Commémoration Les héritiers de Jean Jaurès se sont réunis, ce mercredi, au café du Croissant, à Paris, pour célébrer la mémoire de l’un des pères de la gauche française, assassiné par Raoul Villain. Fabien Gay, directeur de l’Humanité, a insisté sur le climat nationaliste et sécuritaire qui régnait à la veille de la Grande Guerre, similaire à celui d’aujourd’hui.
Loin de l’agitation touristique des jeux Olympiques, une tout autre ferveur règne au 146, rue Montmartre. Bien plus solennelle et évocatrice. Françoise et Jeanne, tracts dans une main, éventail dans l’autre, ne rateraient pour rien au monde ce rendez-vous. Elles l’honorent, respectivement, depuis 1959 et 1963. Ce 31 juillet, à la terrasse du café du Croissant, dans le 2e arrondissement de Paris, les héritiers de Jean Jaurès se sont réunis pour commémorer les 110 ans de l’assassinat d’un des pères de la gauche française.
Aux côtés des militants habituels, sont présents des élus de la gauche parisienne, comme Lamia El Aaraje, première secrétaire du PS de la capitale, Rémi Féraud, sénateur socialiste, ou Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère écologiste de Paris. Un rassemblement unitaire très symbolique, aux lendemains de législatives qui ont failli porter l’extrême droite au pouvoir.
Le 31 juillet 1914, en tuant Jean-Jaurès, c’est tout l’esprit fraternel et pacifiste du socialisme que Raoul Villain, ultranationaliste, cherche à anéantir. Difficile de ne pas déceler dans cet épisode tragique de la gauche des résonances avec le contexte actuel. C’est ce fil qu’a déroulé le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, dans une tribune improvisée devant la fenêtre même d’où ont été tirées les balles qui ont fauché Jaurès.
« Il se voulait le défenseur d’une société pacifiée où les relations sociales entre individus, entre peuples, entre États seraient régies par la recherche du bien commun et de l’émancipation humaine », se remémore le sénateur de Seine-Saint-Denis. Mais, peu à peu, l’ombre de la Grande Guerre s’est épaissie et l’idéal démocratique de souveraineté populaire s’est transformé en un nationalisme revanchard des plus rances.
Cent dix ans plus tard, le RN, Fratelli d’Italia, le Vlaams Belang belge, l’AfD allemande et le PVV de Geert Wilders ont déferlé sur le Parlement européen, le 9 juin dernier. L’histoire bégaie. Revoilà « cette vague de la rancœur » qui a afflué en 1914, alerte Fabien Gay.
Loin de l’agitation touristique des jeux Olympiques, une tout autre ferveur règne au 146, rue Montmartre. Bien plus solennelle et évocatrice. Françoise et Jeanne, tracts dans une main, éventail dans l’autre, ne rateraient pour rien au monde ce rendez-vous. Elles l’honorent, respectivement, depuis 1959 et 1963. Ce 31 juillet, à la terrasse du café du Croissant, dans le 2e arrondissement de Paris, les héritiers de Jean Jaurès se sont réunis pour commémorer les 110 ans de l’assassinat d’un des pères de la gauche française.
Aux côtés des militants habituels, sont présents des élus de la gauche parisienne, comme Lamia El Aaraje, première secrétaire du PS de la capitale, Rémi Féraud, sénateur socialiste, ou Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère écologiste de Paris. Un rassemblement unitaire très symbolique, aux lendemains de législatives qui ont failli porter l’extrême droite au pouvoir.
Le 31 juillet 1914, en tuant Jean-Jaurès, c’est tout l’esprit fraternel et pacifiste du socialisme que Raoul Villain, ultranationaliste, cherche à anéantir. Difficile de ne pas déceler dans cet épisode tragique de la gauche des résonances avec le contexte actuel. C’est ce fil qu’a déroulé le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, dans une tribune improvisée devant la fenêtre même d’où ont été tirées les balles qui ont fauché Jaurès.
