En Nouvelle-Zélande, une fois sorti des villes, on ne croise jamais personne. La moitié de la population est concentrée autour d’Auckland. Entre les Maoris et les occidentaux, la cohabitation n’est pas toujours simple.
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00:03 Arrowtown a un mot de 2000 habitants du sud de la Nouvelle-Zélande.
00:07 Comme beaucoup de localités isolées, Arrowtown est équipée d'un héliport pour les urgences médicales, mais pas seulement.
00:15 C'est aussi le point de départ de tous les amateurs de VTT, dont Bertrand, un Français installé ici depuis 2 ans.
00:23 - Je vais prendre mon portable pour prendre mes photos. Parce que là, c'est pas tous les jours qu'on prend un hélico, quand même.
00:31 Utilisèrent un hélicoptère pour faire du vélo au sommet du montagne, une expérience interdite en France. Mais en Nouvelle-Zélande, tout est possible.
00:51 À bord, des connaisseurs de la région, dont Pete, le guide. Il faut une demi-heure de vol avant d'atteindre le sommet du Crown Peak, à 1900 m d'altitude.
01:01 Inaccessible en voiture. Sans l'hélicoptère, il aurait fallu au moins 8 heures de marche.
01:18 Les vélos sont déchargés, un vent violent souffle en rafale, l'hélicoptère redécolle immédiatement.
01:25 Alors que nous sommes en plein été austral, il fait 0° au sommet.
01:30 - Let's go !
01:41 En contrebas, un panorama spectaculaire sur Harrowtown et son lac. Et autour de nous, le vide.
01:48 En Nouvelle-Zélande, une fois sorti des villes, on ne croise jamais personne.
02:08 Difficile d'imaginer que ces montagnes furent le théâtre d'une ruée vers l'or effrénée, il y a 150 ans.
02:15 - About 1,500 miners just in here.
02:20 - One hun... - 1,500.
02:22 - Really ? - Yeah. Yeah. Crazy people.
02:25 - They're all chasing gold fever.
02:28 - So they come from England and Scotland, Australia. They all come... Come to find gold.
02:36 La piste, éprouvante, ne dépasse pas par endroit 50 cm de large.
02:44 La descente dure 4 heures de solitude absolue.
02:50 - Là, bah là, il y a personne, on entend rien, il y a personne au loin. C'est vraiment top.
02:56 Et c'est cool de le faire avec quelqu'un qui connaît bien l'endroit.
03:01 Et c'est loin d'être la seule expérience que Bertrand va vivre ici.
03:09 A 20 000 km de Paris, la Nouvelle-Zélande. Ne cherchez pas de destination plus lointaine, il n'y en a pas.
03:15 Elle est isolée dans le Pacifique à 4 heures d'avion de l'Australie à l'ouest, à 6 heures de Tahiti à l'est et à 10 heures d'Hawaï au nord.
03:23 Quant au sud, il faut voler 5 heures pour atteindre l'Antarctique.
03:28 Ces 2 îles s'étendent sur 1 500 km, mais elles ne comptent que 4,5 millions d'habitants, ce qui en fait un pays désert.
03:35 - Il n'y a pas d'habitation loin, il n'y a personne, on est seul sur la route.
03:40 La moitié de cette population est concentrée au nord, autour d'Auckland, un des rares endroits qui ressemble à une ville telle que nous les connaissons.
03:47 Une banlieue bavillonnaire et un centre ultramoderne.
03:51 Dans ces buildings, des patrons en bermuda inventent de nouvelles façons de travailler.
04:03 L'île du sud, quant à elle, abrite des lieux incroyables, comme cette forêt plus grande que Paris et sa banlieue,
04:08 et protégée par une tribu maorie pour qui les arbres sont des individus à part entière.
04:13 C'est également au sud que se concentre l'agriculture, avec plus de 60 millions de moutons.
04:23 Ici, les fermiers sont propriétaires de domaines totalement isolés, d'une surface d'une ville comme l'île et que l'on met près d'1 heure à traverser en voiture.
04:33 La nuit, ils chassent en famille des animaux qui prolifèrent à un point tel qu'ils sont devenus une menace.
04:41 Aotearoa, le pays du long nuage blanc, deux cultures qui se côtoient sans toujours se comprendre.
04:56 D'un côté, les maoris, les premiers habitants, et de l'autre, les occidentaux.
05:02 Triste record, mais c'est également en Nouvelle-Zélande que la jeunesse se fait plus que n'importe où ailleurs.
05:14 En cause, l'isolement et une incapacité à parler des problèmes.
05:19 Mike King est le symbole national de la lutte contre le ***.
05:30 Première place toujours pour la Nouvelle-Zélande dans un domaine surprenant, la stérilisation masculine.
05:42 Eleanor et Brendan ne veulent plus avoir d'enfants.
05:45 A 35 ans, Brendan va subir une vasectomie comme 35% des hommes mariés ici.
05:55 La Nouvelle-Zélande, un drôle de pays où les terrasses sont exposées plein nord et où les retraités fabriquent leur propre cercueil qu'ils ramènent chez eux.
06:07 Ils les confectionnent sur mesure.
06:13 Nous suivrons Bertrand, un français qui va nous faire découvrir le frisson qu'offre son pays d'adoption.
06:33 Ce fan du Seigneur des Anneaux sait où se nichent les décors du film et va les partager avec nous. Grandeur nature.
06:39 On a vraiment l'impression de rouler dans le film. C'est juste magique.
06:45 Enquête en Nouvelle-Zélande, un territoire vide, perdu au bout du monde.
