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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Jeudi 27 juin 2024, Morandini Live numéro 1469 sur CNews, première chaîne Info de France, nous sommes ensemble jusqu'à midi et demi, bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:14Dans un instant, notre édition spéciale législative compte tous les jours et en particulier les nouveaux dérapages antisémites, des insoumis.
00:00:21Mais juste avant, je voulais vous parler du retour de Kenji Girac, très ému et parfois au bord des larmes.
00:00:26Le chanteur Kenji Girac s'adresse dans une vidéo directement à ses fans pour la première fois depuis le drame qui s'est déroulé en avril dernier.
00:00:33Le chanteur s'était retrouvé entre la vie et la mort après avoir été blessé par balle dans la nuit du 21 au 22 avril et Kenji Girac s'excuse, affirmant ne jamais avoir voulu cela.
00:00:45Depuis mon message du 10 mai, je ne vous ai pas donné de nouvelles car il fallait que je me soigne et que je réfléchisse à ce qui s'était passé pour comprendre comment j'ai pu en arriver là.
00:00:56Et surtout prendre les bonnes décisions pour l'avenir.
00:01:01Je voulais également laisser la justice faire son travail et maintenant que c'est le cas, ça me tenait à cœur puisque je vais mieux de m'adresser à vous avec mes mots.
00:01:10Pour vous dire à quel point je regrette vraiment tout ce qui s'est passé.
00:01:15Avant l'accident et depuis quelques temps, j'avais pris des mauvaises habitudes. Je suis rentré dans une spirale que je ne souhaite à personne d'ailleurs.
00:01:24Malgré les conseils de mon entourage, je n'en avais pas du tout conscience et malheureusement, je me suis perdu.
00:01:32Tout ça, ça ne fait pas partie de moi. Je ne suis pas un garçon comme ça. C'est pour ça que je vous dis que je me suis perdu et que je tiens aujourd'hui à m'excuser auprès de vous.
00:01:42Comme vous le savez, j'ai failli perdre la vie, l'amour de ma famille, de mon public, de mes amis. Ma fille a failli perdre son père. Je ne sais pas ce qui s'est passé.
00:01:53Donc je compte plus refaire toutes ces choses bien évidemment qui détruisent les gens surtout.
00:01:59Et je veux redevenir le garçon que j'étais, que je suis au fond de moi.
00:02:03Le plus important, c'est d'apprendre de ses erreurs. On peut toujours se relever. Rien n'est figé dans la vie.
00:02:08Le plus important, c'est de le comprendre et de se faire aider pour ne plus recommencer.
00:02:14C'est d'ailleurs ce que je fais aujourd'hui.
00:02:17J'ai aussi compris qu'il y a énormément de gens qui m'aiment.
00:02:21Que ce soit ma famille, ma femme, ma fille, mes amis, mon public avec qui je vis une aventure magnifique.
00:02:27Ça fait dix ans maintenant et tout ça, c'est le centre de ma vie.
00:02:31C'est pour ça que je veux demander pardon. Je veux m'excuser auprès de ceux que j'ai blessés, à qui j'ai fait de la peine.
00:02:38Je n'ai jamais voulu ça. Mon but à moi, c'est de rendre les gens heureux avec un petit bout de chanson ou un sourire ou un partage.
00:02:46Depuis tout petit, je suis comme ça. Je suis quelqu'un qui sourit, qui adore faire sourire les autres, qui adore faire du bien aux autres.
00:02:52Sauf que là, j'ai fait tout le contraire.
00:02:55Et j'aurais pu ne pas être là pour vous le dire.
00:02:58Et j'aurais pu ne pas être là pour vous le dire aujourd'hui, malheureusement.
00:03:03Et Dieu m'a donné cette deuxième chance.
00:03:05Et s'il me l'a donnée, ce n'est pas pour rien.
00:03:07C'est pour faire des choses encore plus belles, plus grandes, partager l'amour, partager toute cette musique,
00:03:13tous ces moments incroyables que j'adore faire depuis toutes ces années.
00:03:18Mais le plus important, c'est que maintenant, tout ça est derrière moi.
00:03:23Et aujourd'hui, j'ai une chance immense.
00:03:27C'est que j'ai votre soutien, celui de ma famille, de mes amis, de mon entourage professionnel.
00:03:32C'est quelque chose qui est très important pour moi et qui m'a donné beaucoup de force durant ces deux derniers mois.
00:03:39Et du coup, ça me tient à cœur de vous remercier.
00:03:41Merci, merci, merci d'avoir été tous aussi bienveillants avec moi, de ne pas m'avoir jugé alors que je vous ai fait de la peine.
00:03:49C'est à moi maintenant de vous montrer qui je suis, de regagner votre confiance.
00:03:53Parce qu'il faut des actes et je ferai tout pour être à la hauteur maintenant.
00:03:58Voilà donc pour les excuses très émouvantes de Kandji Girac.
00:04:00Et je vous rappelle que les enquêteurs, après la blessure par balle du chanteur, ont classé sans suite les dossiers.
00:04:06C'est ce qu'a annoncé le procureur de la République de Mont-de-Marsan en début de semaine.
00:04:10Allez, on en vient à la politique avec la phrase choc d'Alain Finkielkraut hier soir pour Le philosophe.
00:04:15Le message est clair avec Jean-Luc Mélenchon.
00:04:18C'est fini pour les juifs de France.
00:04:20Certains partiront et ceux qui ne pourront pas resteront.
00:04:24Mais ils devront être méfiants.
00:04:26C'est ce qu'il a dit.
00:04:27Écoutez Alain Finkielkraut qui était hier soir chez nos confrères de BFM TV.
00:04:32Si Jean-Luc Mélenchon arrive au pouvoir, c'est pas mauvais pour les juifs.
00:04:36C'est fini pour les juifs.
00:04:38Certes, ils pourront vivre.
00:04:39Mais ils ne se sentent plus chez eux.
00:04:41Ils ne sont plus en confiance.
00:04:43Certains partiront.
00:04:44D'autres resteront.
00:04:45Alors, est-ce fini pour les juifs ?
00:04:47Avec Mélenchon, nous allons débattre bien évidemment.
00:04:49Et c'est une phrase qui arrive alors que le député insoumis Sébastien Delogué a posté une vidéo
00:04:54dans laquelle le député franco-israélien Meir Habib est présenté comme une créature tentaculaire
00:04:59achevée par la franco-palestinienne Rima Hassan.
00:05:02Mais surtout, on peut voir un emballage de pizza qui apparaît soudain à l'écran
00:05:06et sur lequel le mot « four » est écrit, vous le voyez, de façon très visible.
00:05:11Une référence non dissimulée à la Shoah.
00:05:14...
00:05:36Totalement surréaliste et surtout sans filtre.
00:05:39Et dans l'actualité également, après Karim Rissouli, présentateur sur France 5,
00:05:43le journaliste Mohamed Bouafsi de C'est-à-vous qui a décidé de communiquer au cours des messages racistes
00:05:48qu'il reçoit depuis plusieurs jours, une communication qui arrive juste avant le premier tour des législatives
00:05:53et qui est utilisée par certains comme arme anti-Rassemblement national,
00:05:57même si on le répète encore, ces messages sont odieux et insupportables.
00:06:01Mais pourquoi les utiliser aujourd'hui ?
00:06:03Mohamed Bouafsi a en tout cas témoigné hier soir sur France 5.
00:06:06Si on me disait par exemple « vos sujets, Mohamed, sont nuls », ça ne me dérangerait pas.
00:06:10Je l'accepterais. Mais j'en ai marre qu'on me dise « t'es un bico, t'es un musulman, t'es un sale arabe ».
00:06:15Qui connaît ma vie en fait ? Qui sait le soir quand j'entre à la maison,
00:06:18quelles sont mes valeurs, quelles sont mes origines, quelles sont ma religion en fait ?
00:06:22J'aimerais bien qu'on se dise, qu'on l'essentialise en tant que journaliste français
00:06:26qui vit en France depuis l'âge de trois semaines, un mois,
00:06:29et qu'on arrête de me dire « t'es un sale bougnoule, t'es un sale bico, t'es un sale musulman, t'es un tel, un tel ».
00:06:34Juste qu'on me dise « t'es un journaliste » et qu'on n'accepte pas tes valeurs,
00:06:37qu'on n'accepte pas tes propos, tes sujets peut-être,
00:06:39mais qu'on arrête de me ramener à ce côté rebeu, musulman, arabe, bico.
00:06:44Je suis un français, journaliste, citoyen, c'est tout.
00:06:48Et dans ces législatives, l'insécurité est un élément clé.
00:06:51Et tous les jours, nous tentons de faire une radiographie de la France,
00:06:54et en particulier de cette violence et des vols qui se multiplient.
00:06:57Nouvelle cible, les camions qui sont sur les routes avec les cargaisons
00:07:01qui doivent désormais être sécurisés et les conducteurs doivent redoubler de prudence.
00:07:06Nicolas Guyamier nous montre les dégâts sur les bâches de ces camions.
00:07:09Cette entreprise de transport bordelaise a 300 véhicules sur la route chaque jour,
00:07:13et comme beaucoup de transporteurs, il est la cible des voleurs.
00:07:16Coup de cutter, voilà, donc vous ouvrez, hop, ils regardent ce qu'il y a,
00:07:20ça les intéresse, ils continuent, une fois ici, une fois là,
00:07:23c'est que la matérielle n'est plus étanche, il faut réparer comme on peut.
00:07:27Aux dégradations pour le vol viennent s'ajouter d'autres problèmes
00:07:30pour les véhicules qui vont en Angleterre.
00:07:33Les trous généralement supérieurs comme ça, c'est pour vraiment
00:07:36que l'immigrant rentre dans le véhicule pour pouvoir accéder plus facilement en Angleterre.
00:07:40Certaines remorques sont sécurisées pour les passages de douane par exemple,
00:07:44mais Nicolas Guyamier évite de trop protéger les autres car rien n'arrête les voleurs.
00:07:49Ce sont des bandes organisées effectivement qui interviennent avec des voitures,
00:07:54ils sont totalement équipés, ils ont tous les matériels nécessaires,
00:07:57que ce soit les sherry-cans ou les pinces ou les bons cutters qui sont bien plus costauds.
00:08:03Insécurité encore dans les transports en commun, cette fois insécurité pour les passagers,
00:08:07mais aussi par exemple pour les contrôleurs SNCF comme nous l'a montré TF1 hier soir.
00:08:13Ici, un agent roué de coups, filmé par des voyageurs et diffusé sur les réseaux sociaux.
00:08:22Sur cette autre vidéo, un contrôleur insulté pendant de longues minutes.
00:08:26Au total, 6000 agressions physiques ou verbales ont été recensées par la SNCF l'an dernier,
00:08:3216 par jour en moyenne.
00:08:35C'est notre première cause d'arrêt de travail pour nos personnels en contact avec la clientèle.
00:08:39Voilà, la violence est vraiment partout et puis ce drame à Nice qui est passé un peu inaperçu,
00:08:45c'est un pompier de 41 ans qui a été tué par un chauffard il y a 48 heures
00:08:49et sur place l'émotion est bien sûr très forte.
00:08:53Mardi, une voiture circule depuis Saint-Laurent-du-Var à vive allure
00:08:57et percute une moto arrêtée au feu rouge à bord du deux-roues.
00:09:01Un pompier de 41 ans, père de deux enfants, rentre de son service.
00:09:05L'homme est projeté sur 80 mètres. Un choc d'une violence inouïe.
00:09:09Sur les lieux, nos collègues ont découvert que le deux-roues avait été projeté à plus de 150 mètres.
00:09:15Il y a des gens qui ont aujourd'hui fauché l'avis d'un père de famille.
00:09:20Je vous le dis, ça suffit.
00:09:22Sur les images des caméras de surveillance consultées par la police,
00:09:25les quatre passagers de la voiture, une femme et trois hommes âgés de 16 à 26 ans,
00:09:29semblent consommer des ballons de protoxyde d'azote et seraient dans un état délirant.
00:09:34Les niçois sont en colère.
00:09:37Souvent le soir, la journée, Nice est bien calme, mais le soir on sent bien qu'il y a un relâchement.
00:09:42Voilà, c'est malheureux en tout cas, surtout quand on pense à la famille.
00:09:48Encore une fois, ça n'a strictement rien d'étonnant.
00:09:51Voilà, une question d'éducation qui, malheureusement, fait énormément défaut.
00:09:55Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte et des analyses toxicologiques sont en cours.
00:10:01Voilà, terrible drame auquel il ne faut pas s'habituer.
00:10:04Les tops et les flops d'audience d'hier soir, c'est avec Mister Audience.
00:10:10Hier soir, peu de monde devant la télé en accès, le feuilleton de TF1 Demain nous appartient
00:10:14et petit leader à 2,2 millions suivi du 19-20 de France 3.
00:10:18Pour Nagui sur France 2, la situation ne s'améliore pas du tout et même au contraire.
00:10:22N'oubliez pas les paroles et donc relégué à la troisième place et faible sous les 2 millions.
00:10:27Petit coup de mot également pour la meilleure boulangerie de France sur M6 à 1,1 million.
00:10:30Mais l'émission reste largement devant, c'est à vous sur France 5.
00:10:35À 20 heures quotidien sur TMC a conservé sa place de leader mais reste sous les 2 millions.
00:10:39Les autres chaînes sont très faibles sous le million.
00:10:41Avec 900 000 téléspectateurs, TPMP même l'était sur C8 présenté par Pascal Delatour, Dupin rive 2e,
00:10:46suivi de c'est-à-vous la suite sur France 5.
00:10:48France 3 quant à elle décrochait à seulement 630 000 avec les débats régionaux
00:10:52gagnés dans le cadre des élections législatives.
00:10:56En prime time hier, grâce au foot, M6 décroche la place de leader.
00:10:59La rencontre de l'Euro 2024 Portugal-Géorgie a attiré 3,8 millions de téléspectateurs.
00:11:04TF1 arrive à la deuxième place mais avec un score décevant pour le retour de la série Magnum
00:11:09qui n'est qu'à 2,2 millions. La une est talonnée par la série de France 2 Contre-Toi.
00:11:13Pour France 3, c'est un gros flop. Le magazine des racines et des ailes dépasse à peine le million.
00:11:18Mister Audience vous dit à demain.
00:11:20Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à minuit et demi.
00:11:23Jules Laurence, bonjour. Merci d'être avec nous, rédacteur en chef chez Frontier.
00:11:27Éric Revel, bonjour. Éditorialiste politique, journaliste économique à Valeurs Actuelles.
00:11:31Arnaud Bédédéti, bonjour. Rédacteur en chef à la Revue Politique et Parlementaire.
00:11:35Et maître Anan Mad, bonjour. Vous êtes avocate pénaliste. Merci également d'être avec nous.
00:11:40Je voulais qu'on commence avec cette phrase choc qui a été prononcée hier par Alain Finkielkraut.
00:11:45Il l'a prononcée chez nos confrères de BFM TV. Pour lui, avec Mélenchon, c'est fini pour les juifs.
00:11:51C'est ce qu'il a dit. Je vous propose de le réécouter.
00:11:54Si Jean-Luc Mélenchon arrive au pouvoir, c'est pas mauvais pour les juifs.
00:11:59C'est fini pour les juifs. Certes, ils pourront vivre.
00:12:02Mais ils ne se sentent plus chez eux. Ils ne se sentent plus en confiance.
00:12:06Certains partiront. D'autres resteront.
00:12:08Éric Revel, c'est fini pour les juifs si à Jean-Luc Mélenchon, est-ce que c'est exagéré
00:12:12ou est-ce qu'il y a de la réalité derrière ses propos d'Alain Finkielkraut ?
00:12:15Il y a une évidente réalité, Jean-Marc. Pendant quand même des semaines,
00:12:20un certain nombre de députés de la France Insoumise, par leur tweet, par leur comportement,
00:12:25par la façon dont ils ont importé le conflit Gaza-Israël,
00:12:30ont eu des positions qui frôlaient plus qu'ils frôlaient avec l'antisémitisme.
00:12:36Donc, Finkielkraut, qu'est-ce qu'il dit ? Il dit qu'il y a un risque.
00:12:39D'ailleurs, je vous signale que quand vous regardez des sondages ou des enquêtes d'opinion,
00:12:45il y a la question qui est posée aux juifs de France qui se demande s'ils peuvent,
00:12:50s'ils doivent encore rester en France.
00:12:53Donc, pour reprendre une formule célèbre de Dupond-Moretti,
00:12:56ce n'est pas un sentiment d'insécurité pour les juifs,
00:12:59c'est que l'explosion des actes antisémites en France,
00:13:03quelle que soit la responsabilité des uns et des autres,
00:13:07et les filles en portent une, fait que les juifs ne se sentent plus chez eux.
00:13:11Oui, mais là, il lit directement quand même, parce qu'en disant
00:13:14si c'est Jean-Luc Mélenchon qui arrive au pouvoir,
00:13:17là, pour les juifs, la vie sera impossible, il faudra partir.
00:13:20Donc, il y a un lien direct.
00:13:23Il pourrait y avoir une explosion d'antisémitisme en France.
00:13:26Qui ne sera pas contrôlée si c'est les insoumis, c'est ce qu'il dit.
00:13:29Bah, écoutez, oui. En contrepoint de ça, vous n'avez pas l'intention d'en parler,
00:13:33mais quand Dominique Strauss-Kahn, dans une tribune au magazine Challenge,
00:13:37dit qu'il faut voter les filles, il ne dit même pas qu'il faut voter socialistes
00:13:40ou le Nouveau Front Populaire, il dit les filles.
00:13:43Mais, c'est simplement dingue.
00:13:46On en a déjà parlé beaucoup cette semaine.
00:13:49Maître Mad, vous pensez quoi de ce qu'a dit Alain Finkielkraut ?
00:13:52Je pense que c'est peut-être un petit peu gênant de parler de Jean-Luc Mélenchon,
00:13:56mais pas de parler du RN.
00:13:58Parce que, rappelant aussi que le RN va investir M. Boccaletti,
00:14:02qui a quand même eu une librairie négationniste, antisémite.
00:14:07Donc, choisir directement de parler uniquement de Jean-Luc Mélenchon,
00:14:10je pense que c'est de la mauvaise foi absolue.
00:14:12Là, vous parlez d'Alain Finkielkraut. C'est de la mauvaise foi de désigner uniquement les insoumis.
00:14:17Alors, est-ce que les insoumis ont été condamnés pour antisémitisme ?
00:14:20Vous savez que quand vous parlez quand même avec les juifs de France,
00:14:22aujourd'hui, ils ne craignent pas du tout le RN.
00:14:24Et beaucoup ont décidé de voter pour le RN.
00:14:27La question qu'on se pose, c'est pourquoi ils ne craignent pas le RN ?
00:14:29Parce que peut-être que le RN a changé ?
00:14:31Absolument pas !
00:14:32Comment le RN peut-il changer, alors que du côté des insoumis,
00:14:35vous n'avez aucune condamnation pour, en tout cas, des actes d'antisémitisme,
00:14:38alors que du côté du RN, on va investir une personne qu'on sait, en tout cas,
00:14:42qui a tenu une librairie négationniste.
00:14:44Vous n'avez pas le sentiment que ces derniers temps,
00:14:46on va regarder dans un instant le film qui a été fait par Delogu, par exemple,
00:14:49et vous n'avez pas le sentiment qu'ils alimentent l'antisémitisme, les insoumis ?
