• il y a 4 mois

Les Jeux Olympiques se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024 à Paris
La France participe en tant que pays hôte, pour sa 30e participation aux JO d'été
Plus de 10 500 athlètes de 206 nations sont attendus

Objectifs et ambitions

La France vise à figurer dans le top 5 du classement des médailles
Le comité olympique français espère remporter entre 60 et 70 médailles

Athlètes français

Environ 570 athlètes français devraient participer, dans 32 sports
Des stars comme Teddy Riner (judo) ou Kevin Mayer (décathlon) seront très attendues
De jeunes espoirs comme Léon Marchand (natation) auront l'occasion de briller à domicile

Spécificités

En tant que pays hôte, la France peut aligner des athlètes dans presque toutes les épreuves
La cérémonie d'ouverture se déroulera sur la Seine, une première historique
De nombreux sites emblématiques parisiens accueilleront des épreuves

Sécurité
Le ministère de l'Intérieur fait de la sécurité une priorité absolue, avec une forte mobilisation des forces de l'ordre pendant toute la durée des Jeux. Ces Jeux à domicile représentent une opportunité unique pour le sport français de briller et de laisser un héritage durable.

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Sport
Transcription
00:00:00le réalisateur
00:00:03On peut on peut se tutoyer ou
00:00:06pas de séance maquillage et rien quoi
00:00:09c'est nature nature
00:00:12Et j'écris tout petit alain bernard première il n'y en aura qu'une toute façon
00:00:19J'y vais
00:00:22Ah ouais j'ai toujours rêvé de faire c'est parti
00:00:30Ça passe pour kevin maillard
00:00:39Et brahim qui touche 3, 2, 1
00:00:43zéro il est champion olympique brahim assume avec 13 points d'avance remarquable combat
00:00:48L'équipe de france est dans le monde
00:00:50championne olympique
00:00:52c'est fantastique
00:00:55Le rap est seul
00:00:57premier championne olympique
00:00:59championne olympique
00:01:01Jean Gagnon championne olympique
00:01:03du saut à la perche
00:01:05Emilie Lepenegre
00:01:07en full in full out
00:01:09championne olympique
00:01:11débarque la téléphérique
00:01:13le voici Thierry Ray
00:01:15en portant une autre médaille d'or à la france
00:01:17qui s'en va chercher le plus beau des titres
00:01:19le titre olympique
00:01:21croyable sensation
00:01:24c'était pas un prénom
00:01:30championne olympique
00:01:32ah c'est magique c'est extraordinaire
00:01:40médaille d'or
00:01:42Pierre Durand
00:01:44france
00:01:54championne olympique
00:01:56nous avons adoré leur victoire
00:01:58et célébré ensemble
00:02:00cette magie
00:02:02ces visages de championnes et de champions
00:02:04vous les connaissez bien
00:02:06mais connaissez vous vraiment leur histoire
00:02:08baissez la tête
00:02:10vous êtes très concentré
00:02:12c'est très important
00:02:14ils ont entre 20 et 100 ans
00:02:16ils ont vécu
00:02:18les jeux où vont bientôt les vivre
00:02:20leur plus belle aventure
00:02:22l'aventure d'une vie
00:02:28tout commence par cette flamme
00:02:30relayée de génération en génération
00:02:32de l'intimité d'une famille
00:02:34au flash des podiums
00:02:36d'un champion
00:02:38à un autre
00:02:40l'histoire d'un passage de témoin
00:02:42rejoué sans cesse
00:02:44depuis plus d'un siècle
00:02:47c'est incroyable
00:02:49on s'entraîne pour ça
00:02:51c'est l'ultime
00:02:53tout le monde veut y aller
00:02:55tout le monde vend cher sa peau
00:02:57aux jeux olympiques
00:02:59cette énergie
00:03:01qui vient
00:03:03c'est de là que vient
00:03:05cette atmosphère plus électrique
00:03:07c'est incroyable
00:03:09c'est incroyable
00:03:11c'est incroyable
00:03:13c'est incroyable
00:03:15plus électrique. Les JO ou les Jeux Paralympiques, puisque pour moi c'est l'égalité, c'est le sommet,
00:03:24c'est le Graal. Première médaille olympique pour l'équipe de France. T'es sur le toit du
00:03:31monde. Pour moi c'est comme si j'avais pris le drapeau bleu blanc rouge et je l'ai posé sur
00:03:36la lune, ça c'est fait. Personnellement j'ai eu ce sentiment là d'aboutissement, d'aller chercher
00:03:41un truc dont on rêve. On l'a quoi, on l'a. Les Français Costes, Adam et Blusson ont levé le
00:03:51titre olympique. Moi mon rêve c'était d'être champion olympique. Les jeux m'ont toujours
00:03:58fasciné. J'ai trouvé que cette compétition qui réunissait la plupart des pays du monde c'était
00:04:07l'amitié entre les pays. J'ai toujours aimé les jeux olympiques. Je les aime toujours.
00:04:37Je dis toujours on ne n'est pas athlète de haut niveau, on le devient. Moi je suis
00:04:41devenue athlète de haut niveau au moment où j'ai découvert les jeux olympiques à la télévision.
00:04:46Dans une semaine exactement, coup d'envoi des jeux olympiques et la participation. La lutte nous a
00:04:52valu enfin notre première médaille. Mon premier gros gros souvenir c'est 2004 où j'ai passé
00:04:59vraiment mes quinze jours devant la télé à tout regarder en fait. Il faut tenir, il reste 15 mètres.
00:05:0415 mètres et Lormain Nodou qui s'en va chercher le plus beau des titres, le titre olympique. Lormain Nodou,
00:05:10la jeune fille d'enverglieu, 17 ans et demi, qui remporte le titre olympique 52 ans après Jean Boiteux.
00:05:15Regardez cette jeune fille qui va définitivement inscrire son nom dans le podium du sport français.
00:05:21Tout pendant quinze jours. Dès que je rentrais à la maison, j'allumais la télé en laissant les
00:05:26jeux en continu à la télé.
00:05:33Oh, Estanguay, ouais ouais ouais, Tony Estanguay, trois médailles d'or, incroyable.
00:05:49C'est ce que je voulais faire après du coup, je voulais faire pareil que lui.
00:05:53C'est sans doute mes premières vacances où je pars pas en Algérie avec mes parents et je reste
00:06:00à Bourgouin avec un de mes frères je crois. Je vis les Jeux olympiques à la télévision,
00:06:05un peu un plus à l'ado sans les parents, à suivre, à manger à n'importe quelle heure, voilà.
00:06:10Je me souviens, on était dans la maison de famille, la maison de vacances et la télé tournait presque
00:06:14du matin au soir. J'ai vraiment des flashs et des images, des ambiances, des odeurs qui me reviennent.
00:06:19J'avais 13 ans, je me rappelle vraiment de cette toute petite télé chez mes parents où on devait
00:06:26changer les chaînes comme ça, il n'y avait pas de télécommande et ça m'a vraiment marquée.
00:06:29Je grandis avec ma grand-mère et elle, lors des Jeux, c'était silence complet. De toute façon,
00:06:36c'était elle qui avait autorité sur la télécommande donc clairement on n'avait pas trop le choix mais
00:06:41en même temps on prenait énormément de plaisir. Il y avait trois pauvres chaînes qui se battaient
00:06:46en duel mais dès qu'il y avait un truc, on regardait. Je lisais des bouquins, je voyais Kiki Caron
00:06:51au jeu à Tokyo en 64. Précisément, c'est sur le 100 mètres d'eau que la France a le plus d'espoir
00:06:56avec Christine Caron. Le cœur des Français battait pour Kiki Caron, celui des Américains pour Cathy
00:07:02Ferguson et Virginia Buenkel. Dans cette aventure, les Français ont pris l'infarctus. Kiki Caron,
00:07:08ligne numéro 4, a perdu d'un souffle la médaille d'or. Dans ma famille, on ne parlait pas des Jeux
00:07:15Olympiques. Au début, il n'y avait même pas la télévision donc je n'étais pas focalisée sur le
00:07:21sport. Je savais que Tarzan, c'était Wes Muller par exemple. Wes Muller est le plus merveilleux
00:07:31nageur qu'on ait jamais vu. J'étais toute seule dans le salon, j'étais allongée par terre sur le
00:07:40ventre en train de zapper les chaînes de la télé. Je suis tombée sur Marie-Jo qui courait
00:07:45autour du ring après sa course. Ça a attisé ma curiosité. Je me suis demandé comment le sport
00:07:51pouvait nous permettre d'avoir autant d'émotions. Je me disais que je voulais faire comme elle,
00:07:56je voulais être championne. Marie-Josée Pérec, couloir numéro 5.
00:08:05Il y a de l'électricité dans l'air et c'est parti pour Marie-Josée Pérec qui s'est lancée à la poursuite.
00:08:14J'en ai des frissons là, j'en ai des frissons. On va voir cette course.
00:08:18C'est ce qu'il y a de beau dans le sport, même en voyant des images d'époque, t'as la chair de poule.
00:08:48Quand je me suis levée au milieu de la nuit pour regarder Marie-Josée Pérec,
00:09:04je pense que mes parents aussi se sont dit que là on a un truc. C'était 2-3 heures du matin,
00:09:09je m'étais levée pour voir sa course et je me suis dit que c'était magique. C'était un grand
00:09:13moment et c'est des choses qui marquent forcément. Pour moi, c'était un autre monde auquel jamais
00:09:21j'aurais imaginé appartenir un jour. Inaccessible car ce n'était même pas lointain, c'était inaccessible.
00:09:25Les gens qui prennent ces chemins-là, c'est qu'en fait ils ont quelque chose à dire. Moi,
00:09:44je n'ai jamais été une grande communicante et je ne le serai jamais, mais en tout cas c'était
00:09:49ma façon de faire passer tous les messages et tout ce qui ne sortait pas de ma bouche,
00:09:54de les faire sortir autrement. Je voulais que ce soit beau, que ce soit fluide, captivant. Il
00:10:03fallait que ça fasse quelque chose chez les gens, il fallait que ça fasse réagir les gens. Je pense
00:10:08que le fait que ce soit une femme, ça a dû faire écho chez la petite fille que j'étais.
00:10:25Toutes jeunes, nos graines de champions ont grandi,
00:10:27enracinées dans nos paysages, diverses comme les familles françaises.
00:10:44J'ai grandi à Wenny, dans le Pas-de-Calais, en plein pays minier. Comme on dit là-bas,
00:10:50je suis un enfant du carbone. Alors moi, j'ai grandi dans le pays de Marcel Pagnol,
00:10:59à Aubagne, à côté de Marseille. J'ai grandi dans la montagne, à Ribovillé,
00:11:06donc un petit village. Moi, j'ai grandi dans un petit village de Seine-Maritime qui s'appelle
00:11:13Belle-Encombre, six ou sept cents habitants, quelques vaches aussi. Moi, j'ai grandi en
00:11:19Charente-Maritime, près de Royan. Je suis né à Aoujoul, dans le Var, et j'ai eu une enfance
00:11:30heureuse, disons, malgré la guerre et malgré l'occupation. Alors moi, je suis originaire des
00:11:41Ardennes. J'ai grandi dans l'Ain. Je suis né à Paris, à la Martinique. J'ai grandi en banlieue
00:11:47parisienne. J'ai grandi à La Roche-sur-Yon, en Vendée. Alors j'ai grandi en Guadeloupe, à Bastère.
