• il y a 6 mois
Dans le cadre des commémorations du 84e anniversaire de l’Appel du 18 juin, le président de la République, Emmanuel Macron, s'est rendu sur l’île de Sein (Finistère) pour rendre hommage aux 128 Sénans ayant quitté leur île afin de gagner l’Angleterre après l’appel du Général de Gaulle pour rejoindre les Forces Françaises Libres et ainsi s’engager dans la Résistance.

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Transcription
01:00La Marseillaise
02:00La Marseillaise
02:30...
02:42Mesdames et messieurs les élus,
02:44mesdames et messieurs les sénateurs,
02:46vous êtes pratiquement tous là,
02:48les différents représentants de l'Etat,
02:50les présidents de la région,
02:53le président du département,
02:55les autres instances civiles et militaires,
02:58mesdames et messieurs les responsables
02:59d'associations patriotiques et les portes-drapeaux,
03:03mesdames et messieurs les maires des communes
03:05compagnons de la Libération,
03:06vous avons la chance d'en avoir deux parmi nous,
03:10monsieur le délégué national de l'Ordre de la Libération,
03:14j'ai aussi une pensée pour les 17 autres communes
03:17et maires médaillés de la Résistance française,
03:21j'ai vu une partie ce matin,
03:22et donc j'ai une pensée aussi pour eux aujourd'hui.
03:25Mesdames et messieurs, chers amis,
03:28chers sénants, chers invités,
03:32lors des journées qui ont suivi l'appel du général de Gaulle
03:35le 18 juin 1940 depuis Londres,
03:39une grande effervescence s'est rapidement manifestée à Sein.
03:43Si cet appel n'a pas été entendu le jour même,
03:46ici comme en beaucoup d'autres lieux,
03:49le deuxième appel du 22 a été une révélation
03:52pour toute la population de l'île.
03:55Peu importe que le général ne soit pas connu,
03:59peu importe l'endroit où il demandait de le rejoindre,
04:03il lançait un appel au secours et il fallait y répondre.
04:08Les marins ont ce sens du devoir, du secours en mer,
04:11de l'aide aux naufragés, des SOS, ils en ont l'habitude,
04:16surtout dans des parages aussi dangereux que les nôtres.
04:19Mais là, c'est toute la population française qu'il faut sauver,
04:23la France qui fait naufrage.
04:27Oui, il leur en a fallu du courage pour partir,
04:29laisser ainsi, femmes et enfants, leurs familles, leurs proches.
04:33Ils ne savaient pas encore qu'ils ne reviendraient pas
04:36avant 5 ans pour la plupart,
04:38voire qu'ils ne reviendraient pas du tout,
04:40comme ce fut le cas pour 28 des premiers 128 engagés
04:43pour les Forces françaises libres
04:46et dont les noms, pour la plupart, sont gravés
04:48dans le marbre de ce monument.
04:51Il a aussi fallu du courage à ceux qui sont restés,
04:55surtout les femmes et les enfants, leurs familles, leurs proches.
05:00Les mères, les sœurs, les invalides et les anciens
05:04ont aussi eu leur part de mérite en reprenant la mer pour certains
05:09et en aidant les jeunes à pêcher pour subvenir aux besoins de tous.
05:13Les pommes de terre et les berniques faisaient partie
05:15de la plupart des repas.
05:18Tous ces gens ne pouvaient imaginer que par leur engagement,
05:21leur désir de rejoindre celui et tous ceux qui refusaient la défaite,
05:25ils allaient faire entrer l'île-de-Sein dans l'histoire
05:28par la grande porte.
05:30Être la ville la plus médaillée de France
05:33au titre de la 2e guerre mondiale, avec 3 médailles,
05:36quel honneur !
05:38Mais aussi quelle responsabilité pour les générations futures,
05:41la nôtre et celle des enfants,
05:45dont nous en avons quelques-uns ici avec nous.
05:50M. le Président, en venant aujourd'hui à Sein,
05:52en ce jour si particulier et si important pour nous,
05:56vous rendez hommage à cet appel et à tous ceux qui l'ont entendu,
06:00à ceux qui ont souffert en cette période difficile et douloureuse.