00:14:52Alors, j'ai le sentiment surtout qu'on essaie de cacher que l'antisémitisme,
00:14:55c'est surtout, historiquement, le RN.
00:14:57Historiquement !
00:14:58Il n'a pas la gauche !
00:14:59Moi, il me semble que, justement, en fait,
00:15:01aujourd'hui, la France insoumise a une responsabilité historique,
00:15:05légèrement historique, face au climat de la haine anti-juive
00:15:08qu'ils ont ramené de Gaza à Paris.
00:15:11Je pense qu'aujourd'hui, c'est constitué, au sein de la France insoumise,
00:15:15un front islamiste.
00:15:18Ce front islamiste met en péril nos valeurs démocratiques,
00:15:22qu'elles soient d'égalité homme-femme,
00:15:24qu'elles soient, en fait, toutes nos valeurs occidentales.
00:15:26Elles vont jusqu'à la haine du juif.
00:15:27Et qu'aujourd'hui, en fait, ce barrage dont vous parlez anciennement,
00:15:31face au RN, ne tient plus.
00:15:33Et qu'il est, à mon sens, primordial, aujourd'hui,
00:15:36d'avoir ce barrage, finalement, face à ce front islamiste
00:15:39qui est en train de se constituer.
00:15:41Et c'est ça, aujourd'hui.
00:15:42Je vais me permettre de vous répondre,
00:15:44et là, je vais reprendre Bardella.
00:15:46L'antisémitisme n'a absolument pas poussé dans les prairies orientales, d'accord ?
00:15:50L'antisémitisme, ça vient du nazisme, ça vient...
00:15:53Excusez-moi, c'est d'Europe, d'accord ?
00:15:55On oublie la France de Vichy.
00:15:56Vous savez qu'au Maroc, dans la Constitution,
00:16:00il est bien mentionné, historiquement...
00:16:02Ah bah si, il y a un rapport, j'arrive !
00:16:04La protection des juifs, au Maroc !
00:16:06Alors qu'en France, on ne l'a pas.
00:16:07Alors, ne venez pas !
00:16:09Bah bah si, parce que vous, vous êtes en train de dire
00:16:11que la gauche, c'est l'islam, puisque vous le dites clairement,
00:16:14vous êtes en train de dire les islamistes.
00:16:16Les islamistes, je n'ai pas dit l'islam.
00:16:17Si vous faites l'amalgame, je vous laisse pour vous.
00:16:19On comprend très bien où vous voulez en venir.
00:16:21Parce que quand vous dites les islamistes, en quoi la gauche ramène les islamistes ?
00:16:25Moi, je parle de la France insoumise qui traîne et qui a collaboré avec les terroristes palestiniens.
00:16:28Monsieur Delogu, par exemple, a accueilli Mme Mariam Abou Daka,
00:16:32alors que celle-ci faisait l'apologie du terrorisme,
00:16:35a fait le 7 octobre, et la défend juste.
00:16:37Et donc, vous devez faire abstraction du passé, du RRF ?
00:16:39Non, mais vous voyez, je compromets avec des terroristes de Palestine,
00:16:43on ne peut pas, après, se dédouaner du fait d'instaurer un climat de la haine anti-juive.
00:16:48Est-ce que vous avez une personnalité de la France insoumise qui a été condamnée pour antisémitisme ?
00:16:53Il y a des plaintes qui sont...
00:16:54Attendez, un instant.
00:16:55Vous voyez quand même qu'il y a la famille Klarsfeld qui dit
00:16:58« Nous, entre ALFI et le Rassemblement National, je voterai le Rassemblement National ».
00:17:02Vous voyez qu'il y a Alain Ficulcrot qui dit « Avec Mélenchon, c'est fini pour les juifs ».
00:17:05Donc, moi, je les écoute, eux.
00:17:07Moi, je les écoute, eux, parce qu'ils sont juifs.
00:17:11Oui, mais ils ressentent, ils ressentent les choses.
00:17:14Si eux disent « Nous, on votera pour le Rassemblement National »,
00:17:16ça veut quand même dire qu'ils ressentent quelque chose.
00:17:18Juste, on va continuer à en parler.
00:17:20Non, non, je parle d'eux.
00:17:21Je n'ai pas dit tous les juifs, je vous ai cité deux personnes.
00:17:24Arnaud Benedetti.
00:17:25D'abord, il existe une tradition d'antisémitisme à l'extrême gauche.
00:17:28Historiquement, il ne faut pas l'oublier non plus.
00:17:30C'est vrai qu'il y a évidemment une tradition historique à l'extrême droite,
00:17:33mais il y a une tradition à l'extrême gauche.
00:17:35Relisez les écrits de Blanqui ou de Proudhon,
00:17:37vous verrez qu'il y a largement des relents d'antisémitisme,
00:17:40plus que des relents d'antisémitisme dans certains nombres de leurs papiers,
00:17:44de leurs ouvrages.
00:17:45Il y a plus de condamnations à l'extrême droite.
00:17:47Non, mais je vais dire, historiquement, ça existe.
00:17:49C'est une réalité.
00:17:50Aujourd'hui, ce qui est aussi une autre réalité,
00:17:52c'est que qu'est-ce que dit Finkielkraut ?
00:17:54Il exprime en effet un sentiment,
00:17:56qui est un sentiment manifestement partagé
00:17:59par une grande partie de la communauté juive de France.
00:18:03Mais ce sentiment, d'abord, il a largement, si vous voulez,
00:18:06émergé bien avant encore le 7 octobre.
00:18:08Ça fait déjà depuis plusieurs années
00:18:10que les Juifs ne se sentent pas parfois en sécurité
00:18:13dans un certain nombre de territoires en France,
00:18:15et parfois ont quitté ces territoires
00:18:17pour aller dans des lieux où ils se sentaient,
00:18:19j'allais dire, plus à l'aise pour, tout simplement,
00:18:22ne serait-ce que pratiquer leur culte.
00:18:24Donc ça, c'est une réalité qui s'est installée.
00:18:27Ensuite, vous avez raison de rappeler qu'il y a des condamnations
00:18:30pour un certain nombre d'anciens responsables
00:18:34du Rassemblement National.
00:18:36Mais force, attendez...
00:18:38Je termine.
00:18:40Je termine.
00:18:42Aujourd'hui, force est de constater que quand même,
00:18:44depuis qu'elle a accédé à la tête du Rassemblement National,
00:18:48Marine Le Pen a pris des positions, toujours, toujours,
00:18:51qui sont très claires sur cette question de l'antisémitisme.
00:18:53Je vous incite à lire l'entretien qu'elle donnait en 2012,
00:18:57ou en 2011, lorsqu'elle a accédé à la tête du RN,
00:18:59au magazine Le Point, où, justement, je veux dire,
00:19:01elle prenait ses distances de manière claire, nette et précise
00:19:04avec les propos de son père,
00:19:06où elle condamnait clairement l'occupation,
00:19:08où elle condamnait clairement leur usine de Vichy.
00:19:10De ce point de vue-là, je veux dire,
00:19:12le Rassemblement National, à travers Marine Le Pen,
00:19:14a fait son aggiornamento.
00:19:15Alors après, vous êtes libre de ne pas le croire.
00:19:17Vous pouvez considérer que c'est de la sincérité ou que c'est de la sincérité.
00:19:19Mais il faut aussi juger les gens sur les mots.
00:19:21Et je terminerai une dernière fois.
00:19:23Je vous rappelle...
00:19:25Je termine. Un dernier point.
00:19:26Elle a quand même exclu, pardonnez du peu,
00:19:29son père politique et son père biologique
00:19:33du Front National, à l'époque,
00:19:35parce que, justement, elle considérait que les propos
00:19:37qu'il avait tenus étaient des propos inadmissibles.
00:19:39Donc, ça, c'est une réalité aussi
00:19:41que l'on doit prendre en compte.
00:19:43Ce qui est clair, c'est que les dérapages d'aujourd'hui
00:19:45sont du côté des insoumis.
00:19:47On va regarder.
00:19:49Il y en a un encore hier.
00:19:51Non, non, mais pas tous, bien évident.
00:19:52Je dis « ils sont du côté ». Je n'ai pas dit « c'est les insoumis ».
00:19:54Il y en a un exemple hier avec Sébastien Delogue.
00:19:56Vous allez me dire si pour vous c'est un dérapage
00:19:58ou si c'est de l'humour.
00:19:59Mais on va regarder un extrait de ce clip qu'il a posté
00:20:01dans lequel il met une photo d'une pizza
00:20:03cuite dans un four.
00:20:05Bien évidemment, on sait à quoi ça fait allusion.
00:20:07À la choix. Regardez, petit extrait.
00:20:25On est d'accord que c'est choquant,
00:20:27cette image de pizza au four ?
00:20:29Honnêtement, vous n'allez pas me dire que c'est un hasard ?
00:20:31Je ne vous dirai pas que c'est un hasard.
00:20:33Je ne connais pas ses intentions.
00:20:35Si réellement, c'est en référence,
00:20:37bien évidemment que c'est choquant.
00:20:39Maintenant, c'est difficile pour moi d'analyser
00:20:41et de dire que c'est clairement en lien.
00:20:43Mais si c'est le cas...
00:20:45Qu'est-ce que ça vient faire au milieu ?
00:20:47On voit bien que la photo est rajoutée.
00:20:49On le voit sur cette image.
00:20:51Il faudrait peut-être attendre qu'il puisse répandre
00:20:53et nous expliquer.
00:20:55Ce qu'il a fait, c'est qu'il a retiré,
00:20:57il a remplacé par une pizza kebab de mémoire
00:20:59et puis ensuite, il a retiré le clip.
00:21:01Mais qu'est-ce que vient faire la pizza au milieu
00:21:03si ce n'est pas cette allusion dégueulasse au four ?
00:21:05Eric Crevel.
00:21:07Et ça a été interdit. Dans les clips de publicité,
00:21:09il y avait ce qu'on appelle la publicité subliminale.
00:21:11C'est-à-dire une image qui était introduite
00:21:13et qui flattait votre inconscient.
00:21:15La démarche de la France Insoumise,
00:21:17avec des gens souvent très intelligents,
00:21:19c'est toujours dans le subliminal.
00:21:21Il y a cette image qui apparaît,
00:21:23qui flatte l'inconscient,
00:21:25qui flatte l'inconscient,
00:21:27c'est de la publicité politique subliminale.
00:21:29Si vous prenez par exemple
00:21:31le tweet de Mélenchon sur Yael Brown-Pivet,
00:21:33la présidente sait...
00:21:35Vous analysez avec la même rigueur
00:21:37les vidéos par les électeurs du RN ?
00:21:39Je termine juste après.
00:21:41Après, on parlera de rigueur.
00:21:43Mais moi, je ne suis pas là pour défendre le RN.
00:21:45En revanche, je ne veux pas laisser passer
00:21:47ce genre de message.
00:21:49Parce que pour la société française, c'est très dangereux.
00:21:51De la même manière... Attendez, je termine.
00:21:53Vous voyez, dans les mots subliminaux
00:21:55qui sont présents dans les tweets,
00:21:57vous avez Mélenchon qui dit
00:21:59« Brown-Pivet campe à Tel Aviv ».
00:22:01C'est l'une des raisons pour lesquelles
00:22:03il n'y a pas de condamnation, à mon avis,
00:22:05juridique de l'antisémitisme.
00:22:07Parce que c'est fait de manière subtile.
00:22:09Mais ça flatte l'inconscient collectif de qui ?
00:22:11D'une certaine communauté.
00:22:13C'est la même démarche pour moi.
00:22:15C'est-à-dire que c'est toujours borderline.
00:22:17C'est toujours dans le subliminal.
00:22:19Mais ceux qui doivent recevoir le message,
00:22:21ils le reçoivent sans question.
00:22:23Vous êtes d'accord pour dire que c'est agerbé, cette photo ?
00:22:25Effectivement.
00:22:27Quand je vois ça, ça ne peut que choquer.
00:22:29C'est plus que choqué.
00:22:31C'est dégueulasse. C'est agerbé.
00:22:33Rappelons une chose.
00:22:35Vous ne pouvez pas défendre ça ?
00:22:37Absolument pas. Je ne suis pas en train de défendre.
00:22:39Laissez-moi terminer.
00:22:41Avant de défendre ça, je peux vous assurer
00:22:43qu'on est dans une situation actuellement
00:22:45qui est très délétère en France.
00:22:47On manque d'unité sur le territoire national.
00:22:49On est d'accord.
00:22:51Avoir des publicités, ou en tout cas des vidéos
00:22:53qui viennent en plus ancrer cette séparation,
00:22:55je trouve que c'est plus que choquant.
00:22:57Et c'est scandaleux.
00:22:59C'est de l'antisémitisme.
00:23:01Encore une fois, je vous dis,
00:23:03vous tirez des conséquences d'une vidéo
00:23:05que vous ne pouvez pas analyser.
00:23:07C'est comme si Sébastien Delegu
00:23:09était une page blanche.
00:23:11Il s'est affiché avec la terroriste Mariam Aboudaka.
00:23:13Je rappelle que son collaborateur
00:23:15a fait deux apologies
00:23:17du terrorisme dans ses tweets.
00:23:19Deux fois, il a glorifié ce qui s'est passé.
00:23:21Alors qu'on me dit qu'il a été condamné
00:23:23pour apologie du terrorisme.
00:23:25Alors n'utilisez pas de termes ludiques.
00:23:27Le problème, c'est qu'il dit
00:23:29gloire aux Palestiniens
00:23:31le jour du Hamas.
00:23:33Pour vous, gloire aux Palestiniens.
00:23:35On ne parle pas du Hamas.
00:23:37Gloire aux Palestiniens, pour vous, c'est l'apologie du terrorisme.
00:23:39Les terroristes du Hamas font un pogrom en Israël.
00:23:41Le parquet n'a pas estimé que c'était une apologie.
00:23:43Le jour où les terroristes du Hamas
00:23:45font un pogrom en Israël,
00:23:47marquer gloire aux Palestiniens,
00:23:49oui, pardon, c'est une apologie du terrorisme.
00:23:51Dans un instant, on va faire le CNews Info.
00:23:53On sera avec Franck Tapiro.
00:23:55Je veux vous faire écouter un témoignage hier.
00:23:57C'était chez Cyril Hanouna,
00:23:59avec une auditrice juive qui a appelé
00:24:01et qui a vu ce clip-là, dont on voit une image.
00:24:03Elle était en larmes après avoir vu ce clip.
00:24:05On l'entendra dans un instant.
00:24:07C'était le CNews Info. Sommeil à la midi.
00:24:3711h03 sur CNews. Merci d'être en direct avec nous.
00:24:59On continue à parler à la fois
00:25:01de ce qu'a dit Alain Finkielkraut
00:25:03selon lequel c'était fini pour les juifs en France
00:25:05et puis ce clip hier dégueulasse
00:25:07et je le redis de Sébastien Delogu.
00:25:09Je voudrais vous faire écouter hier
00:25:11chez Cyril Hanouna, après la diffusion de ce clip.
00:25:13Il y a une auditrice qui a appelé Cyril
00:25:15et elle était en larmes
00:25:17après avoir vu cette image.
00:25:19Elle était à la fois scandalisée, révoltée
00:25:21et triste. Écoutez-la.
00:25:23Je suis très très émue. Je suis scandalisée.
00:25:25Je suis scandalisée.
00:25:27Je suis française. Je suis née en France.
00:25:29Il y a eu Ilhan Alimi.
00:25:31Il y a eu Mohamed Merah.
00:25:33Mohamed Merah.
00:25:35Il y a eu tellement de choses. J'ai beaucoup d'amis
00:25:37qui sont partis parce que je suis
00:25:39une française mais juive
00:25:41qui ont fait leur allié. Et moi j'ai toujours
00:25:43dit, toujours, que je voulais rester en France
00:25:45que c'était mon pays.
00:25:47Et puis il y a eu ce drame de Courbevoie
00:25:49il y a la semaine dernière aussi.
00:25:51Oui. Et dans les manifestations
00:25:53à part les élus, il n'y avait
00:25:55que des juifs.
00:25:57Que des juifs.
00:25:59On comprend votre désarroi, Nathalie.
00:26:01Et quand vous entendez Gilles Vernez défendre ça
00:26:03c'est vrai que c'est indéfendable.
00:26:05Non, c'est indéfendable. C'est indéfendable.
00:26:07C'est pas de la provocation, c'est de la haine du juif.
00:26:09C'est pas défendable. On ne peut pas
00:26:11défendre des gens comme ça. On ne peut pas
00:26:13voter pour LFY. Ce n'est pas possible.
00:26:15Ce n'est pas possible de voter pour LFY.
00:26:17C'est comme si je vous disais, il y a un parti
00:26:19qui refuse, qui est contre
00:26:21les Noirs. Et il y a 27%
00:26:23de la population qui vote pour eux.
00:26:25Je sais aujourd'hui
00:26:27ce qui est fou, Nathalie,
00:26:29c'est qu'aujourd'hui, vous nous dites clairement que le Front Populaire
00:26:31vous fait plus peur que le Rassemblement National.
00:26:33Oui, et pourtant, je vous assure
00:26:35Cyril, je vous assure, je n'ai
00:26:37jamais voté pour les extrêmes.
00:26:39Je suis d'origine tunisienne, je suis mariée
00:26:41avec un esquenaze. Ma belle-mère
00:26:43a perdu toute sa famille.
00:26:45On est fours, comme dit Gilles Vernez.
00:26:47Hein ?
00:26:49Et jamais, jamais, je n'ai
00:26:51voulu voter pour les extrêmes.
00:26:53Mais là, j'ai même plus envie de voter.
00:26:55J'ai envie de partir.
00:26:57Vous avez envie de partir ? Vous ne trouvez plus
00:26:59votre place ?
00:27:01Non, j'ai peur pour mes enfants.
00:27:03Quand ils sortent le soir, j'ai peur.
00:27:05Il y a eu des enfants à Le Balois qui se sont
00:27:07fait agresser. J'ai deux enfants,
00:27:09j'ai peur pour eux.
00:27:11Il est fort ce témoignage, parce que c'est vrai que c'est des choses
00:27:13qu'on entend au quotidien aujourd'hui, quand on parle
00:27:15avec des Juifs, dans la rue,
00:27:17n'importe où, on entend ce type de discours,
00:27:19on entend cette peur, et qui est insupportable
00:27:21en 2024 en France. Bonjour Franck Tapiro.
00:27:23Bonjour Marc.
00:27:25Merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:27:27On entend ce témoignage qui est
00:27:29très fort, au fond, et qui est très partagé
00:27:31par la communauté juive.
