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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Daniel Giberstein et Michel Drucker pour le documentaire "Dim Story, Le silence des tableaux" diffusé le 26 juin à 20h30 sur LCP.
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NewsTranscription
00:00 Vous écoutez Culture Média sur Europe à 9h30 / 11h avec Thomas Hill et vos invités ce matin Thomas.
00:05 Oui je reçois ce matin Daniel Giberstein et Michel Drucker pour le documentaire "Dim Story, le silence des tableaux"
00:10 qui sera diffusé le 26 juin à 20h30 sur LCP.
00:12 Alors tout le monde connaît évidemment la marque DIM et ses collants,
00:15 mais ce que l'on ne connaît pas c'est l'histoire incroyable de son créateur Bernard Giberstein, votre père Daniel,
00:21 dont le destin a croisé aussi la vie de votre père Michel Drucker.
00:25 On va raconter cette histoire qui est pleine de rebondissements.
00:27 Ça aurait pu être un long métrage l'histoire de votre père Daniel Giberstein ?
00:32 Oui tout à fait, peut-être que ça le deviendra, mais c'est vraiment une histoire passionnante.
00:37 Et mon père restait toujours en retrait, ce n'était pas sa personne qui l'intéressait,
00:41 c'était le succès de ses idées et de sa marque, le développement de son entreprise.
00:47 Et lui n'a jamais cherché à se mettre en avant.
00:50 C'est pour ça qu'il y a un déficit de notoriété sur son nom par rapport à la notoriété de la marque.
00:56 Mais même vous, il ne vous a pas beaucoup parlé de son histoire, c'est ce que vous nous dites aussi,
01:00 et c'est comme ce titre "Le silence des tableaux" aussi, c'est que vous ne saviez pas grand chose, vous avez dû faire des recherches.
01:04 Oui, je ne savais pratiquement rien, je savais que sa famille avait disparu dans la Shoah,
01:09 mais au-delà de ça, on n'en parlait pas, nous on ne posait pas de questions,
01:13 et lui ne nous en parlait pas, c'était quelqu'un qui était profondément attaché à ses racines.
01:23 Je pense que ce qui l'a motivé, en l'apprenant par la suite,
01:27 mais ce qui l'a motivé, c'est dans le souvenir des siens qu'il a trouvé toute l'énergie
01:31 et la détermination pour construire, pour bâtir son succès,
01:35 mais il regardait devant et il ne se retournait pas vers le passé.
01:40 Et alors votre père est né à Varsovie en Pologne,
01:42 pays qu'il est contraint de fuir juste avant la seconde guerre mondiale pour s'exiler en Belgique
01:46 en raison d'un numerus clausus à l'encontre des juifs.
01:50 Là-bas, il va effectuer des études, des études en agronomie,
01:53 mais il va échouer à son examen et c'est un échec qui va en fait lui sauver la vie.
01:57 Oui, en 1939, il échoue à l'examen pour l'obtention de son diplôme
02:02 et chaque été, il retournait à Varsovie retrouver sa famille
02:06 et en raison de cet échec, il y avait une session de rattrapage en septembre,
02:09 il est resté en Belgique pour préparer la session de rattrapage,
02:12 il ne savait pas encore que cet échec allait lui sauver la vie.
02:15 Parce que les Allemands allaient débarquer, votre père va rejoindre lui la résistance,
02:20 la résistance en France, il gagne alors la région Lyon où il rentre dans la clandestinité,
02:24 il va sauver des dizaines de familles juives qui l'aident à passer la frontière en Suisse
02:29 et il finit par être arrêté par la Gestapo en août 44,
02:33 mais sauvé par la Libération juste avant d'être fusillé.
02:37 Et au sortir de la guerre, il rencontre une femme, une femme qui s'appelle Sarah,
02:40 qui deviendra donc votre mère, et cette femme a connu votre père,
02:44 Michel Drucker, Abraham Drucker. Racontez-nous ça, Michel.
02:47 - Puisque mon père était en captivité à Drancy, il était médecin,
02:52 il parlait allemand, c'est ce qui lui a sauvé la peau,
02:56 ensuite il a été à Compiègne, ironie de l'histoire,
02:59 j'ai fait mon service militaire un mois et 18 ans après à Compiègne,
03:02 et j'ai dormi dans l'infirmerie de mon père, sans le savoir.
