• il y a 6 mois

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur l'alliance d'Érc Ciotti avec le Rassemblement national qui fait beaucoup parler et sur le décès de Françoise Hardy.

Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

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Transcription
00:00 8h41 à présent, la rue de presse d'Europe 1 Olivier Delagarde. On commence par un hommage Olivier.
00:06 *Musique*
00:22 Comment lui dire adieu ? François Zardy dont la disparition a surpris les rédactions hier,
00:27 juste après l'heure du bouclage, rares sont les journaux comme la Provence qui parviennent à
00:32 l'annoncer en une. Alors c'est sur les sites internet des quotidiens que vous lirez de jolis
00:36 portraits comme celui que signent Emmanuel Marolle et Eric Bureau du Parisien Aujourd'hui en France.
00:40 "Elle disait souvent non", écrivent-ils. François Zardy n'était pas là pour plaire à tout prix,
00:46 trop franche pour faire des courbettes. Alors régulièrement en interview vous pensiez l'avoir
00:51 cerné, elle répondait "non, pas du tout". Peut-être par esprit de contradiction, surtout parce qu'elle
00:57 était la seule à se connaître par coeur, incroyablement lucide sur sa personne, ses limites,
01:03 sa vie. Sa vie, le début, parlons-en. "François Zardy est une enfant de la honte", nous explique
01:10 le Parisien. Une bâtarde, issue d'une liaison adultérine entre une jeune femme et un homme
01:15 marié de 20 ans, son aîné. Sa maman est une "fille mère" comme on disait en 1944. François se
01:22 grandit seul avec elle, élevé aussi par une grand-mère qui la déteste. Isolé, complexé, solitaire,
01:28 c'est peut-être cette blessure originelle qui lui donnera plus tard cette place à part dans la
01:33 chanson française. Une touche de mélancolie au milieu de yéyés surexcités. L'expression de
01:39 cette tristesse allait traverser toute sa carrière et même sa vie privée. Son grand amour emprunt de
01:44 gravité pour un Jacques Dutronc définitivement trop léger. Elle assumait tout, ses opinions
01:50 politiques plutôt à droite, sa passion pour l'astrologie et ses ennuis de santé. "Ces dernières
01:55 années nous ne communiquions plus avec elle que par mail", racontent mes confrères. Nous lui avions
02:01 demandé si elle avait peur de la mort, elle avait répondu que non. "Je pense surtout à l'immense
02:06 chagrin de quitter mon fils mais ce matin c'est toute une génération et bien au-delà qui ressent
02:12 une immense tristesse".
02:14 "Si tu crois un jour que tu m'aimes, ne crois pas que tes souvenirs me gênent et cours, cours jusqu'à perdre l'aine, viens me retrouver. Si tu crois un jour que tu m'aimes et si ce jour là tu as de la peine, à trouver où tous ces chemins te mènent, viens me retrouver".
02:42 Ce message personnel de François Zardier, hommage toute la journée à la chanteuse disparue hier soir à l'âge de 80 ans. On en parlera tout à l'heure encore sur Europe 1.
02:53 On revient avec vous Olivier Delagarde à l'actualité politique et ce séisme à droite.
02:57 Oui, séisme, coup de tolère, Ciotti brise, l'ultime tabou des gaullistes annonce l'opinion et partout. Vous lirez effectivement le récit de cette journée de dupes, celle d'Eric Ciotti qui surprend tous les ténors de la droite en annonçant vouloir s'allier au RN et le courroux de ces mêmes ténors unanimes dans leur refus d'alliance avec le parti de Jordan Bardella.
03:19 Mais, mais, il y a un mais ce matin et même plusieurs. D'abord, si les cadres DLR sont vent debout contre lui, le président DLR peut se prévaloir du soutien d'une grande partie des électeurs de droite, affirme Christine Olivier de l'Opinion.
03:34 Surtout depuis qu'ils ont vu se reconstituer lundi l'alliance des gauches. Le PS aurait le droit de s'allier avec les Insoumis, parti antisémite et on n'aurait pas le droit de s'allier avec Marine Le Pen qui est devenue respectable ? Pour nos électeurs, cette incompréhensible reconnaît un conseiller LR.
03:52 Alors que nous dit le Figaro à ce sujet ?
03:54 Il est relativement prudent car il sait bien que ses lecteurs sont partagés. Mais à la une, Vincent Trémolet de Villers ne dit finalement pas autre chose.
04:03 À gauche, l'esprit manœuvrier des trotskistes l'emporte sur la morale la plus élémentaire, écrit-il. Oubliez les déclarations équivoques sur Israël des Insoumis. Le nouveau front populaire ne s'encombre pas de principe. Il veut un maximum de circonscriptions. C'est le génie de la gauche morale, poursuit-il. Faire des remontrances à la terre entière en piétinant allègrement les vertus qu'elle professe.
04:27 Alors voilà pour le coup de sang. Mais deux pages plus loin, Guillaume Tabard, lui, a une analyse plus froide.
04:33 La transgression de Ciotti renvoie LR à la question de son avenir, explique-t-il. Parce que jamais la droite n'a été à ce point majoritaire en France sur le terrain des idées et jamais aussi faible dans les urnes.
04:46 De manière constante, poursuit-il, une moitié environ de l'électorat RPR, UMP ou LR s'est toujours dit favorable à des alliances au minimum locale avec le FN puis le RN. Ce hiatus entre les décisions des dirigeants et les intentions des électeurs n'a jamais été regardé en face et a probablement permis l'émergence d'un Eric Zemmour.
05:10 Le choix individuel de Ciotti, qui sera sans doute poussé à la démission, prédit encore Tabard, renvoie à cette question jusqu'à présent érigée en tabou.
05:19 Enfin, dernier bémol ce matin concernant justement cette démission de Ciotti. Si le Parisien nous apprend que son cabinet l'a privé de l'utilisation de sa boîte mail, les choses ne vont pas être aussi simples.
05:30 Les Républicains vont avoir du mal à se débarrasser de leur président, prévient Jacques Pogam, des échos. En tout cas, à l'empêcher d'aller au bout de son initiative.
05:37 Les statuts du parti ne permettent pas de le démettre avant la fin des investitures des candidats, dont la date limite est fixée à dimanche.
05:45 Eric Ciotti, lui glisse un cadre du parti, était probablement bien enseigné. Bref, vous l'avez compris, on n'a pas fini d'entendre parler de cette affaire.
05:55 Absolument, merci Olivier Delagarde, à la revue de presse d'Europe 1 à retrouver sur europe1.fr

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