• il y a 5 mois
reportage sur des athlètes olympiques qui ont surmonté des difficultés importantes avant de participer aux Jeux Olympiques.

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Sport
Transcription
00:00:00À vos marques.
00:00:14D'avoir les Jeux à la maison, déjà, c'est extraordinaire.
00:00:19En tant qu'athlète, les Jeux, c'est le Graal.
00:00:24Faire une expérience, c'est vraiment un rêve.
00:00:27Faire les Jeux, c'est le Graal.
00:00:30Faire les Jeux en France, le mot « fierté » n'est pas assez fort.
00:00:33C'est juste magique de pouvoir faire ça.
00:00:35J'ai envie d'y aller avec mes tripes et mon cœur.
00:00:37Le mot « fierté » est faible.
00:00:39Je ne sais pas, il faut trouver un autre mot.
00:00:43Nous sommes à la veille d'un événement planétaire
00:00:45dont les sportifs du monde entier rêvent depuis des années.
00:00:48Mais pour certains athlètes, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024
00:00:57représentent bien plus qu'une compétition sportive.
00:01:02Les Jeux, ce n'est pas juste un objectif comme ça.
00:01:05C'est un chamboulement dans nos vies.
00:01:07J'ai toujours dit que ce serait ma revanche sur la vie.
00:01:18Coraline Bergeron, Elodie Clouvel et Laurent Cadot sont des survivants.
00:01:27Ils ont vécu la maladie, surmonté des blessures graves, tant physiques que psychiques.
00:01:33De toute façon, j'ai toujours dit que ma jambe ne repoussera pas.
00:01:35C'était la seule solution.
00:01:37Dans ma tête, c'est complètement le brouillard.
00:01:39C'est comme si je n'arrivais plus à faire mon sport.
00:01:41On m'a expliqué très vite que c'était des troubles des conduites alimentaires.
00:01:48J'ai tourné la tête et je voyais mon pied pendre.
00:01:50Il n'y a plus de connexion.
00:01:52Je ne pouvais plus lever ma jambe, je ne pouvais plus bouger mon pied.
00:01:57Paris 2024 serait l'aboutissement de leur combat, à condition d'y parvenir.
00:02:05Je pense que j'ai mal et puis c'est tout.
00:02:08Le parcours jusqu'au JO est semé d'embûches.
00:02:12Arriveront-ils à décrocher la qualification tant convoitée ?
00:02:18Pour faire partie des meilleurs de la planète dans votre sport,
00:02:21vous imaginez le travail que ça représente ?
00:02:25Le mot abandonner n'existe pas dans mon vocabulaire.
00:02:28Ok, vous pensez vraiment que je ne pourrais pas faire de sport ?
00:02:30Je vais vous montrer le contraire.
00:02:48Je m'appelle Samir Haïd Saïd, je suis gymnaste de haut niveau.
00:02:52J'ai été deux fois finaliste olympique.
00:02:55Mon agrès, c'est les anneaux.
00:02:58C'est un agrès vraiment de force.
00:03:01Ça demande beaucoup de travail de gainage.
00:03:04Beaucoup de force sur les épaules.
00:03:07C'est un agrès vraiment de force.
00:03:10Ça demande beaucoup de travail de gainage.
00:03:13Beaucoup de force sur les épaules.
00:03:15Parce que mine de rien, on porte tout notre poids sur nos bras.
00:03:24Ma relation avec les Jeux, c'est une relation d'amour.
00:03:28Mais c'est jamais tout rose.
00:03:31Il y a des disputes, il y a des clashs.
00:03:34Mais à la fin du compte, on est toujours réunis.
00:03:39L'histoire entre Samir et les Jeux commence en 2012.
00:03:42À deux mois des Jeux olympiques de Londres,
00:03:45il se blesse une première fois et doit annuler sa participation.
00:03:48J'effectue un saut qui s'appelle la lune double salto avant avec demi-tour.
00:03:52Et en fait, en l'air, je ne sais pas ce qui s'est passé,
00:03:55je suis parti en demi-tour et je suis arrivé jambes tendues au sol.
00:03:58Et paf ! Le genou a sauté.
00:04:01Bye bye les Jeux de Londres.
00:04:05Et ensuite, je me suis qualifié pour les Jeux de Rio.
00:04:08J'y suis allé justement pour le premier tour.
00:04:10Il n'y a que ça qui m'allie, que ça.
00:04:13C'est l'une de nos grandes chances de médaille.
00:04:16Samir, Haït, Saïd.
00:04:19Franchement, j'étais assez serein.
00:04:22Je ne pensais pas à la blessure.
00:04:25Mais le risque, on ne l'oublie pas, on sait, on fait de la gym.
00:04:28Donc on commence aux anneaux.
00:04:31Très beau mouvement, hop, j'obtiens ma qualif en finale.
00:04:34S'en suit le saut, ma bête noire.
00:04:37Alors une image maintenant, je vous préviens,
00:04:40tout de suite, c'est une image qui fait mal.
00:04:43C'est une image qui est dure à regarder en gymnastique artistique.
00:04:46Pour me refaire la scène, je ferme les yeux,
00:04:49je visualise mon passage.
00:04:52Normalement, je visualise mon saut avec la réussite de mon saut.
00:04:55Donc ça, il n'y a aucun souci.
00:04:58Je m'élance sur mes 25 mètres de piste.
00:05:01Et une fois que je tape cette table,
00:05:04pour justement prendre de la hauteur,
00:05:07j'ai senti que je tournais vraiment de côté.
00:05:10Donc je me suis dit, c'est pas bon.
00:05:13Mais je me suis dit aussi, panique pas.
00:05:16Franchement, ça allait tellement vite, mais j'ai réussi à me parler en l'air,
00:05:19mais je me suis dit, panique pas, tu vois.
00:05:22J'ai continué à grouper, et la suite, on la connaît.
00:05:36C'est ma jambe qui a tout pris.
00:05:38Je ne crois pas qu'il a été vraiment absorbé que sur ma jambe.
00:05:41Et là, ça a cassé.
00:05:48En fait, la première chose que j'ai faite, c'est que je lève la tête,
00:05:51je vois tout le monde se cacher les yeux,
00:05:54tout le monde un peu apeuré.
00:05:57J'ai tourné la tête et je voyais mon pied pendre.
00:06:00Ce n'était plus mon membre.
00:06:02Ce jour-là, le docteur Stéphanie Nguyen,
00:06:05médecin de l'équipe de France de gymnastique,
00:06:08est dans le public et assiste à la scène.
00:06:11Cher consoeur,
00:06:14enchanté, docteur Nguyen.
00:06:17Alors, c'était sur un agrès comme celui-là.
00:06:20Ça se passe.
00:06:23Ça vous fait mal, l'idée de revoir la cinéma ?
00:06:26Oui, je vous dis tout de suite, je ne regarderai pas la fin.
00:06:29Je suis comme vous, parce que quand je l'ai vue, j'ai fait...
00:06:32Voilà.
00:06:35Il court, il s'élance.
00:06:38Et là, le drame...
00:06:41Et les gens autour n'en viennent pas.
00:06:44Vous vous souvenez de ce que vous ressentiez à ce moment-là ?
00:06:47Ce qui me terrifie, c'est le bruit.
00:06:50Le bruit d'une planche de bois qui craque.
00:06:53En plus, je suis dans le public, donc je ressens tout l'effroi du public.
00:06:56Il y a une sidération.
00:06:59On voit des gens se tenir la tête.
00:07:02Il y a beaucoup de médecins, d'actions.
00:07:05Il faut y aller et faire le bilan.
00:07:08Qu'est-ce qui se passe dans la suite ?
00:07:11Quand on se retrouve, lui, il est persuadé qu'il va perdre sa jambe.
00:07:14Il pense qu'il va être amputé ?
00:07:17Je lui dis, Steph, tu penses qu'ils vont m'amputer ?
00:07:20Tu penses que l'os a tout arraché sur son passage ?
00:07:23J'ai eu peur de ça, qu'il arrache les nerfs,
00:07:26qu'il arrache l'artère.
00:07:29Quand on fait les radios,
00:07:32le bilan dit qu'il y a ses deux os cassés,
00:07:35mais pas de complications vasculaires, neurologiques, etc.
00:07:38Je lui explique que le traitement,
00:07:41ça va être de faire un enclouage.
00:07:44Ce n'est pas une intervention qui est très compliquée.
00:07:47Il va bien récupérer.
00:07:51Sachant qu'il a gagné sa qualification aux anneaux,
00:07:54il me demande si je peux faire la finale des anneaux.
00:07:57Deux jours après l'opération.
00:07:59Je lui explique qu'il y aura quand même
00:08:02un temps de cicatrisation à respecter
00:08:05et qu'il est hors de question qu'il puisse faire cette finale.
00:08:08À nouveau, un coup sur la tête.
00:08:14Je venais de me qualifier pour cette finale olympique
00:08:17et là je me pète la jambe en deux.
00:08:20Franchement, il n'y a que la déception qui m'est venu en tête.
00:08:23J'étais triste.
00:08:25Ça m'a privé de ma finale olympique.
00:08:29Là, j'étais peiné.
00:08:32Ça a été un coup dur.
00:08:36Après, il a été opéré.
00:08:39À la fin de l'intervention,
00:08:42il promet à son chirurgien et à moi
00:08:45qu'il reviendra, qu'il refera des Jeux
00:08:48et qu'il reviendra avec une médaille.
00:08:51Ce n'était pas gagné qu'il puisse faire cette finale.
00:08:53Ce n'était pas gagné qu'il puisse
00:08:56revenir au même niveau.
00:08:59À aucun moment, j'ai senti le moindre doute chez lui.
00:09:04C'est un rêve de médaille qui s'envole
00:09:07sur l'instant T.
00:09:10Je me suis dit que j'aurais d'autres chances.
00:09:13Je serais à Tokyo et je serais à Paris.
00:09:16Mon moteur, c'était vraiment les Jeux.
00:09:19Aujourd'hui, je fais de la compétition juste pour ça.
00:09:21C'est la seule médaille qui me manque à mon palmarès.
00:09:43Les Jeux paralympiques sont dans un peu moins de 6 mois.
00:09:46C'est sympa.
00:09:48L'équipe de France de Parabedmington
00:09:51découvre l'arène où se tiendra la compétition.
00:10:08Elle est trop stylée.
00:10:11Je n'ai pas de mots.
00:10:14Je m'appelle Coraline Bergeron.
00:10:16Je suis en équipe de France Parabedmington.
00:10:19Paris 2024, ça symbolise beaucoup de choses.
00:10:22J'ai toujours dit que faire les Jeux à Paris,
00:10:25ça serait de prendre ma revanche sur ce qui m'est arrivé.
00:10:36En juin 2017, j'avais 20 ans.
00:10:39Je faisais très peu de compétition.
00:10:42Je me consacrais à mes études.
00:10:44Ça allait faire 3 ans que j'étais avec mon copain.
00:10:47Mais je voulais prendre la décision
00:10:50de mettre un terme à cette relation.
00:10:53C'était le 20 juin 2017, à Sint.
00:10:56Il m'a foncé dessus.
00:10:59Il m'a pris un sandwich entre sa voiture et ma voiture.