« Il se voulait le défenseur d’une société pacifiée où les relations sociales entre individus, entre peuples, entre États seraient régies par la recherche du bien commun et de l’émancipation humaine », se remémore le sénateur de Seine-Saint-Denis. Mais, peu à peu, l’ombre de la Grande Guerre s’est épaissie et l’idéal démocratique de souveraineté populaire s’est transformé en un nationalisme revanchard des plus rances.
Cent dix ans plus tard, le RN, Fratelli d’Italia, le Vlaams Belang belge, l’AfD allemande et le PVV de Geert Wilders ont déferlé sur le Parlement européen, le 9 juin dernier. L’histoire bégaie. Revoilà « cette vague de la rancœur » qui a afflué en 1914, alerte Fabien Gay.
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00:00Chers amis, chers camarades,
00:03Permettez-moi de remercier l'ensemble des militantes et des militants présents ce matin.
00:10Des élus de la mairie de Paris, du conseil régional,
00:14et mon ami et camarade Rémi Féraud, parlementaire et sénateur.
00:19Des organisateurs et organisatrices de notre événement annuel,
00:22mais aussi de la préfecture de police de Paris,
00:25dont on sait que les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024,
00:29les mobilisent fortement, ainsi que l'ensemble des agents du service public.
00:34Je les en remercie chaleureusement, et je sais que toutes et tous sont attachés
00:40à assurer la continuité de nos activités militantes,
00:44dans le respect des contraintes de sécurité qu'impose un tel événement.
00:50Il fallait tenir cette initiative,
00:54car le souvenir d'un terrible événement et sa portée politique ne peut être mis de côté.
01:00Il ne peut y avoir ni trêve sociale, ni celle du souvenir.
01:05Nous commémorons ce jour le 110e anniversaire de l'assassinat de Jean Jaurès.
01:11Il était et reste une figure tutélaire de la gauche, de la République, de la France.
01:19Il nous inspire et nous honore toujours.
01:23Vous connaissez la signification de cette cérémonie sur le lieu même
01:28où le député du Tarn et fondateur de l'Humanité
01:32fut lâchement assassiné par un ultra-nationaliste d'extrême droite, Raoul Villain.
01:38Nous commémorons cette tragédie, car c'est bel et bien un véritable traumatisme,
01:44mais également le marqueur d'une époque, un moment de bascule qui se déroula ici même.
01:51Jaurès était attablé ici, avec ses collaborateurs du journal,
01:57dont Landrieu, Longuet, Poisson, Renaudel et Veil, après une dure journée de travail.
02:05« Jaurès est tué ! » s'écria Mme Poisson, à qui on prêta l'exclamation « Ils ont tué Jaurès, c'est la guerre ! »
02:15L'assassinat de la figure de la paix tétanisa les pacifistes et l'ensemble de la gauche
02:22et ouvra la porte à la grande boucherie de la première guerre mondiale.
02:27Dans l'édition du 1er août, dans un journal écrit à la hâte par des équipes traumatisées
02:34par le meurtre du directeur de l'Humanité, la rédaction réagissait ainsi face à cet acte odieux.
02:43Ils écrivaient « Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes.
02:50L'hécatombe exécrable que prépare à cette heure dans leur ténèbre les partis militaires
02:57et les nationalismes de tous les pays aura eu pour prélude un monstrueux assassinat. »
03:05Cette boucherie, c'est celle de la grande guerre dont nous célébrons aussi les 110 ans cette année.
03:12Il faut le dire pour l'instant, dans un relatif anonymat, loin du souvenir nécessaire
03:18que nous devons pourtant nourrir afin de ne plus jamais revivre cette horreur.
03:24Jean Jaurès a été ciblé pour ce qu'il incarnait, le promoteur d'un idéal républicain,
03:32celui d'une paix humaine entre les peuples, qui voulait éviter à tout prix l'engrenage de la guerre.
03:38Loin des rancœurs et des haines, il portait avec les socialistes son journal,
03:44l'idée d'une fraternité universelle.
03:48Il se voulait le défenseur d'une société pacifiée où les relations sociales entre individus,
03:55entre peuples, entre États seraient régies par la recherche du bien commun et de l'émancipation humaine.