00:27:33Oui, il est partagé, parce qu'en fait, aujourd'hui,
00:27:35et depuis le 7 octobre, mais ça a commencé depuis avant le 7 octobre,
00:27:37le 7 octobre a fait flamber
00:27:39totalement ce qu'on appelle la haine des Juifs,
00:27:41et instrumentalisé, bien entendu,
00:27:43par LFI. Alors, il y a
00:27:45toute la polémique, c'est de dire est-ce que LFI est un parti
00:27:47anti-juif ? Moi, je ne parle plus d'antisémitisme d'abord,
00:27:49vous avez remarqué, je vous l'ai dit plusieurs fois
00:27:51sur le plateau. Il faut parler de haine des Juifs, parce que c'est vraiment
00:27:53de la haine des Juifs qui a flambé
00:27:55d'une façon énorme. Mais aujourd'hui, est-ce que LFI
00:27:57est un parti anti-juif ou non ? En fait,
00:27:59pour aller plus loin dans le détail, même au niveau
00:28:01juridique, je pense que Jean-Luc Mélenchon
00:28:03en tête, et nombreux de ses
00:28:05de ses sbires, puisque c'est une
00:28:07secte aujourd'hui, la France insoumise,
00:28:09ce que j'appelle la France indigne, il
00:28:11instrumentalise la haine des Juifs
00:28:13à défense électorale. Donc, c'est bien pire.
00:28:15Moi, à la limite, je préfère un vrai anti-juif,
00:28:17parce que moi, on peut vraiment, on veut se confronter
00:28:19à lui. C'est quelqu'un qui assume,
00:28:21qui admet qu'il déteste les Juifs.
00:28:23Moi, je préfère ça que d'avoir quelqu'un
00:28:25qui se fait passer pour un
00:28:27anti-juif, pour
00:28:29flatter une certaine population
00:28:31qui est sensibilisée à cette importation
00:28:33du conflit entre Hamas et Israël.
00:28:35Je l'ai mis entre le Hamas et Israël, non pas entre les
00:28:37Palestiniens, pour reprendre un petit peu
00:28:39le thème de la discussion tout à l'heure. Et donc, ils surfent
00:28:41là-dessus, et en espérant justement
00:28:43créer une flambée de haine
00:28:45des Juifs pour récupérer
00:28:47les électeurs, en disant, en gros, LFI
00:28:49nous a compris, LFI de notre côté.
00:28:51Le Juif, c'est quoi ? Parce que, après tout, c'est quoi ?
00:28:53C'est pas le Juif religieux. Le Juif, vous savez,
00:28:55c'est le symbole même
00:28:57de l'ennemi des classes populaires,
00:28:59selon LFI. C'est, il est blanc,
00:29:01il est suprématiste, il a de l'argent,
00:29:03il est dans les médias, il est puissant,
00:29:05il a un lobby. Et c'est exactement cela
00:29:07qu'aujourd'hui, depuis le 7 octobre,
00:29:09LFI instrumentalise pour
00:29:11exciter, on va dire,
00:29:13ce que j'appelle les quartiers dits
00:29:15populaires, pour créer
00:29:17un impact électoral.
00:29:19Donc, c'est encore plus viscard, parce qu'on peut
00:29:21même se demander, est-ce que Mélenchon, que je connais, moi, depuis des
00:29:23années, on s'est confronté sur beaucoup
00:29:25de plateaux, est-ce qu'il est fondamentalement anti-juif ?
00:29:27Mais c'est pire, en fait, parce que quand il ose dire
00:29:29que l'antisémitisme,
00:29:31parce qu'il n'ose pas dire la haine des Juifs, est résiduel,
00:29:33et le lendemain,
00:29:35on a son avocat qui co-signe une tribune
00:29:37en disant que c'est contextuel,
00:29:39c'est-à-dire qu'il valide une
00:29:41thèse qui montre qu'en fait, finalement, c'est le
00:29:43nouveau détail de l'histoire, exactement
00:29:45comme Jean-Marie Le Pen.
00:29:47Vous voyez ces images, juste, Franck Tapirot, quand vous voyez les images
00:29:49du clip qui passe pendant que
00:29:51vous parlez, comment vous réagissez
00:29:53quand vous voyez ça ?
00:29:55J'ai réagi tout de suite, d'une façon forte, puisque
00:29:57la première chose qu'il faut critiquer dans ce
00:29:59clip, d'abord, j'ai regardé,
00:30:01c'était pas une fake news, je me suis dit, mais c'est tellement, pour moi,
00:30:03contre-productif pour eux,
00:30:05que je me suis demandé s'il s'était pas fait
00:30:07hacker son compte de l'Auguste, ou l'élève
00:30:09du commun, je sais plus comment il faut l'appeler.
00:30:11Mais l'appel qu'il a dans ce clip,
00:30:13c'est d'abord l'appel à la guerre civile.
00:30:15C'est une référence au film Civil War
00:30:17d'Avenger. Ils appellent
00:30:19à la guerre civile, c'est ça le grand scandale.
00:30:21Et la guerre civile contre qui ? On le voit déjà
00:30:23contre le juif, qui est l'araignée
00:30:25Maïra Bibb. Reprenez
00:30:27tous les anciens dessins
00:30:29des années 20, des années 30,
00:30:31anti-juif, anti-ce qu'on appelait antisémite à l'époque,
00:30:33et vous verrez, on a exactement
00:30:35le même dessin. Une araignée, vous savez,
00:30:37avec une toile, la toile c'est le pouvoir,
00:30:39c'est le lobby, et l'araignée détient
00:30:41le pouvoir, détient la politique, détient
00:30:43les médias. On est totalement
00:30:45dans l'idéologie anti-juive
00:30:47des années 30. Et bien entendu,
00:30:49qui termine le boulot ? D'abord il se fait tirer dessus,
00:30:51et qui termine le boulot ? Rima Hassan.
00:30:53C'est drôle parce que depuis
00:30:55les élections européennes,
00:30:57on n'entendait plus du tout parler de la guerre
00:30:59entre Hamas et Israël. On avait
00:31:01même l'impression qu'il n'y avait plus de guerre. Ils se sont
00:31:03tous arrêtés d'instrumentaliser
00:31:05le conflit. Pourquoi ? Parce qu'ils savaient
00:31:07que pour les législatives,
00:31:09ça allait être un peu plus compliqué. Vous savez, Rima Hassan,
00:31:11on ne peut pas
00:31:13se refaire, comme on dit. On l'instrumentalise.
00:31:15D'ailleurs, hier, elle a fait encore une autre
00:31:17saillie anti-juive en disant que
00:31:19l'armée israélienne dresserait
00:31:21des chiens pour violer
00:31:23des prisonniers palestiniens, bien entendu.
00:31:25Ça a dû faire plaisir à son collègue Aymeric Caron
00:31:27qui défend les animaux. Je pense
00:31:29qu'il devrait se régler un petit peu avant de sortir
00:31:31des bêtises pareilles.
00:31:33Donc elle, dans ce clip, elle vient finir le boulot
00:31:35avec Béni Rabib, et un peu
00:31:37plus loin, on a quand même
00:31:39le chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:31:41qu'on l'aime ou pas, c'est quand même le chef de l'État,
00:31:43qui se fait écraser par le
00:31:45leader Massimo Jean-Luc Mélenchon.
00:31:47Si ça, ce n'est pas un appel
00:31:49à la guerre civile, alors on ne comprend
00:31:51rien à la communication. Bien entendu,
00:31:53je retenais tout à l'heure ce qui a été dit
00:31:55sur l'image subliminale en publicité, mais
00:31:57Éric, je suis d'accord avec toi, mais l'image
00:31:59subliminale, c'est une, deux, trois images.
00:32:01D'ailleurs, on ne s'en rend même pas compte. Là,
00:32:03c'est au moins une seconde, même deux secondes.
00:32:05Il parlait d'images
00:32:07de la pizza qui est très rapide, en revanche.
00:32:09C'est de cette image précisément qu'il parlait.
00:32:11Les tweets qui sont toujours subliminaux
00:32:13dans l'emploi des termes.
00:32:15Juste, Franck Tapiro, vous avez entendu,
00:32:17je sais, Maître Mad, qui était avec
00:32:19nous, et qui disait tout à l'heure, oui, mais
00:32:21on s'attaque à l'FI en disant que l'antisémitisme
00:32:23est à l'FI, or,
00:32:25l'URN, si j'ai bien compris ce que vous disiez, est beaucoup plus
00:32:27antisémite, au fond,
00:32:29et beaucoup plus, presque plus dangereux qu'à l'FI.
00:32:31Comment vous avez envie de réagir à ce qu'elle disait ?
00:32:33Encore une fois, le chant
00:32:35entre la peste et le choléra, moi, je ne voulais pas les mettre
00:32:37dos à dos ou face à face, mais, vous savez,
00:32:39d'un côté, on a les vrais ennemis de la France.
00:32:41Ce n'est pas seulement les ennemis des Juifs et les filles.
00:32:43C'est les ennemis de la France. Ils sont sortis du cadre républicain
00:32:45depuis longtemps. Ils assument tout ce qu'ils disent.
00:32:47Résiduels, contextuels,
00:32:49campés à Tel Aviv. J'en passe,
00:32:51mais il y en a tellement, en fait. Il y a une liste,
00:32:53sur Emery Caron, n'en parlons pas, qui relativise
00:32:55le viol de Courbevoie avec un viol
00:32:57qui se serait passé en février, mais il faut être
00:32:59complètement fou. Donc, encore une fois,
00:33:01on a les ennemis de la France.
00:33:03— Là, vous ne répondez pas. Et le RN n'est pas sorti de la sphère républicaine ?
00:33:05Le RN n'est pas l'ennemi de la France ?
00:33:07— Laissez-moi finir.
00:33:09On a les ennemis d'un côté et les faux amis
00:33:11de l'autre. C'est ça qu'il faut.
00:33:13C'est ça, pour moi, la vraie différence. On ne peut pas dire
00:33:15les deux sont au même niveau. Ce n'est pas vrai. Ils n'ont pas
00:33:17les mêmes ancrages historiques. Ils n'ont pas les mêmes ancrages
00:33:19hystériques, aussi, par rapport à l'RN des Juifs.
00:33:21Donc, moi, j'ai dit que le RN, aujourd'hui, ce sont les faux amis.
00:33:23Et pourquoi énormément de Français, aujourd'hui,
00:33:25leur font confiance ? Parce qu'ils se disent,
00:33:27désespérément, parce que c'est un vote désespéré,
00:33:29le RN. Ce n'est pas un vote d'espoir.
00:33:31C'est un vote désespéré. Ils se disent
00:33:33« On ne les a pas essayés. Essayons-les. »
00:33:35Depuis 10 ans, ils se sont ripollinisés.
00:33:37Mais vous savez, c'est très facile.
00:33:39Vous prenez une très bonne agence de communication
00:33:41avec Jean-Dame Badella et d'autres gens.
00:33:43C'est des agents de communication.
00:33:45Et ils sont parfaits. D'abord, ils se présentent
00:33:47bien. Ils n'ont pas une parole
00:33:49de côté. Mais à un moment, quand on gratte un petit peu,
00:33:51il faut voir qui il y a derrière.
00:33:53Il faut voir que Jean-Dame Badella a été fiancé
00:33:55avec la fille de Chatillon, qui,
00:33:57Chatillon avec son compère Lusso, sont quand même
00:33:59deux immondes personnages qui ont
00:34:01toujours été dans l'ombre du RN.
00:34:03– Enfin, lier les enfants aux parents, c'est toujours compliqué,
00:34:05Franck Tapirot.
00:34:07– C'est toujours compliqué quand on parle de RN.
00:34:09– Ce n'est pas compliqué. Je ne parle pas
00:34:11des gens qui en faisaient partie.
00:34:13Il parle de la fille.
00:34:15– Regardez.
00:34:17– Entre la France insoumise
00:34:19et le RN, au deuxième tour,
00:34:21vous votez pour qui ?
00:34:23– Moi, je l'ai dit, si je suis confronté à cela,
00:34:25moi, je vote blanc.
00:34:27Parce que je ne peux pas me soumettre
00:34:29à ce choix ignoble
00:34:31entre la peste et le choléra.
00:34:33J'ai combattu le RN
00:34:35depuis 30 ans.
00:34:37J'ai même créé une association, vous vous rappelez,
00:34:39ça fait coup de tête au front. J'ai même posté encore
00:34:41un vieux visuel de l'époque qui marche encore aujourd'hui,
00:34:43en disant, ne rêvons pas.
00:34:45Ils ont fait un gros boulot de communication.
00:34:47Et j'ai plein de copains d'ailleurs, Chenu,
00:34:49Audoul, avec qui je partage parfois des plateaux.
00:34:51Ce n'est pas eux que je cible,
00:34:53c'est derrière qui gère
00:34:55vraiment le RN,
00:34:57qui finance le RN.
00:34:59Tant que l'ombre de Lousteau et de Chatillon sera là,
00:35:01je vous dis, on ne peut pas leur faire confiance,
00:35:03ce sont des faux amis ou alors, il faudra vraiment
00:35:05qu'ils le démontrent et qu'ils aillent au bout,
00:35:07qu'ils sortent définitivement Lousteau, Chatillon
00:35:09et tout leur environnement financier.
00:35:11Parce que c'est,
00:35:13vous savez très bien Jean-Marc,
00:35:15qui est passé sur le plateau, qui dirige un parti ?
00:35:17Ceux qui le financent.
00:35:19Donc en fait, ce que vous voyez aujourd'hui,
00:35:21ne sont que les images positives.
00:35:23Il a un talent énorme, Bardel,
00:35:25même s'il a été très mauvais, je trouve, lors du débat.
00:35:27Audoul, il est très bon en porte-parole.
00:35:29Chenu, je le connais depuis des années,
00:35:31on a travaillé ensemble avec Nicolas Sarkozy.
00:35:33Mais regardez derrière qui pilote le RN.
00:35:35Ce sont ceux qui amènent l'argent.
00:35:37Et jusqu'à propre du contraire,
00:35:39c'est Chatillon et Lousteau avec des holdings,
00:35:41vous le savez, internationales,
00:35:43donc encore une fois, je l'ai dit,
00:35:45ce sont les fausses ennemis.
00:35:47Mais les vrais ennemis, nous ne tomberons pas.
00:35:49Les vrais de vrais, c'est de loin LFI,
00:35:51qui revendique en plus
00:35:53ce statut d'ennemi numéro un.
00:35:55Pas seulement des juifs, mais des français.
00:35:57Pourquoi ? Les juifs, ce sont toujours
00:35:59les canaris de la bombe.
00:36:01Vous savez, les canaris, ce qu'on prenait dans les mines,
00:36:03et quand le canari tombait, ça voulait dire
00:36:05qu'il allait y avoir une explosion grisou.
00:36:07C'est exactement cela.
00:36:09En tapant sur les juifs, on sait très bien
00:36:11que LFI, c'est l'appel au chaos.
00:36:13C'est l'appel à la guerre civile.
00:36:15C'est l'appel à la haine et à la violence sur notre territoire.
00:36:17Écoutez les oucasses
00:36:19de Mélenchon, de Rimasan,
00:36:21de Caron, de Porte,
00:36:23de Guirault, qui a été formé par Soral.
00:36:25Ça, ça apaise le débat.
00:36:27LFI apaise le débat.
00:36:29Entre des fous furieux, parce qu'il n'y a pas d'autre mot,
00:36:31une secte, vous savez, ça fait dix ans,
00:36:33j'appelle ça la secte indigne, LFI,
00:36:35gérée par un gourou
00:36:37complètement lâché,
00:36:39même s'il n'est pas, je pense, fondamentalement anti-juif.
00:36:41Ça, c'est une arme formidable électorale.
00:36:43Être le patron des anti-juifs aujourd'hui,
00:36:45ça va ramener ce qu'il appelle la rue arabe.
00:36:47Vous imaginez,
00:36:49pour mes amis français de confession musulmane,
00:36:51ce que c'est d'être instrumentalisé
00:36:53comme la rue arabe, la nouvelle classe populaire.
00:36:55Vous imaginez la honte que c'est ?
00:36:57Et c'est cela qui se...
00:36:59Il est en train de créer une opposition
00:37:01entre les juifs arabes qui n'a jamais eu lieu
00:37:03sur notre territoire. Vous savez, moi, je fais des soirées sur...
00:37:05– Juste, Franck, Franck, parce que là,
00:37:07c'est parti pour nous faire une heure.
00:37:09Je crois qu'on a mis l'essentiel.
00:37:11Juste, il y a Eric Rebel qui veut vous dire quelque chose.
00:37:13– Franck, je voulais vous poser une question, quand même.
00:37:15Pour moi, c'est un peu nouveau,
00:37:17votre explication, même si je la comprends.
00:37:19C'est-à-dire que vous mettez une sorte de signe égal
00:37:21entre l'anti-juif RN,
00:37:23si je vous écoute bien, qui serait latent,
00:37:25et l'anti-juif affirmé de LFI.
00:37:27Mais on va avoir une Assemblée nationale,
00:37:29sauf énorme surprise, qui va consacrer
00:37:31deux blocs, justement, le RN
00:37:33et le Front populaire
00:37:35avec une domination de LFI.
00:37:37Donc, en fait, ce que vous dites en creux,
00:37:39c'est que si ces deux-là devaient avoir une majorité,
00:37:41quand on vous écoute bien avec ce signe égal,
00:37:43les juifs, ils n'ont plus qu'à partir.
00:37:45– Je n'ai pas du tout de signe égal,
00:37:47je n'ai même pas employé les mêmes mots.
00:37:49Non, non, je n'ai pas employé les mêmes mots.
00:37:51C'est très important. L'ennemi et le faux ami,
00:37:53je suis désolé, ce n'est pas déjà un signe égal.
00:37:55Deuxièmement, les ancrages historiques,
00:37:57et là, tu remarques à raison, il me faudrait une heure
00:37:59pour sortir l'historique de la haine des juifs
00:38:01n'est pas totalement la même.
00:38:03Elle est présente depuis très très longtemps,
00:38:05bien avant le 7 octobre. Le 7 octobre était,
00:38:07comme vous savez, un rétrovirus.
00:38:09On a fait flamber la haine des juifs,
00:38:11et du jour au lendemain, en quelques jours,
00:38:13on a vu la haine des juifs flamber partout dans le monde.
00:38:15Ça, en revanche, ça existe partout.
00:38:17Maintenant, dans la nouvelle assemblée qu'on imagine,
00:38:19en espérant bien entendu qu'il soit le moins majoritaire possible,
00:38:21l'ancrage n'est pas le même.
00:38:23Aujourd'hui, il y a des gens qui pensent que le RN
00:38:25va les protéger de l'islamisme, entre guillemets,
00:38:27comme si le RN avait…
00:38:29Moi, je ne l'ai pas entendu,
00:38:31avait proposé des idées extraordinaires depuis des années
00:38:33et qui sont appliquées. Pour l'instant, il n'y a rien du tout.
00:38:35Donc, c'est un projet,
00:38:37alors que l'LFI, lui, il est sur sa ligne.
00:38:39La ligne, c'est quoi ? C'est le chaos,
00:38:41c'est l'instrumentalisation de la haine des juifs
00:38:43au quotidien, en permanence,
00:38:45en se servant du conflit en Israël ou non,
00:38:47pour, justement, favoriser
00:38:49l'émergence d'une nouvelle classe populaire
00:38:51qui votera en masse pour l'LFI.
00:38:53– Merci beaucoup, Franck Tapiero.
00:38:55Merci pour ces explications.
00:38:57Je crois qu'on a bien compris ce que vous voulez dire.
00:38:59En tout cas, il y a une forte mobilisation
00:39:01depuis quelques jours
00:39:03de tout un tas de communautés
00:39:05contre le RN. On voit des pétitions dans tous les sens.
00:39:07Hier, on a eu les gays, on a eu les rockeurs,
00:39:09on a eu des profs, on a eu des acteurs.