06:56 Port de Plaisance d'Auckland, au pied des tours sont alignés les plus beaux voiliers de course de l'hémisphère sud.
07:03 Question sport, la Nouvelle-Zélande excelle dans deux domaines, le rugby, bien sûr, et la voile.
07:09 Andrew Barnes, 59 ans, est propriétaire d'un des plus beaux bateaux du port.
07:23 Une flèche de 17 mètres taillée pour la course. Voici Ariki, construit en 1904.
07:29 En Nouvelle-Zélande, la mer est partout. Elle fait partie de la vie quotidienne de ses habitants.
07:35 Et si aujourd'hui Ariki est de sortie dans la baie d'Auckland, c'est pour se mesurer à d'autres concurrents.
07:52 Pour rien au monde, Andrew Barnes ne manquerait une course.
07:56 Peu d'adversaires lui résistent. Le bateau file en tête de course.
08:12 Et rien ne réjouit autant son propriétaire.
08:16 - Donc je pense que nous avons... Je vais dire qu'on a soit la première ou la deuxième.
08:21 Ça dépend du handicap. Probablement la deuxième, c'est plutôt bien.
08:25 En réalité, Ariki est arrivé premier dans sa catégorie.
08:29 Pourtant, en ce vendredi, ce n'est pas le plus étonnant.
08:33 Au lieu de naviguer, Andrew Barnes, un des patrons les plus en vue du pays, devrait être derrière son bureau.
08:39 Mais comme tous ses employés, il a trois jours de week-end.
08:42 - Ok, on est là ?
08:43 Comment est-ce possible ? Il faut revenir en avril dernier.
08:47 Andrew en Bermuda fait une annonce à ses salariés.
08:50 C'est même tellement bien que les 250 employés de son entreprise n'y ont d'abord pas cru.
09:11 Lundi matin, 7h, après un week-end de trois jours, donc, il se rend à son bureau.
09:16 À 59 ans, Andrew Barnes est devenu le patron néo-zélandais à la pointe du progrès social dans son pays.
09:23 Son entreprise, Perpetual Guardian, gère 111 milliards d'euros.
09:39 Pourquoi ce patron a-t-il proposé la semaine de 4 jours payés 5 ?
09:43 Deux raisons.
09:44 La première, compte tenu de la faible démographie, le plein emploi règne en Nouvelle-Zélande.
09:49 Les employeurs font donc beaucoup pour garder leurs salariés.
09:52 La seconde, il l'explique à chacune de ses conférences sur le sujet.
09:57 En tout cas, je suis sur ce vol et je lis un article d'économiste
10:02 qui dit que les Britanniques sont seulement productifs pour deux et demi-heures par jour.
10:08 Y'a des Canadiens ici ?
10:10 Oui, quelques-uns à l'arrière. Ils sont seulement productifs pour une demi-heure par jour.
10:15 L'article lui ouvre les yeux.
10:17 Il découvre que la productivité dans sa propre entreprise peut être améliorée en partant d'une idée simple.
10:23 On ne paye pas les gens pour leur durée de travail, on les paye pour ce qu'ils produisent.
10:29 Donc, si je peux faire ça en 4 jours, pourquoi insister sur 5 jours ?
10:38 Même salaire et mêmes horaires.
10:42 Les 250 salariés de l'entreprise n'ont changé que leur manière de travailler,
10:47 en éliminant les actions qui sortent du cadre professionnel.
10:51 C'est une responsabilité personnelle.
10:54 Combien de temps je passe sur Internet ? Combien de temps je passe à lire les e-mails ?
11:00 Donc, le délai est que je vais vous donner ce jour-là,
11:03 pour que vous puissiez faire toutes les choses que vous avez besoin de faire.
11:06 Mais quand vous êtes dans l'office, je cherche à avoir un peu plus de productivité.
11:12 Et cela se traduit simplement.
11:14 Un salarié concentré sur son travail et qui ne veut pas être dérangé l'indique grâce à un drapeau.
11:19 Qu'est-ce que c'est, un drapeau ?
11:22 Ne le fais pas. Je veux pouvoir travailler en paix.
11:26 La semaine de 4 jours n'est pas obligatoire, mais 98% du personnel l'a adopté.
11:33 C'est le cas de Sheryl, qui n'envisage pas de revenir en arrière.
11:36 Tout d'abord, tu te dis comment on va faire pour que ça fonctionne ?
11:40 Et ensuite, tu te dis "Oh mon Dieu, c'est génial, tout le monde va être très en colère contre moi", ce qui est génial.
11:47 Je pense qu'il y a un peu plus de pression sur le fait d'être productif,
11:51 parce que tu veux maintenir ce jour-là,
11:54 donc je pense que tu as ça dans le dos de ton cerveau,
11:56 que tu veux faire en sorte que tu puisses faire tout ton travail,
11:58 pour que tu puisses profiter de ce jour-là.
12:01 Andrew a évidemment mesuré l'efficacité de son initiative.
12:05 La productivité a augmenté de 20%.
12:07 Quant au stress, il a diminué d'autant.
12:10 Mais ce n'est pas l'essentiel.
12:13 Mais les vrais messages venaient des gens qui disaient
12:17 à quel point cela a changé leur vie.
12:20 Un père qui pouvait piquer son enfant de l'école pour la première fois.
12:25 Des mères qui pouvaient dépasser leurs enfants,
12:28 piquer leurs enfants à la fin du jour,
12:31 parce qu'ils pouvaient travailler une semaine de 5 jours.
12:34 Ces histoires sont les choses qui font que ça fonctionne,
12:38 mais tu ne peux pas acheter ces moments et tu ne les retrouves jamais.