00:11:53Le soleil, la rivière aux écrevisses. Je passe beaucoup de temps, en fait, à pêcher aux écrevisses,
00:12:01à grimper au cocotier. J'ai jamais été, en fait, une enfant qui restait assise, sans bouger, à rien
00:12:10faire. J'étais quand même assez turbulente. C'est un début, je pense, sûrement, à tout ce qui va
00:12:16arriver derrière. J'ai été baigné tout de suite dans un environnement familial qui aimait le sport.
00:12:25Mon père était prof de sport. C'est mon père qui a joué le grand rôle dans la découverte du sport,
00:12:40parce que c'était mon idole, mon entraîneur, et aussi mon prof de sport à l'école.
00:12:45Mes parents étaient le premier facteur, puisqu'ils étaient éducateurs sportifs et profs de sport.
00:12:59J'ai commencé la gym vers 6 ans, parce que mes parents ont fait de la gymnastique à un tout petit
00:13:08niveau. Mais forcément, je les imitais faire des roues sur la plage quand on partait en Bretagne,
00:13:14mes origines bretonnes. Et j'étais loin d'imaginer, toute jeune, qu'ensuite j'allais participer à des
00:13:22Jeux olympiques. J'étais élevée seule avec ma mère, qui était quand même fan de cyclisme,
00:13:32qui avait rêvé de pratiquer le cyclisme. Mais à son époque, ça ne se faisait pas tellement les
00:13:37filles sur un vélo. Voilà, j'ai fait ce qu'il fallait pour que je puisse vivre ma passion.
00:13:46Mes parents m'ont toujours poussé à faire du sport, à de m'entretenir, à trouver une passion.
00:13:51Ma mère qui prenait la voiture, qui me conduisait une heure pour aller à l'entraînement, qui restait
00:13:57trois heures, quatre heures s'il fallait, et après qui me ramenait une heure, où on rentrait, il devait
00:14:02être à 22 heures, on n'avait pas dîné encore. Lorsque j'ai dit à mon père, ça me plaît,
00:14:13la natation, ça me plaît beaucoup, il m'a dit, oui ok, mais tu continues l'école. J'allais à
00:14:19l'école, il n'y avait pas de sport études, donc j'ai suivi le cursus normal avec le latin,
00:14:26avec l'anglais, avec la couture. Absolument monsieur, il y avait la couture à l'époque.
00:14:35Moi j'ai découvert le sport en fait tout simplement à l'école. J'ai 16 ans, je suis
00:14:46en cours de 2PS, j'ai ma prof de sport en fait qui nous demande de faire un 60 mètres, chacun de ses
00:14:52élèves. Quand c'est mon tour, elle ne comprend pas, elle se dit, mais mon chrono il est cassé,
00:15:01il y a un problème, elle me demande de recourir. En fait elle comprend que non, il n'est pas cassé,
00:15:09que c'est bien réel. Trois semaines plus tard, quand je suis sur des championnats de France,
00:15:14je vous dis en trois semaines, ma vie elle a changé. Mon maître d'école, monsieur Magot,
00:15:22était féru de sport. Chaque jour, on découvrait ce que pouvait être le basket, le hand, le volet,
00:15:30sur un terrain goudronné avec des petits cailloux. D'ailleurs quand on tombait,
00:15:36on s'en souvenait parce qu'on avait plein de cailloux dans les plaies.
00:15:40Comme j'étais pas un bon élève, j'étais au fond de la classe, j'étais malheureux à l'école,
00:15:53et si bien que le sport c'était la seule façon d'exister, de faire partie d'un groupe de jeunes
00:15:59de mon âge, de me faire des amis, des copains, et puis même de pouvoir me regarder en face,
00:16:04de pouvoir avoir une certaine estime. C'était le sport qui m'a apporté ça.
00:16:07Je commence la boxe en 94, donc je suis tout jeune, il n'y a pas de petits dans la salle de boxe.
00:16:16La seule confrontation que je pouvais avoir, c'était une jeune fille. Je lui dois beaucoup
00:16:20à cette fille, parce que pendant une année, je prenais une fessée tous les jours à l'entraînement.
00:16:24Elle était forte, elle frappait fort. Je me disais, demain je reviens pas à la salle,
00:16:33vous savez, j'en ai marre. Puis là, il y avait mon égo de jeune homme. J'essuyais mes larmes
00:16:37sans trop montrer que j'avais mal. Et tous les jours que Dieu passe, je m'invitais le lendemain,
00:16:42à 18h dans la salle, pour pouvoir m'entraîner. Puis là, il y avait cette fierté de dire,
00:16:47j'ai résisté, j'ai travaillé. Aujourd'hui, je ne tiens tête.
00:16:50C'est ça qui est magique. Il faut que faire comprendre que pour gagner,
00:16:56c'est une histoire de gens tout à fait normaux, mais simplement à un moment donné,
00:16:59il s'est passé quelque chose. C'est le concours de sa vie,
00:17:03on l'a dit depuis le début de l'après-midi, ici à Atlanta. On l'a senti tout de suite
00:17:07dans le regard de Jean. Allez Jean, est-ce que tu vas pouvoir trouver au fond de toi les
00:17:14ressources pour aller passer ? Oui, c'est le champion olympique ! Jean Gagnon,
00:17:21champion olympique du sol à perche.
00:17:44La France olympique, assurément une histoire de famille. D'ailleurs, dont on a souvent oublié
00:17:57les visages et parfois les noms, un arbre généalogique qui remonte à la création des
00:18:03Jeux. Ils ont tous en commun d'avoir gravi le mont Olympe, d'être arrivé au sommet,
00:18:09d'être devenu olympien. Quand on fait des Jeux, il y a d'habitude 400 hommes et femmes qui font
00:18:21les Jeux dans la délégation française. Il y a 10 500 athlètes tous les quatre ans qui font
00:18:27les Jeux olympiques. Il y a 4000 et quelques athlètes qui font les Jeux paralympiques.
00:18:32Pour moi, être olympienne, c'est avoir participé aux JO. C'est pas forcément de les avoir gagnés,
00:18:37mais c'est de s'être entraîné un an, deux ans, trois ans, quatre ans ou toute sa vie pour une
00:18:43qualification aux JO. Être olympien, c'est rentrer dans ce cercle-là, dans le cercle des élus qui ont
00:18:49eu le droit de faire tous les quatre ans, de participer à cette compétition aux JO. On change
00:18:56de statut sportif. Quand on est un olympien ou une olympienne, on les a vus. Dans la société,
00:19:03ça donne un autre rang. Je savais pas quel sport je voulais choisir, mais je savais que je voulais
00:19:12être un olympien. Après, faut monter sur les boîtes. Il faut remonter plus d'un siècle en
00:19:27arrière pour trouver trace du tout premier olympien. Un français, longtemps inconnu du grand public.
00:19:34Madame, savez-vous qui était le baron Pierre de Coubertin ? Madame, savez-vous qui était Pierre de Coubertin ?
00:19:45Et vous, Madame, savez-vous qui était Pierre de Coubertin ? Pierre de Coubertin et sa devise
00:19:53Altus, Fortus, Citrus. Plus haut, plus fort, plus vite. Pierre de Coubertin n'a pas le charisme des
00:20:02grands champions olympiques, mais sans lui, le rénovateur des Jeux, aucun n'aurait existé.
00:20:08C'est vrai, quand j'y repense, quand on célèbre un médaillé, t'as la première voix française qui
00:20:22annonce le médaillé, et après t'as la traduction en anglais ou dans la langue du pays où on est.
00:20:27Premier et champion olympique, First and Olympic Champion, Guy Drusand.
00:20:43Médaille d'or du champion olympique, représentant la France, Laure Bardot.
00:20:50On est un peu à l'initiative de tout ça, et c'est bien pour la France, je pense,
00:20:54ouais. Un peu de fierté aussi d'être français quand on entend cette langue-là au JO.
00:21:00Mesdames et Messieurs, champion olympique et médaille d'or de la catégorie 48 kilos, la France.
00:21:06Moi, la première fois que je suis aux Jeux olympiques et que j'entends la langue
00:21:11officielle qui est le français, franchement, moi j'étais fier, quoi.
00:21:20Je trouve ça beau, c'est-à-dire que malgré le fait que l'anglais soit la langue la plus
00:21:24parlée dans le monde, on voit à quel point la France a laissé une trace dans le sport.
00:21:28Il n'y a que trois langues à ce moment-là, on est plus de 200 pays. La France fait partie,
00:21:32donc Pierre de Coubertin nous a apporté ça, ce rayonnement international.
00:21:37Surtout quand on est à l'étranger et qu'on nous parle de la France, et qu'on a un exemple,
00:21:41on nous dit « Coubertin », on est content de se dire « tiens, on nous identifie à ces personnes-là
00:21:48et c'est toujours sympa ».
00:21:50C'est la France, c'est la France les Jeux. C'est un projet national d'envergure internationale.
00:22:02Les Anneaux, c'est lui. Les Anneaux olympiques, c'est certainement le signe le plus connu encore
00:22:11aujourd'hui sur un plan international et plus d'un siècle après.
00:22:18Quelle drôle d'idée que d'imaginer faire renaître une fête de la Grèce antique remontant
00:22:35au 8e siècle avant notre ère, 2500 ans plus tard. Impossible n'est décidément pas français.
00:22:48Moi l'olympisme, c'est la fête du sport à l'échelle du monde. D'ailleurs,
00:22:52dans la Grèce antique, tous les combats s'arrêtaient. On parlait de trêve olympique,
00:22:56c'est pas rien. J'ai pratiqué un sport qu'on pratiquait dans l'antiquité.
00:23:03C'est dommage qu'on ne puisse pas remonter le temps et avoir quelques images de ce qui se
00:23:07passait vraiment à ce moment-là parce que ça devait être aussi des trucs fous,
00:23:11parce que les règles ne devaient pas être les mêmes.
00:23:13Ça a bien changé. Maintenant, on n'est plus nus.
00:23:16À jeunes légendes, un sommet où les 110 nus. Je ne savais pas.
00:23:23Ça représente quel pays, ça ? Je me dis que c'est peut-être pour ça qu'il n'y a pas de femmes,
00:23:31du coup. Non, mais on est loin de ce qui se fait aujourd'hui.
00:23:36Ils avaient les grands, l'écharpe et tout ça. Je m'imagine que ce n'est pas très aérodynamique.
00:23:44Après une première édition des Jeux modernes à Athènes pour faire le lien avec l'héritage
00:23:52antique, l'honneur revient à Paris d'organiser l'édition suivante en 1900.
00:23:57C'est un hommage rendu à Coubertin.
00:24:07Notre capitale accueille les Jeux une deuxième fois en 1924.
00:24:1224 années ont séparé les deux premières éditions parisiennes.
00:24:16100 ans séparent la deuxième de celle de 2024. 100 ans et que de chemins parcourus.