06:04Votre présence nous rappelle l'attachement de la République
06:07à ses valeurs qu'on défendons tous et aux devoirs de mémoire.
06:12Merci pour votre participation à cette cérémonie.
06:15Je connais votre implication dans ce devoir de mémoire.
06:18Vos 2 précédents souhaits de déplacement chez nous,
06:23le 10 février 2022 et le 23 mars 2023,
06:27n'ont malheureusement pas pu se faire
06:29pour des raisons de politique internationale ou sociale.
06:32Alors le temps nous manquera aussi, peut-être aujourd'hui,
06:35nous aurions souhaité vous faire revoir
06:38quelques endroits symboliques.
06:40Je pense notamment à l'endroit où l'appel a été entendu
06:43sur le quai, désormais appelé le quai des Français libres,
06:47l'endroit où sont partis les 5 bateaux,
06:49la place du général de Gaulle, l'embarcadère
06:51des 5 communes compagnons de la Libération,
06:53le lutrin, la visite du musée.
06:55Cela vous donnera peut-être l'envie de revenir nous voir.
07:00Je vous remercie aussi, M. le président,
07:03ainsi que M. Philippe Etienne,
07:05le président de la mission pour le 80e anniversaire,
07:09d'avoir pris les dispositions afin de permettre notamment
07:12aux maires compagnons de la Libération,
07:14ainsi qu'au général Baptiste et lui-même,
07:18de venir pouvoir à la fois participer ce matin
07:22à la cérémonie au Mont Valérien
07:24et d'être là aujourd'hui à 600 km de Paris
07:27et 24 km du continent.
07:29J'en garderai un excellent souvenir.
07:34Alors près de la Croix de Lorraine, où nous nous trouvons,
07:37nous avons placé 5 blocs de granit.
07:39Ils proviennent de l'ancien phare
07:41qui était situé à l'emplacement de celui
07:43qui a été construit en 1951
07:46et que les Allemands ont dynamité
07:48avant de partir en août 44.
07:50Il en reste d'ailleurs encore,
07:52vous pouvez les apercevoir derrière moi,
07:54au pied du foire, il en reste plusieurs.
07:57Sachez aussi qu'en mémoire de cet épisode,
07:59chaque ville compagnon s'est vue offrir un bloc.
08:02Alors j'ai personnellement vu celui de Vassieux-en-Vercors
08:06les prochaines fois que j'irai à Paris, Nantes ou Grenoble,
08:08je ne manquerai pas de chercher les autres.
08:18Je sais, M. le Président,
08:19que vous étiez très proche de M. Hubert Germain,
08:22dernier compagnon de la Libération
08:25et décédé en novembre 2021.
08:28Les dernières années de sa vie,
08:29il occupait un logement aux Invalides,
08:32et le général Baptiste, ici présent,
08:34lui rendait régulièrement visite
08:36des bureaux de l'ordre de la Libération
08:39étant proche de sa chambre.
08:41A plusieurs reprises, M. Germain lui a parlé
08:44des marins de l'Île-de-Saint,
08:45et cela m'a profondément touché que le général m'en parle.
08:51A leur arrivée en ombre en cornouaille anglaise,
08:54leur arrivée n'est pas passée inaperçue,
08:56et avait marqué les volontaires déjà sur place.
09:00Le navire Le Courbet, qui servait de dépôt
09:02et était au mouillage en face de Portsmouth,
09:04était un passage obligé
09:05pour tous ces nouveaux marins arrivant en Angleterre.
09:09M. Germain était lui-même sur ce navire.
09:12Il racontait combien l'arrivée des Sénans
09:14avait remonté le moral des troupes
09:17et leur avait redonné espoir.
09:19Si tant d'hommes venant d'une si petite île
09:22avaient répondu à l'appel du général,
09:25c'était certain qu'il en arriverait d'autres de toutes parts,
09:29et la guerre allait certainement se terminer rapidement.
09:33Il parlait également des messes sur le pont du navire
09:36et de la chorale des Sénans, qui chantaient avec ferveur.
09:41Nous allons tout à l'heure penser à eux
09:43en chantant un chant traditionnel breton.
