• il y a 7 mois
Mardi 21 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Philippe Uzan (Directeur général adjoint et Directeur des gestions, IM Global Partner) , Vincent Lequertier (Gérant Senior, responsable de l'allocation d'actifs, WeSave) et Igor de Maack (Dirigeant - Associé, VitalEpargne)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Igor Dema qui est avec nous, directeur associé chez Vital Epargne.
00:16Bonsoir Igor.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18Bonsoir à Vincent Lequartier qui nous accompagne également.
00:19Bonsoir Grégoire.
00:20Cette responsable de l'allocation d'actifs de WeSave et Philippe Usan à nos côtés
00:25également.
00:26Bonsoir Philippe.
00:27Bonsoir.
00:28Philippe Usan, directeur général adjoint et directeur de gestion d'IM Global Partners.
00:31J'essaye de décrire les marchés à travers quelques indicateurs.
00:34Je disais l'indice VIX, la volatilité du marché action américain est au plus bas
00:39de l'année autour de 12, à peine supérieur à 12.
00:42Les indices, les grands indices actions des marchés développés notamment sont au sommet.
00:47Le Nasdaq était encore sur un niveau record.
00:50Alors ça bouge un peu du côté des matières premières mais si je regarde le pétrole
00:54comme indicateur macro ou en tout cas indicateur de marché, on est autour de 80$ le baril
00:59si je fais la moyenne entre le brut léger américain et le Brent de la mer du Nord.
01:04Ce qui semble être une description de marché assez calme, si les marchés peuvent être
01:09calmes de temps en temps.
01:10Philippe, de quoi cette image est-elle le reflet aujourd'hui ?
01:13Alors c'est vrai que ça peut sembler un tout petit peu paradoxal.
01:16Vous rappeliez en ouverture quel est le résultat de NVIDIA demain et c'est probablement l'action
01:22la plus systémique depuis 25 ans.
01:24On se rappelle que les fois précédentes ça a quand même bougé beaucoup.
01:29Donc la volatilité implicite du S&P soit au plus bas la veille, ça montre aussi on
01:34va dire l'état d'esprit des investisseurs mais si on prend un tout petit peu de recul
01:40et qu'on regarde les fondamentaux, oui on peut comprendre cet optimisme.
01:47On va finir demain la saison des résultats du premier trimestre.
01:52Ils ont quand même été globalement de bonnes factures.
01:54On a eu aux Etats-Unis, comme d'habitude, le schéma classique où les sociétés guident
02:01à la baisse, les analystes revoient et puis on bat les attentes.
02:05Entre parenthèses, le niveau des bénéfices pour le S&P 500 au niveau du T1 est quand
02:12même en baisse par rapport au trimestre précédent.
02:14On sera probablement sur un point bas au T1 et puis ça va remonter dans les trois trimestres
02:21qui viennent.
02:22En Europe aussi, il y a plein de bonnes choses, on y reviendra sans doute, mais on est quand
02:26même en baisse d'un trimestre à l'autre et même sur un an glissant on est sur une
02:31légère contraction des profits.
02:32Mais bon, le point important pour moi c'est que depuis le début du deuxième trimestre,
02:36on a de nouveau changé de régime sur le lien entre les taux d'intérêt et les actions.
02:42Le premier trimestre, vous vous souvenez, on montait alors que les taux d'intérêt
02:44ont commencé à corriger.
02:45À un moment, la remontée des taux d'intérêt et le fait que le marché devenait de moins
02:50en moins optimiste sur les baisses de taux de la Fed a commencé à faire peur, y compris
02:56le marché de l'action.
02:57Et on a eu au mois d'avril cette correction simultanée sur les actions et sur les obligations.
03:01Donc là, ça nous rappelle, évidemment pas du tout dans les mêmes proportions, mais
03:042022.
03:05Le disant américain allait à 4,70, c'est ça ?
03:08On a touché 4,73 je crois au plus haut le 25 avril.
03:13C'est quasiment 100 points de basse de hausse par rapport aux plus bas qu'on avait touchés
03:17au mois de janvier.
03:18Et depuis le début du mois de mai, qu'est-ce qu'on voit ? On voit que le prix des obligations
03:23augmente, donc les taux d'intérêt rebaissent.
03:25On a reperdu 40 points de basse quasiment entre plus haut et plus bas sur le disant
03:28américain en même pas dix jours.
03:29Donc là encore, on en avait parlé la fois précédente, mais on a quand même une volatilité
03:35sur les taux d'intérêt qui est quand même plus forte qu'avant.
03:39Et c'est ce côté, alors pourquoi ? Parce que d'un côté, on va dire, on a eu une réunion
03:44de la réserve fédérale au début du mois qui a continué globalement à dire oui, la
03:50politique monétaire est restrictive.
03:52On n'a pas encore assez d'éléments, mais on va quand même aller vers des baisses de
03:55taux.
03:56Pas tout de suite, donc après les banques centrales en Europe, mais quelque part au
04:00deuxième trimestre, donc disons en septembre, c'est ce qui anticipe les marchés aujourd'hui.
04:05Et puis, on a eu des nouvelles économies qui restent correctes, mais qui ralentissent.
04:09Et donc, on est dans ce...
04:10Vous savez, en général, on dit soit good news is good news, bad news is good news.
04:14Là, moi, je résumerais en disant soft news is good news, c'est-à-dire que si on a effectivement
04:18des nouvelles économies qui sont tièdes, c'est exactement ce dont les marchés rêvent
04:22puisque ça permettra d'avoir à la fois de la progression des bénéfices et probablement
04:27des baisses de taux.
04:28Donc, c'est ce régime Goldilocks, boucle d'or qu'on a connu déjà dans le passé, qui
04:33est quand même dans sa constitution différente du new normal, ce qu'on avait avant le Covid.
04:38On y reviendra sans doute aussi.
04:40Mais effectivement, c'est un optimisme qu'on peut comprendre, un optimisme qui n'exclut
04:45pas d'être vigilant parce qu'effectivement, il y a toujours des petits signes à droite
04:48à gauche qui montrent que cette politique monétaire restrictive, elle pourrait commencer
04:54à peser à un moment ou à un autre.
04:57Mais oui, globalement, tout ça, j'allais dire, se tient debout jusqu'à ce que...
05:04La confiance n'est pas perdue.
05:05Jérôme Pohel insiste beaucoup sur le niveau de confiance qu'ils peuvent avoir en vue de
05:11baisser les taux.
05:12Ils ont perdu un peu de confiance, mais la confiance est toujours là, validée notamment
05:15par une série de données économiques qu'on a eu ces derniers temps.
05:18Exactement.
