• il y a 7 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.

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Transcription
00:00 ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
00:02 11h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:05 Situation apparemment plus calme et apaisée donc en Nouvelle-Calédonie,
00:08 mais des quartiers qui restent encore hors de contrôle, sur place des habitants commencent à manquer de tout, certains de nourriture, de médicaments,
00:14 ce serait bien d'ailleurs qu'on ait des nouvelles,
00:16 je ne sais pas si vous avez pu avoir des nouvelles de la personne dont on n'a pas donné le nom hier au Guignac,
00:22 et dont on a préservé l'anonymat, qui était marseillaise manifestement, qui était avec une de ses amies marseillaise.
00:28 Vous avez eu des nouvelles depuis hier ?
00:30 J'ai eu des nouvelles mais malheureusement je ne peux pas le dire à l'antenne Pascal.
00:33 D'accord, effectivement il faut respecter bien sûr la sécurité de ceux qui nous appellent.
00:41 Sur place donc des habitants commencent à manquer de tout, je le disais,
00:45 vous allez pouvoir réagir aux propos de Christiane Taubira qui a dit
00:48 "un peuple en ces lieux refuse de décliner, de dépérir, de s'éteindre, ou simplement de se faner, de renoncer à lui-même,
00:55 et sont ainsi les peuples attachés à leurs racines, leurs cultures, leurs mythes, leurs histoires."
00:58 Je m'amuse, si j'ose dire, que pour l'extrême gauche on a le droit de dire cela pour le peuple en l'occurrence canaque dont Madame Taubira parle.
01:14 Mais imaginez cette phrase dans la bouche d'un homme blanc qui vivrait en France.
01:24 "Un peuple en ces lieux refuse de décliner, de dépérir, de s'éteindre, ou simplement de se faner, de renoncer à lui-même,
01:29 et sont ainsi les peuples attachés à leurs racines, leurs cultures, leurs mythes, leurs histoires."
01:33 Vous avez bien compris ce que je veux dire.
01:35 Si un blanc disait ça sur le territoire de France, si un blanc disait ça,
01:40 et à juste titre d'ailleurs, on dirait "mais monsieur vous êtes un odieux raciste,
01:46 vous êtes un odieux antisémite, pourquoi pas, mais surtout un odieux raciste,
01:51 un homme d'extrême droite, un homme dangereux."
01:54 Donc c'est à géométrie variable.
01:57 Je souligne simplement que pour l'extrême gauche, le xénophobe lorsqu'il attaque l'homme blanc, il est permis.
02:08 Il est permis, il est autorisé, le xénophobe, on l'aime bien d'une certaine manière.
02:12 C'est en tout cas ce que me dit, ce que je crois comprendre avec les propos de Madame Christiane Taubira.
02:19 "On ne sort de l'histoire coloniale, de l'empire colonial, on s'en sort que par la rupture."
02:24 Est-ce que ces propos vous choquent ? Bien sûr, alors que des Français sont victimes de racisme anti-blanc,
02:29 risquent leur vie en ce moment même.
02:31 Je vous propose d'écouter Jacques Médecin, qui est habitant de la Nouvelle-Calédonie,
02:34 invité de Dimitri Pavlenko ce matin.
02:36 Des propos racistes, bon, mais ça, on en subit tous, quelle que soit notre couleur de peau malheureusement.
02:42 Mais des propos très durs, racistes, en disant "tu vas partir de la Nouvelle-Calédonie, sinon ça va mal se passer pour toi".
02:49 Enfin bon, des choses comme ça, bien entendu.
02:52 Bon, c'est ce que nous disaient également hier des personnes que nous interrogeons.
02:57 On va écouter une nouvelle fois Jacques, c'est pas Jacques Médecin, c'est Jacques virgule "il est médecin" bien sûr.
03:02 Il est habitant de la Nouvelle-Calédonie, il était invité de Dimitri Pavlenko ce matin,
03:08 et je vous propose de l'écouter à nouveau.
03:10 - Il y a des gens qui n'ont plus grand chose à manger.
03:12 Moi j'ai de la chance, bon, je n'avais pas fait de prévision particulière,
03:16 mais j'ai encore 2-3 jours de provision devant moi,
03:19 mais je sais pertinemment que si le circuit de distribution n'est pas rétabli dans les 2 à 3 jours,
03:24 je vais commencer à souffrir, ça c'est certain.
03:27 Et je pense qu'il y a des personnes qui sont dans des situations bien plus critiques que moi.
03:30 - Et puis Nicolas Dupont-Aignan a réagi à la présidente de Voula France,
03:33 il était l'invité de Romain Desarbres sur CNews et sur Europe 1,
03:37 et il a rebondi précisément sur la phrase de Christiane Taubira.