00:11:02Sauf que moi, en le voyant arriver sur moi à cette vitesse,
00:11:05je me suis tétanisée.
00:11:08Impossible que mon corps bouge.
00:11:11Avec le choc, je me suis dit
00:11:14que je me suis retrouvée sous ma voiture.
00:11:20C'est des images qui,
00:11:23je pense,
00:11:26me hantent.
00:11:30Ça ne s'oublie pas.
00:11:34Je revois encore son regard
00:11:37dans la voiture.
00:11:40Le regard d'une personne déterminée.
00:11:42Je vais te faire du mal.
00:11:45Le 20 juin 2017,
00:11:48je reçois un coup de téléphone de mon père
00:11:51qui me dit que Coraline a eu un accident
00:11:54et qu'il lui a foncé dessus en voiture.
00:11:57Le peu que j'ai vu de ma jambe,
00:12:00c'était pas beau à voir.
00:12:03Tout était ouvert.
00:12:06Le tibia n'était plus relié aux genoux.
00:12:09Mon pied tenait à un bout de chair.
00:12:12J'ai pas ressenti de douleur,
00:12:15j'ai juste dit que je ne sentais plus mes jambes.
00:12:20Elle rentre au bloc opératoire vers minuit.
00:12:23Cette nuit est interminable.
00:12:26Le matin,
00:12:29le chef de la réanimation appelle mes parents.
00:12:32On se rend tous les trois à Poitiers.
00:12:35Il nous dit que c'était compliqué
00:12:38et qu'elle a un pronostic vital engagé.
00:12:40Elle est en réanimation.
00:12:43La première fois qu'on la voit,
00:12:46c'est une vision d'une personne morte.
00:12:50Elle est toute gonflée,
00:12:53un teint jaune,
00:12:56elle fait 10 kg de plus.
00:12:59Elle est pleine d'œdèmes.
00:13:02Ça va durer 9 jours.
00:13:05Le 10e jour, on la retrouve.
00:13:07Mais le réveil est difficile.
00:13:10Les chirurgiens ont tout essayé
00:13:13pour sauver ma jambe car j'avais 20 ans.
00:13:16Malheureusement, la jambe s'est infectée.
00:13:19Je commençais à voir mes orteils passer du bleu,
00:13:22violet, noir.
00:13:25L'interne touche mon orteil.
00:13:28Je me souviens aussi de sa tête
00:13:31se décomposer, l'air de dire
00:13:34que ça ne va pas.
00:13:37Ils arrivent,
00:13:407 ou 8 personnes dans ma chambre.
00:13:43Je me demande pourquoi il y a autant de monde.
00:13:46Ils m'expliquent que ma jambe est infectée,
00:13:49que j'ai la gangrène.
00:13:52La seule solution pour qu'elle vive,
00:13:55c'est qu'il faut couper.
00:14:01Je n'ai pas réfléchi.
00:14:04La première question que j'ai posée,
00:14:07c'est pourquoi.
00:14:10On t'annonce que demain,
00:14:13tu as une jambe en moins
00:14:16et tu penses à jouer au badminton.
00:14:19Je me dis
00:14:22qu'est-ce qu'elle nous fait ?
00:14:25Qu'est-ce qu'elle nous fait ?
00:14:38Je m'appelle Elodie Clouvel.
00:14:41Je fais du pentathlon moderne.
00:14:44C'est 5 disciplines.
00:14:47L'équitation,
00:14:50les scrims, la natation,
00:14:53le tir et la course à pied.
00:15:08Pense à bien ralentir avec tout ton corps
00:15:11quand ça accélère.
00:15:15J'ai été vice-championne olympique à Rio en 2016.
00:15:19Et c'est Elodie Clouvel
00:15:22qui reporte la médaille d'argent.
00:15:25C'est génial.
00:15:27Je suis la première médaille olympique individuelle de mon sport.
00:15:29C'est la victoire pour Elodie Clouvel.
00:15:32J'ai tout donné et j'y suis arrivée.
00:15:35Elodie Clouvel.
00:15:44Qu'est-ce qui était en trop ?
00:15:47Le double, super.
00:15:50On refait la même chose
00:15:53en essayant d'améliorer plus relax sur ton 1.
00:16:00C'est Pierre de Coubertin,
00:16:03le fondateur des Jeux olympiques,
00:16:06qui a inventé le pentathlon moderne
00:16:09que pratique Elodie Clouvel.
00:16:12Cinq épreuves choisies dans un seul but,
00:16:15façonner l'athlète idéal.
00:16:20Bonjour Elodie.
00:16:23Bonjour Michel.
00:16:26Fiction, c'est ça ?
00:16:29Merci beaucoup de nous recevoir
00:16:32à l'école militaire d'équitation de Fontainebleau.
00:16:35C'est là que tu t'entraînes pour le pentathlon ?
00:16:38C'est ça.
00:16:40Cinq disciplines.
00:16:42T'es superwoman alors.
00:16:45C'est pas le même effort physique dans la course,
00:16:48dans le tir, dans l'équitation, dans les scrims.
00:16:51T'es obligée d'être complète.
00:16:54Complètement.
00:16:56Je dois maîtriser ces cinq sports.
00:16:59C'est quoi ton ample du temps dans la semaine ?
00:17:02Bien chargé. Je cours et je nage quasiment tous les jours.
00:17:05Après, je fais deux fois ice-crime dans la semaine.
00:17:08Je monte une à deux fois par semaine à cheval.
00:17:11Et je fais deux séances de combinés par semaine tir-course.
00:17:14Et aussi j'ai de la prépa physique, du gainage,
00:17:17les trucs bien spécifiques pour...
00:17:20Et tu fais quoi le dimanche ?
00:17:23Je me repose ou sinon carrément je débranche, je fais autre chose.
00:17:26C'est dur.
00:17:29C'est un peu dur, mais j'ai travaillé là-dessus.
00:17:32Mon gros problème à moi, c'est que j'adore travailler,
00:17:35mais j'avais du mal à récupérer.
00:17:38Et à lâcher.
00:17:41Tu coupes.
00:17:43Tu as quel âge aujourd'hui ?
00:17:4535 ans.
00:17:47Ton corps souffre de tout ce que t'as fait depuis l'âge de 15 ans ?
00:17:50Non, il ne souffre pas, mais je l'entretiens beaucoup.
00:17:53J'ai jamais eu trop de blessures physiques,
00:17:56j'ai toujours privilégié à fond mon sommeil,
00:17:59hyper sérieuse là-dessus, donc mon corps ça va.
00:18:02Mais j'ai eu pas mal de blessures psychologiques, tu vois,
00:18:05dans ma carrière.
00:18:21Si je me replonge il y a un an de ça,
00:18:23c'était difficile, j'étais dans le dur.
00:18:26Ça a lâché complet à un moment et j'en pouvais plus,
00:18:29donc là...
00:18:31Stop, quoi. Mon corps a dit stop.
00:18:36L'origine de cette dépression, de ce mal-être,
00:18:39ça a été vraiment après Tokyo.
00:18:48Ça se passe pas comme j'aurais espéré.
00:18:51Et j'arrive pas avec la forme qu'on attend au JO, quoi.
00:18:55Je sentais pas le truc, quoi.
00:18:58Et c'est un jour, donc voilà, c'est un jour sur 5 ans,
00:19:01tu te prépares 5 ans, c'est ce jour-là,
00:19:04si t'es pas au top, ben voilà, il faut faire avec.
00:19:09Ah, dommage.
00:19:11Eh oui, ça allume rouge, juste au-dessus du poignet.
00:19:15C'est Elodie Clouvel qui malheureusement,
00:19:18eh bien, ne peut pas résister à l'accident.
00:19:21Accélération de son adversaire, Elodie Clouvel.
00:19:24C'est pas fini.
00:19:26Franchement, ouais, c'était dur.
00:19:28Elodie Clouvel, au bout du bout d'elle-même,
00:19:31prend une 6e place méritoire, mais ne sera pas sur le podium.
00:19:35Le rêve ultime, c'était la médaille olympique.
00:19:44Après, en fait, les Jeux, j'ai un petit contre-coup,
00:19:47mais au final, il dure pas, parce qu'à ce moment-là,
00:19:49je tombe enceinte et je la prends trois semaines après.
00:19:53Et du coup, là, j'ai une joie de fou.
00:19:55Enfin, je me dis, mais c'est génial.
00:19:57Ça me fait vraiment passer à autre chose.
00:20:05Je m'appelle Valentin Bello.
00:20:07Je suis peintre-athlète, double champion du monde.
00:20:09Et je suis en couple avec Elodie depuis 9 ans maintenant.
00:20:19Allez !
00:20:30S'il te plaît, Val.
00:20:32Pour nous, avec ton cœur, fais tout ce que tu veux,
00:20:34mais sors un truc.
00:20:36Sors un truc.
00:20:38T'es pas double champion du monde pour rien, là.
00:20:40Vas-y, putain.
00:20:42Elle tombe enceinte.
00:20:44Quelque part, on n'avait pas cette médaille au Jeux,
00:20:46mais notre couple est tellement fort
00:20:47qu'on a réussi de tout.
00:20:49Cette grossesse, ça représente beaucoup,
00:20:51parce que ça faisait des années que j'attendais d'être maman
00:20:54au moment d'aller faire une échographie et tout ça.
00:20:57C'est la première fois qu'on arrive genre 30 minutes avant un rendez-vous.
00:21:00On était là.
00:21:02Ouais, trop bien et tout.
00:21:04On va entendre le cœur.
00:21:06Et là, en fait, d'entrée, il nous dit,
00:21:08il y a un problème, là.
00:21:12Et là, ça a été genre un truc.
00:21:14Mais tous les deux, j'ai cru que je tombais dans les pommes, quoi.
00:21:18J'ai fait une fausse couche à deux mois et demi.
00:21:25Donc, il y a Tokyo, la fausse couche.
00:21:28Et ensuite, il y a un troisième élément.
00:21:30Après les Jeux,
00:21:32et après le fait qu'on n'ait pas une médaille olympique,
00:21:34la Fédération nous propose un nouveau projet d'entraînement
00:21:36pour préparer les Jeux olympiques de Paris 2024.
00:21:38Mais on ne décide pas des entraîneurs avec qui on va travailler.
00:21:42On ne décide pas de la manière dont on va s'entraîner.
00:21:44On n'a pas notre mot à dire sur l'entraînement.
00:21:47Et moi, je me sentais très infantilisée, en fait.
00:21:50On pense pour moi, en fait,
00:21:53et je n'arrive plus à trouver la confiance,
00:21:55je n'arrive plus à trouver l'énergie.
00:21:57Il n'y a plus d'énergie, en fait.
00:22:01Et là, à un moment donné,
00:22:03ça fait cocotte minute, je pense,
00:22:05tout ça, d'avoir tiré, tiré, tiré.
00:22:09Il y a tout qui a lâché, je pense.
00:22:12Elle était au fond du trou.
00:22:14Elle était triste.
00:22:15Elle pouvait se mettre à pleurer.
00:22:17Je lui disais, viens, on va sortir.
00:22:19Elle n'avait pas envie.
00:22:21Je ne la reconnais pas, en fait.
00:22:25Dans ma tête, c'est complètement le brouillard.
