• il y a 5 mois

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:00Europe 1-13h, avec Céline Géraud. Jusqu'à 14h on décrypte l'actualité, toujours en compagnie d'Eugénie Bastier et d'Olivier D'Artigolle et peut-être aussi avec un auditeur d'Europe 1.
00:10Absolument, un auditeur Jean-Philippe qui nous écoute dans l'Inde. Bonjour Jean-Philippe.
00:14Bonjour mesdames, Géraud et Bastier, bonjour Monsieur D'Artigolle.
00:17Merci d'être avec nous en direct dans Europe 1-13h. Vous nous écoutez donc dans l'Inde et là on va évidemment parler du Rassemblement National.
00:24On se pose la question comment continuer à convaincre les électeurs à voter Rassemblement National malgré tout ? Je vous la pose la question.
00:31C'est tout à fait la bonne question effectivement parce que moi je suis sympathisant RN. J'avoue que j'ai été complètement sidéré par les résultats.
00:39Je ne m'attendais pas à une majorité absolue. J'espérais une majorité relative et alors là les résultats m'ont complètement sidéré, m'ont laissé pantois.
00:52Ce qui m'a amené à m'interroger justement sur la maturité politique des électeurs, y compris la mienne, j'entends, puisque moi-même j'ai été influencé par les sondages, par un certain nombre d'informations.
01:05Mais je m'interrogeais surtout sur la globalité de la couverture de l'information par les médias qui parfois, voire souvent, à mon sens, peuvent influencer les électeurs.
01:19Je prends un exemple tout simple, comment couvrir les événements de romance urinaire avec le meurtre de Thomas.
01:29Beaucoup ont parlé d'une simple rixe, donc assimiler ça à un fait divers alors qu'à mon sens il s'agit d'un fait de société et plus d'un règlement de compte.
01:41Oui, il y a une balance malgré tout Jean-Philippe, parce qu'on nous accuse aussi parfois, certains médias, de favoriser le vote RN. Donc ça marche dans les deux sens.
01:51Revenons sur le fond. Pour vous, à votre avis, quel est le plafond de verre que doit dépasser le RN ?
02:00Eh bien c'est d'abord la conviction, éviter de commettre des erreurs. Monsieur Paul l'a dit dans une émission précédente ce matin, je pensais exactement la même chose.
02:09Ils n'ont pas le droit à l'erreur au RN. Tout le monde les observe, tout le monde les tacle dès à la moindre erreur, même minime.
02:16Donc ils n'ont pas le droit à l'erreur. Il faut qu'ils soient rigoureux, tant dans leur présentation, ce qui est déjà plus ou moins fait, dans l'investiture de tous les candidats.
02:29Éviter des erreurs qui ont été montées en épingle, des erreurs de certains candidats montées en épingle, qui évidemment ont eu un impact extrêmement néfaste.
02:39Donc il y a ce problème-là. Éviter les reculades et coordonner la communication. Je crois que c'est dans la communication que le problème existe encore.
02:47Merci beaucoup Jean-Philippe pour votre appel. Merci de nous écouter Europe 1 13h. Restez bien avec nous.
02:53On va continuer à parler du Rassemblement National avec vous Olivier Lartigolle et Eugénie Bastier. Est-ce que le RN a commis des erreurs entre le premier tour et le second tour ?
03:01Oui je pense qu'il a commis des erreurs. Effectivement. Tout le monde pensait aux législatives de 2022 où ils avaient fait 89 députés alors qu'on en attendait beaucoup moins.
03:10Sauf que les yeux n'étaient pas du tout braqués sur eux. Le théâtre antifasciste n'avait pas été mis en branle. Et là on a eu un théâtre antifasciste qui a été martelé matin, midi et soir.
03:19Et ce théâtre antifasciste a rencontré le guignol de l'incompétence. C'est-à-dire qu'à la fois on a eu d'un côté un procès en diabolisation qui a rencontré l'échec de la crédibilité.
03:30Le RN a quand même fait des grosses erreurs dans cette campagne. La première je pense c'est que ses candidats n'étaient pas prêts. Ils n'avaient pas des candidats crédibles, convaincants.
03:41Souvent faibles quand ils n'étaient pas porteurs de dérives racistes et antisémites pour certains. Et évidemment ça a été monté en épingle.
03:50Donc il n'y avait pas effectivement cette crédibilité des candidats. Donc là il y a quelque chose qui ne fonctionnait pas.
03:55Et la deuxième erreur à mon avis c'est la question de la binationalité qui a été un sujet dans l'entre-deux-tours.