12:44 Si avec ses patrons à l'avant-garde,
12:46 Auckland symbolise la capitale économique du pays,
12:49 la cité est loin de représenter la Nouvelle-Zélande.
12:52 Bien au contraire.
12:53 Le pays est sauvage et désert,
12:56 comme au sud, dans la province de l'Otago.
12:59 Dans ces paysages à perte de vue,
13:02 on trouve des fermes qui font la taille de nos villes.
13:06 - On va dans l'autre coin.
13:08 Ils prennent les moutons comme ils le font.
13:11 Voici Jock. Il a 2 enfants, 3 chiens et 14 000 moutons.
13:17 - Viens, Brice !
13:19 Viens ici, mon bébé.
13:21 Le soir, c'est un rituel.
13:25 Il parcourt sa propriété pour en vérifier les clôtures.
13:28 Et il ne s'agit pas d'une petite promenade.
13:31 - C'est combien de propriété ?
13:33 - 2700 ha.
13:35 Une surface équivalente à 3850 terrains de football.
13:39 Pour traverser la ferme de Jock, même à 80 km/h,
13:42 il faut une heure.
13:44 - Il peut faire froid dans l'eau ?
13:46 - Oui, on peut atteindre -20 degrés Celsius.
13:49 - -20 degrés Celsius, oui.
13:52 Et on peut atteindre environ 35 à 38 degrés Celsius en été.
14:00 Le fermier nous transporte au point culminant de son domaine.
14:03 Il n'y a plus de piste, mais ce n'est pas ce détail qui va l'arrêter.
14:07 En haut, c'est un décor de western.
14:14 Où que se porte le regard, pas un signe de présence humaine.
14:21 Le grand vide néo-zélandais s'étale devant nous.
14:24 Seul Jock occupe le terrain depuis déjà un moment.
14:28 -
14:29 A la nuit tombée, Jock et ses enfants rejoignent la maison pour dîner.
14:49 Au menu, ragout d'agneau, champignons et sa purée,
14:53 le tout préparé par Kayleigh.
14:56 -
14:57 L'habitation de 4 pièces adossée à l'exploitation fait 180 m2.
15:12 Pas de luxe, mais du confort.
15:15 -
15:16 Et pas question de finir la soirée dans le canapé.
15:28 Jock et Mitchell, son fils, ont prévu un autre programme.
15:38 L'immense périmètre de la ferme est sur le point de se transformer en champ de bataille.
15:43 Fusil et projecteur sont de sortie.
15:47 Jock et ses enfants refont le tour de la propriété,
15:54 non pas pour vérifier les clôtures cette fois, mais pour une toute autre raison.
16:10 C'est une chasse de nuit qui démarre. Le gibier ne manque pas.
16:14 Que des animaux nuisibles en ligne de minière.
16:18 Des lièvres et des lapins et le pire d'entre tous, l'opossum.
16:23 Jock fait attention. D'un coup de patte, l'opossum peut arracher Runju.
16:32 -
16:33 A cause de son isolement, la Nouvelle-Zélande n'abrite aucun prédateur.
16:49 Lapins, fouines et opossums se sont multipliés sur une terre libre de tout danger pour eux.
16:56 -
16:58 Le gouvernement a dénombré plus de 70 millions d'opossums et près de 100 millions de lapins.
17:14 Des chiffres vertigineux qui traduisent une menace pour tout l'écosystème.
17:18 Du coup, il incite les fermiers à réguler ces espèces devenues hautement nuisibles.
17:24 -
17:26 Ce soir, le bilan est plus maigre. Notre présence a perturbé le déroulement de la chasse.
17:40 Mais ce n'est que partie remise. Demain, Jock reprendra la chasse à la nuit tombée.
17:54 -
17:56 Si les nuisibles se reproduisent à une échelle incontrôlable, c'est loin d'être le cas pour les hommes.
18:01 La Nouvelle-Zélande, déjà sous-peuplée, est pourtant championne du monde en matière de vasectomie, la stérilisation masculine.
18:08 Cela tient à une préoccupation propre aux hommes de ce pays.
18:12 Ils ne veulent pas laisser les femmes supporter seules le poids de la contraception.
18:16 Jeudi 9h, dans la banlieue d'Auckland, secteur de Gleneden.
18:22 -
18:24 Nous sommes accueillis par Brendan et sa fille Julia.
18:28 Avec Léonore, sa femme, ils vivent dans une maison de quartier typique, juste suffisante pour loger la famille qui vient de s'agrandir par accident.
18:37 Avec un seul salaire et 2 enfants, les fins de mois sont difficiles.
18:49 La vie en Nouvelle-Zélande est environ 20% plus chère qu'en France.
18:53 Pour conserver sa maison et un niveau de vie correct, tout en évitant une future grossesse, le couple a pris une décision radicale.
19:14 Brendan va subir une vasectomie.
19:18 -
19:20 Le lendemain 14h, en plein centre d'Auckland, Brendan se présente au cabinet du docteur Jonathan Mastass.
19:45 -
19:47 Ce spécialiste pratique en moyenne 5 à 6 vasectomies par jour au tarif de 290 euros.
19:52 25% des hommes adultes sont opérés.
19:55 Pour l'heure, il veut s'assurer que Brendan a mûrement réfléchi sa décision avant d'intervenir.
20:08 Question primordiale, surtout dans le cas de Brendan, qui n'a que 35 ans.
20:13 Car la vasectomie, même si elle est en théorie réversible, reste une opération que l'on choisit pour son caractère définitif.