00:24:26Je suis né une année olympique, 1924, un siècle. C'est beaucoup, je trouve.
00:24:37Les Jeux de 1924 à Paris, c'est loin, mais ça fait partie aussi de mon histoire.
00:24:46Le stade de Colombes, quand j'ai commencé l'athlée,
00:24:49il y avait des choses encore qui symbolisaient les Jeux de l'époque et j'étais très marqué.
00:24:53Incroyable parce que là, il n'y avait pas de fibres de verre, on sautait avec des bambous,
00:25:02on allait se tomber dans le sable. C'est pas du tout la même technique. La chute était compliquée,
00:25:09alors ils allaient beaucoup moins haut, il n'y avait pas de flexion, mais on voit bien que c'était
00:25:14une autre ère. Il y a eu des disciplines parfois qui ont été surprenantes, il y avait du saut en
00:25:19longueur sans élan, il y avait des épreuves qui aujourd'hui n'avaient pas de sens.
00:25:24Les Jeux de 1900 à Paris détonnaient particulièrement par leurs disciplines
00:25:33insolites. Tirs au canon, tirs à la corde ou courses de montgolfière.
00:25:43En fait, ce n'étaient pas des Jeux olympiques, c'était à coller à l'expo universelle. C'est la
00:25:53volonté d'un homme qui engage un truc avec ce qu'il peut, avec très peu d'athlètes,
00:25:58je crois. Et c'est très bien, on enclenche quelque chose qui deviendra les Jeux.
00:26:06Les Jeux, tout au long du siècle passé, ont changé de nature. Pratiqués au départ par
00:26:12des oisifs et des mondains, ils se sont ouverts au peuple. Aux Nantis se mêlent rapidement des
00:26:20héros ordinaires, élevés par le sport. Ils prennent la pause devant la caméra comme s'il
00:26:30s'agissait d'un appareil photo, avec le style et l'allure de Gentleman en dimanché, prêts à
00:26:36aller à l'église après la compétition. L'icône du sport d'alors, Jean Bouin, fils de commerçant,
00:26:43décroche une médaille de bronze aux Jeux de 1908 et d'argent à ceux de 1912. Lucien Godin,
00:26:53fils de militaire, remporte lui quatre médailles d'or aux Jeux de 1924 et 1928, quand la divine
00:27:01Suzanne Langlaine, fille de rentier, est consacrée double médaille et d'or en tennis en 1920.
00:27:08Car les femmes ont révolutionné de l'intérieur l'olympisme masculin des débuts. Dès 1900,
00:27:16elles participent aux JO dans quatre disciplines, le golf, le tennis, le croquet, les scrims.
00:27:24Mais les Jeux restent fermés aux femmes dans tous les autres sports pour des décennies,
00:27:29conformément à la volonté de Coubertin.
00:27:32Le véritable héros olympique est à mes yeux l'adulte mâle individuel. Aux Jeux olympiques,
00:27:46la participation des femmes devrait être surtout de couronner les vainqueurs.
00:27:52Elle a dit ça ? Bon, elle n'est pas parfaite alors.
00:27:56Qui reste en paix ? Il doit se retourner dans sa tombe quand il voit qu'à Paris,
00:28:03en 2024, il y aura autant de femmes que d'hommes aux Jeux olympiques.
00:28:13Fallait clairement casser les codes et c'est ce qui a été fait. Et heureusement,
00:28:17on a une classe qui est là, mais je pense qu'il faut quand même continuer à se battre.
00:28:23Moi, j'ai le souvenir, quand on est devenu olympique au niveau de la Fédération internationale,
00:28:30on nous a annoncé qu'on allait devoir porter des jupes parce que le public ne voulait pas
00:28:35voir des boxeuses, mais que pour pouvoir avoir assez de téléspectateurs et espérer rester
00:28:42au jeu et durer, il fallait montrer nos jambes et être un peu plus féminine.
00:28:47Les boxeuses, à l'époque, sur la scène internationale se sont révoltées. On a quand
00:28:55même beaucoup plus de courage et de moyens de dénoncer à chaque fois qu'il y a un traitement
00:29:01de la performance féminine très sexiste. Ça a duré assez longtemps parce que l'idée de la
00:29:11jupe, ça date de 2011, donc c'est pas si vieux. Quand vous avez des jeunes femmes qui sont
00:29:27mamans, qui s'occupent d'un enfant, qui vont mettre entre parenthèses leur carrière et
00:29:33revenir pour se préparer pour les Jeux olympiques et faire une médaille, waouh, il faut le faire
00:29:40quand même. La maternité en pleine carrière, maintenant, c'est quelque chose de plus en plus
00:29:48courant. Je suis aussi fière d'avoir réussi ce pari, d'avoir été championne olympique,
00:29:52d'avoir eu une maternité, d'avoir une deuxième médaille à la suite,
00:29:56après les Jeux, pose bébé et on revient.
00:30:10Depuis la création des Jeux, une grande diversité de françaises et de français se sont finalement
00:30:15imposées avec constance, sans exception, dans toutes les Olympiades et dans tous les sports.
00:30:21D'une génération à l'autre, se sont ainsi forgés des lignées héroïques d'athlètes,
00:30:27plaçant leurs pas dans ceux de leurs aînés.
00:30:39La notion de lignée dans un sport, ça a du sens, parce qu'il y a une transmission du savoir
00:30:48à travers les enseignants, à travers les entraîneurs, à travers les athlètes de génération en génération
00:30:55qui passent. Voilà, on transmet tous un témoin et ça, c'est ce qui constitue une lignée dans un sport.
00:31:09Le meilleur judoka au monde, il est champion olympique !
00:31:15L'attaque d'Aurignac !
00:31:17C'est Birénère qui a gagné son pari, mission accomplie !
00:31:20C'est Birénère qui devient champion olympique, il a 23 ans !
00:31:30J'ai commencé à rêver toute cette équipe de France qui nous ouvrait le chemin.
00:31:36Et quand j'avais 13 ans, j'avais un cahier où j'avais les photos des mecs.
00:31:40Au tournoi de Paris, je faisais signer Angelo Parisi, Bernard Chouvriant, Jean-Luc Rouget, Jean-Paul Koch.
00:31:45Qui gagnait ?
00:31:52Jean-Luc Rouget est champion du monde de judo.
00:31:54Il est le premier Français et le troisième Européen de l'histoire du judo à réussir cet espoir.
00:31:59C'est la récompense de 10 ans de travail et de 10 ans de souffrance.
00:32:04Tous ces mecs m'émerveillaient.
00:32:06Ils nous ont ouvert la voie. Sans eux, on ne serait rien.
00:32:09Besson, couloir 5, maillot foncé.
00:32:11La queue de cheval de Colette va toujours selon le rythme de la course avec une certaine non-salance.
00:32:16Mais soudain, elle change de vitesse, elle va accélérer, elle va passer la surmultiplier,
00:32:20elle va se surpasser, elle va se dépasser elle-même, Colette Besson.
00:32:23Et aucune d'autre ne pourra résister à son rush.
00:32:27Première Marseillaise, première médaille d'or pour la France.
00:32:30Une médaille d'athlétisme impatiemment attendue.
00:32:33Vous connaissez Colette Besson ?
00:32:35Oui !
00:32:37Et est-ce que vous pensiez qu'elle allait remporter cette médaille d'or ?
00:32:41Oui !
00:32:44J'ai eu énormément de modèles.
00:32:47J'ai eu beaucoup, beaucoup, beaucoup d'exemples.
00:32:50Plein de choses que j'ai prises d'eux, etc.
00:32:53Toute l'expérience des générations précédentes pour devenir meilleure.
00:32:59Et ça passe pour Kevin Mayer !
00:33:02La victoire de Renaud Lavillenier en 2012.
00:33:04Je trouvais ça vraiment un moment ouf.
00:33:07Il n'a plus que deux essais à 5,97.
00:33:10Quand il rate le premier, je me dis que c'est sûr qu'il ne va pas passer.
00:33:15Et la dernière tentative de Renaud Lavillenier.
00:33:18Il doit remonter tout en haut du ciel.
00:33:215,97.
00:33:24Il l'a fait !
00:33:27C'est un extra-terrestre.
00:33:30Une défaite sur le coin du monde.
00:33:33C'est des champions olympiques.
00:33:36C'est une défaite.
00:33:39C'est une défaite.
00:33:42C'est des champions olympiques.
00:33:45Renaud Lavillenier apporte la médaille d'or à la France.
00:33:50Cet ascenseur émotionnel en tant que spectateur,
00:33:53quand on est sûr d'une chose et que le sportif,
00:33:56par sa maîtrise et par la personne qu'il est,
00:33:59vous prouve le contraire, je trouve ça assez incroyable.
00:34:05Renaud Lavillenier, Guy Drume, Régis Opérec.
00:34:08On a cette communion entre nous,
00:34:11les plus anciens, les plus jeunes.
00:34:14On s'apprécie énormément et on a ce goût de ce partage,
00:34:17cette transmission.
00:34:20Il fait partie de ces athlètes qui considèrent
00:34:23qu'il faut profiter de l'expérience de ses prédécesseurs
00:34:26et de ce qu'ils ont vécu.
00:34:29Michaud, France contre Vogt, Allemagne.
00:34:32Nos aînés ont été des fixeurs dans notre évolution,
00:34:35dans nos progressions, dans notre espoir,
00:34:38dans l'acceptabilité des disciplines.
00:34:41Depuis 1924, on a 5 champions olympiques.
00:34:44Michaud est proclamé champion olympique
00:34:47de la catégorie des poids mi-moyen.
00:34:50C'est le monsieur champion olympique !
00:34:53Tony Hoka est champion olympique !
00:34:56Tony Hoka est le premier Français
00:34:59à décrocher le titre dans la catégorie Rennes.
00:35:02Unique dans l'histoire du sport autour,
00:35:05un couple de champions olympiques uniques
00:35:08dans l'histoire du sport français,
00:35:11et même uniques dans l'histoire du sport autour.
00:35:14Leur vie ne sera plus jamais comme avant,
00:35:17c'est une très belle histoire,
00:35:20c'est magique, c'est sportif,
00:35:23et ça va au-delà du sport.
00:35:26J'ai toujours regardé les joueurs de l'équipe de France
00:35:29et essayé de m'inspirer d'eux,
00:35:32il y a eu beaucoup de répétitions pour qu'ils rentrent.
00:35:45Mon modèle et mon exemple,
00:35:48c'est mon père avant tout,
00:35:51c'est mon père qui m'a appris de beaucoup de valeurs
00:35:54et qui m'a donné envie de faire un sport.
00:36:02La victoire française qui m'a le plus marquée forcément c'est celle de mon frère.
00:36:32De voir mon frère gagner c'était inattendu parce que déjà c'était sur du 50 ça a duré
00:37:0220 secondes la course donc on n'a pas eu le temps de se poser la question qui était déjà arrivée
00:37:06et c'était la surprise quoi.
00:37:08Aux 400 mètres on a le libre, Jean Boiteux va faire une course magnifique et gagner en
00:37:374 minutes 30 secondes 7 dixièmes nouveau record olympique. Son père ne peut retenir
00:37:43sa joie il se jette tout habillé dans le bassin pour embrasser son fils.
