• il y a 6 mois
Dernier jour de la campagne pour les élections européennes, on dresse le bilan : que disent les derniers sondages ? Les courbes peuvent-elles encore s'inverser ? On en parle avec Jean-Daniel Levy, directeur délégué de Harris Interactive-Toluna
Regardez L'invité de RTL Soir avec Vincent Parizot du 07 juin 2024

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00:00Et en ce soir, on n'a pas un invité actuel, on en a deux, voyez-vous, parce que la campagne
00:10des européennes s'achève à minuit, évidemment, vous savez, le vote va débuter dès demain
00:13midi en Outre-mer, ce sera dimanche évidemment en métropole.
00:17Que disent les derniers sondages ? Est-ce que les cours peuvent encore s'inverser,
00:21se croiser, que sais-je ? On va voir ça dans un instant avec Jean-Daniel Lévy, le directeur
00:25délégué d'Aris Interactive Toulouna, bonsoir.
00:28Et avec le chef du service politique d'Hertel, Olivier Vostre, bonsoir Olivier.
00:32D'abord Olivier, on va revenir sur cette campagne, qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?
00:35D'abord que cette campagne, il faut s'en souvenir, a démarré très tôt, pour tout
00:39vous dire, et puis j'ai quand même quelques élections au compteur, je ne me souviens
00:43pas d'une campagne des européennes aussi précoce, ça a débuté en fait dès le début
00:47de l'année, alors que généralement, ça s'agit dans les 15 derniers jours, on dit
00:51même souvent dans la dernière semaine.
00:53Là, le sujet de l'Europe en fait a été porté dès le début de l'année, alors
00:56il y avait une raison pour ça, c'était la crise agricole, sujet éminemment européen.
01:00Souvenez-vous, Emmanuel Macron fait une visite très agitée au salon de l'agriculture
01:04en février, et il vise déjà le rassemblement national.
01:08Le rassemblement national, c'est le parti du Frexit, de la sortie de l'euro, maintenant
01:11c'est les transformistes du Frexit, je vais vous dire, s'il n'y a pas d'Europe,
01:15il n'y a pas d'agriculture.
01:17Le deuxième sujet avec lequel Emmanuel Macron va chercher à installer finalement ce duel
01:22avec le rassemblement national, c'est l'Ukraine, le chef de l'État va essayer
01:25de ramener l'URN à ses amitiés russes, dès le début de l'année et jusqu'à
01:30hier soir à la télé.
01:32Emmanuel Macron s'est donc lancé tôt, mais sans tête de liste à ce moment-là,
01:36et sans programme.
01:37Et c'est pour ça que cette campagne a été si difficile pour le camp présidentiel ?
01:40Bah oui, parce que ça a été finalement en quelque sorte une campagne exclusivement
01:44en défense, en négatif qu'a mené le camp présidentiel.
01:47Pour résumer, l'URN c'est pas bien, et le PS c'est la nuppesse.
01:52La candidate Valérie Ayyé n'était pas portée en fait par l'Europe optimiste,
01:56l'ADN d'Emmanuel Macron, à la place de ça, Renaissance n'a jamais cessé de donner
02:01de l'importance à ses adversaires, jusqu'à l'incongru débat entre Jordan Bardella
02:05et Gabriel Attal.
02:06Je reconnais bien là le talent de macroniste de monsieur le Premier ministre, d'être
02:11capable de dire tout et l'inverse de tout, avec à chaque fois quand même le sentiment
02:16d'avoir raison.
02:17De ce débat, il ne restera qu'une chose, que Jordan Bardella peut désormais
02:21faire face à un Premier ministre, Premier ministre, c'est la fonction que lui réserve
02:25Marine Le Pen.
02:26Cela dit, Jordan Bardella n'était pas visé que par le camp présidentiel.
02:29Non, c'est vrai, lors du débat RTL, du premier grand débat, il y a un mois, il était la
02:33cible sur le plateau, c'est pas compliqué, de tout le monde.
02:36Monsieur Bardella, on sait évidemment qu'il y a, oui ça commence, parce que vous avez
02:40des positions qui sont pour le moins ambiguës.
02:43Monsieur Bardella, pour une fois, lisez les textes que vous votez, arrêtez de passer
02:47votre temps sur TikTok.
02:48Vous voyez, monsieur Bardella, vous êtes le larbin des grands patrons.
02:52Jordan Bardella, lui, n'a eu qu'une cible, Emmanuel Macron, puisque le Rassemblement
02:56national a choisi, dès ses premiers pas de campagne, de faire des européennes, une
03:00élection nationale de mi-mandat.
03:02Marine Le Pen, ce matin, sur RTL, a aussi ciblé le chef de l'État.
03:05Moi, je viens dire aux électeurs, mettez-lui des limites, parce qu'en réalité, il n'y
03:09a que vous qui pouvez mettre des limites à Emmanuel Macron.
03:12C'est l'importance du score du Rassemblement national, qui est le seul score qu'Emmanuel
03:15Macron va regarder.
03:16Il ne va pas regarder le score de monsieur Bellamy, ou de Reconquête, ou je ne sais
03:21quoi.
03:22Il va regarder le score du Rassemblement national.
03:23Et la différence qui existera entre la liste du Rassemblement national et la liste de sa
03:29candidate Valérie Hayé, c'est cela qui sera, pour lui, un problème politique.
03:36Et si cette différence est très importante, alors ça ouvre quand même à une crise politique
03:42que la Constitution règle en proposant la dissolution de l'Assemblée nationale.
03:47Une crise politique, voilà le souhait de Marine Le Pen.
03:49Et seule certitude ce soir, les élections européennes créeront effectivement, à minima,
03:54quelques secousses, et alors largement, surtout l'échec qui est politique.