04:04Cet assassinat politique était un signal.
04:08Il ouvrait les vannes de la haine et de la violence totale.
04:13Parmi les éléments déclencheurs de la Première Guerre mondiale,
04:16on trouve bien celui de l'exécution d'un dirigeant politique de premier plan engagé contre la guerre.
04:25Les commémorations de la Première Guerre mondiale,
04:28comme celle du débarquement de Normandie et bientôt de Provence,
04:32omettent régulièrement de rappeler les facteurs qui ont plongé le monde dans l'enfer de l'affrontement militaire.
04:40Cette vague, c'est celle de la rancœur, de la vengeance des guerres perdues autrefois,
04:46de la guerre économique qui attise la concurrence en Europe
04:51et dans le partage colonial pour récupérer les marchés et les ressources dans une course au profit maximal.
05:00Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l'orage,
05:05nous prévenait pourtant Jean Jaurès 1914 et le point de fixation des grands bouleversements du monde.
05:14La course folle à l'armement avec la science qui fait faire des progrès considérables à l'humanité
05:21mais qui est détournée pour le profit de quelques-uns pour continuer à épuiser le vivant et la planète.
05:28Cette ambiance guerrière s'accompagne du développement des médias de masse.
05:33La presse largement diffusée est déjà à l'époque un enjeu de pouvoir au service des idérances et de la polémique.
05:45Promouvant le nationalisme, les bas instincts, cette presse de caniveau de l'époque
05:51construit le ressenti, les préjugés antisémites, racistes, la haine revancharde anti-allemande.
06:00Surtout, elle alimente la peur, le bellicisme car le but était de préparer les esprits à la guerre et de la rendre inévitable.
06:12Les pacifistes, eux, sont traités comme des capitulars, la cinquième colonne de l'armée allemande et sont même traités de parias.
06:21Être français à l'époque, selon cette presse bourgeoise, c'était, selon la propagande d'alors, vouloir la guerre.
06:30La ressemblance avec la période actuelle est absolument saisissante.
06:36Il reste toujours difficile de comparer les époques, mais il est clair que nous affrontons, nous aussi, des vents mauvais.
06:45Le souffle du conservatisme, de la concurrence de tous contre tous, celui d'une parole décomplexée qui humilie, qui divise, plane au-dessus de nous.
06:59C'est le temps de la chasse aux pauvres, aux immigrés et à leurs descendants, aux syndicalistes, aux féministes, aux antiracistes, repens,
07:10tantôt en terroristes, tantôt en wokeistes, sans savoir à quoi ce terme renvoie.
07:17Ce n'est pas grave, car le but est de pointer du doigt pour que la parole alternative ne soit plus entendue.
07:26Le but est de disqualifier, de discréditer.
07:31Vous êtes contre l'envoi de troupes au sol en Ukraine ? Vous êtes des vendus à Poutine.
07:37Vous vous élevez contre le climat antisémite, raciste et anti-musulman ? Alors vous êtes proche des pires intégristes.
07:48Vous êtes contre le massacre en cours à Gaza ? Vous êtes des vendus au Hamas.
07:54Celles et ceux qui s'élèvent contre ces idées nauséabondes, ces politiques qui dégradent le lien social et accentuent les inégalités,
08:04sont désormais qualifiés d'ennemis de la République.
08:08Poursuivis ou menacés pour avoir dénoncé des scandales environnementaux, des lois injustes ou infamantes pour notre République,
08:18des violences policières, des syndicalistes, journalistes, lanceurs d'alerte, simples citoyennes et citoyens,
08:27sont désormais sur des listes de groupes fascisants, prêts à passer à l'action pour tirer, comme ils disent, une balle dans la nuque.
08:37Ils sont poursuivis, pour motifs terroristes, par un État de plus en plus libéral et autoritaire,
08:44procédés indignes, quand nous savons bien ici que le fléau du terrorisme islamique nous a meurtris en plein cœur de Paris.