05:19Rien ne vient pour l'instant perturber.
05:21Donc, on a beaucoup d'échéances devant nous au deuxième semestre et ce sera dominé évidemment
05:25par les élections américaines, il y en a d'autres.
05:28Et on n'a pas encore identifié le grain de sable inconnu qui viendra se mettre dans
05:32les rouages à un moment.
05:33Plus l'intelligence artificielle en temps qu'avant, qui fait rêver.
05:37Que vous inspire ce calme de marché, si je reprends ce terme, Vincent ?
05:42Effectivement, derrière la mécanique que décrit Philippe, qui a un schéma ou un régime
05:46de marché un peu différent des trois premiers mois de l'année, notamment, quand on rentre
05:50un peu dans le détail des marchés actions, des intérêts des investisseurs, est-ce qu'il
05:54y a des choses qui ont changé par rapport au début d'année, par exemple ?
05:57J'ai l'impression que les choses se calment un petit peu sur la partie obligataire.
06:00On retrouve de nouveau le montage de fonds datés ou des choses comme ça.
06:06Donc, en clair, pour moi, c'est le signal que de nouveau, les investisseurs institutionnels
06:11ont l'idée que sur ces niveaux, il faut de nouveau figer les taux et que la probabilité
06:16que ça aille encore au-delà est de nouveau faible.
06:21Sur les actions, pour moi, objectivement, on est dans un scénario assez idéal.
06:26C'est-à-dire qu'on a des tas d'indications comme quoi la croissance, sans être spectaculaire,
06:31est pérenne.
06:32Il y a un petit peu, peut-être un petit peu trop d'inflation par rapport à ce qu'on
06:37pourrait espérer.
06:38Mais en réalité, pour les actions, c'est plutôt un facteur positif parce que, généralement,
06:43ça se traduit sur les chiffres d'affaires, les marges.
06:45De 2 à 4 % d'inflation, c'est le régime idéal pour les actions.
06:50Les sociétés cotées sont, entre guillemets, l'élite de l'économie.
06:55Donc, généralement, elles sont mieux à même d'en tirer partie de ces situations.
07:00Non, pour moi, on est vraiment dans un régime très confortable.
07:06On retrouve de nouveau des OPA, des choses qui peuvent provoquer derrière des comparables.
07:14À quel prix est-ce que je sors ? Ah oui, c'est beaucoup plus cher que ce que j'imaginais.
07:19Donc, je regarde les comparables, donc il faut aligner les prix.
07:22Donc, ça a tendance, là aussi, à soutenir un peu la cote.
07:25On revoit passer aussi des introductions en bourse.
07:27Ça faisait un petit moment que ce n'était pas le cas.
07:29Alors, je ne sais pas s'il faut l'interpréter positivement ou négativement.
07:31De mon point de vue, vu le contexte, c'est plutôt positif.
07:35Et on a la confirmation par les banques centrales que les baisses de taux vont venir.
07:42Donc, ce n'est pas forcément...
07:44Aujourd'hui, on n'en a pas besoin, je pense, pour les actions.
07:48La croissance suffit à nous rassurer.
07:51Et au niveau micro, on le retrouve aussi au niveau des résultats.
07:54Donc, je pense que c'est un plus d'avoir une baisse de taux,
07:59enfin, une ou plusieurs baisses de taux.
08:01Donc, la question qui se pose est de savoir si ces baisses de taux viennent
08:04pour contrer un ralentissement qui serait un peu fort
08:09ou est-ce que c'est juste un ajustement technique ?
08:12Est-ce que c'est soft news is good news ou est-ce que ça devient bad news is good news ?
08:17Donc, il faudra regarder un petit peu quelles sont les statistiques économiques
08:21ou quels sont les justificatifs que les banques centrales mettent en avant
08:25pour expliquer pourquoi elles baissent les taux.
08:29Moi, je suis quand même un peu vigilant sur la partie emploi aux États-Unis.
08:34Je trouve qu'il y a quand même pas mal de petits indicateurs successifs
08:38qui laissent penser quand même que les choses se tassent,
08:42pas forcément de façon grave.
08:43Et je pense que l'État fera ce qu'il faut.
08:45C'est une année électorale.
08:47Je pense qu'on aura des embauches administratives pour combler le coup.
08:50Tout le monde a intérêt à préserver la situation actuelle.
08:53Voilà, pour s'assurer que tout aille bien jusqu'au bout.
08:56Mais je trouve que les choses se dégradent quand même un petit peu à ce niveau-là.
09:00On voit le nombre d'emplois commencer à diminuer.
09:04Les Américains qui ont deux emplois, ça monte en puissance.
09:08Le rythme des hausses de salaire est en train de diminuer.
09:12Les démissions volontaires diminuent.
09:15Les emplois vacants, là aussi, c'est en train de diminuer.
09:18Enfin, à différents niveaux, je trouve que les indicateurs sont assez convergents.
09:23Ça, c'est un signal favorable, j'imagine, pour la Fed.
09:25C'est même un feu vert pour ouvrir la voie à des baisses de taux.
09:29Alors, peut-être pas tout de suite, mais on verra.
09:32L'emploi, ça fait partie du mandat de la Fed aussi aujourd'hui.
09:34Je pense que s'il devait y avoir un débat à l'intérieur des membres votants de la Fed,
09:40là où jusqu'à présent on ne regardait, entre guillemets, que l'inflation,
09:44aujourd'hui, ceux qui veulent défendre la thèse de la baisse des taux,
09:47ils ont des arguments par le biais de l'emploi pour le mettre en avant
09:52et pour, du coup, justifier de le faire.
09:54Il faut quand même se rappeler qu'en termes de calendrier,
09:57avec l'élection en fin d'année, ça se télescope avec au moins une des réunions.
10:02Donc je pense que le fait, entre guillemets, de forcer un petit peu la main,
10:08même si l'inflation n'est pas allée jusqu'à la cible de 2%,
10:12combien même cette cible serait réellement la cible réelle, je ne suis pas certain.
10:17Non, oui, ça on verra, le taux d'arrivée, oui, l'atterrissage, on verra.
10:20Mais ça veut dire quoi ?
10:21Ça veut dire qu'une baisse de la Fed en juillet n'est pas non plus totalement impossible encore à ce stade ?
10:27Ce n'est pas pricé.
10:28Je ne l'exclus pas.
10:29Je pense que si les chiffres de l'emploi, plus que ceux de l'inflation,
10:36devaient être vraiment mauvais, là je pense qu'effectivement...
10:40Ça pourrait déclencher un regain d'appétit de la part de la Fed pour baisser les taux, peut-être dès cet été.
10:45Ce qui m'interpelle quand même jusqu'à présent, c'est aussi le niveau du dollar.