00:38:07C'est magique ça. On a besoin d'idole quand on est jeune. Je ne me souviens plus à quel âge mais
00:38:24il me semble bien que j'avais des posters de champions dans ma chambre. Je me souviens très
00:38:28bien des nageurs comme Xavier Marchand comme Roxana Maracinanu ou Franck Esposito. Je n'ai
00:38:36pas souvenir, j'ai pas mémoire d'avoir eu des posters de sportifs. C'était pas trop l'époque.
00:38:42Oui j'avais celui de Bernard Hinault. J'avais des posters mais plutôt de chevaux et de dauphins
00:38:49étant petite. Moi j'étais recouverte de chevaux, des chevaux dans tout genre.
00:38:55Non c'était plutôt Patrick Bruel et c'était plutôt ça.
00:39:07D'abord je partageais ma chambre avec mon frère le plus jeune. Alors dans ma chambre j'avais le
00:39:21pape à l'époque. J'avais Kennedy, les frères Kennedy. Je crois que j'avais Roger Moore. Je
00:39:30n'avais pas spécialement des sportifs. C'était des trucs qu'on trouvait, qu'on découpait. J'avais
00:39:36Claude François, enfin voilà les yéyés de l'époque. J'étais une bombe comme les autres par rapport à ça.
00:39:47J'écoutais Salut les copains, enfin les trucs de yéyés, comme une fille de cet âge là.
00:39:55Eh oui, Pierrot.
00:40:09C'est ces images là qui m'ont transporté dans cette discipline, dans ce sport. Je dirais que chaque
00:40:15entraîneur qui est entraîné au niveau ou pas d'ailleurs, doit montrer ces images, doit expliquer
00:40:19que ces champions existaient avant et leur parcours, expliquer leur parcours. 76 évidemment,
00:40:26là j'ai 15-16 ans. Et là je regarde Guy qui gagne sa médaille d'or, comme tous les Français
00:40:31d'ailleurs. On joue sa vie sur 13 secondes quoi. Parce que là il était attendu, je peux vous dire,
00:40:44toute la France l'attendait.
00:40:45J'y étais mais on était comme des dingues. Ils regardent en haut,
00:41:11oui oui ils s'interrogent, oui oui je m'en rappelle très très bien. J'étais dans mon salon à l'année
00:41:16sur Marne, comme tous les Français j'imagine à ce moment là dans leur salon. Et c'était une réussite
00:41:22qu'on connaissait pas en France. Voilà, vous voyez ça c'est pour moi c'est le champion. C'est la
00:41:29démonstration courte, puisque c'est une discipline courte, du champion. C'est à dire qu'il est attendu,
00:41:34ça fait quatre ans, il a lui-même attendu quatre ans. Il s'est fait battre par Midburn je crois
00:41:39quatre ans avant et voilà, le mec il est au rendez-vous et 13 secondes plus tard il est là quoi.
00:41:44Donc ça c'est respect. Quelle belle course, une deuxième partie de course qui me ressemble je
00:41:50pense aussi. Le départ n'était pas top mais la deuxième partie de course il reste en action,
00:41:55il gagne sa course. On essaie de faire pareil mais avec un chrono plus vite.
00:42:01Il s'est trompé. Au contraire j'ai une très bonne mise en action. Je pense que moi
00:42:10c'est l'ensemble de la course et la mise en action était quand même nettement
00:42:14nettement meilleure que les autres.
00:42:31Pierre Auquino offre à la perche française sa plus belle victoire,
00:42:36regardez Jean qu'est-ce qu'il va chercher, il va aller chercher Moët, eh oui, il y a Pierre Quinault dans les bras de Pierre Quinault, quelle image, Jean Gaspion dans les bras de Pierre Quinault.
00:42:51Un seul champion olympique par génération, pourquoi toi plus qu'un autre ?
00:42:57C'est impensable à 15 ans ou 16 ans, même si je m'entraîne deux fois par jour, de me dire un jour je veux aller aux Jeux olympiques,
00:43:03je veux être champion olympique, c'était complètement démesuré, j'en avais pas du tout le niveau.
00:43:07Maintenant, année après année, ce rêve il commence à prendre forme jusqu'à à peu près 18, 19 ans.
00:43:17Là je me dis que c'est possible de pouvoir intégrer l'équipe de France.
00:43:26Dans mon club à Neufchâtel-Ambray, un jeune judoka très prometteur commence à expliquer ce qu'est sa vie, l'INSEP, le haut niveau, les voyages, les compétitions, et là il allume une flamme.
00:43:44Quand on parle de cette flamme, on dit que la flamme des Jeux olympiques c'est un symbole, pour moi c'est un symbole extrêmement fort.
00:43:51Pourtant je suis un gamin, et à partir de ce moment là, chaque entraînement, chaque footing, chaque préparation physique, chaque combat, plus aucun de mes gestes, quels qu'ils soient, n'est fait par hasard.
00:44:06Il est fait pour ça, ça change tout.
00:44:21Je cherchais des clubs à droite à gauche, en dispo, qui voulaient bien m'accueillir pour m'entraîner, et là je suis allée voir l'entraîneur, Valide, qui a dit, moi je te prends, si tu veux, on apprendra, on ira ensemble.
00:44:47Tu apprendras la natation, et moi j'apprendrai l'handicap.
00:44:52Ça inversait complètement la donne, et je pense que ça a été le déclic.
00:44:59Quand Riyad m'a proposé de pratiquer ce sport, il me l'a vendu un peu en mode un peu bourrin, tu verras c'est génial, on peut dégommer d'autres handicapés, on nous applaudit pour ça, j'ai dit non, jamais de la vie.
00:45:12Et en fait quand j'ai essayé, ce que j'ai aimé c'est cet esprit du collectif.
00:45:18Avant d'ambitionner d'aller aux Jeux Olympiques ou d'être numéro 1, il a fallu passer à beaucoup d'étapes.
00:45:34Quand j'arrive à l'INSEP, l'Institut du Sport National, je suis avec les meilleurs.
00:45:38Tous ces exercices de développement de la souplesse, des muscles, du souffle, n'empêchent pas bien sûr le travail quotidien en salle.
00:45:47À l'INSEP, je découvre cette grosse machine et un petit peu l'olympisme, puisque ce sont tous les sports olympiques qui sont là-bas.
00:45:54Là, je suis quand même entourée de filles qui sont aussi fortes que moi, voire plus fortes que moi, donc la concurrence est quand même beaucoup plus rude.
00:46:05Je suis rentré à l'INSEP à l'âge de 16 ans, et c'était mes premiers pas d'athlète qui peut prétendre à faire du très haut niveau.
00:46:13C'était l'endroit où l'ensemble de l'équipe de France s'entraînait.
00:46:17Vous aviez 150, 200 meilleurs judocats de France, toute catégorie d'âge confondue.
00:46:24Moi, je me levais le matin, on était à trois par piôle avec mes potes, enfin mes frères, c'est comme des frères.
00:46:32Et on mettait un survêt et on allait courir et on revenait, on prenait un déjeuner, on se reposait, on allait s'entraîner.
00:46:41On part les scrims, on mange ensemble, on a cette cohésion, ce que je retrouvais nulle part ailleurs en fait.
00:46:47C'est vraiment un dortoir, on vit tous le même rêve qui est d'aller aux Jeux Olympiques.
00:46:51Tout le monde vise l'excellence, tout est fait pour être meilleur, pour être concentré, pour être performant.
00:46:57Là, je découvre le rythme, le rythme des entraînements bicotidiens, du fait d'être complètement focus sur son projet, sur son sport.
00:47:10Quand les meilleurs s'entraînent ensemble tous les jours, évidemment ça crée une émulation.
00:47:14L'INSEP, c'était quasiment animal.
00:47:22C'était une espèce de meute de loup avec des jeunes louveteaux.
00:47:25D'un seul coup, vous passez de votre statut d'un peu le costaud de la bande à le bébé de la bande en fait.
00:47:33Je rentre à l'INSEP effectivement à 13 ans.
00:47:36Dans l'ensemble des autres sportifs, on est les plus jeunes.
00:47:38Vu qu'on prépare les Jeux Olympiques pour 16 ans.
00:47:43Et surtout, ce qui change, c'est qu'on ne fait plus de la gym seulement pour s'amuser.
00:47:48On fait de la gymnastique dans un objectif de compétition et de résultats.
00:47:53Moi, ma première année, c'était la plus violente de toute ma jeune existence à ce moment-là.
00:47:58Moi, je me suis retrouvé pendant deux ou trois mois à pleurer sous ma couette.
00:48:02Ce que ma copine de l'époque me manquait, c'est que moi j'avais besoin de rentrer déjà tous les week-ends.
00:48:06Parce que j'avais un manque, j'avais besoin de ma famille encore.
00:48:09J'étais un peu frêle, je faisais le bonhomme, mais en réalité, j'étais encore un bébé.
00:48:12J'avais besoin de descendre tous les week-ends, de descendre mon linge.
00:48:15Ma mère me lave mon linge et je reparte à Paris.
00:48:17Pendant plus d'un an, j'ai souffert.
00:48:21Je me faisais exploser tous les jours.
00:48:24C'était l'enfer.
00:48:26Pendant un an, je n'ai pas fait chuter une seule personne.
00:48:29C'était vraiment très très dur.
00:48:30Et je voyais à chaque fois, ma mère me voyait très amaigri, blanc quand même, mine de rien, fatigué.
00:48:36Et en plus, je ne mangeais pas ce qu'elle me préparait.
00:48:40C'est une nourriture maghrébine, donc un petit peu gras par moment.
00:48:43Pendant quatre ans, j'ai mangé boxe, j'ai dormi boxe, j'ai fait l'amour boxe, j'ai vécu boxe.
00:48:51Je savais que je quittais beaucoup.
00:48:53Je quittais la famille, je quittais la joie de vivre, je quittais mes grands-parents, mes amis.
00:48:58Ma mère savait que je n'allais pas revenir.
00:49:01En revanche, moi, je m'étais donné un mini challenge.
00:49:04C'était voir sur les deux ans si j'avais le niveau pour rentrer en équipe de France.
00:49:10Et il a fallu attendre cinq ans.
00:49:24Le haut niveau, ça fait mal.
00:49:25Donc, il faut se mettre dans le rouge.
00:49:30Il faut accepter d'avoir peur.
00:49:33C'est compliqué, le haut niveau.
00:49:35Mais c'est bon.
00:49:37C'est un truc un peu maso.
00:49:46De mon côté, ce n'était pas un sacrifice.
00:49:49Pour moi, c'était un bonheur de faire tout ça parce que ça me permettait d'atteindre mes objectifs.
00:49:53Il n'y a aucun sacrifice dans tout ce que j'ai fait.
00:49:56Le sacrifice, ça aurait été de ne pas avoir cette vie.
00:50:00Lâcher l'entraînement et lâcher le sport.
00:50:03Ce n'était pas un sacrifice.
00:50:05Je n'avais pas d'enfant.
00:50:07Je travaillais et je le faisais pour mon plaisir.