00:22:27Je n'arrivais plus à faire mon sport.
00:22:29Donc, en fait, je prenais mon pistolet,
00:22:31mais je n'arrivais même plus à tirer.
00:22:33Je n'arrivais plus à monter à cheval.
00:22:35J'arrivais devant un obstacle.
00:22:37Je ne savais même plus sauter.
00:22:39Je n'étais plus là, en fait.
00:22:41Un truc de fou, quoi.
00:22:43Et moi, dans ma tête, je pensais à arrêter, quoi.
00:22:45Je me disais, mais je vais arrêter, là.
00:22:47Je fais quoi, ici, en fait ?
00:22:52Les sportifs de très haut niveau
00:22:54ont une image de héros.
00:22:56Mais il faut rappeler que même les mythes anciens grecs,
00:23:01que Achille avait son talent d'Achille,
00:23:04il y avait toujours une part d'humanité dans les héros.
00:23:07C'est ça qu'il faut souligner.
00:23:11Ce sont des gens d'exception, évidemment,
00:23:12mais ce sont des gens humains qui ont aussi des failles.
00:23:18Et c'est le paradoxe de ces athlètes de très haut niveau.
00:23:22Ils deviennent très, très forts et très fragiles à la fois.
00:23:25Pourquoi ? Parce qu'ils poussent toujours à leurs limites.
00:23:28Ils vont toujours dans des zones d'inconfort, d'insécurité
00:23:32et qui doivent toujours dépasser.
00:23:35C'est pour ça qu'ils deviennent vulnérables.
00:23:43Je m'appelle Laurent Cadot.
00:23:45Je suis sportif de haut niveau en Andie, environ.
00:23:56Ce que j'aime, c'est la glisse,
00:23:58c'est le contact avec la nature,
00:24:00c'est d'être à l'extérieur, en osmose avec son bateau.
00:24:13On vient chercher la longueur.
00:24:16Voilà, c'est bien, ça.
00:24:25Je souffre d'un handicap invisible.
00:24:29Quand on me voit, ben voilà, deux bras, deux jambes,
00:24:32pas de fauteuil roulant à côté,
00:24:34on se demande ce qu'il y a comme handicap.
00:24:36J'arrive à pousser de moins en moins fort sur ma jambe.
00:24:39J'ai mal au dos.
00:24:40Je porte un corset, on ne sait pas encore pour combien de temps,
00:24:43mais ça fait plus d'un an et demi que je le porte.
00:24:45C'est un peu dégénératif,
00:24:47donc c'est pas en train de s'arranger, quoi.
00:24:53En fait, c'est difficile pour moi d'accepter le handicap
00:24:56parce que je suis encore dans cette peur du regard des autres.
00:24:58J'ai pas envie que les autres me voient comme ça
00:25:01et je préfère qu'ils me voient comme l'homme que j'étais avant,
00:25:04comme plutôt quelqu'un de vaillant
00:25:06et puis d'ambitieux, peut-être aussi.
00:25:24En valide, j'ai fait deux fois les Jeux.
00:25:26Athènes, donc c'était mes premiers, j'avais 21 ans.
00:25:29J'étais encore un gamin.
00:25:37Tout était magique, j'ai trouvé ça énorme.
00:25:44Faire une finale Olympique,
00:25:46c'était la plus belle chose que j'ai vécue jusqu'à aujourd'hui.
00:25:48Après, il y a eu Pékin,
00:25:50donc les deuxièmes Jeux, un peu plus compliqués.
00:25:54On va pas se trouver d'excuses,
00:25:56mais il y a eu beaucoup de climatisation
00:25:58et donc on est tombé malade.
00:26:00Et après Pékin, comme j'étais déçu de mon résultat,
00:26:02je m'étais projeté automatiquement sur Londres pour performer.
00:26:05Ces années-là,
00:26:07c'est sûr que je vivais que pour l'avion.
00:26:11Tout tournait autour de la performance.
00:26:13J'avais aucune limite,
00:26:15tous les feux étaient au vert.
00:26:17C'est pour ça que j'étais persuadé d'aller aux Jeux en 2012,
00:26:20ce qui n'a pas été du tout le cas.
00:26:28J'avais une hernie discale,
00:26:30donc on a fait le point de départ.
00:26:31Et vu que les Jeux arrivaient six mois après,
00:26:34on a décidé de faire enlever cette hernie.
00:26:36J'ai trouvé un chirurgien qui faisait de la microchirurgie.
00:26:39Je l'ai eu au téléphone, il m'a dit
00:26:41« C'est tout simple, on fait une petite incision,
00:26:43on enlève l'hernie, on met un diams, on referme.
00:26:46Et après, ne t'inquiète pas,
00:26:48tu pourras rapidement reprendre le haut niveau. »
00:26:51Voilà, quand on me vend ça,
00:26:53on me vend de l'or en barre.
00:27:02J'ai pris le train, je suis allé à Paris, je l'ai rencontré.
00:27:05Le soir, je me suis hospitalisé.
00:27:07Le lendemain matin, je me suis opéré.
00:27:10Le lendemain, je sors, debout, tout va bien.
00:27:13Je me dis « Voilà, c'est derrière moi,
00:27:15maintenant c'est parti pour les Jeux. »
00:27:17Déjà le lendemain,
00:27:19je sens des douleurs quand même un petit peu bizarres dans le dos.
00:27:21Je commençais à avoir du mal à marcher.
00:27:23Je commençais à avoir chaud.
00:27:25J'avais l'impression d'avoir des bouts de verre partout dans le dos.
00:27:28Et je suis resté allongé une journée entière,
00:27:29sans bouger.
00:27:31À un moment, j'ai dit à ma femme qu'on ne pouvait plus
00:27:34et qu'il fallait qu'elle appelle les pompiers.
00:27:37Il me dit « Je supporte la douleur,
00:27:39je sais serrer les dents. »
00:27:41Je dis « Bien sûr. »
00:27:43Il me dit « Là, je ne peux plus bouger. »
00:27:45C'est quelque chose de paralysé.
00:27:47Il ne pouvait plus bouger du lit.
00:27:49La douleur était tellement forte
00:27:51que je perdais presque connaissance.
00:27:53Les pompiers sont arrivés assez rapidement.
00:27:55Après, ils m'ont emmené à l'hôpital.
00:28:00Je réalise que finalement,
00:28:02son pansement était sale.
00:28:04Il commençait à couler.
00:28:06Il avait de la fièvre sous paracétamol.
00:28:08Je me disais « C'est ça. »
00:28:11Il se passe quelque chose.
00:28:13À ce moment-là, il fait un choc sceptique
00:28:15devant nous, dans la chambre.
00:28:17Il est en train de faire une infection.
00:28:20Il perd connaissance.
00:28:22Il convulse.
00:28:24C'est impressionnant.
00:28:26Il part devant moi.
00:28:28Je me dis « Il va mourir. »
00:28:37J'ai eu l'infection de la zoonocomiale
00:28:39qui a été contractée à la clinique
00:28:41où j'ai été opéré.
00:28:43Quand je suis sorti du coma,
00:28:45je me rends compte
00:28:47de la gravité de la situation.
00:28:49Ils me disent « Ça y est.
00:28:51Ces jours ne sont plus en danger,
00:28:53mais ça va être compliqué.
00:28:55Très compliqué. »
00:28:58J'ai commencé à paniquer.
00:29:00Il n'y a plus de connexion.
00:29:02Je ne pouvais plus lever ma jambe,
00:29:04je ne pouvais plus bouger mon pied.
00:29:06Les tests étaient clairs.
00:29:08Ça ne marchait pas.
00:29:10Je rêvais toujours des jeux.
00:29:12J'ai demandé au médecin que je pourrais re-ramer.
00:29:14On ne m'a pas tout dit tout de suite.
00:29:16Ils m'ont quand même pas mal protégé.
00:29:19Quand on perd le contrôle sur son corps,
00:29:21on sait que sa place va être remise en question.
00:29:24Si on n'est pas performant,
00:29:25on n'a plus de place
00:29:27dans ce monde-là.
00:29:29C'est ça qui fait qu'on peut être terrorisé
00:29:33par le fait qu'un corps dysfonctionne.
00:29:36Parce qu'en soi,
00:29:38ce n'est pas la douleur qui va leur faire peur
00:29:40ou ce n'est pas de se soigner.
00:29:42C'est le fait que ça remet en question
00:29:44ce qu'ils sont.
00:29:56Le 800 mètres pour moi,
00:29:58c'est la discipline la plus rock'n'roll
00:30:00de l'athlétisme.
00:30:02Parce que c'est pile entre le sprint et le fond.
00:30:06Le niveau de souffrance est tellement vif
00:30:08dans l'entraînement.
00:30:10Il faut accepter de souffrir tout le temps.
00:30:12C'est un niveau qui est très difficile
00:30:14pour les personnes qui ne peuvent pas s'y mettre.
00:30:16C'est la discipline la plus rock'n'roll
00:30:18de l'athlétisme.
00:30:20C'est la discipline la plus rock'n'roll
00:30:22de l'athlétisme.
00:30:24C'est un niveau qui est tellement vif
00:30:26dans l'entraînement.
00:30:28Il faut accepter de souffrir tout le temps.
00:30:46Je m'appelle Renelle La Motte.
00:30:48Je suis athlète de haut niveau sur 800 m.
00:30:53C'est la discipline qui m'a choisie.
00:30:55On m'avait dit le 800, ce sera pour toi,
00:30:57parce que ça collait mieux avec ma morphologie.
00:30:59Effectivement, j'étais un peu ronde.
00:31:02Enfin, pas ronde, mais pour une athlète,
00:31:04je n'avais pas le profil type.
00:31:05On m'a dit que je n'étais pas assez fine
00:31:08pour faire du très long
00:31:10et je n'étais pas assez rapide pour faire du sprint.
00:31:12Et d'ailleurs, même quand j'ai commencé,
00:31:15je pense que pas beaucoup d'entraîneurs
00:31:17auraient misé sur moi à l'époque.
00:31:24Tranquille, on n'accélère pas,
00:31:26on est largement dans les temps.
00:31:28Voilà, souffle bien.
00:31:31Sans stress, bien décontracté.
00:31:34Allez, ça relance tranquille.
00:31:36Allez !
00:31:40Je me souviens d'un entraîneur qui m'a dit
00:31:42« Comment est-ce possible d'être aussi grosse
00:31:45en faisant du haut niveau ? »
00:31:46Il y a 10 ans, c'était complètement normal d'entendre ça
00:31:49et ça ne nous choquait pas à l'époque.
00:31:54L'obsession est venue comme ça.
00:31:56Avant de commencer l'athlète,
00:31:58je n'ai jamais pensé à mon corps,
00:32:00jamais regardé mon corps comme ça.
00:32:07Je voulais faire les Jeux Olympiques.
00:32:09J'ai commencé à croire que pour faire moins de 2 minutes,
00:32:11il fallait que je fasse moins de 60 kilos.
00:32:13Donc j'ai fait des sacrifices alimentaires
00:32:17pour atteindre cet objectif-là.
00:32:19Je me souviens qu'en 2015,
00:32:20je mangeais 1500 calories par jour.