10:51Si vraiment les marchés étaient convaincus que ça ne peut pas se faire avant septembre,
10:59alors même que la BCE doit baisser ses taux dès le mois de juin,
11:03j'ai l'impression que le dollar pourrait, logiquement, être plutôt vers 1,05, plutôt qu'1,09.
11:08L'euro-dollar, je comprends, d'accord.
11:10Je trouve que celle-là d'indication me laisse penser qu'en réalité, juillet n'est peut-être pas complètement...
11:17Le Forex est peut-être un peu plus préparé que d'autres marchés à l'idée d'accueillir une baisse de taux de la Fed
11:23plutôt plus vite que prévu.
11:25Que vous inspirent ces considérations de marché, Igor ?
11:28Et puis allons-y, on va parler d'NVIDIA, mais puisqu'on est dans les sujets macro,
11:32prochaine étape c'est le 6 juin, la baisse de taux de la BCE attendue.
11:37Qu'est-ce qui se passe après ?
11:38Qu'est-ce que ça change ?
11:39Est-ce que ça change quelque chose ?
11:40Et qu'est-ce qui se passe après ?
11:42Quelles vont être les questions ou les attentes du marché après cette première baisse de taux en Europe ?
11:48Alors la situation actuelle, parce que beaucoup de choses ont été dites donc je ne vais pas répéter,
11:51mais pour moi le marché fonctionne un peu comme un train de marchandise.
11:55C'est une image ferroviaire, pour qu'un train de marchandise arrive à son but,
11:58avec sa marchandise, il faut des rails.
12:01Les rails, c'est la politique monétaire.
12:02Et ça avait un peu déraillé dans la communication puisqu'à un moment,
12:06on n'avait même plus pensé qu'il pourrait réaugmenter les taux.
12:09Ce sujet-là, il est derrière nous.
12:10Après, on parlera du sujet de baisse des taux, mais en tout cas, ce sujet-là, il est écarté.
12:14Donc le train démarre, mais pour qu'il démarre, il lui faut une locomotive.
12:18La locomotive, c'est l'économie américaine,
12:20alors qu'il va peut-être un peu moins vite maintenant qu'il y a quelques mois.
12:23Mais l'économie européenne qui décollait en douceur prend un tout petit peu plus d'allant.
12:29Et puis après, il faut des wagons de marchandise et les wagons, c'est le résultat des entreprises.
12:34Et là, encore une fois, on le verra demain pour NVIDIA,
12:37qui est un marqueur, mais qui n'est pas quand même la somme de profit engendrée sur cette planète,
12:42qui jusqu'à présent, je ne pense jamais,
12:46mais qui pour l'instant n'ont pas du tout déçu.
12:51Donc aujourd'hui, on a ce scénario.
12:54C'est vrai quand même que je pense que l'Europe, on en reparlera,
12:58mais si l'Europe baisse ses taux avant les États-Unis,
13:01c'est déjà un petit peu quelque chose qui n'était pas prévu.
13:06Ça peut relancer le crédit et particulièrement la partie immobilière qui souffre beaucoup.
13:11Il y a un message aussi un peu social qui est de dire,
13:13parce que le consommateur, notamment français, mais pas que,
13:16il est un peu pressurisé de toute part.
13:20Et donc, je serais étonné qu'ils ne le fassent pas vu l'environnement qu'on a,
13:25c'est-à-dire des hausses salariales qui sont contenues,
13:28une inflation qui a quand même, vous le disiez en aparté,
13:31Falling Inflation, donc ça s'abaisse.
13:33Oui, mais c'est un constat dressé par certains banquiers centraux européens aujourd'hui.
13:37Je ne sais pas si vous partagez, mais on a quand même tous les ingrédients,
13:40peut-être pas pour faire une très grosse baisse des taux,
13:42mais pour enclencher un changement de régime qui donnerait quand même de l'air,
13:47même si les enquêtes, déjà sur la production industrielle allemande,
13:51on a eu un rebond, la trésorerie d'exploitation des entreprises est en amélioration,
13:56même s'il y en a qui souffrent.
13:58Mais comme vous le disiez, les sociétés cotées sont un peu l'élite.
14:01Nous, c'est un peu notre prisme, mais parce que c'est aussi ces sociétés qui tirent l'économie.
14:05Donc, le scénario est bon.
14:07Ça ne représente pas rien. On me dit souvent, les marchés, ce n'est pas la réalité.
14:10Oui, mais ça n'est pas non plus pas la réalité.
14:12Justement, ça représente aussi quelque chose.
14:15Non, non, ce n'est pas, je me souviens d'un président qui disait,
14:19les marchés n'ont pas toujours raison.
14:21En fait, ils ont toujours raison parce que ce n'est pas eux qui décident,
14:23c'est l'économie et eux sont le reflet d'une économie.
14:26Alors, parfois, ils corrigent avec leur rôle de sismographe.
14:30Je reviens aux baisses de taux.
14:31Si je prends le scénario du marché, ce que signalent les banquiers centraux américains,
14:35allez, deux, trois baisses de taux de la BCES, c'est tout à fait possible cette année,
14:40peut-être trois encore en 2025.
14:41En tout cas, c'est à ce rythme-là que la BCES semble confortable avec l'idée des baisses de taux.
14:47Enfin, si une, deux, trois baisses de taux cette année,
14:50ça change quoi pour des marchés comme les marchés immobiliers ?
14:53Ça m'intéresse.
14:54Est-ce que ça suffit ?
14:55Ça fait, allez, 50, 75 points de base de baisse de taux
14:58partant d'un taux de dépôt qui est à 4 aujourd'hui.
15:01Est-ce que ça met vraiment de l'huile dans les rouages ?
15:03Non, mais l'emprunt immobilier, ce n'est pas juste un taux,
15:04c'est des conditions d'octroi, c'est des garanties, etc.
15:07Donc, ça, on verra comment ça se translate du point de vue bancaire.
15:10C'est pour savoir si ça a un vrai effet.
15:12Je pense que le risque pour nous, le danger, c'est, en tant que gérant,
15:16c'est est-ce que ces trois baisses de taux ou ces scénarios monétaires
15:20sont déjà inclus dans les cours ?
15:21Est-ce qu'il faut les préacheter ou il faut déjà commencer à donner un peu la surperformance ?
15:27En fait, les marchés, c'est le timing.
15:30On dit souvent en anglais, life is a process, timing is the success.
15:34C'est-à-dire que nous, on a un processus de gestion
15:36et puis après, on a un timing d'achat, de vente, d'écrété.
