• il y a 5 mois
La députée européenne LFI, Manon Aubry, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Florian Tardif dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Manon Aubry, ravie de vous recevoir sur l'antenne de CNews et d'Europe 1.
00:04Vous êtes députée européenne de la France insoumise.
00:07Sachez ce matin qu'il vous dit merci.
00:09Qui ?
00:10Emmanuel Macron, car sa force aujourd'hui finalement est peut-être la faiblesse de ses adversaires
00:15qui n'arrivent pas, vous allez comprendre ma question, à s'unir pour lui opposer ce matin une résistance.
00:19Je pense que la plus grande faiblesse d'Emmanuel Macron en réalité c'est le résultat du scrutin il y a à peine une semaine
00:27et que puisque vous parlez de force, Emmanuel Macron essaie de passer en force contre le résultat du scrutin.
00:33Il y a désormais une semaine, le nouveau Front Populaire est arrivé en tête.
00:37Je sais et on aura le temps de parler après de la désignation du Premier Ministre
00:42mais le nouveau Front Populaire est arrivé en tête avec plus de 190 sièges à l'Assemblée Nationale.
00:47Il revient donc très logiquement au nouveau Front Populaire, le soin de former un nouveau gouvernement.
00:53Vous avez un Emmanuel Macron qui dans un coup de force antidémocratique sans précédent dans l'histoire de la Ve République
01:00veut effacer le résultat de ce scrutin et refuse de nommer un gouvernement et un Premier Ministre issus du nouveau Front Populaire.
01:06Mais vous n'avez pas de Premier Ministre !
01:08Vous savez la première chose à faire normalement quand vous perdez une élection, ce que je le redis, Emmanuel Macron a perdu.
01:13Quand vous perdez une élection...
01:14Et vous avez gagné ?
01:15Oui on a gagné, on n'a pas de majorité absolue mais on a une majorité relative, on est arrivé en premier.
01:19Donc soit Emmanuel Macron est très mauvais en mathématiques, soit il est dans un déni de réalité, soit peut-être les deux
01:26mais normalement ce qu'il aurait dû faire c'est appeler les chefs de parti du nouveau Front Populaire et leur dire
01:31voilà j'accepte ma défaite et je vais nommer un gouvernement issu du nouveau Front Populaire.
01:36Vous voyez comment on va demander après aux électrices et aux électeurs de se mobiliser, d'aller voter.
01:42On a eu quand même un taux de participation record depuis 1981 et il faut tout à fait le saluer et c'est un réveil civique dans notre société.
01:50Et demain on va dire aux gens vous avez voté mais le résultat des urnes n'est pas pris en compte pour la formation du gouvernement.
01:57Vous voyez qu'à travers cela, ce n'est pas un mépris seulement pour les électeurs du nouveau Front Populaire, c'est un mépris pour la démocratie.
02:05Raison pour laquelle ce matin je suis très inquiète, très inquiète face à ce coup de force, très inquiète sur ce que cela veut dire demain pour la mobilisation des électeurs
02:15et très inquiète aussi pour l'espoir qui a été soulevé par des millions de gens qui se sont dit enfin on va bloquer les prix des produits de première nécessité,
02:21on va abroger la réforme des retraites, on va changer la vie très concrètement.
02:25Mais que dites-vous ce matin à vos électeurs justement ? Il y avait un nom qui circulait ce week-end, celui du Gaët Bélot qui est à la tête du Conseil Régional de la Réunion
02:32qui a été député pendant une vingtaine d'années et finalement ce ne sera pas elle qui sera proposée en tant que Premier ministre.
02:39Qu'est-ce qui a fait capoter finalement ces discussions ?
02:42Gaët Bélot, vous l'avez dit, c'est la présidente de la région Réunion.
02:46Elle a été députée plus d'une vingtaine d'années à l'Assemblée Nationale dans le groupe GDR et à la tête de la Réunion, région qu'elle a reprise à la droite.
02:54Elle est à la tête d'une coalition dans laquelle se trouvent notamment les socialistes et ce qui préfigure un petit peu ce qu'est maintenant le Nouveau Front Populaire.
03:03Et puis Gaët Bélot, c'est aussi une grande dame.
03:05Ça aurait été la première fois qu'une première ministre issue des Outre-mer, racisée, une femme qui est à la pointe du combat féministe, antiraciste,
03:13aurait été première ministre et je crois aurait appliqué avec beaucoup de vigueur et beaucoup de fermeté le programme du Nouveau Front Populaire.