00:32:24La culpabilité était immense quand je faisais un écart.
00:32:28Je passais mes journées à regarder des vidéos de nourriture
00:32:31tellement j'avais faim, tellement je me privais.
00:32:34C'est devenu un cercle vicieux duquel je ne pouvais plus sortir.
00:32:46Et on retrouve en direct sur la piste Ronel Lamotte,
00:32:49notre meilleure Française sur 800m.
00:32:512016, c'est l'angoisse totale.
00:32:53Je pars aux Jeux Olympiques avec ma balance.
00:32:56Je me pèse au moins 10 fois par jour.
00:32:59Le coach espère que je fasse moins de 60 kilos
00:33:02et j'en fais 63.
00:33:04Je me rappelle avoir pleuré de désespoir.
00:33:06Je ne savais plus quoi faire.
00:33:08Je suis dans mon stress, dans mon angoisse,
00:33:11dans mon cauchemar.
00:33:13Pour la course, j'arrive sur le stade
00:33:15et là, la motivation, elle chute.
00:33:18Et en même temps, je suis culpabilisée,
00:33:20je me dis que je suis aux Jeux Olympiques.
00:33:22J'ai la flemme, mais une flemme.
00:33:24Le mot qui me vient, c'est « je ne peux pas ».
00:33:33Ronel va devoir aller chercher l'une des deux premières places.
00:33:36C'est la première.
00:33:38C'est la première.
00:33:40Ronel va devoir aller chercher l'une des deux premières places.
00:33:43Je me dis que ça va être long.
00:33:45Deux tours, c'est un cauchemar.
00:33:49Je fais la course. Nul, mauvais.
00:33:51Il n'y a rien qui va.
00:33:53Je ne sais pas ce que je fais là.
00:33:57Ronel, elle coince.
00:33:59C'est ça la grosse déception.
00:34:01Ronel est en train de coincer.
00:34:03Il va falloir aller jusqu'au bout pour chercher la qualification.
00:34:08Bien sûr, je suis éliminée.
00:34:10Mais quand je franchis la ligne, c'est fini.
00:34:13J'ai un sentiment de soulagement énorme.
00:34:16Le cauchemar s'arrête.
00:34:19C'est triste de parler comme ça des Jeux Olympiques.
00:34:22Mais c'est comme ça que je les ai vécus.
00:34:24Ronel, que s'est-il passé exactement ?
00:34:26Honnêtement, je ne saurais même pas l'expliquer.
00:34:29Je ne comprends pas du tout.
00:34:31Dès le premier tour, j'avais une mauvaise sensation dans les jambes.
00:34:35C'est catastrophique.
00:34:37Je vais voir mon coach et je m'excuse auprès de lui.
00:34:40Auprès de toutes les personnes que j'ai pu décevoir.
00:34:42Cette course était du grand n'importe quoi.
00:34:44On vous laisse vous remettre, Ronel.
00:34:46Merci de nous avoir répondu.
00:34:48Psychologiquement, tout était trop dur.
00:34:50Mes blessures, mon poids.
00:34:51Je n'étais pas prête, je n'étais pas assez solide.
00:34:53Ces Jeux ont été traumatisants.
00:34:57Après les Jeux, je décide de tout détruire.
00:35:01Je fais soirée sur soirée.
00:35:03Alcool.
00:35:05Et je ne mange plus aucun légume.
00:35:07Je ne peux plus, en fait.
00:35:10Je me haïssais d'avoir vécu cet échec.
00:35:12Je m'en voulais tellement.
00:35:14Là, je n'avais plus aucune estime de moi-même, vraiment.
00:35:17Je prends 15 kg en un mois et demi.
00:35:20Et là, le coach me retrouve.
00:35:22L'accueil était glacial.
00:35:24Les mots du coach ont été très très durs.
00:35:28On m'a envoyée vers un psychologue.
00:35:30Parce qu'on m'a dit qu'il y avait un problème.
00:35:33Il faut que tu sois suivie par quelqu'un.
00:35:53J'ai toujours dit que ma jambe ne repousserait pas.
00:35:55C'était la seule solution.
00:35:57Il fallait y passer et faire le deuil.
00:36:00C'est à toi de t'adapter.
00:36:04De faire en sorte que la vie continue.
00:36:08Et qu'elle soit le plus normale possible.
00:36:12Coraline, on est ici au centre de rééducation du Grand Feu à Nure.
00:36:17Finalement, c'est ici que tout a commencé après ton amputation ?
00:36:21Exactement.
00:36:22J'ai fait ma rééducation.
00:36:24J'ai passé trois mois en hospitalisation complète.
00:36:27J'ai fait ma rééducation.
00:36:29J'ai fait ma rééducation.
00:36:31J'ai fait ma rééducation.
00:36:33J'ai fait ma rééducation.
00:36:35J'ai fait ma rééducation.
00:36:37J'ai fait ma rééducation.
00:36:39J'ai fait ma rééducation.
00:36:41J'ai fait ma rééducation.
00:36:43J'ai fait ma rééducation.
00:36:45J'ai fait ma rééducation.
00:36:47J'ai fait ma rééducation.
00:36:49J'ai fait ma rééducation.
00:36:51J'ai fait ma rééducation.
00:36:53J'ai fait ma rééducation.
00:36:55J'ai fait ma rééducation.
00:36:57J'ai fait ma rééducation.
00:36:59J'ai fait ma rééducation.
00:37:01J'ai fait ma rééducation.
00:37:03J'ai fait ma rééducation.
00:37:05J'ai fait ma rééducation.
00:37:07J'ai fait ma rééducation.
00:37:09J'ai fait ma rééducation.
00:37:11J'ai fait ma rééducation.
00:37:13J'ai fait ma rééducation.
00:37:15J'ai fait ma rééducation.
00:37:17J'ai fait ma rééducation.
00:37:19J'ai fait ma rééducation.
00:37:21J'ai fait ma rééducation.
00:37:23J'ai fait ma rééducation.
00:37:25J'ai fait ma rééducation.
00:37:27J'ai fait ma rééducation.
00:37:29J'ai fait ma rééducation.
00:37:31J'ai fait ma rééducation.
00:37:33J'ai fait ma rééducation.
00:37:35Tout à fait.
00:37:37Donc Coco, quand t'es venue ici pour la première fois,
00:37:39c'est ici que tu fais les essais ?
00:37:41Le premier jour,
00:37:43je ne sais pas si tu te souviens,
00:37:45mais ça a été compliqué.
00:37:47Ma première prothèse,
00:37:49en fait ce jour-là,
00:37:51elle me faisait très mal au moignon
00:37:53et je n'avais pas pu la mettre.
00:37:55J'attendais tellement de ce jour-là
00:37:57de me dire c'est bon,
00:37:59je vais pouvoir mettre ma prothèse,
00:38:01me mettre debout sur deux appuis.
00:38:03Tu concrétises le fait que tu n'as plus ta jambe.
00:38:05Tu concrétises le fait que tu n'as plus ta jambe.
00:38:07Tu concrétises le fait que tu n'as plus ta jambe.
00:38:09Je t'ai pris conscience des choses à ce moment-là.
00:38:11Je t'ai pris conscience des choses à ce moment-là.
00:38:13Je t'ai pris conscience des choses à ce moment-là.
00:38:15Ça ne serait pas une vraie jambe.
00:38:17C'est souvent ça.
00:38:19Ça arrive que vous ayez à gérer ça ?
00:38:21Toujours.
00:38:23On fait toujours nos essayages seul avec notre patient.
00:38:25On sait qu'à ce moment-là,
00:38:27il va y avoir des pleurs,
00:38:29des cris, des prises dans les bras,
00:38:31parce qu'on est là,
00:38:33on est là en soutien,
00:38:35qu'on comprend et que ce passage-là,
00:38:37il est important.
00:38:39S'il ne se fait pas,
00:38:41derrière, il y a un blocage au niveau de la rééducation.
00:38:43Mais elle,
00:38:45elle a été à une vitesse
00:38:47phénoménale.
00:38:49Elle est rentrée le 25 juillet,
00:38:51en septembre tu sortais.
00:38:53Est-ce que sa mentalité de sportive de haut niveau
00:38:55et l'objectif qu'elle se fixait
00:38:57était un atout important ?
00:38:59Oui, je veux reprendre le badminton.
00:39:01Alors oui, au début,
00:39:03on s'est dit, bon,
00:39:05ça va être complexe avec la jambe
00:39:07abîmée de l'autre côté.
00:39:09Et puis, tout de suite, elle nous a montré
00:39:11qu'elle était capable de reprendre la raquette
00:39:13et que ça marchait.
00:39:15Donc là, on est super contents.
00:39:17C'est toi qui as choisi
00:39:19le côté boule à facettes ?
00:39:21Pailleté, oui.
00:39:23J'hésitais avec le rose, mais je me suis dit, non,
00:39:25je vais quand même rester sur...
00:39:27Bien sûr qu'elle est belle.
00:39:31Ici, Coraline réapprend
00:39:33à marcher, courir
00:39:35et jouer au badminton.
00:39:37Mais elle se découvre aussi une vocation.
00:39:39Elle mène aujourd'hui des études
00:39:41pour devenir, après sa carrière sportive,
00:39:43enseignante en activité physique
00:39:45adaptée.
00:39:47Non, c'est un 3 kilos.
00:39:49Pour info.
00:39:51Je vais t'envoyer le ballon, tu vas me le renvoyer
00:39:53pour travailler un petit peu en déséquilibre.
00:39:55Allez.
00:39:57Mon expérience ici en tant que patiente
00:39:59m'a fait ouvrir les yeux
00:40:01et je me suis rendue compte que c'était ça que je voulais faire.
00:40:03Oh, jolie.
00:40:07Vraiment à l'aise.
00:40:09Et donc toi, t'as fait ton stage ici,
00:40:11Coraline ? Oui.
00:40:13Laetitia était ma tutrice
00:40:15et les 6 semaines sont passées
00:40:17super vite.
00:40:19Est-ce que finalement,
00:40:21elle a un avantage par rapport au valide, c'est-à-dire qu'elle est passée par là ?
00:40:23Oui, forcément.
00:40:25Parce que nous, on a beau avoir de l'empathie envers les patients
00:40:27pour essayer de se mettre à leur place,
00:40:29mais on n'a pas vécu ce qui se passe derrière, en fait.
00:40:31Quand elle est venue en stage, par exemple,
00:40:33les personnes qui sont amputées,
00:40:35naturellement, elles sont allées
00:40:37avoir son ressenti, son expérience.
00:40:39Et Ronan, est-ce que ça change
00:40:41votre regard sur le handicap ?
00:40:43Complètement. Ça fait plaisir de voir des personnes comme ça
00:40:45qui ont connu la même chose que moi.
00:40:47Coraline s'en sort
00:40:49très bien, malgré son handicap.
00:40:51Et ça donne de la force
00:40:53pour plus tard.
00:41:01La route vers Paris 2024
00:41:03est encore longue et sinueuse.
00:41:05Coraline n'a
00:41:07aujourd'hui aucune certitude
00:41:09de se qualifier.
00:41:11Elle n'a pas rempli les critères de sélection,
00:41:13mais lui reste encore une chance
00:41:15d'y parvenir.