15:40Là, moi, j'ai l'impression que sur l'Europe, on s'est bien ancré dans cette…
15:44Au niveau de prix, de valorisation des marques d'action ?
15:46Dans cette politique monétaire, on est plus sûr que la BCE va baisser ses taux que la Fed.
15:51Ah, ça, c'est sûr.
15:52Mais on est sûr aussi que la Fed ne va pas les monter.
15:55Comme on a eu une petite piqûre de rappel en avril qui a quand même un peu fait des secousses,
16:01après, on a aussi ce fameux proverbe en mai.
16:06Pour l'instant, ça ne marche pas, mais on voit quand même des performances boursières.
16:11Ce ne serait pas illogique parfois de prendre un petit peu de surperf comme ça pour refaire du cash.
16:17Les clients nous le demandent et on ne peut pas vraiment leur dire non non plus.
16:21On ne va pas leur vendre un scénario à plus 30, 36 mois.
16:24Donc, ceux qui ont été bien investis jusqu'à présent, allégez un peu,
16:27ce n'est pas une mauvaise décision de gestion, c'est ce que vous dites.
16:30En termes de stock picking, quand on a des modèles économiques qui marchent avec un investissement,
16:34il ne faut pas s'en défaire.
16:35Je crois que vous avez trouvé le nouvel adage boursier pour le mois de mai, Vincent.
16:39Comment vous dites ?
16:40« Buy in May and enjoy your holidays », c'est ça ?
16:43On verra, il reste encore une petite dizaine de jours,
16:46mais pour l'instant, c'est un mois positif, un mois de rattrapage après le creux d'avril.
16:50Avant et après les baisses de taux, notamment en Europe,
16:52puisque c'est là que ça va se passer d'abord.
16:54Ça a commencé déjà en Suède, en Suisse, et ça arrive le 6 juin prochain pour la BCE.
16:58Absolument. Je voulais revenir un petit peu sur le dollar,
17:00parce que je pense qu'effectivement, c'est quelque chose que la BCE surveille.
17:04On l'a souvent dit, en tout cas depuis l'existence de la BCE,
17:07ça avait été le cas avant qu'elle n'existe,
17:09mais ce sera la première fois qu'elle va baisser ses taux avant la fête.
17:14Et je pense qu'elle le fait quand même avec un petit peu d'appréhension,
17:18parce que si on avait un effet fort sur l'euro,
17:22qu'on aurait pu avoir dans ce contexte-là,
17:25il y a un contexte d'inflation à porter.
17:26On sait qu'en particulier sur l'énergie, on achète notre énergie en dollars.
17:31Et donc, le fait que l'euro dollar soit resté calme,
17:33je pense que c'est un très bon signe pour la BCE.
17:35Je pense aussi qu'en partie, ça s'explique par tout ce dont on a parlé avant sur les marchés.
17:39Le dollar, c'est quand même globalement une devise risque-off.
17:42Donc, le fait que les marchés soient optimistes, ça aide.
17:44Le dollar, qui est quand même globalement au-dessus de ces niveaux
17:47de parité de pouvoir d'achat ou ce genre de choses, a resté calme.
17:52En tout cas, par rapport à l'euro, et toute la volatilité a été sur le dollar Yen.
17:56Et là, effectivement, on a vu que la Banque du Japon n'a pas officiellement intervenu.
18:03Mais tout le monde sait qu'elle est intervenue, on va dire,
18:05pour mettre fin à la chute du Yen.
18:08Parce qu'effectivement, étant donné qu'elle monte cette haut,
18:11mais alors là, pour le coup, avec des pas de 10 points de base très prudents,
18:15c'était la devise qui, on va dire, était pénalisée, la devise japonaise,
18:19du retard des baisses de taux de la Fed.
18:24Elle semble avoir ajusté son niveau d'intervention un peu à la hausse, d'ailleurs.
18:28Donc, effectivement, la volatilité, elle est plus là.
18:31Mais le point, c'est qu'effectivement, le terrain semble baliser
18:37pour que les banques centrales européennes,
18:39puisqu'on aura probablement aussi la Banque d'Angleterre,
18:41commencent en juin, et sans que les marchés, on va dire, tremblent,
18:48et sans qu'on ait, ce qui serait une mauvaise nouvelle pour la Banque centrale,
18:52mais une espèce d'effet feedback négatif avec un petit peu plus d'inflation à portée.
18:57Donc là encore, ça se passe...
18:59On a effacé 7 baisses de taux à un moment côté américain,
19:02l'euro-dollar n'est pas allé à la parité pour autant.
19:05Exactement. Donc ça, c'est quand même un point...
19:07Ça, c'est un point aussi plutôt sympathique, entre guillemets, dans l'environnement,
19:10surtout vu de Francfort, parce qu'effectivement, comme vous le disiez,
19:16l'inflation européenne, elle valide vraiment ce choix de politique monétaire
19:24à ramener vers...
19:25Ça baisse plus vite que prévu, ça baisse plus vite que prévu.
19:27Même si, effectivement, l'économie européenne donne des signes de reprise timide,
19:31donc c'est plus, effectivement, pour avoir une politique monétaire moins restrictive,
19:35mais le mandat de la BCE, lui, il est vraiment plus centré vers l'inflation,
19:39donc une inflation qui est vraiment là, quasiment à la cible,
19:41c'est logique de relâcher,
19:44et ça valide aussi, et pour moi, c'est aussi l'un des éléments intéressants de ces dernières semaines,
19:53c'est qu'on commence à voir des révisions positives sur les bénéfices en Europe.
19:57Parce qu'aux États-Unis, on va dire, les attentes, on le disait tout à l'heure,
20:01pour le deuxième, troisième, quatrième trimestre, elles sont confortables.
20:06Riches, confortables, confortables.
20:08Je ne dis pas qu'elles sont déraisonnables, mais elles sont confortables.
20:12En Europe, elles sont positives, mais elles sont plus basses,
20:16et donc il y a de la place, on va dire, pour des révisions à la hausse,
20:19et ça aussi, c'est l'un des éléments que les marchés adorent.
20:23Il n'y a rien de plus stimulant pour un investisseur en actions
20:26que d'avoir des perspectives bénéficiaires qui sont revues à la hausse.
20:30Et en plus, quelques petites baisses de taux qui viennent agrémenter tout ça.
20:33Est-ce que ça veut dire que pour un investisseur global, notamment un investisseur en dollars,
20:37par exemple, Philippe, le cas d'investissement européen,
20:40est-il en train de devenir plus intéressant ?
20:42Si je vous cite, vous, GIM Global Partners,
20:45donc on a des participations dans des boutiques de gestion un peu partout.
