• il y a 11 mois

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le remaniement tant attendu, du départ d'Elisabeth Borne aux pronostics sur son successeur.

Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

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Transcription
00:00 La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, a la une des journaux évidemment ce matin,
00:05 la démission d'Elisabeth Borne.
00:07 Et oui, la politique est décidément à monde.
00:09 « Impitoyable ! » témoins ses manchettes.
00:11 « Sans fleurs ni couronne, Borne, c'est fini ! » titre le Midi Libre.
00:15 « Exit Borne pour la Provence ! »
00:17 Elisabeth Borne, remerciée, annonce la Croix, qui trouve quand même, comme beaucoup ce
00:21 matin, que la décision est assez raide.
00:24 Parce qu'on a bien compris qu'Emmanuel Macron avait besoin de reprendre la main après
00:27 la séquence désolante du vote de la loi Immigration et la réforme des retraites, écrit
00:32 Isabelle de Goldman dans son éditorial.
00:34 Mais ces deux épisodes doivent toutes aux décisions du président de la République,
00:38 la première ministre n'ayant en l'occurrence fait qu'appliquer loyalement ses directives.
00:43 D'ailleurs, dans sa lettre de démission qu'elle a rendue publique, Elisabeth Borne
00:47 fait bien comprendre qu'elle ne part pas de son propre chef.
00:51 Souligne aussi Louis Osalter du Figaro qui note que l'ex-première ministre a paraphrasé
00:56 mot pour mot Michel Rocart en son temps.
01:00 « Mais l'analogie s'arrête là », s'énerve Paul Quignot dans Libération.
01:04 « Désolé, mais la comparaison avec Rocart relève de l'usurpation d'héritage »,
01:09 écrit l'éditorialiste.
01:10 « Dans l'humanité, Gale de Santis et Aurélien Souchère ne versent, eux non plus, pas de
01:15 larmes de crocodile.
01:16 C'est sous son action que la France a vécu l'une des plus grandes attaques antidémocratiques
01:22 et antisociales de la Ve République », écrivent-ils.
01:25 Et d'ailleurs en une, l'humanité s'amuse, Macron poursuit sa destruction sans Borne,
01:31 titre Le Quotidien Communiste.
01:33 Alors cette démission est-elle de nature à relancer le quinquennat d'Emmanuel Macron ?
01:37 L'histoire nous le dira Dimitri, mais en tout cas, bon nombre de commentateurs estiment
01:41 que cette séquence a été gérée en dépit du bon sens.
01:44 Dans l'Opinion, notamment, Nicolas Béthoud rappelle qu'Elisabeth Borne a été alternativement
01:49 donnée partante, puis restante, qu'elle a dû endurer la comédie d'un calendrier
01:53 fictif, ainsi que les visites à l'Elysée pour être confortée avant d'être limogée.
01:58 Des étranges balancements qui relèvent d'une communication peu maîtrisée et qui crée
02:04 le doute sur le « pourquoi » du changement.
02:07 Oui, pourquoi ?
02:08 Eh bien, il y a une donnée que l'on oublie souvent, rappelle Cécile Cornudet des Échos,
02:12 c'est la donnée affective.
02:14 « Elisabeth Borne n'a pas fait d'erreur », écrit-elle, « elle n'a pas été
02:17 prise en défaut de loyauté, elle s'est assise sur ses conceptions de gauche et elle
02:21 n'a jamais tenté de faire de l'ombre au président et pourtant, pourtant, travailler
02:25 avec elle est devenu insupportable à Emmanuel Macron, qui souhaite désormais s'entourer
02:31 de gens avec qui il a du plaisir ».
02:33 Alors, qui pour remplacer Elisabeth Borne ?
02:36 Eh bien, les mêmes qui depuis dix jours nous expliquaient que Sébastien Lecornu était
02:39 le mieux placé, qui, hier rectifiant en nous révélant qu'en fait cela allait être
02:42 Julien Denormandie, nous affirme ce matin que c'est Gabriel Attal qui va être nommé
02:46 un matignon dans la matinée.
02:48 Vous savez quoi ? On va attendre tranquillement que ça tombe, ce qui évitera à tout le
02:52 monde d'être à nouveau ridicule.
02:54 Alors, toute autre chose avec cette nouvelle affaire d'emprise.
02:56 Et qui en rappelle une autre.
02:58 C'est l'actrice Judith Godrej, qui en a été victime il y a un peu plus de 35 ans.
03:02 Elle avait alors 14 ans et elle a effectivement entretenu une relation intime avec un réalisateur
03:07 connu qui, lui, en avait 40.
03:10 Son nom était, paraît-il, un secret de polychinelle dans le milieu cinématographique, mais finalement,
03:15 l'actrice a décidé de le dénoncer nommément.
03:17 Il s'appelle Benoît Jacot.
03:20 « La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom », a-t-elle posté sur les réseaux
03:24 sociaux.
03:25 L'affaire est longuement relatée sur le site du Monde, dans l'Humanité aujourd'hui.
03:29 Sollicité par la FP, Benoît Jacot n'a pas souhaité réagir.
03:32 Malheureusement pour lui, il s'en était ouvert, sans aucun complexe.
03:37 À Gérard Miller, dans un documentaire diffusé en 2011, écouter cet extrait s'est édifiant.
03:42 « Une fille comme elle, comme cette Judith, qui avait en effet 15 ans, en principe, les
03:48 mois 40, j'avais pas le droit.
03:50 Je crois pas.
03:51 Mais ça alors, elle en avait rien à foutre et même elle, ça l'excitait beaucoup, je
03:54 dirais.
03:55 Le fait est que, d'une certaine façon, faire du cinéma est une sorte de couverture pour
03:59 des mœurs de ce type-là.
04:01 Et en même temps, dans le landerneau cinématographique, on peut sentir qu'il y a une certaine estime
04:07 ou une certaine admiration pour ce que d'autres aimeraient sans doute bien pratiquer aussi.
04:13 » Voilà, Judith Godrej avait non pas 15, mais
04:15 14 ans et pas sûr que Benoît Jacot, pas sûr pour le coup que cette liaison suscite
04:20 aujourd'hui beaucoup l'admiration.
04:22 Gabriel Baznev doit se sentir en tout cas un peu moins seul ce matin.
04:26 La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, merci à vous, Olivier.

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