03:57Olivier Bosch, voilà ce que vous deviez savoir sur cette campagne, même si vous ne l'avez
04:00pas suivie.
04:01On est donc avec vous, Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d'Alice Interactive Toulouna.
04:06Est-ce que vous avez une ultime livraison ?
04:08Absolument, nous avons une ultime livraison d'une enquête que nous avons réalisée
04:12hier et aujourd'hui, c'est-à-dire un peu avant la prise de parole d'Emmanuel Macron
04:17et également après, avec globalement des lignes globales qui ne changent pas fondamentalement.
04:22On a, depuis quelques semaines, à travers les enquêtes qu'on réalise pour vous, M6
04:26et Challenges, une stabilité du rassemblement national qui est très en tête des différentes
04:30intentions de vote.
04:31Au-dessus de 30% ?
04:32Au-dessus de 30%.
04:33Alors on va se rappeler qu'au cours des dernières élections européennes, ils avaient réalisé
04:35un score qui était un peu inférieur à celui que nous avions mesuré collectivement, on
04:39verra ce qu'il en sera dimanche.
04:40Vous vous avez posé la question du croisement des courbes.
04:42Ce croisement des courbes, jusqu'à présent, ne s'est jamais produit.
04:46Même s'il y a un très fort rapprochement, un point d'écart uniquement entre la liste
04:49qui est conduite par Valéry Hayé, soutenu par le Président Laplique, et Raphaël Glucksmann,
04:53soutenu par le Parti Socialiste et Place Publique.
04:5614% pour Valéry Hayé, 13% pour Raphaël Glucksmann, ce qui constitue aujourd'hui clairement
05:01un point sur la marge d'erreur.
05:02Et puis une petite progression.
05:03Depuis une semaine, de la liste de la France Insoumise, notamment autour de la thématique
05:08Israël-Gaza.
05:09Est-ce qu'il y a encore beaucoup d'indécis ?
05:11Il y a encore aujourd'hui beaucoup d'indécis et puis il y a une forme de double indécision.
05:15La première indécision où nous avons aujourd'hui un tiers des électeurs qui n'est pas entièrement
05:18persuadé de son comportement électoral, notamment en fait de la part des électeurs
05:23qui sont écologistes, qui sont aujourd'hui mesurés à 5%, 5% c'est le taux à partir
05:26duquel on peut avoir des élus au Parlement européen, et puis également de la part des
05:31électeurs qui ont l'intention de voter pour Marion Maréchal, qui elle aussi se situe
05:35globalement aux alentours de 5%.
05:38Et puis la deuxième indécision, c'est une indécision concernant la participation.
05:41Est-ce que vous mesurez l'intention d'aller voter ?
05:44On mesure aujourd'hui sensiblement le même niveau de participation à peu près que celui
05:48qu'on avait eu en 2019, c'est-à-dire en gros un Français sur deux.
05:51On avait eu en 2019 une progression de la participation qui s'était dégelée entre
05:56guillemets au cours des trois derniers jours, avec des jeunes qui s'étaient déplacés
06:00bien plus massivement que ce qu'ils nous avaient déclaré trois jours avant et qui
06:04avaient voté essentiellement pour deux forces politiques, les écologistes et également
06:08la liste qui était soutenue par le président de la République, Emmanuel Macron.
06:11Est-ce qu'il y a des événements ou des faits politiques qui ont fait bouger les
06:14lignes ? On m'entendait, dans ce que nous disait Olivier Bost, il y a quand même eu
06:17des faits de campagne.
06:18Les débats, par exemple, ça change quelque chose ?
06:20Les commémorations ?
06:21Pas de prévention télé du président.
06:23L'intervention télévisuelle du président de la République, si elle a créé un mouvement,
06:27c'est un mouvement plutôt négatif parce qu'on a une petite baisse de la liste
06:31Valérie Ayé, qui est soutenue par le président de la République.
06:33Mais c'est vrai qu'il y a eu des débats qui ont été orchestrés.
06:36Il y a eu des polémiques également, même concernant le Rassemblement national,
06:39concernant leur programme, concernant la présence de Jordan Bardella au Parlement
06:44européen, concernant également les conditions de financement du Rassemblement
06:47national. Ça n'a eu aucun effet sur les intentions de vote.
06:50Tout au plus, on a vu qu'il y avait au début de la campagne une préoccupation plus
06:55importante des Français autour de la guerre en Ukraine et que celle-ci a eu tendance
07:00à baisser. Et c'est plutôt préjudicial au camp présidentiel parce qu'on sait que
07:04c'était un des points sur lesquels Valérie Ayé maximisait le comportement électoral.
07:07Merci beaucoup Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d'Aris Interactive Toulounard.
07:12Vous serez là pour la grande soirée électorale de dimanche soir avec vous,
07:16évidemment, Olivier Bollet.
07:17Dès 18h.
07:18On va prendre, je serai là, l'antenne dès 18h et puis ça va nous mener jusqu'au
07:22bout de la nuit tout ça.
07:23Donc, évidemment, avec des invités, des journalistes présents dans le QG, vous ne
07:27louperez rien. D'autant qu'en plus, ce soir-là, il y aura du tennis, la finale
07:31de Roland-Garros et le soir, match de foot, il faudra rester sur RTL.
07:34Merci, messieurs. RTL Bonsoir continue dans un instant.
07:38Le rappel de l'info, RTL Inside aussi.
07:40Dans la peau d'un aveugle qui prend le métro à Paris.
07:42Bonne chance.
07:42Bon courage à lui, effectivement.
07:44A tout de suite.
07:46RTL Bonsoir jusqu'à 20h.

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