03:05 Et donc, c'est une histoire incroyable que celle de Bernhard J. Bernstein,
03:10 c'est vrai que ça lui sauve la vie, mais il ne se remettra jamais de la disparition de sa famille,
03:15 et vous avez vu que le documentaire commence par une tragédie,
03:20 puisqu'il va mettre fin à ses jours alors qu'il avait 58 ans,
03:24 ce qui a marqué Daniel à vie, et Daniel a voulu absolument qu'on connaisse son père.
03:30 - Et racontez-nous comment votre père, Michel Drucker, a rencontré Sarah,
03:34 qui est donc la mère de Daniel. - Alors mon père était à Drancy,
03:36 et il a sauvé un peu la vie de Sarah, comme celle de Tristan Bernhard,
03:40 qui est le grand-oncle de Francis Weber,
03:42 en disant aux Allemands qu'elle était contagieuse, qu'elle avait une maladie imaginaire.
03:47 - Il fallait absolument aller l'opérer à Rothschild. - Voilà, à Rothschild.
03:51 Et voilà, et donc, ce qui est extraordinaire, c'est que j'ai su plus tard,
03:55 quand j'ai rencontré Daniel, que maman Sarah avait aimé mon père.
03:58 Voilà, c'est aussi une histoire d'amour. - Ah oui, une histoire d'aventure.
04:01 - Et quand je suis allé voir Daniel chez lui la première fois, il y a très longtemps,
04:04 Sarah était là, la maman, elle voulait absolument me voir,
04:07 et il y avait une photo de mon papa.
04:09 Mais c'est une histoire extraordinaire.
04:12 Et c'est vrai que Sarah est si présente dans ce très très beau film qui est bouleversant.
04:18 Moi, Daniel c'est un frère pour moi, pour plein de raisons.
04:21 Il connaît le passé de ma famille, je connais évidemment le passé de ses parents,
04:25 mais j'ai appris beaucoup de choses,
04:26 parce que son père avait un point commun avec le mien,
04:29 c'est qu'il ne disait rien.
04:30 Moi aussi, j'ai su peu de choses sur le passé de mon père, il ne disait rien.
04:36 Et c'est vrai que le silence des tableaux, pourquoi ? Parce qu'il y avait des tableaux...
04:41 - Avec les portraits de ses parents.
04:43 - Avec les portraits de ses parents, et voilà.
04:45 - Qui étaient affichés chez vous.
04:46 - Qui étaient au mur, et ils étaient là, ils étaient présents,
04:49 mais personne n'en parlait, nous on ne posait pas de questions,
04:53 mais on était sous leur regard protecteur,
04:56 et ce n'est qu'après que j'ai souhaité, après la disparition de mon père,
05:02 en savoir plus sur sa famille en Pologne,
05:04 et je suis allé faire des recherches.
05:06 Mais c'est vrai que...
05:07 - Et qu'est-ce que vous avez découvert du coup sur sa famille ?
05:09 - Toute sa famille a disparu pendant la Chouard.
05:11 - Oui, toute sa famille a disparu, toute sa famille était à Varsovie,
05:15 ils ont fui Varsovie quand les Allemands sont arrivés,
05:19 les Allemands qui ont brûlé tout...
05:21 Mon grand-père avait une société très prospère en Pologne,
05:26 et les Allemands ont tout détruit,
05:29 et ils se sont enfuis en zone russe,
05:31 parce que les Russes protégeaient encore les Juifs
05:33 pendant le pacte germano-soviétique à Bialystok,
05:37 mon père a reçu des lettres qu'on voit dans le film,
05:39 d'ailleurs en polonais, que j'ai faites traduire,
05:42 que j'ai découvertes après son départ,
05:45 et ces lettres de sa mère, de ses frères,
05:50 disaient "on espère que tu vas pouvoir nous rejoindre bientôt",
05:54 parce que c'était assez paisible à Bialystok,
05:56 mais malheureusement, tout a basculé
05:58 quand les Allemands ont occupé la zone russe en juin 1941,
06:03 et là, ça a été le massacre,
06:07 ou les déportations à Auschwitz, et l'extermination...
06:10 - On n'imagine pas qu'il y a eu la violence de l'antisémitisme,
06:13 en Pologne, à l'époque, ça a été terrible !
