Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Et on continue de décrypter l'actualité jusqu'à 14h, sur Europe 1 avec vous Céline Géraud et vos invités du jour,
00:07le chroniqueur politique Jean-Michel Salvatore et l'écrivain et philosophe Nathan Devers.
00:11Alors on a parlé de la gauche, du centre, on a parlé de la droite, tiens, justement, et c'est ce qu'on appelle un rétropédalage d'urgence.
00:17Après les propos du secrétaire général du groupe RN à l'Assemblée Nationale, Renaud Labaye,
00:22qui affirmait que son parti ne censurerait pas automatiquement un gouvernement de gauche,
00:26eh bien Marine Le Pen a remis les pendules à l'heure une heure après,
00:30en disant que, justement, le RN censurera tout gouvernement où des LFI et des écologistes auraient des responsabilités ministérielles.
00:37Écoutez, Jean-Philippe Tanguy, député sortant RN, il était l'invité ce matin de Jacques Serret sur le sujet.
00:43Non mais nous, il n'y a jamais de doute, la ligne est toujours celle donnée par Marine Le Pen et Jordan Bardella, point final.
00:48Donc évidemment qu'on censurera un gouvernement avec les insoumis.
00:51Je vais vous donner un exemple.
00:52Un ministre insoumis ou même de gauche de l'intérieur peut immédiatement donner des instructions à la police
00:57pour changer de doctrine de défense et de doctrine du maintien de l'ordre
01:01et exposer la sécurité de nos gendarmes et de nos policiers aux voyous.
01:06Voilà, donc c'est pas du tout à prendre avec des pincettes
01:09et c'est pas comme laisser gouverner un gouvernement technique qui, malheureusement,
01:12même s'il ne correspond évidemment pas du tout à nos aspirations,
01:16pourrait au moins gérer les Jeux Olympiques et éviter que notre pays s'enfonce dans le chaos.
01:20Alors, Jean-Philippe Tanguy, ce matin sur Europe 1 avec Jacques Serret,
01:24alors il le dit, la ligne du Rassemblement National, c'est Jordan Bardella, Marine Le Pen.
01:29N'empêche, encore une fois, il y a un slalom géant, une rouge, une bleue,
01:34qui fait tâche quand même du côté du Rassemblement National, Nathan Devers.
01:37Bien sûr, ça fait tâche parce que ça montre bien, un, quelle est leur stratégie
01:40et deux, en quoi cette stratégie est vraiment une stratégie de vitrine ou de façade.
01:45Cette stratégie de la cravate bien célèbre, d'essayer d'arriver très polie,
01:50de jouer parfaitement les règles du jeu du Parlement
01:54et de créer une sorte de contraste avec le bordel, entre guillemets, qui viendrait comme ça de la gauche.
02:01Mais cependant, on voit bien que chez eux, il y a un côté vide à cela
02:05et que quand on se concentre vraiment sur leur comportement à l'Assemblée,
02:08par-delà le fait qu'ils ont mis des costumes et le fait qu'ils respectent, entre guillemets, les règles du jeu.
02:13Quand on regarde, par exemple, leur vote, eh bien, un parti qui se présente comme un parti social,
02:19défendant les intérêts des clashes populaires, on voit que, systématiquement,
02:23il a voté contre des avancées sociales, contre l'augmentation du sismique,
02:26l'indexation des salaires sur l'inflation, etc., etc.
02:29Il a systématiquement voté contre, par exemple.
02:31Deuxièmement, on voit qu'il y a un certain nombre de moments,
02:33il y en a eu plusieurs, même sur les deux dernières années,
02:36où les députés ERN n'ont eu aucun problème à voter pour des propositions émanant du macronisme
02:42et réciproquement, les macronistes n'ont pas été très embarrassés
02:45que des députés ERN puissent approuver certaines de leurs propositions.
02:49Donc, tout cela fait, si vous voulez, que, un, le Rassemblement National est dans une logique
02:55un peu de relativisme à l'Assemblée Nationale, en tout cas de façade,
02:59mais surtout que leur attitude, si on se concentre vraiment sur ce qu'ils font,
03:02on voit bien que c'est très très très différent de la musique qu'ils essayent de distiller
03:09dans leurs meetings et dans leurs discours politiques.
