• il y a 7 mois
Emmanuelle Coint, 1ere vice-présidente du département de la Côte d'or, était l'invitée du 6/9 de France Bleu Bourgogne, mardi 21 mai, pour présenter le "pack nouveau départ" et la désignation de référents "violences conjugales et intra-familiales" dans les communes.

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Transcription
00:00 Le dossier des violences conjugales, des violences intra-familiales, ce matin dans votre 6 9 France Bleu Bourgogne
00:06 avec notre invitée Emmanuelle Coin, première vice-présidente du département de la Côte d'Or.
00:10 Emmanuelle Coin, on rappelle les chiffres, 1329 affaires de violences conjugales sur le bureau du procureur l'an dernier ici au tribunal de Dijon.
00:17 Un chiffre multiplié par 2,5 en 4 ans. Ça vous inquiète ces chiffres, cette progression ?
00:23 Alors des chiffres, quand ils sont en grande augmentation, il y a deux hypothèses.
00:26 La première c'est que la parole s'est libérée et ça nous pouvons nous en réjouir.
00:30 La seconde c'est qu'effectivement il y a une tendance à une augmentation de la violence dans les rapports humains
00:36 et c'est malheureusement ce que nous constatons chez les plus jeunes, que ce soit dans les relations amicales ou amoureuses, une montée de la violence.
00:43 Oui, puis on le rappelle, le département gère tout ce qui est solidarité, notamment la protection maternelle infantile, la petite enfance, on va y revenir.
00:50 Mais pour parler de violences conjugales, stricto sensu, vous, département, vous mettez en place ce qu'on appelle un pacte nouveau départ.
00:56 Vous travaillez déjà avec les associations sociales, expliquez-nous en quoi ça consiste ce pacte nouveau départ et pour qui ?
01:02 Alors le pacte nouveau départ c'est une expérimentation nationale. Nous sommes cinq départements en France.
01:07 Mais la spécificité en Côte d'Or c'est que ce sera le département qui sera tiers coordinateur.
01:13 Je m'explique sur ce qu'est le pacte nouveau départ. Vous avez la première phase, c'est les tiers détecteurs.
01:20 Et donc c'est là où intervient le réseau d'élus dont nous parlions à l'initiative au début de cette émission.
01:26 Et puis la gendarmerie, enfin les associations, quelle que soit la porte d'entrée.
01:30 Ils alertent le département avec l'accord évidemment de la personne.
01:34 Et il appartiendra au département de recevoir la personne au maximum dans les cinq jours
01:39 pour pouvoir définir avec elle ce dont elle a besoin pour pouvoir partir en sécurité
01:44 et de mobiliser tous les intervenants pertinents.
01:48 Et puis le troisième niveau, ce sont les tiers qui doivent avoir dans chaque entité un référent
01:55 pour pouvoir accompagner la personne en connaissant bien la façon dont on accompagne les personnes souffrant d'une situation de violence conjugale.
02:03 L'idée c'est de ne laisser jamais les victimes potentielles toutes seules ?
02:06 C'est cela. Sachant que, vous le savez, Solidarité Femmes le répète à envie,
02:12 c'est qu'il y a sept allers-retours en moyenne pour un départ dans le cadre d'une violence conjugale.
02:18 Donc il est important que nous puissions accompagner les femmes tout au long de leur parcours.
02:24 Solidarité Femmes, on le rappelle, c'est une association qui existe en Côte d'Or, il y en a plusieurs,
02:27 et qui sont à la manœuvre dans ce domaine-là, qui sont là pour épauler, accompagner.
02:33 Vous les financez, le département vous accompagne, ces associations, est-ce qu'on a un budget suffisant aujourd'hui ?
02:38 Est-ce qu'il faut augmenter ces budgets puisque le nombre de dossiers explose ?
02:42 L'important c'est effectivement augmenter le budget, ce n'est pas le sujet au sens premier du terme.
02:49 Ce qui est important c'est d'avoir les bonnes réponses au bon moment.
02:52 Par rapport au Pacte Nouveau Départ, il y a aussi l'aide d'urgence qui est délivrée par la CAF, c'est très facile à obtenir,
02:58 et ça, ça t'aime plus, mais il faut aussi penser aux questions de logement,
03:03 il y a aussi les téléphones grave danger, il y a les bracelets anti-rapprochement,
03:08 il faut qu'il y ait une pluralité de réponses.
03:13 Je ne sais pas si c'est de l'argent, ce non-étribuchant, qui, comment,
03:18 mais ce qui compte c'est qu'il y ait vraiment tous les acteurs qui soient mobilisés,
03:21 avec des moyens suffisamment hauts pour répondre aux besoins.
03:25 Nous avons besoin de logements d'urgence, nous avons besoin de logements à moyen et long terme,
03:29 c'est la raison pour laquelle, par exemple, pour le moyen et long terme,
03:32 il y a eu une convention signée entre le département Solidarité Femmes et la DMR pour un logement sur ce lieu,
03:39 et Alstion-Tremplin pour un logement sur ceurs.
03:41 - On va préciser, c'est le fameux logement moyen terme,
03:44 parce qu'il y a des logements d'urgence pour mettre à l'abri les victimes,
03:47 88 places aujourd'hui financées par l'État pour éviter que les choses ne s'aggravent.
03:53 Vous vous intervenez un petit peu en deuxième main pour garantir une sécurité aux personnes en danger ?
04:00 - Alors nous surtout, en étant coordinateur, on s'assure que tout soit bien mobilisé autour de la situation.
