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Le 26 mai 1944 restera gravé à jamais dans l'esprit d'Albert Cadau. A 11 ans, il a survécu au bombardement qui a fait près de 1000 victimes à Saint-Etienne.

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Transcription
00:00Il est 10h ce matin du 26 mai 1944 lorsque les sirènes retentissent dans Saint-Etienne.
00:12Albert Cadot a alors 11 ans, des sirènes qui marquent le début de l'horreur.
00:1780 ans après, la blessure est encore bien présente.
00:21Écoutez, j'ai senti, à un moment donné, j'ai senti passer comme un souffle de cette mort que j'ai vue autour de moi, partout, à l'hôpital, Clastardy, là, tous ces gens qui étaient allés, les deux personnes.
00:34Je revois toujours ces deux cadavres là, parce que c'était des cadavres puisqu'ils sont arrivés morts à l'hôpital, ces deux cadavres sur lesquels on était plus ou moins assis pendant le trajet.
00:47J'ai senti ce petit souffle, à un moment donné, j'ai dit ça, mais j'étais presque à nouveau.
00:53C'est des souvenirs, ça ne s'efface pas de la mémoire. On croit que ça s'est effacé parce qu'il s'est passé tellement de temps derrière.
00:59J'ai eu tellement de bonheur dans ma vie que finalement, ça a épongé tout ça.
01:04Mais parfois, ça ressort de derrière, du subconscient un petit peu.
01:10Ce jour-là, en quelques minutes, 450 tonnes de bombes sont lâchées en trois vagues sur la ville de Saint-Étienne.
01:17La première vague produit tellement de fumée que les bombardiers lâchent leur chargement un peu partout.
01:22Une bombe frappe de plein fouet l'école Tardy. Les élèves et leurs maîtres qui s'étaient abrités dans la cave de l'école ne sont plus.
01:30Quelques minutes avant, la mère d'Albert Cadot vient le chercher, lui et son frère, mais une bombe vient s'écraser à proximité d'eux.
01:37Il est enseveli sous la terre et c'est son frère qui va le secourir.
01:41Ce récit, Albert Cadot le donne simplement aux enfants de l'établissement.
01:45J'ai essayé d'être leur égal parce que j'étais enfant et je voudrais qu'ils ressentent comme enfants cette horreur-là.
01:53Pour que plus tard, ça leur serve de leçon et qu'ils comprennent que la haine est une chose affreuse,
01:59qu'elle conduit à la mort alors que c'est si bien de s'aimer que l'amour le conduit à la vie, à une vie merveilleuse que j'ai connue.
02:08Le bilan pour la ville de Saint-Etienne est lourd. Près de 1 000 morts, 2 000 blessés, 20 000 sinistrés.
02:14Une ville meurtrie qui se doit de maintenir le souvenir.
02:17C'est important de se souvenir des conséquences tout simplement des conflits et de la guerre.
02:24Les 80 ans après, j'ai envie de dire malheureusement, c'est encore d'actualité à nos portes.
02:29La haine, les discriminations, tous ces sentiments qui nous éloignent de l'autre amènent à la guerre.
02:37Toute la journée, des hommages ont été rendus dans différents lieux.
02:40Un traumatisme qui a marqué à jamais la ville de Saint-Etienne.

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