03:21Très bien, mais vous ne répondez pas à la question. Est-ce qu'il y a un problème avec les socialistes notamment ?
03:24J'y arrive parce qu'elle n'est pas forcément connue du grand public et je pense, et je veux dire à quel point, pour nous, pour moi,
03:29elle aurait été une première ministre qui fait honneur à ce programme du Nouveau Front Populaire.
03:34Pourquoi ça a chopé ? Cette proposition a été faite par le communiste Fabien Roussel pour dénouer le blocage entre d'un côté les Insoumis et de l'autre côté le Parti Socialiste.
03:45Oui, il y a un blocage. Il y a un blocage parce que le Parti Socialiste, qui n'est pas la formation politique qui est arrivée en tête au sein du Nouveau Front Populaire,
03:52revendique le poste de Premier ministre, alors qu'Olivier Faure avait dit très clairement que le Premier ministre serait issu des rangs du groupe
03:59qui est arrivé le premier au sein du Nouveau Front Populaire qui est la France Insoumise. En toute logique, on a proposé y compris plusieurs noms.
04:05Le Parti Socialiste l'a refusé, dont acte. Nous avons dit que nous avons accueilli, nous accueillons avec beaucoup de bienveillance et de manière positive
04:15la candidature du Guedbelot quand elle a été posée sur la table. Et je crois que je n'ai pas vraiment compris, pour être honnête,
04:22les raisons pour lesquelles Olivier Faure et le Parti Socialiste ont refusé la proposition du Guedbelot, si ce n'est l'obsession à vouloir à tout prix
04:32vouloir Olivier Faure comme Premier ministre, en cela quelque part contournant les propres règles qui avaient été fixées par le Parti Socialiste.
04:42Et je vous le dis, je le regrette. Parce que je pense, ce matin, à ces millions d'électrices et d'électeurs qui ont voté pour le Nouveau Front Populaire,
04:49avec beaucoup d'attente, beaucoup d'espoir, et qui se disent « Mais ce matin-là, est-ce que vous êtes à la hauteur de la confiance que l'on a mise ? »
04:59Vous êtes toujours sur CNE en direct. Est-ce que vous estimez qu'aujourd'hui, le Nouveau Front Populaire n'est pas à la hauteur, justement,
05:07de ces millions d'électeurs qui ont voté pour vous, pour lesquels vous avez peut-être suscité un espoir ?
05:13Je comprends l'impatience des électrices et des électeurs. Je veux leur dire que l'on a tout fait.
05:19Fandrine Rousseau, l'une de vos collègues, estime qu'elle a honte de ce qui se passe, de l'image que vous renvoyez ce matin.
05:24Je n'irai pas jusque-là, parce que, vous savez, les négociateurs ont passé des heures entières à négocier.
05:30Et dans d'autres pays, souvent, ça prend des mois de former une coalition. Nous n'avons pas ces mois-là, en France, dans le cadre de la France.
05:36Donc il y aura un Premier ministre quand, de votre côté ?
05:39Le plus rapidement possible. Je pense qu'il faut changer de méthode.
05:42Vous n'avez pas de date, avant la fin de la semaine ?
05:43Je pense qu'il faut changer de méthode. Il y a une date qui a été fixée dans le paysage par le Président de la République, qui est le 18 juillet,
05:49qui est la date à laquelle sera élu le Président ou la Présidente de l'Assemblée nationale.
05:55Il y a une manœuvre de la part du Président de la République pour contourner le résultat des urnes et former une nouvelle coalition,
06:01et effacer, quelque part, le fait que le nouveau...
06:04Mais vous lui donnez du temps, ce matin ?
06:06Non, je ne lui donne pas du temps. Je propose d'y aller par un autre bout, d'y aller par le bout de la présidence de l'Assemblée nationale.
06:14Si, jeudi, nous arrivons à élire un Président ou une Présidente de l'Assemblée nationale issue de Nouveau Front Populaire,
06:20alors Emmanuel Macron n'aura d'autre choix que de nommer un Premier ministre du Nouveau Front Populaire,
06:28et alors ces quelques jours supplémentaires nous permettront de donner une suite positive au Nouveau Front Populaire.
06:33Voilà l'objectif que nous devons nous donner collectivement.
06:36Un candidat ou une candidate en commun pour le Nouveau Front Populaire, pour la présidence de l'Assemblée nationale,
06:41je le dis d'ores et déjà, il ne doit pas forcément être issu des rangs de la France Insoumise,
06:47mais nous disons que, quoi qu'il arrive, il nous faut un candidat ou une candidate en commun,
06:51parce que, je veux le dire avec beaucoup de vigueur, vous savez ce qui se trame dans les coulisses de l'Assemblée nationale ?