06:16 - Il y avait déjà un antisémitisme,
06:18 avant les Allemands et les Polonais étaient très antisémites,
06:21 et quand les Allemands sont arrivés,
06:23 là, ça a été l'extermination.
06:25 - Et puis après la guerre, l'économie redémarre,
06:27 et là, votre père, Bernard Jibberstein,
06:29 entend parler d'une nouvelle matière,
06:31 le nylon, aux USA,
06:33 il flaire le bon coup, va monter l'une des aventures
06:35 industrielles les plus florissantes des 30 glorieuses,
06:38 la marque DIMM, et on va raconter cette histoire,
06:41 et le destin tragique de votre père,
06:43 juste après le journal des médias, dans un instant.
06:45 - Oui, le journal des médias de Julien Pichenay,
06:47 qui arrive dans un instant, et ce matin,
06:49 on va parler de Nelson Monfort et de SLAM,
06:51 qui va succéder à Cyril Féraud,
06:53 à la présentation du jeu de France 3,
06:56 on devrait bientôt, très bientôt, avoir la réponse,
06:59 à tout de suite sur Europe 1.
07:01 - Europe 1, Culture Média.
07:03 - 9h30 - 11h
07:04 - Thomas Hill.
07:05 - Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média,
07:08 dans un instant, nous recevrons l'auteur à succès,
07:10 Laurent Gounel, mais on est d'abord quelques minutes
07:13 avec Michel Drucker et Daniel Jibberstein,
07:15 pour parler de ce documentaire sur Bernard Jibberstein,
07:18 le fondateur de la marque DIMM.
07:20 La musique tellement emblématique de DIMM,
07:28 c'est rare d'ailleurs, une marque qui garde aussi longtemps
07:30 sa signature sonore, Daniel Jibberstein.
07:33 - C'est exceptionnel, c'est exceptionnel,
07:35 chaque année, il l'avait pris pour un an au début,
07:37 et ils ont reloublé chaque année les droits,
07:39 et c'est une saga publicitaire absolument unique.
07:44 - D'ailleurs, dans le documentaire, on voit la logifrine,
07:46 - Oui, bien sûr, qui compose,
07:48 - Chez Jacques Martin.
07:50 - Et en revanche, le nom de la marque, lui, a changé,
07:52 au départ, ça ne s'appelait pas DIMM, mais Dimanche,
07:55 - Comme comme Dim en Dimanche.
07:57 - Dimanche, bonne petite rue au passage.
07:59 - J'ai compris, j'ai compris.
08:01 - Parce que le dimanche, c'est le jour où les femmes
08:03 s'occupent d'elles, c'était ça le débat.
08:05 - Qui se font belle pour sortir.
08:07 C'était une idée de ma maman,
08:09 et de temps en temps, mon père écoutait son épouse.
08:12 - Et c'est l'autre Marcus de Publicis qui a décidé,
08:14 qui lui a dit, pour internationaliser la marque,
08:17 je ne peux pas vendre Dimanche à International,
08:19 il faut vendre Dimanche.
08:20 - C'est lui qui a suggéré de laisser tomber le manche.
08:22 - Et l'idée, c'était de supprimer la couture.
08:24 - Alors voilà, ça fait partie des innovations fondamentales,
08:27 et toutes les bonnes idées qu'a eues votre père.
08:29 - Oui, si je peux juste me permettre de dire un mot,
08:32 c'est que la différence entre mon père et ses concurrents,
08:35 c'est qu'il ne faisait pas les choses à moitié.
08:37 Quand il prenait une décision, il y croyait fermement,
08:40 même quand d'autres lui disaient de faire attention,
08:45 mais lui, c'était un fonceur,
08:47 et il mettait tous ses œufs dans le même panier,
08:50 c'est-à-dire qu'il n'a pas dit "on va tester" tout ça,
08:53 il a dit "on se lance dans le bassin couture",
08:56 alors qu'il n'y avait sur le marché que des bas avec couture.
08:59 Et après, il a fait la même chose avec le collant.
09:01 - Mais c'est vrai qu'il a créé des usines partout,
09:06 il y en avait combien ?
09:07 - Il y avait en France une vingtaine d'usines.
09:09 - Ça a mal commencé avec la ville de Troyes.