03:11Et ce, en dépit, effectivement, du message qui a été passé par Jordan Bardella,
03:16en disant, voilà, on est ensemble, on sort les personnages avec des CV un peu sulfureux,
03:23on a une ligne de conduite, on s'y tient, et derrière, crac, tout s'effondre,
03:26il y a un côté macomoulage, quand même.
03:28Oui, parce que je pense qu'à l'approche du pouvoir,
03:30le Rassemblement National prend conscience, quand même,
03:33qu'il lui manque une certaine crédibilité politique et économique,
03:39et je crois qu'il y a quand même l'idée de tordre le cou à un canard qui veut que,
03:44finalement, entre le programme de l'extrême gauche et le programme de l'extrême droite,
03:48finalement, il n'y a pas beaucoup de différences et que c'est un petit peu la même chose.
03:52Même si, comme Nathan l'a très bien dit, quand on regarde un petit peu ce qu'ils font au Parlement,
03:57ils votent plutôt comme un parti de droite, c'est vrai qu'il y a toujours cette image
04:01qui vient peut-être de Philippot, à l'époque,
04:05qui vient de cette idée que, finalement, l'électorat social, l'électorat populaire,
04:11l'électorat ouvrier votent pour le Rassemblement National,
04:14et donc il y a cette idée que, finalement, le Rassemblement National serait peut-être
04:19un parti de gauche d'un troisième type.
04:22C'est d'ailleurs ce que disait Bruno Le Maire pendant la campagne des législatives.
04:27Et donc, là, l'idée du Rassemblement National, c'est de se dire, là,
04:31il faut quand même qu'on soit un petit peu plus responsable,
04:33parce que sinon, on aura toujours ce plafond de verre qui nous empêchera.
04:37Et c'est vrai qu'on l'a vu pendant la campagne.
04:39Le second tour, oui, l'entre-deux-tours n'a pas été...
04:42Parce que Bardella, finalement, autant il a bien réussi sa campagne européenne,
04:47autant il a raté sa campagne législative, avec deux ou trois bêtises.
04:51Par exemple, sur la réforme des retraites, il a quand même dit
04:54qu'avec lui, on pourrait prendre sa retraite à 66 ans,
04:57parce qu'il n'avait pas bien préparé son truc.
04:59L'habit de nationalité aussi, ça a été un caillou dans la chaussure.
05:02Et puis, vous avez aussi d'autres choses.
05:04Vous avez, par exemple, le fait qu'on ne sait pas qui peut être ministre
05:07dans un gouvernement qui serait dirigé par Bardella.
05:09Donc, tout ça fait un petit peu improvisation.
05:12Parce que là aussi, ils ne sont pas programmés pour 2024.
05:16Peut-être qu'ils se préparent pour 2027.
05:18Et là, on rejoint ce qu'il se passe du côté d'Alephi.
05:21On sent qu'on attend.
05:22Et qu'on se dit, c'est peut-être un peu trop tôt pour nous.
05:24Attendons 2027.
05:25Et donc, là, c'est un petit peu ce que disait Lattent.
05:27La stratégie de la cravate, il faut continuer.
05:29C'est-à-dire qu'il faut continuer à se respectabiliser.
05:31Il faut continuer à travailler aussi.
05:33Et d'être un petit peu plus robuste sur le programme.
05:36Sur les idées.
05:37Et d'avoir aussi des élus locaux.
05:40Et puis, des élus qui peuvent être éventuellement capables d'être ministre.
05:43Et donc, tout ça ne se fait pas en soufflant dessus.
05:46Et donc, c'est vrai qu'ils vont avoir besoin d'un an, deux ans, trois ans pour y arriver.
05:49Voilà. Effectivement, une attente de verre, il y a du boulot.
05:51On travaille sur le fond et pas que sur la forme.
05:53Exactement. Il y a du boulot.
05:54C'est assez marrant d'ailleurs de voir un parti qui se professionnalise
05:57entre guillemets depuis dix ans.
05:58Comme si c'était si difficile que ça.