06:56Vous avez entendu parler Yael Brand-Pivet, la Présidente sortante de l'Assemblée nationale,
07:00qui magouille, littéralement, en coulisses, avec le Rassemblement national, avec Sébastien Chenu,
07:08qui est issu du Rassemblement national, pour se distribuer les postes.
07:12Oui, mais il magouille en coulisses pour se distribuer les postes.
07:15Un accord entre le Rassemblement national...
07:18Ce n'est pas ce que vous faites ?
07:19Non, nous ne magouillons pas, puisque nous avons un programme commun au Nouveau Front Populaire.
07:23Est-ce que les macronistes ont un programme commun avec l'extrême droite et le Rassemblement national ?
07:28Je pose la question ce matin à votre antenne et je demande si le résultat des urnes jeudi
07:35sera un accord entre Yael Brand-Pivet et Sébastien Chenu
07:38pour se distribuer le poste de président à l'Assemblée nationale et vice-président.
07:41Je dis aux électrices et aux électeurs que nous ne participerons pas à ces magouilles
07:45et que le résultat des urnes, c'est que le bloc du Nouveau Front Populaire
07:48est le premier bloc de l'Assemblée nationale,
07:50donc nous devons avoir la présidence de l'Assemblée nationale,
07:53ce qui nous permettra de former un gouvernement du Nouveau Front Populaire
07:56et enfin, enfin, changer la vie de millions de gens qui suffoquent alors que l'été commence.
08:00Manon Aubry, députée européenne de la France Insoumise, toujours en direct depuis Europe 1 et CNews,
08:06quel est le nom de cette présidente ou de ce président de l'Assemblée nationale que vous allez proposer ?
08:11Puisque vous abordez la question.
08:13Nous devrons avoir des discussions, je souhaite qu'on les ait les plus rapidement possible, dès ce matin.
08:19Non, il n'y a pas de nom qui circule à cette heure-ci.
08:22J'ai confiance sur le fait qu'on puisse se mettre d'accord.
08:25J'ai confiance sur le fait que ça permette de dénouer les blocages suivants,
08:29notamment sur le poste de Premier ministre.
08:32Et en y allant de cette manière-là, par méthode et par étapes,
08:35et les étapes qui nous sont fixées par le calendrier parlementaire,
08:38alors on pourra donner un horizon positif.
08:40J'imagine que vous avez suivi, Manon Aubry, l'actualité internationale.
08:43Le président américain Donald Trump a été victime, ce week-end, d'une tentative d'assassinat.
08:47Joe Biden a condamné la violence politique.
08:50Vu ce qui se passe dans notre pays, l'état du débat politique,
08:53est-ce que vous ne craignez pas finalement qu'une telle chose ne se produise également en France ?
08:58D'abord, ce sont évidemment des images choquantes.
09:01Donald Trump a été touché, mais il y a aussi eu un mort.
09:05Et c'est d'abord à la famille de cette personne que je veux penser ce matin.
09:10Ensuite, pour en revenir à votre question,
09:13j'espère que ce climat de tension et de violence ne sera pas aussi fort en France.
09:18Déjà pour une simple raison.
09:19Est-ce qu'il ne l'est pas déjà ?
09:20Lorsque l'on voit la stratégie, par exemple, de la conflictualité prônée par Jean-Luc Mélenchon,
09:25est-ce qu'il n'y a pas déjà, au sein du débat public...
09:28Vous êtes à deux doigts de dire que la France insoumise serait responsable d'un coup de feu aux Etats-Unis ?
09:31Pas du tout. Ce n'est pas du tout ce que je suis en train de dire.
09:34Je pense que vous caricaturez, mais non, sur l'état du débat en politique.
09:38On parlait de ce qui s'est passé aux Etats-Unis,
09:42et en 30 secondes vous êtes arrivé à « est-ce que la France insoumise ne serait pas responsable du niveau de conflictualité ? »
09:47Ce sont deux pays différents, ça ne vous a pas échappé.
09:49C'est ce que je rappelais dans ma question.
09:51Aux Etats-Unis, il y a plus d'armes qui circulent que le nombre d'habitants.
09:55Ce n'est pas le cas en France, pour une simple et bonne raison.
09:57C'est que le port d'armes est régulé.
09:59Et heureusement, vous le faites bien de le dire,
10:01puisqu'il y a quand même quelques personnes qui prônent la légalisation du port d'armes,
10:04ce qui, je pense, serait extrêmement dangereux.