03:43 - Christiane Taubira est raciste, elle est raciste, elle a une conception identitaire.
03:47 Et ce sont les mêmes...
03:49 - Un géométrique pariable...
03:51 - Ce qui est quand même fascinant, c'est qu'à l'Assemblée nationale,
03:55 j'ai entendu des députés de la France Insoumise
03:58 qui veulent faire voter les étrangers en France aux élections locales,
04:02 et qui se réjouissent que quelqu'un né après 1998,
04:08 ça fait 25 ans presque, ne puisse pas voter.
04:11 Qu'il soit d'ailleurs canaque, un jeune canaque.
04:13 - Et on parle bien de Français, on parle de Français qui sont dans l'école de Paris.
04:18 - Mais qu'il soit canaque, mélanésien, blanc, jaune, vert,
04:22 puisque c'est très mêlé là-bas.
04:24 Donc en fait, on cherche à intimider la République,
04:28 on cherche à intimider les Français.
04:30 - Son analyse, me semble-t-il, n'est pas tout à fait fausse, M. Dupont-Aignan.
04:35 Nous sommes avec Luc, qui est chef d'un quartier dans l'agglomération de Nouméa.
04:39 Bonjour Luc, et merci d'être avec nous.
04:43 Il est 11h26 ici en métropole, quelle heure est-il chez vous ?
04:47 - Bonjour Pascal, il est 20h26 actuellement.
04:50 - Je voulais savoir, d'abord, est-ce qu'on dit que la situation est apaisée ?
04:55 Est-ce que c'est une réalité ?
04:57 - C'est difficile à dire, puisque chaque jour, on nous annonce des forces de l'ordre
05:03 qui devraient venir nous secourir.
05:06 Et on découvre sur le terrain que ces forces de l'ordre n'arrivent pas.
05:13 Ensuite, il y a une pression très importante par la cellule de coordination des actions de terrain,
05:22 qu'on pourrait plutôt appeler "cellule de coordination des actions terroristes",
05:26 parce qu'en fait, on a affaire à des actes terroristes qui détruisent tous nos commerces,
05:32 toutes nos entreprises, et qui annoncent très clairement sur les réseaux sociaux,
05:37 et même physiquement devant les barrages, qu'ils ont l'intention de détruire les quartiers résidentiels,
05:44 de brûler nos maisons, de tuer nos familles.
05:47 Donc aujourd'hui, on se sent pleinement abandonné par l'État.
05:51 L'État qui nous a pourtant expliqué pendant des années qu'il allait s'assurer de notre sécurité.
05:56 On avait dernièrement le haut-commissaire qui nous disait "faites confiance au service de l'État,
06:02 restez chez vous, laissez faire les forces de l'ordre".
06:07 Eh bien figurez-vous qu'on a les forces de l'ordre qui viennent sur les barrages qu'on a dû ériger
06:10 pour nous protéger dans notre quartier, et qui nous disent "surtout faites tout ce qu'il faut pour vous protéger",
06:19 parce que nous on est complètement débordé, on n'a plus de moyens.
06:24 J'ai même eu une gendarmerie qui m'appelait, qui me demandait des conseils
06:29 pour aller récupérer des grenades dans le nord de l'île, parce qu'il y a des problèmes de circulation.
06:35 Figurez-vous qu'ils vont tout au nord de l'île récupérer des grenades en hélicoptère.
06:39 C'est complètement anarchique en termes de réaction de l'État.
06:44 Luc, ce que je vous propose c'est qu'on va marquer une pause, on va écouter le flash de 11h30,
06:49 restez évidemment avec nous, dans moins de 5 minutes on continue la conversation.
06:54 0180 20 39 21 pour réagir avec Pascal Praud, de 11h.
06:58 Il est 11h33.
07:00 Europe 1, Pascal Praud.
07:02 De 11h à 13h sur Europe 1 et nous retrouvons Luc Pascal.
07:04 C'est férié d'ailleurs aujourd'hui la Pentecôte ?
07:07 Non, ça ne l'est plus je crois.
07:09 C'est la journée de solidarité.
07:11 C'est la journée de solidarité des handicapés.
07:13 Donc on travaille par exemple, toute la France travaille ?
07:17 Il y a des administrations qui obligent les salariés à prendre des récupérations ou poser des jours de congés.
07:26 Ils ne doivent pas les obliger à travailler.
07:28 Non, ils ne forgent pas non plus.
07:30 Je pense que ça doit être assez facile à négocier.
07:32 Tu es obligé de ne pas venir travailler lundi.
07:35 Ah non, ça je pense que ça ne doit pas être...
