Philippe Boxho, le médecin-légiste le plus célèbre du pays raconte quelques anecdotes sur son métier.
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00:00T'es les deux fermiers dans la région de l'Yégoise là, un des bonnes.
00:05Ils s'aiment pas.
00:07Ils s'aiment pas.
00:08J'ai vu dans la région des fermiers qu'ils s'aimaient pas, que c'était territueux,
00:11y'a eu un bordel.
00:12Pour une histoire de mur mitoyen, c'était complètement fou.
00:15Enfin bon.
00:16On tue des gens parfois pour des couilles.
00:18Ouais.
00:19Enfin bon.
00:20Bref.
00:21Enfin moi ça m'arrange, ça me fait du boulot.
00:22Là t'as deux fermiers, ils se regardent, ils s'aiment pas trop,
00:24et t'en as un des deux qui voit l'autre qui jette sa femme au couchon.
00:28Le corps de la femme, il la balance dans l'enclos à cochon.
00:33Il téléphone à la police.
00:35Il prévient la police qui arrive sur place.
00:39Regarde, il faut bien 20 minutes pour arriver,
00:41parce que c'est un endroit où y'a des distances quand même.
00:44Et ils vérifient dans la maison, y'a pas la dame,
00:46mais y'a pas non plus de traces de lutte, y'a pas non plus de traces de sang, y'a rien quoi.
00:50Et le portefeuille de la dame est là, les clés, la bagnole, tout est là,
00:53donc elle inquiète pas.
00:54Mais où ?
00:55Ils vont voir dans le mangeur à cochon, et ils se rendent compte qu'y'a plus rien.
00:58Et donc ils téléphonent au procureur de droit.
01:00Qui me téléphone ? Le procureur me dit,
01:02voilà, on n'a rien trouvé, qu'est-ce que t'en penses ?
01:05Alors je dis, mais c'est pas compliqué, il faut buter le plus gros cochon.
01:08Alors il me dit, mais pourquoi le plus gros ?
01:10Ben c'est parce qu'y'a pas de mystère, t'es gros, tu bouffes.
01:13Ça c'est un bon jeu.
01:14La deuxième chose, c'est que le plus gros cochon, il a du volume, il prend de la place,
01:17c'est lui qui va bouffer en premier.
01:19Donc j'ai beaucoup plus de chance de trouver dans le plus gros cochon des mocs ou de la dame
01:22ou de n'importe quel autre des cochons qu'il y a dans l'enclos.
01:25Il me dit, bon, accroche.
01:27Il me rétéléphone.
01:28Écoute, les policiers ne veulent pas tuer le cochon, qu'est-ce que je fais ?
01:31Je leur dis que demain, quand ils auront digéré,
01:34ils viennent dans la mère des cochons chercher après les cheveux et les dents de la dame.
01:37C'est le seul truc qui digère pas.
01:39Et moi avec les cheveux et les dents, je peux l'identifier.
01:41Ça me dérange pas.
01:43OK.
01:44Il me rétéléphone deux minutes plus tard.
01:45Ils l'ont buté !
01:48C'est comme tu n'as envie d'aller chercher dans la mère.
01:51Moi j'ai été voir le cochon.
01:53Je l'ai ouvert.
01:54J'ai demandé à un copain vétérinaire quand même d'aller se mâcher le cochon.
01:56C'est ça que je ne savais pas.
01:57J'ai ouvert.
01:58J'ai sorti les morceaux de la dame du cochon.
02:01On a fait des amas génétiques, effectivement.
02:03C'est bien le morceau de la dame.
02:05Mais je n'ai jamais pu dire de quoi elle était morte.
02:07Et le mari me semblait un peu perturbé.
02:09Il avait un coup un peu tout au gaz, comment dire.
02:12Et j'avais demandé une ambulance.
02:14On l'a emmené chez les psychiatres,
02:16les psychiatres traitants, c'est ce qu'ils ont fait.
02:18Et là-bas, il ne s'était pas faim.
02:21Il était dans un état de délire.
02:23C'était un état de délire temporaire.
02:25Il a quand même duré une bonne semaine ce délire.
02:27Je crois peut-être même un peu plus,
02:29au lieu de massacrer un coup de médicament,
02:31pour le ramener au réel.
02:33Et donc, on a estimé qu'il était vraisemblablement
02:35en moment de démence, au moment des faits.
02:37Il n'a pas été embêté plus que ça.
02:39Il était incapable de nous dire ce qu'il s'était passé.
02:41Pour lui, c'était un trou dans sa vie.