20:49Notre principal partenaire qui fait de l'allocation d'actifs,
20:53donc Richard Bernstein Advisors,
20:55pour la première fois depuis longtemps,
20:57est bien plus positif sur les marchés en dehors des États-Unis,
21:00l'Europe, le Japon, la Chine,
21:03qu'ils le sont sur les États-Unis.
21:05Ça ne veut pas dire qu'aux États-Unis, il n'y a pas d'opportunité,
21:07mais si on veut regarder, on va dire, au niveau des indices,
21:10donc ça c'est un signe.
21:11Une des grandes maisons de Wall Street de Morgan Stanley, pour ne pas les citer,
21:16qui publiait, je crois, hier ou avant-hier, leur outlook sur le deuxième semestre,
21:20les marchés sur lesquels ils sont les plus positifs, c'est l'Europe.
21:24Donc il y a, en tout cas, un regain d'intérêt,
21:27là où, quand même, il faut être honnête,
21:31c'est en général pas la priorité des investisseurs américains, notre continent.
21:35On m'a dit que l'Europe, pour un investisseur américain,
21:37est vue comme un lieu de tourisme, avant tout.
21:39Non mais, voilà, c'est à l'Europe de démontrer qu'elle peut être,
21:43effectivement, un terrain d'investissement structurel pour des investisseurs étrangers.
21:48On peut imaginer qu'il y ait, alors, au moins une fenêtre,
21:52et on verra combien de temps la fenêtre peut durer,
21:54mais qui soit, en relatif, plus favorable à des actifs non américains
22:00et potentiellement européens, Vincent ?
22:02Alors déjà, le fait qu'il y ait un peu de reprise économique,
22:06si on regarde en relatif, en fait,
22:10l'ampleur de la reprise économique en Europe sera beaucoup plus forte
22:14que dans les autres zones.
22:15En niveau absolu, d'autres zones auront un niveau supérieur à ceux de l'Europe,
22:20mais par contre, la dynamique est beaucoup plus forte en Europe qu'ailleurs.
22:24Donc déjà, on peut essayer de surfer un petit peu là-dessus.
22:28Je pense que le fait que la BCE baisse ses taux
22:33n'est pas forcément un énorme sujet sur le dollar ou sur l'inflation importée,
22:38parce qu'en réalité, ça risque de restimuler la croissance.
22:41Et en fait, une des raisons pour lesquelles je pense que les investisseurs étrangers
22:45délaissent la zone, c'était la Russie, et c'était la croissance.
22:50Il y a deux ans sans croissance.
22:51La Russie, le problème continue de se poser,
22:53mais par contre, le fait d'avoir de nouveau un petit peu de baisse de taux
22:56pour restimuler un petit peu la croissance,
22:59je ne suis pas sûr qu'on ait du coup un effondrement du dollar.
23:03On a de nouveau des proies possibles.
23:06On voit bien que les autorités européennes sont un petit peu plus accommodantes
23:13quand il s'agit de laisser filer certaines entreprises.
23:16Il y a un changement d'état d'esprit.
23:18On est un peu moins protecteur du consommateur et les lignes sont en train de bouger.
23:24Je pense qu'avec les élections qui viennent, à la fois en Europe et aux États-Unis,
23:29ça peut aussi être tentant pour des investisseurs étrangers,
23:32dans la mesure où il y a des régionalisations qui sont en train de se réorganiser,
23:38d'être complètement exposés sur les États-Unis avec l'hypothèse de Trump qui débarque.
23:43Vous ne savez pas trop comment les choses vont se passer.
23:46Ça peut être aussi raisonnable de disperser un petit peu vos...
23:50Vous dites tout le narratif autour de l'autonomie stratégique de l'Europe.
23:53Ça, c'est la voix portée par la France et Emmanuel Macron,
23:55mais l'idée qu'on est peut-être un peu moins naïfs aujourd'hui.
23:58Il y a des évidences suffisamment sensibles pour qu'un investisseur américain
24:02au fin fond du Texas ou de l'Ohio en prenne conscience et se dise
24:05« Tiens, ils sont en train de se défendre un peu plus que ce que j'imaginais.
24:09Ça vaut le coup de mettre quelques dollars là-bas. »
24:11Stratégique, non.
24:12Tactique, oui.
24:13Pour moi, à horizon d'un an ou quelque chose comme ça,
24:18pour moi, l'Europe est un investissement assez évident pour un investisseur étranger.
24:23En stratégique, je ne suis pas certain qu'on fasse bouger les choses.
24:27Peut-être que si nous aussi, on gagne en productivité avec l'IA ou des choses comme ça.
24:33C'est une histoire à long terme, mais d'accord.
24:35Peut-être que là, ça vaudra la peine.
24:36Le deuxième argument, c'est le côté un peu spécifique de l'Europe.
24:40C'est son engagement socialement responsable, transition énergétique.
24:44Aujourd'hui, c'est plutôt quelque chose de négatif en bourse,
24:49puisque c'est plutôt des surcoûts.
24:52Je pense que globalement, ce n'est pas très constructif pour la cote européenne.
24:57Peut-être que dans un deuxième temps, plus tard,
24:59cette marque de fabrique européenne sera de nouveau positive en relatif
25:04et attirera de nouveau les capitaux internationaux.
25:07Cette valeur extra-financière pourra se retrouver à un moment...
25:10Il y a un côté croissance.
25:12Il y a un côté bien-disant.
25:15Ce sont des coûts que nous, on assume aujourd'hui.
25:18Les autres pays devront probablement les assumer aussi à leur tour un jour.
25:22Donc en relatif, il est possible que l'Europe, ce jour-là,
25:26ait pris en fait une forme d'avance et sur des positionnements de croissance.
25:31Sur l'Europe, qu'est-ce qui vous intéresse aujourd'hui, Igor ?
25:34Je notais quand même aussi une forme de rattrapage des small and mid-cap en Europe.
25:38On a peut-être la cote au monde des small and mid la plus intéressante,
25:42avec de la qualité, une profondeur de cote, etc.
25:47Bon, à Paris, ça y est, l'indice, le CAC small,
25:49fait jeu égal avec la performance du CAC 40 depuis le 1er janvier désormais.
25:53Après, il a du retard, mais...
25:54Ah oui, oui, oui. Au moins une paire d'années, oui.
25:57Moi, ma vision de l'Europe,
26:00pourquoi c'est un secteur, une zone géographique achetée,
26:03ce n'est pas tout à fait pour les raisons, c'est même à l'inverse.
26:05C'est plutôt parce que l'Europe est devenue un vassal complet économiquement des Etats-Unis.
26:10Et donc, les Américains n'investissent que très rarement dans des systèmes qui leur sont défavorables,
26:16qui leur sont, et d'ailleurs, on l'a bien vu avec les différents conflits, même les Chinois.