07:39 Mais par exemple il y a école lundi, votre fille ?
07:41 Non, non, c'est férié.
07:43 Donc il n'y a pas d'école.
07:45 Luc est chef d'un quartier dans l'agglomération de Nouméa.
07:49 Il est armé, il se défend évidemment avec ses amis, il protège, j'imagine, sa famille.
07:55 Il y a quelque chose que vous avez dit sur lequel je voudrais revenir.
07:58 A priori il y a des renforts qui sont arrivés sur l'île.
08:01 Et vous me dites que vous ne les avez pas vus ni l'armée, ni la gendarmerie ?
08:06 Oui, alors qu'on est en état d'urgence,
08:11 les renforts qui sont arrivés cette nuit ont servi vraisemblablement
08:16 à remplacer les effectifs qui étaient épuisés et qui ne pouvaient plus faire le boulot.
08:22 Donc en définitive on se retrouve avec à peu près le même effectif,
08:26 on va dire efficace, qu'avant la crise.
08:29 Donc j'imagine que c'est uniquement quand les premiers effectifs se seront reposés
08:35 qu'on pourra considérer que les renforts doublent les effectifs de force de l'ordre.
08:42 Et donc ça nous projette à du lundi ou du mardi.
08:45 Et donc vous faites la protection vous-même ?
08:48 Alors je vais vous poser une question, vous n'êtes pas obligé de répondre,
08:50 mais est-ce que vous êtes armé ?
08:52 On n'a pas le choix Pascal.
08:55 Les gens d'en face sont armés,
08:58 alors on voit les fusils dans les bennes quand ils passent en bas de chez nous,
09:03 ils tirent sur des quartiers résidentiels,
09:07 les forces de l'ordre nous informent qu'il faut absolument qu'on ait de quoi se défendre
09:14 parce qu'ils ne pourront pas nous venir en aide.
09:17 Donc bien évidemment nous sommes armés parce que parmi nous il y a, figurez-vous,
09:21 des chasseurs, des tireurs sportifs,
09:25 et bon il y a même des sportifs puisqu'on trouve des battes de baseball,
09:30 il y a des jardiniers puisqu'on trouve des outils de jardin,
09:33 tout est bon pour défendre nos foyers sur les barricades qu'on a érigées pour protéger notre quartier.
09:40 Mais en ce moment là vous me parlez d'où ?
09:43 Alors là je suis rentré chez moi pour pouvoir vous parler confortablement,
09:47 mais je vous parle depuis le lotissement dans lequel nous sommes depuis presque une semaine
09:52 et nous ne pouvons pas en sortir.
09:54 Donc vous n'êtes pas sorti, alors il y a des problèmes peut-être de ravitaillement également,
09:56 je ne sais pas comment vous allez tenir, je ne sais pas si vous avez assez d'eau,
09:59 assez de victuaire pour tenir quelques jours ?
10:02 Il y a de vrais problèmes de ravitaillement à venir
10:06 puisque les stocks dans les maisons s'épuisent,
10:09 il y a des problèmes de médicaments également,
10:13 donc il faut faire le nécessaire pour obtenir des médicaments
10:19 en ouvrant une pharmacie, en allant chercher le pharmacien, etc.
10:24 C'est compliqué, alors il faut aller le chercher par la mer,
10:28 c'est délirant ce qui se passe, en fait on est sur un théâtre de guerre.
10:33 Et tout est rasé, tout est cassé, tout est démoli,
10:38 c'est ce qu'on nous disait hier et que vous confirmez,
10:40 il n'y a plus un commerce de viables,
10:42 je ne sais même pas comment l'île va pouvoir repartir une fois que les choses seront apaisées ?
10:46 Ce qui est terrible, c'est qu'on vivait une situation économique dramatique
10:51 avant ces événements-là et aujourd'hui je ne sais pas comment on va pouvoir redresser la situation.
10:58 En effet, les magasins et les entreprises sont pillés puis incendiés,
11:05 donc ça fait depuis lundi qu'on respire des odeurs de fumée en permanence,
11:11 parce que tout brûle.
11:13 Aujourd'hui, tout à l'heure, cet après-midi, c'était la mairie de Dimbéa qui était en feu,
11:18 hier c'était le centre de Dialyse qui est utile pour énormément de diabétiques sur le territoire.
11:25 Tout brûle, oui, c'est atroce.
11:27 Alors autour de chez nous, directement, non, sauf les commerces,
11:31 mais les maisons limitrophes ne sont pas impactées
11:36 parce que nous sommes fortement dissuadifs sur les barrages
11:42 et très organisés parce qu'on veut absolument sauver la vie de nos familles
11:46 et nos maisons qu'on a payées sur 20 ou 25 ans.
