• il y a 6 mois
Le témoignage bouleversant de Richard, en larmes, dans « Morandini Live »: « Je suis juif et je ne suis plus en sécurité en France. J’aime ce pays mais je ne peux plus rester ici. On a déjà quitté le 93, mais cette fois c’est partout en France que nous sommes en danger » - VIDEO

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Transcription
00:00C'est une question quand même. Est-ce qu'en partant, est-ce qu'en partant, est-ce qu'en quittant la France, finalement, vous ne donnez pas raison à ceux qui sont antisémites ?
00:09Est-ce que vous ne donnez pas raison à ceux qui finalement ont gagné ? Déjà... C'est pas un reproche que je vous prie, soyons très clairs.
00:16Non, mais parce que je vais continuer ma phrase et vous allez comprendre pourquoi je dis ça. Déjà, en quittant le 9-3, vous leur avez donné raison.
00:23Aujourd'hui, vous quittez la France. Est-ce que vous ne vous dites pas qu'ils ont gagné ?
00:30C'est un dilemme qu'on a tous en tête. Je vous assure que c'est un dilemme qu'on a tous en tête. Vous savez, on se lève le matin. On se lève le matin avec la peur.
00:40On se lève le matin pour accompagner nos enfants qu'on a mis dans des bunkers depuis plus de 20 ans.
00:45C'est ces écoles qui sont entièrement barricadées.
00:48Voilà. Mais aujourd'hui, d'ailleurs, on est en train de barricader même des écoles laïques, entre guillemets, parce qu'il ne faut pas oublier...
00:55Vous savez, je ne sais pas si vous vous rappelez du fameux... La phrase, les propos du pasteur Martin Noemel. Vous savez, quand ils sont venus me chercher...
01:06Je ne sais pas si vous connaissez. Donc on est venus me chercher quand on était communistes. Mais je n'étais pas communiste. J'ai laissé faire. Et ainsi de suite.
01:12Jusqu'au jour... Et quand ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne. Alors moi, je ne veux pas du tout ni dramatiser, ni noircir, ni...
01:19— Mais juste pour répondre à ma question, clairement. Est-ce que vous n'avez pas l'impression qu'ils ont gagné en partant ?
01:23— Ils ont gagné quelque part. Quelque part, ils ont gagné. — Vous vous rendez compte ?
01:26— Oui, c'est très grave. C'est très grave. On en est là. On en est là. La semaine dernière, j'ai vu partir un ami à moi, médecin. On a tellement de médecins en France, d'ailleurs.
01:35— Il n'est pas décédé. Il a fait son allié. Il a quitté la France.
01:39— Il est parti. Hier, monsieur, je pourrais vous faire écouter, hier, quand j'ai dit que justement je passais sur CNews, une amie, dentiste, son papa, prothésiste dentaire,
01:50il m'a dit « Tu es en train de m'appeler. Nous avons rendez-vous cette semaine avec l'agent juif ».
01:55— Tous les jours. — Tous les jours.
01:57— Vos petits-enfants, vous partez aussi pour eux ?
02:03— Je pars peut-être dans un espoir qu'ils me rejoignent. Voilà. Je ne sais pas.
02:09— Vous êtes inquiet pour eux ?
02:11— Complètement. Du matin au soir.
02:14— Dans quelle France vont-ils grandir, vos petits-enfants ?
02:16— Je ne sais pas. J'ai vécu en pays musulman. J'ai vécu en pays musulman. Je n'ai jamais connu ce qui se passe ici. Je n'ai jamais connu cela.
02:26Ça n'existe pas. Ce qui se passe aujourd'hui, c'est que vous avez des gens – encore une fois, je répète –, ces pompiers pyromanes,
02:34qui ont trouvé les idiots utiles pour pouvoir prendre des places, parce qu'ils n'en ont rien à faire.
02:40— Qu'est-ce que vous, vous dites à vos petits-enfants ? Vous leur dites quoi, aujourd'hui ? Vous leur dites que vous partez pour quoi ?
02:44— Ils pleurent. C'est tout.
02:52— Et vous ?
02:54— Je pleure.
02:56— Il n'y a pas d'autre choix ?
03:04— Je ne sais pas. Je ne sais pas. J'en ai marre des manifestations. Je suis fatigué. Il y a 25 ans, j'étais allié à quelqu'un que vous connaissez.
03:23Samy Gozlan, vous l'avez reçu. J'étais un des membres fondateurs du BNC1. Vous savez, il y a 25 ans, quand on rencontrait le préfet du 93,
03:38qui était bien entouré avec sa garde républicaine, avec les services généraux. Et quand on lui a adressé, on lui disait qu'il y a des endroits
03:49où il y a des petits juifs qui se font tabasser dans les cités, dans les trucs. « Mais arrêtez, monsieur. Mais arrêtez », vous disiez. « Mais vous dites n'importe quoi ».
04:00Le ton était même... Je me rappelle d'une réunion où le ton était même monté. Et il a fallu que le patron des services généraux du 93 lui dise
04:10« Je crains que monsieur a raison ». Effectivement.

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