00:50:10Certains peuvent le voir en disant qu'ils n'ont pas de jeunesse, qu'ils ne sortent pas, qu'ils ne font pas la fête.
00:50:17J'ai fait la fête quand je la méritais, c'est-à-dire une fois que j'étais championne olympique.
00:50:20Pas avant.
00:50:50C'est l'honneur d'être championne olympique.
00:51:20C'est vrai qu'il faut un regard de spécialiste pour dire si c'est possible ou pas.
00:51:31Daniel Morellon, c'est lui qu'il me fallait pour réussir.
00:51:34Il était dur.
00:51:36Il ne faisait pas de cadeaux.
00:51:38À Barcelone, quand ça s'est mal passé, il m'a dit qu'on ne gagne pas les Jeux olympiques les mains en haut du guidon.
00:51:43Les mains en haut du guidon, c'est quand on ne force pas trop et quand on a les mains au creux du guidon, c'est que là, on s'emploie.
00:51:50Il a voulu me rappeler que ce n'est pas comme ça qu'on pouvait y arriver, qu'il fallait que je m'investisse plus.
00:51:56C'est resté gravé.
00:52:13Avant de partir aux Jeux olympiques, il faut d'abord aller chercher son équipement.
00:52:17Et là, on se rend compte qu'on change un peu de dimension.
00:52:20Il y a l'équipement olympique où, là, sur le maillot, il y a les anneaux.
00:52:26On est à moins d'un mois des Jeux quand on nous remet l'équipement.
00:52:31Ça devient réel.
00:52:33Ce ne sont plus juste des mots « tu vas participer aux JO », c'est réel.
00:52:37J'ai ma tenue.
00:52:39Ce côté un peu superstitieux de se dire « mais ça, c'est le survêt qu'on mettra si on est médaillé », déjà, c'est un vrai déclic.
00:52:51Une vie de championne, c'est parfois très agréable.
00:52:54Presque un rêve quand un grand couturier taille sur vous la tenue olympique.
00:52:59Bien avant de partir sur Tokyo 64 pour les Jeux olympiques, on nous a fait la tenue olympique.
00:53:09Tout était sur mesure. J'avais le pyjama, j'avais la tenue défilée, les chapeaux, le sac à main, on avait absolument tout.
00:53:23Les grands couturiers, ça pouvait être Chanel, etc.
00:53:31À l'époque, on mettait encore des bâtes, des jartels.
00:53:35Tout. J'adorais aussi, parce que j'adore la mode. Je suis une vraie gonzesse, quand même, quelque part.
00:53:44J'étais honorée de représenter mon pays.
00:53:48J'étais fière d'avoir le coq, puisqu'à l'époque, c'était un écusson qui était cousu comme ça.
00:54:00Jésus m'emmène, et quand il a battu des ailes, au soleil de la liberté.
00:54:10Nous, on recevait une enveloppe avec un coq dedans, et on nous disait, il faut coudre le coq solidement sous le sein gauche, c'était écrit.
00:54:19Et ma maman cousait ça attentivement, et on avait l'impression de faire partie d'un truc solide.
00:54:26Et puis surtout, on a tous le même, en fait.
00:54:29Que l'on soit nageur, athlète, handballeur, screamer, c'est ça qui est génial.
00:54:35C'est qu'on est une grande équipe de France.
00:54:37On est prêts à défendre la nation, chacun dans notre domaine.
00:54:41On est les Avengers, quoi.
00:54:44On est toute une équipe, une armada de champions qui sont prêts à relever le défi.
00:54:48Voilà ce que c'est que la France.
00:54:56Quand je suis rentré dans le stade olympique, pour la cérémonie d'ouverture, je vois ce stade, je vois cette ambiance.
00:55:17Là, je réalise qu'être olympien, c'est pas juste une histoire de sportif de haut niveau.
00:55:21C'est quelque chose qui vous dépasse.
00:55:24Et que c'était vraiment le plus bel événement sur la planète.
00:55:41Lorsque vous rentrez dans un stade où ça hurle, avec le drapeau, avec la délégation derrière et tout,
00:55:51c'est quelque chose de très fort et de complètement inoubliable, en fait.
00:55:58C'est pas commun et c'est très très très fort.
00:56:02Le clan des porte-drapeaux, c'était quand même un club de messieurs.
00:56:06Et je peux vous dire qu'il y en a plus d'un qui me regardait un peu du point de l'œil quand même.
00:56:11Mais voilà quoi, moi j'avance.
00:56:15La France !
00:56:22Je me suis pas tout de suite rendu compte de l'importance que ça pouvait avoir.
00:56:29Je me rends compte aujourd'hui que ça a ouvert cette voie quelque part.
00:56:51Aux Jeux Olympiques, il y a 10 000 athlètes qui sont de couleurs, de religions, de cultures totalement différentes.
00:57:00Et qui sont capables de faire un des plus beaux spectacles au monde ensemble.
00:57:06Pourquoi ? Parce qu'ils ont la même colonne vertébrale de valeur.
00:57:11C'est ça le sens du mot.
00:57:13Pour arriver à ça, au vivre ensemble global.
00:57:22C'est une famille. C'est vraiment la famille.
00:57:44C'est mon père, porte-drapeau de la délégation française en 2004.
00:57:49Pour une fois, il est ému et il a un peu perdu son sourire. Il en prend plein les yeux Jackson.
00:57:54Et c'est la plus belle récompense, c'est d'accompagner cette délégation française aux Olympiques d'Athènes.
00:58:01Là, il ne représente pas que le handball français, il représente le sport français.
00:58:06J'avais encore les frissons de voir ça et je pense que ça a été très émouvant pour lui aussi de vivre ça.
00:58:12Allons enfants de la patrie.
00:58:17Allons enfants de la patrie.
00:58:22Le jour de gloire est arrivé.
00:58:27On est égaux à ce moment-là. Il y en a juste un, une, qui va sortir du dos.
00:58:32Qui sera le roi ou la reine planétaire et qui pourra représenter sa nation.
00:58:37Quand tu participes au JO, tu sens que ce n'est pas que ton équipe de France, de ton sport, c'est toute la nation.
00:58:51Tu sens que tu as un pays derrière toi et tu as aussi toute la délégation olympique derrière toi.
00:58:57Toujours pour toi, pour ton équipe, pour ta délégation, pour ta famille, tes amis qui te regardent tous à la télé.
00:59:01Le peuple français qui te suit et tu as même le président qui vient te voir.
00:59:08Donc tu sens un poids et des responsabilités énormes.
00:59:12Vous devez essayer d'être irréprochable parce que la jeunesse qui regarde, vous avez moins le droit à l'erreur.
00:59:17Vous avez moins le droit à laisser libre cours à vos états d'âme, à vos émotions négatives d'une certaine façon.
00:59:25On prend ça aussi comme une responsabilité. Je ne dirais pas de la chance parce qu'on ne l'a pas volé.
00:59:29Néanmoins, il faut de la chance pour arriver en forme au bon moment, le bon jour pour se qualifier.
00:59:34C'est quelque chose qui est en train de se concrétiser, qui est en train de se matérialiser.
00:59:38Le plus beau drapeau du monde, c'est le drapeau tricolore. C'est une immense fierté.
00:59:43Rahim Asloum, regardez ce cri de joie, de plaisir, de bonheur. Il a gagné avec ce drapeau français magnifique, Rahim.
00:59:51Quel beau combat, applaudi par le public ici à l'Exhibition Center, acclamé par les managers.
01:00:29La France veut retrouver son rang.
01:00:33Avec fierté, elle prépare comme elle peut la prochaine édition des Jeux Olympiques.
01:00:41La France a été encore dans les souffrances de la guerre et c'était ça qui comptait beaucoup, c'était de reconstruire la France.
01:00:52Il y avait encore les tickets de rationnement, il fallait de l'encouragement quand même.
01:00:58Il fallait de la persévérance, avoir un bon moral et une bonne condition physique pour affronter les Jeux.
01:01:09Je pense qu'on a à nous d'essayer aussi de la reconstruire et de faire voir le prestige de notre pays.
01:01:21Je pense qu'on a à nous d'essayer aussi de la reconstruire et de faire voir le prestige de notre pays.
01:01:27Trois ans seulement après la fin de la guerre, des Jeux de la Victoire, organisés à Londres, dans une capitale encore défigurée par les bombes, honorent la ville qui avait résisté seule au nazisme.
01:01:41La délégation française compte 285 athlètes.
01:01:45Dans cette équipe, Alfred Nakach, le nageur juif revenu des camps.
01:01:52Ignace Heinrich, le décathlonien alsacien, hier encore enrôlé de force dans l'armée allemande.
01:01:59Ou l'exemplaire ambassadrice du renouveau français, Micheline Ostermeyer.
01:02:06Le cycliste Charles Coste en a fait partie.
01:02:10A 100 ans, il est le plus vieux médaillé d'or olympique français encore en vie.
01:02:15Il y avait un directeur technique qui avait été désigné et il nous avait rassemblés, je parle tous les cyclistes.
01:02:23Vous êtes des coureurs cyclistes, vous représentez la France, vous devez être des gentlemen.
01:02:34C'était une aventure.
01:02:35Londres était encore sous les décombres des bombardements.
01:02:41Alors nous étions logés dans un pavillon qui avait servi à l'armée américaine.
01:02:50C'est comme ça, oui.
01:02:53Les dernières journées des Jeux olympiques ont vu sur la piste d'Ernhil se dérouler les diverses épreuves cyclistes.
01:02:59L'Italie et la France se sont trouvées opposées dans la finale du 4000 mètres poursuite.
01:03:02L'équipe italienne, qui était partie en tête, essayait de prendre l'avantage,
01:03:06mais les Français, beaucoup plus rapides et formant une équipe parfaitement homogène,
01:03:09remontèrent peu à peu leurs adversaires.
01:03:12Malgré leurs efforts, les Italiens perdirent du terrain dès le deuxième kilomètre.
01:03:16Jusqu'à l'arrivée, les Français menèrent leur course avec beaucoup d'intelligence
01:03:19et bien que De Canali ait abandonné, Coste, Adam et Blusson enlevèrent le titre olympique.
01:03:24Voilà, nous sommes montés sur l'estrade.
01:03:27Une petite estrade où on avait du mal à tenir à quatre.
01:03:33On était heureux d'avoir triomphé, de faire monter le drapeau tricolore
01:03:38et de représenter notre pays, la France.
01:03:42Et ce que nous avons regretté, c'est qu'on n'a pas entendu la marseillaise.
01:03:48Les Anglais n'avaient pas trouvé le disque à l'époque.
01:03:51C'était comme ça.
01:03:53On a chanté la marseillaise avec le staff de l'équipe de France et ça nous a consolé.
01:04:04J'ai trois nationalités.
01:04:06J'ai français, australien et zygmoboïen.
01:04:09Ça fait un petit mix.
01:04:11Alors oui, j'ai des racines ailleurs qu'en France.
01:04:16Je suis né en ex-Yugoslavie, en Serbie.
01:04:18J'ai grandi en France, je me sens français, mais je me sens aussi serbe et croate.
01:04:22Je suis fier de porter les couleurs de la France, mais jamais j'oublie d'où je viens.
