça veut dire quoi ? Vous les accompagnez sur le plan professionnel ?

01:31Est-ce que des fois vous leur donnez carrément un budget pour qu'ils puissent mettre le pied à l'étrier ?

01:36Vous leur faites rencontrer des gens concrètement ? Qu'est-ce que vous faites ?

01:40Alors il y a plusieurs choses, déjà c'est un travail qu'on mène en lien avec les fédérations sportives

01:44pour identifier au mieux les situations de tous les athlètes.

01:47On a recensé les situations des 5000 athlètes, plus de 5000 athlètes qui sont sur les listes de haut niveau

01:53et tous les athlètes de la délégation ont été passer vraiment leur situation de façon individuelle

01:58et on voit au fur et à mesure de l'année, il y a des athlètes qui sont sélectionnés très très tard

02:02donc on réajuste les situations, mais on travaille quand même en lien avec les fédérations

02:07depuis pas mal de temps pour voir, donc ça peut être effectivement de l'aide à l'insertion professionnelle

02:12donc on a la chance d'avoir des entreprises, des partenaires, des ministères qui accompagnent les sportifs

02:19avec des dispositifs qui s'appellent des conventions d'insertion professionnelle

02:23où le sportif est embauché par une entreprise, par une administration

02:27et bénéficie d'un aménagement de son temps de travail

02:30donc ça c'est la première chose qu'on peut mettre en place

02:34on a notamment l'armée des champions, on a la police, on a les douanes, on a des entreprises privées

02:39la SNCF, enfin pas mal d'entreprises qui accompagnent les sportifs

02:42donc ça c'est la première possibilité

02:45et ensuite si on a des athlètes qui ne sont pas dans un dispositif ou qui sont en dessous du seuil de pauvreté

02:51on a la possibilité d'amener des aides financières directes

02:54ce qu'on appelle des aides personnalisées

02:56et on va verser des aides aux athlètes pour qu'ils arrivent au niveau du seuil de pauvreté

03:00et on travaille aussi avec la fondation du pacte de performance

03:03pour identifier des athlètes qui sont prioritaires à un accompagnement

03:07et on a des entreprises qui vont les accompagner via du mécénat ou via des contrats d'image

03:11et tout ça mis bout à bout

03:13fait qu'aujourd'hui on peut dire qu'on n'a aucun athlète de la délégation olympique et paralympique

03:17qui vit sous le seuil de pauvreté

03:19Effectivement Sagan, combien environ par exemple un athlète, on ne se rend pas forcément compte

03:23on est assez halluciné d'avoir vu ça juste avant les Jeux Olympiques

03:28pendant la préparation notamment dans l'athlétisme

03:30vous êtes vous-même une ancienne athlète

03:32vous avez été double championne de France

03:35vous êtes spécialiste du sprint

03:37est-ce que vous aussi à un moment vous auriez bien aimé avoir la possibilité de créer une cagnotte

03:41certains ont dû faire des cagnottes

03:43c'est hallucinant de voir ça avant les Jeux et pourtant vous les accompagnez

03:47Oui alors après sur les cagnottes il faut être quand même

03:50il faut avoir un regard assez objectif

03:54il faut regarder le niveau sportif des athlètes qui ont fait des cagnottes

03:57il y a beaucoup d'athlètes en athlétisme qui ont fait des cagnottes

03:59mais qui n'avaient pas le niveau sportif pour prétendre à une qualification

04:03et d'ailleurs on l'a vu, moi j'ai recensé les cagnottes qui avaient été faites

04:08il y avait des athlètes qui étaient très très loin de la performance

04:10Il y en avait combien environ des cagnottes si vous les avez recensé ?

04:13Là j'en avais recensé une trentaine

04:17et on avait fait trois catégories

04:20donc des athlètes qui étaient assez loin de la performance

04:24et sur ces athlètes là il y en avait une vingtaine

04:26il n'y en a que deux au final qui se sont qualifiés pour les Jeux Olympiques

04:30donc ça veut dire que les autres étaient vraiment très très loin de la performance

04:33et même avec une cagnotte ils n'auraient pas fait, même avec de l'argent

04:38ils n'auraient pas fait les minima

04:40donc il faut regarder ça de façon assez lucide en se disant

04:44pourquoi ces athlètes là ils font une cagnotte ?

04:46parce que peut-être que s'ils n'ont pas de partenaire

04:49c'est peut-être parce que leur niveau est trop éloigné de la performance

04:52moi comme vous l'avez dit j'ai fait du sprint à l'époque

04:55je me suis posé la question, je me suis dit

04:57mais est-ce qu'avec un peu plus d'argent j'aurais fait ou pas une médaille ?

05:01à un moment il y a un principe de réalité

05:03si on n'est pas au niveau de la performance

05:06même avec de l'argent on ne fera pas les résultats

05:09alors après c'est vrai quand même que quand on a un bon niveau

05:13et qu'on a besoin d'un accompagnement financier

05:16l'aide qui va être apportée peut permettre de faire plus de stages

05:22peut permettre de travailler mieux sa récupération

05:25mais d'abord il faut regarder le niveau de performance

05:28et ensuite une fois qu'on a regardé le niveau de performance

05:30se dire effectivement cet athlète là avec un peu plus de moyens

05:33peut-être qu'il y arriverait

05:34mais malheureusement le constat qui est fait

05:37c'est que la majorité des athlètes qui ont fait ces cagnottes là

05:40aujourd'hui ils ne sont pas au jeu

05:43ou alors leurs résultats ne sont pas forcément à la hauteur

05:46des espérances qu'ils avaient en faisant ces cagnottes

05:49Merci beaucoup Magui, Nestoré et Antanon d'avoir été avec nous

05:53pour le rappel vous êtes une ancienne athlète

05:55et vous êtes conseillère haute performance à l'agence nationale du sport

05:58et merci à Mathéo Lambleau d'avoir organisé cet entretien

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