20:19 La chirurgie en elle-même ne dure qu'un quart d'heure.
20:34 Brendan va subir une anesthésie locale avant une incision dans les testicules.
20:39 Le chirurgien opère en tâchant de détourner la tension du patient.
20:51 Jusqu'au moment où il sectionne un fragment du canal déférent, puis il recommence de l'autre côté.
20:58 - C'est fait. - Trop facile.
21:00 - Trop facile. Mettez ce sac derrière votre tête.
21:03 - Comment vous vous sentez maintenant ?
21:06 - Relié. Non, c'était bien, facile. C'était une bonne conversation.
21:13 C'est fini. C'est le moment de aller au pub.
21:18 C'est ce que je me suis dit, on peut boire un verre après.
21:22 - Je ne sais pas pourquoi pas. - Fantastique.
21:24 - Alors, venez en bas. - Merci beaucoup.
21:27 En plus d'être la forme de contraception la plus sûre et la moins chère parmi toutes,
21:31 les complications sont rarissimes avec la vasectomie.
21:35 - Ça ne vous fait pas mal ? - Non, pas vraiment.
21:37 On sent un peu la mouillée, la chose se déroule où elle ne devrait pas.
21:42 Mais à part ça, il n'y a pas de douleur.
21:45 Une épreuve que Brendan a surmontée avec succès, comme désormais un homme marié sur 3 en Nouvelle-Zélande.
21:51 Pourtant, malgré une densité de population parmi les plus faibles du monde,
21:55 le pays fait face à une crise du logement sans précédent.
21:58 Trop de demandes, principalement de clients étrangers, avec en tête les Chinois.
22:03 Ils sont environ un demi-million à faire le voyage.
22:06 Et la moitié vient avec une idée en tête, devenir propriétaire.
22:10 Même dans les coins les plus reculés du pays.
22:14 - On va monter dans le vallée de Waitaki.
22:18 On va aller voir ce village historique pour un groupe de touristes chinois.
22:25 Kelly tient l'unique agence immobilière d'Oamaru.
22:28 Une localité de seulement 12 000 âmes sur la côte pacifique, tout au sud.
22:33 Mais à l'échelle néo-zélandaise, c'est la 10e plus grande ville du pays.
22:37 - On a des propriétés intéressantes, mais...
22:41 On n'a pas tellement de villages autour de là, pour être honnête.
22:45 C'est assez unique.
22:47 À 60 km d'Oamaru, s'étend un univers de lacs, de montagnes et de solitude.
22:54 Avec 3 habitants au kilomètre carré seulement, les querelles de voisinage sont rares.
22:59 Perdu au milieu de nulle part, voici le village de Waitaki.
23:03 25 ha, 8 maisons, un hôtel et un restaurant.
23:08 - Hello, how are you?
23:11 - Lovely to meet you. I'm Kelly.
23:15 - Really lovely to meet you, finally.
23:18 M. Lip arrive en famille de Shanghai.
23:21 Et il veut investir discrètement.
23:24 - So you want to show us around?
23:27 - Yeah, are you ready? - Yeah, I think so.
23:29 Il ferait bien main basse sur Waitaki, mais sans attirer l'attention.
23:32 Les Néo-zélandais supportent de plus en plus mal l'appétit des étrangers pour leur pays
23:37 et responsable, selon eux, de la montée des prix.
23:40 - Between the boundary there to here, the 2 boundaries, how about the length?
23:45 How about, you know, the distance?
23:48 - That would be 200 m. - 200 m.
23:51 En noir, Kevin, le propriétaire.
23:54 Il a acheté le village 100 000 euros il y a 10 ans.
23:57 Aujourd'hui, il en veut 1,7 million.
24:00 Une plus-value de 1 700 %, un prix conforme à la tendance,
24:04 malgré les travaux qui restent à faire.
24:07 M. Li et sa femme cherchent un complexe d'une centaine de chambres
24:25 afin d'accueillir des compatriotes.
24:27 Le village pourrait convenir, mais il y a une autre raison.
24:31 Quelque chose ici qu'on ne trouve plus depuis longtemps à Shanghai
24:34 et qui, pour les Chinois, n'a pas de prix.
24:37 On trouve en Nouvelle-Zélande l'air le plus pur du monde,
24:58 particulièrement ici, dans le sud.
25:01 Pour parvenir à négocier le prix, le couple d'acheteurs qui parlent anglais
25:05 masque son intérêt en discutant en mandarin.
25:08 Kelly doute de l'issue de la visite.
25:11 La nuit porte conseil, alors elle va jouer son va-tout
25:20 en proposant aux visiteurs de demeurer 24 heures sur place.
25:25 Le lendemain, le couple Li a acheté Huaytacky.
25:28 Kelly ne révélera pas les détails de la transaction.
25:31 C'est la qualité de l'air qui a fait pencher la balance, mais pas seulement.
25:35 La Nouvelle-Zélande vote en ce moment même une loi interdisant aux étrangers
25:39 de devenir propriétaires.
25:41 Il fallait faire vite.
25:43 Et à moins de 200 km de Huaytacky,
25:46 les deux se sont retrouvés en contact avec un propriétaire.
25:49 - Bonjour. - Bonjour.
25:52 Et à moins de 200 km de Huaytacky,
25:55 nous retrouvons Bertrand.
25:57 Lui, il ne cherche pas à investir en Nouvelle-Zélande.
26:00 Il est juste venu pour travailler.
26:02 Cela fait presque 2 ans que cet ancien champion de kayak
26:10 entraîne une équipe à Alexandra, 2e ville de l'Otago,
26:13 mais qui, elle, ne compte que 4 800 habitants.
