• il y a 5 mois
Nina Jackowski, journaliste au service politique, revient sur la stratégie déployée par le Rassemblement national pour tenter de contrer le front républicain

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Transcription
00:00Alors, une majorité absolue est possible, mais pas évidente,
00:03me disait Mathieu Gallard, qui est directeur d'institut d'Ipsos.
00:10Donc déjà, le RN, c'est vrai, a eu un score tout à fait historique
00:13dimanche dernier, au premier tour des législatives.
00:17Avec 33,1% des voix,
00:20et il est arrivé en tête dans plus de la moitié des 300 circonscriptions,
00:24où il peut y avoir une triangulaire ou une quadrangulaire.
00:27Donc finalement, il partait assez bien.
00:29Sauf qu'il s'est passé un truc qui s'appelle le front républicain.
00:32Donc il y a différents partis qui ont appelé à leur candidat
00:35à se désinvestir, finalement, si le RN pouvait l'emporter.
00:38Donc à la fois, il y a énormément de candidats de gauche
00:40qui se sont désinvestis, certains de la majorité.
00:43Et donc là, ça rend la chose plus compliquée pour le RN.
00:45Ce mardi matin, par exemple, il n'y avait plus que 111 triangulaires
00:49et donc près de 400 duels qui sont beaucoup plus difficiles
00:52à affronter pour le RN.
00:54Alors le RN, du coup, a déployé une double stratégie.
00:57Donc d'une part, ils essaient de décrédibiliser ce front républicain.
01:00Ils posent la question, comment, par exemple, un électeur de gauche
01:04peut voter pour un candidat macroniste qui a voté la réforme des retraites,
01:08à laquelle les électeurs de gauche s'opposent.
01:10Ils donnent beaucoup l'exemple d'Elisabeth Borne ou de François Ruffin
01:13qui ont eu des candidats désinvestis face à eux.
01:16Donc ils dénoncent une forme d'alliance de la carpe et du lapin
01:19dans laquelle eux n'ont pas voté.
01:20D'autre part, ils essaient de diaboliser la France insoumise.
01:23Donc ils font tout pour laisser penser que Mélenchon sera
01:26le premier ministre d'une coalition de gauche
01:29parce qu'ils savent que Jean-Luc Mélenchon a un effet repoussoir
01:32parmi une partie de la population, notamment par rapport à des macronistes
01:36ou des personnes de droite qui devraient voter pour la gauche.
01:39Et donc là, par exemple, on a vu que Jean-Luc Mélenchon
01:41a un effet repoussoir parmi une partie de la population
01:44notamment par rapport à des macronistes
01:46ou des personnes de droite qui devraient voter pour la gauche.
01:49Et donc là, par exemple, on a vu que Jordan Bardella a appelé
01:52Mélenchon à débattre lors du débat qui doit avoir lieu jeudi soir
01:56avec Gabriel Attal, alors que Marine Tondelier,
01:58l'écologiste, était prévue à l'origine.
02:05Lundi soir, c'était encore d'actualité.
02:07Jordan Bardella l'a redit au JT de 20h.
02:10Mais en coulisses déjà, on sentait que les cadres tempéraient la chose.
02:14On me disait, il ne faut pas exagérer.
02:16Donc en fait, même si la marche est haute,
02:17ça devient très difficile de reculer.
02:19Parce qu'il faut savoir que les électeurs de la formation d'extrême droite
02:23n'ont jamais vu leur parti au pouvoir
02:25du temps du Front National, du temps du Rassemblement National.
02:28Donc là, il y a une forme d'espoir qui existe parmi eux.
02:31Ils se disent, c'est peut-être à notre tour finalement.
02:33Et ce mardi matin, Marine Le Pen est intervenue sur France Inter.
02:36Et pour la première fois, elle a évoqué une potentielle majorité relative.
02:42Donc il faut 289 députés pour avoir la majorité absolue.
02:45Là, elle a dit, avec 270, on peut y aller.
02:48On trouvera des députés qui accepteront finalement de voter le budget,
02:52de ne pas voter la motion de censure.
02:53Donc finalement, on voit qu'ils commencent à tempérer leurs propos.
02:57Parce qu'il existe un risque au Rassemblement National.
02:59Celui de faire croire que finalement, ils ne veulent pas le pouvoir.

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