26:21Donc, moi, je pense plutôt qu'on est devenu, par extension,
26:25une gigantale zone de consommation pour les Etats-Unis, avec une gouvernance...
26:29En restant aligné sur les intérêts...
26:31De plus en plus, de plus en plus, il me semble.
26:33Pas de moins en moins, de plus en plus,
26:35parce que l'autonomie stratégique de l'Europe n'existe pas, dans les faits, aujourd'hui.
26:38Et donc, c'est plutôt pour ça que les Américains reviennent,
26:41parce qu'ils ont un cadre d'investissement
26:43où, effectivement, il y a un momentum économique qui se dessine.
26:45Ça les rassure.
26:46Mais ce n'est pas du tout parce qu'on emprunte une voie qui est désalignée et différente d'eux.
26:51Puisque ça, ce n'est pas du tout dans la mentalité d'un Américain
26:54d'aller mettre à risque son argent dans un système de gouvernance
26:57qu'il ne comprend pas, qui ne soit pas aligné avec ses intérêts,
27:00en tout cas, aux intérêts du monde anglo-saxon.
27:02Donc, ça, c'est ma lecture.
27:03Mais les faits, les conséquences, c'est vrai que, de toute façon,
27:07l'Europe n'est jamais une opération majoritaire pour un Américain.
27:10C'est satellite.
27:11C'est un investissement de tourisme, évidemment.
27:14Enfin, évidemment, comme vous l'avez dit.
27:16Tous les sens du terme.
27:17Voilà.
27:18Donc, oui, on a des sociétés de qualité.
27:20On a des sociétés qui ne sont pas encore très chèrement valorisées.
27:24Donc, sur les small limit cap, je pense que c'est quelque chose
27:27qui a démarré en fin d'année et qui va perdurer.
27:29Et c'est le même mouvement, pour vous, qui se poursuit ?
27:31Il y a eu, effectivement, le début d'année a été un peu plus mou que la fin d'année.
27:34Mais, pour vous, c'est...
27:36Ça ne va jamais en ligne droite non plus.
27:38Donc, il faut aussi voir que les petites entreprises ont plus de mal
27:43à absorber tous les chocs.
27:45Et l'économie mondiale envoie des chocs à répétition.
27:48Quand vous êtes Nvidia ou Total Energy, c'est plus facile de les absorber.
27:53Mais, aujourd'hui, la prévision macro-économique est plus difficile
27:57pour une petite société dans un monde global.
27:59Quand on était chacun dans son coin, c'était plus facile.
28:02Est-ce que pour un investisseur en dollars, je ne sais pas,
28:04la perspective de l'élection américaine, des turbulences que ça peut générer
28:09sur le marché américain peut-être en premier lieu ?
28:12Est-ce que c'est aussi un argument, alors peut-être par défaut,
28:14mais qui peut permettre de se dire, tiens, pour quelques mois au moins,
28:18je vais aller voir comment ça se passe en Europe,
28:21les élections auront lieu, etc. ?
28:23Premier concept, il ne faut jamais gérer avec sa carte d'électeur,
28:27quelque soit l'endroit, parce qu'on l'a vu pour le Brexit.
28:29En Italie, lorsqu'il s'agit éventuellement d'avoir un gouvernement anti-euro,
28:34ou l'élection de Trump, les marchés ont tout de suite remonté.
28:38Après, ma vision, c'est que Trump et Biden, c'est en fait les deux faces
28:42d'une même pièce, c'est les Etats-Unis.
28:44Et les Etats-Unis sont entrés depuis Barack Obama dans un cycle protectionniste.
28:49Barack Obama l'avait initié, Trump l'a renforcé,
28:52et Biden l'a plus que prolongé, c'est-à-dire qu'avec l'Ira.
28:55Donc ça, c'est une donnée à plus long terme qui est défavorable
28:59pour l'économie mondiale, qui est défavorable pour l'Europe,
29:01puisque nous, on est vassalisé, et en même temps, on a la Chine
29:05qui est un énorme producteur, un déflateur aussi potentiel.
29:10Aujourd'hui, on est dans une situation qui est peut-être un peu plus complexe
29:17à moyen-long terme.
29:19Les Etats-Unis, ça reste la première puissance économique mondiale,
29:24c'est pour ça que sa monnaie est une monnaie de réserve mondiale.
29:28Et tant que ça n'est pas remis en cause, il n'y a pas de raison de ne pas y investir.
29:32Après, la gouvernance d'une démocratie qui va probablement devoir
29:36recompter ses votes avec deux personnes qui sont très âgées,
29:39c'est un signal aussi qui n'est pas forcément rassurant,
29:44mais on sait aussi que la démocratie américaine est plutôt pilotée
29:47par des lobbies industriels et économiques, et notamment le lobby de l'armement.
29:51Il ne faut pas l'oublier.
29:52C'est la donne aujourd'hui.
29:53Ça a toujours été comme ça.
29:54Oui, oui, oui.
29:55Sur les élections américaines, d'abord, il ne faut pas oublier que,
29:59évidemment, tout le monde va se focaliser sur l'élection présidentielle,
30:02mais qu'il y a aussi un tiers du Sénat et la Chambre des représentants,
30:05et qu'il faudra faire attention à tout ça pour voir quelles seront les vrais pouvoirs.
30:09Est-ce que Barack Obama a été empêché de gouverner dans son deuxième mandat ?
30:12Oui, oui.
30:13Donc ça, c'est le premier point.
30:15Après, je suis tout à fait d'accord avec ce que disait New York,
30:17c'est-à-dire qu'il y a quand même moins de différence entre les démocrates
30:20et les républicains, qu'on veut bien le dire.
30:22Le protectionnisme, le fait de voir dans la Chine un rival stratégique
30:26qui leur est insupportable, ça, c'est quelque chose de complètement bipartisan.
30:30Il y a un point important, pour moi, qui sépare possiblement Trump et Biden
30:37et qui peut avoir un gros impact, alors plus sur le marché obligataire
30:41que sur le marché action, sachant que les deux sont liés, c'est l'immigration.
30:47Je pense qu'on n'a pas assez souligné l'importance de l'immigration aux Etats-Unis,
30:54en partie clandestine, sur le premier mandat de Joe Biden.
30:59Donc on peut se demander où serait l'inflation, puisqu'on voit que le marché du travail,
31:03même si effectivement il donne quelques petits signes de faiblesse,
31:05il reste quand même robuste.
31:07Où serait le taux de chômage s'il n'y avait pas eu d'immigration ?
31:10Le phénomène de désinflation immaculée est en grande partie lié
31:15à la rouverture des frontières.
