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René Loquet, patron de la Chocolaterie de Bourgogne, était l'invité d'ICI Matin Bourgogne le mercredi 18 décembre 2024.

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00:00On est à J-7 avant Noël, et chez les chocolatiers, c'est le gros rush.
00:04Evidemment, chez nous à Dijon, il y a une institution célèbre pour ses escargots pralinés,
00:09c'est la chocolaterie de Bourgogne.
00:11Pour faire face à l'affluence des commandes, ils ont dû embaucher des renforts.
00:14Noël, c'est tout de même 60% du chiffre d'affaires de l'entreprise.
00:18Et ce matin, féline de Loire du Haut, vous recevez le patron de la chocolaterie, René Loquet.
00:22René Loquet, bonjour.
00:23Bonjour.
00:24Cette période de Noël, vous la préparez combien de temps en avance avec vos salariés ?
00:28Alors nous, dans l'entreprise, comme on a des volumes qui sont des volumes modestes,
00:33nous sommes un industriel, mais on est sur la première marche du métier de l'industriel.
00:37On commence en septembre.
00:39L'objectif étant d'avoir des produits frais et assez frais tout au long de l'année,
00:44et on évite les surstocks.
00:46Et on le disait, vous embauchez beaucoup de salariés en plus lors de la période des fêtes.
00:49Combien de renforts viennent vous aider,
00:51et est-ce que c'est nécessaire pour faire face chaque année à cette période ?
00:54Oui, alors quelle que soit la taille des entreprises qui font du chocolat,
00:57en particulier du chocolat qui est marketé Noël, comme les nôtres,
01:01on double voire on triple parfois les volumes de salariés.
01:05Et justement, ça fait combien de salariés en tout ?
01:09Pour la période de Noël, d'octobre à décembre, sur trois mois,
01:13on passe à quasiment 30 personnes.
01:15D'accord, parce que l'enjeu c'est quand même d'approvisionner toutes vos boutiques,
01:19donc deux physiques et une en ligne.
01:21Oui, mais pas seulement.
01:22Nos deux boutiques, Dijonnaise et notre site internet,
01:25mais également les distributeurs qui nous distribuent,
01:29nous avons beaucoup de détaillants spécialisés,
01:34des petites supérettes où nous sommes la Cité Gastronomie,
01:36nous sommes dans les magasins Gammevers,
01:38mais également dans la grande distribution depuis cette année,
01:40avec des contrats ultra locaux,
01:42puisque nous aujourd'hui on a décidé d'adresser exclusivement le local,
01:46chez Carrefour, chez Système U, chez Intermarché.
01:48Et côté clients, pour la période des fêtes,
01:50ce sont plutôt des comités d'entreprise, des maisons de retraite,
01:53ou bien plus des particuliers qui se font plaisir ?
01:56Alors, aujourd'hui, nous, la part de chiffre d'affaires et les volumes
01:59sont essentiellement dirigés sur nos boutiques en propre,
02:02mais on a une grosse grosse part, ce mois de novembre-décembre,
02:07sur les collectivités, les associations de parents d'élèves,
02:10les associations sportives.
02:12Le Téléthon se finance avec des avantages sur le prix,
02:16en revendant nos escargots,
02:18donc ils vont chercher aussi une part de financement.
02:21Il y a d'autres associations comme ça que l'on accompagne,
02:24en faisant des prix attractifs.
02:26Très bien, vous restez avec nous, René Loquet,
02:28on continue de parler du chocolat et de ses prix, dans un instant.
02:31C'est en direct sur France Bleu Bourgogne,
02:33Ici Matin, ça continue avec vous.
02:52Tous les samedis, partez à l'aventure avec Guillaume Pierre.
02:55J'ai confiance en mon équipe.
02:58Des caméras, des patins, tout le monde se met au curling.
03:01Direction le Groenland, cap au nord.
03:03Sur ses skis, Guillaume vous emmène dans le Grand Nord,
03:06sans quitter la région.
03:08Il y a le Père Noël, le vrai.
03:10Rencontre inédite avec un célèbre barbu.
03:12Oh là là, ces lumières, c'est ça aussi la magie.
03:15La tête de Guillaume Pierre.
03:17Oh là là, ces lumières, c'est ça aussi la magie.
03:20La tête à l'endroit, un programme ici Bourgogne-Franche-Comté,
03:23à retrouver le samedi à 19h sur France 3
03:26et sur la plateforme France.tv.
03:29Vous êtes formidables, et ça va se savoir.