10:06Je pense que c'est des choses qu'on a entendues dans le débat public.
10:09J'y suis très favorablement, très défavorablement opposée.
10:13Je pense que c'est des choses que vous entendez dans le débat public.
10:16Donc, moi, j'y suis opposée.
10:18Et vous voyez que le contexte n'est évidemment pas le même en France et aux Etats-Unis.
10:22Pour autant, la violence dans le débat public, elle existe, elle existe.
10:26Vous en êtes la cible en tant que journaliste.
10:28On en est la cible en tant que responsable politique.
10:31Vous avez certainement vu cette liste de menaces
10:34qui a été dressée par des activistes d'extrême droite,
10:38pas plus tard que la semaine dernière, avec des journalistes qui en sont la cible.
10:42Je crois que les termes exacts qui étaient utilisés,
10:44c'est une liste de gens qui sont candidats à des balles dans la nuque.
10:48Donc, ce sont des choses extrêmement graves.
10:50Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai reçu des menaces, y compris chez moi.
10:54Et je pense que cette violence dans le monde politique...
10:58Est-ce qu'aujourd'hui, vous appelez à apéger d'une certaine manière, justement,
11:02le débat en France, lorsque l'on voit parfois, excusez-moi,
11:05les outrances d'une partie des membres de votre camp ?
11:09De nouveau, vous faites l'amalgame entre deux choses qui sont différentes.
11:12Je ne fais pas d'amalgame, je pose des questions, c'est mon rôle.
11:14D'une part, elles peuvent être orientées à vos questions,
11:16mais vous avez le droit et moi j'ai le droit de les déconstruire.
11:18D'une part, la violence physique, les menaces qui peuvent être exercées,
11:22je le redis de nouveau à l'encontre de journalistes, de responsables politiques,
11:26et il y a d'autre part la conflictualité politique,
11:28qui est finalement l'expression de désaccords politiques.
11:32On ne peut pas nier le fait que dans notre pays,
11:35il y ait un désaccord, mais aussi une colère forte vis-à-vis du pouvoir,
11:40une colère quand on a un taux de pauvreté qui est sans équivalence
11:43avec plus de 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté.
11:46Il y a une colère forte qui s'est exprimée à l'occasion des gilets jaunes,
11:49à l'occasion des mobilisations contre la réforme des retraites,
11:51et cette colère qu'elle trouve une expression politique,
11:55je pense, de vous à moi, que c'est une bonne chose.
11:57Je vais même plus loin.
11:58Je pense que la démocratie doit être l'expression des désaccords politiques
12:03pour éviter qu'une forme de violence s'exprime autrement.
12:06Et peut-être, c'est là l'échec de la démocratie à l'heure actuelle.
12:09C'est son incapacité à traduire des désaccords,
12:13et on le voit encore à l'heure actuelle,
12:15avec ce déni démocratique à l'Assemblée nationale
12:18de la part du président de la République Emmanuel Macron.
12:20On revient à l'Assemblée nationale.
12:21Emmanuel Macron devrait vraisemblablement accepter la démission de Gabriel Attal,
12:26une partie du gouvernement actuel, démissionnaire,
12:28donc pourrait siéger à l'Assemblée nationale à partir du 18 juillet.
12:32Est-ce que ce n'est pas une intrusion de l'exécutif
12:34dans le législatif et inversement ?
12:36C'est pour le moins une situation assez ubuesque
12:39d'avoir des ministres qui prennent encore des décisions en tant que ministres
12:44et dans le même temps siègent à l'Assemblée nationale.
12:47Donc c'est en effet un mélange entre l'exécutif et le législatif.
12:51Et normalement, dans notre Constitution, les pouvoirs sont séparés.
12:54C'est une situation ubuesque qui traduit la volonté du président de la République
12:58de s'accaparer de tous les pouvoirs.
13:00Moi, j'ai le sentiment avec Emmanuel Macron, pour être honnête,
13:02d'avoir un enfant qui a son jouet, qui est cassé
13:06et qui essaie de continuer à jouer avec.
13:09Mais sauf que la France n'est pas un jeu, Emmanuel Macron.
13:12On ne joue pas avec l'avenir des Françaises et des Français.
13:15Maintenant, je pense qu'il va falloir revenir à la raison.
13:18Je veux d'ailleurs saluer la mobilisation lancée
13:21par un certain nombre de centrales syndicales
13:23pour rappeler le président de la République
13:25à respecter le verdict des urnes.
13:27Je ne lui demande ni plus ni moins que cela
13:29et ça aura une séquence très directe.
