Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 20/05/2024

Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00On va passer la parole à Emmanuelle Ducrot, bonjour Emmanuelle !
00:03Bonjour Dimitri, et bonjour à tous !
00:06Vous nous parlez ce matin d'une enquête consacrée par le quotidien Le Monde
00:10aux notes de frais du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Gallo.
00:16Enquête titrée ce week-end, un train de vie à part, qu'est-ce qui vous a interpellé dans cette enquête Emmanuelle ?
00:23Disons que cet article est appelé « hôtel de luxe » et vole en classe à faire les notes de frais du gouverneur de la Banque de France en question.
00:30On s'attend donc à du lourd, on sera déçu autant vous le dire.
00:33On apprend que François Villeroy de Gallo a dépensé en 2013 50 700 euros pour ses déplacements professionnels, hébergements et repas.
00:42Le Monde rappelle que le gouverneur de la Banque de France qualifie la dette publique de « bombe à retardement » pour les générations futures et il persifle.
00:49Il semble moins préoccupé par la dégradation des finances publiques au moment de régler ses propres dépenses professionnelles.
00:56Mais au fond, qu'est-ce qu'on lui reproche au gouverneur de la Banque de France ?
00:59Le Monde lui reproche 38 nuits hors de chez lui pour 10 510 euros, soit 300 euros en moyenne par nuit.
01:08Selon l'analyse détaillée à laquelle nous avons eu accès, explique Le Monde, le problème c'est que le quotidien écrit ce qu'il arrange.
01:15Il omet des nuités très peu chères, à 88 euros par exemple à Grenoble, et il relaie les prix pharaoniques de chambres en Inde à 1100 euros, sans dire qu'elle a été imposée par le G20.
01:26Il souligne aussi des nuits à plus de 300 euros à Marseille, sans dire que c'était en pleine coupe du monde de rugby et que oui, les prix flambent, même pour ceux qui ne s'y rendent pas pour ça.
01:37Une fois qu'on a regardé le détail des notes de frais, il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
01:41Et pour ces trajets en transport ?
01:45Le Monde reproche au gouverneur de la Banque de France de ne pas voyager en classe éco quand il prend l'avion, mais en classe affaire.
01:50François Villeroy de Gallo rétorque qu'il travaille dans l'avion et que la classe affaire est faite pour ça.
01:55Ces reproches sont ridicules, vu que le gouverneur de la Banque de France privilégie le train dès qu'il le peut, ce que Le Monde doit d'ailleurs reconnaître.
02:02Il a un compteur CO2 à respecter, le gouverneur de la Banque de France, ça on ne le sait pas.
02:06L'article du Monde s'est transformé finalement en piège pour le journal lui-même ?
02:11Oui, parce que François Villeroy de Gallo a demandé et obtenu un droit de réponse qui est désormais attaché à l'article en ligne sur le site du Monde.
02:18La lecture est instructive, il justifie tout point par point, il s'étonne de la sélection faite par le journal dans les éléments qu'il lui a apporté.
02:26La réponse est claire d'une lumière peu glorieuse, l'article, et le fait apparaître pour ce qu'il est, une charge sans objet, qui fait de la mousse avec rien et qui fait finalement le scandale, n'en est pas un.
02:37François Villeroy de Gallo est sur la route une partie de l'année, il apparaît plutôt raisonnable dans ses choix, il n'offre pas de règles.
02:44N'importe quel cadre d'entreprise un peu gradé a des notes de frais bien, bien supérieures aux siennes.
02:50Bon, morale de cette histoire, Emmanuel ?
02:53Eh bien, François Villeroy de Gallo a fait baisser les dépenses de la Banque de France de 15% depuis son arrivée en 2015.
02:59Il y a peu de hauts fonctionnaires qui peuvent en dire autant, et d'ailleurs il ne s'est pas épargné dans cette affaire.
03:05Au prix d'un climat social dégradé, ce plat, le quotidien, le monde, décidément, jamais content.
03:11Eh bien, tout ça ressemble à un règlement de compte d'un syndicat pas très heureux, du régime un peu plus sec de la Banque de France.
03:18Ça donne un scoop démago et bancal qui alimente le populisme, à peu de frais, c'est le cas de le dire.
03:24Signature en Europe 1, Emmanuel Ducrox, merci Emmanuel.