09:11 - Voilà, ça s'est mal passé.
09:12 - À Troyes, il a été mal accepté,
09:15 parce que c'était des entreprises assez anciennes,
09:19 assez traditionnelles, tout ça,
09:21 et toutes ces idées d'un jeune qui arrivait,
09:25 et qui en plus était juif, ça ne leur a pas beaucoup plu.
09:28 - Vous avez vu, Thomas, quand vous avez vu le film,
09:30 la fidélité des collaborateurs.
09:33 - Des collaborateurs, et qui ne se pas délogent sur lui.
09:36 On sent aussi que c'est peut-être une autre époque,
09:38 où on avait plus de liens avec le personnel,
09:41 et puis c'est vrai qu'on voit aussi toutes ces innovations,
09:43 moi c'est ça qui m'a bluffé,
09:45 vous avez parlé des bassins couture,
09:47 mais aussi l'idée de vendre des bas
09:49 vendus sans être formés, en chiffon,
09:51 dans des petites boîtes carrées,
09:53 ça c'était une très bonne idée,
09:55 et puis l'idée de réunir deux bas pour former un collant,
09:58 ça, ça paraît tout bête aujourd'hui,
09:59 mais personne n'y avait pensé à l'époque.
10:01 - Mais il faut faire la différence, si vous voulez,
10:03 entre avoir une bonne idée,
10:05 et la réaliser, et la réaliser à grande échelle,
10:08 de manière industrielle,
10:10 et avec une qualité...
10:13 Mon père ne transigeait pas sur la qualité,
10:16 c'était comme la sécurité pour l'aviation,
10:19 parce qu'il estimait qu'une femme déçue,
10:23 était une femme perdue.
10:25 - Et à la grande époque,
10:27 il se vendait un million de collants par jour.
10:29 - Et on voit la cruauté des relations qu'il y a avec le barombic,
10:33 parce que c'est le barombic qui a eu sa peau.
10:35 - Voilà, on arrive à ça,
10:37 parce qu'effectivement, d'abord il y a la mode du pantalon
10:39 qui est arrivée dans les années 70,
10:41 ça c'était une catastrophe,
10:42 notamment pour le jeune Michel Drucker,
10:44 qui est en train de tomber dans une grave dépression à ce moment-là.
10:46 - Et oui, j'ai abandonné mes bas.
10:48 Je suis passé aux jeans.
10:50 - Et puis, cela étant, moi j'ai porté des bas en allant au lycée.
10:54 - Ah bon ?
10:55 - Ah ouais, parce que mon père essayait lui-même,
10:57 on le voit dans le film.
10:58 - On le voit bien, dans le film, on voit ton père qui essaye les bas.
11:00 - Oui, il essayait, mais il nous faisait essayer à nous aussi.
11:02 - Ah d'accord.
11:03 Et alors votre père, il va finir effectivement
11:05 par être écarté par les banques,
11:08 de sa propre entreprise,
11:10 il va tenter de revenir avec le barombic.
11:12 - D'abord il est parti au Japon, où ça a été un carton,
11:14 et puis ensuite les banques ont fermé la porte.
11:16 - Pour compenser l'arrivée des pantalons
11:20 et la baisse de la vente de collants,
11:22 il est allé, c'était un des premiers à tenter
11:24 de s'installer sur le marché japonais.
11:26 Et non seulement il a vendu,
11:28 alors dans le film on ne peut pas tout raconter,
11:30 mais il a ouvert des usines en Corée, à Hong Kong,
11:32 pour alimenter le marché japonais.
11:34 - Il a pris 50% du marché de la vie.
11:35 - Oui, ça a été un succès immédiat.
11:37 - Le barombic l'a roulé dans la farine,
11:38 parce qu'au départ, il ne devait pas être majoritaire le barombic.
11:41 Et au moment de la signature, il lui dit "non, je suis majoritaire".
11:44 - Soit je rentre et je suis majoritaire,
11:46 soit je ne rentre pas.
11:48 - Et ça a été très douloureux pour lui de perdre son entreprise,
11:50 ça a réveillé aussi des blessures,
11:52 la perte de sa famille, dont on a parlé tout à l'heure,
11:54 exterminée pendant la guerre.