13:31Ça veut dire qu'enfin, le gouvernement de Gabriel Attal s'en ira
13:34parce qu'ils ont perdu les élections.
13:36S'ils avaient gagné, bien entendu qu'ils pourraient rester en poste.
13:39Mais c'est un fait, ils ont perdu, ils ne peuvent pas rester de force.
13:42Et donc, à Emmanuel Macron, je lui dis très sincèrement
13:45arrêtez de jouer avec l'avenir du pays.
13:48Votre jouet est certes cassé,
13:51mais malheureusement, c'est la réalité
13:53de ce que les Françaises et les Français ont été témés.
13:55Sur votre programme, vous proposez l'abrogation de la réforme des retraites.
13:58Est-ce que vous serez prêt à accepter
14:00les voix du Rassemblement national au Parlement
14:02pour abroger cette réforme si nécessaire ?
14:04Il y a plusieurs manières d'abroger cette réforme des retraites.
14:07C'est possible de le faire au moins en grande partie par décret
14:11et auquel cas, il n'y aurait pas besoin de passer par l'Assemblée nationale.
14:16Mais de manière générale, sur ce sujet comme sur d'autres sujets,
14:19bien entendu qu'il faut construire des majorités à l'Assemblée nationale.
14:22Sur chaque projet que nous allons faire,
14:24que ce soit le blocage des prix des produits de première nécessité,
14:27que ce soit l'augmentation des salaires,
14:30que ce soit davantage de planification écologique,
14:34bref, aussi la question de la rentrée scolaire,
14:37faire en sorte que la rentrée soit vraiment gratuite
14:40pour des millions de familles qui se retrouvent à avoir
14:42une tonne de frais à l'occasion de la rentrée.
14:44Sur tous ces sujets, nous irons à l'Assemblée nationale,
14:47nous proposons des projets de loi
14:49et charge au macroniste, à l'extrême droite,
14:51de se positionner et de dire s'ils sont pour ou contre.
14:54Et j'ai envie de dire que ce sera le moment où les masques tomberont
14:57et nous verrons s'il y a des majorités à l'Assemblée nationale.
15:00Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'il y a des majorités dans le pays
15:03pour mieux redistribuer les richesses, pour faire en sorte...
15:05Donc il peut y avoir, Manon Aubry, vous êtes toujours en direct
15:08sur Europe 1 et C News, il peut y avoir des majorités
15:11de projets, texte par texte, avec le Rassemblement national,
15:15avec la droite, avec les macronistes.
15:17Depuis le début, nous avons dit que nous irons devant l'Assemblée nationale
15:20avec le projet du nouveau Front populaire.
15:23Et nous leur dirons que, en toute hypothèse,
15:25le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune
15:27pour que les plus riches contribuent davantage que les plus pauvres,
15:30l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation des salaires,
15:33nous les soumettrons à l'Assemblée nationale
15:36et charge à chacune et à chacun en son âme et conscience
15:38de voter pour ou contre.
15:40Et j'ai envie de dire que, finalement, ce sera la grande clarté.
15:44Et je suis sûre que la pression populaire qui pourra s'exercer
15:47dans le pays en fonction et en faveur de cette meilleure redistribution
15:50des richesses aura aussi une incidence à l'Assemblée nationale
15:53et que ce programme sera très populaire.
15:55Le mot de la fin, Manon Brice, que vous souhaitez abroger la circulaire,
15:57interdisant le port de la veillée à l'école.
15:59Cela a été proposé par un député de votre camp. En un mot.
16:02Écoutez, nous avons toujours dit que nous étions en faveur de cette abrogation.
16:07Maintenant, je ne suis pas sûre que ce soit la première des priorités,
16:10si vous voulez mon avis.
16:11Je pense que la première des priorités est d'abord de répondre à l'urgence sociale
16:14et c'est ce à quoi nous nous attaquerons en premier lieu
16:17si nous arrivons au gouvernement dans les jours qui viennent.
16:19Vous voyez, mon si veut quand même dire quelque chose.
16:21Cela veut dire qu'aujourd'hui, dans un pays où on gagne les élections,
16:24on n'est pas sûr d'arriver au pouvoir.
16:26C'est quand même assez ubuesque qu'on arrive dans cette situation.
16:29Et donc c'est, aujourd'hui, le message principal auprès du Président de la République.
16:34Descendez de votre tour de ré.
16:35Regardez ce que les Françaises et les Français vous ont dit dimanche dernier.
16:38Merci beaucoup, Manon Brice.
16:39Merci à vous.

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