• il y a 6 mois
Transcription
00:00 Nous sommes le lundi 10 juin 2024, c'est le début du quart d'heure toulousain.
00:03 Est-ce que vous comprenez la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale ?
00:07 Vous participez à ce quart d'heure toulousain comme chaque matin.
00:09 05 34 43 31 31.
00:12 Et on est avec un polyctologue toulousain pour nous expliquer ce qu'on peut décrire comme un séisme politique.
00:17 Bonjour Olivier Lounes.
00:17 Bonjour, bonjour.
00:18 Vous êtes prof en classe prépa au lycée Saint-Saint-Denis-Toulous, spécialiste de la politique et de l'histoire politique.
00:21 C'est un cotoner ce qui se passe.
00:22 C'est pas mal entendu.
00:23 Je pense qu'aucun observateur ou observatrice ne s'attendait vraiment,
00:25 ni même dans le monde politique ou au milieu de la France, et encore jusqu'au dernier moment, je pense que sur les plateaux il y a eu des surprises en l'air.
00:30 Bon, je vais pas voter. Ils feront ce qu'ils veulent dans tous les cas et finalement mon avis, il compte pas.
00:33 Et même s'il comptait, il est pas suffisamment pris en compte.
00:36 Mais là aussi, ce discours-là, on a l'impression de l'entendre depuis des années.
00:39 Il y a quand même un contexte national, européen, international avec la guerre au Proche-Orient et en Ukraine.
00:45 Ça suffit pas pour mobiliser ceux qui n'y croient plus ?
00:48 Ce que nous dit Théo permet de rappeler quand même qu'il n'y a eu que 48%,
00:52 plutôt il y a 48% de gens qui ne sont pas déplacés pour aller voter.
00:55 Ça reste quelque chose de très fort, classique pour les européennes certes, mais très fort.
00:59 Ça a légèrement progressé, mais donc, 1er parti de France, l'abstention, c'est vrai, ça reste vrai.
01:04 Et comment cela se fait-il ?
01:05 Ça fait peut-être longtemps aussi que face à un vote sanction en même temps, il y a un vote par défaut.
01:10 Et ce que ressentent beaucoup de jeunes, je crois, mais pas que de jeunes,
01:13 c'est le fait que depuis plusieurs années au moins, on va aux élections en votant par défaut,
01:17 pour empêcher ceci ou cela, plutôt qu'en fonction de ses idées.
01:21 Non, c'est l'espoir qui manque dans le vote à l'heure actuelle,
01:24 et je pense que ça touche particulièrement les jeunes qui ont le plus d'espoir devant eux.
01:27 Un petit zoom quand même sur ce qui se passe à Toulouse.
01:29 Tous les départements d'Occitanie ont voté Rennes en tête,
01:32 la Haute-Garonne notamment, et c'est historique.
01:35 Toulouse, le PS de Raphaël Glucksmann arrive en tête avec 21% des voix.
01:39 Comment expliquer que la gauche résiste à Toulouse ?
01:42 Elle résiste à Toulouse, mais vous l'avez noté, avec des reculs malgré tout.
01:46 Elle résistait en Bretagne avec des reculs, là aussi ça a basculé.
01:50 Toulouse est une ville particulière, vous le savez très bien ici à France Bloc Occitanie,
01:54 pour laquelle le vote à gauche est un vote qui correspond à celui des métropoles,
01:58 et des métropoles où la population se renouvelle avec des catégories socioprofessionnelles
02:02 relativement aisées en termes de revenus.
02:04 Donc on a ce type de vote, ancien, ancré, durable,
02:08 et c'est vrai que ça a fonctionné encore là, avec 21% dites-vous,
02:12 et oui, ces 21% signifient ce qu'est le fond de la vie politique à Toulouse
02:18 pour ce qui est des élections. On a cette force-là, d'une population plutôt jeune,
02:22 plutôt diplômée, plutôt élevée en revenus,
02:26 et ça, ça va dans le sens d'un vote Glucksmann.
02:28 Et organiser des élections en trois semaines, c'est faussable ?
02:31 Ça c'est un pari dans le pari.
02:33 C'est-à-dire que vous avez un pari qui est celui de dissoudre,
02:36 et un autre de dissoudre pour faire quoi ?
02:38 S'il s'agit de faire un grand débat national qui permette de reconstituer les forces,
02:43 et bien c'est très court, voire trop court.
02:46 Alors, une dernière remarque, peut-être pour dire que,
02:48 effectivement, lorsqu'on dissout, c'est dans une dynamique habituellement,
02:51 où on espère le succès.
02:52 Là, ce qui est nouveau, c'est que la dynamique est négative pour le pouvoir en place,
02:56 donc dissoudre dans une dynamique négative, c'est quelque chose de très neuf.
03:00 Et on votera donc les 30 juin et 7 juillet.
03:02 Merci beaucoup pour votre expertise, votre pédagogie, Olivier Loube,
03:05 politologue, prof en classe prépa au lycée Saint-Saint-Denis de Toulouse,
03:08 où vos élèves vous attendent.
03:10 Oui, vous attendent, on va vous faire des velouses.
03:12 Dans cinq minutes, un vélo, on va très vite à vélo.
03:14 Merci à vous.

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