00:39:11Arnaud Bédédétis, cette mobilisation
00:39:13anti-RN, est-ce que ça a une utilité ?
00:39:15– Elle a une utilité pour ceux
00:39:17qui se mobilisent, manifestement.
00:39:19C'est ma première réponse.
00:39:21La vraie question, c'est de savoir
00:39:23si elle a encore une efficacité.
00:39:25On voit bien que, si vous voulez,
00:39:27par exemple, la manifestation qui s'est déroulée,
00:39:29c'était à la veille des élections européennes
00:39:31ou le lendemain des élections européennes,
00:39:33il y a maintenant une dizaine de jours,
00:39:35à Paris, a certes mobilisé
00:39:37des cortèges qui étaient non négligeables
00:39:39mais qui n'étaient plus du tout les cortèges
00:39:41que l'on a connus en 2002.
00:39:43Donc on voit bien que, si vous voulez, cette stratégie
00:39:45de la diabolisation du RN,
00:39:47aujourd'hui, elle opère
00:39:49beaucoup moins qu'elle n'opérait il y a 20 ans.
00:39:51Et force est de constater que, de ce point de vue-là,
00:39:53Marine Le Pen, en tout cas, je ne sais pas si c'est de la communication,
00:39:55a plutôt réussi à, disons,
00:39:57donner une respectabilité
00:39:59au RN.
00:40:01L'autre aspect qui joue vraiment en faveur du RN,
00:40:03et ça, c'est depuis 2022,
00:40:05c'est que le RN a désormais un groupe parlementaire,
00:40:07a parlementarisé sa représentation politique
00:40:09et que cette parlementarisation de la représentation politique
00:40:11a fait que le RN,
00:40:13aujourd'hui, apparaît
00:40:15pour de larges segments de l'opinion publique
00:40:17comme un parti politique
00:40:19républicain, comme d'autres partis républicains.
00:40:21C'est ça qu'il faut dire.
00:40:23Mais quand vous voyez cette mobilisation,
00:40:25parce qu'on a le sentiment que c'est une mobilisation
00:40:27qui a une quinzaine d'années, en fait.
00:40:29On a l'impression qu'elle est un peu décalée.
00:40:31Elle est très datée. Et ce qu'il faut bien comprendre aussi,
00:40:33c'est que, si vous voulez, aujourd'hui, les opinions publiques
00:40:35sont très autonomes.
00:40:37C'est-à-dire que tout ce qu'on peut dire sur les plateaux,
00:40:39toutes les pétitions qu'on peut faire aujourd'hui
00:40:41ont beaucoup moins d'impact
00:40:43qu'elle en avait par le passé.
00:40:45C'est une réalité.
00:40:47Et le dernier point,
00:40:49sur lequel il faut insister, c'est que
00:40:51beaucoup de jeunes, le RN a un vote jeune.
00:40:53Les 18-24 ans, mais aussi
00:40:55les 25-34 ans.
00:40:57C'est-à-dire les jeunes actifs qui rentrent
00:40:59dans la vie professionnelle,
00:41:01où ils arrivent en tête la plupart du temps.
00:41:03Il faut bien comprendre que toute cette génération-là
00:41:05a été socialisée dans un autre univers
00:41:07que l'univers dans lequel nous,
00:41:09nous avons été socialisés.
00:41:11C'est-à-dire la diabolisation du RN
00:41:13pour la génération des années 80-90
00:41:15était quelque chose quasiment de naturel,
00:41:17automatique, pour eux, plus du tout.
00:41:19Et c'est pour ça que Marine Le Pen
00:41:21ou Jordane Bardella font des scores très importants
00:41:23sur les jeunes. Donc la question,
00:41:25est-ce que c'est efficace ? Moi j'en doute.
00:41:27On verra bien d'y montrer.
00:41:29On a eu hier une pétition qui s'appelait
00:41:31le rock en mer du RN.
00:41:33Par exemple, avec tout un tas
00:41:35de chanteurs, vous la voyez,
00:41:37cette pétition qui viennent se mobiliser.
00:41:39Le rock contre le racisme,
00:41:41vous avez les LGBT+,
00:41:43également,
00:41:45qui se sont mobilisés
00:41:47en disant qu'il y a
00:41:49une homophobie du côté du RN.
00:41:51Est-ce que c'est efficace ?
00:41:53Mais est-ce que ce n'est pas contre le RN ?
00:41:55C'est une vraie question.
00:41:57Ce qui est dingue, c'est que quand vous voyez les LGBT+,
00:41:59qui sont contre le RN, allez faire un tour au RN
00:42:01et vous verrez qu'il y a une quantité
00:42:03d'homos incroyables au RN.
00:42:05On les voit, on les connaît,
00:42:07on le sait, et dire qu'ils sont homophobes,
00:42:09ça n'a pas beaucoup de sens.
00:42:11Moi, ce qui m'interpelle, c'est quand je vois
00:42:13les gays, les rockeurs, les profs, les acteurs,
00:42:15c'est tous ceux qui ont subi
00:42:17la pression de l'islamisme
00:42:19et le terrorisme. Les rockeurs, le Bataclan,
00:42:21les gays...
00:42:23Non, je n'ai pas de fantasme.
00:42:25Non, je n'ai pas de fantasme.
00:42:27C'est une réalité.
00:42:29Je vous rappelle que
00:42:31le ministre de l'Intérieur a demandé
00:42:33aujourd'hui un rapport sur
00:42:35les frères musulmans en France, parce que justement
00:42:37on s'est rendu compte à quel point ils avaient imprégné
00:42:39notre société.
00:42:41Mais non, parce qu'il va apparaître en octobre.
00:42:43Mais pourquoi il demande ce rapport ?
00:42:45Non, parce que les renseignements intérieurs ont déjà
00:42:47obtenu une liste, par exemple, d'avocats
00:42:49qui sont affiliés aux
00:42:51frères musulmans.
00:42:53C'est scandaleux de dire
00:42:55qu'il y a des avocats qui sont affiliés aux frères musulmans.
00:42:57C'est pas scandaleux.
00:42:59Et vous le tirez d'aucune réalité.
00:43:01Non, c'est les renseignements intérieurs qui l'ont communiqué.
00:43:03Alors, si le renseignement intérieur commence à communiquer
00:43:05des informations, je me demande en quoi il reste un
00:43:07renseignement intérieur.
00:43:09C'est très intéressant de percuter.
00:43:11C'est comme d'habitude.
00:43:13Vous savez qu'il y a des avocats aussi qui font fuiter les infos.
00:43:15Beaucoup moins que les journalistes.
00:43:17Non, parce qu'ils les donnent aux journalistes.
00:43:19Je ne suis pas sûre que ça va aller bien.
00:43:21On va parler de cette mobilisation, Éric Rebel, puisque
00:43:23vous avez dirigé des rédactions, cette mobilisation
00:43:25des journalistes, des humoristes, contre le Rassemblement
00:43:27national. Je voudrais vous faire écouter deux choses.
00:43:29C'est Elisabeth Quint, qui est sur Arte.
00:43:31Vous le savez, et regardez,
00:43:33c'était lundi, elle recevait le
00:43:35fils d'oeuvre Raphaël Eintobain, et elle lui dit,
00:43:37c'est elle qui le dit, la victoire du RN
00:43:39serait une tragédie pour la République
00:43:41et la France. Si ça, ce n'est pas
00:43:43un engagement, qu'est-ce que c'est ? Écoutez.
00:43:45Vous ne pensez pas quand même
00:43:47qu'avec le RN, ce serait pire pour tout,
00:43:49pour précisément les droits humains,
00:43:51pour l'égalité des citoyens français ?
00:43:53Ce serait pire. Mais la victoire du RN serait une
00:43:55tragédie pour la République, une tragédie
00:43:57pour la France. La vie.
00:43:59On sent très bien ce qu'elle veut dire. Autre exemple, Charline Vanhoenacker
00:44:01sur France Inter.
00:44:03Et personne n'avait prévu de commencer
00:44:05cet été comme ça. Tu pars où cette année
00:44:07en vacances ? En dictature.
00:44:09Certains disent que l'arrivée
00:44:11au pouvoir de l'extrême droite ne va rien changer.
00:44:13Et c'est vrai, j'ai tendance à dramatiser.
00:44:15Si vous n'êtes pas homosexuel,
00:44:17pas féministe, pas noir, pas musulman,
00:44:19pas pauvre, pas trans, pas écolo,
00:44:21pas juif, pas fonctionnaire, pas humoriste,
00:44:23pas famille monoparentale, pas syndicaliste,
00:44:25pas chômeur, alors c'est vrai que ça ne devrait
00:44:27rien changer.
00:44:29Alors cette semaine...
00:44:31Il y a quand même une vraie
00:44:33mobilisation des médias.
00:44:35Il y a à la fois
00:44:37les rockeurs, les gays, les profs,
00:44:39les machins, mais il y a aussi quand même
00:44:41les médias aussi qui se mobilisent.
00:44:43Et surtout les médias publics.
00:44:45Je vais vous citer un exemple
00:44:47qui m'a frappé l'autre fois. J'ai écouté France Info
00:44:49pour ne pas les citer. Ils disent
00:44:51on va à l'encontre des électeurs du Rennes.
00:44:53On va les rencontrer.
00:44:55A la rencontre des électeurs du Rennes.
00:44:57C'est un bon lapsus en même temps
00:44:59qu'il y a des réalistes aussi.
00:45:01Non mais parce que j'ai été tellement choqué
00:45:03ça me permet d'en bafouiller. Et vous savez ce qu'ils font ?
00:45:05Ils lancent un reportage en disant
00:45:07on a interrogé des électeurs du Rennes
00:45:09sur le parking du Puy-du-Fou.
00:45:11Vous voyez ce que ça insinue ? Ça insinue que tous les gens
00:45:13qui vont au Puy-du-Fou sont des électeurs du Rennes.
00:45:15Alors que quand vous allez au Puy-du-Fou, Philippe Devilliers,
00:45:17vous voyez qu'il y a plein de comités
00:45:19d'entreprises CGT par exemple.
00:45:21Ils font tous des selfies avec Devilliers.
00:45:23C'est pas le sujet. Le sujet c'est que...
00:45:25Le sujet en fait, c'est que
00:45:27c'est l'une des raisons pour lesquelles
00:45:29le vote Rennes explose dans ce pays.
00:45:31Et on devrait s'interroger. Pourquoi je dis ça ?
00:45:33Parce que les cases de journalistes,
00:45:35les cases de cultureux, les cases de sportifs
00:45:37bien payés, tous ces gens-là
00:45:39appartiennent à qui ils ont une intersection commune,
00:45:41ce sont des élites. Ce sont des élites.
00:45:43Or, en prenant
00:45:45cette position, en ricanant,
00:45:47en se moquant avec mépris,
00:45:49en fait, ils ne font qu'accentuer
00:45:51le divorce entre le vote
00:45:53des régions, des provinces, des territoires
00:45:55et celui des métropoles.
00:45:578% pour les Rennes à Paris,
00:45:5931% pour les européennes. Et ce mépris-là,
00:46:01en fait, les gens
00:46:03qui votent Rennes dans les régions
00:46:05ne le supportent plus. Et en fait, ils n'ont pas
00:46:07compris un truc, ces intellos
00:46:09cultureaux de gauche.
00:46:11C'est qu'en ayant ce type de position,
00:46:13ironique, en traitant avec mépris
00:46:15comme cette journaliste
00:46:17France Inter, Charline...
00:46:19Vernequer.
00:46:21Ils ne comprennent pas qu'ils alimentent eux-mêmes.
00:46:23Ils alimentent eux-mêmes le vote.
00:46:25C'est un rassemblement national. Parce que qu'est-ce qu'il renvoie
00:46:27aux gens qui votent Rennes ?
00:46:29Vous êtes des crétins. On vous traite avec
00:46:31mépris. Vous ne savez pas.
00:46:33Nous, on est des gens de gauche. On va conscientiser
00:46:35le peuple pour lui expliquer ce qu'il faut
00:46:37penser. Comment est-ce qu'il faut se cultiver ?
00:46:39Et en fait, ça, c'est devenu
00:46:41insupportable. C'est devenu insupportable
00:46:43pour les gens qui votent Rennes.
00:46:45C'est pas comme ça qu'il faut essayer de
00:46:47contenir le vote Rennes. C'est pas en méprisant
00:46:49ces électeurs. C'est sur le fond. C'est un combat
00:46:51qui doit se faire sur le fond et sur les idées.
00:46:53Et pas comme ça. Regardez ce qui s'est passé à la fac de Nanterre.
00:46:55C'est intéressant aussi quand même parce que, à quelques jours
00:46:57du premier tour des élections, la fac
00:46:59de Nanterre a envoyé un mail aux étudiants
00:47:01en leur disant qu'il fallait faire barrage
00:47:03au rassemblement national. La fac, elle a envoyé ça. Regardez.
00:47:05Reportage.
00:47:07À quelques jours du premier tour des élections législatives,
00:47:09l'université Paris-Nanterre
00:47:11prend position. Dans un mail envoyé
00:47:13aux étudiants, les co-directrices du département
00:47:15droit et sciences politiques condamnent
00:47:17dans un premier temps des comportements
00:47:19qualifiés d'inacceptables.
00:47:21Des propos oraux et écrits, des propos antisémites
00:47:23et xénophobes, des citations provocatrices
00:47:25et des insultes tenues avec
00:47:27beaucoup de cynisme et parfois même de légèreté
00:47:29face à d'autres étudiants.
00:47:31Depuis les attaques du Hamas en Israël,
00:47:33des réunions pro-palestine ont été organisées
00:47:35dans l'université et des tags antisémites
00:47:37retrouvés sur les murs de l'institution.
00:47:39Face à l'ampleur du fléau, la ministre
00:47:41de l'enseignement supérieur s'était déjà
00:47:43rendue sur place en novembre dernier.
00:47:45De son côté, la direction promet
00:47:47de poursuivre les auteurs de tels comportements
00:47:49avant de délivrer un message politique
00:47:51en donnant tout simplement
00:47:53une consigne de vote.
00:47:55Nous ne saurions clore ce message sans vous encourager
00:47:57à aller voter ces deux prochains dimanches
00:47:59en réalisant bien les conséquences immédiates
00:48:01de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir
00:48:03qui veut conforter les pires comportements.
00:48:05Mais selon le délégué national de l'Uni,
00:48:07l'antisémitisme ambiant dans les universités
00:48:09est une conséquence du militantisme pro-palestinien.
00:48:11L'université de Nanterre aujourd'hui
00:48:13est gangrenée par ce militantisme pro-palestinien
00:48:15et par cette extrême gauche
00:48:17qui propage cet antisémitisme-là.
00:48:19L'université de Nanterre se rend indirectement complice
00:48:21de ces auteurs-là
00:48:23parce que pour condamner et pour faire en sorte
00:48:25que ça ne se reproduise pas, il faut nommer le problème
00:48:27et là le problème, ils ont refusé de le nommer.
00:48:29Pour combattre l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur,
00:48:31une mission sénatoriale
00:48:33a notamment proposé hier
00:48:35de renforcer les formations
00:48:37et de systématiser les sanctions.
00:48:39Je le renseigne, on a quand même les universités
00:48:41qui donnent des consignes aux élèves.
00:48:43C'est quand même à l'inverse de tout ce que doit faire
00:48:45justement cet enseignement.
00:48:47– De toute façon, il faut bien du courage pour être de droite
00:48:49à Nanterre, c'est-à-dire pour être un étudiant
00:48:51de droite à Nanterre, il faut bien du courage
00:48:53si ce n'est que par exemple, je me reviens à l'esprit
00:48:55justement, toutes ces fois où la jeune garde
00:48:57par exemple en toute impunité,
00:48:59l'extrême gauche ultra-violente est venue
00:49:01agresser le moindre étudiant de droite
00:49:03de l'Uni qui pouvait en fait
00:49:05venir tracter sur
00:49:07la faculté de Nanterre comme si Nanterre
00:49:09était le bastion
00:49:11immuable de l'extrême gauche
00:49:13et qu'en fait, aucune pensée
00:49:15on va dire hétérodoxe par rapport à Nanterre
00:49:17était acceptée.
00:49:19Donc ça c'est l'énorme problème de fond
00:49:21c'est-à-dire que premièrement
00:49:23on a une université qui prend position
00:49:25mais qui en plus de ça ne va pas défendre
00:49:27le moindre élève qui va
00:49:29prendre une position différente par rapport
00:49:31à ce qu'affirme l'université. C'était la même chose à Sciences Po.
00:49:33– Ils ont quand même indiqué qu'il y avait des poursuites
00:49:35enfin j'espère bien qu'il y a des poursuites sur les tags antisémites.
00:49:37– Les tags antisémites oui
00:49:39mais les consignes par exemple
00:49:41les consignes qui sont données
00:49:43par l'université
00:49:45ce n'est pas normal. L'université n'a pas
00:49:47donné de consignes à ses élèves pour voter.
00:49:49– L'université n'a peut-être pas donné des consignes
00:49:51sur les votes mais là on est quand même
00:49:53dans une situation assez particulière.
00:49:55Oui pour moi j'estime que l'extrême droite
00:49:57et d'ailleurs toutes les extrêmes c'est un danger
00:49:59pour la République. – Mais c'est aux gens de décider
00:50:01le vote est libre
00:50:03et on n'a pas à influencer les gens sur leur vote.
00:50:05– Ils invitent
00:50:07excusez-moi parce qu'il faut relire aussi
00:50:09ils invitent à aller voter
00:50:11en indiquant, voilà
00:50:13prenez en compte aussi les conséquences.
00:50:15– Les gens sont assez grands pour le faire, vous ne croyez pas que quand on est en fac
00:50:17on est assez grand pour choisir son vote ?
00:50:19Vous ne pensez pas qu'on est assez grand pour choisir
00:50:21le vote qu'on a envie de faire ?
00:50:23– Est-ce que vous avez conscience que depuis les Européennes
00:50:25il y a eu quand même une banalisation
00:50:27du racisme ? Vous avez quand même conscience
00:50:29aussi que les électeurs, certains électeurs
00:50:31du RN se permettent de mettre
00:50:33des vidéos, alors la vidéo
00:50:35ne partira pas notamment, personne n'en parle.
00:50:37– Il y a des réunions en non-mixité
00:50:39donc qui est raciste à Nanterre ?
00:50:41– Pardon ? – À Nanterre il y a des réunions en non-mixité
00:50:43interdites aux blancs.
00:50:45Donc qui est raciste alors ? C'est l'extrême gauche.
00:50:47– Alors ça je suis, sincèrement
00:50:49si ça existe, parce que je n'ai absolument pas
00:50:51l'information, mais je ne pense pas
00:50:53qu'un non-terre, en tout cas des directeurs
00:50:55– Vous ne voulez pas voir la réalité en fait ?
00:50:57– Non mais la réalité il faut me la donner, c'est-à-dire vous donnez
00:50:59des éléments, des informations, est-ce que ça a été
00:51:01établi ? C'est facile en fait
00:51:03à chaque fois de donner comme ça des vérités
00:51:05sans les établir systématiquement.
00:51:07Alors elles ont existé quand ces réunions ?
00:51:09Où on a interdit des blancs ?
00:51:11– Cette année il y en a encore eu, l'année dernière il y en a encore eu.
00:51:13– Mais vous avez comment ces informations-là ?
