Marina Ferrari, secrétaire d'état chargée du numérique et candidate aux élections législatives sur la 1ère circonscription de Savoie, était l'invitée de France Bleu Pays de Savoie.
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00:00Le 6-9, France Bleu Pays de Savoie, c'est toute l'actualité, ici.
00:06Il est 7h45 sur France Bleu Pays de Savoie, avec votre invitée Philippe Peyre.
00:10On parle des élections législatives à venir et de la prise de parole du Président hier.
00:14Et oui, Emmanuel Macron a donné une longue conférence de presse hier.
00:17Il a expliqué pourquoi il avait dissout l'Assemblée Nationale
00:20et pourquoi il fallait donner une majorité au parti présidentiel.
00:24Bonjour Marina Ferrari.
00:25Bonjour.
00:26Vous êtes Savoyarde, bien connue, secrétaire d'État chargée du numérique
00:29dans le gouvernement de Gabriel Attal,
00:31et candidate pour ces législatives sur la première circonscription,
00:34chez vous, celle d'Aix-les-Bains, de l'ouest de la Savoie,
00:38là où vous étiez déjà députée avant d'être nommée au gouvernement,
00:41c'était en février.
00:42Cette candidature, Marina Ferrari, c'est une initiative personnelle ou on vous l'a demandé ?
00:47Alors c'est avant tout une initiative personnelle,
00:49puisque face au contexte politique qui est celui que nous connaissons aujourd'hui,
00:53moi je me sens plus déterminée que jamais pour aller combattre la montée des extrêmes,
00:59et je dis bien des extrêmes, extrême droite comme extrême gauche,
01:02donc c'est un choix que j'ai fait avec détermination et responsabilité.
01:06Un combat dans le cadre d'une campagne éclair, c'est ce qu'on dit, depuis dimanche.
01:10Est-ce que ça ne va pas être plus compliqué en sachant que vous faites partie du gouvernement ?
01:14Alors on voit bien le contexte politique, ça va être plus compliqué,
01:16après, voilà, moi les gens me connaissent sur le territoire,
01:19j'ai toujours été très engagée, je suis une élue locale de longue date,
01:22et c'est vrai que j'ai un positionnement qui a toujours été celui d'une femme libre et engagée.
01:26Donc je renouvelle une demande de confiance des électeurs qui, il y a deux ans maintenant, en juin 2022,
01:32m'avaient portée à l'Assemblée Nationale pour les défendre,
01:35et puis après, nous verrons le résultat.
01:37Je crois que c'est, aujourd'hui on vit un moment qui est historique pour notre pays,
01:40et un grand moment démocratique aussi, puisque la dissolution de l'Assemblée Nationale rendrait la parole au peuple.
01:45Donc moi j'y vais en confiance, avec beaucoup d'humilité,
01:48en confiance par rapport à ce que je peux offrir aujourd'hui au Savoyat,
01:51mais je me remettrai bien évidemment, c'est leur choix, c'est eux qui prendront cette décision.
01:56Une femme libre, vous dites Marina Ferrari, mais associée à Emmanuel Macron, est-ce que c'est un handicap ?
02:01Moi, quand on défend ses convictions, pour moi c'est jamais un handicap.
02:05Je dis que je suis une femme libre parce que je l'ai prouvé dans mon parcours politique,
02:08quand je suis en désaccord, je m'en vais.
02:10Là je suis en accord, il y a des choses qu'il faut qu'on continue à améliorer,
02:13on est tous très à la tâche et très mobilisés,
02:15et puis il faut aussi entendre le message qui nous a été envoyé par les Français et les Savoyats.
02:19Donc ça veut dire qu'il y a des choses aussi à corriger dans notre politique.
02:22Et est-ce qu'il sera par exemple, très concrètement, Emmanuel Macron, sur votre affiche de campagne, ou Gabriel Attal ?
02:27Alors il ne sera pas sur mon affiche de campagne,
02:29en revanche vous aurez la présence des photos qui seront dans mes documents de campagne à plusieurs endroits.
02:347h47 sur France Bleu, Pays de Savoye, notre invité ce matin, c'est Marina Ferrari,
02:38qui est bien évidemment secrétaire d'Etat, en charge numérique dans le gouvernement de Gabriel Attal,
02:44mais aussi candidate pour ses élections législatives à Aix-les-Bains.
02:47Marina Ferrari, hier le président de la République, Emmanuel Macron,
02:50a renvoyé dos à dos les alliances qui se dessinent entre le RN et la droite,
02:55et le nouveau front populaire dont font partie la France Insoumise,
02:59le Parti Socialiste, le Parti Communiste Français et les écologistes.
03:03Est-ce que c'est la bonne stratégie selon vous ?
03:05Je ne sais pas si c'est la bonne stratégie, mais en tout cas moi je le partage,
03:08puisque pour avoir vécu deux ans à l'Assemblée Nationale,
03:10et pour aujourd'hui voir ce qu'il se passe dans notre pays,
03:13il y a effectivement deux blocs extrêmes qui se sont constitués,
03:17et qui aujourd'hui empêchent l'action, le fonctionnement normal de l'Etat.