00:41:17Obtenir une invitation exceptionnelle
00:41:19au Paralympique.
00:41:21Je garde espoir.
00:41:23Je continue de m'entraîner
00:41:25en me disant que je fais les Jeux.
00:41:27Si je suis prise,
00:41:29ce sera mes premiers Jeux.
00:41:31C'est quand même hyper important,
00:41:33les premières Olympiades
00:41:35pour un athlète.
00:41:37C'est vrai que...
00:41:39j'en rêve, forcément.
00:41:49Je m'entraîne dur
00:41:51parce que c'est ma passion,
00:41:53parce que c'est mon rêve.
00:41:55Et j'avais perdu ça l'an dernier.
00:41:57Et du coup, je me suis éteinte.
00:41:59Mon cerveau,
00:42:01il pensait qu'à une chose,
00:42:03c'était essayer de trouver des solutions.
00:42:07En octobre 2023,
00:42:09Elodie et Valentin
00:42:11prennent la décision de quitter
00:42:13le groupe d'entraînement de l'équipe de France
00:42:15de pentathlon moderne.
00:42:17Ils construisent, seuls,
00:42:19leur programme d'entraînement,
00:42:21de A à Z.
00:42:23Ils restent alors moins d'un an
00:42:25avant le début des Jeux.
00:42:29C'est ça, pour moi, la liberté.
00:42:31C'est d'être autonome.
00:42:33Et c'est grâce à ça que je vais mieux aujourd'hui.
00:42:35Aujourd'hui, c'est moi
00:42:37qui décide de mes entraînements.
00:42:39C'est simple, en fait.
00:42:47Pour chaque sport,
00:42:49j'ai les cartes en main,
00:42:51dans le sens où les personnes
00:42:53avec qui je travaille aujourd'hui,
00:42:55j'ai choisi de travailler avec ces personnes,
00:42:57comme mon entraîneur d'escrime,
00:42:59pareil pour mon entraîneur d'équitation.
00:43:05Et pareil avec mon père,
00:43:07il me connaît par cœur, en course,
00:43:09il sait comment je fonctionne,
00:43:11parce que lui, il a été aussi athlète.
00:43:13Si tu restes à 50 secondes,
00:43:15c'était bien, j'étais à l'aise.
00:43:17Et toi, Marie ?
00:43:19Combien de moyenne en tout ?
00:43:2137 secondes.
00:43:23Le tir, c'était top.
00:43:25C'est l'importance de monter en puissance
00:43:27tout au long de la saison.
00:43:29Bon, bisous.
00:43:31Bisous à tous les deux.
00:43:41Je veux avoir la totale responsabilité
00:43:43de ma performance.
00:43:45Je veux pouvoir prendre des risques,
00:43:47assumer ces risques,
00:43:49c'est ça qui me donne des ailes.
00:43:57En Turquie, Elodie doit performer
00:43:59pour se rapprocher de la qualification
00:44:01pour Paris 2024.
00:44:03Même si c'est mes quatrièmes Jeux,
00:44:05ça sera quand même une étape
00:44:07de se qualifier aux Jeux.
00:44:09J'ai envie d'y aller avec mes tripes
00:44:11et mon cœur.
00:44:17Pour l'accompagner,
00:44:19elle a choisi le peintre athlète
00:44:21tchécoslovaque Jan Bartu,
00:44:23ancien champion olympique.
00:44:25Allez !
00:44:27Allez !
00:44:29Allez !
00:44:31Allez !
00:44:37Toutes les compétitions sont très stressantes
00:44:39en cette année de qualification olympique
00:44:41et Elodie a encore
00:44:43beaucoup de choses à prouver.
00:45:01C'est pas grave.
00:45:03Elle a ses chances
00:45:05en natation.
00:45:07C'est l'une des meilleures nageuses
00:45:09et elle devrait nous le prouver aujourd'hui.
00:45:13Il reste deux épreuves
00:45:15à Elodie pour marquer des points.
00:45:17La compétition a commencé
00:45:19et Elodie est prête.
00:45:21C'est parti !
00:45:23C'est parti !
00:45:25C'est parti !
00:45:27C'est parti !
00:45:29Pour marquer des points,
00:45:31la compétition est loin d'être terminée.
00:45:35Tout le monde ne sera pas qualifié.
00:45:37C'est un volcan émotionnel.
00:45:39C'est des lieux
00:45:41de haute turbulence émotionnelle
00:45:43parce que c'est en même temps
00:45:45que je suis heureux de pouvoir
00:45:47participer à cette qualification
00:45:49et en même temps je suis terrorisée
00:45:51de ne pas être à la hauteur,
00:45:53de décevoir.
00:45:55Parfois la qualification se joue
00:45:57entre deux concurrents.
00:46:01Si un détail vient perturber,
00:46:03ça peut complètement
00:46:05faire basculer.
00:46:13Avant les Jeux de 2012,
00:46:15j'avais une hernie discale
00:46:17et cette opération
00:46:19anodine s'est transformée
00:46:21en calvaire.
00:46:27La vraie problématique,
00:46:29c'est l'infection qui a abîmé
00:46:31une grande partie de mes nerfs.
00:46:35En rééducation, ils ont posé le cadre
00:46:37en disant que les peu de personnes
00:46:39qu'on a eues avec l'infection
00:46:41sont plus âgées que vous
00:46:43mais ils n'ont pas remarché.
00:46:45Si vous vous arrivez à remarcher,
00:46:47ce sera déjà bien.
00:46:49Par contre, ne pensez pas au sport,
00:46:51ne pensez pas à ramer.
00:46:54Ce n'était pas possible.
00:46:57C'était ma vie.
00:46:59C'était m'enlever ma colonne vertébrale.
00:47:01Quand on m'a dissèque,
00:47:03ça a été l'élément déclencheur
00:47:05pour me dire
00:47:07que si je ne pouvais pas faire de sport,
00:47:09je vais vous montrer le contraire.
00:47:15En un an, j'ai réussi
00:47:17à remarcher,
00:47:19à courir et à reramer.
00:47:21À cette époque,
00:47:23Laurent fait tout pour camoufler
00:47:25les séquelles de l'infection.
00:47:27Je sais que je pousse moins fort.
00:47:29Je le sens.
00:47:31Je suis diminué physiquement.
00:47:33Mon corps n'est pas en super bon état
00:47:35mais ça ne me gêne pas pour le charger
00:47:37pour revenir à haut niveau.
00:47:39Moins d'un an et demi après son opération,
00:47:41il décroche une médaille de bronze
00:47:43au championnat du monde
00:47:45parmi les athlètes valides.
00:47:47J'ai tout caché sur le handicap
00:47:49pendant presque dix ans.
00:47:51Il laisse penser
00:47:53qu'il vit normalement aux autres
00:47:55et il y a cette image
00:47:57qu'il préserve.
00:47:59Il nous préserve, il préserve les autres,
00:48:01il se préserve de cet handicap
00:48:03et à un moment donné, ça le rattrape.
00:48:052016, ça devient très compliqué.
00:48:07Je suis réhospitalisé
00:48:09pendant un mois.
00:48:11Je ne suis plus assez fort physiquement.
00:48:13Je n'ai plus assez de force
00:48:15et je n'arrive plus à compenser.
00:48:17Je suis handicapée.
00:48:23Ça n'a pas été simple pour lui
00:48:25de le dire aux autres
00:48:27et de se l'avouer à lui-même aussi.
00:48:31C'est une maladie qu'il aura toute sa vie
00:48:33et qui sera dégénérative.
00:48:41Je ne vous présente pas, Laurent.
00:48:43Salut Théo, ça va ?
00:48:45Et on va à la radiologie ?
00:48:47Oui, on va à la radiologie.
00:48:51Ça vous va très bien, Laurent.
00:49:03Alors, qu'est-ce que vous voyez ?
00:49:05Là, c'est l'IRM du rachis lombaire de Laurent
00:49:07qui est dans la machine.
00:49:09On voit que son dos est assez abîmé.
00:49:11Ce sont des séquelles des opérations
00:49:13notamment aux deux derniers étages
00:49:15entre ces vertèbres-là et ces vertèbres-là.
00:49:17Ici, on voit qu'il y a des écrasements.
00:49:19L'étage gris, c'est de l'inflammation.
00:49:21Là, on voit que cette vertèbre est très déformée.
00:49:23Exactement.
00:49:25On voit, en comparant par rapport aux vertèbres saines
00:49:27qui sont plus hauts,
00:49:29qu'il y a des remaniements des plateaux vertébraux
00:49:31qui sont responsables de ces douleurs.
00:49:37Ces lésions expliquent la souffrance physique de Laurent
00:49:39mais aussi sa perte de mobilité.
00:49:43Là, c'est le gymnase.
00:49:45C'est la salle de rééducation.
00:49:47C'est là où les gens viennent souffrir.
00:49:53On a parfois du mal à comprendre le rapport
00:49:55entre ce qu'il peut y avoir dans le dos
00:49:57et les problèmes qu'il a de paralysie
00:49:59et de douleurs.
00:50:01C'est finalement le trajet du fameux nerf sciatique
00:50:03qui descend jusqu'au bout des orteils
00:50:05et qui va véhiculer l'information motrice
00:50:07donc la contraction ou la paralysie
00:50:09et les informations sensitives.
00:50:11C'est toutes ces douleurs que Laurent peut décrire
00:50:13fourmillement, gourdissement
00:50:15et parfois il peut même ressentir le trajet du nerf.
00:50:17C'est des douleurs que dans le dos
00:50:19ou aussi dans la jambe ?
00:50:21Dans le dos et dans la jambe.
00:50:23C'est des brûlures, ici, tout derrière
00:50:25et des sensations de fourmillement dans le pied.
00:50:29C'est une orthèse, on appelle ça ?
00:50:31C'est une orthèse sur mesure en carbone.
00:50:33Qui sert à quoi ?
00:50:35Qui permet à Laurent de marcher en limitant son handicap au niveau du pied.
00:50:37Ça stabilise la cheville
00:50:39et de remonter un peu la pointe.
00:50:41Parce qu'il est complètement paralysé.
00:50:43Quand on le voit marcher comme ça, on a l'impression que tout va bien
00:50:45et c'est grâce à ce releveur.
00:50:47Laurent ne peut pas remonter la pointe du pied
00:50:49et il ne peut pas non plus pousser
00:50:51ce qui fait qu'en fait, il marche
00:50:53avec le pied qui frotte sur le côté, comme ça.
00:51:03Voilà le système.
00:51:09Laurent, il a les vertèbres très abîmés.
00:51:11Il pousse uniquement sur une jambe.
00:51:13Il a mal au dos.
00:51:15Est-ce que finalement, le fait qu'il soit obligé
00:51:17de s'entraîner pour les Jeux paralympiques,
00:51:19c'est compatible avec son état de santé ?
00:51:21À l'équilibre, il est difficile à trouver.
00:51:23Mais le pire, ce serait de tout arrêter.
00:51:25Il va perdre beaucoup de nouveaux musculaires,
00:51:27la posture va s'aggraver
00:51:29et là, il risque d'avoir d'autres complications.
00:51:31Là, c'est arrivé il n'y a pas longtemps.
00:51:33Il commence à avoir une paralysie de l'autre côté.