02:43Alors, il a pu mentir,
02:45mais tromper autant de psychiatres
02:47dans l'hôpital et résister à des aux-aldols
02:49comme il a reçu, à mon avis, il ne mentait pas.
02:52C'est des gars qui programment le mort.
02:57Et il y en a un qui a trouvé un truc magnifique
03:01pour partir la nuit dans son sommeil.
03:04Tu vois ce que je veux dire ?
03:06Oui, très bien. C'est un schizophrène.
03:08C'est un monsieur qui malheureusement souffrait
03:10d'une maladie mentale. Il y a plusieurs niveaux
03:12dans la schizophrénie. Et celui-là voulait
03:14mettre fin à ses jours. C'est un type...
03:16Les schizophrènes sont souvent intelligents
03:18qui savaient que nous avons des érections nocturnes.
03:21Hein, les hommes ?
03:23Pendant la nuit, on gorge.
03:25Même ceux qui ne gorgent pas pendant la journée,
03:27d'ailleurs, je vous le dis.
03:29Et donc, ce monsieur,
03:31il s'était bricolé un système
03:33de manière telle qu'il avait mis
03:35un câble électrique à la base de son pénis
03:37et un autre câble électrique sur une plaque
03:39devant le pénis. Le tout attaché au pénis.
03:41C'était un montage un peu ubuesque,
03:43mais qui fonctionnait. Je ne l'ai pas testé,
03:45mais qui fonctionnait. Et il savait que
03:47l'érection allait... Il avait mesuré
03:49la longueur de son pénis en érection. Allait créer
03:51le contact avec la plaque
03:53qui était en face. Et donc, il l'a laissé
03:55électrocuter, quoi. Et il l'a pas fait
03:57électrocuter pendant la nuit.
03:59Faut pouvoir, hein. J'ai mis
04:01un moment à comprendre comment ça marchait.
04:03Et puis, j'ai fait des tests
04:05avec autre chose qu'un pénis, c'est dire.
04:07J'ai fait des tests et ça marche.
04:09A chaque fois, ça fait sauter les plombs.
04:11Mais ça marche super bien.
04:13Tu es prostitué à Liège ?
04:15Ah oui, d'accord. L'époque, j'étais à la fois
04:17médecin généraliste et médecin législateur de 2 ans.
04:19Et bon, j'ai une...
04:21Dans ma famille, il y a une de mes tantes
04:23qui se livrait de la prostitution
04:25et ensuite elle est devenue
04:27mère main cruelle, comme on dit, hein.
04:29Du coup, j'ai eu une clientèle de prostituées
04:31et moi, c'était incroyable.
04:33Des femmes super gentilles, super sympas
04:35qui se foutaient de ma gueule. A l'époque, je demandais
04:37500 francs belge pour les consultations
04:39de domicile. C'était 506 francs, si je me souviens.
04:41Et les consultations en cabinet,
04:43c'était 314 francs, si je me souviens de ça.
04:45C'est les derniers chiffres que j'ai eus
04:47parce qu'après, j'ai arrêté le médecin général.
04:49Et elles se foutaient de moi parce qu'une passe coutait beaucoup plus cher
04:51et qu'elles n'avaient fait aucune étude pour gagner beaucoup plus que moi, quoi.
04:53Mais elles étaient charmantes, vraiment très très gentilles.
04:55Et là, il y a Véronique, ça s'appelait Véronique,
04:57qui m'appelle. Et à l'époque,
04:59je faisais déjà de la médecine légale. Et c'était à Serein,
05:01rue de la Glacière, à Serein.
05:03Et quand les rideaux sont fermés, chez une prostituée,
05:05je sais qu'elle travaille. Et puis,
05:07les rideaux sont fermés, j'attends.
05:09Ça ne dure jamais très longtemps, c'est pas une histoire d'amour.
05:11C'est une histoire de décharge, c'est pas la même chose.
05:13Bon.
05:15À un moment donné, la personne qui était là sort,
05:17Véronique ouvre les rideaux, je rentre,
05:19je vais soigner Véro.
05:21Et puis, elle ferme les rideaux quand je suis là, forcément.
05:23Elle est occupée. Comme d'habitude.
05:25Elle est occupée.
05:27C'est moi qui l'examine, c'est pas la meuf.
05:29Et à un moment donné,
05:31la consultation est finie et je sors.
05:33Et au moment où je sors, il y a encore
05:35un gendarmerie à l'époque. Il y a un camel de gendarmes
05:37qui passent et qui me voient.
05:39Ça va docteur ?
05:41Je viens d'aller soigner madame.
05:43Oui docteur, ils disent tous ça. Bonne journée !