26:16 - Alors, quand je suis arrivé, c'était super compliqué
26:19 de leur donner la séance parce que je parlais pas un mot d'anglais.
26:22 Et du coup, je faisais des gestes, j'apprenais avec eux.
26:25 Ils m'apprenaient un petit peu quelques mots techniques.
26:28 Et depuis, ça va, je m'en sors. Ils arrivent à me comprendre.
26:32 - Ça n'a l'air de rien, mais ce petit club de kayak
26:35 a une chance de médaille aux prochains Jeux olympiques.
26:38 - C'est ça qui est intéressant dans le métier de coach à Alexandra,
26:41 c'est que j'entraîne vraiment du débutant au plus haut niveau national.
26:47 Et quand il n'entraîne pas, Bertrand parcourt la région
26:50 à la découverte de sites qu'on ne peut voir qu'ici.
26:53 - On va à Poolburn.
26:56 C'est un lac où a été tourné une partie des "Seigneurs des anneaux".
26:59 Et du coup, là, c'est mon day-off,
27:01 donc j'en profite pour aller visiter.
27:04 Parce qu'elle est vide, la Nouvelle-Zélande est le terrain de jeu
27:08 des studios de cinéma américains.
27:10 Le pays est un décor de films.
27:12 On ne compte plus les blockbusters de la télévision.
27:15 On ne compte plus les blockbusters tournés ici.
27:17 Comme le "Seigneur des anneaux", dont Bertrand est un grand fan.
27:21 - Y a personne, on est seul sur la route.
27:25 Et on roule... Là, ça fait déjà 20 minutes qu'on roule sur une route,
27:30 sur un chemin blanc.
27:32 Et on en a encore pour 30 minutes d'après le GPS.
27:36 Donc là, on est au milieu de nulle part.
27:39 Plus nous progressons, plus le paysage nous rappelle le film.
27:43 Voici le Rohan, un des royaumes fictifs de la trilogie.
27:47 - Le Rohan.
27:51 Pays des seigneurs des chevaux.
27:54 - Et en quelques kilomètres apparaît le lac de Poulberd.
27:57 Il ne manque que les figurants.
28:00 - Vous voyez la colline là-bas ? - Oui.
28:03 - C'est à cet endroit où les orques, dans le film "Les seigneurs des anneaux",
28:09 descendent pour brûler le village.
28:11 Alors, le village est à l'endroit où se trouvent les maisons actuelles,
28:14 mais évidemment, ils ont rajouté plus de maisons.
28:17 On a vraiment l'impression de rouler dans le film.
28:21 Et c'est juste magique.
28:24 Bertrand ne se contente pas d'observer le décor.
28:27 Dès que l'occasion se présente, il navigue avec son kayak.
28:31 - Très peu de personnes vivent ici.
28:34 Donc on se sent vraiment libre.
28:37 Y a pas de routine. Y a vraiment pas de routine.
28:40 On découvre un nouvel endroit chaque week-end.
28:43 Mais aujourd'hui, pas question de se limiter à une seule destination.
28:47 Plus à l'ouest, on trouve la rivière Kawarao, autre lieu mythique de la saga.
28:53 L'endroit se mérite en marchant 3/4 d'heure pour accéder au bord.
28:57 - C'est une rivière qui est quand même un petit peu compliquée.
28:59 Donc n'importe qui ne peut pas le faire en kayak.
29:03 Pour les visiteurs lambda, cet endroit est inaccessible.
29:07 Mais pour le kayakiste, c'est un jeu d'enfant.
29:10 A l'instar des personnages du seigneur des anneaux
29:13 qui descendent la rivière Anduine jusqu'à la frontière du Gondor.
29:17 La fin du 1er opus a donc été tournée dans ses gorges.
29:22 Sur les 4 millions de touristes qui vont faire le voyage cette année,
29:26 la moitié viendra pour ses décors.
29:28 - T'as gaillé au milieu de rochers aussi hauts comme ça ?
29:33 J'avais jamais fait.
29:35 C'est vraiment magnifique. L'eau est super bleue.
29:37 C'est pas super compliqué comme rivière, au final, mais c'est magnifique.
29:42 Très joli. A faire.
29:45 Nous raccompagnons Bertrand chez lui.
29:48 Il vit à l'extérieur d'Alexandra.
29:50 Il est logé dans cette maison typique par une famille néo-zélandaise.
29:54 Marie, Cordonne et leurs enfants.
29:57 - C'est cool de jouer avec elle. - Merci, Marie.
29:59 - Elle était gymnaste.
30:01 - Tu veux un café ?
30:03 - Je me souviens pas de son nom, mais elle était sourde.
30:06 La 1re nuit qu'on était là, elle n'était pas heureuse.
30:09 - Comment elle a l'air ? - Je pense qu'elle a votre âge.
30:12 L'apéritif est un moment sacré ici, comme en France.
30:16 Mais la comparaison s'arrête là.
30:19 - La chose spéciale de la Nouvelle-Zélande, c'est que nous sommes isolés.
30:23 Nous n'avons pas de voisins ici, ni là-bas.
30:25 Et nous n'avons pas beaucoup de gens.
30:27 Mais je vais ailleurs, et c'est fou, parce qu'il y a trop de gens.
30:31 Donc la Nouvelle-Zélande est le lieu le plus libre que j'ai jamais été.
30:37 - C'est du salade que nous faisons avec du sel.
30:48 Et il faut le frapper, parce que c'est croustillé avec du sel.
30:54 Depuis l'arrivée de Bertrand, la famille a pris des habitudes typiquement françaises.