00:51:15– Maître, juste un mot quand même.
00:51:17Moi ce qui me surprend c'est que…
00:51:19– Non mais en fait on donne des vérités sans en justifier, c'est ça qui me dérange.
00:51:21– Non mais ça il y a eu plusieurs articles,
00:51:23il y a eu des témoignages également sur ces réunions
00:51:25qui étaient interdites aux blancs, ça a même fait
00:51:27beaucoup parler.
00:51:29Juste quand même,
00:51:31ce qui me surprend c'est que c'est aux gens de décider,
00:51:33laisser les gens décider librement.
00:51:35C'est important, y compris,
00:51:37et moi je dis aux gens qui veulent voter insoumis,
00:51:39c'est pareil, on donne les éléments
00:51:41et que les gens décident, on n'a pas à leur dire
00:51:43ne votez pas pour les insoumis ou ne votez pas
00:51:45pour le Rassemblement National et encore moins
00:51:47quand on est dans une fac. La fac c'est la liberté,
00:51:49c'est l'échange, alors échanger les idées,
00:51:51discuter, dialoguer
00:51:53et tant que ces idées sont légales,
00:51:55maître, et en plus c'est à vous que je le dis,
00:51:57tant que ce parti est légal,
00:51:59il faut laisser les gens voter pour ce parti
00:52:01et je dis la même chose exactement pour les insoumis.
00:52:03Si ces partis ne sont pas interdits en France,
00:52:05il faut laisser les gens voter et on n'a pas
00:52:07à les influencer les gens, on a à leur donner des infos,
00:52:09pas à les influencer.
00:52:11En tout cas, les inviter à aller voter parce que c'était surtout
00:52:13le premier message.
00:52:15La diversité
00:52:17des idées, c'est le socle
00:52:19des sociétés républicaines, ça il faut le rappeler.
00:52:21Maintenant, en tant qu'université,
00:52:23on peut aussi mettre en garde
00:52:25contre les idées extrêmes et les conséquences,
00:52:27c'est-à-dire ne pas venir dire que
00:52:29c'est le RN, ce que c'est le RN.
00:52:31Mais pas au moment du vote, laissez les gens voter comme ils veulent,
00:52:33laissez les gens choisir, ou alors vous me dites que les gens
00:52:35sont des abrutis, excusez-moi, les gens sont des abrutis
00:52:37donc on leur retire le droit de vote, voilà,
00:52:39ils voteront pas, ils savent pas, on va décider pour eux.
00:52:41Les gens, moi je vous le dis,
00:52:43ils sont intelligents, le peuple
00:52:45est intelligent, le peuple sait ce qu'il veut.
00:52:47Voilà, laissez le peuple choisir
00:52:49et arrêtons de cracher sur 40% des Français
00:52:51parce qu'ils ont envie de voter pour le Rassemblement
00:52:53national. Mais à chaque fois qu'on fait des débats,
00:52:55quelle est l'idée ? C'est d'influencer ?
00:52:57Non, le débat, le principe
00:52:59du débat, c'est que c'est un échange
00:53:01d'idées, c'est ce qu'on fait là. On a un échange
00:53:03d'idées et les gens décideront
00:53:05à la fin de ce débat, ils décideront qui ils veulent
00:53:07et ce qu'ils veulent. Chacun va défendre
00:53:09sa position, bien évidemment, mais va essayer
00:53:11d'influencer les personnes qui y votent. D'accord, mais à aucun moment
00:53:13on va leur dire, votez pour ça ou pour ça. Juste, rapidement
00:53:15Arnaud Benédetti. Non, juste, moi que les universitaires
00:53:17en tant que tels, en tant qu'université
00:53:19disposent d'une liberté académique
00:53:21et puissent s'exprimer et éventuellement
00:53:23donner des consignes de vote ou en tout cas dire
00:53:25quelles sont leurs préférences, c'est tout à fait logique.
00:53:27Là, le problème, c'est que c'est l'université
00:53:29en tant qu'établissement public,
00:53:31en tant qu'établissement administratif
00:53:33qui, à mon sens, rompt
00:53:35avec son devoir de neutralité, en l'occurrence.
00:53:37Alors, c'est pas nouveau, ils l'ont déjà fait en
00:53:392002 ou en 2001
00:53:41lors du second tour de
00:53:43l'élection présidentielle entre
00:53:45Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Ils l'ont,
00:53:47me semble-t-il, fait aussi en
00:53:492017 et ils ont dû le faire en 2022.
00:53:51Mais, si vous voulez, quand même, moi je crois
00:53:53que ce qui est très important, c'est, à un moment
00:53:55donné, de laisser les gens
00:53:57s'auto-déterminer comme
00:53:59ils le souhaitent dans un processus électoral.
00:54:01Je crois que c'est ce qu'il y a de plus important.
00:54:03Il faut respecter, en effet, les électeurs.
00:54:05Un mot rapide et on fait la pause.
00:54:07Que la gauche ou même d'autres,
00:54:09d'autres tiers partis, soient inquiets de l'arrivée
00:54:11au pouvoir du Rassemblement national, c'est
00:54:13un vrai réflexe. Mais moi, ce qui m'énerve
00:54:15tout le temps, si vous voulez, quand j'entends la gauche
00:54:17donner des leçons, c'est qu'il y a
00:54:19toujours, quelque part, cette idée
00:54:21que le peuple n'est pas suffisamment intelligent
00:54:23et qu'il faut le conscientiser.
00:54:25J'emploie le mot conscientiser parce que,
00:54:27dans la vieille tradition stalinienne
00:54:29trotskiste, c'est le mot qu'on emploie.
00:54:31Il ne faut pas laisser le peuple, tout seul,
00:54:33errer sur les chemins d'une non-culture.
00:54:35Il faut lui dire quel est le chemin de la culture.
00:54:37Et puis, pardon, Nanterre, j'y étais très longtemps,
00:54:39la fac de Nanterre, bâtiment G,
00:54:41économie. Bon, moi, j'avais que des profs de gauche.
00:54:43J'avais Philippe Herzog, Dominique Strauss-Kahn,
00:54:45Jacques Vallier,
00:54:47Philippe Hugon. Vous voyez, j'avais des excellents profs.
00:54:49Mais ce que je veux dire, c'est qu'on vous formait
00:54:51d'une certaine manière.
00:54:53Et juste un mot.
00:54:55Mais vous étiez un rebelle, alors ?
00:54:57J'étais un nid, je ne connais pas de droite.
00:54:59Juste un mot, quand même,
00:55:01parce que je sais que vous en avez parlé hier.
00:55:03Mais quand DSK, à la fin de son communique,
00:55:05dit qu'on est dans une situation, celle de 1933
00:55:07en France. Donc, en fait, il est en train de nous dire
00:55:09que les nazis sont en train d'arriver en France.
00:55:11Dominique Strauss-Kahn.
00:55:13Moi, je suis très inquiet.
00:55:15On va faire une pause. Et dans un instant,
00:55:17dans cette émission, à midi,
00:55:19je vous ai parlé de Karim Rissouli, qui avait reçu
00:55:21des messages odieux,
00:55:23agerbés également, des messages
00:55:25qui étaient des messages racistes.
00:55:27Mais juste, je m'étonnais, en fait,
00:55:29que tout à coup, ça ressorte à trois jours
00:55:31des élections, et que tout à coup, ça fasse un buzz incroyable,
00:55:33alors qu'on est tous menacés en permanence.
00:55:35On reçoit tous des menaces. Mais là, ça devenait un événement.
00:55:37Le soir même, sur France 5,
00:55:39rebelote. Cette fois, c'est Mohamed Bouafsi,
00:55:41qui dit, oh là là, moi aussi, je suis traité
00:55:43de bougnoule, je suis traité de bico. Je reprends
00:55:45l'expression, bien évidemment, et elle n'est pas de moi.
00:55:47Oh là là, quelle honte.
00:55:49Et ça fait un scandale aussi. Juste, toute l'année,
00:55:51on est, nous, insultés.
00:55:53On est menacés de mort, etc.
00:55:55Personne n'en parle. Il y avait Christine Kelly,
00:55:57on la rentendra dans un instant hier, qui dit,
00:55:59on a menacé de me décapiter,
00:56:01personne n'en a parlé. On est menacés.
00:56:03Elle a été placée sous protection, personne n'en parle.
00:56:05Là, tout à coup, parce qu'on est à trois jours
00:56:07des élections, ça fait une dépêche AFP,
00:56:09ça fait des papiers partout. Alors, on va en reparler
00:56:11dans un instant, parce que ça m'intéresse d'avoir votre regard là-dessus,
00:56:13et on va écouter ce qui a été dit.
00:56:15On fait une pause, le CNews Info, et à tout de suite
00:56:17la pub avant d'ailleurs.
00:56:43Et puis,
00:56:55premier débat de la présidentielle
00:56:57entre Donald Trump et Joe Biden
00:56:59ce soir, et après l'échange chaotique
00:57:01de 2020, les équipes
00:57:03de campagne des candidats ont adopté
00:57:05des règles inédites pour encadrer la rencontre.
00:57:07Pas de public, et des
00:57:09micros désactivables.
00:57:1311h37 sur CNews, merci d'être en direct
00:57:15avec nous. On va donc parler
00:57:17maintenant de cette petite musique qu'il y a
00:57:19dans les médias depuis quelques jours.
00:57:21Ça a commencé avec Karim Rissouli, il y a 48h,
00:57:23qui a expliqué qu'il avait reçu une menace
00:57:25de mort chez lui.
00:57:27Donc voilà, dépêche AFP,
00:57:29Le Parisien, des articles partout.
00:57:31Hier, je le disais, je suis un peu surpris parce qu'on en reçoit
00:57:33tous. Éric, je pense que vous en avez reçu.
00:57:35Jules aussi, d'ailleurs, Maître Aussi, sans doute.
00:57:37Vous avez aussi reçu des menaces comme nous tous.
00:57:39Voilà, ça ne fait jamais de dépêche AFP,
00:57:41ça ne fait jamais de papier.
00:57:43C'est bien dommage.
00:57:45Je suis d'accord, mais dans ce cas-là, on en fait pour tout le monde.
00:57:47Donc, le soir au Belote, cette fois,
00:57:49c'est Mohamed Bouafsi qui reçoit
00:57:51également des menaces, et je le dis
00:57:53parce que c'est important aussi de le dire et répéter,
00:57:55ces menaces sont insupportables, ces menaces sont dégueulasses,
00:57:57il faut les condamner. Juste, est-ce qu'il faut les utiliser
00:57:59aujourd'hui comme arme anti-RN ?
00:58:01J'ai un peu l'impression que c'est ce qui est fait.
00:58:03On va réécouter Mohamed Bouafsi, qui en a
00:58:05parlé hier soir sur France 5,
00:58:07et écouter la réflexion d'Elisabeth Lemoyne à la fin,
00:58:09puisqu'elle explique, attention,
00:58:11c'est comme ça maintenant, mais après le 8, ça va être encore pire.
00:58:13C'est-à-dire que si ça, c'est aussi
00:58:15une prise de position, qu'est-ce que c'est ? On écoute.
00:58:17Avant, ça arrivait
00:58:19une fois par mois. Et ce n'est pas que virtuel.
00:58:21Quand on fait face à quelqu'un
00:58:23et qu'il est filmé,
00:58:25et qu'il vous dit, mais vous, vous n'êtes pas comme les autres,
00:58:27vous, vous travaillez,
00:58:29vous n'êtes pas caché, on l'a diffusé, ça.
00:58:31Et cette parole, elle n'existait pas lors de la présidentielle
00:58:332022, que j'ai eu la chance de suivre pour cette avoue.
00:58:35J'avais jamais vécu ça. J'en ai vécu, avant,
00:58:37avant le 9 juin, un message par mois,
00:58:39un message tous les 3-4 semaines.
00:58:41Là, c'est 4-5 messages par jour.
00:58:43Et c'est assez désagréable. Et c'est désagréable
00:58:45aussi pour nos proches qu'on reçoive. Je pense notamment
00:58:47à ma maman et à ma sœur.
00:58:49Et on se dit, mais pourquoi ?
00:58:51Pourquoi ?
00:58:52Ça dit quelque chose du climat
00:58:54et des craintes qu'on peut avoir au soir du
00:58:568 juillet prochain.
00:58:58Le message est clair. Si le Rassemblement national
00:59:008 juillet est majoritaire,
00:59:02ça va être pire, ça va être un déchaînement.
00:59:04C'est gravement ce qui est sous-entendu là-dedans.
00:59:06Oui, mais si vous voulez,
00:59:08vous avez référence à Christine Kelly
00:59:10qui a reçu beaucoup de choses.
00:59:12Elle a été traitée
00:59:14de négresse de service.
00:59:16Tout ça a été abominable. Et vous avez raison
00:59:18de le souligner, Jean-Marc. En fait,
00:59:20les journalistes, entre guillemets, bien-pensants,
00:59:22souvent des médias publics, il faut le dire,
00:59:24considèrent que des journalistes
00:59:26comme elle, comme vous, comme moi,
00:59:28comme d'autres, parce qu'ils travailleraient pour des médias
00:59:30qui, politiquement ou éditorialement,
00:59:32ne leur plaisent pas...
00:59:33On n'est pas du bon côté.
00:59:34Donc ils ne montent pas au créneau
00:59:36parce qu'eux, ils considèrent qu'ils sont dans le bon camp,
00:59:38dans le camp qui conscientise les masses,
00:59:40encore une fois, j'en peux l'expression,
00:59:42et que les autres, on n'en parle pas.
00:59:44Mais en réalité,
00:59:46ce qui a beaucoup changé aussi dans cette radicalisation
00:59:48de la vie politique et de la vie tout court
00:59:50en société, c'est qu'avant, on appartenait
00:59:52à une sorte de confrérie.
00:59:54D'ailleurs, on disait, c'est mon confrère.
00:59:56C'est mon confrère journaliste.
00:59:58Aujourd'hui, il n'y a plus du tout.
01:00:00Il y a une radicalisation totale
01:00:02de la part de journalistes,
01:00:04et vous avez raison. Moi, ça m'a toujours frappé.
01:00:06Qui prend la peine
01:00:08de se demander si, par exemple,
01:00:10Pascal Praud n'a pas été
01:00:12sous surveillance policière, enfin, accompagné,
01:00:14protégé ? Personne n'en parle.
01:00:16Personne ne se pose la question. Personne ne défend
01:00:18dans ce cas-là la liberté d'expression.
01:00:20Vous voyez, la liberté d'expression, elle est dans
01:00:22un camp, mais pas dans l'autre.
01:00:24Et ça aussi, ça me frappe.
01:00:26Et je trouve ça, comme je vous le dis, scandaleux.
01:00:28On va écouter Christine Kelly, justement, parce qu'hier,
01:00:30elle nous a appelé en direct pour nous expliquer
01:00:32ce qu'elle avait vécu et pour nous dire
01:00:34qu'elle ne comprenait pas pourquoi elle,
01:00:36personne ne s'était ému à ce point-là.
01:00:38Karim Rissouli, encore une fois, reçoit une lettre.
01:00:40C'est un branle-balle-combat.
01:00:42Elle est menacée de décapitation.
01:00:44La personne qui a écrit est arrêtée. Il y a un procès, etc.
01:00:46Mais là, quasiment personne n'en parle.
01:00:48Écoutez, Christine, c'était hier, dans Morandini Live.
01:00:50Nous avons tous
01:00:52reçu des menaces. On serre les dents.
01:00:54Et comme le disait Marc Menand,
01:00:56il m'a vu, effectivement, dans des situations compliquées.
01:00:58Mais est-ce que, pour autant,
01:01:00on va en faire tout un plat
01:01:02dans le sens où,
01:01:04je veux dire, on va appeler
01:01:06à ne pas voter, à voter ici, à voter là, etc.
01:01:08Personne,
01:01:10comme l'a dit Marc Menand,
01:01:12et c'est pour ça que je voulais réagir, ne m'a soutenu.
01:01:14Personne, aucun média ne m'a appelé.
01:01:16L'AFP ne m'a pas appelé. Brut ne m'a pas appelé.
01:01:18Personne ne m'a appelé pour me soutenir.
01:01:20Je me suis trouvée seule. Avec qui ?
01:01:22Un patron.
01:01:24Avec qui ?
01:01:26Peut-être un journaliste, peut-être Marc Menand
01:01:28pour me soutenir, mais qui d'autre ?
01:01:30Qui d'autre ?
01:01:32Et ce que je regrette, c'est qu'à ce moment-là,
01:01:34quand vous êtes, justement,
01:01:36du mauvais côté, tout le monde
01:01:38vous regarde en chien de faïence et au contraire
01:01:40vous met la tête sous l'eau lorsque vous avez
01:01:42une menace de mort. J'ai porté plainte
01:01:44sur une des menaces de mort où un avocat
01:01:46m'a dit qu'il ne laissait pas passer. Et c'était qui ?
01:01:48C'était un militant de l'extrême-gauche.
01:01:50Est-ce que, pour autant, j'ai appelé à ne pas voter l'extrême-gauche ?
01:01:52Je n'ai rien dit à ce sujet.
01:01:54Voilà. Maître Mad ?
01:01:56Moi, je voudrais quand même rebondir. Pourquoi on essaye
01:01:58toujours de les mettre en confrontation ?
01:02:00C'est-à-dire de dire
01:02:02qu'elle n'a pas été suffisamment soutenue, donc on ne doit
01:02:04pas parler des menaces de mort qu'a reçues
01:02:06M. Karim Rissouli. Il a reçu une menace
01:02:08vous avez insisté pour autant qu'il ne faut pas la minimiser.
01:02:10Une menace, c'est déjà une de trop.
01:02:12Mais on est d'accord là-dessus.
01:02:14Ce que je dénonce, c'est le
01:02:16deux poids deux mesures. C'est ça ce que je dénonce.
01:02:18Je l'ai dit et répété, les menaces, c'est une de trop.
01:02:20C'est insupportable, il ne faut pas laisser passer.
01:02:22Il ne faut pas laisser passer pour nous aussi.
01:02:24Le deux poids deux mesures n'appartient pas à M. Karim Rissouli.
01:02:26Il appartient aux médias qui n'ont pas voulu s'en saisir.
01:02:28Il ne peut même pas parler.
01:02:30Excusez-moi, il y a une médiatisation aussi.
01:02:32Il va faire une séquence chez Brut.
01:02:34Il fait une séquence chez Brut qui est reprise.
01:02:36Il y a M. Boivsy qui en parle dans
01:02:38cet avou sur France 5.
01:02:40Parce que lui aussi, il reçoit des menaces.
01:02:42Est-ce que Christine Kelly a été invitée sur France 5 ?
01:02:44En fait, il faudrait dire que c'est dommage
01:02:46qu'elle n'ait pas été invitée.
01:02:48Pour autant, il ne faut pas essayer de minimiser
01:02:50ce qu'eux ont vécu.
01:02:52Mais ce n'est pas minimiser, c'est là où vous vous trompez.
01:02:54Juste ne vous trompez pas. Je ne minimise pas.
01:02:56Je dénonce le deux poids deux mesures.
01:02:58Il y a un contexte qu'on ne peut pas nier.
01:03:00Bien évidemment, un des journalistes l'a bien rappelé.
01:03:02Il s'est passé quelque chose.
01:03:04Une banalisation du racisme,
01:03:06de la parole. On a ouvert des portes.