04:01Qui n'était même pas dans le programme officiel du RN pour ses législatives mais qui a été sorti par un des porte-parole et qui a ensuite été assumé maladroitement par le RN.
04:11Et qui a effrayé un certain nombre de français, notamment des français titulaires de double nationalité.
04:17C'était une mesure à la fois inutile et effrayante. Et à mon avis ils ont souffert de ces erreurs.
04:23Olivier Dardigolle, comment est-ce que vous analysez cette défaite du RN ?
04:28Vous avez une proposition de loi organique déposée par Marine Le Pen le 24 janvier de cette année sur la citoyenneté et l'immigration.
04:37Où la question de la binationalité est posée d'une manière encore plus rugueuse, plus dure que ce que ne l'a exprimé Jordan Mardela.
04:45Mais en effet sur la binationalité je rejoins ce qui a été dit.
04:48Il a fallu attendre un bon moment pour savoir très précisément ce qu'étaient les derniers arbitrages sur la réforme des retraites concernant l'alliance RN-ciotiste.
04:59Il y a eu en effet, et pas que sur les simples doigts d'une main, des cas médiatisés de candidats exotiques pour être le plus correct et sympathique possible.
05:13Avec des CV, oui.
05:14Et avec des candidats, j'ai quelques exemples en tête, qui ne connaissaient véritablement pas la réalité de la circonscription et du territoire sur lequel ils se présentaient.
05:23Bon, ça fait tout ça, donc ça crée un petit sentiment.
05:26Étaient-ils véritablement prêts ?
05:28Alors qu'ils avaient survendu dans les semaines avant le plan Matignon, qui devait véritablement faire, qui laissait croire que tous les boulons étaient serrés.
05:36Ça n'était pas véritablement la réalité.
05:38Bruno Bill, député du Pas-de-Calais, proche de Marine Le Pen, qui dit que l'ERN doit faire son examen de conscience.
05:43Est-ce qu'on en est là ?
05:44Oui, évidemment.
05:45Après, la question que je me pose aujourd'hui, c'est quelle va être la réaction des électeurs ERN ?
05:50Est-ce qu'ils vont être en colère et davantage en colère et davantage déterminés à faire gagner Marine Le Pen en 2027 ?
05:55Ou est-ce qu'ils vont être déçus et se dire, finalement, ce n'est pas dit ?
05:59Encore raté.
06:00Caramba, encore raté.
06:01Et nous n'arrivons jamais au pouvoir avec Marine Le Pen.
06:04Mais j'ai quand même la mémoire longue.
06:07Et je me rappelle qu'on avait dit exactement la même chose en 2017, lorsqu'elle avait raté son débat avec Emmanuel Macron dans l'entre-deux tours.
06:13On la voyait à terre, complètement.
06:16Et d'ailleurs, Marine Le Pen l'a dit hier, elle a dit, j'en ai vu d'autres.
06:18Les échecs, je sais ce que c'est.
06:20La vague est montée moins haut que prévu, mais elle va continuer à monter.
06:23Mais à chaque fois qu'on déclare Marine Le Pen et l'Organisation nationale mortes et enterrées,
06:27il remonte encore plus fort qu'attendu.
06:30Donc, méfions-nous, nous ne les entendrons pas trop vite.
06:33Parce que ce parti a de la ressource et il mobilise.
06:36Il a un électorat captif, qui sera très difficile d'aller lui arracher.
06:42Même si une personnalité de droite qui parle d'immigration,
06:45qui a les mêmes idées que sur les frontières, sur la nation,
06:49il va être très compliqué pour cette personnalité d'aller arracher le vote populaire
06:53et le vote des classes moyennes à Marine Le Pen, qui les tient.
06:55Et c'est là où je dis que le régime est peut-être bloqué.
06:58C'est qu'une personnalité qui détient une partie de l'électorat de façon captive
07:02est empêchée d'accéder au pouvoir.
07:05Et c'est une cocotte minute.
07:07Et une réalité, l'ORN en 2017, c'est deux députés.
07:11Depuis hier soir, c'est 143 députés.
07:14C'est rarement vu sur une période aussi courte sur le plan parlementaire, première chose.
07:20Et deuxième chose, peut-être que ce qui se passe n'est pas une opération si négative que ça
07:25pour Marine Le Pen et 2027.
07:27Justement, on va en parler juste après.
07:29Juste après, ce que va dire Louis Alliot, vous allez l'entendre,
07:33c'est le maire Rassemblement National de Perpignan.
07:35Selon lui, l'ORN reste dans une bonne dynamique.
07:38On reste le premier parti, et à l'Assemblée Nationale, le premier groupe politique.
07:43Parce que tout le monde parle du nouveau Front Populaire,
07:45mais une fois l'Assemblée, Mélenchon aura ses 70 députés.