30:59 - C'est pas bon pour vous ?
31:01 - Merci ! - De rien !
31:10 - Sante ! - Sante !
31:12 - Où est le... - Sante !
31:14 - Sante ! - Sante !
31:17 - Regarde-moi dans les yeux. - Pourquoi ?
31:19 - Parce qu'on ne veut pas que tu sois 7 ans dans l'Ice and High.
31:24 Les lieux uniques ne se limitent pas à des décors de films.
31:27 Cette forêt en est l'illustration.
31:30 Pour comprendre sa particularité, il faut revenir 200 ans en arrière,
31:34 quand les Anglais colonisent la Nouvelle-Zélande.
31:37 Ils combattent les tribus maoris, les premiers habitants.
31:43 - Et maintenant, vous, le peuple maoris de la Nouvelle-Zélande,
31:46 devez décider si vous voulez devenir subject de la majesté de la Reine Victoria.
31:52 En 1840, Anglais et Maoris signent le traité de Waitangi.
31:57 La Nouvelle-Zélande devient britannique.
31:59 Seule une tribu, les Tuhoi,
32:01 résistent et refusent de laisser des colons s'installer dans leur forêt.
32:04 Non seulement ils la protègent depuis 1 000 ans,
32:06 mais la chérissent comme un membre de leur famille.
32:10 Annie Neway est une Tuhoi. Elle défend cet héritage.
32:36 Conséquence de la rébellion Tuhoi, leur forêt est confisquée.
32:40 Elle ne leur sera rendue qu'en 2013.
32:42 Tehu de Veras et son nom fait 212 000 hectares, environ 20 fois Paris.
32:47 Même si elles se confondent avec l'immense territoire de la tribu,
32:50 la forêt ne leur appartient pas.
32:52 Les Maoris ont à l'égard de la terre en général
32:54 un rapport opposé à celui des Occidentaux.
32:58 - The idea of property is known to us
33:01 because they came with colonization.
33:04 But that is not how we think.
33:07 - Tuhoi signifie "les enfants de la brume".
33:11 Neway a 31 ans et parcourt la forêt depuis qu'elle en a 3.
33:15 Être accepté par un membre de la tribu est un privilège.
33:18 Sans sa présence, il est difficile de pénétrer ici.
33:22 Nous allons obtenir un laisser-passer à une condition, ne pas revenir.
33:26 - Nous devons vous présenter ici et à ce lieu.
33:32 Parlez aux dieux ou aux choses qui nous regardent dans un autre domaine.
33:40 Il y a une façon particulière de le faire et comment.
33:46 Et ça ne peut pas être filmé.
33:51 Nous éteignons notre matériel pendant qu'Inewai invoque les dieux.
33:55 Dans la spiritualité maorie, les esprits de la nature habitent les êtres vivants.
34:00 Mais également les objets inanimés comme les pierres.
34:06 Plus largement, toutes les choses sur Terre sont connectées entre elles
34:09 et sont dotées du mana, une énergie spirituelle qui les anime.
34:13 - La différence entre nous est que notre énergie a décidé
34:19 quelle forme nous allons prendre.
34:22 Donc, vous et moi, on ressemble à des êtres humains.
34:27 Ces arbres, ces pierres, ces vines qui s'enchaînent,
34:33 ce sont juste des pierres différentes.
34:36 Cela ne vous rappelle rien ?
34:39 James Cameron, dans Avatar, s'est inspiré de la croyance maorie
34:43 en montrant des personnages connectés entre eux et la nature.
34:47 Il a d'ailleurs tourné certaines séquences ici.
34:50 - C'est comme si cet arbre était une femme.
34:54 La connexion est tellement forte qu'Inewai est capable
34:57 de ressentir physiquement l'état d'un arbre.
35:00 - Je suis venu te soutenir.
35:05 J'espère que ce lien sera bon.
35:14 - Elle a eu de l'énergie avec elle, mais aussi un petit souhait
35:20 que ce n'est pas trop mal enceinté par ce qui est,
35:26 et qu'elle sera en paix pendant longtemps.
35:31 - Être Tuoi, c'est appartenir à la tribu maorie la plus respectée du pays,
35:36 notamment pour s'être opposée à la soif de possession des colonisateurs.
35:40 - Je pense que je pourrais être le patron ou l'owner
35:45 de quelque chose comme ça, qui a été ici pendant des centaines d'années.
35:52 Je veux dire, qui suis-je ?
35:56 Qui pensons-nous être ?
35:59 - Inewai vit dans ce campement rustique à l'orée de la forêt.
36:03 Ils sont plusieurs comme elle à la surveiller.
36:06 Cette année, les Tuoi ont obtenu que Te Udewera
36:09 jouisse des mêmes droits qu'un être humain.
36:12 Si autrement, la forêt ne peut pas être achetée ou exploitée.
36:15 Et dans l'absolu, un arbre peut même porter plainte.
36:19 Dans ce pays, il n'y a pas que les lieux qui sont uniques.
36:24 Il y a aussi les gens.
36:26 Voici Rotorua, une ville de 65 000 habitants au nord.
36:30 Dans cette rue se niche un club de retraités, pas comme les autres.
36:38 Au menu du petit déjeuner à l'anglaise,
36:40 cake, sandwich et naturellement du thé avec du lait.
36:44 Le tout préparé avec soin par ces dames.
36:47 La quarantaine de membres se retrouve le mercredi.
36:58 Mais ici, on ne joue pas au bridge et on ne fait pas de mots croisés.
37:01 On préfère les travaux manuels.