11:49 - Fortement dissuadif, ça veut dire, c'est ce que vous m'avez dit tout à l'heure,
11:52 vous êtes armés et ceux qui arrivent risquent leur vie, c'est ça que vous me dites ?
11:56 - Ah, c'est clair, puisqu'ils viennent sur les barrages nous expliquer qu'ils vont venir nous tuer,
12:02 ils nous traitent d'enculés de blanc, alors ce qui est rigolo c'est qu'ils ont dit ça à un antillais,
12:06 donc vous voyez qu'il n'y a vraiment plus aucun sens,
12:10 et évidemment ils prennent un très très grand risque à venir essayer de s'en prendre à nos familles,
12:22 puisque ça ne sera pas possible, on sera obligés de se défendre coûte que coûte.
12:28 - Témoignage édifiant là encore, comme hier, de Luc qui est sur un barrage,
12:36 il a pris quelques minutes pour nous répondre et qu'il est chez lui,
12:40 votre aventure, votre histoire personnelle, vous êtes sur l'île depuis combien de temps Luc ?
12:47 - Moi je suis sur l'île depuis 18 ans.
12:50 - Et vous avez quel âge, sans indiscrétion ?
12:53 - On va dire que j'ai 49 ans.
12:57 - D'accord, alors vous n'êtes pas ce qu'on appelle un caldeuche,
12:59 mais vos enfants peut-être sont nés sur l'île ?
13:02 - Absolument, mes enfants sont des calédoniens à part entière,
13:07 et nous le sommes par la force des choses,
13:09 puisque nous participons pleinement avec toutes les ethnies de ce territoire,
13:14 et à toutes les activités de ce territoire,
13:16 donc nous nous sentons absolument calédoniens,
13:20 et absolument pas exclus de cette société,
13:23 sauf quand on a affaire à des terroristes comme les indépendantistes,
13:27 qui ont lancé ces opérations de destruction massive.
13:32 - Et ce qui est étonnant peut-être, à travers nos conversations,
13:37 et c'est des questions que j'ai posées hier,
13:39 c'est que vous n'avez rien vu venir,
13:41 c'est-à-dire qu'on a basculé en 24 heures dans un autre monde,
13:45 c'est en tout cas ce que nous disaient tous les témoignages,
13:48 me disent la même chose, c'est-à-dire qu'on est aujourd'hui vendredi,
13:50 et bien vendredi dernier on était dans un autre monde,
13:53 en 24 heures tout a basculé,
13:55 comme s'il n'y avait pas eu de prémisse,
13:57 comme s'il n'y avait pas eu une tension qui était palpable au quotidien.
14:01 Est-ce également votre analyse ?
14:04 - À moitié, parce que les annonces des indépendantistes
14:10 étaient extrêmement virulentes, avec des propos racistes, d'incitation à la haine,
14:14 c'était tellement énorme si vous voulez,
14:16 qu'on se disait qu'on était dans la posture politique.
14:19 La semaine qui a précédé ces attaques armées de destruction
14:25 était une semaine ponctuée de manifestations
14:31 très colorées avec femmes, enfants, etc.,
14:34 qui venaient finalement défendre une identité canaque indépendantiste,
14:39 et pourquoi pas, ça donnait presque envie d'aller avec eux tellement ça avait l'air sympa.
14:43 Bon, là où on a été extrêmement surpris,
14:45 c'est que les menaces proférées par les leaders indépendantistes
14:49 ont pris forme pleinement en ce début de semaine,
14:53 et pour le coup, on n'a pas compris ce qui nous arrivait,
14:56 on s'est retrouvé à barricader notre quartier comme on ne l'a jamais fait,
15:01 et à se demander chacun, quand on venait, si on allait passer la nuit,
15:07 parce qu'on se retrouvait en guerre alors qu'on était chez nous tout simplement,
15:12 et qu'on voulait simplement vivre en paix.
15:14 - Merci, vraiment merci, et courage à vous,
15:17 je le dis à chaque fin d'échange avec un auditeur qui nous appelle de Nouvelle-Calédonie,
15:23 si on peut, ce ne sera pas l'ast week-end,
15:26 mais si on peut lundi continuer ce dialogue avec vous Luc,
15:30 si nous pouvons retrouver évidemment les jeunes femmes avec qui nous avons,
15:33 les mères de famille avec qui nous avons échangé hier, nous le ferons.
15:36 Courage à vous, vraiment courage à vous,
15:39 et toutes nos pensées vont vers vous,
15:41 et puis votre famille bien sûr,
15:44 et votre courage aussi de vous battre pour défendre ce qui est votre vie là-bas.

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