08:54Comparez d'ailleurs des militantes et militants de la justice sociale et environnementale,
09:03qui portent un projet d'espoir et de bonheur partagé à des terroristes islamistes,
09:11qui ne portent que l'obscurantisme comme projet des honneurs, ceux qui prononcent ces mots.
09:19Nous vivons une période invraisemblable d'inversion des valeurs.
09:26Pour certains, la République, ce serait de défendre la préférence nationale, les violences policières ou encore la chasse aux pauvres et aux immigrés.
09:39Pourtant, faut-il rappeler que l'extrême droite, même si elle porte des cravates et que le Président la met dans l'arc républicain,
09:53cette même extrême droite a toujours combattu la République, de boulanger au père et à la fille le peine,
10:01combattu de toutes ses forces la loi de 1905 sur la laïcité, quand nous, la gauche, nous l'avons toujours défendue,
10:11et la défendrons toujours et parfois au prix de notre sang dans l'histoire.
10:17Inverser les valeurs, détourner le sens des mots, c'est non seulement une défaite de la pensée,
10:24mais aussi une manière d'effacer les repères pour continuer à ce que le système capitaliste continue son œuvre destructrice.
10:35C'est une stratégie délibérée de créer la confusion et de fracturer la population sur des idées de division,
10:45qui a confié le pouvoir à l'extrême droite qui apparaît pour le capital, une alternative enviable à Macron.
10:54L'hôte de l'Élysée a donc réussi en un septennat à décomposer et recomposer la vie politique française
11:02sur fond de médiocrité du débat intellectuel, en laissant place à des technocrates qui n'ont fait qu'imposer une vision,
11:10la leur, celle de l'austérité à l'infini et de destruction de tous les conquits sociaux.
11:17Leur projet, c'est d'en finir avec la retraite, la protection sociale et le salaire socialisé.
11:26Ce même capital n'est pas en reste puisqu'il renvoie dos à dos le nouveau front populaire et l'extrême droite,
11:35renvoyant dos à dos victimes et bourreaux, quelques mois après la panthéonisation de Missac et Méliné Manouchian.
11:47Nous ne pouvons accepter ces comparaisons indignes.
11:54En renvoyant dos à dos les deux mêmes extrêmes, comme ils disent,
11:59ils se placent dans un centre qui incarnerait la modération.
12:05Mais lorsque ce pseudo-centre, très à droite, disons-le, n'arrive plus à gouverner,
12:12alors le capital demande un nouveau tour de vie sécuritaire
12:17et n'exclut plus de confier la destinée de la nation à l'extrême droite,
12:23tout en étouffant toute contestation sociale et écologique.
12:27Voici les vraies raisons de la dissolution de l'Assemblée nationale.
12:32Un président impopulaire, après sept années de politique libérale et autoritaire,
12:37ouvrant ainsi un boulevard aux héritiers du pétainisme.
12:42C'est pour toutes ces raisons qu'il nous faut faire bloc,
12:47s'unir pour changer les choses, tenir le cap ensemble.
12:54C'est l'esprit de responsabilité qui doit nous guider face aux périls qui nous menacent.
13:01La division, chers camarades, n'est jamais bonne conseillère.
13:07Pire, elle démobilise et fait croire que des divergences seraient insurmontables
13:15à celles et ceux qui comptent sur nous.
13:19Le dialogue, la forme nécessaire du débat en démocratie,
13:25le fruit de l'intelligence collective, voici notre méthode.
13:30Jaurès écrivait, se concertait et délibérait cordialement pour l'action commune.
13:38Jaurès y a consacré toute sa vie, en unissant les socialistes,
13:46parce qu'entre les modérés et les révolutionnaires d'alors,
13:51il y avait bien plus de différences que nous toutes et tous réunis aujourd'hui.
13:57Oui, lorsque le péril est là, il ne faut faire ni l'autruche, ni baliner.
14:04Je ne dis pas qu'il faut annuler tout débat de fond ou stratégique entre nous.
14:10Il faut évidemment le faire vivre et le faire trancher par le peuple.