03:32Je vous propose de revivre ensemble les meilleurs moments
03:35de votre émission préférée, du lundi au vendredi,
03:38à partir de 9h05, ou pourquoi pas à tout moment,
03:40sur vos écrans connectés, en pianotant France.tv.
03:43Les hommes et les femmes de notre région
03:46ont la parole sur France 3,
03:48et c'est toujours un moment formidable.
04:07Évidemment, la période de Noël, c'est toujours très chargé
04:10pour les chocolatiers.
04:11Ça tombe bien, ce matin, on en reçoit un
04:13pour en parler avec vous, Féline.
04:14Et René Loquet, cette année, vous faites face
04:16à une très forte augmentation du prix du cacao.
04:19Les prix ont quasiment doublé.
04:21Comment vous vous en sortez ?
04:23Plus que doublé, d'ailleurs.
04:25La fève de cacao est passée, en 12-18 mois,
04:28de 2 500 dollars la tonne à plus de 12 000.
04:31Donc on a vraiment une très très forte hausse.
04:33Alors nous, on a la chance que notre cœur de métier,
04:35c'est de faire du bonbon.
04:36Et dans du bonbon, vous avez la moitié de praliné,
04:38la moitié de chocolat.
04:39Donc déjà, vous avez une hausse qui est plus maîtrisée
04:42sur ces produits-là comme la noisette,
04:44l'amande ou le sucre.
04:46Et sur le cacao, sur le chocolat,
04:48vous avez également du lait, du sucre.
04:50Et donc, c'est qu'une part de nos produits.
04:54Donc on a réussi à maintenir la hausse
04:56en prenant en grande part sur nos marges
04:58et en augmentant aussi un peu cette année
05:00parce qu'on n'a pas eu le choix,
05:02comme on peut le voir chez tous les chocolatiers
05:04et même en grande distribution,
05:05on n'a pas eu le choix que de passer une hausse
05:07que je n'avais pas faite depuis l'ouverture.
05:09Mais en revanche, eu égard à cette augmentation
05:11énorme de la faible,
05:13ça reste très maîtrisé.
05:15Et cette explosion du prix du cacao,
05:18c'est quelque chose de rare ou quelque chose
05:20de récurrent, voire même qui va durer dans le temps ?
05:23Parce qu'on avait déjà vu ça à Pâques
05:25il y a quelques mois.
05:26Alors justement, ça a commencé à Pâques
05:28l'année dernière, cette hausse fantastique.
05:31On n'a jamais vu ça depuis 50 ans.
05:33Les cours du cacao sont tradés
05:35à Londres et à New York.
05:37Donc les cours sont visibles partout,
05:39sur n'importe quelle plateforme.
05:41Et vous verrez que ce n'est pas connu.
05:43Ce n'était pas un marché qui ressemblait
05:45à celui du café, où tous les jours,
05:47on a des cours qui changent.
05:49Et donc ça change la donne, ça change notre façon de travailler.
05:51Et c'est dû à quoi, en quelques mots,
05:53cette hausse ?
05:54Alors les principales causes, d'une part,
05:56il y a eu beaucoup d'eau, de la maladie,
05:59ensuite de la sécheresse.
06:01Donc on a eu une baisse des productions de fèves.
06:04De l'autre côté, une raréfaction de l'offre.
06:07Derrière, vous avez également une augmentation
06:09de la demande, en particulier avec les émergents,
06:11à qui on a donné le goût du chocolat.
06:13Et donc, qui en veulent ? Et souvent, ils veulent des cacaos extrêmement cacaotés.
06:16Et donc, ça demande beaucoup de fèves.
06:19Et vous rajoutez, bien évidemment,
06:21autour de ça, à chaque fois qu'il y a des opportunités telles que celle-ci,
06:24des gens bienveillants qui décident
06:26de prendre leur part au passage,
06:28qui s'appelle la spéculation.
06:30Et les clients, face à la hausse des prix,
06:32comment ils agissent ? Est-ce qu'ils vont se restreindre ?
06:34Ou pour la période des fêtes, ils se font quand même plaisir ?
06:37Alors, je ne suis pas un spécialiste
06:39de la consommation globale.
06:41Cependant, les dernières études que j'ai pu lire,
06:44les gens vont, a priori,
06:46freiner sur les cadeaux,
06:48ou en tout cas, baisser leur part de budget sur les cadeaux,
06:50mais conserver une part sur l'alimentaire,
06:53qui semble être la même que l'an dernier,
06:57parce qu'ils considèrent que bien se nourrir,
06:59chercher des produits plus locaux,
07:01parfois bio quand c'est possible,
07:03et bien, ils vont continuer à le faire
07:05pour cette période de fête.