09:46D'affaires ont à doux cause pour la foi de nos grands-pères.
09:50Vieux chant en mémoire de nos anciens
09:52qu'il ne faut pas oublier.
09:54Il est probable qu'il ait été chanté
09:56par les Sénans sur Le Courbet.
09:58Dans la fin du refrain, il est dit notamment
10:01de ne pas les oublier, nos anciens, plutôt mourir.
10:05C'est aussi la phrase qui est gravée
10:07dans le granit de ce monument, Kentorf-Mervel.
10:12Alors nous pensons à tous ceux qui sont allés
10:13jusqu'au bout de leur engagement et que nous honorons aujourd'hui.
10:17Merci à vous tous d'être là pour nous entourer
10:20dans ce rappel de cette histoire
10:23qui nous marque autant sur l'île de Sein.
10:26Nous avons tous un membre de nos familles
10:28qui a rejoint le Général.
10:31Merci pour eux.
10:33Et je vous souhaite une excellente cérémonie.
10:36Merci, M. le Président.
10:39Applaudissements
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11:26Amis, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
11:34Amis, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
11:41Oh oui, partisans, ouvriers, paysans, c'est l'alarme.
11:48Ce soir, l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
11:55Montez de la mine, descendez des collines, camarades.
12:02Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
12:10Oh oui, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite.
12:17Oh oui, les saboteurs, attention à ton fardeau, dynamite.
12:25C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
12:33La haine à nos trous, c'est la faim qui nous pousse la misère.
12:40Il y a des pays où les gens collés les font des rêves.
12:47Ici, nous boitues, nous on marche et nous on tue, nous on crève.
12:54Ici, chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
13:02Amis, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
13:09Demain, du sang noir séchera au grand soleil sur les routes.
13:16Sifflez, compagnons, dans la nuit, la liberté nous écoute.
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16:27Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé.
16:34Contre nous de la tyrannie, l'étendard sanglant est levé.
16:42L'étendard sanglant est levé.
16:47Entendez-vous dans les campagnes, gilets féroces soldats ?
16:55Ils viennent jusque dans nos bras, régorger nos fils, nos compagnes.
17:03Aux armes, citoyens, formez vos bataillons.
17:10Marchons, marchons, marchons.
17:15Que le sang impur abreuve les océans.
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22:00des travailleurs de la mer,
22:02fils d'un peuple
22:05qui toujours refuse l'épargure et les trahisons.
22:10Et dans leur voix, répondant à la question du général de Gaulle,
22:14passaient les échos de la Marseillaise
22:17et ceux du libéral latin,
22:19délivrez-moi pour invoquer le salut au milieu des tempêtes.
22:24Ils étaient 128.
22:27D'où venaient-ils ?
22:30De l'île de Sein, de plus loin,
22:34de l'âme de la France.
22:37Durs pays de leur enfance,
22:39terres de l'esprit de résistance.
22:42Qui voit Molenne, voit sa peine.
22:44Qui voit Ouessant, voit son sang.
22:47Qui voit Sein, voit sa faim,
22:49dit la sagesse des marins en mer d'Iroise.
22:52En juin 40, depuis leur île,
22:56les Sénans voyaient une France blessée.
23:00Fumée noire du port de Brest, bombardée par les Allemands,
23:03hommes de l'île mobilisés sur leur champ de bataille familier,
23:07l'océan.
23:08Rumeurs colportées de la déroute et de la défaite
23:12et qui parvenaient en retard aux habitants.
23:14Et pourtant...
23:17Pourtant,
23:19à la fin du mois de juin,
23:21à la fin du mois de juin 40,
23:24le proverbe disait faux.
23:27Surmonter la peine et la honte,
23:30verser son sang,
23:31refuser la fin du combat.
23:34Qui voyait Sein ne voyait pas la faim ni la mort,
23:38mais la promesse de l'aube,
23:40la lutte naissante,
23:43la résistance.
23:45Résister, oui.
23:48Résister à la défaite comme on résiste aux tempêtes,
23:51aussi solide qu'un roc.