00:51:35Donc ça, c'est un risque qui peut se passer.
00:51:37Il va falloir qu'on arrive à caler jusqu'au jeu
00:51:39un programme qui va s'adapter au jour le jour.
00:51:41Laurent, est-ce qu'on pense à l'après
00:51:43ou ce n'est pas possible ?
00:51:45Avec l'âge et les problèmes de santé
00:51:47qui vont s'accumuler,
00:51:49penser à l'après me donne le vertige.
00:51:51Donc je ne préfère pas y penser
00:51:53et profiter de chaque moment de ma vie actuelle.
00:51:55Vous serez sur le plan d'eau
00:51:57qui est magnifique pour les Jeux olympiques.
00:51:59Évidemment.
00:52:01Sous titrage par SousTitreur.fr
00:52:31C'est un kiff de voir le soleil, de voir la plage et tout, tu vois.
00:52:40Allez ! Allez ! Allez !
00:52:44Top !
00:52:46Top !
00:52:47Allez ! Allez !
00:52:48On tient ! On tient ! Très bien !
00:52:50Allez !
00:52:52Allez !
00:52:53Top !
00:52:54Allez !
00:52:55Allez !
00:52:56Allez !
00:52:57Allez !
00:52:58Allez !
00:52:59Allez !
00:53:00Allez !
00:53:01Top !
00:53:03Allez !
00:53:11C'est bien, on va rester sur 8.
00:53:19Allez, on retient.
00:53:21Pas trop vite.
00:53:23Quand on veut quelque chose, on n'attend pas que ça vienne comme ça.
00:53:26Tu veux quelque chose ? Bah vas-y !
00:53:28Donne-toi le moyen d'y arriver.
00:53:32Top.
00:53:33On arrête le travail quand il est terminé, pas avant.
00:53:39Top.
00:53:40Je pense que cette rage et cette détermination vient vraiment de ma famille.
00:53:45On est tous comme ça dans la famille, quand on a envie de faire quelque chose, on se donne à fond.
00:53:51Ça commence quand, là, l'opération ?
00:53:54Je crois que c'est le 27.
00:53:55La cérémonie de l'ouverture, c'est le 26.
00:53:57C'est un gros problème avec les dates.
00:54:00Et sinon, tu te sens comment ? Tu te sens prêt ?
00:54:03Toi, je ne parle pas avec toi.
00:54:07Samir, petit, c'était un enfant, je ne dirais pas turbulent, mais presque.
00:54:14Il courait partout, il faisait des galipettes, même dans la rue, quand on marchait, il s'amusait à faire des roues.
00:54:21On voyait qu'il avait déjà des compétences.
00:54:23Depuis petit, quand il entreprenait des choses, il aimait bien aller jusqu'au bout.
00:54:28Et son papa était comme lui.
00:54:31Mon premier modèle, c'est mon père.
00:54:33Il a fait plein de boulot.
00:54:34Il a été maître chien, restaurateur, chauffeur de bus.
00:54:40Moi, la journée, j'étais à l'école, lui, il dormait, et lui, le soir, il était au boulot et moi, je dormais.
00:54:46Mon père, c'était un guerrier, c'était quelqu'un qui se battait, quoi qu'il arrive jusqu'au bout.
00:54:50Je ne peux que lui être devable, de tout.
00:54:54Quand il a eu sa maladie aussi, il s'est battu jusqu'au bout.
00:54:59Mon père est décédé en 2019.
00:55:01Je crois qu'il n'y a pas une journée où je ne pense pas à lui, mais c'est normal.
00:55:05Cette médaille olympique, si je l'ai, je la ramènerai sur la tombe de mon père, direct.
00:55:08Je kifferais lui offrir ça, tu vois.
00:55:11Ou m'offrir ça à moi, à ma famille, bien sûr, avant tout, mais je kifferais lui le ramener.
00:55:15Ça serait fort, je pense, pour moi, et ça serait important pour moi.
00:55:20Samir a déjà rêvé de gagner pour son père.
00:55:23C'était en 2021, à Tokyo, deux ans après sa disparition.
00:55:28Mais à l'époque, une nouvelle blessure le prive encore une fois de sa finale olympique.
00:55:33Qu'est-ce qui s'est passé pour mon biceps ?
00:55:34Tout simplement, je crois que c'est le dernier jour d'entraînement avant ma finale.
00:55:39Je fais un petit truc tout bête.
00:55:41Tu vois, ça s'appelle un travail en excentrique où je freine le mouvement.
00:55:44Et au moment où je passe à cet angle-là, je sens un petit crac, tu vois.
00:55:54Mon biceps, dès que je le mettais en tension, ça tirait.
00:55:58J'ai réussi à faire ma finale comme ça.
00:56:04Même si je savais très bien que quand j'allais faire mon exercice, j'allais perdre mon rêve de médaille.
00:56:09Et je savais qu'avec ce biceps, je ne pouvais pas avoir cette médaille.
00:56:15Là, je vais prendre un peu de repos, profiter de ma famille.
00:56:19Et après, je retourne au charbon.
00:56:23Et là, je ne peux pas à quatrième, ce n'est pas possible.
00:56:27Quand je vous dis que je veux cette médaille, je ne parle pas dans le ventre.
00:56:30Ce n'est pas des paroles en l'air.
00:56:32Pas des paroles en l'air.
00:56:42C'est bien sensible là.
00:56:43Et un tout petit peu plus bas où tu étais tout à l'heure aussi.
00:56:47Ah si, ouais, là.
00:56:49C'est pas bien ?
00:56:58Respire.
00:57:00C'est pour ton bien, tu sais.
00:57:11Je suis très, très à l'écoute de mon corps maintenant.
00:57:13Alors qu'avant, pas forcément.
00:57:14Dès que j'avais mal, je m'en foutais, je pensais.
00:57:17C'est vraiment la blessure au biceps qui m'a fait grandir.
00:57:22C'est vrai qu'avant, je ne faisais pas forcément de travail de prévention.
00:57:26Aujourd'hui, je ne fais que ça tous les matins.
00:57:29Comme les soins kinés, j'attendais d'avoir mal avant de faire mes soins.
00:57:33Ça, c'est des choses que j'ai mises en place justement pour Paris 2024.
00:57:40Là, c'est mes troisièmes jeux.
00:57:42Paris, c'est à la bonne.
00:57:43Voilà, on les a toutes faites maintenant.
00:57:45Il ne manque plus que la médaille.
00:57:56C'est parti !
00:58:27La compétition en Espagne,
00:58:29elle me permet de continuer à me situer par rapport à mes adversaires.
00:58:37Après, suivant le résultat,
00:58:39ça va me permettre de donner plus de chances pour l'invitation.
00:58:46Coraline veut décrocher son ticket pour les Jeux.
00:58:49Cette compétition est l'une de ses dernières opportunités
00:58:52de faire ses preuves auprès du comité paralympique.
00:58:57Je ne sais pas du tout quels vont être les critères de sélection,
00:59:00mais ce qui est sûr, c'est qu'avant Paris, il faut tout donner.
00:59:27Coraline va affronter l'une des favorites.
00:59:29C'est un robot-compresseur.
00:59:30C'est une fille avec des qualités d'explosivité, de rapidité.
00:59:36Mais bon, cette compétition peut faire basculer les choses.
00:59:40Techniquement, je pense que Coraline a peut-être un peu supérieur à elle.
00:59:44Je ne sais pas.
00:59:45Je ne sais pas.
00:59:46Je ne sais pas.
00:59:47Je ne sais pas.
00:59:48Je ne sais pas.
00:59:49Je ne sais pas.
00:59:50Je ne sais pas.
00:59:51Je ne sais pas.
00:59:52Je ne sais pas.
00:59:53Je ne sais pas.
00:59:54Je ne sais pas.
00:59:55Elle a peut-être un peu supérieur à elle.
00:59:56Donc, on croise les doigts.
01:00:26Dommage Coco, dommage.
01:00:27Allez.
01:00:28Ce qui est sûr et certain, c'est qu'elle a un problème sur le revers.
01:00:33Parce qu'elle n'est pas bien orientée.
01:00:38Donc, je tape fort sur elle.
01:00:43Allez.
01:00:44Yes.
01:00:45C'est exactement le même.
01:00:46Donc tu tapes fort sur elle.
01:00:53Yes, c'est exactement ça. C'est bien, c'est bien.
01:00:56Chaque point, c'est une victoire.
01:01:11C'est pas grave, c'est un ré.
01:01:13C'est pas grave.
01:01:16J'ai envie d'arriver à mon but,
01:01:18faire les Jeux de Paris et...
01:01:20j'ai tout donné, donc maintenant on attend
01:01:22la fameuse date pour avoir la réponse.
01:01:25J'ai toujours dit que ce serait ma revanche sur la vie.
01:01:46Un an après la victoire,
01:01:52la vie revient en arrière.
01:01:57J'ai cru que si je voulais réussir,
01:01:59il fallait que je surveille mon poids.
01:02:01Le fait que ce soit devenu central dans l'entraînement,
01:02:04c'est là que ça pose problème.
01:02:06Quand je suis arrivée voir ma psychologue,
01:02:09je lui ai dit « je ne me sens pas bien,
01:02:10j'ai des problèmes de poids...
01:02:12et c'est en travaillant avec la psy que je me suis rendue compte
01:02:14que ce n'était pas normal.
01:02:21On m'a expliqué très vite que c'était des troubles
01:02:24des conduites alimentaires.
01:02:36Découvrir que je pouvais avoir une vie normale,
01:02:39en mangeant normalement,
01:02:40en buvant un verre avec des amis,
01:02:42ça a été pour moi une révélation.
01:02:43Hello !
01:02:45De voir que c'était compatible avec le sport de haut niveau.
01:02:50Tu prends quoi ?
01:02:51C'est quoi ça ? Ceviche de poisson ?
01:02:53Ceviche.
01:02:54Tu n'as pas l'accent.
01:02:55Ceviche.
01:02:57Pour l'instant, j'ai un poisson, j'ai un tarpon,
01:02:58j'ai un autre poisson.
01:02:59Je suis en train de regretter.
01:03:01Je ne sais pas si j'aurais dû prendre le ceviche, peut-être.
01:03:04Aujourd'hui, j'ai toujours un rapport particulier à la nourriture.
01:03:08J'ai grandi comme ça et ça va être difficile d'être complètement olé olé.
01:03:13Mais par rapport au milieu d'où je viens,
01:03:15je suis complètement décomplexée.
01:03:18Je mange tout ce que je veux, quand je veux.
01:03:20Mon bonheur passe avant tout maintenant.
01:03:32Je suis allée voir un psychologue parce que j'avais des problèmes avec la nourriture.
01:03:34Quand j'ai vu que ça m'avait apporté énormément,
01:03:37c'est là que j'ai commencé à m'intéresser au travail psy.
01:03:40Bonjour Renelle.
01:03:41Bonjour.
01:03:42On te check ?
01:03:43On te check.
01:03:44On est où là ?
01:03:45On est dans l'université Paul-Valéry de Montpellier,
01:03:47où je suis en troisième année de psychologie.
01:03:50Tout en étant sportive de haut niveau,
01:03:52ça ne demande pas tant que ça finalement d'être sportive de haut niveau ?