05:59Quand on travaille dans la politique.
06:00Quand on est élu.
06:01Quand on est député.
06:02Quand on se présente à des élections.
06:04D'être professionnel.
06:05C'est assez marrant.
06:06Mais sur le fond des choses d'ailleurs, ce cafouillage.
06:08De ne pas savoir comment voter.
06:11Montre bien qu'ils sont dans une situation comme un boxeur après un chaos.
06:15Si vous voulez quand même, cette élection législative.
06:18D'ailleurs, ils ont eu du mal.
06:20On le sent qu'ils sont encore touchés.
06:21Vous avez raison de faire la comparaison avec la boxe.
06:23Parce qu'on les sent sonnés.
06:24Ils sont sonnés.
06:25Et pourquoi ils sont sonnés ?
06:26Parce que beaucoup d'observateurs.
06:28Quand Macron a fait la dissolution.
06:29D'ailleurs, on reprochait à Emmanuel Macron.
06:31D'offrir la victoire au Rassemblement National sur un plateau d'argent.
06:34Ils étaient quand même donnés gagnants.
06:36C'est quand même la première fois dans l'histoire de France.
06:38Que à peu près tous les observateurs politiques disaient.
06:40Qu'il y avait non seulement un risque.
06:42Mais une probabilité importante.
06:44Que Matignon revienne à Jordan Bardella.
06:46Et si vous voulez dans ces conditions.
06:48Avoir en plus un Rassemblement National.
06:50Qui avait ce projet Matignon.
06:52Ce plan Matignon.
06:53Quand on a vu les candidats.
06:55Qu'ils ont sortis dans un certain nombre de circonscriptions.
06:57Qui étaient incapables de répondre à des questions.
07:00Élémentaires sur leur programme.
07:02Qui étaient pour certains.
07:04Avaient des profils extrêmement sulfureux.
07:06L'une disant qu'elle avait un ophtalmo juif.
07:08Et un dentiste arabe.
07:09Ou l'inverse.
07:10Je ne sais plus.
07:11Des choses comme ça.
07:12D'autres.
07:13Une photographie avec une casquette.
07:14Oui, ils n'étaient pas coachés.
07:15Mais ce n'est même pas seulement pas coachés.
07:17C'est lunaires.
07:18Pas castés.
07:19Et si vous voulez.
07:20Machiavel explique bien dans Le Prince.
07:22Qu'un politique.
07:23Pour lui.
07:24La chance.
07:25Ça doit être une vertu.
07:26Ça doit être un talent.
07:27La fortuna.
07:28Avoir de la chance.
07:29Ce n'est pas quelque chose.
07:30Si vous voulez.
07:31Qui nous tombe dessus.
07:32C'est le talent des politiques.
07:33Et là ce qui est drôle.
07:34C'est que le Rassemblement National.
07:35A objectivement eu de la chance.
07:36Au moment de cette dissolution.
07:37Et celles des précédentes années.
07:38Mais qu'il n'a même pas été capable.
07:39De saisir la chance qu'il a eue.
07:40Comme si vous gagnez au loto.
07:41Et que vous perdez votre ticket.
07:42C'est exactement ça.
07:43Oui, mais Nathan.
07:44Je pense que.
07:45Michel Salvatore.
07:46On peut se demander.
07:47On peut se demander.
07:48Si finalement.
07:49Ils n'ont pas eu la chance.
07:50De ne pas accéder au pouvoir.
07:51Tout de suite.
07:52Parce qu'ils étaient tellement.
07:53Pas préparés.
07:54Que finalement.
07:55Peut-être que pour Marine Le Pen.
07:56Qui elle.
07:57Veut devenir présidente.
07:58En 2027.
07:59Ça aurait été extrêmement difficile.
08:00Si Jordan Bardella.
08:01Avait fait la preuve.
08:02De son incompétence.
08:03De son impréparation.
08:04De son improvisation.
08:05Et donc d'une certaine façon.
08:07C'est vrai que.
08:08Bon.
08:09Au soir du deuxième tour.
08:10Marine Le Pen.
08:11Disait que c'était.
08:12Une victoire différée.
08:13Je ne sais pas si elle a raison.
