• il y a 6 mois
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, est l'invité du Grand Jury de 12h à 13h.

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Transcription
00:00 Mais sur la présence des téléphones dans les cellules, vous avez lancé l'opération "Cellules nets".
00:04 Il s'agit de la fouille des cellules de détenus condamnés pour trafic de stupéfiants.
00:09 Sur 120 cellules, 72 téléphones portables ont été saisis, 16 cartes SIM.
00:13 Comment ça s'explique ?
00:15 C'est ce que j'essaie de vous dire. Il y a des téléphones qui sont indécelables aujourd'hui, sous le portique.
00:20 C'est la première chose.
00:22 Il y a un autre outil qu'on utilise qui est la poêle à frire, mais sachez que les murs des prisons
00:26 contiennent beaucoup de métal, d'où la difficulté.
00:29 Ensuite, c'est les voies d'entrée.
00:31 La poêle à frire, vous savez, c'est ces appareils que l'on utilise, on voit parfois ça dans les aéroports,
00:37 pour détecter. Parfois, il y a tellement de plastique qu'on ne peut pas détecter.
00:41 Nous, nous avons mis, je vous l'ai dit, des drones. Il y en avait zéro en 2017.
00:45 Nous en aurons 40 et nous allons doubler ce chiffre, 40 en 2025.
00:49 Ensuite, ça passe parfois par les airs, c'est la question des drones.
00:52 Donc, nous mettons en place des systèmes anti-drones, nous en avons mis beaucoup en place.
00:57 Ça n'existait pas et nous allons doubler le nombre de ces systèmes anti-drones.
01:02 Ensuite, il y a des tas de mesures structurelles dont j'ai discuté avec l'intersyndicale,
01:08 dès le lendemain de ce drame.
01:10 30 mesures, je peux vous en citer quelques-unes, et puis 30 mesures qui sont des mesures structurelles
01:16 un peu plus délicates à mettre en œuvre, mais j'y travaille et je parviendrai à un résultat,
01:22 notamment, il y a la question des fouilles.
01:25 Parce que les fouilles, aujourd'hui, sachez-le, elles ne sont pas autorisées quand elles sont systématiques.
01:30 Donc, j'envisage une modification possible à venir.
01:34 - Pour des fouilles automatiques ?
01:35 - Pour des fouilles qui soient plus systématiques.
01:38 Ensuite, il y a tout un travail de transfert.
01:40 - Là, vous parlez des gens qui viennent au parloir, c'est ça ?
01:42 Ou vous parlez des fouilles systématiques dans les cellules, pour bien comprendre ?
01:46 - Quand un détenu récupère d'un drone un téléphone portable,
01:50 il faut pouvoir le fouiller pour trouver le téléphone portable.
01:54 La législation, aujourd'hui, ne le permet pas.
01:56 - Aujourd'hui, on ne peut pas fouiller un prisonnier de manière systématique ?
02:00 - Non, et ce depuis 2009.
02:01 Donc, c'est une des questions qui se posent, mais la loi, vous le savez,
02:04 ce n'est pas un claquement de doigts.
02:06 Il faut réagir à tout ça.
02:08 - Ça veut dire qu'après un Carville, vous préparez une nouvelle loi ?
02:14 - Je veux mettre en place beaucoup de mesures, oui.
02:17 Et j'ai réuni d'abord les syndicats, bien sûr.
02:20 Nous avons acté une trentaine de mesures,
02:23 puis j'ai réuni les directeurs inter-régionaux des services pénitentiaires.
02:27 Nous avons acté un certain nombre d'autres mesures.
02:30 Dans les mesures, par exemple, toutes simples,
02:32 qui sont d'application immédiate, que demandent les syndicats.
02:35 Et j'ai naturellement fait droit immédiatement à cela.
02:38 Ils me demandent parfois de pouvoir transférer des détenus
02:42 sans avoir le logo de l'administration pénitentiaire.
02:45 Oui, évidemment, c'est du bon sens.
02:47 Un autre parc automobile ?
02:48 Oui, bien sûr, parce que vous savez que nous saisissons de plus en plus
02:51 les avoirs criminels, et en particulier des véhicules
02:54 que l'on va pouvoir donner à l'administration pénitentiaire.
02:57 - Les syndicats demandent aussi des visioconférences pour éviter les transferts ?
03:00 - Bien sûr, j'allais y venir.
03:02 Visioconférences, alors déjà, nous avons fait,
03:05 et j'ai mis en place l'économie de beaucoup de transferts.
03:09 Et nous les avons remplacés par les visioconférences.
03:12 Donc je vais recevoir lundi les syndicats de magistrats.
03:15 - Les magistrats n'y sont pas favorables ?
03:17 - Oui, mais il faut aussi entendre la douleur des familles.
03:22 Et on ne peut pas rester dans l'immobilisme.
03:26 Donc oui, je verrai avec eux, et je connais leur sens des responsabilités.
03:30 Et je pense que, bien sûr, on va avancer.
03:33 Des choses toutes simples.
03:35 Un holster de poitrine m'ont demandé les syndicalistes de l'intersyndical.
03:40 - C'est quoi un holster de poitrine ?
03:42 - C'est ce qui permet de détenir une arme.
03:44 Mais au niveau de la poitrine.
03:46 Quand vous l'avez, et que vous êtes conducteur à un autre endroit du corps,
03:50 vous ne pouvez pas la sortir.
03:52 C'est tout simple.
03:53 On m'a demandé également le doton sur tous les véhicules, le gyrophare.
03:58 On m'a demandé, bien sûr, que les agents pénitentiaires soient mieux armés.
04:03 J'ai dit oui à cela, et ça implique une formation des agents pénitentiaires.
04:07 Et quand même, je veux vous dire que nous avons embauché,
04:11 grâce au président de la République, grâce aux budgets qui m'ont été alloués,
04:15 que certains n'ont pas voté, ceux qui réclament le plus de sécurité,
04:18 on leur a consacré une bonne partie de l'émission tout à l'heure, j'y reviens pas,
04:22 mais aucun budget n'a été voté,
04:24 mais nous avons embauché 6 000 agents pénitentiaires de plus.
04:28 - Et quand est-ce que les mesures qui passent par la loi seront soumises au Parlement ?
04:31 Vous parliez tout à l'heure, par exemple, de favoriser les fouilles.
04:34 - Eh bien, je vais vous dire, ce qui doit passer par la loi,
04:37 je vais essayer, je vais...
04:40 pas essayer...
04:41 Je vais raccrocher cela au projet de loi que je porte
04:45 sur le grand banditisme de narcotrafic.
04:48 - Et j'ouvre une toute...
04:49 - Donc c'est... le texte...
04:51 On a déjà beaucoup avancé, on a déjà beaucoup travaillé,
04:54 puisque j'ai annoncé les principales mesures,
04:56 mais le texte sera présenté vraisemblablement à l'automne.
04:59 En tous les cas, il sera prêt.
05:00 - J'ouvre une toute petite parenthèse pour vous évoquer le...
05:02 - Pardonnez-moi, M. Bost,
05:03 certaines mesures sont immédiatement, immédiatement applicables.