07:06Vous, vous avez repris la chocolaterie de Bourgogne
07:08en 2021, vous avez relancé la production
07:10en 2022, il y a deux ans.
07:12On peut dire, quand même,
07:14que l'entreprise se porte bien, malgré
07:16cette hausse des prix et toutes ses conséquences ?
07:19Alors, oui, nous avons réouvert
07:21en septembre 2022,
07:23c'est notre troisième saison.
07:25Les deux premières saisons se sont extrêmement bien passées.
07:27C'est la première,
07:29novembre et décembre, c'est les deux premiers mois
07:31depuis la réouverture. On a recul,
07:33un peu de consommation chez nous,
07:35pour plein de raisons, mais en l'occurrence,
07:37celle qu'on vient d'évoquer, globalement,
07:39le portefeuille se restera, mais également,
07:41on a déménagé notre boutique d'usine,
07:43elle est sortie de l'usine pour se mettre en face Ikea,
07:45et donc un peu moins de parking, etc.
07:47On a une petite baisse sur l'outlet,
07:49mais qui est largement compensée par nos nouveaux canaux
07:51de distribution, la boutique de Centreville,
07:53la Grande Distribution, etc. Donc, tout va
07:55plutôt très bien, et on arrive,
07:57malgré tout, même en
07:59freinant la hausse des prix,
08:01on arrive à garder des marges qui vont nous
08:03permettre de réinvestir dans un outil de production
08:05neuf, dans les prochains mois.
08:07Justement, j'allais vous dire,
08:09en parlant de déménagement, vous nous annoncez une bonne nouvelle,
08:11vous avez trouvé un nouveau terrain
08:13pour votre nouvelle usine,
08:15la nouvelle usine de la chocolaterie de Bourgogne,
08:17que vous pouvez nous en parler, est-ce que c'est signé ?
08:19Alors, là, nous sommes
08:21en cours de transaction chez les notaires,
08:23mais en revanche, j'ai eu un retour positif
08:25de mon offre, donc il n'y a pas vraiment de raisons
08:27que ça s'arrête, accompagné par
08:29Dijon Métropole, qui est vraiment bienveillant
08:31avec nous depuis le début de l'aventure,
08:33via, en l'occurrence, l'agence
08:35Dijon Bourgogne Invest,
08:37l'agence économique de la métropole,
08:39l'outil économique qui accompagne les entreprises
08:41qui arrivent, mais également celles qui veulent rester
08:43et qui veulent se développer. Donc,
08:45je suis très chanceux, comme d'autres,
08:47d'avoir une métropole
08:49qui essaye d'accompagner le monde
08:51économique pour réinternaliser
08:53des productions et faire garder des outils de production,
08:55parce qu'on l'oublie souvent,
08:57mais les usines, quel que soit leur métier,
08:59font travailler
09:01toutes les couches de l'associé, des très hauts
09:03niveaux d'ingénieurs, jusqu'aux personnes
09:05les moins diplômées pour
09:07les services de base, et
09:09ce sont aussi des entreprises qui, quand elles vont bien,
09:11exportent et rentrent positivement
09:13dans la balance commerciale économique de la France.
09:15Donc, je pense qu'on a tous intérêt
09:17à supporter les usines.
09:19Et cette usine, en quelques mots, est-ce que vous pouvez nous dire où elle est ?
09:21Alors, si on arrive à signer le terrain,
09:23qui devrait se produire
09:25dans les 60 jours qui nous séparent,
09:27ce serait
09:29à l'écoparque
09:31qui est à Sainte-Apollinaire,
09:33sur la métropole,
09:35côté de l'arc, donc c'est un terrain de 6 000 m²,
09:37on y construira une usine d'environ 2 000 m²,
09:39on est en train de parfaire les plans,
09:41avec une extension,
09:43au fur et à mesure de l'évolution, on a une réserve foncière
09:45qui nous permettra de rajouter
09:471 500 m² environ
09:49à horizon
09:515 ou 6 ans.
09:53On va suivre tout ça, René Louquet,
09:55vous êtes le patron de la chocolaterie de Bourgogne,
09:57et vous étiez notre invité ce matin sur France Bleu Bourgogne.
09:59Merci à vous et bonne journée !
10:01Merci à vous, joyeux Noël à tous !

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