03:22Je parle bien de l'Etat, je ne parle pas du gouvernement, je parle de l'Etat.
03:25Un brouhaha constant dans l'Assemblée, j'ai envie de dire une forme de bordélisation aussi,
03:30et moi régulièrement, tous les week-ends j'étais sur le terrain,
03:33les gens me disent c'est incroyable et inadmissible ce spectacle
03:36qui est offert aujourd'hui aux Français dans l'hémicycle,
03:39et je suis d'accord avec eux.
03:41Mais ce que je vois, c'est que sur cette élection européenne,
03:44il y avait peut-être un espoir d'une gauche social-démocrate qui s'était levée,
03:47et tout de suite ce bloc qui se reconstitue à l'extrême-gauche,
03:50avec encore ce matin Jean-Luc Mélenchon qui se disait être prêt à devenir Premier ministre.
03:54– En attendant le résultat des élections.
03:56– Voilà, donc on voit bien qu'il y a une mainmise aujourd'hui,
03:58une volonté de la France insoumise, si on parle à l'extrême-gauche,
04:01de vraiment continuer à cliver et à semer le chaos dans le pays,
04:06c'est vraiment comme ça que je le vois,
04:08encore les derniers événements la semaine dernière à l'Assemblée Nationale
04:10ont montré qu'ils sont vraiment là pour semer le désordre,
04:14et puis le risque de l'extrême-droite qui aujourd'hui est réel,
04:17et qui m'inquiète également beaucoup, on voit qu'il n'y a pas de solution,
04:19en fait c'est deux blocs qui veulent cliver notre société.
04:21– Donc cette stratégie de renvoyer deux à dos les deux extrêmes,
04:24c'est celle qui va vous permettre de remporter la majorité à l'Assemblée ?
04:28– Je ne pense pas que ça sera là-dessus que ça se jouera,
04:29mais en tout cas en responsabilité, moi je veux dénoncer ce qui se passe aujourd'hui,
04:32parce qu'il faut que les Français en aient conscience.
04:34Il y a un vrai risque aujourd'hui, et les deux extrêmes,
04:36pour moi il faut les renvoyer deux à dos, et après je pense que nous serons élus,
04:39si nous sommes élus, si on nous fait confiance,
04:41sur ce que nous avons à proposer, sur ce que nous portons, et sur ce que nous sommes aussi.
04:44– Et Emmanuel Macron qui appelle un large rassemblement autour de son camp pour vaincre,
04:48je cite donc ces deux extrêmes, il y a des discussions en Savoie
04:51sur votre circonscription avec les Républicains ?
04:54– Alors vous n'avez pas entendu ce qu'a dit le Président de la République,
04:57il n'a pas dit un large rassemblement autour de mon camp.
04:59En fait aujourd'hui ma position est claire aujourd'hui,
05:03c'est de dire face au risque politique qui est le nôtre aujourd'hui,
05:06et en responsabilité, moi je l'assume en Savoie,
05:08et c'est d'ailleurs ce que j'ai fait, c'est de dire que tous ceux qui aujourd'hui
05:11sont des gens avec lesquels on peut travailler,
05:13dont nous partageons les valeurs essentielles de la République,
05:16c'est des gens avec qui demain nous pourrons peut-être
05:19avoir des discussions beaucoup plus apaisées que ce que nous avons sur le gouvernement.
05:23Il y a des divergences profondes aujourd'hui entre les LR, la majorité,
05:26le PS et la majorité, les écologistes et la majorité,
05:29parfois même des communistes et la majorité,
05:31mais c'est des gens qui font partie du champ républicain,
05:33c'est-à-dire qui respectent les valeurs républicaines.
05:35Et moi je pense qu'il faut, partout où c'est possible,
05:38qu'on puisse continuer à travailler avec eux,
05:40même si nous avons des grandes divergences.
05:42Mais il faut qu'on casse le logiciel politique,
05:44moi je l'ai toujours fait dans ma carrière, vous savez que je suis membre du MoDem,
05:47du mouvement démocrate, et c'est aussi comme ça que nous travaillons.
05:49En attendant Marina Ferrari, c'est Jordan Bardella, saliste,
05:52qui arrive en tête aux européennes, à Aix-les-Bains,
05:54est-ce que ça vous inquiète ?
05:56Oui bien sûr que ça m'inquiète, la montée de l'extrême droite m'inquiète beaucoup,
05:59puisque je ne vois pas de solution dans ce qui nous est proposé par l'extrême droite,
06:02si ce n'est une division profonde de notre société,
06:04une stigmatisation de certains,
06:06et malheureusement, il faut le dire aux auditeurs,
06:09il faut qu'ils l'entendent,
06:10extrême droite et extrême gauche votent souvent ensemble dans l'hémicycle,
06:13sur de nombreux textes, et on a beaucoup d'exemples.
06:15Marina Ferrari, les auditeurs vous les citez,
06:17on va rester avec eux et on va les accueillir.
06:19Vous êtes secrétaire d'état chargée du numérique
06:21et candidate pour ces législatives,
06:23sur la première circonscription, celle d'Aix-les-Bains.