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  • 11/07/2024
Génomie

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Transcription
00:00Bonjour, aujourd'hui on va parler de génétique, et pour cela je suis en compagnie de Jean-Christophe Boitin.
00:13Bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Alors cette année, évolution faite les dix ans de la génomique.
00:19Est-ce que vous pourriez me parler un petit peu de l'évolution en dix ans de cette technique ?
00:27C'est d'abord un formidable parcours pendant dix ans, puisqu'on est arrivé sur une valorisation de la connaissance liée à la médecine humaine.
00:36Et dans cette valorisation de la connaissance, les équipes scientifiques au service des éleveurs ont été pionnières au niveau européen
00:44pour mettre au point l'ensemble de la sélection possible grâce à la connaissance du génome et donc à la génomique.
00:53On a combien d'animaux à peu près aujourd'hui génotypés ?
00:56Aujourd'hui, au niveau français, on génotype 300 000 animaux par an, et en cumulé au niveau européen, on approche les 3 millions d'animaux.
01:03Et donc c'est vraiment un défi que les équipes scientifiques ont relevé, puisque la génomique c'est quoi ?
01:10C'est connaître le patrimoine génétique des animaux, et puis les mettre en relation avec la réalité du terrain,
01:17les performances qui sont enregistrées, de manière à pouvoir extrapoler.
01:22C'est-à-dire que dès un jeune animal, on va pouvoir savoir quel est son potentiel génétique par rapport à ce que ses gènes, son patrimoine génétique,
01:32a déjà exprimé dans la population, dans la vraie vie.
01:35Si au début c'était peut-être perçu comme quelque chose de très complexe, aujourd'hui c'est devenu un véritable outil de pilotage dans les élevages ?
01:42C'est un outil de pilotage à deux niveaux.
01:45C'est à la fois un outil de pilotage parce qu'on a accès à des schémas de sélection qui sont de plus en plus précis et plus complets,
01:52et puis à la fois parce que c'est un outil pour piloter les femelles.
01:57A l'échelle des femelles, un éleveur peut avoir le patrimoine génétique de sa femelle, un profil complet sur l'ensemble des caractères,
02:07très précis sur l'ensemble des postes élémentaires, pour avoir une connaissance du potentiel technique et économique d'un animal dans son troupeau.
02:17Et du coup, ça devient un atout extraordinaire pour sélectionner dans son troupeau,
02:22puisqu'on peut identifier quels sont les animaux qui répondent le mieux aux objectifs de l'élevage,
02:27et les favoriser pour créer le renouvellement en utilisant l'aspect sexé sur ces femelles-là.
02:33Et pour les femelles qui correspondent moins aux objectifs, les valoriser à travers la production d'un coproduit viande,
02:41et en évitant de produire la prochaine génération à partir de ces femelles-là.
02:46Et pour autant, ça a commencé la génomie sur la voie mâle en fait ?
02:51Alors ça a commencé par la voie mâle puisque dans un premier temps, la technologie était coûteuse,
02:58et donc ce sont les schémas de sélection qui dans un premier temps ont utilisé cet outil,
03:02et en quelques années, ça a permis d'évaluer, au lieu d'évaluer 600 taureaux au niveau du schéma évolution par an,
03:08qui est dans le système antérieur, on est passé à plus de 3000 taureaux évalués dès leur plus jeune âge.
03:14Et côté femelles, on arrive aujourd'hui au niveau d'évolution à 120 000 femelles qui sont évaluées,
03:19pour partie par le schéma de sélection, et de plus en plus par les éleveurs.
03:23Ce qui ouvre d'autant plus la possibilité d'identifier des ressources des femelles d'un très bon niveau,
03:29très intéressant, que ce soit dans le domaine de la production, de la morphologie, de la santé,
03:34et donc du coup de pouvoir les privilégier pour produire des reproducteurs,
03:39des taureaux qui apportent du progrès génétique dans les élevages, qui est la finalité au final.
03:44Alors concrètement, ça coûte combien pour un éleveur le génotypage ?
03:48Le génotypage est devenu de plus en plus accessible, les coûts ont été divisés par 4 par rapport à il y a 10 ans.