01:03:55Non justement, c'est très compliqué de gérer les deux.
01:03:58Donc c'est pour ça que j'ai redoublé de multiples fois.
01:04:01Mais je m'accroche.
01:04:02Sur trois ans, tu as redoublé six ans ?
01:04:04En fait, je fais chaque année en deux ans.
01:04:05Qu'est-ce qui t'a attiré dans la psychologie ?
01:04:09Je trouve ça passionnant de voir ce qu'on peut faire avec un cerveau
01:04:12et puis même dans l'optimisation de sa vie,
01:04:15de la performance de son bien-être.
01:04:17Ça m'a donné envie de moi aussi en savoir plus,
01:04:20apprendre plus et pourquoi pas aider les autres après mes études.
01:04:25Qu'est-ce que ça a changé dans ton approche du sport de haut niveau ?
01:04:29De travailler en psychologie,
01:04:30je me suis rendu compte que j'avais des faiblesses,
01:04:33de comment mon cerveau fonctionnait.
01:04:35Par exemple, moi je courais souvent à l'extérieur,
01:04:37je n'arrivais pas à courir à l'intérieur.
01:04:39Intérieur, c'est-à-dire sur la piste ?
01:04:41Sur la piste.
01:04:42Quand on court à l'extérieur, on rallonge ?
01:04:43Je rallongeais, mais parce que j'avais peur,
01:04:45je ne me sentais pas légitime pour prendre ma place dans la course.
01:04:48Personne ne comprenait, mais on croyait que c'était mon style de course.
01:04:50Et grâce au travail psy, je me suis rendu compte
01:04:52que je ne suis pas quelqu'un qui s'impose
01:04:53ou qui ose prendre sa place dans la vie de tous les jours,
01:04:55c'est notre comportement qui se retrouve en compétition.
01:04:58Je n'y arrivais pas, aujourd'hui je sais le faire.
01:05:04Est-ce que la psycho aujourd'hui est aussi importante ?
01:05:06Les entretiens psy que tu as pour toi,
01:05:08pas les études,
01:05:09est-elle aussi importante que l'entraînement finalement ?
01:05:11Totalement, ça fait partie de mon entraînement.
01:05:13Je ne conçois plus l'entraînement de haut niveau
01:05:16sans un suivi psy à côté.
01:05:19La tête est aussi importante que mon corps.
01:05:23Dans la vie en général,
01:05:25ce n'est plus un tabou d'aller voir un psy.
01:05:27Il y a une libération de la parole aussi dans le sport de haut niveau ?
01:05:29Oui, je pense que ça commence,
01:05:31mais ce n'est pas encore totalement démocratisé.
01:05:33Le jour où ce sera la honte de ne pas voir le psy,
01:05:35là, on sera bien.
01:05:39A Paris, Reynel s'apprête à disputer ses 3e Jeux Olympiques.
01:05:45Doucement, doucement les filles.
01:05:4814, 15, 16.
01:05:51Rio a été horrible, Tokyo a été plus sympa,
01:05:54et j'aimerais que Paris se soit extraordinaire.
01:05:56Mais là, comme j'ai eu mes histoires de tantons,
01:05:58mes dernières semaines ont été très éprouvantes,
01:06:00angoissantes, terribles.
01:06:04Comme c'est une inflammation, c'est très compliqué.
01:06:08Ça vient, ça part, ça flambe.
01:06:11Donc j'ai commencé à avoir peur pour les Jeux Olympiques.
01:06:15Je pense que j'ai mal et puis c'est tout.
01:06:18Mais là, en courant,
01:06:19le médecin m'a dit que ça ne pouvait pas péter,
01:06:21donc je me raccroche à ça.
01:06:24Je ne sais pas, je suis perdue.
01:06:26On sait qu'avec un corps défaillant,
01:06:28on ne va pas pouvoir atteindre les objectifs
01:06:30qu'on a dans la tête.
01:06:32On va retourner dans le monde des doutes,
01:06:34donc de l'anxiété, du stress, de la peur.
01:06:37Pas la peur d'aller se battre,
01:06:38parce que même avec un corps défaillant, ils iront.
01:06:40Ce n'est pas ça du tout.
01:06:41Ils ne manquent pas de courage.
01:06:42Ils sont capables de faire avec la douleur,
01:06:44une douleur que la plupart des gens
01:06:46ne pourraient pas supporter.
01:06:48Donc ce n'est pas ça qui va les gêner, les empêcher.
01:06:50Par contre, c'est le fait qu'ils soient diminués.
01:06:54Et là, les doutes, effectivement,
01:06:56s'introduisent dans la tête
01:06:58et vont perturber l'athlète.
01:07:02C'est ça.
01:07:033ème voilier
01:07:113ème voilier
01:07:301'13.
01:07:311'13.
01:07:32Donc elle passe première.
01:07:34Ok.
01:07:35Pour la course, elle va partir en première position.
01:07:41Là, aujourd'hui, je suis bien, je me sens bien.
01:07:44J'ai envie d'aller en compétition
01:07:47et donner le meilleur de moi-même.
01:07:51Aller au jeu, avec tout ce que j'ai traversé,
01:07:53tout ce que j'ai vécu,
01:07:55ça serait vraiment une belle histoire.
01:08:02Pour la France, sur sa première course de 600 mètres,
01:08:05elle a un avantage de 10 secondes sur le terrain.
01:08:08Elle commence en deuxième, représentant la Corée du Nord.
01:08:28Clavel est au but numéro un.
01:08:30C'est présent sur le but 4.
01:08:32Matachova sur le but 3.
01:08:34Kim sur le but 2.
01:08:36Ça ne marche pas.
01:08:39Ça ne fonctionne pas.
01:08:49Je ne sais pas ce qu'il se passe.
01:08:51Elle a un problème sur le tir.
01:08:53Elle a levé la main.
01:08:54Soit il y a un problème avec la cible,
01:08:56soit un problème avec son pistolet,
01:08:58mais d'ici à cette distance, on ne va pas savoir pour le moment.
01:09:06Va sur la cible de secours.
01:09:10Il faut changer sa cible, ça ne marche pas.
01:09:13C'est son pistolet qui ne marche pas.
01:09:28Regarde, là, il n'a pas marché, mon pistolet.
01:09:30Regarde, là, il ne marche pas, mon pistolet.
01:09:42Il n'allume pas, là, mon pistolet.
01:09:44Regarde.
01:09:45Il n'allume pas à chaque fois.
01:09:50C'est évidemment une grosse déception.
01:09:53Quand le matériel vous lâche, qu'est-ce que vous voulez faire ?
01:09:57Vous vous sentez désemparés.
01:10:00Il semblerait que plusieurs impacts de tir n'aient pas du tout été enregistrés.
01:10:05Là, c'est une catastrophe.
01:10:08C'est bon.
01:10:09Mais non, ça ne va pas, Yann. Putain.
01:10:15C'est un problème, c'est un problème.
01:10:17Ben si, si, si.
01:10:19Il est chié, putain.
01:10:27Ces choses-là arrivent dans le sport de haut niveau.
01:10:29Soit ça vous renforce, soit ça vous détruit complètement.
01:10:37Arrivée en avant-dernière position, Elodie s'éloigne de la qualification olympique.
01:10:43Il lui reste seulement trois compétitions pour tenter de rattraper son retard.
01:10:47Ça me pique pour la prochaine compète.
01:10:49Et c'est ça qui est bien, c'est que je sais que la prochaine compète va y avoir une réaction de ma part.
01:11:14L'Italie, l'Italie aussi. Parce qu'il y a des pâtes.
01:11:17Des quoi ?
01:11:18Des pâtes.
01:11:27Il n'y a rien à voir.
01:11:28Je vais te montrer la caverne d'Alibaba.
01:11:34Vas-y, tire dessus.
01:11:38C'est quoi, ça ?
01:11:39C'est des souvenirs de papa.
01:11:41C'est tous les sacs que j'ai eus en équipe de France.
01:11:44Alors celui-là, tu pourras voir que c'est le pire que j'ai trouvé, le collector du collector.
01:11:49J'ai été champion du monde avec celui-là, 2001.
01:11:52Celui-là, je le portais, il me donnait des ailes.
01:11:54Elle était prête.
01:11:58Quand j'ai vu la première fois marqué France derrière, bleu, blanc, rouge.
01:12:03Je me suis dit, là, ça ne rigole pas, quand même.
01:12:08On les sort toutes.
01:12:09On les sort toutes.
01:12:12Tu vois, c'est un de mes meilleurs souvenirs.
01:12:14C'est quand je suis champion du monde en 2004, juste après les Jeux.
01:12:18Que avec un bateau de copains.
01:12:20C'était fort en émotion, et puis c'était ma première médaille en Coupe du Monde.
01:12:24Donc 2004.
01:12:25Et après, il y a un retour au même endroit, 2022, où je bats le record du monde.
01:12:30Et donc je suis aujourd'hui encore détenteur du record du monde.
01:12:32Donc voilà, c'était un beau retour en long disport.
01:12:36Tu vois, ça, c'est or, or, or.
01:12:38C'est que des ors.
01:12:40C'est or encore.
01:12:42Moi, je suis fier qu'il ait une carrière en valide, avec toutes les médailles comme ça.
01:12:47Et aussi une carrière en endisport, avec aussi des médailles.
01:12:52Du coup, moi, ça me rend très fier.
01:12:57Aujourd'hui, j'ai beaucoup de nostalgie et de tristesse par rapport à ça,
01:13:01parce que je me vois comme j'étais avant.
01:13:03Et aujourd'hui, je sais que je ne suis plus comme ça.
01:13:09J'avais un bel avenir, et puis cet incident-là est arrivé.
01:13:14Ça m'a gâché.
01:13:16Ça me gâche encore aujourd'hui.
01:13:17Ça me gâchera toute ma vie, de toute façon, aujourd'hui.
01:13:21Je pense qu'au début, il y a eu beaucoup de colère.
01:13:24Aujourd'hui, ce n'est plus de la colère, c'est de la tristesse, en fait.
01:13:28Parce que je me rends... Enfin, comment je peux vous dire ?
01:13:33Il y a tellement de freins dans ma vie aujourd'hui
01:13:37que j'ai du mal à me projeter et à vivre.
01:13:43Il y a le sport de haut niveau, on sait que c'est une parenthèse courte,
01:13:47mais mes problèmes de santé, ils sont là,
01:13:49et les douleurs, elles sont là aussi.
01:13:51Et c'est ça qui est, en tout cas,
01:13:54qui est dur pour moi à vivre au quotidien.
01:14:07Il y a quelque chose de propre, quelque chose d'abouti.
01:14:09Très simplement.
01:14:11Je ne sais pas, je ne sais pas.
01:14:13Je ne sais pas.
01:14:15Je ne sais pas.
01:14:17Je ne sais pas.
01:14:19Je ne sais pas.
01:14:21Les choses que tu sais faire au quotidien.
01:14:24Souffle bien, souffle bien.
01:14:27Bonne année à toutes.
01:14:33Amuse-toi, loulou.
01:14:34Amuse-toi.
01:14:37Le sport m'aide à accepter mon corps comme il est aujourd'hui.