04:07 Effectivement, vous avez raison, le logement d'urgence c'est le 115, c'est porté par la défaut,
04:11 et puis en fonction de la situation, c'est pas forcément trouver un logement, ça peut être aussi éloigner l'auteur d'effet.
04:17 Donc c'est important parce qu'en fonction de la situation, c'est l'auteur d'effet que nous allons pouvoir éloigner.
04:22 Dans d'autres situations, il faudra changer de département à moyen et long terme,
04:26 par exemple Solidarité Femmes accueille des femmes d'autres départements.
04:30 Donc voilà, voyez, l'idée c'est d'avoir un réseau de partenaires qui nous permettent de répondre au mieux à la situation,
04:37 et la spécificité de la situation.
04:39 - Emmanuelle Couin, première vice-présidente du département, vous pensez que ce réseau d'élus locaux,
04:43 il va fonctionner, qu'on le trouvera rapidement partout ?
04:46 - Moi je le crois volontiers parce que vraiment, chacun a envie d'être acteur.
04:53 Ce que veulent surtout les élus locaux, c'est de ne pas être seul devant les situations.
04:59 Donc entre la formation qui est diligentée pour permettre aux élus de savoir comment accueillir ce genre de situation,
05:05 vers qui se tourner, ça, ça sécurise et ça permet de s'engager beaucoup plus sereinement.
05:11 Et moi, oui bien sûr, j'ai confiance puisque les élus locaux ont à cœur d'apporter des réponses à leurs concitoyens.
05:17 - Alors justement, vous qui êtes là en train de regarder France 3 et qui écoutez France Bleu,
05:21 vous vous dites "oui, mon maire ou ma mère, je peux aller la voir assez sereinement"
05:27 ou au contraire "non, c'est pas possible pour moi, je crois que je ne pourrai pas".
05:31 D'ailleurs sur l'application ici, vous répondez à 69% "non, je ne me sens pas proche de mon maire
05:36 au point d'aller le voir pour ce genre de situation".
05:39 03 80 42 15 15, vous avez la possibilité encore une fois de vous exprimer ici sur France Bleu Bourgogne.
05:45 On vous attend ici.
05:46 Et juste un chiffre aussi, enfin 4 chiffres pour aider celles et ceux qui potentiellement sont dans une situation de violence,
05:53 c'est le 39 19.
05:55 Alors on sait que ce n'est pas facile forcément de composer ce numéro,
05:58 mais si on en a les moyens de le faire, c'est le 39 19.
06:02 On se retrouve ensemble sur France Bleu Bourgogne dans quelques instants,
06:05 avec vous en direct à la radio et dans "Ici matin" sur France 3 Bourgogne,
06:09 après Dolly Part et Houdini.
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09:05 Du Alipass sur France Bleu Bourgogne et France 3 à 7h55.
09:08 Et notre invité c'est Emmanuel Coen, première vice-présidente du département de la Côte d'Or en direct avec vous ce matin.
09:14 Emmanuel Coen, les maires de la Côte d'Or mettent en place un réseau d'élus référents pour détecter ces violences.
09:21 On peut aller les consulter, leur témoigner.
09:23 À partir de quel moment il faut qu'on parle ?
09:25 C'est quoi les violences conjugales ? Est-ce que c'est uniquement des coups ?
09:28 Non, alors c'est ça, il faut vraiment que les gens aient bien conscience que la violence conjugale c'est certes des coups,
09:36 mais ça peut être psychologique, ça peut être aussi administratif, ça peut être financier.
09:41 Donc il y a aussi par tiers, c'est-à-dire utiliser du chantage autour des enfants ou encore du chantage au suicide, etc.
09:48 Tout ça ce sont des formes de violences conjugales.
09:51 Est-ce qu'on va pas dire, mais finalement vous vous occupez de choses qui ne vous regardent pas ?
09:54 Je pense que la bienveillance et l'attention qu'on doit avoir à l'autre, bien sûr on rentre dans l'intime, c'est vrai.
10:05 Mais je pense qu'on peut signaler des informations préoccupantes en disant j'entends beaucoup de coups,
10:10 j'entends beaucoup de cris chez mon voisin, ça me paraît important de le signaler.
10:14 Ou je ne vois jamais cette femme sortir de chez elle.
10:18 Tout cela, ou cet homme, tout cela sont à mon sens des informations préoccupantes qu'on peut partager
10:24 et de manière à déclencher peut-être un accompagnement ou un pied dans la porte.
10:30 Pour terminer on va rappeler les associations également qu'on peut solliciter.
10:33 On a bien sûr le numéro de téléphone 3919 qu'on peut composer si on est victime ou si on est témoin de choses qui sont graves,
10:39 qui ne vont pas. On a également en Côte d'Or beaucoup d'associations qui sont là pour épauler les personnes en difficulté.
10:45 Absolument, donc vous avez parlé de solidarité femmes, je tiens à parler aussi d'Altea à défaut,
10:50 c'est pour les auteurs de faits parce que je crois que c'est important aussi que nous accompagnons les auteurs.
10:55 Vous avez aussi le CIDFF qui a des permanences y compris dans nos espaces solidarité Côte d'Or qui accompagnent nos droits des femmes.
11:04 Vous avez France Victime 21 aussi qui aide, qui accompagne dans la démarche judiciaire.
11:10 Donc vraiment nous avons un maillage, j'en oublie certainement, mais nous avons un maillage extrêmement fin et des gens très engagés et très performants.

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