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00:00Rivalité au sommet entre Niamey et Abuja alors que les chefs d'Etat et de
00:04gouvernement d'Afrique de l'Ouest se retrouvent au Nigeria ce dimanche une
00:07autre réunion s'est tenue plutôt au Niger en présence des chefs militaires au
00:11pouvoir au Burkina Faso et au Mali. Les trois états forment depuis 2023 une
00:15alliance des états du Sahel et s'unissent au sein d'une confédération.
00:19Le journaliste et spécialiste du Sahel Sidi Kabbah était notre invité un peu
00:22plus tôt.
00:27En septembre 2023 après les trois pays du Niger, le Burkina et le Mali qui ont
00:38estimé que la CEDEAO a manqué de solidarité d'abord envers les pays dans
00:44la lutte contre le terrorisme ensuite en choisissant de leur imposer des
00:49sanctions plutôt que de les accompagner ces trois pays se sont
00:52regroupés dans l'alliance des états du Sahel qui vient de devenir je pense que
00:57c'est un fait important la confédération des états du Sahel et qui pourrait
01:00évoluer pour devenir la fédération des états du Sahel donc ces trois pays ont
01:05décidé de se mettre ensemble pour lutter contre le terrorisme en choisissant de
01:10bâtir une architecture de paix et de sécurité commune c'est à dire que les
01:14trois armées vont travailler ensemble pour lutter contre le terrorisme
01:18ensuite ce qui est important à partir du sommet de Niamey ce que par la
01:22dimension sécuritaire et militaire va s'ajouter tout ce qui concerne le
01:27développement tout ce qui concerne l'économie et je crois qu'un fait
01:31important dans la déclaration finale de Niamey c'est que les pays ont dit qu'ils
01:35envisagent d'avoir des instruments monétaires souverains pour
01:39financer leur développement à mon avis il faut voir derrière cela la possibilité
01:44qu'ils créent une monnaie commune des états de l'alliance du Sahel.
01:47Je reviens d'abord sur l'argument sécuritaire en quoi ils parviendraient à lutter contre la
01:53menace djihadiste aujourd'hui alors que par le passé ça n'a pas été possible et
01:56ça n'a pas été possible non plus avec la CDAO.
02:00Ce qui a manqué par le passé et qui explique l'échec y compris pendant la
02:04présence des forces étrangères c'est l'absence de construction d'une
02:07solution régionale transnationale les pays avaient lutté jusqu'ici
02:11individuellement le Niger avec le soutien extérieur à l'époque avant le
02:16coup d'état le Mali avec son soutien il n'y avait pas en réalité la volonté de
02:22construire une réponse transnationale aujourd'hui les pays de l'AS sont allés
02:26beaucoup plus loin que la construction d'une réponse transnationale en faisant
02:30des opérations armées conjointes contre les groupes djihadistes puisque la
02:34stratégie des djihadistes était d'attaquer le Niger et se replier au Burkina ou
02:38d'attaquer le Burkina pour se rétrouver au Mali. A partir du moment où les pays
02:42de l'AS décident de construire une réponse ensemble avec des armées qui
02:46se battent avec des brigades intégrées multinationales c'est une avancée
02:51importante et le partage de renseignements entre les pays la
02:54mutualisation des moyens si le Niger a une capacité importante en matière
02:59terrestre le Mali a sans doute acquis des moyens aériens donc ils vont les
03:03mutualiser et à mon avis cette perspective de construire une réponse
03:07transnationale à un problème qui est devenu depuis longtemps transnational est
03:11une avancée importante maintenant il faut voir quels moyens ils vont mobiliser
03:15puisque ces pays ont des moyens limités mais ils ont décidé de compter d'abord
03:19sur leurs moyens avant de compter donc ces deux choses expliquent un changement
03:23de paradigme qui à mon avis va nous permettre de voir si les résultats seront
03:28au rendez-vous mais il y a déjà un changement de paradigme par rapport à la
03:31stratégie qu'on a connu et qui a été un échec.