07:49L'EPS, ses 70 députés.
07:51Les Verts, je ne sais pas combien, 20 ou 30 députés.
07:53Donc, on voit bien que l'Assemblée, déjà, va avoir un nouveau visage.
07:57Donc, nous, nous sommes quand même sur une dynamique, que l'on veuille ou non,
08:00par rapport à 2022, mais c'est vrai que nous avons été bloqués
08:04par cette espèce d'arc contre-nature, soit-disant républicain,
08:08qui fait qu'aujourd'hui, nous allons avoir une politique,
08:12ou une absence de politique, qui sera préjudiciable au pays.
08:14Oui, Aliou, le maire Rassemblement National de Perpignan,
08:17sous cette dynamique, cette spirale,
08:19est-ce qu'il ne manque pas une incarnation, aujourd'hui, forte ?
08:22Parce qu'est-ce que Jordan Bardella, c'est la bonne personne ?
08:25La question a pu se poser sur la dernière ligne droite.
08:29Mais, encore une fois, nous sommes dans une situation politique
08:34où, véritablement, personne ne peut faire de pronostic sur la longue durée.
08:38Le RN s'est installé comme une force d'alternance politique,
08:45ce qui n'était pas dans la culture du FN.
08:49Le tout est de savoir comment vont réagir les 10 millions d'électeurs du premier tour.
08:56Ce que disait Eugénie, voilà.
08:58Oui, sur la manière dont ça s'est passé au second.
09:01On peut contester parfois ces désistements,
09:04mais les électeurs, dans 450 circonscriptions,
09:08avaient un bulletin RN à porter de main pour ce second tour.
09:11Par-delà les appels, les désistements, ce qui s'est passé dans l'entre-deux-tours,
09:15ils avaient la possibilité de donner au RN majorité relative ou absolue.
09:20Ils n'ont pas souhaité le faire.
09:22En attendant, dans cette élection législative,
09:25il y a un parti qui retrouve des couleurs,
09:28c'est les Républicains.
09:30Quel avenir désormais pour les Républicains selon vous, Eugénie Bastier ?
09:34Les Républicains ont choisi de ne pas s'allier avec le RN,
09:40mais ils ont quand même bénéficié dans leur survie
09:43des désistements de nombreux Macronistes.
09:48Emmanuel Macron, le camp présidentiel,
09:51n'a pas présenté de candidats dans beaucoup de circonscriptions face aux Républicains.
09:55C'est aussi pour ça qu'ils s'en sortent.
09:56Ils ne s'en sortent pas sur leur ligne ni-ni,
09:58mais sur une ligne qui est objectivement dépendante du camp macroniste.
10:03Ce qui rend la position de Laurent Wauquiez à la fois très intéressante et très délicate,
10:08parce qu'il est à la tête d'un parti pivot.
10:13Est-ce qu'il va décider soit de rester dans son coin en attendant 2027,
10:17en espérant que la droite puisse profiter du chaos,
10:20soit se mouiller les mains et aller au gouvernement
10:24pour empêcher que la gauche dirige le pays ?
10:26Une gauche qui est absolument contraire à ses convictions.
10:29Est-ce qu'il fera passer les intérêts du pays avant les intérêts de son parti ?
10:32On le saura dans les quelques jours qui viennent.
10:3446 députés à LR, ça reste pour eux un résultat plutôt satisfaisant.
10:41Il ne faut pas oublier ce qui est le déchirement.
10:43Il y a eu Éric Ciotti aussi qui s'est bien planté.
10:45Oui, le cataclysme pour une famille politique
10:48de voir son président partir avec armes et bagages du côté de RN.
10:52L'opération Ciotti, il faudra l'évaluer.
10:55Il y avait à peu près 80 circonscriptions.
10:59Il termine je pense à 15 ou 16.
11:0214 exactement.
11:04Je ne sais pas si c'est une opération très profitable.
11:06Je pense que Jordan Bardella pensait que la vendange allait être plus généreuse.
11:10Il n'y a que 39 LR, et il y a 26 diverses droites
11:15qui sont des étiquettes.
11:17Beaucoup se sont détachés de l'étiquette LR.
11:20Ce qui sera très intéressant à voir,
11:22c'est le comportement des LR dans les coalitions à venir.
11:24On va justement écouter Stéphane Lerudulier
11:27à propos de ce parti
11:29et de l'idée de respecter justement
11:32cette rupture idéologique avec d'autres alliances possibles.
11:35Soulagement et surtout satisfaction.