01:03:08On a ouvert la parole.
01:03:10Maintenant, on entend des choses
01:03:12qu'on n'avait jamais entendues auparavant.
01:03:14Moi, je n'ai jamais entendu autant de propos antisémites
01:03:16depuis le 7 octobre, maître.
01:03:18Justement,
01:03:20quand on condamne,
01:03:22on est tous là.
01:03:24Bien évidemment qu'on doit le condamner.
01:03:26Arnaud Belletti, là-dessus.
01:03:28Sur ce deux poids deux mesures.
01:03:30La gauche, il y a souvent eu
01:03:32un deux poids deux mesures, depuis très longtemps.
01:03:34Il y a les bonnes victimes et les mauvaises victimes,
01:03:36en l'occurrence. C'est traditionnel.
01:03:38Sauf qu'aujourd'hui, en plus, on est dans une société
01:03:40où le débat est de plus en plus difficile.
01:03:42Je ne dis pas qu'il n'y a pas la pluralité.
01:03:44Il y a la pluralité de l'expression, clairement.
01:03:46Et que les gens qui ne sont plus d'accord entre eux
01:03:48ont du mal à débattre
01:03:50entre eux. Ça, c'est un vrai sujet,
01:03:52en l'occurrence. C'est-à-dire qu'on débat très souvent,
01:03:54parfois, dans nos propres couloirs
01:03:56idéologiques, intellectuels,
01:03:58politiques. Ce qui n'est pas sans poser
01:04:00problème pour le fonctionnement de la démocratie.
01:04:02Ensuite, en effet, c'est vrai,
01:04:04indéniablement, moi, je partage votre idée
01:04:06du deux poids deux mesures.
01:04:08Mais en plus, aujourd'hui, c'est une réalité,
01:04:10c'est qu'on a un champ médiatique
01:04:12qui est beaucoup plus polarisé qu'il ne l'était
01:04:14il y a 15 ans, 20 ans, 25 ans.
01:04:16Et qui est, peut-être, plus pluraliste.
01:04:18Mais avant, on parlait... Et je rejoins Eric
01:04:20qui disait, avant, on parlait des confrères.
01:04:22Avant, dès qu'un confrère a été touché...
01:04:24C'est ce que je suis en train d'expliquer.
01:04:26Ça veut dire que, finalement,
01:04:28ce qui faisait la confraternité
01:04:30du milieu de la presse,
01:04:32du milieu médiatique, elle est fissurée
01:04:34aujourd'hui par les clivages
01:04:36politiques, par les clivages idéologiques, etc.
01:04:38Mais on s'en sert aussi. Ces menaces, aujourd'hui,
01:04:40en fait, c'est utilisé,
01:04:42c'est devenu une arme antiaire.
01:04:44Quelle est la solution ? Ne pas en parler ?
01:04:46En parler pour tout le monde.
01:04:48Alors pourquoi allez-vous critiquer quand on en parle pour...
01:04:50Que pour eux. Oui, je critique parce qu'on en parle
01:04:52que pour eux. Oui, mais ce n'est pas de leur fait.
01:04:54Excusez-moi, la médiatisation,
01:04:56elle est du fait de quelqu'un. Ils n'ont pas le monopole du journalisme,
01:04:58en fait. J'ai Laurence.
01:05:00Moi, on me revient à l'esprit, la semaine dernière,
01:05:02il y avait une candidate de l'huitième circonscription
01:05:04de l'ISER, qui s'appelle Anna Nemansuri,
01:05:06qui est, justement, pour l'union des droites.
01:05:08Et qui, elle, en fait, a reçu
01:05:10énormément d'insultes
01:05:12racistes, de menaces.
01:05:14Et il se trouve que,
01:05:16à vrai dire, la plupart des médias
01:05:18ne reprenaient pas
01:05:20finalement ce qui lui était arrivé,
01:05:22les insultes qu'elle avait reçues.
01:05:24Pourquoi ? Parce qu'elle était sous les couleurs
01:05:26de l'union des droites.
01:05:28Là, on voit ces deux points de mesure.
01:05:30La semaine dernière, elle en a parlé. Je ne suis pas certaine.
01:05:32C'est peut-être parce que là, on est dans un contexte particulier.
01:05:34Vous niez le contexte. Mais non, non.
01:05:36Elle a reçu, elle-même, du racisme.
01:05:38Elle est de l'union des droites. Et en fait, ça n'a pas ému
01:05:40la presse.
01:05:42Mais là, ce que je suis en train de vous dire, c'est que c'est de la responsabilité
01:05:44de la presse. C'est en aucun cas de la responsabilité
01:05:46de la presse.
01:05:48La presse est orientée... Justement, ce qu'on veut montrer,
01:05:50c'est qu'en fait, il y a des choix qui sont faits par la presse.
01:05:52Il y a une orientation très claire aujourd'hui.
01:05:54C'est qu'il y a les bons et les méchants.
01:05:56Et quand on fait partie des mauvais,
01:05:58parce qu'on est du mauvais côté, visiblement,
01:06:00en tout cas pour une certaine presse,
01:06:02là, on ne parle pas de ce que vous recevez.
01:06:04Donc là, il y a le bon et le mauvais côté.
01:06:06Est-ce que vous en avez parlé, vous,
01:06:08de toutes ces menaces de mort ?
01:06:10Il suffit d'aller sur Twitter, vous les voyez.
01:06:12Les menaces de mort,
01:06:14elles sont visibles sur Twitter, je dis.
01:06:16Elles sont visibles en permanence sur Twitter.
01:06:18Elles sont visibles pour Pascal, pour Christine, pour moi.
01:06:20Il suffit d'y aller.
01:06:22C'est que vous reprochez qu'on n'en parle pas suffisamment
01:06:24et que dans le plan médiatique, on n'en parle pas.
01:06:26Mais en quoi c'est le fait des personnes qui ont reçu les menaces ?
01:06:28C'est le fait des journalistes ?
01:06:30Oui, mais vous comprenez bien que quand c'est Karim Rissouli,
01:06:32c'est la chaîne qui en parle, les gens autour,
01:06:34on est d'accord qu'il y a d'autres chaînes qui ne sont pas.
01:06:36Il y a d'autres chaînes qui ne sont pas.
01:06:38À gauche, il n'y a pas le monopole,
01:06:40c'est très peu.
01:06:42Il y a un angle mort,
01:06:44si je peux me permettre,
01:06:46dans votre raisonnement,
01:06:48c'est que vous feignez de vous poser la question
01:06:50pourquoi est-ce que les médias ne relaient pas
01:06:52les menaces de mort ou les agressions pour des journalistes
01:06:54qui ne sont pas du bon côté ?
01:06:56Vous avez la réponse en votre question.
01:06:58Parce que les médias mainstream...
01:07:00Attendez, j'essaie de corriger votre angle mort.
01:07:02Je ne pense pas qu'il y ait un angle mort.
01:07:04Vous voulez voir un angle mort ?
01:07:06Parce que les médias mainstream,
01:07:08ils ont un énorme biais idéologique,
01:07:10et notamment le service public.
01:07:12Vous avez remarqué, Arte,
01:07:14c'est une chaîne publique.
01:07:16C'est dans l'air, c'est là,
01:07:18ce sont des chaînes publiques.
01:07:20Je parlais d'un reportage sur France Info,
01:07:22ce sont des chaînes publiques.
01:07:24Vous feignez de découvrir...
01:07:26C'est une chaîne privée.
01:07:28Attendez, vous feignez de découvrir
01:07:30qu'il y a un biais idéologique dans les médias publics.
01:07:32Je vous remercie de sourire.
01:07:34Vous êtes en train de dire
01:07:36qu'il n'y a pas
01:07:38d'immédiats à droite
01:07:40pour en parler ?
01:07:42Il n'y a pas besoin d'être à droite.
01:07:44La FP, c'est neutre, normalement.
01:07:46Ils auraient dû parler de Christine
01:07:48comme ils ont parlé aujourd'hui
01:07:50de cette seule menace reçue par Carrie.
01:07:52Par contre, cette seule,
01:07:54on a l'impression qu'on minimise.
01:07:56C'est une menace en trop.
01:07:58C'est une menace.
01:08:00Autre image que je voulais vous montrer.
01:08:02C'est Eric Zemmour qui a posté
01:08:04cette photo que vous allez voir.
01:08:06Il a posté cette photo
01:08:08où il a dit
01:08:10son commentaire, c'est bien arrivé en Corée.
01:08:12Je ne sais pas si on peut voir la photo.
01:08:14On peut voir cette photo
01:08:16avec des femmes voilées.
01:08:18Il écrit bienvenue en Corée.
01:08:20Ça fait beaucoup réagir
01:08:22sur les réseaux sociaux
01:08:24avec cette affaire identitaire.
01:08:26Écoutez l'essayiste Driss Ghali.
01:08:28C'est la vérité
01:08:30du grand chamboulement
01:08:32démographique
01:08:34et du choc des sensibilités
01:08:36dont personne ne veut parler.
01:08:38Soit on peut aller en taule,
01:08:40soit on ne se fait pas éditer,
01:08:42on se fait ostraciser.
01:08:44Est-ce qu'on est encore en France
01:08:46quand on a des abayas partout
01:08:48et des femmes voilées partout ?
01:08:50Pour aller un peu plus loin que Zemmour,
01:08:52sommes-nous encore en France
01:08:54parce que tout est identitaire.
01:08:56Il n'y a pas que l'islamisation.
01:08:58Elle est très grave.
01:09:00Zemmour a raison d'en parler.
01:09:02Il y a aussi ce choc de l'américanisation.
01:09:04Enfin, pour terminer,
01:09:06est-ce que le touriste
01:09:08qui va payer 300 euros une nuit d'hôtel
01:09:10à Paris ou 200 euros en Corée
01:09:12veut voir ça ou Amélie Poulain ?
01:09:14Il y a aussi un enjeu économique
01:09:16de tourisme qui est un des principaux
01:09:18affluents du PIB français.
01:09:20L'essayiste Driss Ghali
01:09:22est-ce qu'elle vous choque la photo
01:09:24qui a été postée par Eric Zemmour ?
01:09:26Son commentaire ne me choque pas non plus
01:09:28parce qu'il est dans la ligne droite
01:09:30de ce qu'il disait.
01:09:32Il met le doigt sur une douleur
01:09:34française qui est
01:09:36d'un changement démographique,
01:09:38culturel.
01:09:40Quand on pense à la Corée,
01:09:42à la base, on ne sait pas ces idées-là,
01:09:44ces images-là, cet univers mental
01:09:46qu'on a à l'esprit.
01:09:48Il me semble que
01:09:50aujourd'hui, justement,
01:09:52la gauche met le doigt,
01:09:54point du doigt de toute personne
01:09:56qui va exprimer cette douleur
01:09:58de voir ce changement démographique
01:10:00et ça n'y change rien.
01:10:02Cette douleur restera présente
01:10:04et peu importe
01:10:06les critiques,
01:10:08la pression médiatique
01:10:10qu'il pourrait y avoir,
01:10:12aujourd'hui,
01:10:14si ce retour du Rassemblement national
01:10:16dans ces endroits-là, dans ces zones périphériques,
01:10:18cette France oubliée
01:10:20en Corrèze, c'est un vrai message
01:10:22qui veut leur passer.
01:10:24Je sens que Mme Abad bouge.
01:10:26Dites-moi, la douleur, c'est de voir
01:10:28des femmes voilées sur un marché ?
01:10:30De voir un changement culturel ?
01:10:32Laissez-le répondre !
01:10:34Il peut y avoir une douleur, avoir un changement
01:10:36culturel dans son pays ?
01:10:38C'est une photo, ce n'est pas la photo
01:10:40de toute la Corrèze.
01:10:42Si le Rassemblement national est aussi haut,
01:10:44c'est que ça représente quelque chose.
01:10:46C'est un emboulement de la population.
01:10:48Combien d'étrangers en pourcentage en France ?
01:10:50Répondez à la question !
01:10:52Combien d'étrangers en pourcentage en France ?
01:10:54On l'a bradé !
01:10:56On l'a bradé !
01:10:58Pourquoi vous ne répondez pas à la question ?
01:11:00Pourquoi vous ne répondez pas ?
01:11:02Quand vous voyez cette photo,
01:11:04est-ce qu'il y a un choc identitaire ?
01:11:06Quand vous voyez cette photo de la Corrèze
01:11:08avec ce marché et ces femmes voilées,
01:11:10est-ce que vous comprenez que des gens puissent se dire
01:11:12que la Corrèze, ce n'est pas ça ?
01:11:14Je me dis que la Corrèze, ce n'est pas ça
01:11:16parce que ce n'est pas une photo de toute la Corrèze.
01:11:18C'est une photo d'un marché qui a été choisi
01:11:20volontairement par M. Éric Zemmour.
01:11:22Quand je vois cette photo,
01:11:24je vois quelque chose qui me donne envie de vomir
01:11:26parce qu'on voit clairement
01:11:28une volonté de M. Éric Zemmour
01:11:30de faire peur concernant ce choc de population.
01:11:32Mais c'est une réalité aussi !
01:11:34Il y a 10% d'immigrés en France.
01:11:36Quand je vois la photo, je n'ai pas peur !
01:11:38Quand on dit que la population
01:11:40est en train de changer de visage,
01:11:42il faut quand même rappeler les chiffres.
01:11:44C'est important.
01:11:46J'ai posé la question hier
01:11:48à un ami qui vote pour M. Éric Zemmour.
01:11:50Je lui ai demandé le pourcentage d'immigrants en France.
01:11:52Il m'a dit qu'il y en avait au moins 20%.
01:11:54Mais ces femmes sont peut-être françaises.
01:11:56Ces femmes qu'on voit sont peut-être françaises.
01:11:58J'y arrivais justement.
01:12:00Le mot d'identité a un sens aujourd'hui.
01:12:02C'est l'identité française.
01:12:04On ne peut pas être française.
01:12:06Oui, on peut.
01:12:08Mais est-ce que ça représente l'identité française ?
01:12:10Est-ce que cette photo avait vocation
01:12:12à représenter toute l'identité française ?
01:12:14C'est une photo prise à l'instant T.
01:12:16On vous dit bienvenue en Corrèze
01:12:18comme si ça représentait toute la Corrèze.
01:12:20J'imagine bien que s'il était allé dans d'autres endroits,
01:12:22il y aurait eu d'autres photos et un autre paysage.
01:12:24Ce qu'on ne peut pas nier quand même,
01:12:26c'est qu'on est devant un choc culturel
01:12:28en France, globalement.
01:12:30J'aime bien l'analyse de l'essayiste
01:12:32parce qu'il dit qu'il y a le choc culturel.
01:12:34Moi, j'aime bien parce qu'il parle des Starbucks aussi.
01:12:36C'est intéressant parce qu'on est bouffé
01:12:38aussi par les cultures américaines.
01:12:40C'est juste pour arrondir les angles.
01:12:42La problématique, on le voit sur cette photo,
01:12:44la problématique, c'est qu'il y ait des femmes
01:12:46voilées en France. Alors, excusez-moi,
01:12:48il y a des françaises qui sont de
01:12:50confusion musculaire, il va falloir à un moment donné
01:12:52l'admettre.
01:12:54On peut se poser la question sans noyer le poisson,
01:12:56ce qui est toujours difficile, d'essayer de noyer un poisson,
01:12:58c'est qu'on est devant un choc
01:13:00culturel.
01:13:02L'identité nationale française,
01:13:04telle qu'on l'a connue, vous êtes plus jeunes que moi,
01:13:06elle est en train de se diluer.
01:13:08Elle est en train de se diluer.
01:13:10Souffrez, maître. Souffrez que
01:13:12pour certaines personnes, qui visiblement
01:13:14votent plutôt Hérène ou votent
01:13:16plutôt Zemmour, ça pose une question
01:13:18et un problème. Parce que l'air de rien,
01:13:20quand on a des racines, quand on est
01:13:22fier de son histoire,
01:13:24renier ce passé-là, je vais vous dire,
01:13:26attendez, c'est presque insulter
01:13:28ceux qui vous ont précédés, vous voyez, vos grands-parents,
01:13:30vos arrière-grands-parents,
01:13:32qui eux, étaient très ancrés dans
01:13:34l'histoire de France. Et en fait, au fur et à mesure des années,
01:13:36on est aussi responsables.
01:13:38On a laissé se diluer le roman national,
01:13:40on n'a plus raconté, on a eu honte de notre
01:13:42histoire, vous voyez, avec ces ondes d'ombre
01:13:44et de lumière. Et on aboutit,
01:13:46à mon avis, à un moment critique
01:13:48pour la société française, où,
01:13:50alors je sais que Mélenchon dit, mais une personne
01:13:52sur quatre a un grand-parent étranger.
01:13:54Tout ça est juste, mais souffrez
01:13:56que ce soit extrêmement
01:13:58douloureux de voir cette France-là
01:14:00sous nos yeux, en train de disparaître.
01:14:02Vous savez, moi, je suis d'un village en Charente-Maritime,
01:14:04et il y a un truc qui me fascine,
01:14:06c'est quand j'entends les cloches. Pourquoi je vous dis ça ?
01:14:08Parce que les cloches que j'entends, c'est même pas
01:14:10un symbole religieux pour moi.
01:14:12C'est un lien entre moi et ceux qui ont existé
01:14:14avant moi, qui sont enterrés dans le cimetière.
01:14:16Parce que je sais que ma grand-mère, parce que je sais
01:14:18que mon arrière-grand-mère écoutait
01:14:20les mêmes cloches.
01:14:22Voilà.
01:14:24Mais il vous dit le contraire.
01:14:26Vous n'avez pas le monopole de l'amour de la France.
01:14:28Mais je ne vous parle pas d'amour de la France.
01:14:30Si, si, parce qu'on me le dit.
01:14:32Vous expliquez un truc avec mes tripes.
01:14:34Vous n'avez pas le monopole de l'amour de la culture française.
01:14:36Vous n'avez pas le monopole de l'amour
01:14:38des traditions françaises.
01:14:40Pour ma part, et je parle de me concernant,
01:14:42puisque je suis de confession musulmane,
01:14:44je suis fille d'immigrés,
01:14:46donc qui a été naturalisée français,
01:14:48et pendant les périodes de Noël,
01:14:50quand je vois les crèches, je trouve ça très beau.
01:14:52Ça ne me dérange pas.
01:14:54Mais qui vous a dit le contraire ?
01:14:56Je vous parlais de mon expérience.
01:14:58On était en train d'opposer
01:15:00ces femmes qui portent un voile.
01:15:02Si, si, ces femmes qui portent un voile
01:15:04qui vont changer l'identité française
01:15:06et qu'elles ont une volonté de changer l'identité française.
01:15:08Et ça, c'est justement ce que le RN
01:15:10veut faire croire.
01:15:12Même sans la volonté, elle la change.
01:15:14Le problème,
01:15:16c'est qu'aujourd'hui,
01:15:18on manque de commun.
01:15:20C'était Robert Putman qui disait
01:15:22que plus il y avait de diversité dans une société,
01:15:24moins il y avait de confiance
01:15:26entre ces individus.
01:15:28Et effectivement, aujourd'hui,
01:15:30on n'a plus de repères communs.
01:15:32Parce que chacun vit à sa manière
01:15:34dans cette société multiculturelle.