14:15Mais si demain, l'extrême droite arrive au pouvoir, la gauche alors sera éclatée, divisée.
14:24Et c'est l'idée même de gauche qui peut être marginalisée, voire rayée de la carte.
14:30Trop de camarades en Grèce, en Italie, au Maghreb et ailleurs l'ont vécu.
14:37Lorsque l'extrême droite arrive au pouvoir, on ne sait jamais quand elle part et dans quel État elle laisse la démocratie.
14:48Trop de nos camarades ont vécu les procès, l'enfermement, les interdictions,
14:55pour que nous ne prenions pas la menace à la légère.
14:59Le nouveau Front populaire aura besoin de toutes ces composantes.
15:05Socialistes, insouïs, écologistes, communistes et des forces vives de la nation,
15:13syndicales, associatives, parties prenantes des combats à venir,
15:18pour enclencher les mobilisations victorieuses et changer la vie.
15:23J'ai toujours pensé que nos différences n'étaient pas une faiblesse, mais au contraire une force et un atout.
15:32On ne se rassemble pas qu'avec les siens, mais avec des forces, des personnes,
15:39avec qui nous partageons un socle d'objectifs ou de valeurs communes,
15:44mais pas identiques, dans le but d'élargir la base pour devenir enfin majoritaire dans le pays.
15:51C'est surtout parce que c'est une démarche, un chemin, un but à construire collectivement,
15:59qu'il nous faut avancer ensemble, modestement, mais avec gravité.
16:04En ces temps où la démocratie est bafouée, le courage est de toujours chercher la vérité et de la dire.
16:13Nous sommes à l'heure de la post-vérité et de la médiocrité du débat public qui noie tout.
16:20La complexité, la nuance sont réduites à néant par des constats alarmistes,
16:27des solutions simplistes en instrumentalisant des souffrances réelles et des peurs.
16:34Rappelons-nous que ceux qui font des listes de personnalités à abattre s'en prennent aussi aux homosexuels,
16:42aux migrants, aux jeunes de nos quartiers et ceux d'électes de nos petites divisions.
16:49Il faut donc toujours faire bloc lorsque les attaques viennent de la droite et encore plus lorsqu'elles viennent de l'extrême droite.
17:00Baisser la tête, laisser penser qu'il y aurait des divergences insurmontables entre nous,
17:06c'est laisser le poison de la division s'installer.
17:10Et surtout, lorsqu'un camarade sera mis à terre, lorsque la vindicte populaire de l'extrême droite l'aura terrassé,
17:21alors viendra notre tour.
17:24Même si parfois, avec ce camarade, on ne pense pas tout à fait la même chose,
17:30même si telle phrase, on ne l'aurait pas dit de la même manière,
17:35même si parfois, on est en désaccord.
17:39Dans le mouvement ouvrier, face à la réaction, on fait toujours bloc.
17:46Toujours, tenons la tranchée, ne reculons jamais face aux attaques infamantes,
17:53résistons à la pensée dominante libérale, autoritaire et raciste.
17:59De notre unité dépend notre victoire.
18:03D'autant plus que des milliers de Raoult vilains des temps modernes
18:09attendent le signal pour appliquer leurs projets violents.
18:13Notre journal, avec d'autres médias, est ainsi dans le communimateur de ces groupuscules fascisants.
18:21Permettez-moi d'insister une minute encore sur l'extrême droite.
18:28A chaque moment de cristallisation, elle a toujours appelé ses fondamentaux de haine,
18:34antisémites et racistes.
18:36La polémique de la dernière semaine de campagne des élections législatives
18:42sur la marginalisation de nos concitoyens et concitoyens binationaux trace une ligne claire.
18:50L'extrême droite veut une société d'apartheid, de classification sur des bases ethniques.
18:59Combien de candidats ou militants du RN de reconquête et de leurs alliés
19:05qui se prennent en photo avec une casquette de la Wehrmacht
19:10ou encore d'autres font le salut nazi ou encore d'autres tiennent des propos racistes ?