31:17Et que c'est l'un des domaines où le Président parle des executive power,
31:21des décrets exécutifs comme on l'avait vu dans le mandat de Trump.
31:24Ce n'est pas tout à fait pareil sur des sujets économiquement majeurs,
31:29ou en tout cas avec des conséquences économiques importantes.
31:31Encore une fois, après, il y a ce que le marché peut anticiper.
31:33Si le marché anticipe une politique d'immigration beaucoup plus stricte aux Etats-Unis
31:36dans le cas de l'élection de Donald Trump,
31:38on peut avoir, on va dire, quelques éruptions sur la partie longue de la courbe des taux.
31:43C'est plus, à mon avis, ça le point qu'effectivement sur la politique commerciale,
31:48où globalement il peut y avoir du bruit.
31:51Même sur les politiques d'impôt, on a vu finalement que les deux avaient été...
31:56L'un a baissé les impôts, l'autre a baissé les dépenses.
31:59Oui, les deux font monter le déficit.
32:01Et pour l'instant, personne n'arrive avec un vrai...
32:04Je reviens au crainte potentiel d'un investisseur obligataire.
32:07Autre sujet qui est en train de monter,
32:09c'est la relation de Donald Trump et de la réserve fédérale américaine.
32:11Avec une nouvelle équipe, en tout cas des conseils aujourd'hui,
32:14qui ne cachent pas leur volonté de dire que Powell out,
32:19et puis derrière, on mettra vraiment des gens
32:21qui seront au diapason de la politique fiscale et budgétaire menée par Trump.
32:25Normalement, il est là jusqu'à début 2026, Powell.
32:28Mais oui, ça c'est un point.
32:30C'est pour ça que moi je pense qu'effectivement,
32:32d'un certain côté, la réserve fédérale, elle fera quelque chose en septembre,
32:37si les données...
32:39La réunion suivante, elle est juste le lendemain de l'élection américaine.
32:42Donc normalement, ça n'interfère pas.
32:44Fascinant, dans le monde politique américain,
32:46c'est que Peter Navarro, qui était un des anciens conseillers-clés
32:49de Donald Trump pour son mandat 2016-2019,
32:53il était conseiller au commerce, il avait écrit...
32:55C'était quoi ? The Death by China, je crois.
32:57C'était son grand livre, effectivement, sur la Chine, etc.
33:00Alors, il est en prison pour quelques mois
33:02parce qu'il a refusé de participer à l'enquête du Congrès
33:05sur les événements du Capitole en janvier 2020.
33:09Donc il purge quelques mois.
33:11Et il donne des interviews, et il dit les 100 jours de Trump,
33:13voilà comment ça va se passer.
33:14Donc, Powell out, l'immigration s'est fermée,
33:17les tarifs, c'est partout et pour tout le monde.
33:19Enfin, il y a le playbook dans le texte de Peter Navarro, en tout cas.
33:22C'est pour ne pas faire bouger les anticipations d'inflation.
33:25Effectivement, une différence qui est notable,
33:27c'est que Donald Trump est probablement moins prévisible que Joe Biden.
33:32Ce n'est pas un élément de contenu de la volatilité.
33:36Ça ne met pas forcément le vix à douze, effectivement.
33:39Vincent, je ne sais pas, sur Biden-Trump,
33:43est-ce qu'il y a déjà des éléments, effectivement, de réflexion ?
33:45Et puis, il nous reste quelques minutes pour dire un mot un peu des enjeux de Nvidia,
33:48puisque c'est l'action systémique de ce moment de marché-là.
33:53Bon, Biden-Trump, j'ai l'impression qu'on a à peu près tout dit.
33:56C'est-à-dire que, de toute façon, il y a une convergence sur le fait de taxer.
34:00Il y a une convergence sur le fait de renationaliser des activités.
34:05Enfin, taxer 18 milliards de produits chinois importés...
34:08Non, mais c'est 4 %.
34:09Non, mais je suis d'accord.
34:10Oui, mais ce n'est pas pareil que ce que dit Trump, qui est, ce sera un tarif pour tout le monde.
34:13Merci, mesdames, messieurs, quoi.
34:15Non, non, on est bien d'accord.
34:16Donc, même dans la méthode et sur le fond, ce n'est pas tout à fait la même histoire.
34:20Oui, ensuite, pour moi, la grande différence,
34:24c'est surtout que Trump reste dans une idée assez libérale,
34:28c'est-à-dire qu'on baisse les taxes intérieures, on taxe l'extérieur,
34:33mais le but, c'est d'espérer que l'intérieur reste créatif, investisse, etc.
34:41Donc, en clair, que les capitaux tournent de façon positive.
34:45Biden, il flèche les capitaux.
34:47Pour moi, c'est ça, en fait, la grande différence,
34:49c'est que je taxe extérieur et intérieur,
34:54mais par contre, je veux impérativement avoir une ligne de conduite,
34:58certains domaines de développement qui se font.
35:01Donc, pour moi, c'est ça, la principale différence entre les deux.
35:04Bon, NVIDIA, demain soir.
35:06NVIDIA, demain soir.
35:08Quelle est l'équation, là, pour les marchés ?
35:10Le titre est quasiment sur ses plus hauts,
35:14ce qui veut dire qu'on a, à l'évidence, un optimisme.
35:18Depuis 2-3 jours, on a beaucoup de courtiers qui révisent en hausse
35:23de façon assez agressive, même pour certains, leurs objectifs.
35:28Juste avant la publication, c'est relativement courageux.
35:31Donc, je soupçonne qu'ils sont très à l'aise sur la publication.
35:36On sait que la société a beaucoup d'avance par rapport à ses concurrents
35:41en termes de produits.
35:43Donc, il ne devrait pas y avoir de mauvaises surprises à ce niveau-là.
35:47Je n'ai pas l'impression, quand j'entends un Facebook
35:51qui ait le moindre ralentissement sur les investissements,
35:55sur le thème de l'IA...
35:57Ce n'est pas encore le moment du trou d'air de la demande
36:00pour les puces dédiées aux nouvelles applications IA.
36:04Et la société a, de mémoire, 20 ou 25 milliards de trésorerie excédentaire.
36:12C'est plutôt à la mode de faire des beaux rachats d'actions
36:16quand on ne sait pas quoi faire de son argent tellement on en gagne.
36:19En sachant que, je crois que c'est spectaculaire,
36:22je crois que l'année prochaine, les prévisions,
36:25c'est d'avoir une centaine de milliards de dollars de cash
36:28si on ne fait rien.
36:30Donc, pour moi, c'est évident qu'au-delà de l'opérationnel,
36:35on aura très probablement des bonnes nouvelles sur dividendes...