11:37On voit que nos candidats, grâce je pense à l'ancrage territorial,
11:41au travail de terrain,
11:43ont mieux fait que résisté
11:45puisqu'on a même une légère évolution par rapport à 2012.
11:49C'est la première fois qu'il y a un léger rebond
11:53pour la droite républicaine par rapport à 2022.
11:55La tâche est encore immense
11:57parce qu'il va falloir reconstruire notre famille politique,
12:00reconstruire la droite républicaine dans son ensemble
12:03pour être prêt pour les prochaines échanges.
12:06Stéphane Lerudulier, sénateur Les Républicains,
12:09qui parle justement de cette...
12:11Non mais la question est simple pour la droite.
12:13Aujourd'hui veut-elle gouverner avec les macronistes
12:15pour empêcher la gauche de gouverner
12:17ou veut-elle rester dans son coin
12:19en espérant, en pariant sur l'effondrement du pays
12:22pour revenir en 2027 ?
12:24Je pense que c'est un choix de responsabilité qui se pose aujourd'hui.
12:27Les LR ont tendance à s'enfermer dans leur ligne d'indépendance
12:32en espérant qu'un jour on les rappellera au pouvoir
12:34comme De Gaulle en 1958.
12:36En attendant si...
12:38Après l'échec de la présidentielle, on peut dire quand même
12:40qu'ils retrouvent légèrement des couleurs.
12:41Oui, mais que vont-ils faire de ce semi-succès ?
12:44Vont-ils laisser les clés du gouvernement à la gauche
12:47par refus de s'allier avec Emmanuel Macron ?
12:49C'est la question que je me pose aujourd'hui.
12:51Il semblerait que le président de la République
12:53ait commencé ses consultations aujourd'hui
12:55par les chapeaux à plumes LR.
12:57Donc nous verrons la manière
12:59dont cela peut se traduire ou pas.
13:01A votre avis, il y a des possibilités
13:03de rebonds, d'alliances,
13:06où ça va être...
13:08Parce que c'est quand même le...
13:10J'ai lu dans la presse
13:12que sur son dernier entretien, Gérard Larcher
13:14qui a été un peu échaudé de ne pas avoir été
13:16véritablement consulté dans la décision de la dissolution
13:18face à Emmanuel Macron sur le dernier entretien
13:20avait fait le boeuf.
13:21Ce qui consiste à avoir un visage assez impassible
13:23et à ne rien laisser paraître de ses émotions.
13:25Mais peut-être que Gérard Larcher ou d'autres
13:27vont être un peu plus ouverts à l'évolution
13:29de la situation politique.
13:30Vous savez, il y a en politique aussi
13:32du temps, un timing, un tempo.
13:34Et peut-être que LR fait ce que tout le monde fait aujourd'hui.
13:37Il réfléchit à la situation et il analyse.
13:39En deux secondes.
13:40Dernier mot, je pense que dans une France,
13:42une assemblée ingouvernable, il reste une option
13:44à Emmanuel Macron.
13:46Ça a été soulevé par l'historien Raphaël Dohan.
13:48C'est la question du référendum.
13:50Il pourrait gouverner par référendum.
13:51Après tout, c'est un outil que lui permet la Ve République.
13:53Puisque l'Assemblée ne nous donne rien
13:55et aucun gouvernement,
13:57faire passer des mesures et des lois importantes
13:59par référendum en consultant directement
14:01le peuple français, ça pourrait être une fond de sortie.
14:03Mais il faudrait élargir par un changement constitutionnel
14:05le périmètre de référendum.
14:07Il y a beaucoup de choses qui rentrent dans ce périmètre.
14:09À suivre en tout cas.
14:11Ça nous permet des débats enflammés encore sur Europe 1.
14:13Merci à tous. On se retrouve évidemment demain
14:1516h, Eliott Deval, 18h, Punchline.
14:1719h, Europe 1 soir avec Claire Devineau.
14:19Et à demain.
14:21Et demain, Céline, le décryptage de l'actualité.
14:23C'est aussi avec votre consoeur, Laurence Ferrari.
14:25Elle nous donne rendez-vous dans Europe 1 Matin
14:27du lundi au jeudi pour la grande interview
14:29Europe 1 C News.
14:31Entretien sans concession à retrouver à 8h10
14:33sur Europe 1. Et demain,
14:35on reçoit Manuel Bompard de la France Insoumise.
14:37Bon après-midi, bel été.
14:39Avec nous dans un instant, c'est
14:41Christophe Ondelat pour Ondelat Raconte.
14:43Aujourd'hui, une histoire d'emprise.
14:45Emprise sur toute une famille en plus.
14:47Et ce sera juste après les infos d'Emilie Dez. A tout de suite.

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