37:05 Pour se maintenir en forme et tuer le temps,
37:08 cette petite communauté de bricoleurs fabrique des cercueils.
37:11 Le coffin club où, si vous prenez le temps,
37:24 vous pouvez vous régaler et vous faire des trucs.
37:27 C'est un lieu où les gens peuvent se faire des trucs.
37:30 Le coffin club ou si vous préférez le club du cercueil
37:34 a été créé il y a 10 ans par une infirmière à la retraite.
37:38 Il est installé dans un entrepôt de 300 m2
37:41 légué par un riche donateur.
37:43 Les membres sont bénévoles, fonctionnaires,
37:46 mécaniciens, charpentiers, couturiers ou comptables
37:49 comme Diane, 78 ans, responsable de la décoration.
37:58 Chacune de ses créations est originale.
38:01 Pas un modèle qui ne ressemble à l'autre.
38:04 Est-ce que décorer des cercueils la perturbe ?
38:26 Au coffin club, il y a ceux qui fabriquent le gros œuvre
38:29 et ceux qui peignent les pièces détachées.
38:32 Quant à Dave, 76 ans, il gère les stocks.
38:35 C'est ici que nous stockons le bois
38:38 ou certains de nos coffins.
38:41 Il y a une tonne et demie de matériel ici,
38:44 qui est tout doné.
38:47 C'est une grande aide pour nous.
38:50 C'est ça ?
38:53 Oui.
38:55 Les membres du club peuvent fabriquer gratuitement
38:58 leur propre cercueil.
39:00 Prévoyant, ils l'ont d'ailleurs tous fait.
39:03 C'est bien installé dans la garage de Deirdre.
39:06 C'est une salle de bain.
39:14 Les gars vont faire un petit trolley
39:17 pour pouvoir le mettre sous le cercueil.
39:20 Ça a des roues pour pouvoir le déplacer
39:23 et le placer sous le cercueil plus facilement.
39:26 Il ne sert pas seulement à occuper
39:29 une bande de retraités qui s'ennuie.
39:32 Il a une fonction économique et sociale
39:35 car il vend sa production.
39:37 Barbara, 76 ans, s'occupe des commandes.
39:40 C'est une femme de Palmerson North.
39:43 C'est environ 3 heures de voyage, non ?
39:46 Si les clients viennent d'aussi loin,
39:49 c'est parce que le club casse littéralement les prix.
39:52 A 370 euros, ce modèle est emporté
39:55 par le marché.
39:58 Barbara accueille également les clients
40:05 dans la petite boutique.
40:08 ...
40:24 Le Coffin Club fournit toutes sortes de cercueils.
40:27 Les petits sont destinés aux enfants
40:30 et dans ce cas, ils sont donnés aux familles.
40:33 ...
40:55 Les membres du club appliquent une règle,
40:58 un principe de vie qui les protège depuis le début.
41:01 Il faut rire de tout.
41:04 ...
41:19 Cette petite maison à la périphérie,
41:22 c'est celle de Diane.
41:25 Elle nous a invitées à prendre le thé.
41:28 ...
41:33 On ne le remarque pas tout de suite,
41:36 seuls les poignets trahissent sa présence.
41:39 Le fameux cercueil sert effectivement de banquette.
41:42 ...
41:57 Il ne reste qu'à le peindre.
42:00 ...
42:12 Depuis que nous avons quitté Diane et ses amis du Coffin Club,
42:15 l'effectif s'est enrichi de 2 nouveaux membres
42:18 contre une disparition.
42:21 Et si les retraités s'occupent en fabriquant des cercueils,
42:24 les gens de la grande commande cherchent à s'amuser par tous les moyens.
42:27 ...
42:34 Car les occasions ne sont pas si fréquentes
42:37 dans ce pays isolé où l'on s'ennuie plus qu'ailleurs.
42:40 ...
42:48 Dans ces collines, ce niche le plus grand toboggan du monde.
42:51 Il mesure 600 m, ce qui lui vaut une inscription au Guinness Book des Records.
42:56 ...
42:59 Il a fallu calculer un dénivelé précis, 112 m,
43:02 afin que le glisseur puisse atteindre au moins 40 km/h.
43:05 Sensation garantie.
43:08 ...
43:12 La descente dure en moyenne 1 minute 30.
43:15 Et malgré une entrée à 76 euros pour la journée,
43:18 les tickets ont tous été vendus en moins de 20 heures.
43:21 ...
43:24 Une opération rondement menée par Jimmy Hunt.
43:27 ...
43:35 S'il s'est donné tant de mal, c'est bien sûr pour que les gens se divertissent.
43:38 Mais pas seulement.
43:40 ...
44:00 ...
44:12 ...
44:21 La santé mentale a un problème majeur.
44:24 Un Néo-Zélandais sur cinq consultera cette année
44:27 un spécialiste pour des troubles mentaux.
44:30 Et un bon millier va se faire...
44:32 En cause, là encore, l'isolement géographique du pays et le vide intérieur.
44:36 Le toboggan, un coup de pub réussi pour la bonne cause.
44:40 ...
44:52 Mais Jimmy n'est pas le seul à se mobiliser.
44:55 Autre lieu, autre intervenant.
44:57 Ici, dans la banlieue sud d'Auckland, les footballeurs du stade Onehunga,
45:01 des ados, attendent une star nationale.
45:04 Toujours pendu au téléphone.
45:06 ...
45:19 Mike King a un talent rare.
45:21 Celui de parler de sujets graves tout en faisant rire.
45:24 ...
45:34 ...
45:53 ...