19:16Combien de dérapages odieux qui ne sont en réalité plus des dérapages mais une ligne de conduite ?
19:24Le racisme est un élément structurant de leur projet de société.
19:30Le vote pour ce courant d'idées est forcément marqué de ces idées nauséabondes.
19:37Bien sûr, le vote pour l'extrême droite est aussi marqué par le recul de la République,
19:44des services publics, de la vie qui se dégrade, de la vie qui abîme.
19:49Mais ce qui unit, ce qui fait le lien, c'est un racisme, c'est cette peur de l'autre,
19:56celle d'une France fantasmée qui unit une autre France car elle ne lui ressemble pas.
20:03Pourtant, du haut de nos tours, au centre des bourgs, nous sommes tous touchés du même mal.
20:11C'est ce capitalisme qui nous épuise et contre lequel il est temps de s'unir pour le dépasser.
20:19Nous proposons un chemin que nous, pour notre part, d'autres peuvent l'appeler autrement.
20:25Pour notre part, nous le nommons le communisme.
20:29Une société partage des pouvoirs, des savoirs et des richesses qui mettra toujours au centre de son projet la démocratie.
20:40Pour faire reculer ces idées, il faudra donc combattre et mener la bataille culturelle et idéologique sur ce terrain.
20:49Ne plus laisser passer un mot, une soi-disant blague qui infériorise nos compatriotes pour leur couleur de peau,
20:57leur religion supposée, leur orientation sexuelle.
21:02Il faudra, avec le nouveau Front Populaire, remettre au cœur des grandes mesures,
21:08une dimension de prévention, d'éducation populaire autour de cette bataille cardinale qu'est l'antiracisme.
21:17C'est un enjeu pour revitaliser notre République qui nous est chère, dont je rappelle que dans sa devise,
21:26après liberté et égalité, il y a la fraternité qui eut dit les deux premiers mots.
21:34Frapper ensemble, et de manière concertée, complémentaire, est nécessaire et vital.
21:42Tous ceux-là sont les soldats de la même armée, les combattants du même combat, les frères de la même espérance,
21:50disait Jaurès dans son appel à l'unité socialiste en 1897.
21:57Les médias jouent un rôle essentiel, fondamental dans cette société de l'information transformée en spectacle.
22:06La gauche a eu raison de mobiliser à l'Assemblée son énergie pour appeler à une régulation
22:13contre des médias ouvertement porteurs d'un projet réactionnaire.
22:18Des milliardaires achètent titre sur titre, en presse écrite, en télé ou encore en radio.
22:27Mais personne ne peut croire ici que c'est par philanthropie.
22:33C'est un projet de société qu'ils veulent façonner en imposant leur thème,
22:39comme l'ont montré les révélations de l'humanité du milliardaire stérin
22:44qui investit 150 millions d'euros pour un projet nommé Pericles,
22:49unissant les droites dans un projet conservateur et réactionnaire.
22:55Leur but est d'associer chaque enjeu à l'immigration, à l'idée d'un corps menacé par le désordre.
23:04Le climat, c'est la faute des immigrés.
23:08Le chômage, c'est la faute des immigrés.
23:12La cérémonie d'ouverture des JOP, ce n'est pas les immigrés, c'est la gauche bobo-bauquiste.
23:20Pourtant, elle était très belle, cette cérémonie, et nous pouvons en être fiers.
23:26C'est aussi la survalorisation des faits divers, la généralisation des faits de société
23:33et un discours de guerre permanente.
23:36En plus de la télévision, les réseaux sociaux saturent les esprits
23:41et participent à l'empauvrissement du débat public.
23:44L'invective, la haine, sont maintenant des pratiques normalisées.
23:49Il y a donc un enjeu de lecture à regagner pour permettre de développer l'esprit critique.
23:56Il n'y a pas d'action révolutionnaire sans pensée révolutionnaire.
24:01C'est aussi un autre rapport à l'information et au temps.
24:06Une nouvelle loi anti-concentration est nécessaire pour empêcher la mainmise des quelques milliardaires.
