• il y a 7 mois
Convoqué par la police, Thomas Alves le président de l'Union syndicale lycéenne témoigne de la répression qu'il affirme subir "car il défend la palestine"

Thomas Alves est président de l'USL. Il revient sur la mobilisation des lycéens de Montrouge réprimés pour avoir protester contre le génocide à Gaza : "Certains lycéens vont passer en procès, un autre risque de se faire amputer l'orteil en raison des coups portés par les policiers"

"Mon entretien à la police était hautement politique : on m'a demandé pourquoi l'USL avait été crée, et comment notre syndicat était financé."

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Transcription
00:00 Bonjour à toutes et à tous, je m'appelle Gwent Thomas Alves, je suis président de l'union syndicale lycéenne
00:04 et aujourd'hui je vais vous parler de la répression qu'il y a eu au lycée Maurice Gennevois de Montrouge.
00:08 Tout a commencé quand nous à l'USL on a appelé à la mobilisation pour Gaza,
00:13 parce que vous le savez très bien ce qu'il se passe aujourd'hui,
00:15 c'est un génocide qui a déjà emporté plus de 35 000 vies palestiniennes.
00:19 Et ce génocide il est perpétré par l'armée israélienne,
00:21 c'est l'armée la plus immorelle du monde, celle qui a reçu justement le soutien inconditionnel de madame Yael Broun-Pivet,
00:27 la présidente de l'Assemblée Nationale.
00:29 On a donc appelé au blocus des établissements pour que la France reconnaisse l'état palestinien
00:33 et qu'il y ait un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza.
00:36 Les lycéennes et lycéens de Maurice Gennevois ont répondu à cet appel le 14 mai
00:40 et ont bloqué pacifiquement leur établissement.
00:42 On avait des dizaines de lycéennes et de lycéens qui étaient présents sur ce blocus
00:45 et pourtant les policiers et les CRS ont aussi été présents mais pas pour la bonne raison,
00:50 puisqu'ils ont embarqué trois lycéennes et deux lycéens.
00:52 Certains ont passé plusieurs heures au commissariat en garde à vue,
00:55 d'autres vont passer en procès pour rassemblement armé devant le tribunal
01:00 et on a un lycéen qui risque de se faire amputer du doigt de pied
01:03 tellement les coups portés par les policiers étaient forts.
01:06 Face à cette répression, nous avons appelé aux côtés des organisations de jeunesse
01:09 à être présents le soir même devant le commissariat pour demander leur libération.
01:13 Et grâce à cette mobilisation, toutes et tous ont été libérés avant le coucher du soleil.
01:19 Quelques jours plus tard, le vendredi 17 mai, nous étions de nouveau présents au blocus du lycée Maurice Gennevois,
01:25 toujours pour la Palestine mais également en soutien aux élèves violentés et réprimés.
01:31 Nous étions présents, il y avait des policiers qui étaient présents dans l'établissement en train de nous filmer,
01:35 la mobilisation était toujours pacifique et pourtant, encore une fois, des lycéens ont été emmenés en garde à vue
01:40 et moi pour ma part, j'ai été interpellé et j'ai été placé en vérification pendant plusieurs heures au commissariat
01:45 et je suis sorti du poste de police avec une convocation pour outrage et dégradation au Réunion.
01:50 Face à ça, nous avons condamné cette convocation politique parce que nous ne sommes pas d'utpe,
01:54 nous savons exactement que je suis convoqué parce que je suis militant pour la paix,
01:58 parce que je suis militant pour les droits de la Palestine et du peuple palestinien.
02:02 Nous avons donc fait signer un communiqué, signé par plusieurs dizaines d'organisations,
02:07 des partis politiques, des syndicats, des associations et des collectifs qui justement condamnaient cette répression politique
02:13 qui s'illustre notamment par la convocation de Mathilde Panot, Rima Hassan et la condamnation de Jean-Paul Delescaux,
02:19 le secrétaire général de l'union départementale CGT du Nord, qui a été pénalisé, qui a été criminalisé à hauteur de un an de prison
02:26 pour avoir fait un tract sur la Palestine.
02:29 Aujourd'hui, j'étais au commissariat pour répondre à la convocation qui m'a été envoyée
02:33 et pendant 45 minutes, c'était un entretien politique.
02:35 On m'a demandé comment l'USL était financée et pourtant on le sait très bien, elle est financée grâce à nos partenaires syndicaux.
02:40 On m'a demandé quels étaient les liens de l'USL avec les partis politiques, quels étaient les intérêts de l'USL,
02:45 pourquoi on l'a créé et sur quoi on militait.
02:47 Toutes ces questions-là n'ont qu'un seul but, c'est de nous intimider et pourtant on sait très bien pourquoi on se bat.
02:52 Nous ne sommes ni violents, nous ne sommes ni antisémites.
02:54 Nous avons un seul objectif, c'est que le peuple palestinien puisse vivre aux côtés du peuple israélien.
02:58 Et aujourd'hui, ce peuple palestinien est persécuté et nous ne pouvons que se mobiliser pour ce dernier.
03:04 Et donc face à ça, nous on a une réponse très claire, c'est que la mobilisation continuera,
03:07 elle s'amplifiera jusqu'au moment où on obtiendra satisfaction, c'est-à-dire la reconnaissance de l'état palestinien
03:12 et le cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza.

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