01:04:27Je n'ai jamais songé à boxer pour l'Algérie, même si on me l'a déjà demandé.
01:04:32J'ai toujours eu la fierté et le sentiment que je suis française
01:04:38et j'ai toujours eu envie de combattre.
01:04:42Je suis française et j'ai toujours eu envie de combattre aux couleurs de la France
01:04:50parce que je me sens profondément française, mais en même temps profondément algérienne,
01:04:55mais pas au point de combattre pour l'Algérie.
01:05:01Mes parents sont nés mais pas en Algérie.
01:05:04C'est eux qui ont pris le risque de se déraciner de leur pays natal
01:05:08pour venir dans un autre pays et éduquer leurs enfants.
01:05:10Ça m'obligeait à être grand, à être plus grand, à vouloir prendre de la hauteur.
01:05:15Et puis j'arrive à la conclusion de me dire qu'au final, si je dois dire merci à quelqu'un, c'est bien à mon pays.
01:05:20Et puis j'ai décidé de faire la nuque, donc de mettre le bleu-blanc-rouge sur la nuque.
01:05:28Je pense que le sport renforce, permet de renforcer son identité.
01:05:32Aujourd'hui, quand on regarde gérer la vie de tous les jours,
01:05:37on n'a pas beaucoup d'activités qui rassemblent autant.
01:05:41Et c'est vrai qu'encore aujourd'hui, c'est insupportable de se dire
01:05:44« En fait, tu viens d'où ? » « Mais je suis made in France. »
01:05:50Cent mille hommes l'acclament.
01:05:52Cent mille hommes écoutent éclater la Marseillaise
01:05:54pendant que notre drapeau se lisse dans le ciel d'Australie.
01:05:57Alain Mimoune.
01:05:59Alain Mimoune ?
01:06:04Alain Mimoune, c'est lui aussi une légende.
01:06:07Il a un parcours exemplaire.
01:06:09Il est parti de rien.
01:06:11Il ne fallait surtout pas lui dire qu'il était fils des immigrés, etc.
01:06:15C'était sa vie.
01:06:17Il est Français.
01:06:19Son idole, c'était le général de Gaulle, qui avait une estime réciproque.
01:06:24Le président de la République a rencontré celui qui, depuis un quart de siècle,
01:06:28est devenu un pilier des stades.
01:06:32Depuis tout le temps que je vous connais, que j'entends parler de vous, que je vous vois,
01:06:36je vous tire les écrans et le façon.
01:06:39J'ai beaucoup d'estime pour vous.
01:06:41Je suis très content parce que je suis un président de la France.
01:06:44Je sais, monsieur Mimoune, je suis heureux de vous avoir salué.
01:06:47Cette petite phrase veut tout dire.
01:06:49Elle veut dire qu'en fait, il a porté le drapeau de la France
01:06:53et que maintenant, il veut être reconnu en tant que tel.
01:06:58Voilà, ça veut dire ça.
01:07:00Mimoune, barré par Zatopek pendant de nombreuses années,
01:07:05va trouver dans le marathon l'occasion d'une splendide victoire.
01:07:13Je me souviens, quand j'étais encore ado,
01:07:16on le voyait encore errer à l'INSEP et courir dans le bois de Vincennes.
01:07:21Quand j'ai fait champion olympique, j'avais 36 ans.
01:07:24Je suis le seul à avoir continué et je me porte très bien.
01:07:29C'est ce que je fais pour mon pays.
01:07:31Après lui avoir apporté quatre médailles olympiques,
01:07:33c'est une des plus belles médailles.
01:07:36C'est de montrer l'exemple à la jeunesse française.
01:07:41J'ai un âme, Mimoune, devant moi.
01:07:43Je prends une gifle, mais c'est la gifle du papy.
01:07:48C'est la bonne gifle amicale de l'ancien.
01:07:51Et indirectement, je pense qu'il faisait le lien avec moi.
01:07:54Lui qui était Algérien, qui a combattu pour la France,
01:07:58et puis la nouvelle génération.
01:07:59Et cet enfant, en tout cas les parents issus de l'immigration,
01:08:03fait l'exploit qu'il a fait à Melbourne en étant champion olympique.
01:08:07Il y avait une certaine fierté d'avoir le jeune Brahim Asloum
01:08:11qui porte fièrement le drapeau bleu-blanc-rouge sur la nuque,
01:08:14qui le revendique sans ambiguïté, sans problème, avec de la fraîcheur.
01:08:21Quand il est décédé, il a eu une cérémonie aux Invalides.
01:08:26Et c'est ce qu'il voulait, lui.
01:08:29C'était son histoire.
01:08:31Et il y a des Algériens, ils ne voulaient pas de ça,
01:08:35ils étaient au FLN et ils sont restés en Algérie.
01:08:37Et c'est leur histoire. Et ça se respecte.
01:08:40C'est le parcours de chacun.
01:08:42Et le sport a permis à Alain Mimoune de vivre son histoire.
01:08:57Nations et champions s'honorent mutuellement dans la victoire.
01:09:08L'addition des médailles célèbre un drapeau, des valeurs, un système.
01:09:14Un athlète qui trébuche sur les marches des podiums,
01:09:17et c'est tout un pays qui vacille.
01:09:43Nous avons été corrigés par la Hongrie par 7-0.
01:09:47La France est donc éliminée du football.
01:09:50En escrime, les Françaises ont été toutes éliminées.
01:09:54En voile, nous n'avons pas fait grand chose de bon.
01:09:57Au jeu de 1960, la France du général de Gaulle échoue à remporter la moindre médaille d'or.
01:10:03Il y a une série de contre-performances qui sont vraiment étonnantes.
01:10:08Il est certain que la France est sous-équipée au point de vue sportif.
01:10:12C'est là la raison numéro 1 de nos échecs à Rome.
01:10:16Nous avons 20 ans de retard en matière de stade, en matière de gymnase, en matière de piscine.
01:10:21De temps en temps, il faut toucher le fouet.
01:10:24Et c'est ce que nous avons fait.
01:10:271960 a fait partie des 16 Olympiades difficiles pour l'équipe de France.
01:10:32Et derrière, il y a eu une réaction très forte.
01:10:39La France se réveille.
01:10:41Le général de Gaulle, après les Jeux de Rome, a un coup de sang terrible
01:10:45et il mandate de construire ce qu'est aujourd'hui le sport français.
01:10:48On sait que les défaites ou les manques de résultats sont souvent, moi en tant qu'athlète, un déclencheur.
01:10:55On se remet plus facilement en cause quand ça ne marche pas.
01:10:58L'INSEP a été créée suite à ça.
01:11:01Il y a eu une prise de conscience de se dire que si on veut rivaliser avec les autres, il faut se mettre au niveau.
01:11:06Ce plan d'équipement, ces nouvelles piscines un peu partout dans notre pays,
01:11:10c'est aussi pour ça que quelques décennies plus tard,
01:11:14la natation française a ému les Français à gagner de si belles médailles.
01:11:19Donc finalement, c'était un échec.
01:11:22On a eu l'occasion de se mettre au niveau.
01:11:25On a eu l'occasion de se mettre en compétition.
01:11:28On a eu l'occasion de se mettre en compétition.
01:11:31On a eu l'occasion de se mettre en compétition.
01:11:33Donc finalement, c'était un échec dont on a su tirer des enseignements et rebondir.
01:11:45La France Olympique se relève.
01:11:50Et la voie s'ouvre alors à de nouvelles terres de champions.
01:11:54Nos Outre-mer.
01:12:04Roger Monbuque.
01:12:06Les premières images que j'ai de lui, c'est qu'on le voit courir sur une plage, pieds nus.
01:12:14Roger, je me souviens qu'en 68, c'était quand même un phénomène.
01:12:20Il était d'une beauté à voir courir, exceptionnel.
01:12:23Puis c'était Roger Monbuque. Il était largement au-dessus des autres.
01:12:27Depuis quelques années, on parle beaucoup de la Guadeloupe Terre de Champions.
01:12:33Il y a beaucoup de gens qui essaient de comprendre, mais pourquoi ?
01:12:37103 ou 104 Olympiens sur une population de 350 000 habitants.
01:12:42C'est juste hallucinant.
01:12:44Pour moi, Roger Monbuque, c'est quelqu'un qui a ouvert la voie.
01:12:47Bon départ de Fenouil, qui est parti beaucoup plus vite au cours de la nuit finale.
01:12:51Fenouil tient bien son décalage contre l'Allemande de l'Ouest, contre les quatre coureurs qui sont à l'extérieur.
01:12:56Fenouil tient bien un passage à Jean-Luc Delcour, impeccable.
01:12:59Excellent passage à Delcour.
01:13:00Les Français ont perdu un petit peu sur les Allemands de l'Ouest, ils reviennent.
01:13:03À la corde, évidemment, les Américains vont très fort avec les Cubains.
01:13:06Bon passage à Pickmall.
01:13:08Allez Pickmall, Pickmall est dans le tournant.
01:13:10Il a encore eu l'avance sur l'Allemagne de l'Ouest.
01:13:12Personne n'a refait le décalage sur les Français.
01:13:14C'est la dernière ligue mode.
01:13:16Monbuque est parti très vite, peut-être un peu trop vite.
01:13:18Dans la ligue mode, pas de manque.
01:13:20C'est toujours les Américains qui sont en tête.
01:13:22C'est Hens qui va gagner.
01:13:24Hens qui gagne.
01:13:26Et la France doit faire...
01:13:28Banbuque que vous voyez près de notre écran, près de vous.
01:13:31Les Français étaient donc troisième encore à 20 mètres de l'arrivée.
01:13:35Mais je crois que Banbuque conserve.
01:13:37C'est bien ce que je disais, je crois que la France est troisième.
01:13:40Roger Banbuque, c'est quelqu'un qui était là bien avant nous.
01:13:44Et quand je suis arrivée à Los Angeles, mon coach John Smith, qui est Américain,
01:13:50en fait, il m'a raconté Roger Banbuque à Sacramento.
01:13:54Et là, j'en ai pris un coup.
01:13:56Parce que Roger Banbuque, en fait, pendant une heure ou deux, une heure, une heure et demie,
01:14:03en fait, il a eu le record du monde du 100 mètres.
01:14:05Vous savez d'où il vient, Roger Banbuque ? De Guadeloupe, quoi.
01:14:09Et c'est hallucinant pour moi qu'il me parle d'un sprinter venu de chez moi,
01:14:16c'est qu'il avait vraiment marqué les esprits à Sacramento.
01:14:20Mais j'étais tellement fière ce jour-là, vous n'avez pas idée.
01:14:24Quelque part, on a rapproché les 7000 kilomètres qui nous séparent
01:14:29et on a prouvé que nous n'étions pas en fait que des nonchalants
01:14:33qui n'étaient là que pour être sur la plage.
01:14:39Il va trop vite, il va trop vite.
01:14:50La nouvelle France olympique, redorée, grande, diverse, est née des efforts accomplis pour gagner.
01:15:00Mais l'essentiel, après tout, n'est-il pas d'abord de participer ?
01:15:06Non. L'essentiel, c'est de tout donner pour y arriver.