01:14:41Mon handicap, je ne pense pas que je l'ai accepté encore,
01:14:43mais je pense que je suis sur le bon chemin.
01:14:52Au championnat de France, Laurent doit gagner sa course
01:14:55pour se qualifier pour les Jeux olympiques.
01:15:04Regarde ça.
01:15:07Waouh.
01:15:10Incroyable.
01:15:17Allez papa !
01:15:19Papa !
01:15:21Vas-y !
01:15:22C'est bien, continue comme ça !
01:15:25Ouais !
01:15:26Allez papa !
01:15:27Vas-y !
01:15:29C'est bien !
01:15:30Continue !
01:15:32Et voilà, la victoire.
01:15:34Laurent Cadeau.
01:15:35Voilà, un grand champion.
01:15:37Toujours.
01:15:45Pouvoir aller aux Jeux de Paris,
01:15:47refaire les Jeux, revivre ces émotions,
01:15:50ce sera une des plus belles choses, en tout cas,
01:15:53qui sera arrivée ces dernières années.
01:15:56Énorme, hein ?
01:16:01Papa, t'es sérieux de te lever où ?
01:16:16Je vais faire super gaffe, là.
01:16:18Je vais pas faire tout le temps plus, plus, plus.
01:16:21Même au niveau des entraînements.
01:16:23Si je sens que je suis fatiguée,
01:16:25ou que j'ai un peu mal, j'arrête.
01:16:27J'ai trop peur de me blesser.
01:16:30Le tendon, ça faisait un moment qu'il devait déjà être en souffrance.
01:16:36Mais tu vois, ce qui m'embête, c'est que
01:16:38j'ai tout le temps mal, même au repos.
01:16:40Tu vois, quand je marche, quand je descends mes escaliers,
01:16:43tout le temps.
01:16:45C'est dingue que ça mette autant de temps à s'inverser,
01:16:48à repartir.
01:16:49Comme je te dis, en fait, vu que la tendinopathie,
01:16:51c'est un processus qui est lent d'installation,
01:16:53progressif et lent,
01:16:54en fait, le fait, la diminution des douleurs
01:16:56sera tout aussi progressive et lente.
01:16:58Ouais.
01:17:01Déjà, là, on a quand même fait de sacrés progrès
01:17:03sur les dernières semaines.
01:17:05Ça serait magique que j'ai pas mal au jeu,
01:17:07et que j'ai rien d'autre à penser que la perf.
01:17:15Ça va arriver vite, là.
01:17:20C'est extrêmement difficile quand on est blessé,
01:17:22surtout quand on sait que la saison approche.
01:17:25On se sent comme dans un étau.
01:17:29Aujourd'hui, j'arrive à courir et faire tous les entraînements.
01:17:32J'ai mal, mais c'est aussi normal d'avoir mal
01:17:35quand on est athlète haut niveau.
01:17:37La douleur est pour moi supportable en ce moment.
01:17:44L'élite d'athlétisme ici à Angers,
01:17:48la Fédération française...
01:17:49À cause de sa blessure, Reynel est diminuée
01:17:52à un mois des Jeux olympiques.
01:17:54Merci.
01:17:55Merci beaucoup.
01:17:56On va se retrouver dans...
01:17:57Ses performances passées lui ont déjà permis
01:17:59de se qualifier, mais rien n'est joué.
01:18:02Si les autres compétitrices font mieux qu'elle aujourd'hui,
01:18:05Reynel perdra son ticket pour Paris 2024.
01:18:09Il lui manque quelques séances clés d'entraînement
01:18:12pour être à son 100%.
01:18:14On est à la mode d'habitude.
01:18:16Là où elle aurait contrôlé cette course.
01:18:28Les filles ont beaucoup progressé.
01:18:31Reynel a un peu tassé son niveau
01:18:33avec toutes ces mésaventures.
01:18:35Tout le monde est sur la même ligne.
01:18:37Aujourd'hui, elle joue sa qualif.
01:18:47À vos marques.
01:19:06Le 800 mètres féminin, c'est la grande finale.
01:19:09L'explication dans cette épreuve.
01:19:13La course aux Jeux olympiques passe par Angers.
01:19:16J'ai réalisé le chrono qualif,
01:19:18mais si d'autres françaises font le chrono qualif,
01:19:20je peux perdre ma place aussi.
01:19:22J'ai peur que mes Jeux soient compromis.
01:19:25Reynel la botte, la patronne qui revient à l'extérieur.
01:19:28La dernière à l'étroite, mais c'est incroyable !
01:19:33C'est Charlotte Pizot qui va gagner.
01:19:35Charlotte Pizot qui remporte le championnat de France.
01:19:38800 mètres, Charlotte Pizot qui l'emporte.
01:19:40Une 59'93 en camp personnel.
01:19:45Ce sera bon, toi !
01:19:47C'est la fin.
01:19:49C'est la fin.
01:19:51C'est la fin.
01:19:54Ça passe au temps.
01:20:04A l'arrivée, personne n'a réalisé les fameux mini-mats olympiques.
01:20:08Malgré sa quatrième place,
01:20:10Reynel conserve donc sa qualification pour Paris 2024.
01:20:16Là, Paris, en plus, je ne peux pas louper le truc.
01:20:19Ça va être énorme.
01:20:24Cette calife, ce qu'elle représente, c'est beaucoup de travail.
01:20:27Il y a eu des moments super difficiles.
01:20:29Je n'irai jamais rien lâcher.
01:20:31Dans les moments durs, c'était mon fil conducteur.
01:20:35Pour moi, c'est super important.
01:20:37C'est vraiment...
01:20:39Je ne peux pas dire que c'est le rêve de ma vie,
01:20:42mais c'est mon objectif des quatre dernières années.
01:20:46C'est super important pour moi.
01:20:49Le matin, la calife arrive au Cahiers des YEARS.
01:21:01On a fini.
01:21:03On a fini.
01:21:05On a fini.
01:21:07On a fini.
01:21:09On a fini.
01:21:11C'est le tour du monde.
01:21:13C'est le tour du monde.
01:21:15C'est le tour du monde.
01:21:17On a fini la séance, là.
01:21:19On a fini la séance, là.
01:21:22Tu veux faire un truc en plus ou pas ?
01:21:24Ah, je veux mourir.
01:21:26Comme tu veux.
01:21:28J'attends. J'attends.
01:21:34Je vais savoir si je vais participer ou non aux Jeux de Paris 2024.
01:21:40J'espère vraiment que ça sera positif parce que...
01:21:44Parce que...
01:21:46Ça m'a quand même demandé des sacrifices,
01:21:50beaucoup d'entraînement.
01:21:53En tant qu'athlète, on s'implique énormément pour ça.
01:21:57Là, ça monte, là.
01:22:01Tout le monde me demande.
01:22:03Je ne sais pas.
01:22:07Il est 15h10.
01:22:13Je ne sais pas.
01:22:26Allô ?
01:22:28Oui.
01:22:32Oui.
01:22:38Je suis désolé.
01:22:40Tu n'as pas aux Jeux de Paris ?
01:22:43OK.
01:22:45Voilà.
01:22:47J'en suis vraiment désolé.
01:22:50Je n'ai pas grand-chose à dire, malheureusement.
01:22:53Je veux juste un plus grand soutien.
01:22:56Et si tu as besoin qu'on en parle, je n'ai pas.
01:23:00OK.
01:23:02Voilà.
01:23:04Ça sera officiel plus tard dans l'après-midi.
01:23:07Et après, tu pourras communiquer dessus.
01:23:11OK.
01:23:12Tu as essayé jusqu'au bout.
01:23:17Il ne manque pas grand-chose.
01:23:19On ne lâche rien, mademoiselle ?
01:23:21Oui.
01:23:24OK, Coco.
01:23:25Je sais qu'il y a une grosse déception.
01:23:27Prends le temps de digérer tout ça
01:23:29et on en reparlera tranquillement.
01:23:31D'accord ?
01:23:42Oui.
01:24:03C'est une petite claque, quand même.
01:24:07Mais bon, c'est comme ça.
01:24:09C'est le sport de haut niveau.
01:24:12De toute façon, tout le monde veut sa place,
01:24:15ce qui est normal.
01:24:19Que les meilleurs qui sont pris.
01:24:21Ça veut dire qu'il faut que je m'entraîne encore.
01:24:27Et un jour, j'aurai le même appel,
01:24:31mais avec la réponse positive.
01:24:36Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
01:24:39Ça le sera peut-être dans quatre ans.
01:24:42Je l'espère.
01:24:52Le rêve peut être complètement néanti
01:24:55pour pratiquement rien.
01:24:57C'est la loi de ce monde.
01:24:59Tout le monde le sait.
01:25:01Ce n'est pas parce qu'on le sait
01:25:03qu'on peut l'accepter.
01:25:09Il faut rappeler que ce sont des êtres humains
01:25:11et qu'ils ont une valeur.
01:25:13La valeur de tout le travail acharné
01:25:15qu'ils ont engagé,
01:25:17cette capacité à se battre jusqu'au bout,
01:25:19à être capable d'avoir fait des performances
01:25:22qui, même si on ne se qualifie pas,
01:25:24sont exceptionnelles.
01:25:26On sait à quel point la victoire est rare,
01:25:31est rarissime.
01:25:35Donc, non, ce n'est pas parce qu'on ne gagne pas
01:25:37qu'on ne vaut rien.
01:25:39On a une valeur parce qu'on s'est battus.
01:25:49Après sa compétition malheureuse en Turquie,
01:25:52Elodie a su rebondir.
01:25:54Elle s'est finalement qualifiée pour Paris 2024
01:25:57à quelques semaines des Jeux olympiques.
01:26:01Si je suis sur le podium olympique,
01:26:03je repenserai à toutes les difficultés
01:26:06que j'ai pu avoir et les moments
01:26:08où j'ai cru que ça allait s'arrêter,
01:26:10alors qu'au final, c'était sûrement
01:26:12un chemin de vie qui m'amènera,
01:26:15je l'espère en tout cas, au sommet.
01:26:22A Doha, au Qatar, Samir a fait un pas de plus
01:26:25vers son rêve de médaille.
01:26:37Il a lui aussi décroché sa qualification
01:26:40pour Paris 2024.
01:26:47Ma vie, c'est n'importe quoi.
01:26:49C'est n'importe quoi.
01:26:51Les montagnes russes, ma vie,
01:26:53c'est les montagnes russes.
01:26:55Mais comme quoi, il ne faut jamais baisser les bras,
01:26:57jamais abandonner.
01:26:59Même si les gens ne croient pas en toi,
01:27:01il faut que tu le fasses pour toi-même
01:27:03et pour tous ceux qui te poussent vers le haut.
01:27:05C'est les montagnes russes.
01:27:15Dans quelques jours, les yeux du monde entier
01:27:17seront rivés sur les meilleurs sportifs
01:27:19de la planète.
01:27:21Mais peu savent le prix à payer
01:27:23pour se tenir devant nous, publics.
01:27:25Portons haut la voix
01:27:27quand nous scanderons leur nom.
01:27:29Dans nos encouragements,
01:27:31ce sont leurs histoires, leurs sacrifices
01:27:33et leurs victoires sur la vie qui résonneront.
01:28:03Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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