01:15:36Aujourd'hui, on voit bien que le sacré,
01:15:38ce qui devrait nous unir,
01:15:40les mairies, les écoles, la beauté de nos églises,
01:15:42toutes ces choses-là,
01:15:44on n'a plus les mêmes référentiels.
01:15:46Et on vit dans cette même société
01:15:48sans avoir les mêmes référentiels.
01:15:50Et pour vous, une femme voilée,
01:15:52c'est un danger pour la France ?
01:15:54Je ne dis pas le contraire.
01:15:56Je dis simplement que,
01:15:58dès lors qu'il y a
01:16:00une proportion démographique,
01:16:02quand il y aura un pourcentage
01:16:04de femmes voilées,
01:16:06oui, ça posera une question culturelle.
01:16:08Mais je ne sais pas,
01:16:10je ne fais pas des statistiques.
01:16:12Tout n'est pas chiffrable.
01:16:14Les individus ne sont pas
01:16:16échangeables.
01:16:18Il y a aussi des cultures.
01:16:20Il y a des choses qui dépassent
01:16:22simplement l'individu.
01:16:24L'image de la France est en train de changer.
01:16:26Oui, on est d'accord.
01:16:28Quand on parle d'un nombre,
01:16:30d'un chiffre...
01:16:32Vous êtes d'accord que l'image de la France
01:16:34est en train de changer ?
01:16:36Ce n'est pas la même France
01:16:38qu'à 30 ans.
01:16:40Avec 10% d'étrangers...
01:16:42Mais ce n'est pas le débat,
01:16:44vous parlez de pourcentage d'étrangers.
01:16:46Mais ils sont français,
01:16:48ce n'est pas un pourcentage d'étrangers qui compte.
01:16:50Je suis en train de vous expliquer le contraire.
01:16:52Je suis en train de vous dire le contraire.
01:16:54On parle de repères communs.
01:16:56Mais vous validez cette photo
01:16:58que pour vous c'est scandaleux d'avoir.
01:17:00Est-ce que j'ai dit ça ?
01:17:02Vous m'avez entendu dire que c'était scandaleux ?
01:17:04Je vous dis juste que ce n'est pas l'image de la France
01:17:06qu'on a l'habitude de voir.
01:17:08Je pense que vous aurez du mal
01:17:10à dire le contraire.
01:17:12La comparaison n'a absolument pas raison.
01:17:14Parfois, il faut regarder ce qui s'est passé
01:17:16dans d'autres pays.
01:17:18Jamais en France.
01:17:20Mais regardez ce qui s'est passé, par exemple, à Sarajevo.
01:17:22Si vous avez été à Sarajevo, ce qui a été mon cas,
01:17:24vous voyez que quand vous êtes au-dessus de la ville,
01:17:26vous avez des mosquées, des synagogues,
01:17:28des églises chrétiennes.
01:17:30Ça s'est mal terminé.
01:17:32Quand vous regardez la situation du Liban,
01:17:34qui était la Suisse du Moyen-Orient,
01:17:36qui était un pays prospère,
01:17:38qu'est-ce qui l'a fait exploser ?
01:17:40C'est le multiculturalisme religieux, notamment.
01:17:42Non, ce que je dis,
01:17:44ce n'est pas si simple que tout ça.
01:17:46La culture du Liban, c'était d'être multiculturel aussi.
01:17:48Oui, d'accord, d'accord.
01:17:50Mais ce n'est pas si simple que ça.
01:17:52Parce que les Libanais qui sont en France
01:17:54ne touchent pas.
01:17:56Arnaud Benedetti sur l'enjeu du choc identitaire,
01:17:58parce que c'est quelque chose qui revient
01:18:00beaucoup aujourd'hui, ce choc identitaire.
01:18:02Et c'est vrai qu'en publiant cette photo
01:18:04aujourd'hui d'Éric Zemmour,
01:18:06il y a un vrai sens. On le voit, il y a un vrai sens.
01:18:08Bienvenue en Corée.
01:18:10Il est dans son sillon.
01:18:12C'est vrai qu'on se dit...
01:18:14Je ne suis pas d'accord avec vous, mais ça fait plusieurs fois
01:18:16que vous employez le mot peur. Je ne pense pas que cette photo fasse peur.
01:18:18Je pense que cette photo
01:18:20fait peut-être dire à certaines personnes,
01:18:22est-ce que c'est ça la France d'aujourd'hui ?
01:18:24Je ne pense pas qu'il y ait une peur. On n'a pas peur de ces femmes, franchement.
01:18:26Alors ça, on n'a pas peur de ces femmes ?
01:18:28Non, mais est-ce que c'est ça la France ?
01:18:30Est-ce que c'est ça l'image de la France aujourd'hui ?
01:18:32Est-ce que vous savez si les paroles de ces femmes voilées
01:18:34ont peut-être combattu pour la France ?
01:18:36Est-ce que c'est ça l'image de la France aujourd'hui ?
01:18:38Est-ce que c'est ça, simplement ?
01:18:40Le choc culturel, c'est évident
01:18:42qu'aujourd'hui, il est perçu
01:18:44par un très grand nombre
01:18:46de nos compatriotes.
01:18:48Il y a un sentiment de dépossession.
01:18:50De dépossession culturelle, identitaire.
01:18:52Les nations ont un droit.
01:18:54Elles ont un droit à se survivre et à se,
01:18:56j'allais dire, se perpétuer aussi.
01:18:58C'est une réalité.
01:19:00Après, si vous voulez, la photo d'Éric Zemmour,
01:19:02elle me gêne quand même, parce que je trouve que
01:19:04remettre une pièce dans la machine,
01:19:06c'est un peu inutile aujourd'hui,
01:19:08compte tenu du climat,
01:19:10compte tenu du contexte politique.
01:19:12En plus, il devrait quand même
01:19:14comprendre que, si vous voulez, en étant,
01:19:16comme il est totalement monothématique
01:19:18de manière un peu monomaniaque,
01:19:20je ne suis pas sûr que, d'ailleurs, électoralement
01:19:22et politiquement, ça soit très porteur pour lui.
01:19:24Moi, je pense que c'est
01:19:26à minima maladroit.
01:19:28Et donc, après...
01:19:30Non, c'est fait volontairement.
01:19:32C'est fait volontairement, mais je ne vois pas ce que ça rapporte.
01:19:34C'est pas une maladresse.
01:19:36Vous parliez du Rassemblement national.
01:19:38Je ne suis pas sûr que les candidats du Rassemblement national
01:19:40ou que le Rassemblement national, aujourd'hui,
01:19:42postent ce type de photos avec ce type de commentaires.
01:19:44Non, ils ne le feront pas.
01:19:46Ils ne le feront pas parce qu'ils sont dans une autre
01:19:48logique, dans une autre stratégie
01:19:50et même, je dirais, presque dans une autre doctrine.
01:19:52Mais bon...
01:19:54En fait, moi, ce que j'ai envie de dire,
01:19:56c'est que moi, j'ai le sentiment
01:19:58que les Français aussi, il y a des Français qui sont
01:20:00attachés à leur histoire, qui sont attachés à leur identité.
01:20:02Et Éric parlait avec émotion tout à l'heure.
01:20:04Attends, laissez-moi finir.
01:20:06Éric parlait tout à l'heure des églises, du son
01:20:08du clocher des églises. Voilà, parce que
01:20:10c'est les villages, c'est une tradition
01:20:12et peut-être que certains Français,
01:20:14quand ils voient cette photo,
01:20:16ne se reconnaissent pas, ne reconnaissent pas
01:20:18la France qu'ils ont connue. Alors, vous allez me répondre
01:20:20la France évolue, oui. Ces gens sont
01:20:22sans doute Français, oui.
01:20:24Mais à un moment donné, on peut aussi
01:20:26comprendre que certains se disent, c'est pas ça la France
01:20:28non plus. C'est pas que ça, en tout cas.
01:20:30Mais c'est aussi ça la France.
01:20:32Il aurait très bien pu prendre la photo d'une église
01:20:34en Corrèze.
01:20:36Je reviens même sur ce débat sur l'assimilation.
01:20:38C'est-à-dire, est-ce que
01:20:40ces personnes-là ont envie de faire partie
01:20:42du projet national français ?
01:20:44Non, mais ce que je veux dire par là,
01:20:46c'est que faire partie du projet national
01:20:48français, c'est aussi respecter
01:20:50un socle de valeurs en commun, de
01:20:52comprendre l'égalité entre les hommes et les femmes.
01:20:54Et moi, je suis désolé de considérer que le voile
01:20:56est un marqueur qui ne montre pas...
01:20:58Je ne sais pas quel âge ont ces
01:21:00dames aussi, parce que c'est peut-être des vieilles
01:21:02dames aussi, il faut faire attention.
01:21:04Il y a de tout. Honnêtement,
01:21:06il y a une dame qui a l'air d'avoir une cinquantaine
01:21:08d'années, il y en a une plus jeune.
01:21:10Pour vous, on ne peut pas être assimilé
01:21:12à la société française
01:21:14et être une femme française voilée ?
01:21:16Assimilé ? Non, on n'est pas assimilé
01:21:18quand on est voilé. Non, je suis désolé. Dans l'espace
01:21:20public, on est intégré, mais on n'est pas assimilé
01:21:22dans la notion de l'assimilation française.
01:21:24Un dernier mot là-dessus, on fait le chaîne News Info.
01:21:26Vous rejetez l'idée d'une femme française voilée ?
01:21:28Non, je n'ai pas dit ça. J'ai dit qu'elle n'était pas
01:21:30assimilée. Elle peut être intégrée à la société française.
01:21:32Elle reste autant française que les dames ?
01:21:34Elle est française, elle a les papiers français, donc elle est française.
01:21:36On va faire une pause et on va se
01:21:38retrouver dans un instant. Je remercie Jules Laurence qui va être
01:21:40remplacée par Jean-Marc Sylvestre dans un instant, puisqu'on va
01:21:42parler d'économie également. On parlera de Marine
01:21:44Le Pen et de cette phrase qui, pour certains,
01:21:46est considérée comme un dérapage quand
01:21:48elle a expliqué que le titre de chef des armées
01:21:50attribué au président de la République n'était qu'un titre
01:21:52honorifique. On parle de tout ça dans un instant.
01:21:54Vous restez avec nous. Le C News Info est saigné.
01:21:56Somaya Labidi.
01:22:00A la une de l'actualité,
01:22:02ce sera l'un de vos débats,
01:22:04Jean-Marc, avec vos invités en plateau.
01:22:06C'est une déclaration qui fait déjà couler
01:22:08beaucoup d'encre selon François Bayrou.
01:22:10Invité de Laurence Ferrari ce matin,
01:22:12Marine Le Pen met en cause profondément
01:22:14la Constitution lorsqu'elle dit que
01:22:16chef des armées pour le président, c'est un titre
01:22:18honorifique.
01:22:20Ce constat sans appel à présent
01:22:22selon notre sondage CSA pour
01:22:24nos européens et le JDD,
01:22:2661% des sondés craignent des émeutes
01:22:28voire manifestations violentes
01:22:30à l'issue des législatives,
01:22:32ce qui représente un peu plus de 6 personnes
01:22:34sur 10. On poursuit
01:22:36avec cette information. L'année
01:22:382023 marquait, je cite,
01:22:40une montée des crispations identitaires
01:22:42et une progression sensible de
01:22:44l'antisémitisme et du rejet de
01:22:46l'immigration. C'est ce qu'affirme
01:22:48la CNCDH, Commission nationale
01:22:50consultative des droits de l'homme,
01:22:52dans son rapport annuel publié
01:22:54aujourd'hui.
01:22:56Du rififi au sommet européen,
01:22:58Emmanuel Macron et Olaf Scholz dans le
01:23:00viseur de Giorgia Meloni,
01:23:02la chef du gouvernement italien dénonce
01:23:04la mainmise de quelques dirigeants sur
01:23:06le choix des postes-clés de l'Union Européenne,
01:23:08dont la reconduction
01:23:10d'Ursula von der Leyen, un choix
01:23:12qui doit être enterriné aujourd'hui
01:23:14à Bruxelles. Et puis on termine
01:23:16avec ce doublé inédit dans
01:23:18l'histoire du basket français, les jeunes
01:23:20Zachary Rizache et Alexandre
01:23:22Sarr ont été sélectionnés en première
01:23:24et deuxième position de la
01:23:26draft NBA, le marché annuel
01:23:28américain des meilleurs talents.
01:23:32Midi de 3 sur CNews, merci
01:23:34d'être en direct avec nous. Sommeillé à la midi,
01:23:36vous le disiez, les propos de Marine Le Pen font
01:23:38beaucoup parler. Marine Le Pen qui, dans une interview
01:23:40a estimé que le
01:23:42titre de chef des armées était simplement
01:23:44un titre honorifique pour le président
01:23:46de la République, puisque selon elle, c'est le
01:23:48premier ministre qui tient les cordons de la
01:23:50bourse. Sommeillé à vous parler également de la réaction
01:23:52de François Bayrou. Je vous propose de l'écouter
01:23:54et après je donnerai la réaction de Marine Le Pen.
01:23:56C'est l'article 15
01:23:58de la Constitution.
01:24:00Le président de la République est
01:24:02le chef des armées. Il préside
01:24:04les conseils et les comités supérieurs de la
01:24:06défense nationale. Et un peu plus
01:24:08haut, à l'article 13,
01:24:12le président de la République
01:24:14nomme,
01:24:16lui, aux emplois civils
01:24:18et militaires de l'État.
01:24:20Alors si vous prétendez
01:24:22que celui qui nomme aux emplois civils
01:24:24et militaires de l'État,
01:24:26celui qui préside les conseils de défense,
01:24:28celui dont la Constitution
01:24:30dit en toutes lettres qu'il est le chef
01:24:32des armées, si vous prétendez
01:24:34que ce n'est pas vrai, en fait, que
01:24:36ce seraient des titres pour
01:24:38faire joli, alors
01:24:40vous mettez en cause profondément
01:24:42la Constitution et
01:24:44peut-être
01:24:46un très grand nombre des électeurs de ce
01:24:48courant du Rassemblement National
01:24:50sont des électeurs
01:24:52qui expriment un besoin
01:24:54d'ordre.
01:24:56Le besoin d'ordre et de sécurité,
01:24:58ça commence quand on respecte
01:25:00les institutions du pays. Je trouve
01:25:02que cette déclaration est
01:25:04extrêmement grave.
01:25:06Marine Le Pen, dans la foulée, a réagi
01:25:08en affirmant que M. Bayrou a choisi
01:25:10l'outran sur le tard. Il devrait
01:25:12se souvenir qu'en décembre 99,
01:25:14le Premier ministre Lionel Jaspin
01:25:16s'était opposé à la volonté du chef de l'État
01:25:18d'envoyer des troupes en Côte d'Ivoire au moment
01:25:20du putsch qui avait lieu.
01:25:22On est en direct avec Elodie Huchard,
01:25:24journaliste politique à CNews. Bonjour Elodie,
01:25:26merci d'être en direct avec nous. Est-ce que
01:25:28c'est un faux pas de
01:25:30Marine Le Pen ?
01:25:32Oui, Jean-Marc, et on voit surtout qu'elle
01:25:34même a rétro-pédalé sur les réseaux sociaux
01:25:36toujours, puisqu'elle s'est exprimée
01:25:38sur X disant qu'elle ne voulait quand même pas remettre en cause
01:25:40le domaine réservé du Président de la République
01:25:42en matière notamment d'envoi
01:25:44de troupes à l'étranger. On voit qu'elle
01:25:46même s'est explosée finalement la bulle de savon qu'elle avait
01:25:48créée ce matin parce que
01:25:50Marine Le Pen a à la fois tort et raison
01:25:52dans sa déclaration. Le titre honorifique, non,
01:25:54c'est-à-dire que la Constitution et François Bayrou,
01:25:56vous l'avez entendu, a d'ailleurs rappelé un certain nombre d'articles
01:25:58qui font que de manière effective
01:26:00le Président de la République a beaucoup de pouvoir
01:26:02en matière de défense et de
01:26:04forces armées. En revanche, là où elle a raison, c'est que
01:26:06le gouvernement, selon l'article 20,
01:26:08détermine et conduit la politique de la nation.
01:26:10Donc, certes, le gouvernement a tout loisir de dire, par exemple,
01:26:12on va donner moins de budget aux armées
01:26:14pour éviter qu'on envoie, par exemple, des troupes
01:26:16en Ukraine. Mais si on pousse la réflexion,
01:26:18ça veut dire que si Emmanuel Macron, en cas de cohabitation,
01:26:20voulait envoyer des troupes en Ukraine,
01:26:22il faudrait que le Rassemblement National assume
01:26:24de dire qu'on coupe drastiquement les budgets
01:26:26de l'armée, et donc pas uniquement pour les troupes en Ukraine,
01:26:28mais de manière globale ce budget-là.
01:26:30Et on imagine assez mal le Rassemblement National
01:26:32assumer cela. Et puis, on voit bien aussi
01:26:34que Marine Le Pen elle-même, qui espère
01:26:36un jour être présidente de la République, ça veut dire
01:26:38qu'elle-même s'imposerait un titre
01:26:40honorifique, finalement, de chef des armées.
01:26:42Et puis, surtout, dans une situation où on
01:26:44aurait un président et un premier ministre totalement
01:26:46en décalage sur la question de la défense
01:26:48et des forces armées, c'est une voix de la France
01:26:50qui serait double, et surtout, ça veut dire
01:26:52une France qui serait affaiblie.
01:26:53Mais on a le sentiment que Marine Le Pen a voulu
01:26:55lancer un bras de fer avec Emmanuel Macron,
01:26:57mais qu'elle s'est trompée de cible, au fond, qu'elle n'a pas tapé
01:26:59au bon endroit.
01:27:01Oui, exactement, parce que le problème, c'est que
01:27:03factuellement, il y a une donnée, quand même, qui est fausse
01:27:05dans ce qu'elle dit, et on voit bien avec son rétro-pédalage,
01:27:07c'est qu'aujourd'hui, ça n'est peut-être pas, en fait,
01:27:09l'enjeu principal pour les Français de savoir si
01:27:11le président de la République, en tant que chef des armées,
01:27:13a un rôle honorifique ou pas,
01:27:15et on voit aussi qu'elle est peut-être allée un peu
01:27:17trop vite. C'est un moyen de dire, finalement, elle voulait envoyer
01:27:19un message clair. Nous, si nous accédons
01:27:21au pouvoir avec un Jordan Bardella, premier ministre,
01:27:23on compte bien l'exercer jusqu'au bout.
01:27:25En revanche, effectivement, comme vous le disiez, c'était peut-être
01:27:27pas le meilleur exemple à donner.
01:27:28Merci beaucoup, Élodie. Merci pour
01:27:30cette analyse. On va parler d'économie, Jean-Marc Sylvestre,
01:27:32puisque vous êtes avec nous, et vous avez regardé
01:27:34les programmes économiques, à la fois sur
01:27:36les Insoumis, à la fois sur le Rassemblement
01:27:38National, pour essayer de savoir ce qui pouvait
01:27:40changer pour nous, pour notre quotidien.
01:27:42On a pris plusieurs éléments. Alors, d'abord, on va regarder
01:27:44un sujet sur l'immobilier, parce que figurez-vous
01:27:46que l'immobilier est en baisse depuis
01:27:48que le programme du Front Populaire a été
01:27:50publié, puisque les propriétaires
01:27:52sont inquiets. Regardez.