03:53Donc aujourd'hui, un éleveur de 100 vaches pour génotyper son troupeau, c'est environ 1200 euros.
04:00Et par contre, son retour sur investissement est bien supérieur,
04:05puisque entre l'investissement dans des technologies de renouvellement comme le génotypage et la semence hexée,
04:11on arrive à peu près à un investissement de 2000 euros pour 100 vaches.
04:16Le retour sur investissement mesuré dans les exploitations, et encore la semaine dernière,
04:20sur un cas très concret, se mesure à plus de 10000 euros en retour sur investissement net.
04:26Alors ça passe par quoi ?
04:28Ça passe pour moitié par le coproduit viande, généré sur les femelles de moindre intérêt pour le renouvellement,
04:35et pour l'autre moitié sur le progrès génétique obtenu sur la génération suivante.
04:40C'est-à-dire la capacité des femelles à être plus efficaces, soit parce qu'elles sont plus résistantes et supérieures en santé,
04:46soit parce qu'elles ont plus de taux, plus de TP, plus de TB.
04:51L'exemple de l'élevage que je vous citais était un gain lié à la génétique de plus de 1 point de TP sur 7 ans,
04:59et 1,5 point de TB sur 7 ans, ce qui fait qu'au niveau de la paie et du lait, c'était très concrètement tout à fait palpable.
05:06Est-ce qu'on ne se bride pas à se fier qu'à la génomie, justement ?
05:12Dans la sélection, c'est à la fois le charme et la limite. On n'a jamais une connaissance absolue.
05:19Par contre, ce qui est super intéressant, c'est qu'on a une précision qui est deux fois plus importante sur deux fois plus de caractères que dans une sélection classique.
05:30Donc on a beaucoup plus de possibilités d'identifier des animaux d'intérêt,
05:35à la fois le fait qu'ils existent, puisqu'on va faire une analyse, on va mieux les connaître,
05:41et également parce qu'on va pouvoir identifier des animaux d'intérêt sur des nouveaux critères qu'on ne savait pas identifier auparavant.
05:48Je prends des exemples sur des nouveaux postes qui sont arrivés récemment en termes d'innovation.
05:55On sélectionne désormais sur la santé du pied, sur l'acétonémie, sur la durée de gestation.
06:01On commence à sélectionner sur l'efficience alimentaire.
06:05Ce sont des caractères qui, jusque-là, n'étaient pas du tout sélectionnés,
06:09car les bases de données, la collecte de données était insuffisante pour pouvoir sélectionner dessus dans un système dit de testage.
06:20Donc on cible encore mieux les animaux aujourd'hui, puisqu'on a encore plus d'informations sur les animaux au sein d'un troupeau.
06:27On va pouvoir identifier des animaux d'intérêt que l'on n'aurait peut-être pas regardé sous le simple rapport de production.
06:34Justement, comme cette année, les 10 ans de la génomie-évolution prévoient plusieurs événements sur l'année, c'est ça ?
06:42Pendant un an, on va valoriser et capitaliser sur les expériences d'éleveurs.
06:47On a plus de 200 éleveurs qui ont commencé dès la première année.
06:51Aujourd'hui, on a à peu près 3000 éleveurs qui génotipent et tous sont intéressés par ces premières expériences.
06:58Comme je vous le disais, on en voit le bénéfice en termes de progrès génétique au bout d'une à deux générations.
07:04Ce qui fait qu'on observe aujourd'hui que les éleveurs qui ont commencé à génotyper dès le début,
07:09aujourd'hui, ils ont une supériorité de leur femelle de renouvellement de 7 points d'isu.
07:16Plus concrètement, une efficacité économique de 35 euros par vache et par an en termes de supériorité et d'efficience économique du troupeau.
07:25On va essayer de suivre ça. Merci Jean-Christophe Boitin pour cette intervention.
07:29Avec plaisir et bienvenue pendant un an de découvertes et de cas concrets et d'exemples d'éleveurs et de réussite d'éleveurs.
07:36Retrouvez un prochain reportage sur la génomie sur WebAgri.
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