23:54Aussi solide qu'un roc tel Jean-Marie Menoud,
23:56l'ancien poilu de 14, patron de l'Arsénit,
24:00ce Dundee qui ravitaille l'île 2 fois par semaine
24:03et qui, ce 19 juin, repart avec un autre navire,
24:06le Véleda, vers l'Angleterre, pour continuer le combat,
24:09emportant de jeunes Iliens,
24:11Joseph Guilcher, Michel et Gabriel Guéguen.
24:15Aussi solide qu'un roc,
24:17qu'un phare au milieu de la tempête,
24:19la figure du général de Gaulle,
24:21dont les habitants entendent pour la 1re fois l'appel,
24:24ce 22 juin,
24:25regroupés autour du poste sur le quai Sud,
24:28devant l'hôtel de l'Océan.
24:30Aussi solide qu'un roc,
24:32la volonté inébranlable, aussitôt dénotable de l'île,
24:36le maire, l'instituteur, le recteur,
24:40le président des anciens combattants,
24:42de répondre à l'appel du général
24:45et ses femmes laissant partir un fils,
24:49un mari ou un frère.
24:52Aussi solide qu'un roc,
24:54cette île de granit,
24:56un Finistère, un Pen-Arbède.
25:00Oui, l'île est debout,
25:05comme un seul homme à l'avant-garde.
25:09Et pendant 2 jours, l'île de Sein reprend la mer
25:11à mesure que les navires sont affrétés
25:13et que presque tous les hommes embarquent,
25:15les plus âgés, les plus jeunes,
25:17anciens combattants ou séminaristes,
25:20marins ou boulangers.
25:23Ils étaient 128
25:26et allaient mener pendant 4 ans une vie de combat et de devoir.
25:32De l'île de Sein, ces 26 hommes,
25:36les plus âgés des pêcheurs,
25:38en poste sur le pont du Courbet
25:39où ils avaient embarqué au sein des Forces navales françaises libres.
25:44De l'île de Sein, Gabriel Guéguin,
25:46marin sur l'Arzénite et devenu torpilleur.
25:49Louis Fouquet, l'enfant de 14 ans
25:53qui termina la guerre quartiermaître canonnier.
25:57Et les fusillés marins combattant des sables de l'Afrique,
26:00des vallées d'Italie, des plages de Normandie
26:03sur lesquelles l'un d'entre eux, Joseph Guilcher,
26:05débarqua avec Kieffer à Ouestreham.
26:09De l'île de Sein, les marins, comme Clède Chervet,
26:13servant sur les avisots des Forces françaises libres.
26:18Marin de la Marine marchande, agent du BCRA,
26:21membre de l'équipage de la Marie-Louise
26:23amenant Honoré d'Etienne d'Orve en France,
26:26arrêté et déporté.
26:29De l'île de Sein, ces 22 morts,
26:34tombés pendant la guerre,
26:36dont la moitié n'avait pas 20 ans en 1940.
26:43Ils étaient 128.
26:47D'où venaient-ils ?
26:49De l'île de Sein, de plus loin,
26:53de l'âme de la France.
26:56De cette Bretagne humaniste qui s'est dressée face à la barbarie,
27:00de ces paysages où les silhouettes de roches
27:02affrontent les tempêtes,
27:05comme les affronte le monument
27:07aux Bretons de la France libre sur l'île,
27:10croix de Lorraine gigantesque et fixe face aux vagues.
27:15Oui, du pays de ceux qui préfèrent la liberté à la peur
27:22et qui refusent l'esprit de défaite.
27:29Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison.
27:35Oui, comme Péguy, nous, Français,
27:39il nous revient d'être les héritiers de l'île de Sein,
27:42de cet esprit de résistance
27:44et d'une longue histoire de liberté conquise par nos héros.
27:48Alors oui, à Ouessant, on voit leur sang.
27:53Alors oui, à Sein, on voit leur faim,
27:58celle de ces hommes tombés, larmes à la main,
28:01pour notre liberté,
28:03de ces hommes qui, en renonçant à tout,
28:06dès juin 1940, ont sauvé, sans le savoir,
28:12ce qui était l'essentiel,
28:15leur honneur et celui de la nation.
28:21Vive la République, vive la France.
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