45:59 Et s'il parvient à faire rire son auditoire, c'est qu'il est un performeur hors pair.
46:04 Pendant des années, il a fait rire la Nouvelle-Zélande lorsqu'il était comédien.
46:08 ...
46:15 Puis tout s'est écroulé du jour au lendemain.
46:18 Le toxicomane et alcoolique Mike King a été à deux doigts de réussir son...
46:23 ...
46:36 L'ex-comédien n'est pas le seul.
46:38 Sur 100 000 habitants en 2017, on comptait parmi les 15-24 ans,
46:42 5 en France contre 15 en Nouvelle-Zélande.
46:45 La raison principale, là encore, la faible démographie qui contribue à l'isolement social.
46:50 Mais il y a autre chose.
46:52 ...
47:17 C'est ce que les Néo-Zélandais appellent le complexe du All Black.
47:21 ...
47:25 Chacun ici devrait être aussi fort que l'équipe nationale de rugby.
47:29 Et quand ce n'est pas le cas, il ne reste souvent que des lettres d'adieu.
47:33 ...
47:40 Depuis que le pays tout entier a appris que son enfant prodige avait tenté d'en finir,
47:44 Mike King est devenu le porte-parole national de la lutte contre le toxomane.
47:49 Il a d'abord parcouru la Nouvelle-Zélande, du nord au sud,
47:52 1 600 kilomètres en scooter, par tous les temps.
47:56 Visitant plus de 400 écoles comme celle-ci,
47:59 accueilli à bras ouverts par des proviseurs conscients de l'envie.
48:03 ...
48:20 Le but de l'épopée de Mike, le lancement ce matin même de Gumboot Friday, son association.
48:26 ...
48:35 Car la Nouvelle-Zélande accuse un retard important en matière de lutte contre le toxomane,
48:39 avec des budgets gouvernementaux constamment revus à la basse.
48:43 ...
48:45 Et pour y parvenir, il a fixé la barre des besoins annuels à 1 200 000 euros.
48:50 ...
49:06 Un mois après, le compteur affiche 700 000 euros.
49:10 Il reste encore un peu de chemin à parcourir.
49:13 ...
49:16 Même si elles sont rares, la Nouvelle-Zélande est un laboratoire à expérience extrême.
49:20 Bertrand, l'entraîneur de kayak, en sait quelque chose.
49:23 - J'ai pas eu le poids sur la main.
49:26 Et je peux me rendre compte que là, en fait, j'ai grossi cette encylade.
49:29 ...
49:31 Si on le pèse, c'est parce qu'il s'apprête à vivre une épreuve unique au monde.
49:36 - On s'avance dans le vide, là, et ça rassure pas.
49:39 Ça rassure pas du tout. On voit la rivière, là, elle est vraiment petite, d'ici.
49:43 Perché à 150 m de hauteur, évoluant au-dessus du vide sur une passerelle étroite,
49:48 il marche vers la catapulte.
49:50 C'est tout nouveau, inutile de chercher un équivalent ailleurs.
49:54 Ça n'existe pas.
49:56 - Je suis un peu nerveux.
49:58 - Ah oui, je suis nerveux, vraiment.
50:00 Je veux un look normal.
50:02 - Un look normal ? - Comme ça.
50:04 - Ah, bah, c'est... - Ah, ouais.
50:06 Enfin, voilà, c'est la 1re fois, là.
50:08 J'ai déjà fait des chutes en kayak de 10 m, etc.,
50:12 mais en fait, je stresse beaucoup plus pour ça, là.
50:15 C'est... Ouais.
50:17 C'est le vide et tout, ouais. C'est impressionnant.
50:20 La catapulte. Du frisson pur à 150 euros, la séance.
50:25 Ultime invention diabolique de Henry Van Hache,
50:28 co-inventeur du saut à l'élastique.
50:30 C'est d'ailleurs en France qu'il en a eu l'idée.
50:33 - Quand j'étais jeune, je faisais du speed ski à Lac-Luzard,
50:37 je passais les hivers là-bas.
50:39 Et près de Lac-Luzard, il y a un beau pote de la Caille,
50:42 près de... Entre Annecy et Genève.
50:45 Et on a décidé de faire un bungee de ces brides.
50:49 Au bout de cette plateforme, en revanche, pas question de sauter pieds joints.
50:54 On peut au choix se jeter dans le vide, assis côte à côte...
51:00 Ou bien tenter l'expérience ultime de la catapulte.
51:04 - Là, c'est super stressant.
51:27 Bertrand est soulevé à l'horizontale.
51:30 Entre lui et le fond de la vallée, il n'y a que l'atmosphère.
51:34 - All right, man, here we go. Bonne chance.
51:36 Et 3, 2, 1...
51:39 Rejeté à plus de 250 km/h en moins d'une seconde et demie,
51:56 il subit une accélération de 4G, 4 fois son poids.
52:00 Vu de loin, la catapulte porte bien son nom.
52:06 - Easy, easy. C'était très facile.
52:11 C'est un truc fou, là. La puissance du truc, c'est super impressionnant.
52:15 Je pense qu'il n'y a pas plus puissant. C'est un truc de fou.
52:19 Et donc très, très, très stressant au départ.
52:22 Après, la vue et tout, c'est incroyable.
52:26 Décidé à vivre dans ces paysages époustouflants,
52:29 Bertrand a beaucoup à découvrir.
52:32 L'histoire de la Nouvelle-Zélande n'a que 300 ans.
52:35 C'est la plus jeune nation du monde.
52:37 C'est sans doute ce qui la rend attirante.
52:39 ♪ ♪ ♪