01:27:54Une éventuelle victoire du nouveau
01:27:56Front Populaire inquiète les acheteurs
01:27:58de biens immobiliers. Face notamment
01:28:00à des mesures fiscales jugées peu avantageuses,
01:28:02certains souhaitent insérer une clause
01:28:04pour tout simplement annuler la vente
01:28:06en cas de succès de l'Alliance de Gauche aux législatives.
01:28:08Une situation vécue par ce
01:28:10notaire de la métropole lyonnaise.
01:28:12On a un acquérant, en ce qui me concerne,
01:28:14qui m'a demandé ça. J'ai des confrères
01:28:16qui m'ont fait des retours similaires.
01:28:18Il y a des gens qui ont envie de voir clair sur
01:28:20la fiscalité, la politique.
01:28:22Juridiquement, c'est valable.
01:28:24En revanche, c'est un petit peu
01:28:26fragilisant pour le contrat.
01:28:28Donc c'est rare que le vendeur
01:28:30accepte de perdre du temps en l'insérant
01:28:32réellement au contrat.
01:28:34Mais selon certains propriétaires,
01:28:36le programme du nouveau Front Populaire
01:28:38pénalise les bailleurs. Il dénonce
01:28:40notamment l'abrogation de la loi anti-squat,
01:28:42qui a triplé les sanctions encourues par les squatteurs
01:28:44jusqu'à 3 ans de prison et
01:28:4645 000 euros d'amende.
01:28:48Qu'est-ce qu'on fait avec toutes ces gens qui n'ont qu'une petite retraite
01:28:50des 500, des 600, des 700 euros par mois ?
01:28:52La taxe concière, elle est payée
01:28:54par le propriétaire. Même que tout soit détruit,
01:28:56les charges, elles continuent à courir.
01:28:58Qu'est-ce qu'on fait avec ces petits propriétaires
01:29:00qui sont pris à la gorge par des squatteurs,
01:29:02j'allais dire par des réseaux
01:29:04professionnels du squat ? Qu'est-ce qu'on fait ?
01:29:06Déjà en difficulté, le marché de
01:29:08l'immobilier pourrait être à nouveau victime
01:29:10de l'instabilité politique. Certains
01:29:12courtiers redoutent même une remontée des
01:29:14taux de crédit en cas de victoire du
01:29:16Rassemblement National ou du nouveau Front Populaire.
01:29:18Jean-Marc Sylvestre, on risque
01:29:20une remontée des taux de crédit si c'est le
01:29:22Front Populaire ou le Rassemblement National qui arrive au pouvoir ?
01:29:24Si les programmes
01:29:26qui nous ont présentés
01:29:28sont appliqués, sans doute, oui.
01:29:30Alors on va commencer avec le Front Populaire si vous voulez bien.
01:29:32Dans les premiers éléments
01:29:34sur lesquels je voudrais qu'on s'arrête, c'est tout d'abord
01:29:36bien sûr l'abrogation de la réforme
01:29:38des retraites et
01:29:40le changement dans l'assurance chômage.
01:29:42Une nouvelle grande loi avant 2027
01:29:44sur un retour de la retraite à 60 ans.
01:29:46Vous y croyez ?
01:29:48On peut y croire, on peut faire ce qu'on veut.
01:29:50Franchement,
01:29:52mais encore faut-il en trouver
01:29:54le financement et puis l'applicabilité.
01:29:56Moi, ce qui me frappe dans les programmes
01:29:58tels qu'ils ont été présentés, notamment
01:30:00par le Front Populaire, mais aussi un peu
01:30:02par le Rassemblement
01:30:04National, alors que le Rassemblement National
01:30:06a un peu amendé son programme,
01:30:08on en parlera, mais le Front Populaire,
01:30:10eh bien, ils sont pas
01:30:12applicables. Ça n'est pas applicable
01:30:14parce que ça n'est pas finançable,
01:30:16ça n'est d'ailleurs pas chiffré. Ce qui me frappe
01:30:18dans tout ça, c'est que
01:30:20ces programmes sont impactés
01:30:22et j'allais dire plombés
01:30:24par la dimension sociale des mesures
01:30:26que l'on propose.
01:30:28On est exclusivement sur le social,
01:30:30c'est-à-dire qu'on fait des réponses
01:30:32à des problèmes sociaux qui sont légitimes,
01:30:34auxquels il faut répondre.
01:30:36Mais avant tout,
01:30:38il faudrait aussi répondre à autre chose,
01:30:40c'est-à-dire à la capacité que le système
01:30:42économique a à produire de la richesse
01:30:44pour pouvoir la redistribuer.
01:30:46Là, le message, c'est « Votez pour moi,
01:30:48votre vie va changer ». Donc « Votez pour moi,
01:30:50votre vie va changer », ça veut dire qu'il faut des mesures
01:30:52claires et précises.
01:30:54Dans le problème de la retraite, par exemple, le débat a montré
01:30:56qu'on avait pris un peu les Français pour des imbéciles
01:30:58parce qu'on est bien obligés
01:31:00de revenir à un système de retraite
01:31:02qui soit équilibré. On sait très bien
01:31:04que si on part plus tard
01:31:06et si on part en avance,
01:31:08il va y avoir un problème
01:31:10de financement où il va falloir diminuer les pensions
01:31:12ou augmenter les cotisations.
01:31:14Augmentation du SMIC de 14%
01:31:16à 1 600 euros net,
01:31:18revalorisation des allocations au logement de 8%
01:31:20et retour d'un ISF renforcé.
01:31:22Très rapidement, la mesure la plus grave, c'est le SMIC.
01:31:24On ne peut pas augmenter le SMIC
01:31:26à 14% parce que ça balance
01:31:28l'ensemble de la grille des salaires à la hausse
01:31:30et que vous avez à peu près 300 à 400
01:31:32000 entreprises qui ne tiendront pas.
01:31:34Deux choses l'une, où elles licencient,
01:31:36où elles s'arrêtent,
01:31:38on assiste
01:31:40à une remontée du travail au noir,
01:31:42peut-être même à l'immigration illégale
01:31:44parce qu'il va falloir faire le travail
01:31:46mais ça ne tiendra pas.
01:31:48Donc ça ne sera pas appliqué en l'état
01:31:50sauf à compenser
01:31:52le coût supplémentaire que ça représente
01:31:54pour les entreprises. Mais on marche sur la tête
01:31:56parce qu'on va augmenter les salaires
01:31:58mais on va compenser le coût de ces salaires
01:32:00par des subventions publiques.
01:32:02Revalorisation des APL
01:32:04de 10%. Pourquoi pas ?
01:32:06Retour d'un ISF
01:32:08renforcé ?
01:32:10Ça va concerner 70 à 80
01:32:12milliardaires qu'on a en France
01:32:14qui risquent, force, de partir à l'étranger.
01:32:16Éric Trevel, ça vous fait réagir ?
01:32:18Le programme, vous y croyez ? Le programme du Front Populaire ?
01:32:20Ce qui est sûr,
01:32:22c'est que le programme du Rassemblement National et Économique
01:32:24il est tellement... On y verra tout à l'heure, on fait le Front Populaire.
01:32:26Je vous dis, juste un chiffre,
01:32:28ce que Jean-Marc dit quasiment à juste titre
01:32:30qu'il n'est pas chiffré, quand vous regardez
01:32:32les évaluations, c'est à peu près 200, 250
01:32:34milliards d'euros. C'est le PIB
01:32:36du Portugal. C'est le PIB
01:32:38du Portugal par an.
01:32:40C'est pas du tout finançable. Sur la retraite
01:32:42à 60 ans, Manuel Bompard a expliqué que
01:32:44ça passerait, le retour à 60 ans,
01:32:46par un projet de loi à partir de 2027.
01:32:48Tout le monde recule.
01:32:50C'est très important parce qu'ils reviennent sur le projet
01:32:52de loi et je pense qu'ils vont revenir d'ailleurs
01:32:54au projet de loi initial qu'ils auront
01:32:56abrogé. Alors, autre mesure
01:32:58dans le programme économique du Front Populaire, retour
01:33:00d'un barème de l'impôt sur le revenu
01:33:02à 14 tranches au lieu de 5 également
01:33:04et j'ai regardé la dernière tranche parce que c'est
01:33:06le plus amusant quand même. 90%
01:33:08d'impôts pour ceux qui gagnent plus de
01:33:1033 000 euros par mois. 90%
01:33:12d'impôts et instauration
01:33:14également d'un héritage maximum
01:33:16pour les très hauts patrimoines. Quelles conséquences
01:33:18ça peut avoir ? Ça touche directement la classe moyenne.
01:33:20Complètement. Ça touche directement la classe moyenne.
01:33:22C'est-à-dire que la cible privilégiée
01:33:24qui était de cibler
01:33:26les bas revenus, les personnes en difficulté
01:33:28sont épargnées puisqu'ils
01:33:30ne payent pas d'impôts. Sauf les jeunes.
01:33:32Les moins de 30 ans
01:33:34seront peut-être exonérés un peu.
01:33:36Pas tous d'ailleurs.
01:33:38Mais ça touche la classe moyenne.
01:33:40Qui gagne plus de 33 000
01:33:42entre 33 000 et 60 000 euros
01:33:44c'est la classe moyenne.
01:33:4633 000 euros par mois, excusez-moi.
01:33:4833 000 euros c'est...
01:33:50Excusez-moi, on est riches
01:33:52à 33 000 euros par mois.
01:33:54Non, on ne peut pas dire qu'on est riches.
01:33:56Je parle par mois.
01:33:58Je parle par mois.
01:34:00Alors, à 33 000 euros par mois...
01:34:02Ce n'est pas la classe moyenne.
01:34:04Vous êtes de gauche.
01:34:06Non, non, ce n'est pas la classe moyenne.
01:34:08Je ne suis pas de gauche.
01:34:10Je ne suis absolument pas d'extrême droite.
01:34:12Encore moins.
01:34:14Non, 33 000 euros
01:34:16c'est beaucoup.
01:34:18Mais 90% de ces 33 000 euros
01:34:20c'est énorme aussi.
01:34:22C'est de la confiscation.
01:34:24Bien sûr, c'est du vol.
01:34:26Et j'ajoute que ça peut être
01:34:28retoqué par le Conseil constitutionnel
01:34:30ou le Conseil des états.
01:34:32Les gens qui gagnent 33 000 euros...
01:34:34Juste pour être clair,
01:34:36vous vous dites qu'un barème
01:34:38à 90%, c'est de la confiscation
01:34:40et c'est du vol.
01:34:42Moi, c'est du vol.
01:34:44Ça dit quelque chose sur quand même
01:34:46le rapport de force à gauche, ces mesures.
01:34:48Parce qu'on voit très bien
01:34:50que c'est la France insoumise
01:34:52qui a imposé son logiciel économique
01:34:54notamment aux socios du monde.
01:34:56Juste sur le dernier point,
01:34:58instauration d'un héritage maximum
01:35:00pour les très hauts patrimoines.
01:35:02Ça veut dire qu'ils vont partir à l'étranger.
01:35:04Tous les patrimoines vont être localisés à l'étranger.
01:35:06Une partie des patrimoines sont des actifs financiers.
01:35:08On peut les délocaliser assez rapidement.
01:35:10On va perdre de la richesse.
01:35:12Mais même ceux qui gagnent 33 000 euros par mois,
01:35:14je pense qu'ils partiront.
01:35:16On va perdre de la richesse.
01:35:18C'est d'autant plus grave
01:35:20que vous avez dans cette catégorie-là
01:35:22toute l'industrie du logiciel.
01:35:24Toute l'industrie qui travaille aujourd'hui
01:35:26où la France a beaucoup de talent,
01:35:28l'intelligence artificielle,
01:35:30ces gens-là vont partir en l'an,
01:35:32ils vont partir en mai, ils vont partir en juin.
01:35:34C'est déjà beaucoup de clients.
01:35:36Ils sont déjà partis.
01:35:38On passe aux éléments clés
01:35:40du Rassemblement national.
01:35:42J'ai pris que les éléments
01:35:44qui peuvent changer votre quotidien
01:35:46parce que c'est ce qui nous intéresse
01:35:48en priorité.
01:35:50Baisse de la TVA sur l'électricité,
01:35:52le gaz et le fuel
01:35:54de 20% à 5%.
01:35:56L'âge légal de départ à la retraite
01:35:58sera porté à 62 ans
01:36:00au lieu de 64 et exonérer les entreprises
01:36:02de cotisations patronales sur une augmentation
01:36:04des petits salaires pendant 3 à 5 ans.
01:36:06C'est les trois premiers points qu'on regarde.
01:36:08C'est sans doute la mesure la plus importante.
01:36:10Elle ne servira à rien.
01:36:12Ça pourra baisser les prix pendant un mois ou deux.
01:36:14Mais ces prix-là seront récupérés
01:36:16et réintégrés dans les marges
01:36:18et récupérés par les prix internationaux.
01:36:20Donc ça n'a jamais eu d'impact
01:36:22durablement
01:36:24sur le niveau des prix.
01:36:26En plus, j'ajoute que ça donne
01:36:28un très mauvais signal
01:36:30à tous ceux qui essaient de travailler
01:36:32à la décarbonisation.
01:36:34Mais c'est une baisse immédiate de 15% quand même.
01:36:36C'est une baisse immédiate de 15%
01:36:38pour les familles, pour les salaires.
01:36:40Sur un plein d'essence, ça représente
01:36:42à peu près 10 euros.
01:36:44Vous êtes partis aux Etats-Unis, vous, déjà.
01:36:46C'est les impôts qui vous font peur.
01:36:48Il s'est déjà barré, Jean-Marc Silvestre.
01:36:50Il gagne 33 millions d'euros.
01:36:54Sur la baisse de la TVA, comme point important,
01:36:56il faut que Bruxelles donne son accord.
01:36:58Non mais attendez.
01:37:00Ah bah si, si, si.
01:37:02L'âge légal de la retraite.
01:37:04C'est pas immédiat.
01:37:08Mais quand on se débrouille bien, ils demanderont au restaurateur
01:37:10comment ils avaient fait.
01:37:12L'âge légal de départ à la retraite porté
01:37:14à 62 ans au lieu de 64.
01:37:1664, mais pas à taux plein.
01:37:18C'est ça la nouveauté.
01:37:24Exonérer les entreprises de cotisations patronales
01:37:26sur une augmentation des petits salaires pendant 3-5 ans,
01:37:28c'est bien, ça ?
01:37:30Oui, très bien. Tout dépend de combien ça va coûter et qui va payer.
01:37:32Autre proposition, la suppression de l'impôt
01:37:34sur les revenus pour les moins de 30 ans.
01:37:36Bravo, Mbappé ne paiera pas d'impôt.
01:37:40C'est ridicule, ça ?
01:37:42C'est ridicule, c'est-à-dire
01:37:44que cette population-là ne paie pas beaucoup d'impôts.
01:37:46Parce qu'elle n'a pas
01:37:48ses salaires qui permettent...
01:37:52C'est pour éviter que les jeunes talents
01:37:54se barrent.
01:37:56Ou il a manqué quand même
01:37:58un peu d'oxygène, Mardela, je trouve.
01:38:00Quand Attal a lu ce titre, il lui dit, ça va vous concerner
01:38:02parce que vous avez 22 ans. Il aurait dû lui rappeler
01:38:04quand même qu'Elisabeth Borne
01:38:06est exonérée de la réforme des retraites
01:38:08puisqu'elle est du 1er semaine 1961
01:38:10et que la réforme qu'elle a mise en place commence à partir
01:38:12du second. Petite parenthèse, mais c'est drôle.
01:38:14Il propose également de supprimer
01:38:16certaines niches fiscales coûteuses et d'arrêter
01:38:18ce qui favorise l'immigration légale ou illégale.
01:38:20Les niches fiscales, il faut faire du tri ?
01:38:22Oui, il faut sans doute faire du tri. Il y a du nettoyage à faire.
01:38:24Forcément, ça sera un très long travail
01:38:26et un très gros travail de lobby.
01:38:28Dans chaque niche, il y a un chien, comme disait Sarkozy.
01:38:30Retraites, ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans
01:38:32et qui ont 40 annuités pour en partir à 60 ans.
01:38:34Oui, mais pas forcément à tout plein.
01:38:36Avec 40 annuités, oui.
01:38:3842 annuités, il faut à tout plein.
01:38:40Autre point, suppression
01:38:42de la taxe forfaitaire pour les armateurs.
01:38:44Ça, il paraît que ça représente beaucoup d'argent.
01:38:46Pas tellement.
01:38:482 milliards, il a dit.
01:38:50C'est quand même beaucoup d'argent.
01:38:52Oui, mais c'est assez flou et je ne sais pas de quoi...
01:38:54Ce qui est frappant dans le programme
01:38:56présenté par le Rassemblement National,
01:38:58c'est qu'on a déjà utilisé l'image,
01:39:00mais au départ, on nous a vendu
01:39:02un artichaut et au fur et à mesure
01:39:04de la campagne, on a enlevé
01:39:06les frais de l'artichaut.
01:39:08C'est comme l'immigration.
01:39:10C'est la stratégie du Rassemblement National.
01:39:12Tout le monde dénonce
01:39:14ses renoncements médiatiquement,
01:39:16mais politiquement, ça ne lui coûte rien électoralement.
01:39:18C'est-à-dire qu'au contraire,
01:39:20ça rassure
01:39:22une partie du
01:39:24bloc conservateur,
01:39:26libéral, classe supérieure,
01:39:28qui considère que sur les questions économiques,
01:39:30le Rassemblement National n'est pas réaliste.
01:39:32Et là, je considère qu'il fait en tout cas
01:39:34une évolution qui est susceptible
01:39:36en tout cas peut-être de le rapporter.
01:39:38L'aspect libéral de ces programmes
01:39:40est très homéopathique.
01:39:42Je pense en plus que les gens
01:39:44ne vont pas voter là-dessus, honnêtement.
01:39:46Je pense,
01:39:48comme vous le disiez tout à l'heure,
01:39:50qu'en matière économique, les gens ne sont pas idiots.
01:39:52Ils savent très bien qu'on ne peut pas leur vendre
01:39:54quelque chose qui n'existe pas.
01:39:56Dans le RN, il n'y a pas de rétablissement
01:39:58de l'impôt sur la fortune, c'était le dernier point ?
01:40:00C'est bien ça, vous êtes contents pour vous ?
01:40:02Non.
01:40:04Je vous chambre.
01:40:06Ce qui me gêne,
01:40:08surtout dans le RN,
01:40:10compte tenu de ses alliances avec
01:40:12les Républicains, c'est qu'il n'y ait aucune
01:40:14mesure qui permette d'assurer le redressement
01:40:16économique de ce pays, qui améliore
01:40:18la productivité,
01:40:20qui règle...
01:40:22Ça ne va pas être la priorité des gens pour le vote,
01:40:24à mon avis, dimanche. Je ne pense pas que l'économie
01:40:26soit la priorité.
01:40:28Merci beaucoup. Dans un instant, Thierry Cabane
01:40:30sera avec vous. On se retrouve demain en direct à partir de
01:40:3210h35 à demain. Et d'ici là, soyez prudents.
01:40:34Merci beaucoup Jean-Marc.
01:40:36A demain, évidemment.