01:15:11Et ce n'est pas le discours que j'ai aujourd'hui avec mes enfants.
01:15:14Moi, j'ai trois enfants avec des caractères très différents,
01:15:16dont une qui n'aime pas forcément la compétition, elle s'en fout de perdre.
01:15:21Pour moi, je me dis, comment c'est possible ?
01:15:23Pour moi, l'essentiel, c'est de gagner.
01:15:25On est des compétiteurs, naturel.
01:15:28Tu vas chercher la médaille.
01:15:34Lorsqu'on part aux Jeux olympiques, on ne s'entraîne pas un an.
01:15:37C'est quasiment, je dirais, 20 ans.
01:15:41Donc ces 20 ans, on ne va pas aller chercher à participer.
01:15:44Non, on va aller chercher la gagne.
01:15:47C'est condenser des années et des années de travail
01:15:50en un effort de quelques secondes ou quelques minutes,
01:15:53avec toute la compétition, l'enjeu, l'adrénaline, l'incertitude, les doutes.
01:15:59C'est ce qui est le plus compliqué, c'est de garder son sang froid
01:16:02quand on monte sur le ring et qu'on sait qu'en 8 minutes, tout se joue.
01:16:06Ces 16 ans de travail qui s'envolent en 8 minutes de combat.
01:16:10Forcément, tu ne dors quasiment pas la nuit.
01:16:12Tu sais que tu vas faire ta compétition de ta vie le lendemain.
01:16:16Du coup, tu dors 4 heures.
01:16:18Tu vas au petit-déj, tu n'as pas trop faim.
01:16:20Mais tu sais qu'il faut manger, alors tu te forces à manger.
01:16:23Et après, tu es dans ta tête.
01:16:25Tu as plein de pensées qui te passent à travers la tête.
01:16:27Des bonnes, des mauvaises.
01:16:33Plus d'un an avant les Jeux,
01:16:36il y a quelque chose qui me rongeait le cerveau,
01:16:39qui me hantait.
01:16:41On se réveille et on se dit, c'est dans combien de jours ?
01:16:43J'avais une sorte de pépillon qui se promène dans l'estomac.
01:16:48On n'est pas bien, on a cette espèce d'inconfort.
01:16:51Je crois qu'il faut tout rassembler à un instant T.
01:16:54C'est ça qui est compliqué.
01:16:56Il faut être physiquement prêt, mentalement prêt.
01:16:58Moi, je vomis, je ne dors pas.
01:17:01Parce qu'on est très peu à pouvoir ramener une médaille d'or.
01:17:08Les gens comptent beaucoup sur moi.
01:17:10Il y a beaucoup de pression.
01:17:11Je suis très, très attendue.
01:17:14Et c'est insupportable.
01:17:17C'est insupportable.
01:17:21On est dans une bulle.
01:17:23Il faut bien comprendre qu'on est athlète olympique,
01:17:25qu'on est dans des bulles
01:17:27où il y a peu de gens qui rentrent dedans.
01:17:30On est très protégé.
01:17:32Et d'un coup, on nous lâche dans le stade,
01:17:36comme les Jeux du Cirque,
01:17:37des stades où il y a 70, 80 000 personnes,
01:17:41à sentir qu'on nous attend
01:17:43et pas que ses proches.
01:17:45Beaucoup de gens vous attendent.
01:17:47Même si on est à 8 000 km,
01:17:50on sent qu'il y a une attente derrière nous.
01:17:52Ça met un petit peu de pression.
01:17:54C'est magique.
01:17:56C'est des moments de vie.
01:17:58Ça dure 7 minutes ou 10 minutes en temps réel.
01:18:01Mais vous jouez tout.
01:18:03Cette adrénaline, là, on la retrouve un peu nulle part.
01:18:07C'est incroyable à ressentir.
01:18:09Le dépassement de soi qu'on est capable
01:18:12quand on a cette adrénaline,
01:18:14il est incroyable.
01:18:16Moi, j'ai tellement peur.
01:18:18Je rentre comme une fourmi.
01:18:21Au fur et à mesure,
01:18:23on se sent petit, petit, petit.
01:18:26Ce stade, il est blindé.
01:18:29Moi, je me parle, je m'encourage.
01:18:32Je me dis qu'il va falloir y aller.
01:18:34On arrive devant les starts.
01:18:37Je me dis que je n'ai pas d'énergie.
01:18:40J'ai légèrement coton.
01:18:42Qu'est-ce que je vais faire ? Où j'en suis ?
01:18:44C'est juste terrible.
01:18:48J'ai tellement peur.
01:18:50Mon cœur bat tellement vite
01:18:52que je me dis qu'il va sortir.
01:18:56Et puis, d'un coup,
01:18:58j'ai cette image de cette rivière,
01:19:02la rivière aux herbes,
01:19:04et j'ai le bruit de cette eau.
01:19:09En fait, ça calme.
01:19:11Ça calme.
01:19:14L'énergie revient.
01:19:16Et j'utilise ça, en fait, à ce moment-là.
01:19:20C'est incroyable.
01:19:22C'est incroyable.
01:19:23C'est incroyable.
01:19:25C'est incroyable.
01:19:27C'est incroyable.
01:19:29C'est incroyable.
01:19:31C'est incroyable.
01:19:33C'est incroyable.
01:19:35C'est incroyable.
01:19:37C'est incroyable.
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01:19:49C'est incroyable.
01:19:51C'est incroyable.
01:19:53C'est incroyable.
01:19:55Ça fait une information dont je me suis reconnu ça y a des années.
01:20:00Mais j'ai l'impression de revenir du même moment
01:20:04avec le même monarque.
01:20:05Évidemment, j'ai l'impression de revenir avec le même monarque.
01:20:09Il faut assurer que 少年の恩助
01:20:12et après,
01:20:14avec les hommes,
01:20:17je ne peux pas dites
01:20:19que
01:20:21Contre dans l'allégeance, championne olympique, 48.26, nouveau record olympique, nouveau record de France !
01:20:31Championne olympique pour la deuxième fois et Cathy Pryman qui l'a poussée vers un temps superbe, 48.26.
01:20:38J'étais très très concentrée avant de passer, vraiment clairement pas pensée aux résultats que je pouvais faire. Mon objectif principal c'était de ne pas tomber.
01:21:08Et c'est parfait, c'est bien parti pour Emilie.
01:21:10J'ai réussi mon mouvement et ça me fait cet effet d'une bulle qui éclate au moment où mes pieds se posent sur le sol. Et vraiment la bulle éclate, j'entends le bruit du public, le son, la lumière.
01:21:38C'est tellement rageant de le rater le jour J de la compétition que là c'est vraiment le bonheur et la fierté d'avoir réussi. Le job est fait.
01:21:52Quand j'ai gagné, vous prenez un truc là, c'est bon mais c'est soulageant.
01:22:02Je ressens à l'instant où je gagne que ça y est j'ai fait ce que j'avais à faire. Il y a une forme de relâchement, de satisfaction. J'ai vraiment l'impression d'avoir touché ce que j'avais recherché pendant une vingtaine d'années.
01:22:23Il faut tenir Alain. Alain Bernard qui revient. Alain Bernard qui passe. Alain Bernard où est ? Alain Bernard est champion.
01:22:38Quand je touche le mur tout de suite je me dis c'est super je viens de remporter la finale. Mais non c'est la finale des Jeux.
01:22:45Alain Bernard décroche le plus beau des titres, le titre olympique. Oh la sensation.
01:22:52Ah ouais c'est la finale des Jeux et en fait en quelques secondes je mesure vraiment l'ampleur du truc. Je mesure l'ampleur parce que je sais combien j'en ai bavé pour arriver là.
01:23:04Ce moment c'est un truc de malade. En plus j'étais tellement sous tension depuis je sais pas ça faisait 10-15 jours. La compète nous envoile c'est sur une semaine. J'avais le corps qui pleurait. C'était incroyable. J'ai une émotion.
01:23:21J'aimerais bien la revivre encore. Encore.
01:23:25Le moment du podium est dingue alors que je suis médaille d'argent. J'avais très peur avec la déception de cette défaite en finale. J'étais au fond du saut, au fond du bac et je me dis je vais pas profiter du truc.
01:23:43Et en une demi seconde le podium se met et c'est une autre histoire qui commence en fait.
01:23:51Je suis conscient d'être chanceux, d'être récompensé et d'être le roi du monde le temps d'une journée. Le roi du monde dans mon sport. Sur le toit de l'Olympe vraiment.
01:24:03Et en même temps je me revois tout gamin en train d'apprendre à nager à Aubagne dans une piscine tournesol.
01:24:14Toutes ces difficultés que j'ai surmontées sont revenues à la surface.
01:24:23C'est l'image d'entraînement, de dureté, de famille. J'ai l'impression d'avoir un film en accéléré.
01:24:29Il y a vraiment ce côté d'accomplissement, de dire que t'as réalisé ton rêve. Et ça je pense pas qu'on peut le ressentir souvent dans une vie.
01:24:41Et quand on te passe la médaille, déjà c'est la médaille la plus lourde que j'ai jamais eue.
01:24:49J'ai dormi avec cette médaille, j'étais fière. Elle était là.
01:24:52J'avais doublement cette sensation d'avoir honoré mon île, d'avoir honoré ma famille, d'avoir honoré mon club. Donc j'étais heureuse.
01:25:03Je suis hyper fière d'avoir une médaille olympique. C'est presque ce dont je parle le plus après ça fait 20 ans.
01:25:10C'est le truc que je ressors le plus souvent. Pas ma médaille mais de dire bah ouais je suis médaillée olympique.
01:25:17Demandez aux gens autour de vous, est-ce que vous avez déjà vu une médaille olympique ou touché une médaille olympique ?
01:25:22Presquement personne, même en a vu ou touché, c'est très rare comme objet.
01:25:26Et c'est pas que l'objet est rare, c'est que la valeur et tout ce qu'il représente, c'est ce qu'il représente.
01:25:33Demandez aux gens autour de vous, est-ce que vous avez déjà vu une médaille olympique ou touché une médaille olympique ?
01:25:38Presquement personne, même en a vu ou touché, c'est très rare comme objet.
01:25:42Et c'est pas que l'objet est rare, c'est que la valeur et tout ce qu'il représente.
01:25:46Quand on a donné sa vie à admirer le sport, c'est une représentation forte de soi-même, de sa passion, de ses rêves de gamin.
01:25:55On n'arrivera jamais bien à l'expliquer en réalité, pourquoi c'est si impressionnant et magique et fort ce bout de métal à ce moment-là.
01:26:03C'est chargé de plein d'autres choses.
01:26:11Alors voilà la médaille qu'on remettait à l'époque, on ne la remettait pas autour du cou, on la donnait dans un écrin.
01:26:21Et voilà, c'est la médaille d'or, le 10 août 1948 exactement.
01:26:41Jusque-là tout allait bien, la Marseillaise a débuté, j'ai voulu la chanter et en fait je me suis fait rattraper par l'émotion.
01:26:49J'ai essayé de la contenir un peu mais pour moi ça ne marche pas, c'est pire en fait, du coup mon corps est monté en tension et d'un coup...
01:26:56Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé.
