Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie
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00:008h50, bonjour Emmanuelle Ducrox !
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous !
00:04On va parler de la SNCF ce matin parce qu'elle a des problèmes de riches,
00:07figurez-vous que les TGV sont pleins et la compagnie doit se creuser la tête
00:11pour satisfaire des clients qui sont toujours plus nombreux.
00:13C'est un peu la success story inattendue ça la SNCF ?
00:17Oui, 150 millions de voyages en TGV en France l'an passé,
00:20c'est 4% de plus qu'en 2022 et tenez-vous bien,
00:2315% de plus qu'avant le Covid, un niveau jamais vu selon la SNCF.
00:28Les TGV Inouïs sont pleins entre 80 et 85% en moyenne
00:32et les Ouigo, le format Le Coste, vend 9 sièges sur 10 en moyenne sur chaque train.
00:38Le nombre de voyageurs TGV devrait augmenter encore de 30% d'ici à 2030.
00:42Mais comment on explique cet engouement pour le TGV ?
00:45Ça s'explique très bien.
00:46Le choix du train l'emporte de plus en plus sur l'avion pour des raisons environnementales,
00:50sur la voiture pour des raisons du prix du carburant.
00:52Les entreprises incitent leur cadre à préférer le train
00:55et puis il y a aussi le télétravail long distance.
00:57Alors vous allez me dire, le TGV c'est cher,
00:59mais visiblement ce n'est pas rédhibitoire.
01:01Selon la SNCF, les deux tiers des utilisateurs de la grande vitesse bénéficient d'un tarif réduit
01:06via la carte avantage ou alors avec les petits prix Ouigo,
01:10tout ça c'est incitatif pour le train.
01:12La SNCF devrait donc augmenter son offre.
01:14Oui, elle est un peu coincée parce que pour les TGV classiques,
01:17elle doit attendre les prochaines rames.
01:19Les TGV M, elle en a commandé 115 à Alstom,
01:22mais il n'y en aura livré qu'un par mois à partir de l'an prochain,
01:26à la fin de l'année, ça ne va pas suffire.
01:27Alors elle va développer son offre low-cost.
01:30Là, il y a un petit peu plus de mou.
01:32Elle retape les rames de TGV qui ont 20 ans.
01:35Le nombre de sièges à l'intérieur passe de 550 à 630
01:39et ces rames deviennent des Ouigo.
01:41Il y a 60 rames, il y en aura bientôt 75
01:43et là ces rames peuvent faire des navettes intensives entre deux destinations.
01:47Des destinations low-cost qui vont se multiplier comme par exemple Andaï ou Lille.
01:51Budget total de tous ces investissements pour la SNCF, 5 milliards sur 10 ans.
01:55Mais deux offres TGV dont une à bas coût,
01:58est-ce que ça ne va pas cannibaliser les clients du TGV classique ?
02:01Écoutez, ce n'est pas du tout ce qu'on voit jusqu'ici.
02:03Au contraire, le low-cost a créé des clients.
02:06La moitié des voyageurs du TGV low-cost n'auraient pas voyagé sans lui.
02:10Ils ne prenaient pas le TGV classique, c'était trop cher
02:12ou ce n'était pas adapté à leurs besoins.
02:14Quant aux autres clients, ils se retrouvent sur Ouigo
02:17parce qu'ils n'ont pas de billet sur les TGV classiques.
02:20Pour ces billets classiques, quoi qu'il arrive,
02:22il y aura toujours preneur avec l'augmentation forte de la demande.
02:25Avec un marché qui croit autant, la SNCF joue sur du velours.
02:29Et vous nous dites qu'il y a une bonne nouvelle dans la bonne nouvelle.
02:32Oui, ces deux modèles de TGV sont rentables, chacun à leur façon.
02:36Les investissements pour les développer vont se faire sur leurs ressources propres,
02:39avec leurs bénéfices.
02:41Les TGV tiennent tout seuls, ils ne sont pas subventionnés.
02:44C'est un succès qui se fait sans argent public.
02:46Pour reprendre le slogan de la SNCF de 1988,
02:50quand le TGV était en plein boom, la SNCF c'est donc possible.
02:53Signature, Europe 1, Emmanuel Ducrot. Merci Emmanuel. 8h53.