36:39— Le retour aux actionnaires, quoi.
36:41— Donc, je pense que ça se passera bien.
36:44— Ils versent un dividende déjà à Nvidia aujourd'hui ou pas ?
36:47— Pardon ?
36:48— Ils versent un dividende à Nvidia aujourd'hui ou pas ?
36:50Non, je ne sais pas. Comme la boîte existe depuis avant l'IA, je ne suis pas sûr.
36:53— C'est pas très élevé, mais oui.
36:55— Ah, ils ont un petit dividende quand même à Nvidia. D'accord.
36:57Mais il reste Amazon alors qu'ils ne versent pas de dividende encore dans le groupe des...
37:00Ça aussi, c'est ce qui m'a marqué, moi, de voir Facebook, Google
37:04commencer à mettre des petites touches pour verser du dividende,
37:08fidéliser des actionnaires, attirer peut-être aussi de nouveaux actionnaires,
37:11une nouvelle catégorie d'investisseurs et tout.
37:13— C'est ça, alors même que la fiscalité a monté sur les rachats d'actions.
37:16Donc ce n'est pas un handicap et que les taux d'intérêt sont très élevés.
37:19D'habitude, un certain nombre de sociétés empruntent pour faire ces opérations.
37:25— Bon, sur les enjeux Nvidia et tout ce qu'il y a autour, puisque c'est demain le moment de vérité.
37:29— Ce qui me frappe, c'est qu'on parle beaucoup d'Nvidia et on dit l'intelligence artificielle,
37:32mais on en avait déjà parlé sur ce platé.
37:34Les dépenses IT aux États-Unis n'ont pas bougé en termes de proportion du PIB
37:39ni en termes de taux de croissance par rapport au PIB.
37:41Donc en fait, on parle d'un progrès qui ne se voit pas du tout dans le niveau d'investissement.
37:47— C'est-à-dire quoi ? C'est-à-dire qu'il y a des arbitrages qui sont faits potentiellement ?
37:50— Là, il y a une prise de part de marché parce qu'il y a des produits qui sont plus performants.
37:54Mais globalement, la masse d'investissement informatique suit un rythme médiant, historique,
38:01qui n'était pas du tout le même dans les années 2000, où il y a eu une excroissance, etc.
38:06Donc c'est pour ça qu'on dit l'intelligence artificielle.
38:09Ce n'est pas encore le moteur à explosion.
38:12Non, mais le moteur à explosion, ça a transformé les économies et les industries.
38:17Donc aujourd'hui, c'est toujours bien en bourse quand il y a des histoires comme ça,
38:21les Apple, parce que ça fait rêver et qu'il y a beaucoup de création de valeur.
38:26Après, comme je le répète, Nvidia ne fera pas tous les profits engendrés par les entreprises sur cette planète.
38:31Et on ne peut pas manger des puces électroniques.
38:33On ne peut pas produire des produits alimentaires.
38:36Je ne vais pas dire que je n'y accorde pas d'importance, parce que ça serait déraisonnable,
38:41mais c'est systémique pour des gens qui sont très investis sur les valeurs techno, sur le Nasdaq, sur les Etats-Unis.
38:46En répercussion, la volatilité du marché américain, ça se retrouve aussi...
38:52La volatilité, c'est une chose, c'est la donnée du gérant.
38:55L'économie, le cours de total énergie ne va pas dépendre des résultats d'Nvidia.
39:00C'est plutôt des opportunités, sachant que la volatilité est plutôt l'ami du gérant et l'ennemi du client.
39:06Sur l'équation Nvidia, vous disiez qu'on n'a jamais vu depuis 25 ans une action aussi systémique.
39:14Donc 25 ans, j'ai calculé, oui, ça nous ramène aux années 2000.
39:18Oui, je ne suis même pas sûr que dans les années 2000, il y en avait une qui était aussi symptomatique.
39:22Apple, à un moment, on attendait Apple, chaque porteur, comme ça.
39:26C'est ce que vous disiez, c'est que pour l'instant, on disait que dans la ruée vers l'or, c'est seulement les fabricants de pelle qui ont...
39:33Donc pour l'instant, effectivement, l'intelligence artificielle, tout se joue sur Nvidia et les sociétés qui sont proches, globalement.
39:39L'écosystème.
39:40C'est-à-dire l'écosystème, parce qu'on ne sait pas encore, même si on a commencé à avoir dans les résultats du premier trimestre,
39:46on ne sait pas encore ceux qui sont vraiment capables de créer des nouvelles sources de ressources.
39:50Alors ça se dessine, on voit bien que Microsoft, ne serait-ce que par leurs investissements dans OpenAI et autres, Alphabet maintenant,
39:57parce que ça, effectivement, cet investissement-là, ce n'est pas forcément d'investissement en IT, ça va être de l'investissement dans des services.
40:03Bien sûr, des usages.
40:04Celui-là ne fait probablement que débuter et plus difficile.
40:08Et là, le match est ouvert, vous dites, de ce point de vue-là ?
40:10Le match est ouvert et c'est probablement là qu'on va dire, sur les cinq ou dix prochaines années, il y a des relais de création de valeur qui sont encore tout petits aujourd'hui.
40:17Et c'est là où aujourd'hui, on va dire, le marché se concentre sur ce qui est visible.
40:21Et NVIDIA, c'est visible.
40:23Ça ne pourra probablement pas durer à ce rythme-là pendant dix ou quinze ans.
40:26Mais effectivement, le trou d'air que vous disiez, à moins d'une énorme surprise, il n'est effectivement pas pour demain.
40:32Bon, petite news dans l'IA aujourd'hui.
40:34C'est la société française Holistic AI, qui s'appelle Hache maintenant, qui boucle sa levée de fonds, qui avait été déjà plus ou moins annoncée.
40:42Mais c'est 220 milliards de dollars qui sont levés par cette…
40:45220 milliards ?
40:46Oui, 220 milliards de dollars levés par Hache.
40:55Oui, j'étais sur les valeaux des Mac 7.
40:57Mais 220 millions, c'est quand même pas mal pour un premier temps de financement.
41:00Ça se fait en action, en convertible.
41:01Il y a tout le monde dedans.
41:02Tous les grands fonds de VC, tous les grands milliardaires français ou autres, qui sont investis dans Hache aujourd'hui.
41:09Donc, la nouvelle boutique AI française, après Mistral AI.
41:13Merci beaucoup, messieurs.
41:14Merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
41:16Philippe Puzan, IM Global Partner.
41:18Vincent Lecartier, WeSave.
41:19Et Igor Demach, Vital Epargne.

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