01:27:12Tu te rappelles de ces fameux souvenirs des parents qui t'ont tellement aidé quand tu as appris la Marseillaise et là, ça te prend vraiment aux tripes en fait.
01:27:24T'as un peu du mal à chanter quoi.
01:27:29Quand tu penses à des choses comme ça, t'es un peu trop dans l'émotion quoi.
01:27:32Je ne connaissais même pas la Marseillaise à ce moment-là, j'étais sur le podium en me disant non mais là peut-être que j'aurais dû réviser.
01:27:45C'est un moment quand même assez incroyable. Deux secondes on est sur le podium, deux secondes la Marseillaise, deux secondes ça y est on est déjà reparti.
01:27:53Ils sont là, ils sont là, ils sont là, il y a une salle de salle qui est en train de se brasser.
01:28:12Ma première question c'était comment c'est à Bourgoin ? Je ne pense même pas au niveau national, c'est comment c'est dans ma ville ?
01:28:18L'accueil réservé à Orly, à nos participants, à l'heure de leur retour à Paris,
01:28:22a démontré que les vrais sportifs avaient compris que les 15 médailles moissonnées à Tokyo
01:28:26étaient déjà une belle preuve de la vitalité du sport français.
01:28:29Une preuve même presque inespérée en quantité.
01:28:31Lorsque je suis rentrée en France, Orly était noir de monde.
01:28:36C'était de la folie.
01:28:37Les flics avaient un mâle fou à contenir.
01:28:40On commençait à sauter dessus et tout.
01:28:44On m'a cachée dans les cuisines d'Orly.
01:28:48Il y avait 300 personnes qui m'attendaient à l'aéroport alors que j'étais tout seul.
01:28:56C'est des congratulations toute la journée, toute la journée, toute la journée.
01:29:05Ça ne s'arrête pas.
01:29:06Moi je suis très surprise, ça fait plaisir.
01:29:07En même temps, ça fait très peur parce que les gens bousculent beaucoup.
01:29:09C'est là qu'on a compris en fait, on a compris la tonne de personnes qui nous avaient regardées.
01:29:23Qui avaient suivi nos exploits et ça fait bizarre quand même.
01:29:29Ah ouais, on ne s'attend pas à ça quoi.
01:29:32On me reconnaissait dans la rue, il y avait des gens qu'on croisait en bus qui me faisaient
01:29:39des pouces à travers de la vitre.
01:29:41J'avais l'impression de tomber dans un monde irréel.
01:29:44Alors moi je rentre après les Jeux de 92.
01:29:48La Guadeloupe en fait, je rentre chez moi mais j'ai l'impression que je suis un chef d'État.
01:29:53Il y avait des banderoles de partout.
01:29:55Il y avait une haie d'honneur de personnes qui allaient jusqu'à ma ville.
01:30:01C'était vraiment un truc de fou.
01:30:06Ma ville est là pour m'accueillir quoi.
01:30:08J'appelle le soir, j'ai 21 heures de vol, je suis un peu claqué avec le décalage horaire.
01:30:13Ma mère elle a eu l'idée pour remercier tout le monde de faire un couscous géant.
01:30:18Et elle fait un couscous pour 1000 personnes.
01:30:20J'oublie Rédika.
01:30:22Elle appelle toutes ses copines, des grosses marmites.
01:30:24Et elles ont fait dans la soirée, elles ont servi 1000 assiettes.
01:30:27Et à chaque fois qu'elle voit un commerçant ou un passant qui me reconnaît,
01:30:31ma mère tout de suite elle me prend par les mains.
01:30:33Et elle m'emmène voir la personne et elle lui dit
01:30:36c'est le champion, c'est mon fils.
01:30:38Donc voilà, c'est cette fierté.
01:30:40Voilà ce que j'ai apporté.
01:30:45La première personne qui est venue me voir c'est une maman qui est venue me dire
01:30:49j'ai une petite fille de 5 ans.
01:30:51Et elle m'a dit son modèle c'est Elsa de l'Arène des Neiges
01:30:55mais plus maintenant, maintenant ce sera Sarah.
01:31:01Ce qu'on m'a rapporté c'est qu'on avait donné mon prénom des fois
01:31:06à des enfants, à des petites filles.
01:31:08Mais après je ne sais pas si elles sont montées sur un vélo.
01:31:20Je suis dans le château de Chéry dans ma petite ville
01:31:23et puis je passe et il y a un camion de la poste qui s'arrête en plein milieu
01:31:27qui crée un embouteillage pour m'arrêter pour me dire
01:31:30Monsieur Nankin, avec ma femme on vous a regardé.
01:31:34Vous êtes trop fort, merci à vous.
01:31:36Il me remercie et puis moi je suis pareil encore un peu gêné
01:31:39je réalise l'impact qu'on a pour le public et pour les français.
01:31:51Vous savez être handicapé c'est presque un malheur dans une famille
01:31:54et finalement vous arrivez à aller au jeu
01:31:57vous devenez la vedette de la famille.
01:32:04Donc la ferveur justement du village, de la ville
01:32:09de dire la reconnaissance c'est une fille du pays qui a gagné
01:32:13et qu'importe qu'elle soit en fauteuil ou non
01:32:17c'est ça, on avait gommé le fauteuil.
01:32:22Christine Caron était très attendue
01:32:24les photographes, les journalistes l'ont assaillie
01:32:26elle est très connue au Japon où la natation est le sport le plus populaire.
01:32:31Je venais d'avoir 16 ans, je me rendais compte qu'il se passait quelque chose
01:32:34c'était pas normal, je pouvais pas sortir dans la rue
01:32:36on me sautait dessus, on m'arrachait les boutons de mes vêtements
01:32:39beaucoup de demandes en mariage, beaucoup de tout ça.
01:32:42Moi j'ai toujours été un peu amoureux de Kiki
01:32:44donc elle le sait très bien.
01:32:47J'étais la première sportive à être people
01:32:53ce qu'on dirait maintenant.
01:32:55Une, deux, trois.
01:32:58Il y a beaucoup de jeunes filles qui ne savaient pas nager.
01:33:03Elle voulait faire comme Kiki Caron
01:33:05parce que la presse de l'époque
01:33:07avait trouvé peut-être en moi
01:33:09une môme moderne
01:33:11et une fille de français moyen
01:33:13c'était une image qui représentait
01:33:17la France de cette époque.
01:33:28Bon, moi j'ai pas fait de la chanson
01:33:30je me suis arrêtée là.
01:33:32Lorsque j'ai arrêté de nager
01:33:34c'est vrai qu'on m'a proposé beaucoup de choses
01:33:36et je me souviens que Bruno Cocatrice
01:33:38était venu me voir
01:33:40et il m'avait dit
01:33:42ce serait bien que vous passiez
01:33:44à l'Olympia
01:33:46alors je lui ai dit non, on va arrêter là.
01:33:51Vous rentrez chez tout le monde à travers la télévision
01:33:53les médias
01:33:56et donc vous faites partie des meubles
01:33:58vous faites partie de l'univers
01:34:00d'une génération
01:34:02d'une époque
01:34:04quand vous nouez une ceinture blanche
01:34:06autour de votre taille à 11 ans
01:34:08vous le faites pas ça pour ça
01:34:10je vous jure.
01:34:14Officier de la Légion d'honneur
01:34:16Monsieur Tony Estanguet
01:34:18médaille d'or en canoë kayak.
01:34:22C'est là aussi où on perçoit
01:34:25la reconnaissance d'une nation
01:34:27la reconnaissance nationale
01:34:29de nos exploits.
01:34:31J'ai été reçue par Jacques Chirac
01:34:35c'était très impressionnant
01:34:37parce qu'il fallait déjà bien s'habiller
01:34:39alors que moi j'étais toute ma vie en maillot de bain
01:34:41en jog et en basket.
01:34:43Moi j'ai été reçue deux fois
01:34:45par le président Vincent Auriol
01:34:47à l'Elysée à cette époque
01:34:49ça m'a fait grand plaisir.
01:34:52J'ai été reçue par François Hollande
01:34:54c'était top
01:34:56d'ailleurs ma photo
01:34:58ma première photo a tourné en boucle
01:35:00parce que comme vous avez pu le remarquer
01:35:02je suis grande
01:35:04et que monsieur Hollande est petit
01:35:06et donc voilà
01:35:08ça a fait un peu le buzz.
01:35:18Les présidents sont admiratifs
01:35:21devant un champion
01:35:23ils savent qu'ils rencontrent un animal
01:35:25qui a fait un truc
01:35:27quand même assez phénoménal
01:35:29et sur le sport
01:35:31comme ça se traduit physiquement
01:35:33il y a ce regard un peu
01:35:35ce moment de la rencontre
01:35:37ils reconnaissent
01:35:39que c'est quelque chose
01:35:41que c'est des êtres qui ont prouvé quelque chose.
01:35:43Quand j'arrive à l'Elysée
01:35:45et que j'ai la chance d'être décorée
01:35:47par le président de la République
01:35:49Jacques Chirac
01:35:51avec mon père
01:35:53je ne lui dis pas un mot
01:35:55je le regarde dans les yeux
01:35:57et moi ce que je lui dis dans mes yeux
01:35:59c'est hé papa, t'as réussi ton coup
01:36:01d'où tu viens
01:36:03aujourd'hui ton fils est décoré par le président de la République
01:36:05donc je ne sais pas si tu te poses les questions
01:36:07de savoir si tes choix étaient bons, judicieux
01:36:09moi je te dis que t'as réussi
01:36:12pour moi les Jeux Olympiques c'est ça
01:36:14c'est ce que ça m'a permis
01:36:16d'apporter au final à mon papa
01:36:24Est-ce que j'ai la nostalgie
01:36:26de ces années Olympiques ?
01:36:28Oui
01:36:30les moments où on se sent
01:36:32un peu surhumain
01:36:34ça ne dure pas longtemps
01:36:36mais c'est tellement incroyable
01:36:38bien sûr
01:36:41mais on ne les retrouve pas après
01:36:51Les Jeux c'est fort
01:36:53pour les athlètes qui les vivent
01:36:55mais c'est aussi fort pour tous ceux qui sont autour
01:36:57se dire peut-être que le petit garçon
01:36:59qui est là qui a 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans
01:37:01ça va lui ouvrir des perspectives
01:37:03il va vivre un moment exceptionnel
01:37:05et ça le marquera pour toute sa vie
01:37:07et ça c'est juste génial
01:37:11C'est la deuxième éditeur
01:37:13pour Pierre-François et Mathieu Lemorellon
01:37:25Je voulais marquer mon temps
01:37:27que les petites filles, ou les petits garçons
01:37:29en tout cas qui viennent de quartiers
01:37:31d'endroits où en fait ils n'ont pas
01:37:33de représentation, que je serve aussi
01:37:35à ça, pour moi c'est important
01:37:41Je me sens comme un maillon
01:37:43de l'histoire et de la chaîne
01:37:45l'équipe de France
01:37:47et d'être le lien
01:37:49qui va peut-être inspirer
01:37:51d'autres générations
01:37:53qui vont continuer cette histoire
01:38:11C'est un champion olympique
01:38:13qui représente la France

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