11:55 Et puis il va finir par mettre fin à ses jours
11:57 en janvier 1976, à l'âge de 59 ans seulement.
12:01 Et votre film s'ouvre sur ce moment,
12:03 où vous rentrez chez vous, Daniel,
12:05 et vous cherchez partout votre père,
12:07 qui n'est plus là.
12:08 - Oui, oui.
12:09 - Il voit que la fenêtre du quatrième étage est ouverte,
12:11 alors qu'on est en plein hiver.
12:13 - Oui, oui.
12:14 Et il y a un détail,
12:16 quand j'en ai parlé,
12:18 qui m'avait échappé, mais qui m'est revenu après,
12:20 c'est que je vois, sur le balcon, il y avait un balcon,
12:22 et je vois un chausson sur le balcon.
12:25 Et quand je vois ce chausson,
12:27 j'ai immédiatement compris
12:28 que quelque chose de dramatique s'était passé.
12:30 Et je me précipite.
12:33 - Une histoire très touchante,
12:35 et j'imagine qu'elle vous touche doublement,
12:37 cette histoire aussi, vous, Michel Drucker,
12:39 parce que, un peu comme votre père,
12:41 il cachait ses cicatrices de la guerre à sa manière.
12:44 - Cette génération qui n'a pas voulu regarder en arrière,
12:47 en tout cas, n'a pas voulu raconter ce qu'ils avaient vécu,
12:49 ils sont un peu partis avec leur mystère.
12:52 - Oui, mais dans ton cas, Michel,
12:54 ton papa est allé encore plus loin,
12:56 puisqu'il a voulu découdre les poils jaunes
13:00 de votre histoire familiale.
13:02 Il a voulu faire votre communion pour vous protéger.
13:05 - Il a dit la réponse à ça,
13:07 "soyez les meilleurs".
13:09 - Et vous-même, pendant des années,
13:11 vous n'avez pas du tout parlé de vos origines juives.
13:13 - Non, parce que je ne parlais pas de tout ça,
13:16 mais c'est vrai que ma judaïté
13:18 est revenue beaucoup plus tard,
13:20 et quand j'ai joué mon premier spectacle à Tel Aviv,
13:23 c'était un choc considérable,
13:25 parce que j'avais 2000 personnes debout,
13:28 j'ai rencontré la fille de Béguine,
13:33 j'ai rencontré une personnalité,
13:36 je suis allé sur une base militaire de salles
13:38 pour voir les pilotes,
13:40 puisque l'aviation israélienne
13:42 est encore la plus performante du monde,
13:44 et ça a été un choc pour moi,
13:46 comme la Tzedaka, d'ailleurs, cette grande soirée.
13:49 - Avec Patrick Brouhel.
13:51 - Avec Patrick Brouhel, la Tzedaka qui a lieu tous les ans.
13:53 Et c'est vrai que j'avais pensé beaucoup à ma mère
13:55 quand j'ai pris la parole dans la Tzedaka,
13:57 et j'ai dit "ah bah maman, on est dimanche",
14:00 parce que tous les dimanches soirs c'était sacré,
14:03 et je me suis dit "maman, si tu étais là,
14:05 tu fais vivement dimanche, pourquoi tu ne fais pas vivement shabbat ?"
14:08 Ça a fait beaucoup rire à l'époque,
14:10 et c'est vrai que la diaspora séfaradaise
14:14 qu'elle a, c'est pas la même.
14:16 - Regardez cette très belle histoire
14:18 que celle de Bernard G. Bernstein, le fondateur de Dim's,
14:20 t'as découvert dans ce doc dont la musique
14:22 est signée du grand Vladimir Kosma,
14:25 ce sera le 26 juin, la 20h30.
14:27 - Et la voix de Francis Huster.
14:29 - Francis Huster qui est d'origine polonaise.
14:31 - Très joliment ce doc, ce sera le 26 juin,
14:33 20h30 sur LCP, merci à tous les deux d'être venus.
14:36 - Merci beaucoup Thomas.
14:38 - Merci Michel Drucker, Daniel G. Bernstein et Michel.
14:40 - A très bientôt Julien.
14:42 - J'ai un petit travail avec Michel.
14:44 - Ah ouais ?
14:46 - J'ai des devoirs de vacances avec lui,
14:48 ils vont raconter ça plus tard.