08:14Mais moi j'ai quand même le sentiment.
08:15Qu'ils ont plutôt eu de la chance.
08:16Là-dessus.
08:17Parce que.
08:18Même s'ils pensent.
08:19Toute la campagne.
08:20Des européennes.
08:21Ils ont demandé.
08:22La dissolution de l'Assemblée Nationale.
08:23Évidemment.
08:24Que lorsque le Président de la République.
08:25L'a annoncé.
08:26Ils étaient.
08:27Saisis.
08:28Saisis d'effroi.
08:29Parce qu'ils n'étaient absolument pas prêts.
08:30Et on l'a vu.
08:31Ils changeaient de statut.
08:32Ils ont basculé dans une autre dimension.
08:33D'un parti d'opposition.
08:34Ils devenaient.
08:35Partis potentiellement.
08:36Qu'ils pouvaient prendre les clés du camion.
08:37Exactement.
08:38Et ça.
08:39Ça change la donne.
08:41de la compétence.
08:42Ou de la préparation.
08:43C'est vrai que Marine Le Pen.
08:44Elle a aussi une singularité.
08:45Dans le paysage politique.
08:46C'est que c'est.
08:47La seule personne politique.
08:48De premier plan.
08:49Dont.
08:50L'impréparation.
08:51Voire l'incompétence.
08:52Avait été révélée.
08:53Au grand jour.
08:54Dans un moment.
08:55Qui était central.
08:56Qui était juste le débat.
08:57De l'entre-deux-tours.
08:58D'une élection présidentielle.
08:59Ou si vous voulez.
09:00Mais elle a appris quand même.
09:01Oui.
09:02Mais justement.
09:03C'est ce que j'allais dire.
09:04C'est que normalement.
09:05N'importe quelle.
09:06Personne politique.
09:07Aurait eu la même chose.
09:08Immédiate.
09:09Et il est vrai.
09:10Que Marine Le Pen.
09:11Et le Rassemblement National.
09:12Leur impréparation.
09:13Est montrée.
09:14Au grand jour.
09:15Chaque fois.
09:16Qu'ils sont.
09:17Sur la porte du pouvoir.
09:18Et pourtant.
09:19Ils arrivent quand même.
09:20A renaître.
09:21A faire comme si.
09:22Merci beaucoup.
09:23Nathan Devers.
09:24Jean-Michel Salvatore.
09:25Évidemment.
09:26Tous ces sujets.
09:27Liette Deval.
09:28Les brosseras.
09:29De 16h à 18h.
09:30Pierre De Villeneau.
09:31Ce soir à 19h.
09:32L'actualité ne s'arrête jamais.
09:33Sur Europe 1.
09:34Nous on se retrouve.
09:35Lundi.
09:36Évidemment.
09:38Merci.
09:39Et à propos d'étoiles.
09:40Cet été.
09:41Les étoiles d'Europe 1.
09:42Sont de retour.
09:43C'est le rendez-vous que nous propose.
09:44Didier Barbeau.
09:45Il vient tous les samedis et dimanches.
09:46De 10h à 11h.
09:47Un portrait intime.
09:48Et en musique.
09:49Des grands noms de la chanson française.
09:51Aznavour.
09:52Johnny Hallyday.
09:53France Gall.
09:54En tout cas.
09:55Des artistes.
09:56Et des amis.
09:57Dont il a croisé la route.
09:58Et qu'il nous raconte.
09:59A travers des témoignages.
10:00Très personnels.
10:01Demain.
10:02Il mettra un petit coup de projecteur.
10:03Même un gros coup de projecteur.
10:04Sur Jen Birkin.
10:05Voilà.
10:06Le livre extraordinaire.
10:07De Pierre Belmar.
10:08Avec deux superbes histoires.
10:09Dont l'une.
10:10Vous connaissez certainement.
10:11Thérèse d'Equerrou.
10:12Oui.
10:13Le livre de François Moriac.
10:14Mais il y avait la vraie Thérèse d'Equerrou.
10:15Ah très bien.
10:16C'est super passionnant.
10:17Ce sera juste après.
10:18Juste après les infos de 14h.