24:13Si on s'est réjouis du non-renouvellement de la délégation de C8,
24:18la réalité est que Bolloré possède encore six chaînes
24:23avec désormais Kretinsky, Bouygues et Rodolphe Sade à ses côtés.
24:29Vive le pluralisme !
24:31Les conditions de production de l'information étant primordiales dans l'exercice du métier de journaliste,
24:39il faut renforcer le statut des professionnels de l'information
24:44pour les dégager de toute arbitraire ou de toute pression.
24:48Il nous faut également collectivement empêcher le démantèlement de l'audiovisuel public
24:54et au contraire le renforcer.
24:57À l'heure du numérique, de l'émergence de l'intelligence artificielle,
25:02un grand pôle public d'information est un impératif démocratique.
25:08L'humanité, comme vous le savez, est particulièrement mobilisée
25:13pour faire vivre le pluralisme et l'idée d'être la voix des sans voix,
25:18ce journal des possibles et des luttes d'émancipation humaine.
25:23Porteur des idées de transformation sociale, révolutionnaire même,
25:28nous fêtons cette année nos 120 bougies.
25:31Par de nombreuses initiatives dans les territoires,
25:34nous voulons montrer le visage rénové de l'humanité
25:37qui se déploie dans les espaces numériques
25:41et prochainement avec un quatrième média télévisuel en ligne.
25:46Comme au premier jour, notre force repose sur les lectrices et lecteurs
25:51pour diffuser nos titres et participer à élargir le soutien financier et politique.
25:59Nous serons présents encore et toujours
26:01pour ne pas laisser l'espace médiatique au grand capital
26:06et continuer à être indépendants et libres.
26:09Les menaces, les intimidations ne nous feront jamais taire.
26:14L'humanité est et restera toujours le journal de la paix,
26:19des luttes sociales et environnementales, féministes et antiracistes.
26:24Chers amis, chers camarades, pour finir,
26:29saisissez-vous de ce journal de la paix,
26:33du journal de salaire, paix, climat.
26:38Nous sommes engagés dans une guerre idéologique et culturelle que mène l'extrême droite.
26:46Nous vous donnons donc un rendez-vous à la prochaine fête de l'humanité.
26:52Nous allons mettre une nouvelle fois cet espace à disposition du plus grand nombre,
26:59de toutes celles et ceux qui partagent nos combats,
27:04de toutes celles et ceux qui ne nous connaissent pas ou ne nous connaissent pas encore.
27:09Nous invitons largement celles et ceux qui ont refusé de céder la France au fascisme,
27:17de celles et ceux qui sont engagés dans nos organisations diverses,
27:23comme de celles et ceux qui ne sont pas engagés dans nos organisations
27:29à venir débattre avec nous.
27:32Il faut mener ce débat et cette guerre idéologique,
27:39recréer un grand chemin d'espoir à travers les questions de paix.
27:45Nous pensons évidemment à celles et ceux qui meurent aujourd'hui sous les bombes,
27:51au peuple ukrainien, au peuple palestinien
27:56et à toutes celles et ceux qui fuient la guerre, la misère et l'oppression.
28:02Nous continuons à parler que nous voulons recréer un chemin d'espoir
28:07avec le nouveau Front populaire sur la base de l'augmentation des salaires et du SMIC.
28:14Il est temps de mettre la question du partage des richesses au cœur du débat.
28:20Enfin, ne lâchons pas la question climatique.
28:24Nous le voyons et nous le vivons actuellement.
28:27Après des pluies diluviennes viennent des épisodes de grandes chaleurs
28:32et partout sur la planète, le climat est en train de se dérégler.
28:38Ne perdons jamais de vue que nous avons toutes et tous la même planète.
28:43Chers amis, chers camarades, je vous remercie de votre présence.
28:47Continuons à faire grandir cet espoir.
28:50C'est ce que nous a laissé Jaurès en héritage.
28:54Continuons à nous unir comme lui y a consacré sa vie.
28:58Et ensemble, faisons une belle et grande fête de l'humanité en septembre prochain.
29:05Merci de votre écoute.